Amen est à l'origine unadjectif verbal utilisé dans laTorah, qui signifie « sincère et vrai » (amanah)[1]. Il se rattache au verbe hébreuamn qui possède plusieurs significations telles que « être fidèle », « être établi » ou « croire »[2]. Cette racine a donné les noms de « foi » (emouna), « confiance » (emana) et l'adverbe « assurément »amna[3]. Sa traduction est « que cela soit vrai, se vérifie », « ainsi soit-il ».
Dans la Bible hébraïque,Amen est utilisé après uneprière, un ordre ou unebénédiction[4]. C'est une réponse pour marquer l'accord à ce qui vient d'être dit. Il s'agit généralement de la réponse d'une assemblée, souvent dans un contexteliturgique[2]. Dans laTorah,amen ponctueNombres 5:22 et les douze malédictions deDeutéronome 27:15-26[5]. Dans un cas, il est utilisé comme un nomאלֹהֵי אָמֵן (ēlohê āmēn) soit « dieu de vérité » (Ésaïe 65,16). Plusieurs usages d’Amen sont faits : unamen en réponse aux paroles d'un autre interlocuteur, par exemple1 Rois 1:36 ouApocalypse 22:20 ; unamen sans changement d'interlocuteur, comme dans leLivre des Psaumes et dans lesdoxologies des Épîtres du Nouveau Testament ; unamen comme formule de conclusion comme dans lelivre de Tobie, leTroisième et leQuatrième livre des Maccabées[4],[2].
Dans la Bible grecque de laSeptante, le motamen est rendu de différentes manières. Le plus souvent, il est traduit par « ainsi soit-il »γένοιτο (genoito)[N 1]. Dans quelques cas, il n'est pas traduit mais simplement translittéréἀμήν (amēn)[N 2]. Dans laVulgate, traductionlatine de la Bible,amen est traduit par « en vérité ».
Dans leNouveau Testament, l'usage du mot amen est généralement le même que dans la Bible hébraïque. Il intervient à la fin des prières et desdoxologies (sauf dans l'Apocalypse 3,14). LesÉvangiles font par contre un usage particulier du terme. Les paroles deJésus utilisentamen en préambule (« amen je vous le dis »). Cet usage particulier résulte peut-être d'une influence de l'araméen[2].
Dans laliturgie juive traditionnelle et moderne, « Amen » est employé par la congrégation pour affirmer et souscrire aux mots prononcés auparavant dans la prière. Il est enseigné que leJuif qui dit « Amen » lors d'une prière publique dite par un autre Juif, c'est comme s'il avait lui-même prié, pour autant que sonamen ne soit ni trop pressé (amen 'hatoufa, prononcé avant la fin de la prière), ni orphelin (amen yatom, prononcé trop longtemps après la conclusion de celle-ci)[7]. En revanche, le Juif ne doit pas dire « Amen » à la fin d'une prière que quelqu'un fait pour lui-même. Il existe d'autres règles encore[8].
Le motAmen est quelquefois précédé devè'Imrou (judéo-araméen :ואמרו « et disons »), souvent dans la prière duKaddish. Il signale de la sorte à la congrégation de répondre ensembleAmen.
Le terme a été traduit par legrecgenoito (« ainsi soit-il ») dans laSeptante et par le latinfiat dans laVulgate. Dans l'Ancien Testament, la formule appuie les sermons, les bénédictions ou malédictions. Dans les Évangiles, elle est rendue par « en vérité »[9]. Amen a été adopté par leschrétiens comme la conclusion des prières.
Le mot se prononce « Âmîne » (آمين) enarabe (avec una et uni longs). Il se rattache à laracine '-M-N qui donne l'idée de confiance et la forme verbale'amana (« croire »), laquelle produit aussi lenom verbalimân (« foi ») ; le participe actif donnemou'min (« croyant »)[10]. Le prénom arabeAmine (« fidèle, honnête, sûr ») vient lui aussi de cette racine[10].
Il est prononcé usuellement à la fin de la récitation de lapremière sourate (prologue) duCoran ou après unedu'a par lessunnites. Cet ajout est rejeté dans le mondechiite, car il invalide la prière (Al-Tūsī)[11].