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Années folles

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Années folles
Paris la nuit, dans undancing deMontmartre, gravure en couleurs deManuel Orazi, 1927.
Dates
Début
Fin
Époques
Précédente
Suivante

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LesAnnées folles est unchrononyme rétrospectif désignant lesannées 1920 enFrance et ailleurs dans lemonde occidental, qui furent une période d'intense activité sociale, culturelle et artistique commençant en1920 et se terminant en1929 avec le début de laGrande Dépression auxÉtats-Unis (la France étant impactée par cettecrise économique à partir de1931).

Le même phénomène — envisagé sous l’angle économique ou culturel — se produit aux États-Unis, où il est appeléRoaring Twenties, lié à l'ère du jazz, ainsi que le reste de l'Occident :Goldene Zwanziger enAllemagne,AnniRuggenti enItalie,Felices años veinte enEspagne[1].

Joséphine Baker, figure emblématique des Années folles en France (clichéWaléry, Paris).

Contexte

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ÀParis, pendant laPremière Guerre mondiale, la population n'a pas perdu l'envie de s'amuser. Au début, on fait la fête pour se moquer de l'ennemi et se donner du courage : « il allait prendre une belle raclée qui laverait l'affront de 1870 et ferait oublier la honte de l'affaire Dreyfus pour l'Armée française », disait-on. Ensuite, on continue la fête pour distraire les permissionnaires. Enfin, quand trop d'horreurs enlèvent aux « poilus » l'envie de rire, la fête se poursuit pour se consoler.

Après la fin du conflit, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau et proclame « Plus jamais ça ! ». On s'empresse de lui proposer de nouvelles griseries sur fond de musique. Venu des États-Unis avec lesAlliés, lejazz fait son apparition mais également ladanse, laradio et lessports, les industries avec lesélectroménagers, etc., sur fond detrès forte croissance économique

L'utopiepositiviste duXIXe siècle et son credo progressiste font place à unindividualisme déchaîné et extravagant.André Gide etMarcel Proust donnent le ton littéraire de cette tendance qui s'exacerbe et croît avec le mouvementdada dontTristan Tzara publie le manifeste. Lesurréalisme d'André Breton n'est pas loin. L'Art nouveau foisonnant, fauché par la guerre, cède la place aux épures précieuses de l'Art déco.

Montmartre et Montparnasse : noyaux d'un renouveau culturel et artistique majeur

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Amedeo Modigliani,Pablo Picasso etAndré Salmon photographiés devant le caféLa Rotonde en1916.

Durant les Années folles,Montparnasse etMontmartre sont les lieux de Paris les plus célèbres et les plus fréquentés, abritant ses prestigieux cafés telsLa Coupole,Le Dôme,La Rotonde etLa Closerie des Lilas ou les salons comme celui deGertrude Stein,rue de Fleurus.

Montmartre, tout d'abord, constitue l'un des centres majeurs de ces lieux de rencontre entre ces intellectuels. Le quartier présente un aspect de modernité avec l'existence detrompettistes commeArthur Briggs qui se produit à l'Abbaye. Mais pour l'écrivainaméricainHenry Miller comme beaucoup d'autres étrangers d'ailleurs, lecarrefour Vavin-Raspail-Montparnasse est selon ses propres mots « le nombril du monde ». Il y est d'ailleurs venu écrire sa série desTropiques.

À Paris, c'est plus précisément la rive gauche de laSeine qui est principalement concernée par les arts et les lettres, et tout cela se confirme durant lesannées 1920. En témoignent d'ailleurs la forte concentration de créateurs qui se sont installés au sein de la capitale française et qui occupent les places du cabaretLe Bœuf sur le toit ou les grandes brasseries de Montparnasse. Les écrivains américains de la « génération perdue », à savoir notammentF. Scott Fitzgerald, Henry Miller etErnest Hemingway, y côtoient les exilés qui ont fui les dictatures méditerranéennes et balkaniques. Il y a enfin les peintres qui forment ce que l'on appellera par la suite « l'École de Paris » et qui regroupent entre autres le LituanienSoutine, l'ItalienModigliani et le RusseChagall.

Mouvement surréaliste

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L'avant-gardesurréaliste occupe pendant lesannées 1920 le devant de la scène culturelle en apportant de nouvelles formes d'expression à lapoésie avec des auteurs commeAndré Breton,Louis Aragon,Paul Éluard ouRobert Desnos mais également à lapeinture au travers d'artistes commeMax Ernst,Joan Miró,Salvador Dalí,Francis Picabia, à lasculpture avecJean Arp,Germaine Richier, voire à lacinématographie avecLuis Buñuel et sa célèbre œuvreUn chien andalou,René Clair etJean Cocteau. Désormais tourné vers l'indicible, le mouvement avant-gardiste voit ses membres adhérer pour une grande majorité d'entre eux auParti communiste français dont ils partagent la volonté de rupture avec labourgeoisie.

Monde du spectacle et influences extérieures

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L'influence des États-Unis sur la France est aussi nourrie par diverses pratiques culturelles provenant de l'étranger, et la guerre a accentué cet apport de nouvelles cultures. L'une de ces influences les plus marquantes est lerag, qui se fait rapidement remplacer par lejazz et qui connaît une ascension et une popularité spectaculaires au sein de la ville deParis. Ce genre de musique a été amené par l'armée américaine et connaît un vif succès en 1925 sur lesChamps-Élysées avec laRevue nègre animée successivement parFlorence Mills, dit « Flossie Mills » etJoséphine Baker. Vêtue d'un simplepagne de bananes, cette dernière danse avec une furie suggestive sur un rythme decharleston — une musique alors encore inconnue en Europe — l'interprétation d'un tableau baptiséLa Danse sauvage. Le scandale fait rapidement place à l'engouement général. Joséphine Baker suscite rapidement l'enthousiasme des Parisiens pour le jazz et lesmusiques noires. Le charleston se danse en solo, à deux ou en groupe, sur les rythmes du jazz. Il est fondé sur des déplacements du poids du corps d'une jambe à l'autre, pieds tournés vers l'intérieur et genoux légèrement fléchis.

De tous les cabarets à la mode, le plus célèbre est celui dénomméLe Bœuf sur le toit, où l'on voit jouerJean Wiéner, pianiste et compositeur français. Le monde parisien assistant à ces divertissements ne constitue qu'une infime partie de la population française, à savoir lesélites.

Le rôle joué par les États-Unis

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L'influence américaine sur le Paris des Années folles est considérable : lecharleston, leshimmy et lejazz remplissent les cabarets etdancings peuplés au lendemain de la guerre par des soldats américains et anglais mais aussi par un public mondain à la recherche de toutes les nouveautés possibles. Il y a doncLe Bœuf sur le toit, mais aussiLe Bricktop's dans lequel on innove en servant lewhisky en salle. Ces cabarets s'ouvrent aux rythmes américains des « Roaring Twenties », l'équivalent anglophone de l’expression « Années folles ». Quant auxphonographes, ils diffusent surtout du jazz joué par des Américains blancs, les musiciens noirs s'étant davantage fait connaître dans des cercles plus restreints durant le conflit.

Une soudaine passion et un goût certain pour lesÉtats-Unis, leurs valeurs et leur culture, caractérise alors le Paris desannées 1920, revues et vedettes deBroadway sont achetées à prix fort puis imitées. Mais la France ne se contente pas de récupérer les spectacles d'outre-Atlantique ; elle les adapte et crée ses propres prestations et représentations. C'est ainsi le cas pour la fameuseRevue nègre qui présente pour la première fois à Paris en 1925 authéâtre des Champs-Élysées,Joséphine Baker, une danseuse se présentant fortement dénudée et plumée, dansant le charleston et multipliant les gestes provocants, sur une musique deSidney Bechet. Inspirée et influencée par l'Empire colonial français, elle monteLa Folie du jour en 1926. Elle reprend aussi des chansons à succès de cafés-concerts telleLa Petite Tonkinoise deVincent Scotto. La chansonJ'ai deux amours en 1930 la consacre comme une star de la vie parisienne, vedette complète qui, à l'instar des chansonniers, ne se contente pas de danser mais commente les airs de musique et donne dans le comique.

Nouvelles danses

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Joséphine Baker dansant lecharleston auxFolies-Bergère, à Paris -Revue Nègre Dance (1926).

Portées par de nouvelles techniques (disques, radio, cinéma), se développent des danses s'exprimant dans de nouveaux lieux, lesdancings. Lesmoking et le goût pour la « musique nègre », comme on l'appelle à l'époque, repoussent les opinions divergentes.Paul Guillaume organise au théâtre des Champs-Élysées en 1919 laFête nègre. Six ans plus tard, ce même théâtre propose aux Parisiens laRevue nègre.Rue Blomet, lebal nègre attire les esthètes et les curieux. La France est ainsi saisie d'un phénomène de« dansomanie », abandonnant desdanses sociales de tradition européenne au profit de diverses danses exotiques (charleston,tango,foxtrot,méringue, etc.)[2].

Ballets suédois

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Les Années folles sont également marquées par un renouveau desballets. Ainsi, c'est en 1921 que lesBallets suédois proposentL'Homme et son désir dePaul Claudel avec une musique deDarius Milhaud. Ils présentent ensuiteLes Mariés de la tour Eiffel dont Jean Cocteau a écrit le scénario. Hélas, il ne convainc pas le public. En1923, c'est un autre ballet qui voit le jour, à savoirLa Création du monde dont Darius Milhaud écrit la musique etBlaise Cendrars le scénario.Fernand Léger, qui a réalisé les costumes, fait surgir sur scène de gigantesques animaux, des oiseaux, des insectes ou encore des dieux totémiques. L'aventure des Ballets suédois se termine dès 1924 avec un ballet nomméRelâche qui a associéErik Satie et Francis Picabia. À la fin desannées 1920, c'est toute une époque qui s'achève, pendant laquelle les ballets ont été l'occasion de spectacles grandioses. Il ne faut pas omettre non plus l'importance des salons, ceux de laprincesse de Polignac, deMadame de Noailles et du comte de Beaumont, qui ont été autant de lieux de rencontre et d'inspiration.

Music-hall

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C'est aussi la période où lemusic-hall remplace définitivement lecafé-concert. On va aucasino de Paris, au concert parisien et au concert Mayol comme on va authéâtre : les spectateurs, les attractions et les chansons se succèdent à un rythme rapide. Les décors et les costumes fantaisistes desgirls sont dessinés par des peintres en vogue commeZinoview autant que par des costumiers qui deviennent des célébrités commeErté ouCharles Gesmar. Les productions artistiques connaissent une ascension fulgurante :Paris qui danse,Cach' ton piano,Paris qui jazz,Mon homme etDans un fauteuil qui donnent àMaurice Chevalier et àMistinguett une célébrité internationale. Les « petits petons » deValentine font le tour du monde. L'influence américaine, le grand spectacle, lescomédies musicales font le succès desFolies Bergère, les fameuses « Fol Berge ». Elles inaugurent en effet leur cycle avecLes Folies en furie en 1922.

Opérette

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L'opérette prend également un nouveau départ le avec la première dePhi-Phi d'Henri Christiné et d'Albert Willemetz. C'est un succès sur fond deGrèce antique avec de nombreuses créations fantaisistes. En effet, jusqu'à mille présentations furent jouées en seulement deux années. Un autre grand succès s'intituleDans la vie faut pas s'en faire, la chanson la plus populaire deDédé, crée en1921 auxBouffes-Parisiens avec à nouveau Maurice Chevalier. Des compositeurs se révèlent talentueux comme lemarseillaisVincent Scotto mais aussiMaurice Yvain (le compositeur deMon homme) ainsi que des auteurs commeSacha Guitry qui écrit le livret del'Amour masqué. À l'Olympia, àBobino ou authéâtre de la Gaîté-Montparnasse, on retrouveMarie Dubas etGeorgius qui inaugurent leThéâtre chantant en mettant en scène diverses chansons populaires. Il y a aussiDamia surnommée la « tragédienne de la chanson » ou encoreYvonne George et sa voix devibrato qui reprend des chants traditionnels. À partir de1926 cependant, l'opérette américaine vient concurrencer la française avec des titres commeNo, No, Nanette,Rose Mary etShow Boat. Les Années Folles sont donc une époque de vedettes et de répertoires variés opérant dans divers lieux festifs.

Sport et spectacle sportif

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Henri Desgrange vers 1922.

Une autre forme de divertissement, à savoir le spectacle sportif, connaît un engouement similaire durant les Années folles. En effet, la fréquentation des lieux sportifs augmente sensiblement au cours des années qui suivent la guerre et lapresse donne à l'événement sportif une audience et une popularité croissantes. Les journaux jouent effectivement un rôle majeur dans la promotion du sport en consacrant au travers des pages sportives une notoriété auTour de France par exemple, ainsi qu'à cette épreuve extrême que constituait le Paris-Strasbourg à la marche. C'est également la presse qui familiarise le public avec les grands noms dufootball et durugby. D'ailleurs, la pratique de ce sport, limitée avant la guerre aux seuls milieux aisés, s'étend désormais aux couches populaires. Le succès desJeux olympiques de Paris en 1924 est en grande partie dû à la promotion qu'en ont fait les journaux français. Ainsi, 3 092 athlètes représentant 44 pays ont participé à cet événement sportif et pas moins de 625 000 spectateurs y ont assisté.

Au milieu des années 1920, letennis français domine le monde et connaît alors son âge d'or. La victoire enCoupe Davis des « Quatre Mousquetaires » conduira à la construction dustade Roland-Garros pour accueillir des spectateurs toujours plus nombreux.

Renouveau d'une culture populaire

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La mode féminine de l'année 1927.

Parallèlement à cette culture des élites qui caractérise les Années folles, on voit renaître dans le même temps à Paris, uneculture populaire. En effet, lepremier conflit mondial a bouleversé beaucoup de choses, jusque dans le domaine de la chanson. Après quatre ans d'ère nostalgique de la « Belle Époque », de nouveaux artistes font leur apparition dans des lieux à la mode. Lemusic-hall par exemple, tout en attirant des artistes et des intellectuels à la recherche de la nouveauté, donne également dans le milieu populaire. Il y a certes l'exotisme des revues à grand frais duMoulin Rouge mais il est nécessaire d'évoquer à la même période les débuts deMaurice Chevalier, illustration par excellence de la bonne humeur française au travers d'une de ses chansons,Valentine. Il y a également lameneuse de revueMistinguett, surnomméeLa Miss, qui reprend avec succès des airs populaires commeToujours au turbin,Moi, j'en ai marre. Tous les spectacles ne se réduisent cependant pas qu'à larevue.

Forte croissance économique

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Les Années folles sont une période de très forte croissance économique. De nouveaux produits et services en très forte expansion dopent l'économie : radio, automobiles, aéronefs, pétrole, électricité. La production française d'hydroélectricité est multipliée par huit sur la décennie[3]. L'électricité moins chère favorise les sociétés industrielles qui, en1928, représentent trois des cinq premières capitalisations françaises à laBourse de Paris, où lescours sont multipliés par 4,4 sur la décennie et cinq des dix premières. La sixième est une jeune société innovante, qui n'a que15 ans,Air liquide, déjà dotée d'une stature mondiale. L'indice de production manufacturière atteint en1928 le niveau 139, pour une base 100 en 1914[4], avec des disparités sectorielles très fortes : il est de 44 seulement pour l'indice de laconstruction navale, de 100 pour lasidérurgie et de 422 pour l'automobile[5]. L'indice global français était tombé à 57 en 1919, à 50 en 1921, puis était remonté à 104 en 1924. Il a fallu six ans pour effacer lapénurie d'énergie causée par la reconstruction des mines du Nord, que les Allemands avaient noyées pendant laPremière Guerre mondiale.

Le Royaume-Uni traversa une importante crise sociale en 1925 et 1926.Winston Churchill, ministre des Finances, entendait symboliser la restauration de la puissance britannique en fixant la valeur de la livre sterling par rapport au dollar à son niveau d'avant-guerre. Cela entraîna l'augmentation du coût des exportations et la montée du chômage parmi les ouvriers. Le gouvernement réagit à la crise par une baisse générale des salaires et une augmentation de durée de la journée de travail. Une grève générale de neuf jours s'ensuivit[6].

Radio

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Laradio joue un rôle prépondérant en devenant le vecteur privilégié de la nouvelleculture de masse. En effet, elle permet, au travers des premiersdisques78 tours, de faire connaître à un plus grand nombre de personnes, notamment auprès des classes populaires, les vedettes ducabaret et dumusic-hall. Ainsi, la radio propulse rapidementMistinguett etMaurice Chevalier au rang de vedettes nationales puis internationales ; les deux deviennent vite des emblèmes du mode de vie à la parisienne.

Cinéma

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Lecinéma muet est l'expression marquante et fascinante des trois premières décennies duXXe siècle. Cette curiosité visuelle, baptisée « cinématographe », à laquelle les scientifiques de l'époque prédisent peu d'avenir, et qui la considèrent comme une curiosité ou une attraction foraine, deviendra à la fois l'une des facettes et l'un des jalons du7e art. Le cinéma muet est considéré par certains comme les années d'innocence voire d'insouciance du7e art. L'élégantMax Linder, après avoir été découvert parCharles Pathé, règne sur les écrans jusqu'aux premières heures de la guerre.

En 1914, le vieux continents’enflamme et de nombreux acteurs sont appelés sous les drapeaux par lamobilisation générale. La production cinématographique européenne est alors presque totalement interrompue. Lorsque le public se réfugie dans les salles obscures pour tenter d'oublier les horreurs du front, il découvre un personnage malchanceux, facilement reconnaissable avec sa moustache et son chapeau melon : Charlot, interprété parCharlie Chaplin (Une vie de chien). En effet, àLos Angeles aux États-Unis, pays non touché par le conflit mondial jusqu’en 1917, l'industrie cinématographique continue son essor et exporte ses films en quantités croissantes. C'est donc à partir de 1914 que le7e art américain, jusque-là soumis à la suprématie européenne, s'impose comme la plus importante, et probablement la plus influente, des cinématographies mondiales. En 1919, les films venus des États-Unis représentent environ 90 % des projections réalisées dans les salles de cinéma européennes.

Paris, lieu de rencontres littéraires et artistiques

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Modigliani,Picasso, etAndré Salmon, devantLa Rotonde à Paris en 1916.

La ville de Paris devient ainsi au cours desannées 1920 la capitale des arts et le lieu de rencontre privilégié entre artistes et intellectuels de l'Ancien Monde comme duNouveau. Ainsi,Gertrude Stein présente àPicasso,Braque etMatisse les ouvrages deScott Fitzgerald et d'Hemingway. C'est à Paris que l'on publie la première édition de l'écrivain irlandaisJames Joyce. C'est également dans cette ville que choisit de vivreNatalie Clifford Barney qui a inspiré le personnage de Valérie Seymour dansLe Puits de solitude deRadclyffe Hall. De nombreux artistes et écrivains étrangers s'installent pour des séjours plus ou moins prolongés dans la capitale française :Sonia Stern,Elsa Schiaparelli,Edith Wharton etJean Rhys, sans compter des Françaises commeNathalie Sarraute. De même, des écrivains déjà reconnus comme Scott Fitzgerald,John Dos Passos ouSinclair Lewis viennent y chercher de la nouveauté, de nouvelles inspirations.

Renouveau théâtral

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Le Paris des années 1920, c'est aussi le théâtre qui est essentiellement représenté par quatre metteurs en scène et acteurs principaux, à savoirLouis Jouvet,Georges Pitoëff,Charles Dullin etGaston Baty. Ces derniers décident en 1927 de joindre leurs efforts en créant le « Cartel des Quatre ». Ils ont néanmoins beaucoup moins de succès queSacha Guitry qui, lui, triomphe authéâtre des Variétés. Il y a aussi les pièces d'Alfred Savoir, les comédies d'Édouard Bourdet et celles deMarcel Pagnol qui rencontrent toutes un succès certain.

La représentation théâtrale connaît un vif succès d'audience et un incontestable renouveau au cours des années 1920, tout d'abord au niveau de la représentation scénique. Autour du Cartel se développe un effort de création visant à traduire dans la mise en scène les inquiétudes et aspirations de l'époque. Le changement se manifeste aussi dans le choix des thèmes traités et l'atmosphère qui se dégage des œuvres présentées. Parallèlement à cela, le public cultivé des élites s'intéresse de plus en plus à des auteurs et des œuvres qui associentclassicisme dans la forme et l'opposition réalité/rêve au niveau de l'atmosphère théâtrale. Aussi, le théâtre deCocteau, les premières pièces deGiraudoux (telSiegfried en 1928) et les œuvres de l'italienPirandello en sont les plus illustres représentants et connaissent le succès. Cependant, tout cela reste classique dans les modes d'expression choisis et conforme au goût des élites.

Glas des Années folles

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Article connexe :Années 1930 en France.

Aprèsl'envol de la Bourse au cours des Années folles, lekrach de 1929 àWall Street annonce la fin de cette période d'insouciance[note 1]. Dès1928, la salle de spectacle parisienneLa Cigale ferme ; en 1929,l'Olympia et leMoulin-Rouge connaissent le même sort puis c'est au tour du théâtreL'Eldorado qui est détruit en1932. Même si la production s'adressait à un large public, on constate que la fréquentation des music-halls et autres dancings se réduit progressivement aux ouvriers et aux employés des villes. Leur univers de la chanson, c'est celui de la rue, lesjavas et les tangos desbals populaires, des mariages ou encore des banquets et non celui de la haute société parisienne. En effet, parallèlement à cette culture des élites s'affirme dans le même temps à Paris, une culture populaire qui connaît un succès croissant et finit par s'imposer à la fin des années 1920 et au début des années 1930 au travers d'artistes commeMaurice Chevalier ou encore la meneuse de revuesMistinguett.

Les Années folles se caractérisent par cette volonté de paix intérieure et par une société qui souhaite profiter au maximum de la vie tant qu'elle le peut encore, les années suivantes étant incertaines.

Dans la culture

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Coiffure de la décennie 1920.
Un modèle demaillot de bain des années 1920.

Peinture

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Littérature

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  • Michel Collomb,La Littérature Art Déco. Sur le style d’époque, Paris, Méridiens Klincksieck, 1987.
  • Jean-Paul Bouillon,Journal de l’Art Déco,Genève, Skira, 1988.

Documentaires

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  • 1960 :Les années folles réalisé parHenri Torrent et Miréa Alexandresco.
  • 2013 :Paris années folles réalisé parFabien Béziat.
  • 2015 :Dans la fièvre des années 20 de Stefanie Appel.
  • 2016 :J'ai deux amours réalisé par Jérémy Rozen.
  • 2021 :Les trésors du Paris des années folles réalisé par Florence Troquereau.

Musique

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Spectacle

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  • (en)Paul Colin,Josephine Baker and La Revue Nègre : Paul Colin's Lithographs of Le Tumulte Noir in Paris, 1927, introduction de Henry Louis Jr. Gates et Karen C.C. Dalton, Harry N. Abrams, 1998(ISBN 978-2-9113-8138-6). Traduit par Delphine Nègre,Josephine Baker et La Revue Nègre : Lithographies du Tumulte Noir par Paul Colin, Paris, 1927, Paris, Éditions de La Martinière, 1998(ISBN 978-2-7324-2440-8).

Les femmes

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  • Dominique Desanti,La Femme au temps des Années folles, Paris, Stock-Laurence Pernoud, 1984, 373 p.

La mode

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  • Christine Bard,Les Garçonnes. Modes et fantasmes des Années folles, Paris, Flammarion, 1998.

Les lieux

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  • Jean-Luc Planche,Moulin Rouge !, Paris, Albin Michel, 2009, 192 p.
  • Françoise Planiol,La Coupole : 60 ans de Montparnasse, Paris, Denöel, 1986, 232 p.

Outils

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  • Christian Delporte, Jean-Yves Mollier et Jean-François Sirinelli,Dictionnaire d'histoire culturelle de la France contemporaine, Paris,PUF, collection Quadrige Dicos Poche, 2010, 960 p.

Notes et références

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Notes

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  1. En fait, la crise atteint l'Europe en 1931 et se prolonge durant lesannées 1930.

Références

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  1. Emmanuelle Retaillaud, « Années « folles », « rugissantes » ou « dorées » ? Nommer les années vingt »,Les noms d'époque. De « Restauration » à « années de plomb », dir. Dominique Kalifa,‎,p. 231-256.
  2. Sophie Jacotot,Danser à Paris dans l’entre-deux-guerres. Lieux, pratiques et imaginaires des danses de société des Amériques (1919-1939), Nouveau Monde,, 418 p.
  3. L'économie de guerre et ses conséquences (1914-1929), par Belisaire.
  4. "Histoire duXXe siècle: 1ères et terminales agricoles", par Florence Cattiau, Maryse Chabrillat, Annie Constantin, Christian Peltier, Gwenaëlle Lepage, chez Educagri Éditions, 2001
  5. Marseille 2001,p. 438
  6. Chris Harman,Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte,,p. 507

Bibliographie

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Généralités

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Ouvrages spécialisés

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La culture

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  • Paul Dietschy et Patrick Clastres,Sport, société et culture en France duXIXe siècle à nos jours, Paris,Hachette, coll. Carré histoire, 2006, 254 p.
  • Emmanuelle Loyer et Pascale Goetschel,Histoire culturelle de la France; De la Belle Époque à nos jours, Paris, Armand Colin, coll. Cursus, 2001, 272 p.
  • Anne Bléger et Myriam Tsikounas (dir.),La Fabrication des vedettes dans l'entre-deux-guerres, Rennes, PUR, 2024, 222 p.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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