Connue sous le nom deἌγκυρα (Ankyra) par lesGalates, lesRomains et lesPhrygiens. Ce mot désignant une ancre en grec, cela a motivé l'émergence de légende expliquant qu'il s'agissait de l'endroit où le roi des Phrygiens, Midas a trouvé une ancre. Ce symbole est également frappé sur certaines pièces de monnaie anciennes, exposées aumusée des civilisations anatoliennes (turc :Anadolu Medeniyetleri Müzesi)[3]. Toutefois, il doit en réalité s'agir d'un hasard de corrélation entre ce mot grec et la racineank- attestée dans plusieurs toponymes hittites commeAnkuwa, Ankala ou Ankuwash[4]. Le nom de cette ville a été retranscrit enalphabet latin dans lemonde occidental avec l'orthographe « Ankyra » et « Ancyra »[5],[6].
L'officialisation de cette orthographe a seulement lieu à la suite de la demande officielle de laRépublique turque, formulée le 28 mars 1930[8]. À partir de cette date-là, l'office de poste turc n'a plus autorisé la livraison des courriers portant la mention « Angora » comme adresse de destinataire[9] afin d'universaliser l'utilisation de l'orthographe « Ankara ».
Bien qu'Ankara soit en grande partie uneville nouvelle, ses origines sont très anciennes. Certains vestigeshittites découverts dans la citadelle attestent la présence d'une cité du temps de l'Empire hittite.
Après lesHittites, Ankara connut la domination desPhrygiens, desPerses, d'Alexandre le Grand et enfin celle desGalates, parmi lesquelles celle desTectosages. La cité, alors nomméeAncyre, devient en 25 av. J. -C. la capitale de la province romaine de Galatie.
Des traces écrites mentionnent qu'Alexandre le Grand s'est rendu àAnkyra en l'an 333 av. J.-C., lors de son avancée vers l'est[10].
LesRomains qui s'étaient emparés de la ville en189av. J.-C., en laissèrent le gouvernement aux Galates jusqu'en25 avant notre ère, date à laquelle le royaume galate fut annexé à l'Empire romain. La ville fut promue au rang de « métropole » parNéron qui fit reconstruire ses murailles.
Tour à tour, prise par les Byzantins, lescroisés et lesTurcs, Ankara fut, à partir de1354, administrée par lesOttomans. En1402, dans la plaine d'Ankara eut lieu unebataille (Ankara Muharebesi) au cours de laquelleTamerlan anéantit l'armée ottomane et fit prisonnier lesultan turcBayezidIer. Mais la ville redevint ottomane en1414.
Mustafa Kemal Atatürk a choisi cette petite ville de 20 000 habitants comme capitale de la nouvelle république : d'une part pour des raisons stratégiques car située au milieu du plateau anatolien, elle n'était pas aussi vulnérable aux attaques venant des côtes comme l'était Constantinople ; d'autre part, pour des raisons politiques, car la République voulait couper les ponts avec l'ancien régime et tous les symboles de l'ancienne capitale impériale, dont l'influence des milieux affairisteslevantins était jugée néfaste[12].
Le choix d'Ankara était audacieux en raison de sa situation géographique et ses conditions climatiques. Au centre d'un plateau sec et aride, le climat y est continental, avec des étés chauds et secs, des hivers rudes.
L'urbanisation d'Ankara pour doter cette ville de bâtiments nécessaires à la fonction d'une ville-capitale devint un projet ambitieux du nouveau régime et fut confié à l'urbaniste et architecte allemandHermann Jansen(de), qui remporta un concours en1929 face à deux autres concurrents, dont le FrançaisLéon Jaussely. Obéissant à un zonage strict, le projet Jansen prévoyait un « quartier des ministères » prolongé par celui des ambassades et culminant à la résidence présidentielle. Les logements des hauts-fonctionnaires se répartissaient autour de cet ensemble, tandis que ceux des employés et des ouvriers étaient regroupés autour de lagare[12].
Le plan prévu par Jansen fut appliqué jusqu'en1939. Après laSeconde Guerre mondiale, la spéculation foncière et l'exode rural rendirent impossible toute tentative de planification urbaine. La ville devint alors une importante agglomération habitée par une population qui au deux tiers vivait dans lesannées 1960-1970, dans des logements illégaux autoconstruits (bidonvilles)[12].
Ankara est une ville tout à la fois moderne et ancienne puisqu'elle possède de nombreux vestiges romains et une forteresse byzantine bien conservée. Elle contient notamment un temple romain dédié àAuguste ainsi que le plus grand muséehittite au monde. Ataturk y est enterré auAnıtkabir, un mausolée grandiose achevé en1953.
Musée des civilisations anatoliennes (1921).
Musée de la République (1923).
Musée national d'art et de la sculpture (1927).
Musée national d'art et de la sculpture (1927).
Ankara Palas Hotel (1927).
Ancien siège de Tekel (ex monopole d'état des tabacs et alcools), actuellement Institut Yunus Emre (1928).
Ziraat Bankası (1929).
Théâtre national (1929).
Opéra national (1933).
Grande Assemblée nationale de Turquie (1938).
Le cimetière d'État de Turquie (Devlet Mezarlığı), où reposent lesprésidents de la Turquie et les proches compagnons deMustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république de Turquie.
Tour Atakule (1989).
En haut de la tour Atakule à Ankara, une galerie marchande. Octobre 2021.
Ankara est marquée par unclimat continental, l'hiver est froid avec beaucoup de neige, l'été est chaud et sec. Les précipitations totales sont relativement faibles, avec un pic de précipitations au printemps, durant les mois d'avril et mai.
En 1848, le voyageur historienBaptistin Poujoulat écrit dansRécits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville compte 20 000 Turcs, 3 000 Arméniens, 700 Grecs et 500 Juifs[14].
Centre commercial Armada dans le quartier Söğütözü, Ankara
Environ 75 % de la population active travaille dans le secteur des services et de l'administration.(Ce chiffre s'explique par le fait du manque d'industries à Ankara pour faire face à la demande de travail des migrants (exode rural))[pas clair].
Ankara possède également une très importante gare routière, AŞTİ (enfrançaisTerminal Interurbain d'Autobus d'Ankara). La gare routière interurbaine d'Ankara (AŞTİ) est située à Yenimahalle. AŞTİ, la plus grande gare routière de Turquie, a été construite en 1995. Il a été exploité par la municipalité métropolitaine d'Ankara jusqu'en 1997. À partir de cette date, son fonctionnement a été transféré à la direction générale de BUGSAS, qui est une filiale de la municipalité métropolitaine d'Ankara. Il existe des services de bus depuis la gare routière vers toutes les régions de la Turquie. Environ 200 compagnies de bus desservent la gare routière d'AŞTİ[18].