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André Breton

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Pour les articles homonymes, voirBreton (homonymie) etAndré Breton (homonymie).

André Breton
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
André Robert BretonVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Le pape du surréalismeVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Breton, AndréVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoints
Enfant
Autres informations
Propriétaire de
Le Carnaval d'Arlequin, masque du cygne et de la baleine blanche(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Mouvement
Archives conservées par
Œuvres principales
signature d'André Breton
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

André Breton est unpoète etécrivainfrançais, né le àTinchebray (Orne) et mort le àParis 10e.

Il est le principal animateur etthéoricien dusurréalisme.

Auteur des livresNadja,L'Amour fou et des différentsManifestes du surréalisme, son rôle de chef de file du mouvement surréaliste, et son œuvre critique et théorique pour l'écriture et lesarts plastiques, font d'André Breton une figure majeure de l'art et de lalittérature française duXXe siècle.

Considéré comme un avant-gardiste, il a travaillé avec de nombreux artistes pionniers tels queLouis Aragon,Paul Eluard ou encoreSalvador Dali.

Biographie

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Origines et enfance

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André Breton est né le[n 1] àTinchebray[4] dans l'Orne enNormandie, où il passe ses quatre premières années[8][source insuffisante]. Fils unique de Louis-Justin Breton[4], gendarme né dans les Vosges, et de son épouse Marguerite-Marie-Eugénie Le Gouges[4], il est issu de la petite bourgeoisie catholique et sa mère lui impose une éducation rigide.

Il passe une enfance sans histoire aux portes deParis : àPantin (alors dans ledépartement de la Seine) où il arrive à l’âge de4 ans[9] ; en 1902, l’année de ses6 ans, la famille s’installe à l’angle de la rue Montgolfier et de larue Étienne-Marcel de la ville de proche banlieue, puis déménage en 1913avenue Édouard-Vaillant pour y rester jusqu’en 1918, année où elle part vivre à Paris[9].

De la tentative d’un coup d’État poétique auPremier manifeste (1924)

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Premières rencontres décisives : Paul Valéry, Guillaume Apollinaire, Jacques Vaché

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André Breton (en haut à droite) aux côtés deThéodore Fraenkel, détail d'unephoto de classe aulycée Chaptal en 1912.

Aulycée Chaptal, il suit une scolarité « moderne » (sans latin ni grec[n 2]), se fait remarquer par son professeur de rhétorique qui lui fait découvrirCharles Baudelaire etJoris-Karl Huysmans, et par son professeur de philosophie qui oppose lepositivisme (« ordre et progrès ») aux penséeshégéliennes (« liberté de la conscience de soi ») qu’affectionne le jeune homme[10]. Il se lie d’amitié avecThéodore Fraenkel etRené Hilsum, qui publie ses premiers poèmes dans la revue littéraire du collège. Au dépit de ses parents qui le voyaient ingénieur, Breton obtient sonPCN, certificat préparatoire aux études en médecine, avec Fraenkel.

Au début de 1914, il adresse quelques poèmes à la manière deStéphane Mallarmé dans la revueLa Phalange, que dirige le poètesymbolisteJean Royère. Ce dernier les publie et met Breton en relation avecPaul Valéry.

À la déclaration de guerre, le, il est avec ses parents àLorient. Il a pour seul livre un recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud, qu’il connaît mal. Jugeant sa poésie si « accordée aux circonstances », il reproche à son amiFraenkel sa tiédeur devant « une œuvre aussi considérable ». Pour sa part, il proclame « l’infériorité artistique profonde de l’œuvre réaliste sur l’autre »[11]. Déclaré « bon pour le service » le, Breton est mobilisé au17e régiment d'artillerie et envoyé àPontivy (en Bretagne) dans l’artillerie, pour faire ses classes dans ce qu'il devrait plus tard décrire comme « un cloaque de sang, de sottise et de boue »[12]. La lecture d'articles d'intellectuels renommés, commeMaurice Barrès etHenri Bergson, le conforte dans son dégoût du nationalisme ambiant. Début, il est versé dans le service de santé comme infirmier et affecté à l'hôpital bénévole deNantes[13]. À la fin de l'année, il écrit sa première lettre àGuillaume Apollinaire à laquelle il joint le poèmeDécembre[14]. En, il rencontre à l'ambulance municipale (no 103bis de Nantes) un soldat en convalescence :Jacques Vaché[15],[16]. C’est le « coup de foudre » intellectuel. Aux tentations littéraires de Breton, Vaché lui opposeAlfred Jarry, la « désertion à l’intérieur de soi-même » et n’obéit qu’à une loi, l’« Umour (sans h) ».

Le jeune Breton découvre dans un manuel des docteurs Emmanuel Régis etAngelo Hesnard ce que l’on nomme alors la « psychoanalyse » deSigmund Freud. Lors de l'été 1916, il est affecté à sa demande au centre de neuro-psychiatrie àSaint-Dizier, que dirigeRaoul Leroy, un ancien assistant du docteurJean-Martin Charcot[17],[18]. En contact direct avec des malades atteints depsychopathologies, il refuse de voir dans la folie seulement un déficit mental, mais plutôt une capacité à la création[19]. Le, Breton est envoyé au front comme brancardier.

De retour à Paris en 1917, il rencontrePierre Reverdy avec qui il collabore à sa revueNord-Sud etPhilippe Soupault que lui présente Apollinaire : « Il faut que vous deveniez amis. » Soupault lui fait découvrirLes Chants de Maldoror deLautréamont, qui provoquent chez lui une grande émotion[20]. AvecLouis Aragon dont il fait la connaissance à l’hôpital du Val-de-Grâce, ils passent leurs nuits de garde à se réciter des passages deMaldoror au milieu des « hurlements et des sanglots de terreur déclenchés par les alertes aériennes chez les malades » (Aragon).

Dans une lettre de àFraenkel, Breton évoque le projet en commun avec Aragon et Soupault, d’un livre sur quelques peintres commeGiorgio De Chirico,André Derain,Juan Gris,Henri Matisse,Picasso,Henri Rousseau... dans lesquels serait « contée à la manière anglaise » la vie de l’artiste, par Soupault, l’analyse des œuvres, par Aragon, et quelques réflexions sur l’art, par Breton lui-même. Il y aurait également des poèmes de chacun en regard de quelques tableaux.

Malgré la guerre, la censure et l’esprit antigermanique, parviennent de Zurich, Berlin ou Cologne, les échos des manifestations « dada » ainsi que quelques-unes de leurs publications comme leManifeste Dada 3. Au mois de, profondément affecté par la mort deJacques Vaché, Breton croit voir enTristan Tzara la réincarnation de l’esprit de révolte de son ami : « Je ne savais plus de qui attendre le courage que vous montrez. C’est vers vous que se tournent aujourd’hui tous mes regards. »[21]

La revueLittérature,Les Champs magnétiques, le mouvement dada à Paris

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Plaque 35rue Delambre (14e arrondissement de Paris) devant l'hôtel Delambre, où André Breton vit en 1921.

Projetée depuis l’été précédent parAragon, Breton etSoupault (les « trois mousquetaires » comme les appelaitPaul Valéry), la revueLittérature est créée[22] dont le premier numéro paraît en. Rencontré le mois suivant,Paul Éluard est immédiatement intégré dans le groupe[23].

Après la parution deMont de piété, qui regroupe ses premiers poèmes écrits depuis 1913, Breton expérimente avec Soupault l'« écriture automatique » : textes écrits sans aucune réflexion, à différentes vitesses, sans retouche ni repentir.Les Champs magnétiques, écrit en mai et, n’est publié qu’un an plus tard. Le succès critique en fait un ouvrage précurseur du surréalisme[24],[25], même si sa nature "automatique" a été remise en question par la découverte dans les manuscrits de ratures et de variantes[26].

DansLittérature paraissent successivement lesPoésies deLautréamont[27], des fragments desChamps magnétiques et l’enquêtePourquoi écrivez-vous ?, mais Breton reste insatisfait de la revue. Après avoir rencontréFrancis Picabia dont l’intelligence, l’humour, le charme et la vivacité le séduisent, Breton comprend qu’il n’a rien à attendre des « aînés », ni de l’héritage d’Apollinaire : l’Esprit nouveau paré du bon sens français et son horreur du chaos[28], ni du réveil dePaul Valéry[29], pas plus que des « modernes »Jean Cocteau,Raymond Radiguet,Pierre Drieu la Rochelle perpétuant la tradition du roman qu’il rejette (et rejettera toujours).

Le,Tristan Tzara arrive enfin à Paris. La déception de Breton de voir apparaître un être« si peu charismatique »[réf. nécessaire] est à la hauteur de ce qu’il en attendait. Il se voyait avec Tzara « tuer l’art », ce qui lui paraît le plus urgent à faire même si « la préparation du coup d’État peut demander des années. »[30] AvecPicabia et Tzara, ils organisent les manifestationsDada qui suscitent le plus souvent incompréhension, chahuts et scandales, buts recherchés. Mais dès le mois d’août, Breton prend ses distances avec Dada. Il refuse d’écrire une préface à l’ouvrage de PicabiaJésus-Christ rastaquouère : « Je ne suis même plus sûr que le dadaïsme ait gain de cause, à chaque instant je m’aperçois que je le réforme en moi. »[31]

À la fin de l’année, Breton est engagé par le couturier, bibliophile, et amateur d’art moderneJacques Doucet. Ce dernier, « personnalité éprise de rare et d’impossible, juste ce qu’il faut de déséquilibre », lui commande des lettres sur la littérature et la peinture ainsi que des conseils d’achat d’œuvres d’art. Entre autres, Breton lui fera acheter le tableauLes Demoiselles d'Avignon dePicasso.

Après le « procès Barrès »[32] (), rejeté par Picabia et au cours duquel Tzara s’est complu dans une insolence potache, Breton considère le pessimisme absolu desdadaïstes comme de l'infantilisme. L’été suivant, il profite d’un séjour dans leTyrol pour rendre visite àSigmund Freud à Vienne, mais ce dernier garde ses distances avec le chef de file de ceux qu'il est tenté de considérer comme des « fous intégraux »[33].

Rupture avec Dada - Naissance du surréalisme - Premier manifeste du surréalisme

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En, Breton tente d’organiser un « Congrès international pour la détermination des directives et la défense de l’esprit moderne ». L’opposition de Tzara en empêche la tenue. Une nouvelle série deLittérature avec Breton etSoupault pour directeurs, recrute de nouveaux collaborateurs commeRené Crevel,Robert Desnos,Roger Vitrac mais, définitivement hostile à Picabia, Soupault prend ses distances avec les surréalistes. Avec Crevel, Breton expérimente les sommeils hypnotiques permettant de libérer le discours de l’inconscient. Ces états de sommeil forcé vont révéler les étonnantes facultés d’ « improvisation » deBenjamin Péret et de Desnos. À la fin, doutant de la sincérité des uns et craignant pour la santé mentale des autres, Breton décide d’arrêter l’expérience.

Breton semble fatigué de tout : il considère les activités de journalisme d’Aragon et Desnos, pourtant rémunératrices, comme une perte de temps. Les écrits dePicabia le déçoivent, il s’emporte contre les projets trop littéraires de ses amis — « toujours des romans ! »[34]. Dans un entretien avecRoger Vitrac, il confie même son intention de ne plus écrire. Cependant, au cours de l’été suivant, il écrit la plupart des poèmes deClair de terre.

Le, paraît, en volume séparé,LeManifeste du surréalisme initialement prévu pour être la préface au recueil de textes automatiquesPoisson soluble. Instruisant le procès de l’attitude réaliste, Breton évoque le chemin parcouru jusque-là et définit ce nouveau concept, revendique les droits de l’imagination, plaide pour le merveilleux, l’inspiration, l’enfance et lehasard objectif.

« SURRÉALISME, n. m. Automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.


- Encycl.Philos. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie. »

Quelques jours après, le groupe publie le pamphletUn cadavre, écrit en réaction aux funérailles nationales faites àAnatole France : « Loti,Barrès, France, marquons tout de même d’un beau signe blanc l’année qui coucha ces trois sinistres bonshommes : l’idiot, le traitre et le policier. Avec France, c’est un peu de la servilité humaine qui s’en va. Que soit fêté le jour où l’on enterre la ruse, le traditionalisme, le patriotisme et le manque de cœur ! »

« Transformer le monde » et « changer la vie » (1925-1938)

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La Révolution surréaliste -Nadja - Adhésion au Parti communiste français - Premières ruptures

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André Breton en 1924.

Le paraît le premier numéro dela Révolution surréaliste, l’organe du groupe que dirigentBenjamin Péret etPierre Naville. Breton radicalise son action et sa position politique. Sa lecture de l’ouvrage deLéon Trotski surLénine et la guerre coloniale menée par la France dans leRif marocain le rapproche des intellectuels communistes. Avec les collaborateurs des revuesClarté etPhilosophie, les surréalistes forment un comité et rédigent un tract commun : « La Révolution d’abord et toujours ».

En,Aragon, Breton,Éluard, Péret etPierre Unik adhèrent auParti communiste français. Ils s’en justifient dans le tract « Au grand jour »[35]. Breton est affecté à une cellule d’employés au gaz.

Le, il rencontre dans la rueLéona Delcourt, aliasNadja[36]. Ils se fréquentent chaque jour jusqu’au[37]. Elle ordonne à Breton d’écrire « un roman sur moi. Prends garde : tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous il faut que quelque chose reste… »[38]. Retiré au manoir d’Ango, près deVarengeville-sur-Mer, au mois d’, en compagnie d’Aragon, Breton commence l’écriture deNadja. En novembre, à l’occasion d’une lecture qu’il fait au groupe, Breton rencontreSuzanne Muzard. C’est le coup de foudre réciproque. Bien qu’elle soit la maîtresse d’Emmanuel Berl, elle partage avec Breton une aventure passionnée et orageuse. Elle demande à Breton de divorcer d’avecSimone, ce à quoi il consent en 1928, mais freinée dans ses désirs d’aventure par son goût du confort et de la sécurité matérielle, Suzanne change d’avis et épouse Emmanuel Berl, sans pour autant rompre définitivement avec Breton. La relation faite de ruptures et de retrouvailles perdurera jusqu’en. Pour elle, Breton ajoute une troisième partie àNadja.

Cet amour malheureux pèse sur l’humeur de Breton : mésententes dans le groupe, détachement deRobert Desnos, altercation en public avecSoupault, fermeture de laGalerie Surréaliste pour cause de gestion négligée... La parution duSecond manifeste du surréalisme () est l'occasion pour Breton de relancer le mouvement et, selon l'expression de Mark Polizzotti, de « [codifier] tous les changements que le mouvement a connus pendant ses cinq premières années et en particulier le passage (…) de l'automatisme psychique au militantisme politique. »[39] Breton est alors plongé dans la lecture deMarx,Engels etHegel ; et la question du réel dans sa dimension politique ainsi que celle de l'engagement de l'individu occupent sa réflexion comme le précise l'incipit du livre[40]. Ce second manifeste est aussi l'occasion pour lui de régler ses comptes, de manière violente en maniant jusqu'à l'insulte et le sarcasme[41], et de faire le point sur les remous qu'a connus le groupe ces dernières années. Breton justifie son intransigeance par sa volonté de découvrir, s'inspirant de laPhénoménologie de l'esprit, ce « point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement »[42]. Les « exclus » visés par le texte réagissent en publiant un pamphlet sur le modèle de celui écrit contreAnatole France quelques années plus tôt et en reprennent le même titre, « Un cadavre ». Dès lors, les adversaires sacrent ironiquement Breton « Pape du Surréalisme »[43]. L'humeur sombre de Breton s'exprime pleinement dans ce que Mark Polizzotti appelle le « passage le plus sinistre du manifeste » et qui est selon lui le reflet d'une grande « amertume personnelle »[44], une phrase souvent citée et reprochée à Breton, notamment parAlbert Camus : « L'acte surréaliste le plus simple consiste, révolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule »[45]. Marguerite Bonnet relève qu'une phrase très proche figurait déjà dans un article publié en 1925 dans leno 2 deLa Révolution surréaliste et qu'elle n'avait pas, en son temps, retenu l'attention. Elle avance que Breton fait allusion à la figure d'Émile Henry qui, peu après son arrestation a prétendu s'appeler « Breton » et suggère qu'« une sorte de lent transfert, de nature presqueonirique, cheminant dans les zones les plus mystérieuses de la sensibilité, aurait ainsi préparé en [Breton] la tentation fugitive de s'identifier à l'ange exterminateur de l'anarchie »[46].

En réaction auSecond manifeste, des écrivains et artistes publient un recueil collectif de pamphlets contre Breton, intituléUn Cadavre.Georges Limbour etGeorges Ribemont-Dessaignes y commentent la phrase où tirer au hasard dans la foule est qualifié d'acte surréaliste le plus simple. Limbour y voit un exemple de bouffonnerie et d'impudeur et Ribemont-Dessaignes traite Breton d'hypocrite, de flic et de curé[47]. Après la publication de ce pamphlet, leManifeste aura une seconde édition, où Breton ajoutera une note insistant sur le fait, déjà indiqué dans la première édition, mais moins nettement, que qualifier un acte d'acte surréaliste le plus simple n'est pas recommander de le commettre[48].

Avec plusieurs amis écrivains (René Char,Louis Aragon,Paul Éluard, etc.), il attaque frontalement l’Exposition coloniale de 1931, qu'ils décrivent comme un « carnaval de squelettes », destiné à « donner aux citoyens de la métropole la conscience de propriétaires qu’il leur faudra pour entendre sans broncher l’écho des fusillades ». Ils réclament également « l’évacuation immédiate des colonies », et la tenue d'un procès sur les crimes commis[49].

« SASDLR » - Rupture avec Aragon - « L'Amour fou » - Rupture avec Éluard

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La Révolution surréaliste fait place auSurréalisme au service de la Révolution (SASDLR). Le titre de la revue est d'Aragon. Breton etAndré Thirion lancent l’idée d’uneAssociation des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Cette association est effectivement créée en par les instances dirigeantes du parti communiste français, mais ni Breton ni Thirion n’ont été sollicités et leur adhésion ainsi que celle d’autres surréalistes n’est prise en compte qu’à la fin de 1932. Dès cette époque, les surréalistes se retrouvent au sein de l'AEAR sur les positions de l'Opposition de gauche.

Même s’il ne désespère pas de pouvoir orienter l’action culturelle duParti et récupérer les forces psychiques dispersées, en conciliant lefreudisme avec lemarxisme au service du prolétariat, Breton ne cesse de se heurter à l’incompréhension et la défiance croissante venant de la direction du Parti communiste.

Quand il dénonce la censure de l’activité poétique par l’autorité politique qui frappe le poème d’AragonFront rouge, sans cacher le peu d’estime qu’il a pour ce texte de pure propagande, Breton n’en défend pas moins son auteur (Misère de la poésie), Aragon désavoue cette défense et provoque la rupture définitive etPaul Vaillant-Couturier lui reproche un texte deFerdinand Alquié, publié dansSASDLR, dénonçant le « vent de crétinisation systématique qui souffle de l’URSS ».

En réponse aux violentes manifestations fascistes du, devant l’Assemblée nationale, Breton lance unAppel à la lutte à destination de toutes les organisations de gauche. Sollicité,Léon Blum refuse poliment son soutien.

En 1934, Breton rencontreJacqueline Lamba dans des circonstances proches de celles évoquées dans le poèmeTournesol écrit en 1923. De cette rencontre et des premiers moments de leur amour, Breton écrit le récitL'Amour fou. De leur union naîtra une fille,Aube.

En, Breton écrit le discours qu’il devra prononcer au Congrès des écrivains pour la défense de la culture. Mais à la suite d’une violente altercation avecIlya Ehrenbourg, ce dernier, délégué de la représentation soviétique, ayant calomnié les surréalistes, la participation de Breton est annulée. Il fallut le suicide deRené Crevel pour que les organisateurs concèdent àÉluard de lire le texte. La rupture définitive avec leParti est consommée avec le tract « Du temps où les surréalistes avaient raison ».

En 1936 paraîtLe Château étoilé[n 3], dans lequel Breton« reprend l’un de ses mythes les plus personnels et les plus profonds : celui de la femme et du château, de la femme et de la révolte[51]. »

En 1938, Breton organise la première Exposition internationale du surréalisme à Paris. À cette occasion, il prononce une conférence sur l’humour noir. Cette même année, il voyage au Mexique et rencontre les peintresFrida Kahlo etDiego Rivera, ainsi queLéon Trotski avec qui il écrit le manifestePour un art révolutionnaire indépendant, qui donne lieu à la constitution d’une Fédération internationale de l’art révolutionnaire indépendant (FIARI). Cette initiative est à l’origine de la rupture avec Éluard.

De l’exil à l’insoumission (1939-1966)

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Marseille - Martinique - New York

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Mobilisé dès, Breton est affecté en à l’école prémilitaire aérienne de Poitiers comme médecin[52]. Le, jour de l’annonce de l’armistice, il est en « zone non-occupée » et trouve refuge chezPierre Mabille, le médecin qui a accouché Jacqueline, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), puis il est rejoint parJacqueline et leur fille Aube, à lavilla Air-Bel, à Marseille, siège duComité américain de secours aux intellectuels créé parVarian Fry. Dans l’attente d’un visa, les surréalistes[53] reconstituent un groupe et trompent l’ennui et l’attente par descadavres exquis dessinés et la création duJeu de Marseille. À l’occasion d’une visite à Marseille du maréchalPétain, André Breton, dénoncé comme « anarchiste dangereux », est préventivement emprisonné sur un navire pendant quatre jours, tandis que la censure deVichy interdit la publication de l’Anthologie de l’humour noir et deFata morgana.

Breton embarque à destination deNew York le avecWifredo Lam etClaude Lévi-Strauss. À l’escale deFort-de-France (Martinique), Breton est interné puis libéré sous caution. Il rencontreAimé Césaire. Le, il arrive à New York, où demeurent pendant la guerre de nombreux intellectuels français en exil[54],[55].
AvecMarcel Duchamp, Breton fonde la revueVVV etPierre Lazareff l’engage comme « speaker »[56] pour les émissions de la radiola Voix de l’Amérique à destination de la France. Jacqueline le quitte pour le peintreDavid Hare.

Le, Breton rencontreElisa Bindorff. Ensemble, ils voyagent jusqu'à la péninsule de laGaspésie, à l'extrémité sud-est duQuébec. Dès son retour à New-York, il publieArcane 17 né du « désir d’écrire un livre autour de l’Arcane 17[57] en prenant pour modèle une dame que j’aime… ».

Pour régler les questions pratiques de divorce et de remariage, Breton et Élisa se rendent en 1945 àReno dans leNevada. Il en profite pour visiter les réserves des indiensHopis etZuñis, emportant avec lui des ouvrages deCharles Fourier.

Haïti - Retour en France - Nouvelles polémiques et nouvelles expositions

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En, à l’invitation dePierre Mabille, nommé attaché culturel àPointe-à-Pitre, Breton se rend enHaïti pour y prononcer une série de conférences. Sa présence coïncide avec un soulèvement populaire qui renverse le gouvernement en place[58]. Accompagné deWifredo Lam, il rencontre les artistes du Centre d'Art dePort-au-Prince et achète plusieurs toiles àHector Hyppolite, contribuant à lancer l'intérêt pour lapeinture populaire haïtienne. Le, il est de retour en France.

Dès le mois de juin, il est invité à la soirée d’hommages rendus àAntonin Artaud. C’est d’une voix vive et ferme que Breton prononce enfin les « deux mots d’ordre qui n’en font qu’un : "transformer le monde" et "changer la vie" »[59].

Malgré les difficultés de la reconstruction de la France et le début de laguerre froide, Breton entend poursuivre sans aucune inflexion les activités du surréalisme. Et les polémiques reprennent et se succèdent : contreTristan Tzara se présentant comme le nouveau chef de file du surréalisme, contreJean-Paul Sartre qui considérait les surréalistes comme des petits-bourgeois, contre des universitaires, en démontant la supercherie d’un soi-disant inédit d’Arthur Rimbaud, contreAlbert Camus et les chapitres que celui-ci consacre àLautréamont et au surréalisme dansL’Homme révolté.

Il retrouveGeorges Bataille pour une nouvelle Exposition internationale du surréalisme dédiée àÉros, donne fréquemment son concours pour nombre d’artistes inconnus en préfaçant les catalogues d’exposition, et participe à plusieurs revues surréalistes commeNéon,Médium,Le Surréalisme même,Bief,La Brêche

À partir de 1947, André Breton s'intéresse de près à l’Art brut. AvecJean Dubuffet il participe à la création de la Compagnie de l'Art brut, officiellement créée en, qui aurait pour objet de « rassembler, conserver et exposer les œuvres des malades mentaux. »[60]

Dès 1948, André Breton s'engage activement en faveur d'unecitoyenneté mondiale[61],[62].

En 1950, il cosigne avecSuzanne Labin une lettre circulaire datée du, proposant de « créer un foyer de culture libre face à l'obscurantisme envahissant, en particulier l'obscurantisme stalinien », et proposant la constitution d'un comité de patronage :

« Des intellectuels français qui n'entendent pas abdiquer et qui ne disposaient jusqu'ici d'aucune tribune, alors que d'innombrables publications staliniennes déshonorent chaque jour la culture, se proposent de relever le défi dans le secteur de la civilisation dont ils ont la charge. Ils veulent fonder à cet effet une revue littéraire et idéologique où les grandes traditions du libre examen seraient reprises et revivifiées. »

— (Projet pour une revue culturelle, document dactylographié, fondsAlfred Rosmer, Le Musée social, CEDIAS)

Parmi les personnalités pressenties pour le Comité de patronage on trouveAlbert Camus,René Char,Henri Frenay,André Gide,Ernest Hemingway,Sidney Hook,Aldous Huxley,Ignazio Silone etRichard Wright. D'après Suzanne Labin : « Tous les membres du Comité de patronage ont répondu positivement à nos propositions. Aucun n'a formulé de désaccord. Le projet n'a finalement pas abouti en raison de difficultés financières, pas du tout en raison de divergences idéologiques. »[63]

Le, il cosigne dansLe Libertaire une « Déclaration préalable » au manifeste « Surréalisme etanarchisme » : « La lutte pour le remplacement des structures sociales et l’activité déployée par le surréalisme pour transformer les structures mentales, loin de s’exclure, sont complémentaires. Leur jonction doit hâter la venue d’un âge libéré de toute hiérarchie et toute contrainte. »[64]

En 1954, un projet d'action commune avec l'Internationale lettriste contre la célébration du centenaire de Rimbaud échoue lorsque les surréalistes refusent la « phraséologie marxiste » proposée par les lettristes dans le tract commun. Breton est alors pris à partie parGil Joseph Wolman etGuy Debord qui soulignent dans un texte sur le mode allégorique sa perte de vitesse au sein du mouvement[65]. De 1953 à 1957 il dirige, pour leClub français du livre, la publication des 5 volumes de Formes de l'Art, dont il rédige lui-même le premier tome :L'Art magique. Il manifeste son intérêt pour l'art naïf par sa rencontre avec le peintreFerdinand Desnos qui peint son portrait en 1954[66].

En 1958, il signe avec d'autres surréalistes le tract du Comité de lutte anti-nucléaire (CLAN),Démasquez les physiciens, videz les laboratoires, qui stigmatise les scientifiques au service des armements nucléaires[62].

En 1960, il signe le « Manifeste des 121 », déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Parallèlement, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé parLouis Lecoin, aux côtés d'Albert Camus,Jean Cocteau,Jean Giono et l'abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en pour les objecteurs.

En 1965, il organise la9e Exposition internationale surréaliste intitulée « L’Écart absolu » en référence à l’utopiefouriériste.

Mort

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Tombe d’André Breton aucimetière des Batignolles à Paris.
Détail de la tombe.

Le, souffrant d’une insuffisance respiratoire, André Breton est rapatrié deSaint-Cirq-Lapopie, le village du Lot dans lequel il avait acheté une maison en 1951[67]. Il meurt le lendemain à l’hôpital Lariboisière à Paris[4].

Sur sa tombe, décorée simplement d'un octaèdre étoilé, aucimetière des Batignolles (31e division), à Paris (17e), est gravée l’épitaphe : « Je cherche l’or du temps. »[68]

Vie privée

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En dehors de ses aventures, dont celle célèbre avecNadja et celle avec la photographeSuzanne Muzard, André Breton a été marié à trois reprises :

  • une première fois avecSimone Kahn, de 1921 à 1928 ;
  • une deuxième fois avecJacqueline Lamba, de 1934 à 1945, d’où une fille prénomméeAube née en 1935, future artiste plasticienne ;
  • une troisième fois avecElisa Bindhoff de 1945 à la mort de Breton en 1966[4].

« Un théoricien amoureux de la théorie »

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« Il y a à la base de toute réflexion profonde un sentiment si parfait de notre dénuement que l’optimisme ne saurait y présider... Je me crois sensible autant qu’il se peut à un rayon de soleil mais cela n’empêche pas de constater que mon pouvoir est insignifiant… Je rends justice à l’art en mon for intérieur mais je me défie des causes en apparence les plus nobles[69]. »

Visage décidé, menton en avant, le coin de la lèvre inférieure affaissé à cause de la pipe[70], chevelure léonine tirée en arrière, le regard fixant l’invisible, André Breton a incarné le surréalisme cinquante ans durant, malgré lui et en dépit du rejet des institutions et des honneurs constamment exprimés.

Toute sa vie, Breton a tenté d’emprunter d’un même front, trois chemins : la poésie, l’amour, la liberté[71].

Très tôt, il s’est méfié des romans et leurs auteurs lui donnent l’impression qu’ils s’amusent à ses dépens[72]. De manière générale, il rejette « l’esprit français » fait de blasement, d’atonie profonde qui se dissimule sous le masque de la légèreté, de la suffisance, du sens commun le plus éculé se prenant pour le bon sens, du scepticisme non éclairé, de la roublardise[71]. « Avec Breton, le merveilleux remplace les exhibitions nihilistes et l'irrationnel ouvre les portes étroites du réel sans vrai retour au symbolisme » (Hubert Haddad)[73].

Pour abolir les conformismes et les préjugés, combattre le rationalisme, Breton usera de la poésie comme d’une arme aux multiples facettes que sont l’imagination, « qui fait à elle seule les choses réelles »[74], l’émerveillement, les récits de rêves et les surprises du hasard, l’écriture automatique, les raccourcis de la métaphore et l’image. « Que font la poésie et l’art ? Ils vantent. L’objet de la réclame est aussi de vanter. La puissance de la réclame est bien supérieure à celle de la poésie […] La poésie a toujours été regardée comme une fin. J’en fais un moyen. C’est la mort de l’art (de l’art pour l’art). Les autres arts suivent la poésie »[75].

Il s’agit de « retrouver le secret d’un langage dont les éléments cessassent de se comporter en épaves à la surface d’une mer morte. »[76]

Pour réussir son entreprise de subversion poétique Breton s’est gardé de tout travail quotidien alimentaire, allant jusqu’à défendre à ses amis les plus proches (Aragon,Desnos) de se commettre dans le journalisme. « La révélation du sens de sa propre vie ne s’obtient pas au prix du travail. […] Rien ne sert d’être vivant, s’il faut qu’on travaille »[77].

Pour Breton, l’amour, comme le rêve, est une merveille où l’homme retrouve le contact avec les forces profondes. Amoureux de l’amour et de la femme, il dénonce la société pour avoir trop souvent fait des relations de l’homme et de la femme une malédiction d’où serait née l’idée mystique de l’amour unique. L’amour « ouvre les portes du monde où, par définition, il ne saurait plus être question de mal, de chute ou de péché »[76]. « Il n’est pas de solution hors l’amour »[78].

« Je n’ai pas connu d’homme qui ait une plus grande capacité d’amour. Un plus grand pouvoir d’aimer la grandeur de la vie et l’on ne comprend rien à ses haines, si l’on ne sait pas qu’il s’agissait pour lui de protéger la qualité même de son amour de la vie, du merveilleux de la vie. Breton aimait comme un cœur bat. Il était l’amant de l’amour dans un monde qui croit à la prostitution. C’est là son signe » (Marcel Duchamp)[79].

Particulièrement attaché à la métaphore de la « maison de verre »[77], Breton s’est livré dans les « Vases Communicants » à une analyse de quelques-uns de ses rêves comme s'il n'existait aucune frontière entre le conscient et l'inconscient. Pour lui, le rêve est l'émanation de ses pulsions profondes qui lui indique une solution que le recours à l’activité consciente ne peut lui apporter.

Les adversaires de Breton l’ont nommé, par dérision parfois, avec véhémence souvent, le « pape du surréalisme ». Or, si l’auteur desManifestes a constamment influé sur la ligne directrice du mouvement, il s'est toujours gardé d'apparaître comme un « chef de file », même s'il a pu se montrer intransigeant, voire intolérant, lorsqu’il considérait que l’intégrité du mouvement surréaliste était en péril. Toute idée de contrainte, militaire, cléricale ou sociale, a toujours suscité en lui une révolte profonde.

Présentant ce qu’ont toujours été ses objectifs, Breton écrit : « La vraie vie est absente », disait déjàRimbaud. Ce sera l’instant à ne pas laisser passer pour la reconquérir. Dans tous les domaines, je pense qu’il faudra apporter à cette recherche toute l’audace dont l’homme est capable. » Et Breton ajoute quelques mots d’ordre :

« Foi persistante dans l’automatisme comme sonde, espoir persistant dans la « dialectique » (celle d’Héraclite, deMaître Eckhart, deHegel) pour la résolution des antinomies qui accablent l’homme, reconnaissance du « hasard objectif » comme indice de réconciliation possible des fins de la nature et des fins de l’homme aux yeux de ce dernier, volonté d’incorporation permanente à l’appareil psychique de l’ «humour noir » qui, à une certaine température peut seul jouer le rôle de soupape, préparation d’ordre pratique à une intervention sur la vie mythique, qui prenne d’abord, sur la plus grande échelle, figure de nettoyage. »

— La Clé des champs

Ce que Breton réhabilite sous le nom de « hasard objectif », c’est la vieille croyance en la rencontre entre le désir humain et les forces mystérieuses qui agissent en vue de sa réalisation. Mais cette notion est dépourvue à ses yeux de tout fondement mystique. Il se base sur ses expériences personnelles de « synchronicités »[80] et sur les expérimentations en métapsychique qu’il a observées à l’Institut métapsychique international[81].

Pour souligner son accord avec lematérialisme dialectique, il citeFriedrich Engels : « La causalité ne peut être comprise qu’en liaison avec la catégorie du hasard objectif, forme de manifestation de la nécessité. »[82] Dans ses œuvres, le poète analyse longuement les phénomènes de hasard objectif dont il a été le bénéficiaire bouleversé.Nadja semble posséder un pouvoir médiumnique qui lui permet de prédire certains événements. Ainsi annonce-t-elle que telle fenêtre va s’éclairer d’une lumière rouge, ce qui se produit presque immédiatement aux yeux d’un Breton émerveillé.Michel Zéraffa a tenté de résumer ainsi la théorie de Breton : « Le cosmos est un cryptogramme qui contient un décrypteur : l’homme. »[83] Ainsi mesure-t-on l’évolution de l’Art poétique dusymbolisme au surréalisme, deGérard de Nerval etCharles Baudelaire à Breton[84].

L'« humour noir », expression dont le sens moderne a été construit par Breton[85], est un des ressorts essentiels du surréalisme. La négation du principe de réalité qu’il comporte en est le fondement même. Selon Étienne-Alain Hubert « l'humour, loin d'être un exercice brillant, engage des zones profondes de l'être et […] dans les formes les plus authentiques et les plus neuves qu'il connaît alors, il se profile sur un arrière-fond de désespoir. »[86] Il publie en 1940 uneAnthologie de l'humour noir. Pour Michel Carrouges il faut parler, à propos de l'œuvre de Breton comme de celle deBenjamin Péret, d’une « synthèse de l’imitation de la nature sous ses formes accidentelles, d’une part, et de l’humour, d’autre part, en tant que triomphe paradoxal du principe de plaisir sur les conditions réelles »[citation nécessaire].

Homophobie

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L'homophobie assumée d'André Breton a été mise en avant pour expliquer notamment le rejet du mouvement surréaliste à l'égard de personnalités commeJean Cocteau etRené Crevel[87]. Ces faits sont corroborés par les témoignages de certains membres du groupe surréaliste :Luis Buñuel rapporta, en parlant des homosexuels :« […] Breton les détestait. Dans le groupe, il n'y en avait aucun. Enfin, aucun, c'est beaucoup dire : Crevel en était, mais il faisait tout pour ne plus en être. Il a même essayé d'avoir une maîtresse. »[88] ; et à propos de Cocteau :« Cocteau n'était pas des nôtres, ne pouvait pas l'être. […] Sans compter que son dévergondage heurtait Breton, ainsi que pas mal d'autres »[88]. De la même manière,André Masson rapporta, entre autres causes de sa rupture avec Breton, une altercation concernant ses réflexions contre les relations homosexuelles d'Arthur Rimbaud[87]. Breton, durant les séances de « Recherches sur la sexualité », menées par le groupe surréaliste entre 1928 et 1932, fit à plusieurs reprises de virulentes démonstrations de son homophobie, déclarant par exemple :« J’accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s’ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte[87]. »

Œuvres

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Les œuvres complètes d’André Breton ont été publiées parGallimard en quatre tomes dans laBibliothèque de la Pléiade sous la direction de Marguerite Bonnet, pour les deux premiers tomes, et Étienne-Alain Hubert, pour les deux suivants (1988)[89].

Poésie et récits

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Essais

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  • 1924 :Manifeste du surréalisme ; augmenté de laLettre aux voyantes (en 1929)
  • 1924 :Les Pas perdus[rééd. revue et corrigée Gallimard Idées, 1970]
  • 1926 :Légitime défense
  • 1928 :Le Surréalisme et la peinture ; dernière édition revue et augmentée de 1965
  • 1930 :Second manifeste du surréalisme
  • 1932 :
    • Misère de la poésie
    • Les Vases communicants
  • 1934 :Qu'est-ce que le surréalisme?
  • 1935 :Position politique du surréalisme
  • 1936 :Notes sur la poésie, en collaboration avecPaul Éluard
  • 1938 :
    • Trajectoire du rêve
    • Dictionnaire abrégé du surréalisme
  • 1940 :Anthologie de l'humour noir ; édition augmentée 1950
  • 1945 :Situation du surréalisme entre les deux guerres
  • 1946 :Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non, précédé d'une réédition des deuxManifestes
  • 1947 :
  • 1949 :Flagrant délit
  • 1952 :Entretiens avec André Parinaud, retranscriptions d'entretiens radiodiffusés[n 5]
  • 1953 :La Clé des champs, recueil d'essais publiés entre 1936 et 1952
  • 1954 :Du surréalisme en ses œuvres vives
  • 1957 :L’Art magique, en collaboration avecGérard Legrand, rééditions 1992 et 2003

Revue

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  • La Bréche,Action surréaliste, dir. André Breton, Éric Losfeld, de 1961 à 1967 (no 1 à 8)

Correspondance

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L'intégralité de la correspondance d'André Breton, conformément à ses dispositions testamentaires[91], est accessible en ligne depuis[92].

Archives

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Documents audiovisuels

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  • Entretien avec Judith Jasmin, réalisateur Gérard Chapdeleine pour Radio-Canada, 1960 (34 min/16 mm/n&b et couleurs)[n 6].

Notes et références

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Notes

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  1. On trouve parfois mentionnée la date du, mais selon l'état civil[4], André Breton est bien né le. La plupart des sources biographiques de référence le confirment :Henri Béhar,André Breton le grand indésirable (Fayard, 2005), la « Chronologie » de Marguerite Bonnet dans lesŒuvres complètes (Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988), ou encore la notice d'auteur de la BNF[5]. Comme le précise Béhar, c'est Breton lui-même qui a modifié la date véritable du en[6] : date de naissance anticipée d’un jour correspondant à celle de sa cousine, dont il parle dansLes Vases communicants. Une autre explication, confirmant la modification de cette date par Breton lui-même, fait référence à l'astrologie[7].
  2. Instituée après la réforme de 1902 qui crée, à côté des « sections classiques » (centrées autour des Humanités latines et grecques) les « sections modernes », tournées vers les cultures anglo-saxonnes et ouvertes sur la science et la technologie. Selon plusieurs spécialistes de l'œuvre d'André Breton (Henri Béhar, Marguerite Bonnet…), cette orientation n'a pas été sans influencer l'iconoclasme de ses goûts littéraires ultérieurs (cf. à ce propos Norbert Bandier, « André Breton et la culture classique », inEurope, mars 1991,p. 23).
  3. Sorte de « journal de bord », relatant son voyage auxCanaries avec Jacqueline etBenjamin Péret en mai 1935, le texte est publié dans une traduction espagnole en avril 1936 dans la revueSur[50]. Publié en français dans le numéro 8 de la revueMinotaure en juin (lire en ligne surGallica), repris dansL'Amour fou comme cinquième chapitre (voirMarguerite Bonnet,« L'Amour fou – Notice », dansŒuvres complètes,t. II,(ISBN 2-07-011234-9),p. 1696-1697).
  4. La réédition de 1963 est augmentée d’un avant-dire et de quelques photos indisponibles au moment de la première édition, comme ce mannequin de cire dumusée Grévin,« adorable leurre […], feignant de se dérober dans l’ombre pour attacher sa jarretelle ». (Breton, OC 1, p. 746).
  5. Radio France a édité ces entretiens en deux cassettes audio.
  6. Complément de programme du DVD « L'Invention du monde » de Michel Zimbaca et Jean-Louis Bédouin (1952), coéditionChoses Vues, CBC et Radio-Canada, 2010. Pas de date précise de l'enregistrement, mais Breton évoque la mort deBenjamin Péret survenue trois mois auparavant (18 septembre 1959). L'équipe canadienne est venue à Paris faire un reportage sur deux artistes canadiensJean Benoît etMimi Parent participant à l'exposition surréalisteEros à la galerieCordier en décembre 1959.

Références

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  1. « http://archivesetdocumentation.centrepompidou.fr/ead.html?id=FRM5050-X0031_0000065 »(consulté le)
  2. « http://www.archivesportaleurope.net/ead-display/-/ead/pl/aicode/FR-SIAF/type/fa/id/FRDAFAPH_AD046 »(consulté le)
  3. « https://calames.abes.fr/pub/bljd.aspx#details?id=FileId-248 »
  4. abcde etfArchives de la ville de Paris, « Acte de décès d’André Breton,no 2895,page 2/11,cote 10D/562 », surarchives.paris.fr(consulté le) :« Le,h 30, est décédé 2,rue Ambroise-Paré, André Robert Breton, né àTinchebray (Orne) le, écrivain, domicilié à Paris9e, 42,rue Fontaine, fils de Louis Justin Breton et de Marguerite Marie Eugénie Le Gouges, époux décédés, époux de Elisa Lotte Elena Bindhoff-Enet… »
  5. « Voir surbnf.fr »
  6. « Voir surmelusine-surrealisme.fr »
  7. « Voir surbooks.google.co.jp »
  8. « André Breton (1896-1966) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surouest-france.fr
  9. a etbJulien Barret, « Sur les traces d’André Breton à Pantin », surexploreparis.com(consulté le).
  10. Biro & Passeron,p. 64.
  11. Bonnet, OC 1,p. XXXI.
  12. Cf.« La parole est à monsieur André Breton »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le), entretien avec André Parinaudno 2 (1952)
  13. Mark Polizzotti,André Breton, Gallimard, 1999,p. 38.
  14. Mark Polizzotti,André Breton, Gallimard, 1999,p. 42.
  15. Christophe Mercier,« Jacques Vaché, le dandy au browning »,Les lettres françaises, 24 février 2019.
  16. Robert Kopp,« Les « Lettres de guerre » de Jacques Vaché »,La revue des deux mondes, 14 novembre 2018.
  17. Jean-Bertrand Pontalis « Les Vases non communicants. Le malentendu André Breton - Freud », in Sigmund Freud House Bulletin, vol. 2,no 1, Vienne, 1978 (texte déjà paru dansNouvelle Revue française après une conférence du 24 novembre 1977« Les vases non communicants ».
  18. Marguerite Bonnet, « Folie et psychanalyse dans l’expérience surréaliste. La rencontre d’André Breton avec la folie, Saint-Dizier, août-novembre 1916 »,Art et psychanalyse, Broché,‎(lire en ligne).
  19. Bonnet, OC 1, p. ?.
  20. Chronologie des années 1914-1931 dePhilippe Soupault établie par Lydie Lachenal, in « Philippe Soupault. Littérature et le reste », Gallimard, Paris, 2006, p. 322.
  21. Lettre à Tristan Tzara du 22 janvier.
  22. Consultable sur« melusine.univ-paris3.fr »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le).
  23. Une première fois, l’année précédente, à l’occasion d’une représentation de « Couleurs du temps » d’Apollinaire, Éluard aborda Breton, mais, à cause de sa timidité, il avait prétexté une confusion de personne.
  24. Pierre-Henri Kleiber, « Le surréalisme d’André Breton : du mythe à l’histoire et de l’histoire au mythe »,Nouveaux Cahiers de Marge,no 5,‎(ISSN 2607-4427,DOI 10.35562/marge.481)
  25. André Malraux dansAction : « Ce livre crée un poncif au point que c’est lui que citeront les critiques de 1970 lorsqu’il sera question de l’état d’esprit des artistes de 1920. »
  26. Stéphanie Parent, « « Le manuscrit des «Champs magnétiques» d'André Breton et Philippe Soupault: le paradoxe de l'écriture automatique. » »,Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. coll. Figura, Montréal, vol. 4, p. 139-148,‎(lire en ligne).
  27. De ce recueil introuvable depuis sa première publication, Breton en a recopié intégralement l’exemplaire déposé à laBibliothèque nationale.
  28. Conférence d’Apollinaire de novembre 1917.
  29. Publication deLa Jeune Parque après un silence de quinze ans. Breton : « Monsieur Teste était trahi », « Entretiens avecAndré Parinaud » 1952.
  30. Lettres à Tristan Tzara des 4 et 20 avril 1919, in, Daixp. 57.
  31. Lettre àSimone Breton.
  32. « Mise en accusation et jugement deMaurice Barrès pour crime contre la sûreté de l’esprit ».
  33. François Migeot « Que diable allait-il faire dans cette galère? Breton et la psychanalyse », inEurope, mars 1991,p. 126 à 129. Selon Migeot, Freud, qui escomptait la reconnaissance du milieu médical pour introduire la psychanalyse en France, « craignait le scandale » et désirait rien moins que de devenir le « saint patron » des surréalistes.
  34. Lettre àSimone Breton du 19 juillet, cité in Bonnet, p. XLIV.
  35. José Pierre,Tracts surréalistes et déclarations collectives, Paris, Éric Losfeld, 1980.
  36. Nadja, pseudonyme de Léona Delcourt,« parce qu'en russe c’est le commencement du mot espérance, et parce que ce n’en est que le commencement ». Pour plus de détails biographiques, voir OC 1, page 1 508 et suivantes.
  37. Ils se reverront encore deux fois au moins, en novembre, quand Nadja ayant lu un « compte rendu » de Breton de leur liaison ne se reconnaîtra pas. À son tour, elle écrira son récit sur un cahier. Breton gardera ce cahier, qu'il trouve un peu « pot-au-feu », jusqu'en février de l'année suivante. G. Sebbag « André Breton, l'amour-folie », Jean-Michel Place, 2004,p. 51.
  38. OC 1, p. 708.
  39. Mark Polizzotti,op. cit.,p. 366.
  40. « En dépit des démarches particulières à chacun de ceux qui s’en sont réclamés ou s’en réclament, on finira bien par accorder que le surréalisme ne tendit à rien tant qu’à provoquer, au point de vue intellectuel et moral, une "crise de conscience" de l’espèce la plus générale et la plus grave et que l’obtention ou la non-obtention de ce résultat peut seule décider de sa réussite ou de son échec historique », André Breton,Œuvres complètes – I, Gallimard,Bibliothèque de la Pléiade, 1988,p. 781.
  41. André Breton,Œuvres complètes – I,op. cit.,p. 787.
  42. André Breton,Œuvres complètes – I,op. cit.,p. 781.
  43. Surnom tiré du texte deGeorges Ribemont-DessaignesPapologie d’André Breton.
  44. Mark Polizzotti,op. cit.,p. 371.
  45. André Breton,Œuvres complètes – I,op. cit.,p. 782-783. Breton enchaîne immédiatement sur la phrase en précisant : « Qui n'a pas eu, au moins une fois, envie d'en finir de la sorte avec le petit système d'avilissement et de crétinisation en vigueur a sa place toute marquée dans cette foule, ventre à hauteur de canon. » Un appel de note permet à Breton, pleinement conscient de son effet, de développer son propos et de réfuter par avance toute critique : « cet acte que je dis le plus simple, il est clair que mon intention n'est pas de le recommander entre tous parce qu'il est simple et me chercher querelle à ce propos revient à demander bourgeoisement à tout non-conformiste pourquoi il ne se suicide pas, à tout révolutionnaire pourquoi il ne va pas vivre en URSS »,ibid.,p. 783.
  46. Marguerite Bonnet,André Breton, naissance du surréalisme, Librairie José Corti, Paris, 1975,p. 64-65.
  47. Pascale Cassuto-Roux, « Appels aux meurtres surréalistes »,dans Florence Quinche et Antonio Rodriguez (dir.),Quelle éthique pour la littérature ?, Labor et Fides, 2007,p. 65-66 (partiellement consultable surGoogle Livres), qui renvoie, pour les textes du pamphletUn Cadavre, àTracts surréalistes et déclarations collectives (1922-1969), t. I (1922-1939), Le Terrain Vague, Éric Losfeld éditeur, 1980,p. 133-134 et 140-142.
  48. Pascale Cassuto-Roux, « Appels aux meurtres surréalistes »,dans Florence Quinche et Antonio Rodriguez (dir.),Quelle éthique pour la littérature ?, Labor et Fides, 2007,p. 66.
  49. Aurélien Soucheyre, « Paul Éluard Faire face aux bâtisseurs de ruines », surL'Humanité,(consulté le).
  50. Emmanuel Guigon, « Le voyage d'André Breton à Tenerife »,Mélanges de la Casa de Velázquez,vol. 25,no 1,‎,p. 416(DOI 10.3406/casa.1989.2547,lire en ligne, consulté le).
  51. Jean Éthier-Blais, « Borduas et Breton »,Études françaises,vol. 4,no 4,‎,p. 378(lire en ligne).
  52. Christian Richard,1939-1945 : la guerre aérienne dans la Vienne, Geste éditions,, 348 p.(ISBN 2-84561-203-6),p. 22.
  53. Victor Brauner,Frédéric Delanglade,Óscar Domínguez,Max Ernst,Wifredo Lam,André Masson etBenjamin Péret.René Char viendra leur rendre visite en voisin et aidera Brauner à se cacher en Provence.
  54. Eugénie Bastié, « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice »,Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
  55. Cf.Emmanuelle Loyer,Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947), Grasset, 2005.
  56. Pour lire des textes qu’il n’a pas écrits. Béhar.
  57. Dutarot de Marseille. Le manuscrit d'Arcane 17 est conservé à la bibliothèque Jacques-Doucet à Paris. Il est reproduit aux éditions Biro, Paris, 2009.
  58. Henri Béhar parle d’une tentative de manipulation de Breton par les militaires pour mettre en place une dictature.
  59. Extrait du discours d’André Breton gravé sur un compact-disc inséré dans l'édition de 2006 desNouveaux cahiers de Rodez d’Antonin Artaud, Gallimard, L’Imaginaire.
  60. Mark Polizzotti,André Breton, Gallimard, 1999,p. 634.
  61. Michel Auvray,Histoire des Citoyens du Monde : Un idéal en action de 1945 à nos jours, Auzas Éditeurs Imago,, 432 p..
  62. a etb« Lotois du Monde », surlotoisdumonde.fr(consulté le).
  63. S. Labin à G. Roche, novembre 1983, cité parMyriam Boucharenc,L'Universel Reportage,p. 92, note 18.
  64. Jean-Louis Bédouin, Robert Benayoun, André Breton, Roland Brudieux, Adrien Dax, Guy Doumayrou, Jacqueline Duprey-Senard, Jean-Pierre Duprey, Jean Ferry, Georges Goldfayn, Alain Lebreton, Gérard Legrand, Jehan Mayoux, Benjamin Péret, Bernard Roger, Jean Schuster,Anna Seghers etClovis Trouille et leurs camarades étrangers actuellement à Paris,Surréalisme et anarchisme - Déclaration préalable,Le Libertaire, 12 octobre 1951,lire en ligne.
  65. Mark Polizzotti,op. cit.,p. 676.
  66. Calmels et Cohen, commissaires-priseurs à Paris,Catalogue de la collection André Breton, Hôtel Drouot, Paris, 15 avril 2003.
  67. Il y habitait l'ancienne auberge des mariniers visible sur lesite Quercy Tourisme. Voir aussi« André Breton à Saint-Cirq-Lapopie, une vente surréaliste »,Le Figaro, 10 mars 2014.
  68. Citation extraite d'Introduction au discours sur le peu de réalité, éd. Folio,p. 9.
  69. Lettre àJacques Doucet,.
  70. Voir la photo du moulage en plâtre de son visage réalisé en 1929. Béhar,p. 264.
  71. a etbArcane 17
  72. « Premier manifeste du surréalisme ».
  73. Le Nouveau Magasin d'écriture, Zulma, 2006,p. 97.
  74. « Premier manifeste… ».
  75. Lettre àAragon du 13 avril 1920.Pierre Daix « La Vie quotidienne des surréalistes », Hachette, Paris, 1993,p. 56.
  76. a etb« Du surréalisme en ses œuvres vives »
  77. a etbNadja.
  78. Béhar,p. 245.
  79. Déclaration de 1966 citée dans P. AudoinLes Surréalistes, Le Seuil, 1973,p. 19.
  80. Pierre Bayard « Demain est écrit », éditions de Minuit, Paris, 2005.
  81. Breton et son intérêt pour la métapsychique« Breton et son intérêt pour la métapsychique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  82. Les vases communicants (1932), OC2,p. 168. Cette phrase n'a été retrouvée ni dans l'œuvre d'Engels ni dans celle de la littérature révolutionnaire de l'époque selon les recherches menées par Marguerite Bonnet et Étienne-Alain Hubert même si certains de ses propos épistolaires en sont proches, cf.Notice,p. 1363-1365.
  83. « Le surréalisme », entretiens dirigés par F. Alquié.
  84. « La Nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles ; / L’homme y passe à travers des forêts de symboles / Qui l’observent avec des regards familiers. » « Correspondances »,Les Fleurs du mal.
  85. Étienne-Alain Hubert, « Notice »in André Breton,Œuvres complètes – II, Gallimard,Bibliothèque de la Pléiade, 1992,p. 1761. SelonHenri Béhar, André Breton lui-même déclara ne pas revendiquer la paternité de l'expression « humour noir », que Huysmans avait employée en 1885 (en parlant de lui-même sous le pseudonyme d'A. Meunier) et Ernst en 1936. (Henri Béhar, Collaborateur Collectif,Mexique, miroir magnétique, L'Âge d'homme, 1999,p. 51, partiellement consultable surGoogle Books.) Le texte dans lequel J.-K. Huysmans s'attribue « une pincée d'humour noir » fut publié dansLes Hommes d'aujourd'hui, L. Vanier, 1885,no 263. Il est reproduit dans leCahier de l'Herne consacré à J.-K. Huysmans, 1985,p. 25-29, et, partiellement, dans J.-K. Huysmans,À rebours, présentation parDaniel Grojnowski, GF Flammarion, 2004,p. 318-320 (p. 318 pour l'expression « pincée d'humour noir »).
  86. Étienne-Alain Hubert, « Notice »in André Breton,Œuvres complètes – II,op. cit.,p. 1755.
  87. ab etcFranck Merger,« Surréalisme et homosexualité (d’après un texte publié en 2003 dans la revueInverses) »[archive du], surlouisaragon-elsatriolet.org,(consulté le)
  88. a etbLuis Buñuel,Entretiens avec Max Aux,Belfond,
  89. (OCLC20526303).
  90. AndréBreton etRoger Lacourière (dir.) (ill. Salvador Dalí),Le Revolver à cheveux blancs, Paris, Éditions des Cahiers libres,Imprimerie Union,, 173 p.(OCLC 657406213).
  91. « André Breton, lettres à sa fille »,L'Express, 29 octobre 2009.
  92. Correspondance sur le site de l'association Atelier André Breton.
  93. Fonds d'archives André Breton au Centre Pompidou, à Paris..

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages

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  • Henri Béhar,André Breton: le grand indésirable, Fayard,(ISBN 2-213-62602-2) — édition revue et ressourcée. 1ère ed. :André Breton: le grand indésirable, Calmann-Lévy,(ISBN 2-7021-1584-5,lire en ligne)
  • Marguerite Bonnet, « Chronologie » dansŒuvres complètes, Paris,éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988.
  • « André Breton », dansLe Robert des grands écrivains de langue française, sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, Paris, Les Dictionnaires Le Robert, 2000.
  • Mark Polizzotti,André Breton, Paris, Gallimard, coll. « Biographies », 1999, 844 p.
  • Robert Kopp,Album Breton, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2008.

Essais, études et témoignages

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  • André Breton. La Beauté convulsive, catalogue de l’exposition duCentre Pompidou, 1991, 512 p.
  • Frédéric Aribit,André Breton,Georges Bataille, le vif du sujet, Paris,l'Écarlate, 2012.
  • Frédéric Aribit,Comprendre Breton, Paris, Max Milo éditions, 2015.
  • Frédéric Aribit (dir.),Cahiers Breton n°1, éditions Les Cahiers, 2024, avec des contributions d'Annie Le Brun, Marie-Paule Berranger, Emilie Frémond, Christian Viguié, Michaël Löwy, Antoine Poisson, Stéphanie Pahud, Arnaud Buchs, Bertrand Schmitt, Loreto Casado, Jon Graham, Anne Wattel, Cristina Botta, Stéphane Neri, Thierry Renard, Aude Juncker, Claude Bommertz, Malou Rivoallan, Fabrice Pascaud.
  • Philippe Audoin,Breton, Paris, Gallimard, coll. « Pour une bibliothèque idéale », 1970
  • Sarane Alexandrian,André Breton par lui-même, Paris, Le Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1971.
  • Jean-Louis Bédouin,André Breton, Paris, Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », 1967.
  • Henri Béhar,Les Pensées d’André Breton (avec la collaboration de Maryvonne Barbé et de Roland Fournier), Lausanne, L’Âge d’homme, 1988.
  • Henri Béhar,Potlatch. André Breton ou la cérémonie du don, Tusson, Éditions du Lérot, 2019 (dédicaces de et à André Breton -Michel Butor,Paul Claudel,Colette,Marguerite Duras, etc.)
  • Claude Bommertz,Le Chant automatique d'André Breton et la tradition du haut-dire, Peeters, coll. « Pleine Marge », 2004.
  • Marguerite Bonnet,André Breton, naissance du surréalisme, Paris, José Corti, 1975.
  • Cahier de L'Herne André Breton, dirigé par Michel Murat et Marie-Claire Dumas, Paris,L'Herne, 1998.
  • Michel Carrouges,André Breton et les données fondamentales du surréalisme, Paris, Gallimard,NRF, 1950.
  • Jacqueline Chénieux-Gendronet al.,Lire le regard : André Breton et la peinture, Louvain, Lachenal & Ritter, diffusion Peeters, 1993.
  • Jean Clair,Du surréalisme considéré dans ses rapports au totalitarisme et aux tables tournantes, Paris, Mille et une nuits, 2003.
  • Joël Cornuault,André Breton et sa malle d'aurores, Nérac, Pierre Mainard éditeur, 2021.
  • Pierre Daix,La Vie quotidienne des surréalistes, 1917-1932, Paris, Hachette, 1993.
  • Régis Debray,L'Honneur des funambules. Réponse à Jean Clair sur le surréalisme, Pairs, L'Échoppe, 2003.
  • Charles Duits,André Breton a-t-il dit passe, Paris, Maurice Nadeau, 1991.(ISBN 2-86231-097-2) ; rééd. Maurice Nadeau poche, 2024 avec une préface d'Annie Le Brun.
  • Olivier Encrenaz et Jean Richer,Vivante Étoile : Michel-Ange, Gérard de Nerval, André Breton, Paris, Lettres modernes, 1971.
  • Fabrice Flahutez (dir.), Marie Mauzé (dir.),André Breton, carnet de voyage chez les indiens Hopi, Paris : Éditions Hermann, 2024 280 p.(ISBN 9791037039248)
  • Fabrice Flahutez,Nouveau Monde et Nouveau Mythe. Mutations du surréalisme de l'Exil américain à l'Ecart Absolu, Dijon, Les presses du réel, 2007.
  • Elena Galtsova,L'Œuvre d'André Breton comme une encyclopédie du surréalisme, Moscou, IMLI RAN, 2019.
  • Julien Gracq,André Breton, quelques aspects de l'écrivain, Paris, José Corti, 1948.
  • ChristopheGraulle,André Breton et l’humour noir, Une révolte supérieure de l’esprit, Paris, Éditions L'Harmattan,.
  • Philippe Lavergne,André Breton et le mythe, Paris, José Corti, 1985.
  • Gérard Legrand,André Breton en son temps, Paris,Le Soleil Noir, 1976.
  • Serge Pey,Appel aux Survenants, Lettre du, à propos de la vente de l'atelier de la rue Fontaine, Bruxelles, éditions maelstrÖm ReÉvolution, 2009.
  • Paule Plouvier,Poétique de l'amour chez André Breton, Paris, José Corti, 1983.
  • Emmanuel Rubio,Les Philosophies d'André Breton (1924-1941), Lausanne, L'Âge d'Homme, coll. « Bibliothèque Mélusine », 2009.
  • Georges Sebbag,Le Point sublime : Breton,Rimbaud,Kaplan, Paris, Jean-Michel Place, 1997.
  • Georges Sebbag,André Breton l'amour-folie : Suzanne,Nadja, Lise,Simone, Paris, Jean-Michel Place, 2004.
  • Georges Sebbag,André Breton 1713-1966. Des siècles boules de neige, Paris, Jean-Michel Place, 2016.
  • François-René Simon,Cette ortie folle..., Paris, Éditions des Cendres, 2024 (témoignage des rencontres de l'auteur avec Breton).
  • Jean-Paul Török,André Breton ou la Hantise de l'absolu, Paris,L'Écarlate,, 311 p.(ISBN 978-2-296-54650-9,BNF 42454290,lire en ligne)
  • Volker Zotz,André Breton, Somogy, 1990.
  • André Breton : The Black Mirror of Anarchism (1952), inRobert Graham,Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas,The Emergence of the New Anarchism (1939 to 1977), volume II, Black Rose Books, 2009,p. 127-130.(en)
  • J'ai cessé de me désirer ailleurs. Pour saluer André Breton (ouvrage collectif), Éditions La passe du vent, 2016.
  • L'Or du temps. André Breton 50 ans après, Actes ducolloque de Cerisy-la-Salle,Mélusine, n°37, Paris,Éditions L'Âge d'Homme, 2017.

Filmographie

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  • André Breton Malgré Tout, film documentaire réalisé par Fabrice Maze, co-produit par Seven Doc,Arte,Aube Elléouët Breton et Oona Elléouët, sorti en 2005.

Musique

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  • Yves-Marie Pasquet : 1971 :Chant d'amour, pour soprano et 7 instruments, poème d'André Breton.

Articles connexes

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Plaque 42rue Fontaine (Paris), où il vécut.

Liens externes

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