Le nom de la province provient dudéterminantAndecavorum qui fait référence au peuple gaulois desAndecavii (Andécaves ou Andégaves), dont la cité était, sous l'Empire romain,Juliomagus[5].
L'évolution phonétiqueAndecavis enAngeus[8] est régulière et s'explique par lalénition des consonnes intervocaliques. Le-s final est celui de l'ablatif-locatiflatin. La varianteAndecavum explique le nom d'Anjou (in Andecavo en797). Celui d'angevin est undérivé semi-savant. LedoubletAngers,Anjou est tout à fait comparable à celui dePoitiers,Poitou[9].
Si les armoiries desIngelgeriens ne sont pas connues, on suppose que les armes de la premièremaison d'Anjou étaientd'azur, au chef de gueules, aux rais d'escarbouble d'or, brochants sur le tout. Mais cela tient plus du mythe, car les armes n'avaient, à cette époque, pas encore de caractère héréditaire attaché au nom et surtout, elles n'apparaissent pas avant la seconde moitié duXIe siècle. Ce sont donc probablement lesPlantagenêts, avecGeoffroy Plantagenêt, qui ont été les premiers à en porter :d'azur, à six lions d'or posés 3, 2 et 1.
Après les Plantagenêts, les deux maisons d'Anjou françaises qui se sont succédé entre1246 et1480 portèrent à partir de1270 un semé de fleurs de lys à la bordure de gueules. Le roi Charles V remplaça le semé des armes de France par trois fleurs et en 1480, son descendantLouis XI, réunit définitivement l'Anjou à la Couronne.
À l'origine, le territoire angevin se trouvait centré sur lepagus d'Angers. Le comté d'Anjou comprenait Saumur à l'est, arrivait jusqu'au confins du Maine avecLe Lude, possédait une partie de la vallée de la Sarthe et de laMayenne. La domination angevine comprend également une partie desMauges, tandis qu'à l'ouest, la frontière reste floue avec laBretagne, et au sud avec l'Aquitaine[11].
Foulques III d'Anjou fait fructifier le domaine de son père, et l'étend à l'est en reprenant définitivementSaumur par les armes en1026, et en mettant la main sur les Mauges par des manœuvres politiques. On lui doit plus d'une centaine de châteaux, donjons et abbayes, dont les châteaux deMontsoreau,Montrésor,Montbazon,Langeais… En1007, Foulques Nerra fonde l'abbaye deBeaulieu-lès-Loches.
Carte topographique de la province d'Anjou avec le département de Maine-et-Loire dans ses limites jusqu’en 2016.
Carte topographique de la province d'Anjou avec les sénéchaussées en 1789.
Carte de la province d'Anjou indiquant les sénéchaussées en 1789.
L'Anjou se divise traditionnellement en quatre régions naturelles : leBaugeois, leHaut-Anjou (ou leSegréen), lesMauges et leSaumurois. D’autres découpages en cinq régions naturelles existent reprenant les quatre précédentes à laquelle se rajoute une cinquième région plus petite centrée sur Angers ou suivant la vallée de la Loire de part en part du département[12].
LeBaugeois occupe la partie orientale deMaine-et-Loire, s'étendant sur sa partie nord-est. Ce territoire est délimité au sud par la vallée de l'Authion et celle de la Loire, et à l'ouest par la vallée de la Sarthe[13],[14]. Son relief est principalement constitué d'un plateau, aux terrains sablonneux, siliceux ou calcaires[14]. C'est la région la plus boisée du département, qui abrite l'essentiel des forêts deMaine-et-Loire. Ses particularismes architecturaux incluent de nombreuses églises romanes ainsi qu'un certain nombre declochers tors.
LeHaut-Anjou occupe la partie nord du département deMaine-et-Loire et le tiers sud du département voisin de laMayenne, diteMayenne angevine. Il couvre les régions situées en amont des rivièresMayenne etSarthe ainsi que leurs affluents, en faisant la région la plus drainée du département. Son reliefarmoricain en fait une région de crêtes et de vallées peu élevées, dont le sous-sol est constitué deschistes et degrès formant les principales matières premières de son architecture. Paysage debocage, son histoire est lié à lachouannerie et à l’exploitation ardoisière.
LesMauges correspondent au sud-ouest du département. C'est un pays de bocage sur des terrains anciens, composés de schistes et de granites, et sillonné de vallées encaissées, en particulier celles de l'Èvre et de laSèvre Nantaise. Son relief plus marqué y provoque une accentuation des précipitations par rapport au reste du département[15]. Les mémoires et le patrimoine local des Mauges ont été marqués par lesoulèvement vendéen et la répression qui s'est ensuivie, à partir de1793.
Enfin, leSaumurois s'étend au sud-est du département. Situé à l'extrémité sud-ouest duBassin parisien, il se constitue en un vaste plateau aux sols à dominante calcaire. Incluse dans leval de Loire, le fleuve creuse dans le plateau de nombreuses corniches et falaises detuffeau et decalcaire qui ont été percés de nombreux habitatstroglodytes. Le climat y est plus continental, les nuages ayant perdu une partie de leur humidité et donnant moins de précipitations sur cette partie du département[14]. Cette particularité climatique et géologique permet le développement de nombreuses pépinières (roseraies de Doué-la-Fontaine) ainsi que d'un des plus vastes vignobles du val de Loire (appellationssaumur-champigny,saumur,coteaux-du-layon).
La région se divise également en deux zones géologiques selon les roches emblématiques qui constituent leur identité minérale[16] : l'Anjou noir ou bleu à l'ouest (Anjou occidental, avec ses toits d'ardoises, ses maisons de schiste et son bocage, reposant sur des formations deschiste ardoisier duMassif armoricain), par opposition à l'Anjou blanc (Anjou oriental, avec ses maisons de pierres blanches et ses habitations troglodytiques, constitué de terres blanches provenant dutuffeau et desfaluns duBassin parisien)[17].
AuXVIe siècle, sous le règne d’Henri II, se mettent en place dix-sept recettes générales confiées à des trésoriers généraux (édit donné àBlois en janvier1551) et 21 généralités ou pays d'élections.
Bailliage de Touraine : 616 paroisses. 74 177 feux.
AuXVIIIe siècle, l'étendue de lagénéralité de Tours nécessite le règlement pris par arrêté du Conseil du qui permet la formation de trois assemblées au sein de cette importante généralité : Anjou,Maine etTouraine. Ces trois assemblées recouvrent sensiblement les limites des anciennes provinces royales. Néanmoins certaines circonscriptions ne coïncident pas avec celles des généralités, car les limites paroissiales et de pays évoluent au fil du temps. Ces trois assemblées se réunissent en août 1787 puis en.
L’Anjou est divisé en sénéchaussées qui sont des tribunaux de première instance relevant duParlement de Paris et composés d’un lieutenant-civil, d’un lieutenant-criminel, d’un lieutenant de police, de conseillers, d’un procureur, d’un avocat du roi, et d’un substitut.
En1551, pour venir en aide aux tribunaux des sénéchaux, leroi de France Henri II institue des tribunaux auxiliaires que l’on appelaprésidiaux. Ils se prononcent en dernier ressort, sur l’appel des tribunaux des sénéchaussées, pour les sentences qui n’excèdent pas deux mille livres tournois, et jugent certains délits déterminés. Unprésidial est établi à Angers dès1552. C’est le premier corps judiciaire de l’Anjou. Le présidial disparaît en1790 lors de laRévolution française.
↑Paul Wagret,Visages de l'Anjou, Éditions des Horizons de France,,p. 9
↑La limite géologique entre les deux zones s'établit approximativement sur une ligne de contact nord-sud à la hauteur d'Angers. Cette limite n'est pas marquée au niveau de la topographie et n'est pas suivie partout par les différents paysages végétaux.
en collaboration avec Marais Jean-Lucet alii,Anjou, Éditions Bonneton, Paris, seconde édition entièrement revue, mise à jour et augmentée 1992, 399 p.
Société Monumenta Historiæ Galliarum, Robert Favreau (dir.),Atlas historique français, le territoire de la France et de quelques pays voisins, Anjou, en deux volumes, Institut géographique national, Paris, 1973, 171 p. et 49 planches.
Xavier Ferrieu,Un gentilhomme angevin du siècle des Lumières, Auguste-Claude-François de Goddes, marquis de Varennes (1715-1782), Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest (Anjou, Maine, Touraine), tome 83, année 1976,no 1, p. 93-109.
Gontard de Launay,Recherches généalogiques et historiques sur les familles des maires d’Angers, en cinq tomes, Lachèse et Compagnie, Angers, 1893-1899.
Mémoires de Joseph Grandet, Histoire du séminaire d’Angers depuis sa fondation en 1659 jusqu’à son union avec Saint-Sulpice en 1695, en deux tomes, Germain et G. Grassin, Angers, 1893, LXXXVII-526 et 696 pages.
Histoire du séminaire d’Angers depuis son union avec Saint-Sulpice en 1695 jusqu’à nos jours, Germain et G. Grassin, Angers, 1895, XXIII-442 p.
Françoise Poirier-Coutansais, Cécile Souchon (dir.),Guide des archives de Maine-et-Loire, Angers, 1978, 426 p.
Célestin Port,Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l’ancienne province d’Anjou, en quatre tomes, Édition revue et mise à jour parJacques Levron et Pierre d’Herbécourt pour le tome I, Jacques Levron, Pierre d’Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon pour le tome II, André Sarazin et Pascal Tellier pour les tomes III et IV, H. Siraudeau etCie, Angers, 1965, 1978, 1989 et 1996, 871, 491, 545 et 835 pages.
Charles Urseau,L’instruction primaire avant 1789 dans les paroisses du diocèse actuel d’Angers, Picard, Paris, 1890, 344 p.[1]
Anatole-Joseph Verrier, René Onillon,Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l’Anjou, Slatkine Reprints, Genève, 1970, réimpression del’édition d’Angers (en deux tomes) de 1908.