Lesampakines sont une classe de composés connus pour augmenter la capacité d'attention et de vigilance et pour faciliter l'apprentissage et la mémoire. Les ampakines tirent leur nom desrécepteurs AMPAglutamatergiques avec lesquels elles interagissent fortement. Les récepteurs AMPA tirent eux-mêmes leur nom de l'acronymeAMPA, du nom anglais de l'acide 2-amino-3-(5-méthyl-3-hydroxy-1,2-oxazol-4-yl)propanoïque (2-Amino-3-(5-Methyl-3-oxo-1,2-oxazol-4-yl)PropanoicAcid), qui se lie sélectivement à eux.
Les ampakines ont été étudiées par laDARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) américaine pour une utilisation potentielle chez les militaires[1].
Contrairement aux premiers stimulants connus (comme lacaféine, leméthylphénidate (Ritalin), et lesamphétamines), les ampakines ne semblent pas avoir d'effets secondaires désagréables tels que l'insomnie.
Elles sont actuellement à l'étude comme traitement potentiel d'une série de pathologies impliquant un handicap mental et des troubles comme lamaladie d'Alzheimer[2], lamaladie de Parkinson[réf. souhaitée], laschizophrénie[3], ladépression réfractaire au traitement (DRT) ou des troubles neurologiques tels que letrouble du déficit de l'attention (TDA), entre autres.
On a montré que les ampakines avaient un mode d'action qui les faisait appartenir à la classe bien connue desnootropiques[4], des médicaments de la classe desracétams tels que lepiracétam, l'aniracétam (en), l'oxiracétam et lepramiracétam (en), cependant ces médicaments ont de multiples modes d'action et ne produisent qu'une faible activation des récepteurs AMPA, et leur activité ampakinique est masquée par leurs autres effets nootropiques. Développées très récemment, les ampakines sont beaucoup plus puissantes et sélectives sur les récepteurs AMPA, et si aucun de ces nouveaux composés n'est encore apparu sur le marché, un composé, leCX717, était au stade des essais cliniques de phaseII en 2008.
On a développé jusqu'à maintenant quatre classes structurelles d'ampakines[5] :
Le premier composé chez lequel on a montré qu'il modulait l'activité des récepteurs AMPA est l'aniracétam. Plusieurs autres médicaments de la même famille ont montré avoir des effets ampakiniques, mais si le fait a bien été établi pour certains composés tels que l'aniracétam et le pramiracétam, on ne sait pas si tous les produits de cette famille ont de tels effets, les racétams semblant avoir de multiples modes d'action.
Depuis la découverte du mode d'action ampakinique par lequel les racétams produisent leurs effets nootropiques, une large gamme de médicaments plus sélectifs a été développée par Cortex Pharmaceuticals, qui détient les brevets couvrant la plupart des usages médicaux de cette classe de médicaments. Les principaux composés sortis de ce programme sont le CX-516 (Ampalex), leCX-546, le CX-614, le CX-691 (Farampator) et leCX-717.
Plusieurs autres composés tels que le CX-701, le CX-1739, le CX-1763 et le CX-1837 ont également été annoncés comme étant en cours d'étude, et si peu d'informations ont encore été publiées à leur sujet, le CX-1739 est à ce jour considéré comme le composé le plus puissant de cette catégorie. Il aurait une puissance cinq fois supérieure à celle duCX-717.
D'autres composés à activité ampakinique tels que l'IDRA-21 et Eli Lilly LY-503,430 ont été développés par d'autres sociétés pharmaceutiques, mais ils ne sont à l'heure actuelle utilisés qu'au stade de la recherche animale, et Cortex est la seule société à développer des médicaments à activité ampakinique utilisables pour l'homme, en partenariat avec la société pharmaceutiqueSchering-Plough.
Leur action semble due à une facilitation de la transmission du neurotransmetteur au niveau des synapses corticales qui utilisent le glutamate comme agent de transmission[6]. Elles pourraient ensuite favoriser laplasticité synaptique, ce qui pourrait améliorer les performances cognitives.
Les ampakines se lient à un type particulier de récepteurs allostériques situés dans le cerveau, les récepteurs à glutamate de type AMPA. Ils stimulent l'activité du glutamate, un neurotransmetteur, ce qui facilite l'encodage de la mémoire et l'apprentissage. En outre, certains membres de la famille des ampakines peuvent aussi augmenter les niveaux de facteurs trophiques tels que lefacteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF).
On leur connaît en général peu d'effets secondaires, mais une ampakine appelée farampator (CX-691) a des effets secondaires incluant maux de tête, somnolence, nausées et altération de la mémoire de fixation[7].
On les a proposés comme traitement dans lesyndrome de Rett, après des tests favorables sur un modèle animal.