Amsterdam[Note 1] est lacapitale desPays-Bas, bien que le gouvernement et la plupart des institutions nationales siègent àLa Haye. Sur la base des chiffres de l'année 2024, lacommune d'Amsterdam compte 934 526 habitants, appelés Amstellodamois (Amsterdammers), ce qui en fait lacommune néerlandaise la plus peuplée. Elle est située au cœur de larégion d'Amsterdam, qui regroupe environ 1 650 000 habitants. L'aire urbaine, qui rassemble plus de 2 500 000 résidents[3],[4], fait elle-même partie d'uneconurbation, laRandstad, qui compte 7 100 000 habitants. La ville est la plus grande deHollande-Septentrionale, mais n'est cependant pas le chef-lieu de laprovince, ce dernier étantHaarlem, situé à dix-neuf kilomètres à l'ouest d'Amsterdam.
Amsterdam est l'un des centres économiques majeurs des Pays-Bas et l'un des principaux centres financiers d'Europe. Les sièges sociaux de plusieurs firmes multinationales (Philips,AkzoNobel,ING,TomTom) sont situés dans la ville, et d'autres ont leurs bureaux européens à Amsterdam (Netflix,Uber,Tesla). La ville est également la première destination touristique et culturelle néerlandaise, notamment du fait de la renommée de ses principaux musées concentrés autour de laMuseumplein : leRijksmuseum, la fondation d'art moderneStedelijk Museum et leVan Gogh Museum figurent parmi les plus visités au monde. D'autres lieux culturels d'importance sont le musée scientifiqueNEMO, l'Institut royal des Tropiques, le musée d'artHermitage, l'institut du cinémaEYE, lemusée maritime néerlandais et laMaison Anne Frank.
Face à une forte fréquentation, la ville participe à desréflexions sur l'avenir des villes européennes en direction d'untourisme durable, comme d'autres villes confrontées au phénomène récurrent desurtourisme. Dès 2016, elle rejoint le mouvementFab City, suivant l'appel lancé par le maire deBarcelone,Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennentautosuffisantes pour 2054[10].
Le toponyme originel signifierait ladigue (dam en néerlandais) de terre (« erd » ou « ered » son persistant intermédiaire du mot) sur une rivière nommée autrefois Amstel. Il existe selon Deroy et Mullon une autre hypothèse apparemment précise formulable sur l'installation portuaire à la faveur de cette digue située au sud-ouest de l'ancien golfe duZuidersee[14]. Elle segmente arbitrairement le toponyme en trois partsAme/stelle/dam, interprétant la premièreAme en « cours d'eau ou rivière locale à eau vive », la secondeStelle soit « une place portuaire, formé par une levée progressive de terre formant embarcadère ou un amas de terre de remblai, en partie creusé et aménagé, permettant le premier emplacement portuaire », la troisièmeDam signalant toujours la digue en arrière, protégeant les habitations. Dans ce cadre hypothétique, la ville préserverait un nom signifiant approximativement la « digue du port fluvial ».
Lesarmoiries d'Amsterdam. Les trois motsHeldhaftig,Vastberaden etBarmhartig, devise personnelle deFeike de Boer,bourgmestre d'Amsterdam après la libération de la ville en 1945, signifient « héroïque », « déterminée », « miséricordieuse ».
Les premières armoiries se composent « degueules aupal cousu desable chargé de troisflanchis d'argent ». Ce sont donc desarmes à enquerre. Les origines du blason ne sont pas claires, mais les historiens considèrent qu'il s'agit des armoiries de la famille Persijn, qui était propriétaire d'une grande étendue de terres situées sur l'emplacement de la ville[15],[16]. Un certain Jan Persijn est ainsi « seigneur de Amstelledamme » de 1280 à 1282 (on retrouve les mêmes couleurs et figures sur les blasons des villes d'Ouder-Amstel etAmstelveen qui furent, elles aussi, la propriété de la famille Persijn). Ces mêmes historiens estiment que la bande noire au centre du blason représente le fleuveAmstel (comme c'est le cas dans plusieurs autres villes néerlandaises, comme àDelft ou àDordrecht, où la bande centrale stylise le cours d'eau principal de la ville)[17]. Les troiscroix de Saint André pourraient représenter les trois mots de la devise de la ville. Une tradition populaire voit pourtant dans ces trois croix les menaces pour la ville : eau, feu et peste.
En 1489, la petite ville commerçante acquiert le droit d'ajouter la couronne duSaint-Empire romain germanique à son blason. Il s'agit d'une faveur accordée par l'empereurMaximilien Ier pour remercier les habitants de la ville du soutien qu'ils lui apportent[17]. Cette même couronne est également visible (sous une forme stylisée plus proche de celle deRodolphe II au-dessus de laWesterkerk, l'une des églises les plus emblématiques de la ville[17]. Sous lePremier Empire, Amsterdam fait partie desbonnes villes et est autorisée, à ce titre, à demander des armoiries au nouveau pouvoir : elles sont modifiées par l'ajout d'un « chef de gueules chargé de trois abeilles d'or », qui est la marque présente sur lesblasons des bonnes villes de l'Empire[18].
La première mention du nom « Amsterdam » dans les documents historiques remonte à un acte deFlorentV,comte de Hollande de 1256 à 1296. Le document, baptisé « Exemption de taxes d'Amsterdam » (Tolprivilege van Amsterdam) et daté du[19] dispense les quelques centaines d'habitants du « Barrage sur l'Amstel » du paiement des taxes sur le commerce de leurs produits à l'intérieur ducomté de Hollande et sur leur pont-barrage sur l'Amstel, construit vers 1270[11],[20]. Ces habitants sont désignés en latin en tant qu'« homines manentes apud Amestelledamme (littéralement, les personnes vivant près du barrage de l'Amstel)[21]. En l'espace de quelques années, ce mot évolue sous sa forme quasi finale d'Aemsterdam, comme l'attestent des écrits de 1327[20]. À cette époque, Amsterdam n'est rien de plus qu'un village de pêcheurs rattaché à l'évêché d'Utrecht[19].
Cette exemption de péage donne un avantage aux Amstellodamois pour le commerce extérieur et permettra à Amsterdam de devenir la première place commerciale de Hollande[22], et de poser les bases de sa richesse et de sa puissance futures[19].
Le bourg d'Amsterdam, qui obtient le statut de ville en 1300 ou 1306[11], probablement de l'évêque d'Utrecht,Gui d'Avesnes[23], devient une importante place commerciale auXIVe siècle, grâce à sonport qui se développe sur leDamrak, en aval du barrage originel.
Le commerce d'Amsterdam a lieu principalement avec les villes de laLigue hanséatique[11].
En 1345, un miracle présumé se produit sur laKalverstraat et fait d'Amsterdam un important centre de pèlerinage, qui durera jusqu'à laRéforme[24].
Avant 1385, l'Amstel sépare la ville d'Amsterdam en deux parties de taille à peu près égale : la « vieille ville » (Oudezijde) où se trouve la « Vieille église » (Oude Kerk), dont la construction avait débuté vers 1300[13], et la « Nouvelle ville » (Nieuwezijde) où se trouve la « nouvelle église » (Nieuwe Kerk), bâtie au début duXVe siècle[25].
Afin de garantir sa protection, la ville se dote de canaux, complétés par unepalissade (burgwal) composée d'un mur de terre surplombé par une palissade de bois. Lorsqu’après 1385, de nouveaux murs d'enceinte sont construits, le mur existant prend le nom deVoorburgwal (avant-palissade) tandis que le nouveau est baptiséAchterburgwal (arrière-palissade), et ce, à la fois dans les vieilles et nouvelles villes. On voit encore aujourd'hui, dans le centre historique, quatre canaux/rues portant les noms deOudezijds Voorburgwal,Oudezijds Achterburgwal,Nieuwezijds Voorburgwal etNieuwezijds Achterburgwal (devenuSpuistraat).
En 1421 et en 1452, la ville est ravagée par deux incendies majeurs[26], le second détruisant plus des trois quarts de la ville. L'empereur et comte de Hollande,Charles Quint, décrète en 1521 que les nouvelles habitations devront être construites en pierre plutôt qu'en bois[11],[26]. Restée d'abord théorique, l'interdiction devient définitive à partir de 1669[11]. Presque toutes les habitations en bois de l'époque ont aujourd'hui disparu, à l'exception notable de laHouten Huis (« Maison de bois ») dubéguinage. Paradoxalement, la reconstruction des bâtiments en brique et en pierre, plus lourde, nécessite encore plus de bois : Amsterdam est reconstruite sur despieux, dont la longueur doit être idéalement d'au moins quinze mètres pour atteindre le premier banc de sable, sous-jacent à la tourbe fangeuse sur laquelle est construite la ville ; on fait donc venir de laForêt-Noire,flottés sur leRhin, les milliers de « mâts », car il s'agit d'une industrie concomitante à celle dubois de mâture, les milliers de pieux sur lesquels la ville sera désormais bâtie[27].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Le commerce du Portugal et de l'Espagne avec l'Amérique, l'Afrique et les Indes orientales, fait d'Anvers la grande place commerciale et bancaire d'Europe à partir de 1500.
Amsterdam reste confinée au commerce d'Europe du Nord.
La situation change complètement à la suite des événements politiques des années 1566-1585.
Le, la ville, majoritairementcatholique, a officiellement pris le parti de soutenirGuillaumeIer d'Orange-Nassau dans la lutte contre les Espagnols[30] aux termes d'un accord conclu entre catholiques et protestants sous le nom deSatisfaction(nl). En contrepartie, la religion catholique doit rester la seule pratiquée à Amsterdam[31]. Amsterdam se rallie définitivement à l'insurrection fin mai 1578[32],[28],[33], après le renversement du gouvernement catholique de la ville au cours de l'épisode de l'Alteratie, qui voit les protestants prendre le pouvoir et chasser bon nombre de catholiques sans effusion de sang[30].
Sous la direction dustathouderGuillaume le Taciturne, les Provinces-Unies deviennent un symbole de tolérance religieuse[22]. Dans le contexte desguerres de religion qui ravagent d'autres pays d'Europe, nombreux sont ceux qui y cherchent alors un refuge pour vivre leur foi sans risquer de condamnation. Cette situation provoque l'immigration de familles juives depuis lapéninsule Ibérique, de marchands protestants venus deFlandre, des provinces wallonnes des Pays-Bas ou encore dehuguenots français. En particulier, de nombreuses et prospères familles, issues d'autres provinces encore sous contrôle espagnol, rejoignent Amsterdam pour y trouver la sécurité. En 1685, le revenu par habitant est ainsi quatre fois supérieur à celui deParis[34], écart qui se creuse d'autant plus avec la deuxième vague d'exil de huguenots fuyant la France, à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685[35],[36]. Les réfugiés protestants fondent l'église wallonne d'Amsterdam, dont le culte en français subsiste jusqu'à aujourd'hui. Parmi les réfugiés, on compte notamment des hommes de science tels queComenius ou encore des philosophes tels queRené Descartes. Par ailleurs, l'afflux d'imprimeursflamands, provenant notamment d'Anvers[37], et la tolérance intellectuelle qui règne à Amsterdam contribuent à donner à la ville son statut de centre européen de laliberté de la presse[38].
LeXVIIe siècle est considéré comme l'âge d'or d'Amsterdam, car elle devient à cette époque la ville la plus riche du monde[39]. La reprise d'Anvers par les Espagnols en 1585, qui voit les bouches de l'Escaut bloquées par les Provinces-Unies, se traduit par un afflux massif de bourgeois protestants qui apportent savoir-faire et capitaux[32]. Amsterdam est alors au cœur d'un réseau mondial de commerce maritime avec les pays de lamer Baltique, l'Afrique, l'Amérique du Nord, leBrésil ou encore lesIndes orientales. C'est ainsi que les marchands amstellodamois possèdent la majorité des actions de la première grandemultinationale de l’Histoire[40], laCompagnie néerlandaise des Indes orientales, créée en 1602, mais également de sa rivale, laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales (1621)[41]. Ces deux sociétés ont fait l'acquisition de plusieurs territoires outremer, par la suite devenus descolonies néerlandaises. Les bateaux revenant d'Indonésie chargés de précieusesépices font la richesse de la ville. Amsterdam rayonne à cette époque à travers toute l'Europe, tant au niveau artistique avecRembrandt etVermeer, que financier avec la création d'une « banque de change » initialement censée faciliter les échanges de monnaie, mais qui devient rapidement un pourvoyeur de fonds pour les particuliers et les entreprises[42], ainsi que de la premièrebourse de valeurs au monde en 1611[42],[43]. C'est également le cas en génie civil, avec la construction descélèbres canaux ou de l'hôtel de ville, achevé en 1655 sous la supervision de l'architecteJacob van Campen, considéré par les Amstellodamois comme la huitième merveille du monde[44].
Au-dehors des anciennes limites de la ville, de nouveaux quartiers émergent plus ou moins légalement. Alors qu'une partie de cette nouvelle « avant-ville » se retrouve dans l'enceinte des nouvelles fortifications, l'autre partie (correspondant au futurJordaan) est volontairement laissée à l'extérieur, afin de réduire les coûts et de limiter le risque d'insurrection[47]. Entre 1613 et 1620, la plupart des fossés sont transformés en canaux, et les chemins en routes. L'organisation des rues devient plus régulière et de nombreux immeubles sont construits. Alors que le sol est rehaussé dans la ceinture de canaux, celui duJordaan reste inchangé ; différence jamais réduite[47].
Le « Quatrième Plan » (Vierde Uitleg), rendu nécessaire par la pression démographique et le développement de zones illégales aux abords du mur d'enceinte, est marqué par l'achèvement dugrachtengordel et l'agrandissement du port[48]. L'aménagement desOostelijke Eilanden, entre 1652 et 1660, permet à la ville de se doter de chantiers navals et d'un port de premier plan[48]. Le projet d'élargissement des limites de la ville est approuvé en 1660 et les travaux s'étalent sur dix ans, entre 1662 et 1672[48]. Les marchands et bourgeois les plus fortunés s'installent alors sur les bords des canaux parallèles duHerengracht, duKeizersgracht et duPrinsengracht. L'architecteDaniël Stalpaert joue un rôle important dans cette expansion de la ville en 1658. Pour la réaliser, Amsterdam a naturellement besoin de renforts en main-d'œuvre. Des ouvriers, provenant à la fois du pays, mais également de l'étranger, affluent dans la ville et s'installent dans des taudis situés en périphérie des canaux, notamment dans le quartier alors marécageux duJordaan[49]. Leur présence contraste avec lapuissance financière des actionnaires de la Compagnie des Indes.
Avec deux-cent-dix expéditions de commerce triangulaire, Amsterdam est un importantport négrier d'Europe. Pour ce qui est desProvinces-Unis, il se positionne derrière les ports deZélande (688 expéditions) et devant leport de Rotterdam (126 expéditions)[50]. Les navires partaient alors vers lesforts de traite en Afrique pour s'approvisionner enesclaves, qu'ils revendaient ensuite auxcolonies néerlandaises des Amériques, avant de rapporter les produits des plantations en Europe.
La foire au maïs d'Amsterdam vue durant la seconde moitié duXVIIIe siècle.Installation d'un « arbre de la liberté » sur leDam à la suite de larévolution batave, en 1795.
LaQuatrième guerre anglo-néerlandaise, qui oppose lesProvinces-Unies et leur allié, leroyaume de France, à laGrande-Bretagne, de 1780 à 1784, permet à la puissance britannique de reprendre de nombreuses concessions coloniales dans lesIndes néerlandaises. Cette défaite, couplée aux difficultés de lapériode franco-batave, marque la fin de l'hégémonie d'Amsterdam en Europe. Onze ans après son arrivée au pouvoir en France en 1799,Napoléon Ier parvient à étendre son empire jusqu'aux Pays-Bas, qui sont annexés durant lePremier Empire en 1810. Amsterdam acquiert ainsi le statut de troisième ville de l'empire, aux côtés de Paris et Rome[5]. Cette nouvelle annexion survient seulement quinze ans après la naissance de laRépublique batave, issue desProvinces-Unies en 1795, puis après l'instauration duroyaume de Hollande par Napoléon en 1806. Ce contexte instable porte préjudice à la ville d'Amsterdam, touchée de plein fouet par le déclin du commerce et du transport maritime, consécutif à l'ensablement des voies d'accès maritimes à la ville, à la réduction des échanges avec les colonies. En outre, le conflit entre laFrance et l'Angleterre anéantit la majeure partie des échanges avec leRoyaume-Uni, à la suite de l'instauration dublocus continental[56],[5]. Le frère deNapoléon Ier,Louis, imposé comme souverain duroyaume de Hollande de 1806 à 1810, décide de faire d'Amsterdam sa capitale lors de son arrivée àLa Haye, le[5]. Le, il déménage vers la capitale et s'installe dans l'hôtel de ville dont il fait un palais royal[56],[57],[58]. Le gouvernement l'accompagne. En dehors du déplacement duRijksmuseum depuis La Haye, le mandat de Louis Bonaparte n'est pas marqué par d'autres faits majeurs pour la ville d'Amsterdam[59].
Avec l'explosion de naissances durant plusieurs décennies, liée à un renouvellement des échanges, à l'émergence d'industries nouvelles et à l'apparition de nouvelles activités comme les services financiers, la population connaît une forte croissance, passant de 202 000 habitants en 1830[61] à 520 000 en 1900[62]. La ville n'est pas préparée à une telle augmentation, et se retrouve surpeuplée. Alors que les conditions de vie des classes les plus défavorisées de la population deviennent de plus en plus difficiles, les premières initiatives philanthropiques font leur apparition, notamment pour améliorer les conditions de logement et d'hygiène des ouvriers. Le médecinSamuel Sarphati en devient l'une des principales figures ; il joue un rôle important dans la création d'un système de gestion des déchets et, en 1847, obtient l'autorisation de collecter les ordures au travers d'une nouvelle entreprise, baptiséeMaatschappij ter bevordering van Landbouw en Landontginning[63]. Cette dernière a pour objectif de collecter les déchets, mais pas de nettoyer les rues, que leur insalubrité rend parfois impraticables.
En 1852, il crée laVereeniging voor Volksvlijt dans le but de promouvoir le commerce, l'industrie et l'agriculture, ce qui conduit notamment à la construction duPaleis voor Volksvlijt (traduisible en français par« Palais pour la diligence populaire »). En 1855, il fonde la « Société de fabrication de farine et de pain » (Maatschappij voor Meel- en Broodfabrieken) qui propose du pain à un prix 30 % inférieur à celui des boulangeries. Toutes ces initiatives contribuent à l'amélioration des conditions de vie dans la ville, notables à partir de 1870[64]. En dépit de la dégradation des conditions de vie, la ville prospère à nouveau économiquement, et de plus en plus de gens déménagent vers la capitale pour y tenter leur chance[65].
La très forte industrialisation à partir des années 1860 marque une nouvelle période d'expansion avec la création de nombreuses constructions et infrastructures. À cette époque sont construits deux musées, d'abord un édifice entièrement nouveau pour leRijksmuseum (1885), puis leStedelijk Museum (1895), mais aussi la salle de concert duConcertgebouw (1888) et lagare centrale d'Amsterdam (1889)[66]. À la même période, uneligne de défense est édifiée autour d'Amsterdam, sous la forme d'un réseau unique de quarante-deux forts et de terres inondables, afin de défendre la ville contre des attaques. Pour répondre à l'arrivée massive de travailleurs, des centaines de logements ouvriers sont construits dans de nouveaux quartiers périphériques constituant le19e-eeuwse-gordel (« ceinture duXIXe siècle »), pendant populaire duGrachtengordel. Ces quartiers, parmi lesquels figurentDe Pijp, leKinkerbuurt et leDapperbuurt, sont principalement financés par des banquiers et des spéculateurs et constituent la première expansion majeure de la ville en dehors des frontières adoptées auXVIIe siècle. Alors qu'ils concentrent essentiellement des classes moyennes inférieures, les classes les plus pauvres s'installent dans leJordaan et dans lesOostelijke Eilanden. L'émergence de ces quartiers populaires contribue au fort développement dusocialisme dans les années 1880 et 1890, lorsque de vives tensions avec les autorités émergent à un rythme quasi hebdomadaire, notamment lors de la manifestation duPalingoproer, pendant laquelle vingt-cinq manifestants sont tués par l'armée[67]. Les années 1890 sont notamment marquées par la création de syndicats par les employés du port de la ville, désireux d'améliorer leurs conditions de travail[68].
Peu de temps avant laPremière Guerre mondiale, la ville continue à s'étendre et de nouveaux espaces ruraux sont urbanisés, notamment au travers duPlan Zuid proposé parH. P. Berlage en 1915 et approuvé par la commune en 1917[71]. Même si les Pays-Bas restent neutres dans le conflit, Amsterdam subit une importante pénurie de nourriture et de combustible pour le chauffage. En 1917, les pénuries déclenchent des émeutes, connues sous le nom d'Aardappeloproer (littéralement, la « rébellion de la pomme de terre »), au cours desquelles neuf personnes sont tuées et plus de cent blessées[72]. À la suite de cette révolte, les magasins et les entrepôts sont pillés dans le but de trouver des provisions et des denrées alimentaires[73].
L'entre-deux-guerres est marqué par la volonté de mettre en place un nouveau plan d'agrandissement de la ville, lePlan général d'élargissement (Algemeen Uitbreidingsplan, AUP), approuvé par la municipalité en 1935[74],[75]. Ce dernier, développé par l'architecteCornelis van Eesteren, se concentre autour de quatre axes forts : habitations, travail et loisir, avec comme dénominateur commun le réseau de transport. Les architectes et urbanistes mettent ainsi en avant des espaces qui privilégient « la lumière, l'air et l'espace », ce qui contraste fortement avec les précédents projets, dont les immeubles constituaient l'élément structurant[75]. En raison des difficultés économiques, le plan n'est finalement réalisé qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Amsterdam mérite encore son surnom de« Venise hollandaise », avec leschalands duSingel autrefois observé par le philosophe et lunetierBaruch Spinoza, son urbanisme central et régulier au long des canaux, avec son habitat caractérisé par un couloir d'eau et des portes étroites, au point qu'il faille opérer tout déménagement important par les fenêtres, avec ses lieux de rencontre tardive, où labière et la« nostalgie des îles » permettent de freiner la dérive du vague à l'âme[76].
Les quartiers d'Amsterdam développent des identités distinctes, notamment celui des Juifs (Jodenbuurt), dans lequel s'activent les tailleurs diamantaires pour les commandes de leurs patrons, allant vers leZeedijk, ainsi que les quartiers d'affaires près de la banque Amstel ou de labourse, où s'échangent encore sous titres financiarisés ducafé, duquinquina, ducocotier, duthé, ducaoutchouc, dupoivre, descigares et desananas. S'imposent aussi les alignements rectilignes des quartiers bourgeois, dont les habitats sont marqués par l'idéalpuritain, affichant d'emblée la hiérarchie par la naissance des bonnes familles et les marques de désignation quasi-seigneuriale de leurs personnalités ou individualités, exigeant la netteté et la propreté, la sécurité et la tranquillité, tout en gardant l'argent et les revenus du commerce. Le pouvoir municipal participe de cette rigueur, interdisant la danse le dimanche et imposant le silence religieux au moment dubénédicité.
Amstellodamois sur une jeep américaine lors de la libération de la ville, le 8 mai 1945.
Lors de laSeconde Guerre mondiale, l'Allemagneenvahit et prend le contrôle des Pays-Bas le. Face à la politique de persécution et d'extermination du peuple juif menée par le régime allemand, certains citoyens d'Amsterdam tentent de résister en cachant certains d'entre eux, en dépit des risques que cela comporte. Au cours du conflit, plus de 100 000 juifs d'Amsterdam sont néanmoins déportés, réduisant presque à néant la communauté juive de la ville[77]. Ces rafles font l'objet de protestations de la part de la population, notamment lagrève de février 1941, qui conduit à la paralysie de la ville. Parmi les plus célèbres Juifs déportés, on peut notamment citer la jeuneAnne Frank cloîtrée pendant vingt-cinq mois avec sa famille et des amis au-dessus d'un magasin du centre d'Amsterdam, avant d'être déportée aucamp de concentration deBergen-Belsen[78]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, toutes les communications avec le reste du pays sont coupées et la nourriture et le carburant s'épuisent dangereusement. De nombreux citoyens partent alors dans les campagnes à la recherche de nourriture. Pour rester en vie, certains habitants sont forcés de manger des chiens, des chats, des betteraves sucrières, ainsi que des bulbes de tulipes réduits en pâte. La plupart des arbres de la ville sont également coupés pour servir de combustible, de même que la plupart des meubles et des boiseries provenant des appartements des Juifs morts en déportation.
Leplan général d'élargissement sert de base au développement de la ville au lendemain de laSeconde Guerre mondiale.Après des manifestations, dégâts dans une artère d'Amsterdam, le 14 juin 1966. Au milieu de débris, un véhicule est renversé, un autre incendié.
Les années 1960 et 1970 ramènent Amsterdam au premier plan de l'actualité, non seulement pour son rayonnement économique ou commercial de métropole d'un pays qui bénéficie pleinement de l'essor desTrente Glorieuses, mais aussi à cause de la tolérance de la ville envers l'usage desdrogues douces, qui en fait une ville de prédilection pour la générationhippie[81]. Amsterdam joue ainsi un rôle central dans l'émergence du mouvement contestataireProvo, initié dans leshappenings de l'artisteRobert Jasper Grootveld, sur leSpui, à partir de 1964[81]. Cependant, les émeutes et les affrontements avec la police se multiplient. Le, des bombesfumigènes sont jetées au passage du cortège nuptial, juste avant le mariage à laWesterkerk de laprincesse Beatrix avec le diplomate allemandClaus von Amsberg. Le et pendant plusieurs jours, consécutive à une manifestation d'ouvriers du bâtiment vite rejoints par d'autres mécontents, notamment des jeunes, une flambée de violence ravage le centre historique, ce qui conduit au limogeage du bourgmestreGijs van Hall par le gouvernement national[82]. Selon un bilan qui aurait pu être encore plus grave, on comptabilise des dizaines de blessés, mais un seul mort, Jan Weggelaar, un ouvrier de cinquante ans décédé d'une crise cardiaque au début des troubles. Durant des années, de nombreuxsquatters sont expulsés par la force. En 1977, la ville est endeuillée par l'incendie de l'hôtel Polen, puis en 1980, alors que Beatrix prête serment lors de son accession au trône, des protestataires, composés en majorité de membres du « mouvement des squatteurs », affrontent la police à l'extérieur de laNieuwe Kerk, au cours des « émeutes du couronnement »[83].
Unprojet de développement d'une voie express circulant au-dessus du métro est également envisagé pour faciliter le trafic entre lagare centrale d'Amsterdam et le reste de la ville. Les travaux de rénovation débutent dans les anciens quartiers juifs. Les rues les plus petites, telles que laJodenbreestraat sont élargies, alors que quasiment tous les immeubles qui s'y trouvent sont démolis. Les tensions liées aux démolitions atteignent leur paroxysme lors des travaux sur leNieuwmarkt, qui donnent lieu à des émeutes (les « Nieuwmarkt rellen ») au cours desquelles les habitants expriment leur colère contre la politique de reconstruction de la ville[84],[85].
En conséquence, les travaux de démolition sont arrêtés et l'autoroute planifiée n'est finalement pas construite, contrairement au métro qui est développé selon les plans. Celui-ci est inauguré en 1977, entre le nouveau quartier deBijlmer (situé dans l'actuel arrondissement deZuidoost) et le centre d'Amsterdam. En définitive, seules quelques rues du quartier sont réaménagées et élargies. Lenouvel hôtel de ville est inauguré sur laWaterlooplein, place qui est quasiment intégralement démolie et reconstruite. Dans le même temps, de grandes entreprises privées, telles que laStadsherstel Amsterdam (« Redéveloppement d'Amsterdam »), sont créées dans le but de réhabiliter et restaurer l'ensemble du centre. Les résultats positifs de ces politiques sont visibles aujourd'hui et des initiatives visant à continuer le développement du centre sont toujours menées[80]. L'ensemble de la ville bénéficie globalement de ces politiques, au point d'acquérir le statut d'aire protégée. De nombreux immeubles sont élevés au rang demonument national (Rijksmonument) et le quartier de laGrachtengordel (comprenant notamment leHerengracht,Keizersgracht etPrinsengracht) est ajouté à la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO en 2010[86].
Au début du nouveau millénaire, des problèmes sociaux tels que la sécurité, la discrimination ethnique et la ségrégation entre les groupes religieux et sociaux commencent à se développer. 45 % de la population d'Amsterdam est constitué d'allochtones, issus principalement d'Europe et de pays tels que leSuriname, leMaroc, laTurquie ou lesAntilles néerlandaises. Amsterdam se caractérise cependant par son apparente tolérance sociale et sa diversité. De à, le bourgmestreJob Cohen et son échevin à l'intégrationAhmed Aboutaleb mènent une politique fondée sur le dialogue social et la tolérance[87], accompagnée de nouvelles mesures sévères contre ceux qui enfreignent la loi[88].
La ville s'affirme au début duXXIe siècle comme unecapitale culturelle incontournable en Europe, avec des chantiers dont la liste est longue. De nombreux musées font l'objet de travaux de rénovation importants[89]. Ainsi, lemusée de la Marine néerlandaise est réinauguré avec une nouvelle scénographie en 2011, leStedelijk se voit adjoindre un nouveau bâtiment contemporain surnommé« la baignoire » en 2012[90], leRijksmuseum subit d'importants travaux et est réinauguré par la reine Beatrix en 2013 et visité par le président américainBarack Obama l'année suivante, tandis que lemusée Van Gogh, construit en 1973, s'agrandit en 1999 et se dote d'une nouvelle entrée sur laMuseumplein en 2014[91].
Comme de nombreuses capitales européennes Amsterdam connait un phénomène degentrification contre lequel la municipalité peine à lutter. La pénurie de logements fait grimper tant les prix que les exigences financières des propriétaires. Les habitants les moins aisés sont progressivement contraints de quitter la ville[93].
Située à l'ouest des Pays-Bas, Amsterdam fait partie de la province deHollande-Septentrionale, à proximité immédiate de celles d'Utrecht et duFlevoland. Le fleuveAmstel vient se jeter dans l'IJ et est intégrée à un réseau de canaux qui parsèment la ville. Cette dernière est située à deux mètres au-dessus du niveau de la mer[94]. Les terres autour de la ville sont plates et formées de grandspolders. Au sud-ouest de la ville se trouve lebois d'Amsterdam, situé pour la plupart de sa superficie dans la commune d'Amstelveen. Enfin, la ville est reliée à lamer du Nord par le longcanal de la Mer du Nord qui dessert sonport.
La ville d'Amsterdam a une superficie totale de 219,33 kilomètres carrés, dont 164,89 km2 de terres[95]. La densité de population absolue est donc de 3 653 habitants par km2, mais est en réalité de 4 848 hab./km2 sur la base des terres habitables, avec une offre en logements de 2 408 foyers par kilomètre carré[95]. Les parcs et les réserves naturelles forment environ 14 % de la superficie de la ville. Les espaces verts et récréatifs (parcs, jardins, terrains de sport) représentent à eux seuls 11,3 % de la surface totale, tandis que les bois et forêts en représentent 2,3 %[96].
D'après les chiffres publiés par la ville en 2013, Amsterdam compte 799 442 habitants, soit une hausse de 1,2 % par rapport à 2012 et de 7 % par rapport à 2008[98]. Sur la base de ces mêmes chiffres, les autochtones ne représentaient que 49,4 % de la population, ce qui signifie que 50,6 % de la population est d'origine étrangère[Note 3],[98]. LeBureau central de la statistique avance quant à lui le chiffre de 930 205 habitants en septembre 2023[99].
AuXXe siècle, la première vague massive d'immigration arrive d'Indonésie à la suite de l'indépendance desIndes orientales néerlandaises au cours des années 1940 et 1950[102]. Au cours des années 1960, de nombreux travailleurs immigrent en provenance deTurquie, duMaroc de l'Italie et de l'Espagne. La proclamation de l'indépendance duSuriname en 1975 attire également de nombreux immigrés qui s'installent pour la plupart dans le quartier deBijlmer[103]. D'autres immigrés, parmi lesquels des réfugiés demandeurs d'asile, mais aussi des immigrés illégaux affluent desAmériques d'Asie et d'Afrique. Au cours des années 1970 et 1980, de nombreux « Amstellodamois de souche » déménagent vers des villes telles qu'Almere etPurmerend ou versle Gooi, notamment à la suite du troisième plan d'aménagement du territoire proposé par le gouvernement. Ce dernier promeut le développement de zones suburbaines et propose de nouveaux projets dits de « centres de croissance » (groeikernen). À la suite de cette politique, de nombreux jeunes actifs déménagent versDe Pijp et leJordaan, délaissés par les plus vieux habitants de la ville.
Le quartier chinois d'Amsterdam, situé près duNieuwmarkt, compte de nombreux commerces asiatiques et un affichage multilingue des noms de rue.Intérieur de lasynagogue portugaise d'Amsterdam.
À l'instar des autres grandes villes néerlandaises, Amsterdam est une ville multiculturelle dont la moitié de la population est d'origine étrangère. Sur la base des chiffres de 2013, les autochtones représentaient 49,4 % de la population. En outre, 34,9 % de la population totale et 52,6 % des jeunes de moins de dix-huit ans sont originaires de pays situés en dehors de l'OCDE[115]. En 2009, la ville recense cent-soixante-seize nationalités différentes, ce qui en fait la ville la plus diversifiée au monde[116].
Au cours des dernières décennies, la nature de la démographie religieuse de la ville est fortement modifiée par des afflux massifs d'immigrés en provenance desanciennes colonies. Les immigrés en provenance duSuriname introduisent ainsi le mouvement desfrères moraves, variante duluthéranisme et duprotestantisme, de même que l'hindouisme. En outre, différents mouvements de l'islam issus de diverses parties du monde se développent également. L'islam constitue ainsi aujourd'hui la principale religion minoritaire à Amsterdam, lechristianisme étant dominant. Les importantes communautésghanéenne etnigériane mettent également en place plusieursmouvements religieux nouveaux (parfois appelés « Églises africaines »), organisés pour la plupart dans des garages dans le quartier deBijlmer où la plupart des populations originaires de ces pays sont installées. Un nombre important de mouvements religieux établissent des congrégations, comme lebouddhisme, leconfucianisme et l'hindouisme. L'un des lieux les plus visibles de l'immigration aux Pays-Bas est leDappermarkt, marché situé dans le quartier indonésien (Indische buurt) et réputé pour la variété et l'exotisme de ses produits.
En dépit de la réputation de tolérance des Néerlandais et des Amstellodamois en particulier, l’augmentation des flux d'immigration, et l'augmentation associée du nombre de religions, et de cultures à la suite de laSeconde Guerre mondiale, suscitent des tensions sociales et ethniques à plusieurs occasions. L'assassinat du réalisateurTheo van Gogh par un extrémiste musulman en 2004, en constitue l'un des exemples les plus frappants. La suppression de plusieurs chaînes en arabe ou en turc des bouquets de base proposés pour les abonnements aucâble constitue un autre exemple du changement de politique des Néerlandais envers certaines minorités[118].
Au cours des dernières années, des critiques se sont élevées contre les hommes politiques ayant pris la décision de mener une partie de leur campagne dans des langues « minoritaires ». En particulier, l'ancien bourgmestre de la villeEberhard van der Laan critique vivement, alors qu'il est ministre de l'Habitat, des Quartiers et de l'Intégration, les candidats ayant distribué des prospectus dans des langues autres que le néerlandais. Certains dépliants sont saisis à cette occasion. Cette prise de position fait réagir les défenseurs du multiculturalisme et vaut à Van der Laan de nombreuses critiques, y compris au sein de son propre parti, leParti travailliste[119]. Pour autant, à la même période, la ville d'Amsterdam lance également un programme complet et gratuit de cours de néerlandais destiné aux immigrés, conformément à sa politique d'intégration par l'assimilation.
Jusqu'au, la commune d'Amsterdam, étendue sur près de 220 km2, est divisée en quinzedistricts (stadsdelen, également transcrits en français en tant qu'arrondissements) répartis sous la forme de deux couronnes autour deCentrum[121]. Ces quinze arrondissements présentaient une population très inégalement répartie (chiffres de 2007) :
Depuis le, un conseil local gouverne chaque district dont le nombre est réduit à huit. Toutefois, la zone industrielle et portuaire deWestpoort fait figure d'exception, car ce district très faiblement peuplé conserve son intégrité à la suite de la réforme territoriale de 2010 et est placé directement sous le contrôle de la municipalité d'Amsterdam. À l'issue de la réforme, les nouveaux districts sont (avec les populations respectives au)[122]. La fusion deWeesp avec la commune d'Amsterdam, effective depuis le 24 mars 2022.
L'agglomération métropolitaine (Grootstedelijke Agglomeratie Amsterdam) intègre, en plus d'Amsterdam, les communes deZaanstad,Wormerland,Oostzaan,Diemen etAmstelveen, pour une population de 1 096 042 habitants en 2013[3]. La zone du Grand Amsterdam (Grootstedelijk Gebied Amsterdam) est une région dite « COROP » qui inclut15 municipalités pour une population de 1 293 208 habitants en 2013[3]. Bien que possédant une surface largement plus étendue, le Grand Amsterdam ne possède une population que modérément plus importante que l'agglomération du fait de la non-prise en compte de la municipalité de Zaanstad (147 141 habitants en 2011). Enfin, l'aire métropolitaine d'Amsterdam (Metropoolregio Amsterdam) est la plus peuplée avec 2,33 millions d'habitants[4]. Par rapport au Grand Amsterdam, cette zone inclut les villes deZaandam,Wormerveer,Muiden,Abcoude,Haarlem,Almere etLelystad mais exclut la ville deGraft-De Rijp. Il faut noter par ailleurs qu'Amsterdam fait également partie de laconurbation deRandstad qui comprend notamment les villes d'Utrecht,La Haye etRotterdam, peuplée par près de 7,8 millions d'habitants[123].
LeStopera, bâtiment logeant à la fois l'hôtel de ville etMuziektheater d'Amsterdam.Femke Halsema est la bourgmestre d'Amsterdam depuis le 12 juillet 2018.
Si les décisions locales sont prises au niveau de chaquestadsdeel, les projets d'envergure qui concernent toute la ville, les infrastructures notamment, sont du ressort de la commune (Gemeente Amsterdam). Unbudget participatif permet aux habitants de chaque quartier de soutenir des projets de leur choix.
La commune d'Amsterdam est actuellement dirigée par une coalition établie au conseil municipal entre laGauche verte (GL), lesDémocrates 66 (D66), leParti travailliste (PvdA) et leParti socialiste (SP). Ville fortement ancrée à gauche, elle est quasi-continuellement dirigée par un bourgmestre travailliste depuis 1945. Amsterdam est souvent présentée comme modèle pour sa bonne gestion. Outre la fonction de bourgmestre, il existe un poste de premier vice-bourgmestre, traditionnellement attribué à une personnalité du deuxième parti le plus représenté au conseil municipal. La branche exécutive du gouvernement de la commune est constitué d'échevins, avec chacun un portefeuille attributaire[124].
Bourgmestres d'Amsterdam de plein titre depuis 1945
L'amélioration de la sécurité dans la ville et la réduction de la criminalité constituent deux objectifs importants pour la municipalité. Dans le cadre du programme « Faire des choix pour la ville »[Note 4], approuvé par la coalition entre le PvdA, le VVD et la GL en[129], un volet consacré à la sécurité, leVeiligheidsplan, est développé pour la période 2012-2014[130]. L'objectif de ce programme est de réduire la criminalité en ciblant plusieurs quartiers et types de crimes, parmi lesquels la prostitution et latraite des êtres humains, la discrimination et les crimes racistes, ou encore la violence domestique. En 2007, la mairie lance également un programme de réhabilitation de l'hypercentre baptisé « Project 1012 », dont deux des principales cibles sont la prostitution et la vente libre de drogues douces[131].
À partir de 2012, une série d'homicides liés à lamafia marocaine voit le jour dans les différents quartiers d'Amsterdam pour le contrôle du trafic de cocaïne provenant régulièrement des ports deRotterdam et d'Anvers. Des dizaines de morts sont constatées, pour la plupart des jeunes marocains[132]. Selon le journalThe Guardian, la ville d'Amsterdam serait la ville avec le plus haut taux d'assassinat ciblés enEurope de l'Ouest[133]. Cependant,The Economist Intelligence Unit estime qu'Amsterdam est la ville la plus sûre d'Europe en 2019, la positionnant au quatrième rang mondial.
À l'instar duBénin, de laBolivie et de laCôte d'Ivoire, lacapitale desPays-Bas n'est pas le siège du gouvernement. En effet, le siège du gouvernement, leParlement (Binnenhof), laCour suprême et lepalais du Roi ont toujours été situés dans la ville deLa Haye, dans la province deHollande-Méridionale, à l'exception d'une brève période entre 1808 et 1810 sousLouis Bonaparte. Par conséquent, les ambassades étrangères s'y trouvent également. Amsterdam ne doit son statut de capitale du pays qu'à une seule et unique mention dans laConstitution néerlandaise, juxtaposant le terme de « capitale » et « Amsterdam ». Ainsi, à l'article 32 du chapitre 2 de la Constitution, il est fait mention que le Roi (ou la Reine) prête serment et est couronné dans « la capitale d'Amsterdam » (de hoofdstad Amsterdam). Les précédentes versions de la constitution ne mentionnaient que « la ville d'Amsterdam » (de stad Amsterdam), sans aucune mention d'une quelconque capitale[134]. En outre, Amsterdam n'est pas non plus la capitale de la province deHollande-Septentrionale, rôle tenu par la ville d'Haarlem. Amsterdam reste néanmoins la plus grande ville des Pays-Bas, ainsi que le centre économique et touristique du pays.
La ville d'Amsterdam a développé un ensemble de partenariats et programmes de coopération avec plusieurs villes et pays au niveau mondial. L'objectif premier de ces partenariats est de renforcer le positionnement culturel et économique de la ville au travers d'un transfert de compétences et d'expertise[135]. La coopération entre la municipalité et les villes partenaires s'adresse en premier lieu à trois grands groupes de pays :
Amsterdam est la capitale financière et commerciale des Pays-Bas, et constitue la cinquième ville d'affaires d'Europe aprèsParis,Londres,Francfort etBruxelles. La ville se classe également au cinquième rang du classementBloomberg Businessweek des meilleures villes européennes où s'implanter pour les entreprises, toujours derrière le même trio de tête, et juste derrièreBarcelone[148]. Les principales qualités de la ville qui ressortent du classement sont la diversité des langues parlées, ainsi que l'accès aux marchés et la qualité des infrastructures de transport, à la fois nationales et internationales[148]. Beaucoup de grandes entreprises et banques néerlandaises y possèdent leur siège social, parmi lesquellesAkzoNobel,Heineken, legroupe ING,Ahold,TomTom,Delta Lloyd ouPhilips. Le siège mondial de l'entreprise américaineKPMG, ainsi que celui de laKLM sont situés dans la ville voisine d'Amstelveen, où de nombreuses entreprises non néerlandaises se sont également installées, pour bénéficier de loyers moins élevés et se rendre propriétaire de leur terrain, chose rendue difficile par les tarifs prohibitifs appliqués à Amsterdam.
Bien que de nombreuses petites entreprises soient toujours situées autour des anciens canaux, celles-ci se délocalisent de plus en plus à l'extérieur du centre-ville. Le nouveau quartier d'affairesZuidas (« Axe du Sud ») est devenu le nouveau centre névralgique du secteur financier et juridique[149]. Cinq des plus grands cabinets d'avocats et des cabinets de conseils des Pays-Bas y sont en effet installés, à l'instar deBoston Consulting Group ou d'Accenture. Il existe trois autres centres financiers secondaires. Le premier, situé au nord-ouest autour de lagare de Sloterdijk, accueille notamment le journalDe Telegraaf,Deloitte, l'entreprise municipale de transports publics (Gemeentelijk Vervoersbedrijf) et les services dufisc néerlandais (Belastingdienst). Le deuxième est localisé autour de laJohan Cruyff Arena, au sud-est, alors que le troisième est centré autour de lagare d'Amsterdam-Amstel avec notamment le siège social dePhilips[150]. La Bourse d'Amsterdam (AEX) est également un centre névralgique de l'activité amstellodamoise, située en plein le centre-ville entre la gare centrale et le Dam. La plus ancienne bourse du monde, qui fait maintenant partie d'Euronext, est restée l'une des plus grandes bourses européennes.
Amsterdam est également une destination très prisée pour la tenue de congrès internationaux et de réunions d'affaires. En 2009, les hôtels et centres de congrès de la ville ont accueilli, selon le Bureau des Congrès d'Amsterdam, 515 réunions internationales de plus de quarante participants et d'une durée minimale de deux jours. Ouvert en 1961, leRAI Amsterdam, situé dans l'arrondissement deZuid, accueille chaque année une cinquantaine de congrès internationaux et environ soixante-dix salons et expositions. Une douzaine de festivals complète la programmation. Au total, cela représente une fréquentation annuelle de l'ordre de 1,5 million d'entrées[151].
Sur le plan de la qualité de vie, Amsterdam figure au deuxième rang mondial de l'étudeBest cities ranking and report de l'Economist Intelligence Unit derrièreHong Kong[156] et au onzième rang du classementCityRankings Survey établi par le cabinet de conseilMercer[157]. Les deux études furent réalisées respectivement en 2012 et 2014. Ce que mettent en avant les divers travaux sociologiques, c'est, au-delà de la richesse culturelle de la ville, et de ses atouts aquatiques naturels, l'engagement pris par ses habitants pour améliorer le cadre de vie de la communauté. Ainsi, à titre d'exemple, l'association citoyenneBankjescollectief, propose, chaque premier dimanche du mois en été, d'installer des bancs mobiles en bas des immeubles pour y créer un espace de voisinage[158]. Cependant, certains habitants prennent eux-mêmes certaines initiatives, dont la plus connue reste, à Amsterdam, l'arrosage des plantes de la chaussée urbaine devant son logement.
Jadis grand port de mer pour les expéditions vers les Indes orientales ou occidentales, Amsterdam voit ses entrepôts gorgés de marchandises coloniales se transformer en monuments historiques à l'Entrepotdok. Les tableaux accrochés dans les demeures de riches marchands rejoignent au cours du temps les musées. Menacé par le voisinage du port géant deRotterdam, Amsterdam réagit en modernisant ses vétustes installations d'ancien port colonial[160].
Les bureaux principaux de l'office du tourisme d'Amsterdam, en face de la gare centrale.L'Amstel Hotel, géré parInterContinental, est l'un des hôtels les plus connus d'Amsterdam.
Amsterdam est l'une des destinations touristiques les plus prisées d'Europe avec près de 5,3 millions de visiteurs ayant séjourné dans un hôtel ou une auberge en 2012, contre 4,6 millions en 2009[161]. Il faut noter que ce chiffre n'inclut pas les quelque seize millions de personnes qui ne visitent la ville qu'une journée sans y séjourner. Au total, le secteur du tourisme concentre quelque 51 300 emplois (soit 9 % du total)[162]. Le nombre de visiteurs annuels est en constante augmentation depuis une dizaine d'années, ce qui s'explique principalement par l'afflux de visiteurs européens qui constituent à eux seuls 76 % des touristes[161]. Au sein de cette catégorie, les Néerlandais (19 %), lesBritanniques (13 %) et lesAllemands (11 %) en constituent les principaux contingents. Sur la base de l'origine de la clientèle des hôtels, les Américains constituent le plus grand groupe de touristes non-européens avec 11 % des visiteurs[161].
Après l’arrivée duCovid-19, la ville a élaboré un programme en sept points en faveur du développement d’untourisme durable d’ici 2025, anniversaire de ses 750 ans, car elle« ne veut plus accueillir des personnes venues seulement pour faire la fête » sans respect pour les habitants, et recevoir plus de touristes dits « de qualité »[163]. En 2023, la ville lance une grande campagne de dissuasion du tourisme festif, à destination en particulier du Royaume-Uni ainsi que de ses voisins européens. La municipalité interdit notamment la consommation du cannabis dans les rues du Quartier rouge, associant cette mesure à un renforcement des restrictions sur l'alcool[164].
La ville est huitième au classement des vingt villes les plus vertes établi en 2021 par le site spécialiséEuropean Best Destinations[165],[166]. Au, elle comptait 398 hôtels offrant plus de 24 200 chambres et plus de 52 000 lits[167]. Cependant, le classement des endroits où ne pas aller, pour les préserver, du guide américainFodor's[168],[169], mentionne explicitement Amsterdam dans ungroupe de villes et lieux à éviter[169].
Les deux tiers des hôtels sont localisés dans le centre-ville avec un taux d'occupation des chambres de l'ordre de 75 % en 2011, contre 72 % en 2010[170]. Cela représente une forte hausse par rapport à 2009 (69 %), mais toujours moins que le record de 2006 (78 %). Ces chiffres doivent cependant être mis en regard avec la forte hausse de l'offre en hôtels, le nombre de chambres ayant augmenté de 8 % entre 2011 et 2012[167]. Les principaux hôtels d'Amsterdam sont l'Amstel Hotel sur la rive droite de l'Amstel, l'American Hotel sur laLeidseplein, l'hôtel de l'Europe près de laMuntplein, leConservatorium Hotel en face duStedelijk Museum Amsterdam, ainsi que leRadisson Blu, proche duKloveniersburgwal. Quatre campings également situés dans l'enceinte de la ville, sur un total de vingt-deux dans la région, attirent chaque année entre 12 000 et 65 000 campeurs[161].
Laprostitution, symbolisée par le « quartier rouge » d'Amsterdam, ainsi que la vente libre dedrogues douces et principalement decannabis dans lescoffee shops, sont deux images traditionnellement associées à la ville d'Amsterdam. La prostitution légale est limitée géographiquement aux « quartiers rouges », qui consistent en un réseau de ruelles contenant plusieurs centaines de cabines louées par destravailleuses du sexe. Celles-ci offrent leurs services derrière une porte vitrée généralement éclairée de rouge. Le quartier rouge le plus connu d'Amsterdam estDe Wallen, qui est devenu au fil des années une importante attraction touristique. Cependant, il est également possible de trouver des cabines dans le quartier duSpui et au sud duSingelgracht. En outre, Amsterdam n'est pas la seule ville desPays-Bas dans laquelle il existe des quartiers rouges ; d'autres villes commeRotterdam ouLa Haye disposent également de leurs propresred light districts. Premier coffee shop de la ville, leBulldog ouvre ses portes en 1975[171]. Le nom de « coffee shop » est alors utilisé pour désigner un endroit où il était possible d'acheter des boissons chaudes comme des cafés tout en pouvant fumer du cannabis. De nombreuses autres enseignes ouvrent leurs portes par la suite, avec une croissance exponentielle qui porte leur nombre à près des550 adresses au début des années 1990[171]. À la date de, Amsterdam comptait quelque deux-cent-vingts coffee shops[172], soit plus du tiers du nombre total aux Pays-Bas, qui est d'environ six-cent-cinquante[173].
Au cours de l'été 2007, la mairie d'Amsterdam lance un programme de réhabilitation de l'hyper-centre (partie délimitée par leSingel), avec le double objectif d'y réduire la criminalité, et de mettre ses ressources en valeur[131]. Ce programme, baptisé « Project 1012 », en référence au code postal de la vieille ville (binnenstad) englobe une multitude d'initiatives et mises à jour des textes de loi. La réduction de la prostitution, à la fois dans le quartier rouge du Singel, et dans celui de De Wallen, autour duOudezijds Achterburgwal et des rues attenantes, ainsi que celle du nombre de coffee shops, constitue l'un des principaux axes du programme[174]. L'objectif est ainsi de réduire de 40 % le nombre de vitrines, qui était de 482 en 2007[175]. En ce qui concerne les débits de drogue, la municipalité s'est fixé pour objectif de fermer vingt-six coffee shops, en ciblant les adresses clés pour la réhabilitation du quartier, ainsi que les principaux axes de circulation[175]. Pour ce faire, la ville dispose de la possibilité de ne pas renouveler les licences des propriétaires, qui sont octroyées pour une durée de trois ans. Les dernières licences ayant été délivrées le, la fermeture des coffee shops n'est donc possible qu'entre le et le[175]. À l'échelle de l'ensemble de la ville, la municipalité espère en faire fermer soixante-dix, ce qui ramènerait leur nombre à environ cent-cinquante[172]. La politique de restriction de l'accès aux coffee shops lancée par le gouvernement en 2012, et qui consiste à contrôler si les consommateurs sont résidents du pays, n'est pas appliquée à Amsterdam en date de[173]. Les touristes étrangers peuvent donc y acheter librement des drogues douces. En, le bourgmestre de la ville,Eberhard van der Laan, s'oppose en outre à l'introduction d'une carte d'accès aux coffee shops (lewietpas) en expliquant qu'un tel système ne ferait que favoriser les trafics et la vente illégale dans les rues de la ville[176].
Les commerces d'Amsterdam vont desgrands magasins commeDe Bijenkorf fondé en 1870 ou la Maison de Bonneterie, un magasin de style parisien fondé en 1889, à de petites boutiques spécialisées. Les boutiqueshaut de gamme se trouvent principalement dans les ruesPieter Cornelisz Hooftstraat (souvent abrégée en « PC Hooftstraat » ou « PC ») et Cornelis Schuytstraat, situées à proximité duVondelpark. Deux des rues les plus animées d'Amsterdam sont l'étroite rue médiévale deKalverstraat, située en plein cœur de la ville à proximité de la place duDam etNieuwendijk qui correspond à son prolongement au nord de la place. Parmi les zones commerçantes principales, lesNegen Straatjes (littéralement « Neuf petites rues ») sont constituées de neuf ruelles étroites au sein duGrachtengordel, le système de canaux concentriques.Warmoesstraat, l'une des plus anciennes rues de la ville, est connue pour ses nombreuxcoffee shops,sex shops et pour être le centre névralgique de lacommunauté cuir de la ville. Les rues deHaarlemmerdijk etHaarlemmerstraat sont pour leur part désignées comme meilleures rues commerçantes des Pays-Bas en 2011[178]. Alors que lesNegen Straatjes sont majoritairement dominées par les boutiques de mode, Haarlemmerstraat et Haarlemmerdijk offrent une très grande variété de magasins : bonbons, lingerie, chaussures de sport, vêtements de mariage, décoration intérieure, livres, vélos, skatewear, charcuterie italienne, etc.
LeBloemenmarkt est un marché auxfleurs permanent. Situé sur leSingel et s'étendant entre laMuntplein et leKoningsplein, il constitue l'unique marché aux fleurs flottant au monde[179]. Les boutiques sont situées sur des bateaux arrimés au bord ducanal, ce qui est un héritage de l'époque à laquelle tous les arbres et plantes devaient être acheminés quotidiennement depuis l'extérieur de la ville via les canaux. La ville dispose également d'un grand nombre de marchés en plein air tels que lemarché Albert Cuyp, Westerstraat, Ten Kate et leDappermarkt. Certains de ces marchés fonctionnent quotidiennement, comme les marchés Albert Cuyp et Dapper, très prisés des touristes et reconnus pour la variété et l’exotisme des produits qui y sont proposés[180]. D'autres, comme le marché de Westerstraat, sont organisés sur une base hebdomadaire.
Aperçu de la gamme de bières artisanales de laBrouwerij 't IJ, en 2008.
La ville d'Amsterdam est caractérisée par la présence de nombreuses brasseries allant des petits établissements artisanaux indépendants aux plus grands groupes multinationaux. Le groupeHeineken International, troisième brasseur au niveau mondial[181] (en 2011,part de marché mondial en volume de 8,8 %) derrièreInBev (18,3 %) etSABMiller (9,8 %)[182] et qui commercialise plus de deux-cent-cinquante marques de bières et cidres est ainsi basé dans la capitale néerlandaise, à proximité de sa brasserie historique qui a fermé ses portes en 1988 pour laisser place auHeineken Experience. La brasserie historique de la marque grand publicAmstel se trouvait quant à elle sur leMauritskade avant de déménager àZoeterwoude.
Parmi les brasseries artisanales les plus populaires, laBrouwerij 't IJ, située à proximité du moulin deDe Gooyer, propose une large gamme de bières biologiques. Elle brasse chaque année un volume supérieur à200 000 litres[183]. Sur le même modèle, laBrouwerij De Prael, de plus petite taille, se destine en priorité aux amateurs de bières spéciales. Organisé chaque année au mois d'avril, leMeibock Festival permet aux amateurs de déguster les meilleures bières de printemps des Pays-Bas et des régions alentour.
Des marques de mode telles queG-Star, Gsus, BlueBlood, Iris van Herpen, 10Feet ou Warmenhoven & Venderbos, ainsi que des créateurs de mode comme Mart Visser,Viktor & Rolf, Sheila de Vries, Marlies Dekkers etFrans Molenaar sont basés à Amsterdam. Lesagences de mannequins commeElite, Touche et Tony Jones ont ouvert des succursales à Amsterdam. Il est à ce titre important de préciser que les top-modèlesYfke Sturm,Doutzen Kroes et Kim Noorda y ont commencé leur carrière.
Le point névralgique de la mode à Amsterdam est situé au World Fashion Center. Par ailleurs, des bâtiments du quartier rouge qui abritaient auparavant des maisons closes ont été convertis en ateliers pour les jeunes créateurs de mode tels qu'Eagle Fuel.
La ville d'Amsterdam possède l'un des plus grands patrimoines culturels et architecturaux d'Europe. Comme presque toute la ville, canaux compris, se trouve sous le niveau de la mer, les bâtiments anciens ou modernes sont posés sur pilotis qui s'appuient sur des couches de sable plus ou moins profondes. La majeure partie de la ville est bâtie lors dusiècle d'or néerlandais, le long des nouveaux canaux concentriques qui sont construits en grande partie grâce à la richesse accumulée par lecommerce triangulaire. Jusqu'auXIXe siècle, la ville s'ouvre sur son port et sur leZuiderzee, dont elle est séparée par la construction de la grande gare centrale posée sur 8 687 pilotis[184].
Vue de nuit de l’ancien hôtel municipal des pesées (Le « Waag » ou « lePoids public »). Fortin du Moyen Âge, transformé ensuite en musée, puis en restaurant depuis 2002.
Amsterdam possède une richehistoire architecturale dont l'une des meilleures illustrations est le bâtiment le plus ancien de la ville, laOude Kerk (« vieille église »), située au cœur du quartier deDe Wallen et qui a été consacrée en 1306[186]. Le plus vieux bâtiment en bois remonte à 1425 ; il s'agit de laHouten Huys (« maison de bois » en ancien néerlandais) qui se trouve dans leBegijnhof[187]. Il s'agit de l'un des deux seuls bâtiments en bois encore présents à Amsterdam et de l'un des rares exemples toujours visibles d'architecture gothique[188]. En effet, les bâtiments en bois, trop vulnérables aux flammes, sont rasés auXVIe siècle pour laisser place à des matériaux non inflammables[189].
À cette même époque, de nombreux bâtiments sont construits dans le style architecturalRenaissance. Les bâtiments de cette période sont très reconnaissables à leurs façades àpignons à gradins, caractéristiques de la Renaissance néerlandaise. Amsterdam développe même rapidement sa propre architecture Renaissance, qui repose sur les principes de l'architecteHendrick de Keyser[190], à l'image de laWesterkerk, conçue selon ses plans. AuXVIIe siècle, à l'architecture baroque essaimant en Europe, symbole de lacontre-réforme, est préféré leclassicisme hollandais, quoique certaines églises baroques aient été édifiées et que le plan de certains palais aient subi l'influence du baroque[191]. L'architecture néerlandaise connait alors son âge d'or, notamment grâce aux architectesJacob van Campen,Philips Vingboons etDaniël Stalpaert[192]. Vingboons conçoit notamment de splendides maisons de négociants à travers toute la ville.
Largement influencée par laculture française, une architecture classique sur laquelle est greffée de nombreux éléments de stylerocaille se développe tout au long duXVIIIe siècle comme en témoigne laporte de Muiden construite en 1770 parCornelis Rauws(nl)[193]. Vers 1815, les architectes rompent avec le style classique et commencent à construire des bâtiments destyle néogothique[194]. À la fin duXIXe siècle, le styleArt nouveau devient à la mode et beaucoup d'architectes optent pour ce nouveau style très populaire. Du fait de la très forte expansion de la ville d'Amsterdam à cette époque, beaucoup de bâtiments arborent ce style à proximité du centre-ville ou autour de Museumplein. L'œuvre architecturale la plus complète duXIXe siècle réalisée à Amsterdam, à savoir laBourse, construite de 1898 à 1903 et conçue parBerlage, ne se rattache pourtant pas au mouvement Art nouveau, mais plutôt à unrationalisme sans concession (ou presque) qui influencera grandement le cours de l'architecture néerlandaise à l'aube duXXe siècle[195].
L'école d'Amsterdam prendra un essor considérable peu avant laPremière Guerre mondiale, sous l'impulsion deMichel de Klerk. Ce courant peut se rattacher à l'architecture expressionniste, et prendra fin au début des années 1920, l'immeuble collectifHet Schip (construit en 1921) constituant tout à la fois la dernière réalisation de l'école d'Amsterdam et l'œuvre la plus aboutie de Michel de Klerk[193]. L'une des caractéristiques notables du style de l'École d'Amsterdam est l'emploi purement décoratif de la brique en façade afin d'aboutir à une architecture scupturale. Dans l'entre-deux-guerres, de nombreuses réalisations architecturales inspirées par l'expressionnisme et par l'Art déco verront le jour notamment dans le quartier duRivierenbuurt[196].
Le système de canaux d'Amsterdam est le résultat d'une politique d'urbanisme réfléchie. Au début duXVIIe siècle, lors de l'apogée de l'immigration, un plan complet est élaboré sur la base de quatre demi-cercles concentriques de canaux dont les extrémités émergent dans la baie de l'IJ. Les travaux s'inscrivent dans un programme de développement ambitieux impliquant l'assèchement de terrains marécageux[34]. Trois canaux sont réservés au développement résidentiel : leHerengracht (« canal des Seigneurs » en référence auxHeren Regeerders van de stad Amsterdam, les seigneurs régnants sur Amsterdam), leKeizersgracht (« canal de l'Empereur ») et lePrinsengracht (« canal du Prince »)[197]. Construits au cours dusiècle d'or néerlandais, ils forment ce que l'on appelle la « courbure d'or » (Gouden bocht)[198]. Le quatrième et le plus périphérique des canaux est leSingelgracht, dont il est rarement fait mention sur les cartes dans la mesure où il s'agit d'un terme générique pour tous les petits canaux périphériques. LeSingel, ancien canal ceinturant la ville médiévale, est situé plus au centre de la ville, dans ce qui constitue l'hyper-centre (Binnenstad).
Les canaux sont longtemps utilisés pour la défense militaire, lagestion de l'eau et le transport. Les défenses de la ville n'ont, semble-t-il, jamais pris la forme de superstructures de maçonnerie, telles qu'une muraille par exemple, mais étaient plutôt composées de douves et de digues en terre percées de quelques portes aux points de transit[46]. Si les plans originaux des canaux sont perdus, les historiens considèrent que l'arrangement en demi-cercles concentriques est davantage dû à des considérations pratiques et défensives, plutôt qu'à un but purement décoratif[199].
La construction du système de canaux, dans un premier temps jusqu'auLeidsegracht, commence dès 1613[200]. Celle-ci se fait d'ouest en est, à la manière d'une toile d'araignée, et non de manière concentrique en partant du centre pour rejoindre l'extérieur. Les travaux de la dernière portion du canal entre le Leidsegracht et l'Amstel débutent entre 1658 et 1662, mais ne sont toujours pas totalement terminés en 1679[200]. La partie orientale du réseau de canaux, correspondant à l'actuelPlantage ne voit cependant jamais le jour, et la ceinture de canaux ne rejoint pas directement la baie de l'IJ à l'est. À partir de la fin des travaux, des quartiers résidentiels y sont lentement édifiés. Au cours des siècles suivants, des parcs, des maisons pour personnes âgées, des théâtres et d'autres établissements publics s'y installent de manière quasi-anarchique[201]. Au fil du temps, plusieurs canaux ont été comblés et ainsi transformés en rue ou en place, à l'instar deNieuwezijds Voorburgwal ou duSpui.
Lescanaux d'Amsterdam valent à la capitale des Pays-Bas son surnom de « Venise du Nord ». Ils s'étendent en effet sur plus de cent kilomètres, avec environ 1 700 ponts qui les traversent, reliant environ quatre-vingt-dix îles[202]. Les quatre premiers canaux sont séparés par des bandes de terre de quatre-vingts à cent-cinquante mètres de largeur, tandis que la distance entre le quatrième et le cinquième peut aller jusqu'à environ cinq-cent-cinquante mètres (limite nord du quartier deJordaan). Ces canaux sont également reliés par d'autres qui leur sont perpendiculaires, comme leBrouwersgracht, leLeidsegracht ou leReguliersgracht. Le, les canaux d'Amsterdam obtiennent le label depatrimoine mondial sous l'intitulé « Zone des canaux concentriques duXVIIe siècle à l'intérieur du Singelgracht »[203].
Le manque d'espace et l'entassement des habitants constituent deux freins majeurs au développement de la ville[204]. Alors que les modèles développés en Europe visent à combiner rénovation des quartiers anciens et expansion périphérique, la priorité est donnée au second, en partie à cause de l'étendue du vieux centre, et du morcellement de l'espace par les canaux[204]. La diversité et l'ancienneté des immeubles rendent quasiment impossible une « haussmannisation » du centre historique, sur le modèle de Bruxelles[204]. Il est cependant décidé de gagner de l'espace sur les canaux en lançant des projets majeurs de comblement, comme sur leSpui, où il est également envisagé de développer les transports en commun. Ce processus sera maintenu jusqu'aux années 1950, le comblement duRokin en constituant le dernier grand chantier[204]. La fin duXIXe siècle est marquée par la destruction de nombreuses habitations au profit de grands magasins commeDe Bijenkorf, ou la construction de sièges d'entreprises comme celui de laSociété de commerce néerlandaise[204].
En réponse à la surpopulation de la ville, deux plans sont conçus au début duXXe siècle, en rupture totale avec ce qu'Amsterdam connaît auparavant : le « Plan Zuid » conçu par l'architecteHendrik Petrus Berlage, et le « Plan Ouest ». Ces plans prévoient le développement de nouveaux quartiers composés de grands ensembles de logements en s'assurant d'une certainemixité sociale[208],[210]. Après laSeconde Guerre mondiale, de grands quartiers sont construits à l'ouest, au sud et au nord de la ville, afin de soulager la pénurie de logements et de fournir des logements à prix abordable avec toutes les commodités modernes. Ces nouveaux quartiers sont constitués de grands blocs d'habitation entrecoupés par des espaces verts et reliés à de larges routes pour favoriser la circulation automobile. Les banlieues de l'ouest de la ville construites à cette époque sont surnommées lesWestelijke Tuinsteden (littéralement, les « villes fleuries occidentales »)[211], alors que la zone située au sud-est de la ville est connue sous le nom de Bijlmer[212]. Témoins de la relance de la construction de logements, plus de la moitié des logements existants aujourd'hui dans la ville ont été bâtis après 1945[185].
La ville d'Amsterdam regorge de parcs, de grands espaces ouverts et de places. Les espaces verts représentent ainsi environ 12 % de la surface de la ville qui compte quelque 360 000 à 400 000 arbres[96],[213]. LeVondelpark, le plus célèbre parc de la ville, est situé dans le quartier deOud-Zuid (« Vieux-Sud ») et tient son nom du célèbre auteur amstellodamois duXVIIe siècle,Joost van den Vondel[214]. Chaque année, il attire environ dix millions de visiteurs. S'y trouvent notamment un théâtre de plein air, une aire de jeux, plusieurs établissements de restauration et des terrasses de café. LeBeatrixpark, du nom de la reineBeatrix, se situe dans le districtZuid, au sud de la ville. Entre Amsterdam et la commune d'Amstelveen, se trouve lebois d'Amsterdam, la plus grande zone de loisirs de l'agglomération. Chaque année, près de 4,5 millions de personnes visitent le parc dont les1 000 hectares correspondent à environ trois fois la taille deCentral Park àNew York[215]. Au sud de la ville, à proximité dumoulin à vent de Rieker, se trouve l'Amstelpark, qui renferme une galerie d'art, une roseraie, un labyrinthe et des animaux. Le quartier dePlantage abrite non seulement l'Artis, un parc zoologique de plus de 8 000 animaux avec également un aquarium et un planétarium, mais également leJardin botanique d'Amsterdam, un jardin botanique qui possède plusieurs serres tropicales dont une avec des papillons en liberté. D'autres parcs d'importance incluent leSarphatipark dans le quartier deDe Pijp, l'Oosterpark et leFlevopark dans le districtOost, leWesterpark dans le quartier du même nom et leRembrandtpark dans le quartier d'Oud-West.
La ville dispose de quatre plages, la plage Nemo, Citybeach « Het stenen hoofd » (Silodam), Blijburg et Amsterdam-Noord.
LaNieuwe Kerk est l'église nationale des Pays-Bas et notamment le lieu des investitures de plusieurs souverains.L'église cachée dans un grenierOns' Lieve Heer op Solder, aujourd'hui un monument classé et musée.
La ville d'Amsterdam est caractérisée par une multitude d'églises aussi biencatholiques queprotestantes, qui témoignent de l'histoire religieuse de la ville et du pays. Symbole de la lutte entre les deux cultes à la suite de laRéformation, laKrijtberg (1642), ancienne église clandestine catholique de l'époque desProvinces-Unies, constitue l'une des nombreuses églises de ce type (lesSchuilkerken), qui se développèrent alors que les cultes autres que le calvinisme étaient tolérés à condition qu'aucun signe extérieur ne soit apparent[216].Ons' Lieve Heer op Solder est également dans cette situation : construite entre 1661 et 1663 dans un grenier par un riche marchand catholique, elle est clandestine. Les autorités ont vent de l'édifice religieux caché, mais appliquent unepolitique de tolérance, puisqu'elle est hébergée dans une maison et que les fidèles entrent discrètement par les ruelles pour y prier.
LaOude Kerk (« vieille église »), construite en 1306 et ayant pourSaint-PatronNicolas de Myre, est la plus ancienne église de la ville et constitue également l'un des plus anciens monuments d'Amsterdam. Initialement construite sous la forme d'une égliseromane catholique, elle devint une églisecalviniste à la suite de laRéformation en 1578. Elle est construite sur un anciencimetière, et continua à accueillir les corps de citoyens de la ville jusqu'en 1865. Au total, elle compte 2 500 tombes où sont enterrés 10 000 Amstellodamois parmi lesquelsJacob van Heemskerk,Frans Banning Cocq ou encoreSaskia van Uylenburgh, la femme deRembrandt. Elle se trouve aujourd'hui sur laOudekerksplein, en plein cœur du quartier rouge.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser par opposition à laOude Kerk, laNieuwe Kerk (« nouvelle église »), située sur leDam fut bâtie seulement un siècle plus tard, et achevée en 1408. Construite dans un stylegothique, elle est l'église nationale des Pays-Bas mais aussi un lieu majeur d'expositions. En particulier, elle est le lieu des investitures des souverains des Pays-Bas. Les reinesWilhelmine,Juliana,Beatrix et le roiGuillaume-Alexandre y sont intronisés. Le, y est célébré le mariage deGuillaume-Alexandre, prince d'Orange avecMáxima Zorreguieta.
Située à proximité de lagare centrale d'Amsterdam, labasilique Saint-Nicolas d'Amsterdam est la plus grande église catholique de la ville. Elle est érigée entre 1884 et 1887 par l'architecteAdrianus Bleijs et constitue la troisième église de la ville à porter le nom deSaint-Nicolas. En outre, quatre églises datant duXVIIe siècle et désignées par un point cardinal, sont situées dans le centre de la ville. LaNoorderkerk (« église du Nord »), construite spécialement pour les habitants duJordaan, est de taille modeste. LaWesterkerk (« église de l'Ouest »), située sur lePrinsengracht, constitue en revanche la plus grande église des Pays-Bas et est devenue l'un des symboles de la ville, notamment en raison de son architecture particulière, de la couronne de l'empereurMaximilienIer d’Autriche qui la recouvre et de son carillon ornant son clocher. LaZuiderkerk (« église du Sud »), située vers leNieuwmarkt, est quant à elle la première église de la ville à être construite spécialement pour le culte protestant entre 1603 et 1611[217]. Enfin, laOosterkerk (« église de l'Est »), également de taille modeste, n'est plus utilisée pour les services religieux depuis 1962.
Le zoo d'Amsterdam,Artis, tient son nom de la Société royale de zoologieNatura Artis Magistra (« La Nature est maîtresse de l'Art »). Il est l'un des plus anciens du monde (le bâtiment principal date de 1838), avec celui de Londres (1828). Situé en plein centre-ville, son ambiance contraste fortement avec l'agitation urbaine environnante. Il comporte un aquarium (bâti en 1882), des musées zoologique et géologique, un planétarium ainsi qu'une bibliothèque universitaire.
La bibliothèque centrale d'Amsterdam possède des locaux centraux récents : ils sont gagnés sur l'eau, près de la gare, dans le quartier duOostelijk Havengebied. Elle est ouverte au public et gratuite. Le marché aux fleurs de la ville, présente différentes fleurs venant des champs néerlandais. Visité en masse par les touristes étrangers, qui achètent le plus souvent des bulbes à emporter, le marché possède également ses habitués, qui viennent y acheter des fleurs à bas coût.
Salle d'exposition duRijksmuseum, parfois surnommé le « Louvre néerlandais ».Bibliothèque duRijksmuseum.
Les musées les plus importants d'Amsterdam sont situés sur laplace du Musée (Museumplein), dans leMuseumkwartier. L'espace est créé à la fin duXIXe siècle sur le terrain de la précédenteExposition internationale et coloniale de 1883. La place est presque entièrement recouverte de pelouse, à l'exception de la partie nord, couverte de gravier et au centre de laquelle se trouve un long bassin rectangulaire qui se transforme en patinoire en hiver. L'organisation actuelle de la place remonte à 1999, date à laquelle elle est entièrement remodelée à l'occasion de la construction d'un grand parking souterrain.
Le nord-ouest du Museumplein accueille lemusée Van Gogh, qui commémore le court séjour deVan Gogh à Amsterdam. Le musée est hébergé dans l'un des rares bâtiments modernes de ce quartier, conçu parGerrit Rietveld, et accueille une collection permanente importante. Un nouveau bâtiment est adjoint au musée en 1999, « l'aile de la performance », pour accueillir les expositions temporaires. Cette aile du musée a été dessinée par l'architecte japonaisKishō Kurokawa. Le musée Van Gogh expose quelques-unes des plus célèbres toiles du maître néerlandais, telles queLa Chambre de Van Gogh à Arles,Les Mangeurs de pommes de terre ouLes Tournesols, faisant de ce musée le plus visité d'Amsterdam[223],[224].
À côté du musée Van Gogh se trouve le plus important musée d'art moderne de la ville, leStedelijk Museum. Construit à la même époque que la place, le bâtiment est inauguré en 1895. La collection permanente du musée se compose d’œuvres dePiet Mondrian,Karel Appel ou encoreKasimir Malevitch. Le musée rouvre ses portes en, après d'importants travaux de rénovation, avec une nouvelle extension composite surnommée « la baignoire » en raison de sa forme.
La ville d'Amsterdam accueille de nombreux autres musées, de toutes tailles et de tous types. Dans le registre des musées historiques, leNederlands Scheepvaartmuseum (« musée maritime néerlandais ») abrite la plus riche collection consacrée à la marine au monde. On y trouve des peintures, des maquettes, des armes ou encore des cartes de géographie maritime. L'Amsterdam Museum (anciennement,Amsterdams Historisch Museum) est quant à lui entièrement consacré à l'histoire de la capitale néerlandaise à travers des œuvres d'art et des documents divers. LaMaison Anne Frank, oùAnne Frank et sa famille se cachèrent desnazis avant sa déportation en, attire également des dizaines de milliers de touristes, à côté de laWesterkerk. Lemusée historique juif, inauguré en 1987, occupe quant à lui quatre synagoguesashkénazes, tandis que le Bijbels Museum (musée biblique), situé sur leHerengracht, contient lui la premièreBible imprimée enHollande (1477). Le musée possède également des maquettes dutemple de Salomon, d'Hérode et dutabernacle, et un grand nombre d'objets ainsi que des arbres mentionnés dans laBible. Un autre musée, leVerzetsmuseum (« musée de la Résistance ») retrace la vie de la population néerlandaise sous l'occupation nazie. Lasynagogue portugaise d'Amsterdam, principal lieu de culte juif depuis plusieurs centenaires dans la ville, est désormais ouvert à la visite.
Parmi les autres musées de peinture remarquables, il est possible de citer lamaison de Rembrandt, qui reconstitue la vie de l'artiste à travers ses œuvres, ainsi que l'Hermitage qui est la plus grosse dépendance étrangère dumusée de l'Ermitage deSaint-Pétersbourg. LeTropenmuseum (« musée des tropiques »), qui fait partie d'une entité plus large, l'Institut royal des Tropiques est consacré à l'ethnographie et à l'étude des cultures tropicales à travers le monde. LeCabinet des Chats présente des dessins, peintures, gravures et autres œuvres dédiées à cet animal.
Plusieurs musées à vocation plus touristique sont également très populaires. On peut ainsi citer le musée deMadame Tussauds où sont présentées les statues de cire de nombreuses personnalités comme Lénine, Michael Jackson, Pelé ou James Bond, lemusée des sacs Hendrikje, le plus grand musée du monde consacré au sac ou encore leHeineken Experience, consacré à la marque de bière éponyme et situé dans l'ancienne brasserie. LeNEMO, musée scientifique pour enfants et adultes semblable à laCité des Sciences française, est conçu par l'architecteRenzo Piano et inauguré en 1997.
Amsterdam possède un orchestre symphonique de renommée mondiale, l'Orchestre royal du Concertgebouw, qui évolue au sein duConcertgebouw situé sur laMuseumplein. L'acoustique de cette salle de concert est considérée par la critique comme l'une des meilleures du monde. Le bâtiment contient trois salles : la grande salle, la petite salle et la galerie des glaces. Près de huit cents concerts y sont produits chaque année, avec une fréquentation d'environ 850 000 spectateurs[225]. L'opéra d'Amsterdam, leMuziektheater, est quant à lui situé à côté de l'hôtel de ville au sein du même ensemble architectural surnommé « Stopera » (mot-valise issu deStadhuis, « hôtel de ville », et d'opéra). Cet immense complexe moderne, ouvert en 1986, se situe dans l'ancien quartier juif deWaterlooplein près de la rivièreAmstel. Il héberge les troupes duNederlandse Opera, duNationale Ballet et duHolland Symfonia. Ouvert en 2005, leMuziekgebouw aan 't IJ est une salle de concert située sur l'IJ, au nord de la gare centrale qui accueille principalement des représentations demusique contemporaine. Situé à proximité immédiate, leBimhuis est plutôt consacré aujazz et à l'improvisation.
LeHeineken Music Hall est une salle de concert située près de laJohan Cruyff Arena et qui accueille les grands concerts d'artistes de renommée internationale. Il accueille également de nombreux festivals demusique électronique tel que l'Amsterdam Music Festival, notamment avec les disc-jockeys néerlandaisArmin van Buuren,Hardwell,Martin Garrix etTiësto. Toujours à proximité de l'Amsterdam ArenA, leZiggo Dome ouvre ses portes en 2012, et accueille des artistes internationaux commePearl Jam,Madonna,Beyoncé ou encoreLady Gaga. LeParadiso est unesalle de spectacle et uncentre culturel situés dans une ancienne église d'Amsterdam, bâtie entre 1879 et 1880 près de laLeidseplein, l'un des centres touristiques et culturels de la ville. Également situé près du Leidseplein, laMelkweg est un autre lieu alternatif multi-disciplinaire, né d'une organisation indépendante en 1970. Tous deux offrent une programmation éclectique allant durock indépendant auhip-hop, en passant par leR'n'B ou et d'autres genres populaires. Parmi les autres lieux de musique plus axés sur lessous-cultures, on peut notamment citer les salles OCCII, OT301, De Nieuwe Anita, Winston-Uni et Zaal 100. Chaque printemps, se déroule le festival5 Days Off qui est hébergé pendant cinq soirs au Paradiso et au Melkweg. Pendant l'été, plusieurs grands concerts se produisent en plein air tels queA Day at the Park.
La ville d'Amsterdam accueille plusieurs lieux d'expression théâtrale. Bâtiment construit en 1894 dans unstyle néo-Renaissance sur laLeidseplein, leStadsschouwburg héberge la compagnie duToneelgroep Amsterdam. Alors que la plupart des pièces sont jusqu'alors jouées dans la grande salle, le bâtiment voit la fin d'une importante phase de rénovation et d'expansion en 2009, afin de créer une salle de représentation supplémentaire qui est opérée conjointement avec leMelkweg voisin. Lethéâtre royal Carré, construit sur la rive droite de l'Amstel en 1887 dans le même style néo-Renaissance en vogue à l'époque, avait vocation initiale d'héberger un cirque permanent. Il est désormais l'hôte de spectacles decabaret, decomédies musicales et de quelques concerts. Lethêâtre royal Tuschinski sur laReguliersbreestraat, ouvert en 1921, ainsi que la réouverture récente, en 2010, par la reineBeatrix, de la salle DeLaMar sur laMarnixstraat, refaite à neuf, permet de compléter l'offre en ce qui concerne les pièces de théâtre et les comédies musicales, mais aussi avec des représentations cinématographiques.
Les Pays-Bas possèdent une forte tradition decabaret, qui combine à la fois la musique, les contes, les commentaires, le théâtre et la comédie. Le genre du cabaret remonte aux années 1930 où des artistes comme Wim Kan, Wim Sonneveld et Toon Hermans sont les pionniers de cette forme d'art aux Pays-Bas. On trouve ainsi, à Amsterdam, une académie des arts de la scène spécialement consacrée au cabaret, laKleinkunstacademie. Parmi les artistes populaires contemporains se trouvent, notamment,Freek de Jonge,Herman Finkers,Hans Teeuwen,Herman van Veen, Youp van 't Hek, Theo Maassen, Najib Amhali, Raoul Heertje, Jörgen Raymann, Brigitte Kaandorp et Comedytrain.
Siège du journalde Volkskrant, grand titre de centre gauche, à Amsterdam.
Het Parool, créé comme journal deRésistance pendant laSeconde Guerre mondiale, devient au cours du temps un journal à tirage national, mais reste très centré sur Amsterdam. Le tirage quotidien est aujourd'hui de l'ordre de 85 000 unités. Le journal hebdomadaireDe Groene Amsterdammer (« L'amstellodamois vert »), marqué à gauche, est également très populaire dans la capitale. L'ancien journalAlgemeen Handelsblad, dont est issu leNRC Handelsblad (fondé àRotterdam en 1970), déménage à Amsterdam en 2012, sur leRokin. De très nombreux journaux nationaux ont également leur siège dans la ville, commeDe Telegraaf,de Volkskrant,Trouw, ainsi queHet Financieele Dagblad. Les journaux gratuitsMetro enSp!ts tout comme la maison d'éditionElsevier, qui publie entre autres l'hebdomadaire éponyme, y sont également implantés.
AT5 (Amstel Televisie 5) est la chaîne de télévision locale. Elle est fondée en 1992 et révèle de nombreuses personnalités télévisées au niveau national, comme Sacha de Boer, Matthijs van Nieuwkerk et Fons van Westerloo.RTV Noord-Holland,SBS6,Endemol,MTV et plusieurs autres maisons de production ont également choisi Amsterdam pour implanter leurs quartiers généraux. De nombreux programmes télévisés et radio nationaux sont enregistrés dans les studiosDesmet Studio's (ainsi qu'auStudio Plantage jusqu'en 2012), tous deux situés dans lePlantage. LaWestergasfabriek abrite également les enregistrements de nombreux programmes télévisés, liés à la musique notamment.
L'Ajax Amsterdam est le club sportif le plus emblématique de la ville. Avec quatre victoires enLigue des champions, il est également le plus titré desPays-Bas.LePrinsengracht est particulièrement populaire auprès des patineurs en hiver.
La vie nocturne d'Amsterdam est l'une des plus animées d'Europe. Les dizaines deboîtes de nuits (clubs) branchées attirent nombre de jeunes de tous les Pays-Bas, ainsi que des touristes étrangers. LaMelkweg et leParadiso, mais aussi le Radion, le Club More, la Marktkantine, le Shelter et l'Escape sont parmi les plus fameuses. Ces clubs se trouvent dans tous les arrondissements de la ville, mais les deux principaux points de concentration sont laRembrandtplein et laLeidseplein, ainsi que leurs alentours. Le terrain de festivals de Thuishaven, offrant une programmation variée notamment en fin de semaine, est également réputé.
Amsterdam est aussi surtout connue pour son principal quartier rouge,De Wallen, bardé de nombreux lieux de plaisirs tarifés (Oudezijds Achterburgwal) et leshaschich hars oucoffee shops répartis en ville, attirant de nombreux étrangers en quête de cannabis dans un cadredépénalisé.
La ville d'Amsterdam est très dynamique dans le domaine des festivals, avec près de cent-quarante festivals et événements qui s'y sont déroulés en 2008[232]. Au premier rang des événements d'Amsterdam sont la fête nationale néerlandaise dénommée dorénavantKoningsdag (« fête du Roi »), précédemmentKoninginedag (le « jour de la Reine »), en raison du couronnement deGuillaume-Alexandre le. La fête nationale correspond traditionnellement au jour de l'anniversaire du souverain sauf si celui-ci tombe un dimanche, auquel cas, leKoningsdag a lieu la veille. Ainsi, le premierKoningsdag du règne de Guillaume-Alexandre a lieu le et non le, jour de son anniversaire. Sous le précédent règne deBeatrix, la fête nationale ne coïncide pas avec l'anniversaire de la reine. Lors de son accession au trône, le, la reine Beatrix décide en effet de conserver la date anniversaire de sa mère, la reineJuliana, le au lieu de son propre anniversaire le, à la fois pour rendre hommage à sa mère mais également pour des raisons pratiques. Des festivités au plein cœur de l'hiver et donc dans le froid voire sous la neige aurait en effet probablement été moins propices aux festivités et à la liesse populaire. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes voyagent vers Amsterdam pour rendre hommage au roi (ou à la reine) avec les habitants de la ville. Des dizaines de milliers de personnes affluent alors vers la ville, que ce soit pour faire la fête en musique le long des canaux ou sur les concerts de rue, ou pour chiner dans les grandes braderies (lesfreemarkets) aux quatre coins de la ville et notamment auVondelpark.
Édition 2005 deSail Amsterdam.Gay Pride d'Amsterdam de 2015.
Parmi les autres événements majeurs, laStille Omgang, une procession catholique silencieuse se déroulant à la nuit tombée, un soir de mars. LeHolland Festival, consacré aux arts de la scène attire quant à lui chaque année des artistes du monde entier au mois de juin, tandis que lamarche des fiertés (Gay Pride) et son fameux défilé de bateaux sur les canaux de la capitale ont lieu au mois d'août[233]. LePrinsengrachtconcert, consacré à la musique classique se tient également pendant le mois d'août surPrinsengracht, de même que leUitmarkt, qui ouvre chaque année la nouvelle saison culturelle avec des concerts, des récitals, des pièces de théâtre[234]. Dans un autre registre, laCannabis cup récompense au mois de novembre les meilleures variétés de cannabis.Sail Amsterdam est un événement qui se déroule tous les cinq ans et rassemble les plus beaux voiliers du monde ; la dernière édition a lieu en 2015.
Amsterdam est également une ville très dynamique sur la scène de lamusique électronique. Chaque année, l'Amsterdam Dance Event (ADE), organisé au mois d'octobre attire plus de 200 000 visiteurs, dont 40 000 touristes. Il s'agit de l'un des plus grands festivals en clubs au monde, et tous les genres de musique électronique y sont représentés[235]. La ville accueille également la majorité des festivalstechnoAwakenings qui attirent chaque année des dizaines de milliers de visiteurs, à la fois dans des événements en plein air (àSpaarnwoude) ou en salle (auGashouder duWesterpark). Parmi les autres principaux festivals organisés dans la ville, se trouventDance Valley (le Premier ministreMark Rutte y va danser en 2011),Mystery Land,Lowlands (généralistes),Latin Village (house) et Dekmantel etWelcome To The Future (deep house ettechno). La ville est également l'une des premières villes néerlandaises à accueillir lamusique gabber, dérivée de la scène house, au début des années 1990[236] ; le premier festival du genre internationalement reconnu, leThunderdome, s'y déroule en 1992[237].
La porte Anietenkapel de l'université d'Amsterdam, fondée en 1632 en tant qu'Athenaeum Illustre.Libraires de l'université d'Amsterdam, sur le campus des sciences sociales.
Amsterdam compte deux universités généralistes : l'université d'Amsterdam (Universiteit van Amsterdam, institution laïque fondée en 1632) et l'université libre d'Amsterdam (Vrije Universiteit, institution d'origine protestante fondée en 1880). L'université d'Amsterdam est celle qui bénéficie du plus grand rayonnement international, ce qui lui vaut d'être classée au71e rang du classement mondial des universités publié par le quotidien britanniqueThe Times en 2012 et au81e en 2013[238],[239]. La ville comprend également d'autres établissements d'enseignement supérieur consacrés à l'art, comme leconservatoire d'Amsterdam et laGerrit Rietveld Academie. L'université des sciences appliquées d'Amsterdam (Hogeschool van Amsterdam) est une institution universitaire dite technique, tandis que l'Institut international d'histoire sociale est l'un des plus grands centres de documentation et de recherche en histoire sociale, en particulier sur l'histoire du mouvement ouvrier. Fondé au début duXVIIe siècle, leHortus Botanicus est l'un des plus anciens jardins botaniques au monde avec de nombreux spécimens rares et anciens, dont le plant de café à l'origine de l'ensemble de la culture du café en Europe centrale et en Amérique du Sud[240]. Enfin, la ville héberge également plusieurs facultés de politique et d'économie qui sont principalement à direction des étudiants étrangers.
Amsterdam dispose de cinq écoles secondaires privées (appeléesgymnasium), leVossiusgymnasium, leBarlaeusgymnasium, leSt. Ignatius Gymnasium,Het4e Gymnasium et leCygnus Gymnasium, où un programme classique inclut des cours de latin et degrec ancien. Bien que considéré par beaucoup comme un concept anachronique et élitiste jusqu'à très récemment encore, les gymnases ont récemment connu un regain d'intérêt conduisant à la création d'un quatrième, puis d'un cinquième lycée. La plupart des écoles secondaires d'Amsterdam proposent différents niveaux de scolarité au sein de la même école.
Quelques écoles primaires d'Amsterdam basent leur enseignement sur des méthodes pédagogiques particulières telles que laméthode Montessori. Le lycée le plus important basé sur cette pédagogie est leMontessori Lyceum. Les autres lycées sont majoritairement basés sur des confessions religieuses, principalement catholiques ou protestantes, mais également des écoles islamiques et hébraïques, notamment dans le sud et l'ouest d'Amsterdam.
Réseau de transports en commun (tramway et métro) amstellodamois.
La circulation en voiture dans le centre-ville est très fortement découragée via des initiatives de la municipalité, telles que des frais de stationnement élevés ou de nombreuses rues fermées à la circulation ou àsens unique[241],[242]. Afin d'encourager les automobilistes à laisser leur véhicule à l'entrée de la ville, la municipalité met en place un système destationnement incitatif composé de sept parcs relais regroupés sous l'appellationParkeren + Reizen (P+R). Ces derniers permettent aux automobilistes de bénéficier de frais de stationnement très accommodants à condition d'emprunter les transports en commun (tram, métro) pour se rendre au centre-ville. La municipalité favorise également les initiatives d'autopartage et decovoiturage. Les moyens de transport en commun et de transport alternatif sont ainsi largement favorisés à Amsterdam.
La ville d'Amsterdam possède deuxboulevards périphériques qui permettent de contourner la ville ou de traverser rapidement l'agglomération. Le périphérique extérieur de la ville est l'autoroute A10. D'une longueur de trente-deux kilomètres, il permet de relier les dix-huit voies urbaines principales — numérotées de S101 à S118 — aux grandsaxes autoroutiers du pays, et en particulier à l'A1 (qui dessert l'est desPays-Bas), l'A2 (qui rejointUtrecht,Bois-le-Duc,Eindhoven etMaastricht) et l'A4 qui dessert l'axe tracé entre Amsterdam,La Haye,Rotterdam et laBelgique. Le second périphérique de la ville est connu sous le nom de « Périphérique intérieur » (Amsterdamse binnenring) ou S100, et est constitué d'un ensemble de trois quais qui délimitent l'arrondissement deCentrum le long duSingelgracht, leNassaukade, leStadhouderskade et leMauritskade.
Initialement, lorsque les autoroutes sont imaginées en 1932, l'objectif est de faire d'Amsterdam le nœud central du réseau routier néerlandais, duquel partiraient les autoroutes A1 à A8[243]. Cependant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et le changement de priorités ont fait que seules les autoroutesA1,A2 etA4 débutent dans la ville. La construction de l'autoroute A3 vers Rotterdam est annulée en 1970 afin de conserver leGroene Hart au cœur duRandstad. L'autorouteA8, en direction du nord versZaandam, et le périphérique d'Amsterdam (A10), sont inaugurés respectivement en 1968 et 1974[244]. Outre l'A1, l'A2, l'A4 et l'A8, deux autoroutes permettent de désengorger le trafic en direction de laFrise, au nord-est du pays, via la province duFlevoland (par l'A6) ou laHollande-Septentrionale (par l'A7).
Lestramways constituent un moyen de transport privilégié dans le centre d'Amsterdam.Entrée de la stationVijzelgracht dumétro d'Amsterdam, sur laVijzelstraat.
Le réseau de transports publics de la ville, géré par laGVB (Gemeentelijk Vervoerbedrijf), est très développé, combinant plusieurs modes de transport, à la fois ferroviaires (tramway etmétro), routier (bus) ainsi que maritime et fluvial (ferries). Dans le centre, les tramways et les bus concentrent l'essentiel du trafic de passagers, tandis que les métros desservent les zones périphériques et les communes au sud (Amstelveen etDiemen). Les liaisons en ferry, gratuites, permettent de traverser l'IJ et de relierNoord et les communes alentour au reste de la ville. Des bus régionaux et certains bus de banlieue sont, quant à eux, exploités parConnexxion etArriva ; ils desservent entre autres l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. En 2013, la GVB organise le transport d'environ 211 millions de passagers[245]. Chaque jour, 740 000 empruntent ses cinquante-six lignes de bus, quatorze lignes de tram, cinq lignes de métro et cinq liaisons maritimes gratuites[246].
La construction du réseau de métro, dont la première ligne est mise en service en 1977, est émaillée de plusieurs incidents et contestations de la part des habitants. Dans les années 1970, de nombreux bâtiments construits sur et autour duNieuwmarkt sont détruits pour laisser place au projet de construction du métro (ainsi que d'une voie express), qui doit traverser le quartier. Le projet provoque des désordres majeurs (connus sous le nom deNieuwmarktrellen) en 1975, ce qui conduit à l'abandon du projet de voie rapide. Lemétro est cependant construit etNieuwmarkt en constitue aujourd'hui l'une des stations. Plus récemment, le projet de construction de laNoord/Zuidlijn (« Ligne Nord/Sud »), destinée à améliorer significativement les conditions de circulation dans le centre-ville et vers le nord, est marqué par des incidents majeurs (effondrement de bâtiments sur laVijzelstraat, stations plus chères que prévu, inondations) qui repoussent de six ans sa date d'inauguration, de 2011 à 2017. De même, le coût total du projet pour la ville fait plus que tripler, passant de trois-cents millions d'euros dans le plan initial à plus de neuf-cents[247],[248]. Le coût total de la ligne, inaugurée en 2018, initialement estimé à 1,46 milliard d'euros, dépasse finalement les 3,1 milliards.
La carte à puceOV-chipkaart, lancée en 2005 et valable à la fois sur le réseau ferroviaire desNederlandse Spoorwegen et sur les réseaux de transport en commun de plusieurs villes des Pays-Bas, est utilisable dans l'ensemble des transports en commun de la ville. Le bureau de la GVB, situé en face de la gare centrale, distribue gratuitement une carte du réseau de transport public.
Vélos stationnés sur laplace de la Bourse, près duDamrak.Cyclistes dans le centre-ville d'Amsterdam.
38% des déplacements se font en cycle.Plus d'un million de cyclistes circulent quotidiennement sur le réseau cyclable de la ville[249].
Levélo est le moyen de locomotion le plus populaire et le plus utilisé à Amsterdam. La ville offre ainsi de nombreuses infrastructures visant à faciliter les déplacements à bicyclette, telles que des couloirs spéciaux sur la majorité des rues, mais aussi une signalisation spécifique, permettant aux vélos (et plus généralement auxdeux-roues) d'emprunter des voies à sens unique dans de nombreux endroits de la ville. La ville dispose en outre d'importantes infrastructures de garage, incluant d'immenses parkings surveillés dans certaines gares (fietsenstallingen), mais aussi des bateaux spécialement mis en place pour accueillir des vélos. D'aprèsI Amsterdam, au total, Amsterdam possède plus de quatre-cents kilomètres de pistes cyclables[250]. L'absence de relief favorise également l'usage de la bicyclette. Toutes les couches sociales utilisent ce moyen de transport, qui représente près de 38 % des voyages journaliers.
Selon une estimation de la municipalité datant de 2012, la ville compte 881 000 vélos[251],[252]. Selon cette même étude, environ 70 % des résidents trouvent que le vélo est un moyen de locomotion agréable pour s'y déplacer. Parmi les 30 % restants, seuls 11 % n'y prennent aucun plaisir, tandis que 19 % sont neutres[251]. Parmi les principales raisons invoquées par les personnes enthousiastes à l'idée d'utiliser leur vélo, on retrouve en tête la facilité d'utilisation et la rapidité (50 %), suivies du fait qu'il permet de profiter de l'environnement urbain (19 %) et qu'il constitue un moyen de transport sain et bon pour la santé (17 %). La qualité des infrastructures et la gratuité n'arrivent qu'au quatrième et au cinquième rang (9 % et 6 % respectivement)[251]. Parmi les principaux points négatifs, l'étude cite le comportement asocial de certains usagers, la sécurité, ainsi que la gêne occasionnée par lesscooters, également autorisés à circuler sur les voies réservées au vélo. En outre, les résidents de la ville mentionnent également la difficulté qu'ils rencontrent parfois pour garer leur vélo, en particulier aux abords de lagare centrale d'Amsterdam[251]. Au cours de l'année 2012, 65 000 deux-roues sont enlevés par la municipalité et conduits vers le dépôt du Westelijk Havengebied. À titre de comparaison, ce chiffre est de 54 000 en 2011 et 34 000 en 2010[253]. Cette augmentation reflète le manque d'espaces de parking dans la ville, ce qui incite de plus en plus les gens à garer leur vélo dans des endroits non autorisés.
La surabondance de vélos dans la ville a également des répercussions négatives. Le vol et le trafic de vélos restent ainsi des problèmes endémiques, même si la tendance est à la baisse. En 2008, environ 50 000 vols de vélos sont enregistrés contre 80 000 en 2001[254]. Selon les chiffres 2012, un peu plus de 10 000 plaintes pour vols de vélos, scooters ou mobylettes ont été déposées[95].
Amsterdam et ses environs sont sillonnés par plus de cent-cinquante canaux, créant ainsi près de quatre-vingt-dix mini-îles reliées par un réseau d'un millier de ponts. Pendant de nombreux siècles, ces canaux et voies d'eau sont utilisés comme principales voies de transport à Amsterdam, notamment pour le transport d'eau, de charbon, de nourriture ou d'épices. Aujourd'hui, ces canaux ne sont adaptés qu'aux petitespéniches, aux bateaux deplaisance et auxbateaux-mouches. Ils restent toutefois toujours utilisés par la société de messagerieDHL, dont le bateau livre des colis à travers la ville.
Trois ferries transportent gratuitement les piétons et les cyclistes sur l'IJ, entre la gare centrale d'Amsterdam et Amsterdam-Noord. Deux autres ferries payants permettent de parcourir l'IJ d'est en ouest, le long du port. Il est également possible d'utiliser des bateaux-taxis et des navettes fluviales, de louer des bateaux électriques ou encore d'effectuer une croisière fluviale sur les canaux de la ville. En sus de cela, leFloating Dutchman, un bus également capable de naviguer sur l'eau, fait un circuit touristique dans le centre-ville.
La principale gare de la ville, pour ce qui est de la fréquentation et de la quantité de trains, est lagare centrale d'Amsterdam, œuvre deCuypers (1889)[255], qui dessert à la fois le reste du pays (Intercity etSprinter) et les liaisons internationales (Thalys,Eurostar,DB,SNCB,Nightjet). La gare centrale est la deuxième la plus fréquentée du pays aprèscelle d'Utrecht, avec 165 000 passagers qui y transitent chaque jour[256]. Lagare de l'aéroport Schiphol constitue également un nœud ferroviaire important où se côtoient lignes locales et internationales (liaison d'Amsterdam-Central à Amsterdam-Zuid,Thalys,Eurostar,SNCB). La ligne d'Amsterdam-Central à Schiphol est ainsi la ligne de train la plus fréquentée du pays avec 5,6 millions de voyageurs par an[256]. En outre, Amsterdam-Central est située sur les deux autres lignes les plus fréquentées du pays (Utrecht-Central à Amsterdam-Central et Haarlem à Amsterdam-Central)[256].
L'aéroport de Schiphol, situé au sud-ouest de la ville dans la commune deHaarlemmermeer, est relié par voie ferroviaire au reste de la ville, joignable en quinze minutes à partir de la gare centrale. En 2019, plus de 71 millions de passagers y transitent (en augmentation de 0,9 % par rapport à 2018), ce qui le classe quatorzième aéroport du monde et à la troisième place en Europe, aprèsLondres-Heathrow (80,8 millions de passagers) etParis-Charles-de-Gaulle (76,1 millions de passagers). La flotte de laKLM, lacompagnie aérienne porte-drapeau, dont les avions volent vers cent-trente-trois destinations dans soixante-neuf pays différents (2012)[257], est basée à l'aéroport de Schiphol.
L'action de nombreuses œuvres littéraires renommées se déroule totalement ou partiellement à Amsterdam. L'une des plus universellement reconnues estLe Journal d'Anne Frank, livre composé dujournal intime tenu parAnne Frank, une jeunejuive allemande exilée aux Pays-Bas, lorsqu'elle se cache au-dessus d'un magasin situé près deWesterkerk, pendant vingt-cinq mois, avec sa famille et quatre amis, au cours de l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie. Dans le romanLa Chute d'Albert Camus (1956), l'histoire du principal protagoniste, Jean-Baptiste Clamence, se déroule à Amsterdam, où l'on apprend qu'il s'est exilé.
L'écrivain néerlandaisCees Nooteboom choisit également Amsterdam comme décor de son romanRituels, paru en 1983 et qui raconte l'histoire de deux amis dont l'un a la fâcheuse tendance à violer la loi, tandis que l'autre s'y plie avec discipline[259]. La ville est également le théâtre du romanDe hoogste tijd deHarry Mulisch, paru en 1985, et qui brosse un portrait détaillé de la ville moderne en racontant l'histoire de l'acteur néerlandais classique Pierre de Vries[259]. DansSur l'eau, paru en 1998,H. M. van den Brink raconte l'histoire de deux rameurs d'un club nautique de l'Amstel, Anton et David qui est juif ; ces derniers voient alors leur destin basculer au moment de l'invasion allemande[259].
DansLe Ministère de la Douleur, sorti en 2005,Dubravka Ugrešić dépeint les conditions de vie difficiles des immigrés d'Europe de l'Est dans l'un des quartiers pauvres d'Amsterdam, la ville ayant toujours constitué un centre d'accueil pour les réfugiés[259].
Amsterdam sert de décor à de nombreux films et séries télévisées, à la fois néerlandais et internationaux. Parmi les films néerlandais qui mettent en scène la ville est notamment connu à l'étrangerLe Choix du destin (Soldaat van Oranje en néerlandais), réalisé parPaul Verhoeven et sorti en 1977. Le film, dans lequel joue entre autresRutger Hauer, raconte l'histoire de six étudiants de l'université de Leyde, à l'approche de laSeconde Guerre mondiale. Insouciants au début du film, la guerre va changer leur vie ; alors que certains vont choisir la rébellion et résister à l'occupant, d'autres vont opter pour la collaboration.Ciske le Filou, sorti en 1984 raconte l'histoire de Ciske, un enfant de onze ans vivant dans un quartier pauvre d'Amsterdam dans les années 1930. Le film est inspiré d'un roman pour enfants ; l'acteurDanny de Munk y interprète une chanson, « Je me sens tellement seul »[Note 5], devenue un morceau classique pour la ville d'Amsterdam[260]. Toujours dans les années 1980, le filmL'Assaut, adaptation cinématographique du romanDe Aanslag deHarry Mulisch, raconte l'histoire d'Anton Steenwijk qui essaie de comprendre les circonstances de la mort de sa famille dans une attaque allemande au cours de laSeconde Guerre mondiale. Bien que l'action se déroule principalement àHaarlem, le film, oscarisé en 1987, constitue une référence du cinéma néerlandais. DansAmsterdamned, réalisé parDick Maas et sorti en 1988, un dangereux plongeur sévit dans la ville, tuant sauvagement ses victimes à coups de couteau cranté. Le tueur utilise ainsi les canaux de la ville pour commettre ses crimes.
Amsterdam est également apparue dans plusieurs grosses productions hollywoodiennes et internationales. DansLes diamants sont éternels, sorti en 1971,James Bond, interprété parSean Connery, se rend dans la capitale néerlandaise pour y rencontrer Tiffany Case ; le film met principalement en scène les canaux de la ville, en particulier leMagere Brug. Deux ans plus tard, dansTurkish Délices, la ville est le théâtre principal de la relation passionnée et tumultueuse d'Éric, sculpteur bohème, avec Olga, issue d'une famille conservatrice. Le film met ainsi en scène de nombreuses parties de la ville, comme laplace du Dam et leDamrak, leRokin, l'Oudezijds Voorburgwal et leVondelpark[261]. Dans le filmPulp Fiction deQuentin Tarantino, Vincent Vega (interprété parJohn Travolta) revient àLos Angeles après avoir passé trois ans à Amsterdam. La scène d'ouverture du filmOcean's Twelve, réalisé parSteven Soderbergh, montre l'équipe de Daniel Ocean en train d'organiser uncasse à Amsterdam. Pour ce faire, les bandits vont jusqu'à faire descendre une maison de plusieurs centimètres en affaissant les pilotis sur lesquels elle est construite. La comédie américaine de 2005Gigolo malgré lui se déroule à Amsterdam et montre les méfaits de la consommation de cannabis et laprostitution, mais aborde également la thématique duracisme.
Plus récemment, quelques scènes deNos étoiles contraires (2014), film racontant l'histoire de deux adolescents atteints par le cancer, se déroulent à Amsterdam. DansHitman and Bodyguard (2017), une course-poursuite prend place à Amsterdam, notamment devant leRijksmuseum ; d'autres scènes du film sont tournées àLa Haye, mettant en vue laCour pénale internationale (CPI).
Amsterdam, interprétée parJacques Brel, est l'une des chansons francophones consacrées à la ville les plus illustres. Le titre a souvent été repris, comme par le groupeOi! orléanaisKomintern Sect, et notamment en anglais parScott Walker,David Bowie etJohn Cale. Il a également été repris et modifié par le groupeParabellum, qui en a fait une chanson contre l'usage des drogues. D'autres artistes francophones ont également chanté la « Venise du Nord » (surnom également donné à la ville deBruges enBelgique), on peut ainsi citerGuy Béart (À Amsterdam),Maxime Le Forestier (Petit Nuage sur Amsterdam),Les Innocents (Entre Amos et Amsterdam),Graziella de Michele (Vision d'Amsterdam),Billy Ze Kick (Bons Baisers d'Amsterdam) ou encoreOxmo Puccino (Sur la Route d'Amsterdam). Plus récemment, le groupe de rapOctobre Rouge a également rendu hommage à la ville et plus particulièrement à son fameux quartier rouge dans le titreWeek end a Meda.
Dans un registre international, plusieurs chansons baptiséesAmsterdam ont été interprétées par des artistes comme la chanteuse néerlandaiseMaggie MacNeal, ou les groupesColdplay,Van Halen,Peter Bjorn and John ou encoreMando Diao. Les chansons « Aan de Amsterdamse grachten » (« Aux canaux d'Amsterdam ») dePieter Goemans ou encore « Tulips from Amsterdam » du chanteur britanniqueMax Bygraves sont également devenues des classiques populaires.
Georges Libri-Bagnano (1780-1836), homme de lettres et de presse controversé, décédé à Amsterdam
Agneta Matthes (1847–1909), gérante de l'Agnetaparks, un ensemble d'habitations ouvrières pionnier pour son époque, permettant le logement décent des ouvriers de la fabrique de levure de Delft et de leurs familles.
↑Louis Deroy, Marianne Mulon,Dictionnaire des noms de lieux, collection Les Usuels, éditions des dictionnaires "Le Robert, 1992, in octo, 532 pages. Entrée "Amsterdam".
↑Alexandre Ferrier de Tourettes,Description historique et topographique d'Amsterdam et de ses environs, avec une notice particulière sur les villes de Harlem et Utrecht. 1837.Lire en ligne.
↑ab etcPaulBairoch, JeanBatou et PierreChèvre,La Population des villes Européennes. Banque de données et analyse sommaire des résultats, Genève,Droz,(OCLC19650044),p. 53.
La version du 23 juillet 2014 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.