Sagrande épouse royale estTiyi, fille deYouya (Prophète deMin) etTouya (ou Tyouyou). Il l’associe étroitement au pouvoir et à la fin de sa vie, alors qu'il est très malade, la reine va l'aider énormément dans la gestion de l'État. Il épouse aussi, en l’an 10 de son règne,Giloukhepa (ou Gilu-Hepa), la fille de l’empereur duMittaniShuttarna II[5]. Il épouse ensuite la sœur du roi deBabylone[6],Tarhoundaradou, la fille du roi d’Arzawa[6],Tadukhipa (ou Taduhepa), la fille deTushratta, nouveau roi du Mitanni autour de l’an 36 de son règne[7],[6], une fille deKadashman-Enlil Ier, roi de Babylone[6], une fille du dirigeant d’Ammia (en Syrie moderne)[6] et enfin ses deux fillesIset etSatamon[note 3].
Tiyi lui donne sept enfants : le futurAmenhotepIV, Satamon, Iset,Henouttaneb, Nebetâh, Baketaton et Thoutmôsis dont l’existence est incertaine[8]. Certains égyptologues pensent queSmenkhkarê (futur pharaon) pourrait être un fils qu'Amenhotep III aurait eu avecSatamon[9].
Amenhotep III mène l’Égypte à l’apogée de sa puissance tout en évitant les guerres. Durant son long règne, une seule expédition militaire est attestée enNubie en l’an 5 de son règne, pour réprimer une révolte.
L’Égypte, grâce à l’or nubien, est alors la première puissance financière du monde[13]. On assiste à un développement des grandes villes en Égypte, surtout celles qui sont résidences royales (Thèbes,Memphis).
Il entreprend de nombreux chantiers depuis la Nubie jusqu'au nord du pays. Il agrandit considérablement le complexe deKarnak en y faisant construire letemple de Louxor par son architecteAmenhotep, fils de Hapou (qui, à l'instar d'Imhotep, l'architecte deDjéser, sera divinisé à titre posthume). L'élégance des formes architecturales et des proportions culmine alors (colonnes florales fasciculées àLouxor notamment).
Quand en l'an 2 de son règne (1406 av. J.-C.), il prend pour épouseTiyi, qui devient lagrande épouse royale, il commande une série de grands scarabées dont le verso relate l'événement et que l'on retrouvera disséminés dans tout l'empire.
On note sous son règne un raffinement des formes de l'art officiel (statuaire, relief, peinture). On considère parfois qu'Amenhotep III est l'un des initiateurs de l'art amarnien, développé par son successeur.
La fin de son règne marquée par sa maladie, connaît une dégradation sévère de la situation internationale. Les princesmittaniens deSyrie, alliés de l'Égypte, sont attaqués par une nouvelle puissance venue duHatti, en la personne de l'empereur desHittites,Soupilouliouma. Amenhotep n'intervient pas pour venir à leur secours, malgré les appels des princes. L’Égypte, au contraire, signe un traité avec le Hatti. Le prince deQadesh et le roi d'Amourrou (Liban) intriguent alors pour former une coalition de petits États : là encore, Amenhotep laisse faire. Ces négligences vont laisser à son fils un empire où le désordre s'est installé.
Il nous est parvenu une multitude de représentations du roi, de types différentes (statues, figurines, reliefs, peintures...) et de matières différentes (calcaire,quartzite,granit...).
Sa tombe (WV22) est située dans lavallée des Singes, unouadi secondaire de lavallée des Rois. Elle fut découverte en 1898, dès les premières explorations de la vallée. Le tombeau, vidé de ses trésors dès l'Antiquité, a beaucoup souffert des nombreuses visites et du temps. Certaines de ses peintures murales ont été partiellement prélevées, dont certaines sont aujourd'hui exposées au musée du Louvre. Peu d'objets ont échappé au pillage, en dehors de quelquesouchebtis exposés dans différents musées du monde.
Dans l'Égypte antique, la « titulature royale » est l'ensemble des noms officiels par lesquels un pharaon est désigné dans les textes légaux et les grandes inscriptionsdédicatoires.
↑Il a environ dix ans lors de son accession au trône.
↑Selon Malek, Arnold, Shaw, Grimal, Krauss, Murnane. Autres avis de spécialistes : -1410 à -1372 (Redford), -1403 à -1366 (Parker), -1402 à -1364 (Hornung), -1392 à -1354 (von Beckerath), -1398 à -1348 (Dodson), -1386 à -1350 (Wente), -1386 à -1349 (Kitchen), -1384 à -1346 (Aldred), -1379 à -1340 (Helck).
↑S'il épouse plusieurs filles de souverains étrangers, en revanche, il ne donne aucune de ses princesses à ces souverains, comme aurait dû prévaloir le principe de réciprocité.
Marc Gabolde,D'Akhenaton à Toutânkhamon, Lyon, Université Lumière-Lyon 2, Institut d'Archéologie et d'Histoire de l'Antiquité, Lyon,, 435 p.(ISBN2-911971-02-7).