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Anjela Duval, nom de plume deMarie-Angèle Duval, née le auVieux-Marché (dans lesCôtes-du-Nord), et morte le àLannion (Côtes-du-Nord), est unepoète de langue bretonne contemporaine.
Anjela Duval est née en 1905 au sein d'une famille de cultivateurs modestes[2],[3]. Elle grandit en tant que fille unique, sa sœur aînée, Maia (restée présente dans certains poèmes), ainsi qu'un frère sont morts avant sa naissance[4].
Elle fréquente l'école chez les sœurs dans la commune voisine deTrégrom jusqu'en 1917, où elle apprend à lire et écrire le breton et le français[5]. Puis, victime d'une maladie des os, elle suit ensuite quelques cours par correspondance pour les jeunes filles du milieu rural[réf. souhaitée].
Elle reste célibataire, refusant de suivre un marin fréquenté dans lesannées 1920[2], qu'elle évoque dans son poèmeKarantez Vro.
Elle reprend la ferme de ses parents, auxquels elle était très attachée, après la mort de son père en 1941, et de sa mère en 1951. Elle passe toute sa vie àTraoñ an Dour auVieux-Marché en tant que paysanne[5].
Elle rédige de premiers poèmes en breton à la fin des années 1950. Elle écrit le soir, après sa journée de travail à la ferme[5], sur des cahiers[6], aux dos d'enveloppes[2] ou sur divers bouts de papier récupérés[7].
Ses textes commencent à être publiés en 1962 dans plusieurs revues[2]. S'étant mise en quête de quelques revues en langue bretonne, on lui aurait indiquéAr Bed Keltiek, une revue généraliste dirigée parRoparz Hemon[Selon qui ?]. Selon d'autres sources[Lesquelles ?], on doit à l'abbéMarsel Klerg, directeur de la revue catholiqueBarr-heol, de l'avoir découverte.
Anjela Duval se fait connaître plus largement du public français par l'émission d'André VoisinLes Conteurs en 1971[3]. Cela participe à sa notoriété et elle reçoit de nombreuses visites[5], notamment de la part des artistes bretonsPaol Keineg,Yann-Ber Piriou,Gilles Servat[7]. Elle devient un symbole du revival breton[5],[8] et pour l'Emsav[9].
Dans sa poésie en vers libre[10] caractérisée par des rimes intérieurs et des allitérations, elle évoque sa vie quotidienne, ses animaux, ses souffrances. À un période marquée par le recul de la langue bretonne, une politique deremembrement, et l'exode rural, ses poèmes expriment au contraire son attachement à la Bretagne, à sa langue maternelle, à sa terre et à sa vie de paysanne[11].
Anjela Duval soutient des militants duFront de Libération de la Bretagne[4] en leur écrivant alors qu'ils sont incarcérés[12], et dans son poèmeKounnar ruz (la colère rouge)[11]. En 1979, elle écrit au président d'un tribunal chargé de juger des militants bretons[13]. Elle écrit auprocureur de la République pour s'opposer auprojet de centrale nucléaire de Plogoff[4].
Ses prises de position concernant l'évolution de l'agriculture peuvent être vues a posteriori comme proche de l'écologie politique[12],[5],[2].
Elle participe au mouvementAr Falz[4] pour favoriser l'enseignement du breton.
De manière générale, sa poésie est une poésie engagée pour la défense de son pays et de sa langue[11].
Elle meurt en 1981, à l’hôpital deLannion, à 76 ans[7].
Ses œuvres complètes ont paru sous le titreOberenn glok en 2000. Tirées à 1 000 exemplaires et rapidement épuisées, elles ont été rééditées en 2005, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance.
Ses archives sont conservées à la médiathèque de Lannion[6].
Gilles Servat, qui a appris en grande partie le breton àTraoñ an Dour, lui consacre une chanson justement intituléeTraoñ an Dour, la première qu'il ait créée en breton[2].
On retrouve quelques-uns de ses plus célèbres poèmes chantés par divers artistes de lachanson bretonne contemporaine[7] comme An alc'hwez aour (La Clé d'or) interprété parGwennyn dans son albumEn tu all, ouKarantez vro (L'Amour du pays) mis en musique et interprété par Véronique Autret et repris parNolwenn Leroy dans son albumBretonne. On retrouve plusieurs de ses poèmes dans l'albumEUSA deYann Tiersen, sorti en 2016. En octobre 2021,Annie Ebrel sort l'albumLellig, inspiré des poèmes d'Añjela Duval[7].
La poétesseJeanne Bluteau lui consacre un poème de son recueilPetite Navigation celtique, en 1979.
En 2018 paraît unroman graphique bilingue intituléAnjela, dessiné par Christelle le Guen et édité par l'association Mignoned Anjela. Ce livre dresse un portrait de la poétesse basé sur ses écrits et ses interviews[14].
La série deFrance.tv SlashDéter a lieu dans le lycéefictif Anjela Duval.
De nombreuses rues[7] (àPlérin,Châteauneuf-du-Faou,Bain-de-Bretagne,Concarneau,Pordic,Lannion,Plabennec,Carhaix-Plouguer,Thorigné-Fouillard,Montreuil-le-Gast, etc.) portent son nom, ainsi que des écoles (àLandrévarzec,Kergloff,Saint-Péver), des médiathèques (àPlougastel-Daoulas,Riantec), un parc (àTréguier) et le service médico-psychologique de l'hôpital Morvan àBrest.
En 2011, à l'occasion du trentième anniversaire de sa mort, l'AssociationChas plasenn Anjela-Duval organise une collecte de fonds afin d'ériger un granite à son effigie, sur la place du Vieux-Marché. L'œuvre de Roland Carrée a été inaugurée le[15].