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Amazone (fleuve)

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Pour les articles homonymes, voirAmazone.

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avec l'Amazonie, ni avec laforêt amazonienne.

Amazone
Marañón, Apurímac, Ene, Tambo, Ucayali, Amazonas, Solimões
Illustration
Vue satellite de l'embouchure de l'Amazone.
Carte.
Carte du bassin de l'Amazone, avec le fleuve surligné.
Caractéristiques
Longueur3 700km
Réseau de drainage entre 6 259 et 6 992
km, voire 7 025 km[a]
Bassin6 112 000 km2
Bassin collecteurbassin amazonien
Débit moyen209 000 m3/s (embouchure)
Nombre de Strahler12[1]
Régimepluvialtropical
Cours
SourceConfluence durío Marañón et durío Ucayali
· LocalisationNauta (en)
· Altitude3 318 m
· Coordonnées4° 26′ 32″ S, 73° 27′ 00″ O
EmbouchureOcéan Atlantique
· LocalisationMacapá
· Altitudem
· Coordonnées0° 42′ 28″ N, 50° 05′ 22″ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive gaucheMarañón,Napo,Putumayo,Caquetá,Negro
· Rive droiteUcayali,Juruá,Purus,Madeira,Tapajós,Xingu
Pays traversésDrapeau du PérouPérou,Drapeau de la ColombieColombie,Drapeau du BrésilBrésil
Principales localitésIquitos,Leticia,Tabatinga,Coari,Manaus,Santarém,Macapá
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Carte
Tracé du cours d'eau et de ses principaux affluents.[2]

L'Amazone (enespagnol :Río Amazonas, enportugais :Rio Solimões en amont deManaus etRio Amazonas après larencontre des Eaux[3]) est un fleuve d'Amérique du Sud. C'est le plus puissantfleuve du monde : son débit moyen estimé à l'estuaire — de 209 000 m3/s pour la période 1973-1990[4] — est de loin le plus élevé de tous les fleuves de la planète et il équivaut au volume cumulé des six fleuves qui le suivent immédiatement dans l'ordre des débits. À elle seule[b], l'Amazone représente d'ailleurs environ un cinquième du débit fluvial du monde entier[5].

Avec ses 7 025 km[6] (dans sa branche Apurímac-Ucayali[7]), c'est le plus long fleuve de laTerre devant leNil[a]. À partir de la confluence durío Marañón avec lerío Ucayali, l'Amazone coule sur environ 3 700 km jusqu'à son embouchure.

L'Amazone est aussi le plus grand fleuve par l'immensité de sonbassin. Il draine une surface de 6 112 000 km2 (sans lerio Tocantins) soit 40 % de l'Amérique du Sud et l'équivalent d'une fois et demie la surface de l'Union européenne (leCongo, deuxième fleuve pour la superficie de son bassin, ne draine que3,8 millions dekm2). Le bassin de l'Amazone s'étend des latitudes 5° nord jusqu’à 20° sud. Le fleuve prend sa source dans lacordillère des Andes, traverse lePérou, laColombie et leBrésil, et se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'équateur, après un estuaire long de plus de 800 km.

Son réseau hydrographique compte plus de 1 000 cours d'eau. L'Amazone est à l'origine de 18 % du volume total d'eau douce déversée dans les océans du monde. Ses deux principaux affluents, lerio Madeira et lerio Negro font eux-mêmes partie des10 plus importants cours d'eau du monde par leurs débits (32 000 et 29 300 m3/s)[12], et le troisième lerío Caquetá (18 600 m3/s) rivalise avec leMississippi.

Dans son cours inférieur, la largeur du lit habituel de l'Amazone (qui, même hors des périodes de crue, atteint une moyenne de 10 km et plus en aval deManaus[13]) est telle que l'on ne voit la rive opposée que par temps clair, ce qui, étant donné le niveau de l'hygrométrie des régions traversées, est relativement rare. C'est probablement pourquoi les populations autochtones de ces rives ont surnommé l'Amazoneel río mar (« le fleuve mer ») et mêmeel río océano (« le fleuve océan »). On en trouve témoignage dans le poème épiqueLos Reinos Dorados (« Les Royaumes d'Or ») (2007), deHomero Carvalho Oliva (né en 1957), qualifié d'« épopée postmoderne bolivienne » par Christina Ramalho professeure à l'université fédérale de Sergipe au Brésil, en lien avec les mythes indigènes (surtoutGuaranis) de la « Mère de l'Eau » et de la « Terre sans Mal »[14].

La démesure de l'Amazone s'apprécie aussi en constatant qu'aucun pont ni barrage ne le franchit sur des milliers de kilomètres (la traversée se fait en bac ou ferry), et qu'il faut remonter très haut sur ses deux formateurs lesrío Marañón etrío Ucayali pour trouver de tels aménagements. Tout s'y oppose : la largeur du fleuve, sa profondeur, sa puissance, la multitude d'îles et de bras fluviaux, les berges inondées plusieurs mois par an et remodelées à chaque crue. La technique d'aujourd'hui ne permet pas de s'affranchir de telles difficultés. C'est pourquoi les actuels projets de barrages ne concernent que les affluents (rio Madeira,rio Xingu)[15]. S'ils se concrétisent, ils prendront néanmoins place parmi les plus grandes réalisations hydrauliques au monde.

Le fleuve est navigable pour lesbateaux à vapeur jusqu'àIquitos, à 3 700 km de la mer, et pour les plus petits vaisseaux, sur encore 780 km jusqu'à Achual Tipishca. Au-delà, les petits bateaux franchissent fréquemment le défilé duPongo de Manseriche sur le río Marañón.

Hydronyme

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Avant la conquête de l’Amérique du Sud, leRío de las Amazonas n’avait pas de nom général ; à la place les différentes tribus indigènes avaient des noms qui désignaient chacune des sections qu’ils occupaient, telsParanaguaza,Guyerma,Solimões et d’autres.

Vicente Yáñez Pinzón, qui fut le premier explorateur du fleuve, l’appela le fleuveRío Santa Maria de la Mar Dulce, du fait de l’absence desalinité en mer au niveau de sonembouchure. Ce fut rapidement abrégé enMar Dulce, puis enfin pour quelques années, après 1502, il fut connu sous le nomRío Grande.

Les compagnons de Pinzón appelèrent le fleuveEl Río Marañón. Le motMarañón a, pour certains, des origines indigènes. Cette idée fut développée pour la première fois dans une lettre dePierre Martyr d'Anghiera adressée àLope Hurtado de Mendoza en 1513. Cependant, ce mot peut aussi dériver de l’espagnolmaraña — qui signifie un enchevêtrement, une pagaïe — il représenterait ainsi les difficultés rencontrées par les premiers explorateurs lors de la navigation non seulement de l’embouchure du fleuve mais aussi des multiples canaux et des rives découpées qui forment l’actuel État brésilien duMaranhão.

Selon l'explication traditionnelle mais peut-être légendaire, c'estFrancisco de Orellana qui lui donna le nom d'Amazone pour la simple raison que pendant son voyage sur le fleuve, il fut attaqué le par une tribu de femmes guerrières, établissant une analogie avec lesAmazones[16]. Cettehydronymie est cependant controversée. Il est possible que Francisco de Orellana ait imité un terme indigène, à cause de sonassonance, puisqu'une des étymologies d'Amazone fait remonter ce terme àamassona qui signifie dans leslangues tupi « destructeur de bateau », en référence auxmascarets qui créent des vagues dévastatrices en amont pendant les grandes marées de printemps[17].

Le nomrío Marañón a toutefois été conservé au Pérou pour désigner la partie du fleuve située en amont du confluent durío Ucayali.

Histoire

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Histoire géologique

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Avant lasurrection desAndes et l'érosion d'anciennes montagnes situées à l'embouchure actuelle, l'écoulement de l'Amazone se faisait d'est en ouest (la partie occidentale était prolongée en aval jusqu'à la mer des Caraïbes)[18],[19].

Les Amérindiens

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Article détaillé :Histoire démographique des Amérindiens.

LesAmérindiens ont laissé de nombreuses traces de leur vie antérieure à la colonisation. Elles donnent l'occasion de nombreuses recherches et de publications en conséquence. Dans les domaines de l'archéologie, l'ethnohistoire, l'anthropologie, l'écologie, labotanique ou lapédologie, en particulier[20].

L’exploration européenne

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Pendant l’année1500,Vicente Yáñez Pinzón, aux commandes d’une expédition espagnole, devient le premier Européen à explorer le fleuve, parcourant seulement son embouchure qu’il découvre en remarquant de l’eau douce en pleine mer.

C'est depuis sa source que l’Amazone a été réellement explorée. La première descente complète de l’Amazone par les Européens depuis lesAndes jusqu’à la mer est due àFrancisco de Orellana en1541-1542[21],[22],[23]. Cette descente eut lieu par hasard car Orellana, qui avait été envoyé en reconnaissance parGonzalo Pizarro pour rechercher des vivres, dut naviguer durant neuf jours avant d'en trouver et, ne pouvant revenir en arrière en raison du courant, décida de continuer la descente jusqu’à l’Atlantique. Le nom Amazone provient d’une bataille qui eut lieu contre la tribu desTapuyas durant laquelle les femmes de la tribu se battaient aux côtés des hommes, selon la coutume des Tapuyas. D'après le récit détaillé que fait de l'expédition le moineGaspar de Carvajal, ces femmes avaient leur propre royaume et vivaient séparées des hommes à la façon desAmazones d’Asie et d’Afrique de la mythologie, décrites notamment parHérodote etDiodore.

La première remontée complète du fleuve par les Européens est due au PortugaisPedro Teixeira, qui, en1638, fait la route inverse d’Orellana et atteintQuito en passant par lerío Napo. Il redescend le fleuve en 1639 avec les pèresjésuitesCristóbal de Acuña et Artieda, délégués par lavice-royauté du Pérou pour l'accompagner[24].

De juin à septembre 1743, l’explorateur scientifique françaisCharles-Marie de La Condamine (1701-1774) descend la totalité du fleuve Amazone qu'il décrit dans saRelation abrégée d’un voyage fait dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, depuis la côte de la mer du Sud, jusqu’aux côtes du Brésil et de la Guyane, en descendant la rivière des Amazones, et dont il dresse une carte très détaillée.

Henry Lister-Maw, en 1827, à partir durio Huallaga, descend l'Amazone et rejoint l'océan[25].

En 1997, l'aventurier sud-africainMike Horn descend l'Amazone enhydrospeed, sans assistance.

En 2007, le nageur slovèneMartin Strel parcourt le fleuve à la nage en le descendant sur une distance de 5 265 kilomètres en 66 jours[26].

Du au,Edward Stafford a parcouru à pied toute la longueur de l'Amazone depuis sa source, soit 6 500 km[27].

Régime hydrologique

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Débit

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Le débit du fleuve a été observé pendant 69 ans (1928-1996) àÓbidos, ville de l'État brésilien duPará située à 537 km de son débouché dans l'océan Atlantique[28].

À Óbidos, le débit annuel moyen oumodule observé sur cette période était de 176 177 m3/s pour une surface drainée de 4 640 300 km2, soit 79,27 % du bassin versant total qui compte quelque 5 853 804 km2. En effet la surface étudiée ne comprend notamment ni les importants bassins « droits » durio Tapajós (13 400 m3/s) et durio Xingu (9 900 m3/s), ni les plus petits bassins « gauches » tels celui durio Jari (1 300 m3/s), étant donné que le confluent de ces rivières se trouve en aval de la ville d'Óbidos.

Lalame d'eau écoulée dans l'ensemble de la surface étudiée atteint 1 197 mm/an. C'est plus de trois fois plus que pour lebassin du Congo, leCongo second fleuve du monde pour son débit et dont la lame d'eau écoulée mesurée àKinshasa — c'est-à-dire pour la quasi-totalité du bassin — ne s'élève qu'à 359 mm/an[29].

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Óbidos
(données calculées sur 69 ans)
Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : (estimation des débits moyens mensuels de l'Amazone
à l'embouchure en prenant en compte ses 4 derniers affluents)
(données calculées sur 69 ans)

L'énormité des débits n'a pas été immédiatement admise, et on a longtemps enseigné que le débit de l'Amazone était de 100 000 m3/s, chiffre considérable mais plus « raisonnable » que les chiffres réels. Mais la bonne appréciation, les jaugeages fiables étaient difficiles à calibrer compte tenu de particularités de l'écoulement : la pente est très faible de la cordillère des Andes à l'embouchure et le lit du fleuve est très profond (plus de 80 m) ce qui le situe en dessous du niveau de la mer. L'écoulement, pourtant relativement rapide, ne provient donc pas ou peu de la pente, mais des masses d'eau en amont qui « poussent » les masses d'eau aval vers la mer. Il a fallu analyser finement cette mécanique pour adapter les outils de jaugeage du fleuve et obtenir les bons chiffres.

Crue (débordement)

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Vue satellitaire d'une portion du fleuve en crue, près des villes d'Óbidos et d'Oriximiná, à mi-chemin entre Manaus et le delta. Le reflet métallique du soleil sur l’eau boueuse montre les zones inondées.

Les pluies saisonnières entraînent descrues, inondant de vastes zones bordant l’Amazone et ses affluents. La profondeur moyenne du fleuve pendant le gros de la saison des pluies est de 40 m et la largeur peut atteindre 40 km. Le niveau de l’eau commence à s’élever en novembre, puis le volume grossit jusqu’en juin, avant de chuter jusqu’à la fin octobre. La crue de son affluent lerio Negro n’est pas synchronisée ; la saison des pluies ne débute pas dans sa vallée avant février ou mars, en juin son niveau est au plus fort et commence à chuter avec l’Amazone. LeMadeira a, quant à lui, exactement deux mois d’avance sur l’Amazone dans sa crue et sa décrue.

Pendant la saison des pluies, l’Amazone inonde d’un bout à l’autre de son cours une surface de plusieurs centaines de kilomètres carrés, couvrant ainsi plus ou moins toutes les plaines inondables. Le niveau du fleuve est, à certains endroits, 12 à 15 m plus haut que pendant la saison sèche. Pendant la crue, le niveau àIquitos est de 6 m ; àTefé de 15 m ; près d'Óbidos, 11 m ; et àPará, 4 m, au-dessus du niveau le plus bas pendant la saison sèche.

Cours de l'Amazone

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Source et hautes terres

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L'Amazone sort d'une falaise duNevado Mismi, la source est indiquée par une croix en bois.

Depuis leXVIIe siècle, on tenait déjà pour l'hypothèse la plus vraisemblable que l'Amazone prenait sa source dans les glaciers des Andes[30], sans pour autant arriver à la localiser précisément et avec certitude. En 1953, on pensait enfin l'avoir découverte près du sommet duNevado Huacra, un glacier à 5 238 m, et c'était le Français Michel Perrin qui en était l'auteur[30]. Durant vingt ans, jusqu'en 1971, cette hypothèse a été considérée comme la plus solide, et c'est elle qui est présentée dans l'Encyclopædia Universalis par Pierre Carrière[13].

En fait, la source la plus lointaine de l’Amazone dans lesAndespéruviennes n'a été fermement établie que récemment. C’est un ruisseau qui jaillit à 5 170 m[31] d'une falaise située dans larégion d'Arequipa sur un sommet de 5 507 m d’altitude, leNevado Mismi, approximativement à 160 km à l'ouest dulac Titicaca et environ à 650 km au sud-est deLima. Cette montagne fut suggérée pour la première fois comme la véritable source en1971 par une expédition américaine dirigée par Moren McIntyre[30], mais ne fut pas confirmée avant décembre2000 par Andrew Pietowski[30], et encore en2001[32],[33],[34].

Le ruisseau s’écoule depuis le Nevado Mismi jusqu’à la rivièreApurímac. L’Apurímac prend successivement le nom deEne puis deTambo et forme l'Ucayali après avoir rejoint lerío Urubamba qui vient deCuzco. L'Ucayali se joint auMarañón après un long parcours vers le nord. Le fleuve prend alors le nom d'Amazonas au Pérou et en Colombie, puis celui derio Solimões en entrant au Brésil au niveau deTabatinga, et à nouveau celui d'Amazone à la hauteur deManaus, après avoir été rejoint par lerio Negro.

La longueur précise totale des fleuves est toujours sujette à controverse : en effet elle est complexe à établir sur le terrain et elle est dépendante des paramètres et du mode de calcul choisis, eux-mêmes difficiles à standardiser car s'appliquant à des situations hétérogènes. De plus des enjeux de fierté locale, scientifique, nationale ou même continentale s'attachent à la question de savoir qui est le découvreur de "la" source, quel lieu et quel pays la "détiennent", et quel fleuve détient le "record du monde" de longueur ou de puissance. Alors que, à l'évidence, puisque par nature un système fluvial est une arborescence descendante, toutes les sources de tous ses affluents sont à la source du flux d'eau douce qui s'embouche à la mer et s'y déverse, et que bien sûr toutes les sources contribuent à son cours. Ces controverses et ces enjeux montrent à l'envi l'importance des rôles économique et écologique majeurs, voire vitaux, que jouent les fleuves du monde, mais aussi la fascination qu'ils exercent et leur importance symbolique dans l'imaginaire collectif... La meilleure preuve en est la quête, devenue mythique — et encore d'actualité de nos jours — dessources du Nil et de celles de l'Amazone. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons qu'il existe pour la plupart des fleuves du monde des mesures différentes de leur longueur[a].

Longueur (controversée) du fleuve

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Même en tenant compte de ces réserves, on sait en tout cas aujourd'hui que l'Amazone le dispute au Nil pour la place de plus long fleuve du monde : ainsi, par exemple, leDictionnaire "Le Robert"[7] indique que la longueur totale du fleuve Amazone de sa source à son embouchure est de 6 400 km pour la branche mère du Marañon, mais 7 025 km pour la branche mère Ucayali-Apurímac (si l'on y inclut le bras nommério Pará situé au sud de l'île deMarajó dans l'embouchure que l'Amazone partage avec lerio Tocantins[35]). C'est aussi cette dernière mesure que retient Pierre Carrière dans l'Encyclopædia Universalis[13]. Or les mêmes sources indiquent 6 671 km pour le Nil, ce qui le place en position exactement intermédiaire entre les deux mesures données pour l'Amazone. D'autres sources indiquent que la longueur de l'Amazone serait pour sa branche Ucayali-Apurímac de 6 992 km[31] (c'est-à-dire sans inclure son embouchure maximum ni le chenal du rio Pará), ce qui met encore l'Amazone au-dessus du Nil. Toujours est-il que l'Amazone est de très loin, et cette fois sans conteste, le premier de tous les fleuves du monde par son débit et la surface de son bassin.

Autre question controversée donc : quelle est la véritable branche mère du fleuve ?Ucayali ouMarañón ? Le système Ucayali-Tambo-Ene-Apurímac est nettement plus long que le Marañón (2 670 km contre 1 570), mais le Marañón a un bassin plus vaste que celui de l'Ucayali (380 000 contre 360 000 km2) ; son débit est supérieur (16 400 contre 13 300 m3/s) et il détermine la direction générale ouest-est du fleuve. D'un point de vue hydrologique, le Marañón reste donc la branche mère de l'Amazone, mais il n'est pas absurde de prendre en compte l'Ucayali pour établir la longueur maximale du réseau fluvial et établir des comparaisons avec d'autres systèmes. On appliquera le même raisonnement pour de nombreux cours d'eau, et non des moindres, comme leMississippi (plus grande longueur = Mississippi + Missouri + Jefferson, plus gros débit = Mississippi + Ohio + Allegheny), laSeine (longueur = Seine + Marne, débit = Seine + Yonne), et même le grandNil (longueur = Nil + Nil Blanc, débit = Nil + Nil Bleu).

Río Marañón.

Le río Marañón quant à lui prend sa source à 200 km au nord de Lima et à 120 km seulement de l'océan Pacifique. Il suit un cours nord-nord est parallèle à la côte Pacifique pendant 700 km, avant d'amorcer une courbe de 200 km en direction de l'Atlantique. Pour ce faire, il traverse les plis de la cordillère des Andes par une série de défilés oupongos et reçoit son premier grand affluent, lerío Santiago (1 700 m3/s) qui vient de l'Équateur et augmente son débit de plus d'un tiers. Juste après ce confluent, il franchit le dernier et le plus impressionnant despongos, lePongo de Manseriche et entre dans l'immense plaine qu'il ne quittera plus jusqu'à l'océan Atlantique. Il reçoit trois grands affluents sur sa rive gauche (leMorona, lePastaza, leTigre) qui viennent aussi d'Équateur, et un quatrième plus important encore sur sa rive droite: l'Huallaga (3 800 m3/s). Ces nouveaux affluents multiplient son débit par quatre. Il quitte la zone des Andes et pénètre dans les plaines inondées. À partir de ce point jusqu’à l'Ucayali et bien au-delà, sur environ 2 400 km, les rives forestières sont à peine hors d’eau et restent longtemps inondées avant que le fleuve n’atteigne son niveau maximal. Les rives peu élevées sont interrompues par seulement quelques collines, puis le fleuve pénètre l’énormeforêt amazonienne. ÀTabatinga, frontière avec le Brésil, il prend le nom derio Solimões, son débit atteint déjà 38 000 m3/s, soit presque celui duCongo à son embouchure.

Selon une étude de 2007, la longueur de l'Amazone-Ucayali serait de 4 225 milles (6 800 km), le Nil s'étirant lui sur 4 160 milles (6 695 km) faisant de l'Amazone le plus long fleuve du monde[36]. D'autres études font état d'une longueur supérieure à 7 000 km, mais elles intègrent comme on l'a vu lerio Pará comme appartenant à l'Amazone alors que pour d'autres il s'agit surtout de l'estuaire d'un autre système fluvial, lerio Tocantins.

La forêt amazonienne

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La forêt amazonienne traversée par l’Amazone.

Laforêt amazonienne débute à l’est desAndes. Elle est d’une grande importance écologique, étant capable d’absorber de gigantesques quantités dedioxyde de carbone. La conservation de la forêt amazonienne est un des plus grands problèmes écologiques de ces dernières années.

La forêt tropicale est issue du climat extrêmement humide du bassin amazonien. L’Amazone et ses milliers d’affluents s’écoulent lentement à travers le paysage par une pente si faible que c’est en réalité la poussée de l’eau en amont qui pousse le flux vers la mer. La ville deManaus, à 1 000 km de l’Atlantique, est située seulement à 44 m au-dessus du niveau de la mer.

Labiodiversité de la forêt amazonienne est très importante : la région abrite plus de 2,5 millions d’espèces d’insectes, des dizaines de milliers deplantes, et quelque 2 000 espèces d'oiseaux et demammifères. Une espèce d’oiseaux sur cinq est représentée dans la forêt amazonienne.

La diversité de la flore dans le bassin amazonien est la plus forte du monde. Certains experts estiment qu’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 90 000 tonnes de matière végétale vivante.

Vers la mer

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La largeur de l’Amazone est, à certains endroits, de 6 à 10 km d’une rive à l’autre ; la largeur peut atteindre 40 km. Par ailleurs, sur de longues distances, le fleuve se divise en deux cours principaux avec, entre eux et sur leurs rives, de nombreux bras qui sont connectés entre eux par un réseau complexe de canaux naturels découpant les basses plaines de l’igapo (jamais plus de 5 m au-dessus du niveau du fleuve) en d’innombrables îles.

À la passe d’Óbidos (600 km avant la mer), l’Amazone se resserre, s’écoulant uniquement dans un seul lit d’un peu plus d’un kilomètre de large et de plus de 60 m de profondeur, par lequel l’eau se précipite vers la mer à une vitesse de6 à8 km/h.

Confluent du rio Solimões et du rio Negro à Manaus.

À partir du village de Canaria (au niveau du grand coude du fleuve) jusqu’au Negro 1 000 km en aval, il y a seulement de très basses plaines, ressemblant à celles de l’embouchure de l’Amazone. Les vastes surfaces de plaines de cette région sont submergées par les eaux montantes, seules les hautes branches des sombres forêts apparaissent encore à la surface. Près du confluent durio Negro, presque au niveau durio Madeira, les rives de l’Amazone sont basses mais en s’approchant de Manaus, elles s’élèvent et forment des collines ondulantes. À Óbidos, les collines forment une falaise surplombant le fleuve de 17 m. L’Amazone inférieure semble avoir été par le passé un golfe de l’océan Atlantique, dont les eaux ont alors baigné lesfalaises près d’Óbidos.

L’eau drainée en aval d’Óbidos ne représente que 10 % environ de l’eau totale débitée par l’Amazone ; une très petite part de ces 10 % provient du versant septentrional de la vallée. La zone de drainage du bassin amazonien au-dessus d’Óbidos est d’environ cinq millions dekm2, et, en dessous, d’un million dekm2 soit 20 % (bassin durio Tocantins non compris).

Dans les plus petites sections droites du fleuve, la rive nord consiste en une série d’abruptes collines à sommet plat, elles s’étendent depuis lerio Xingu jusqu’àMonte Alegre. Ces collines alignées et abruptement découpées contrastent avec le fleuve.

Monte Alegre atteint une altitude de plusieurs dizaines de mètres. Sur la rive sud, au-dessus du rio Xingu, un alignement quasi ininterrompu de basses falaises s’étend jusqu’àSantarém en formant de légères courbes avant de tourner vers le sud-ouest et de se fondre avec les falaises qui forment les terrasses de la vallée durio Tapajós.

Embouchure du fleuve

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Article détaillé :Estuaire et drainages côtiers de l'Amazone.
Image satellite de l'embouchure du fleuve.

La largeur de l’embouchure du fleuve est souvent mesurée de Cabo do Norte jusqu’à Punto Patijoca, ce qui fait une distance de 330 km ; mais ceci inclut l’embouchure durio Pará (60 km de large) qui doit être déduite, car il s'agit de l'estuaire duTocantins. Cela inclut également la façade atlantique deMarajó, une île mesurant à peu près la taille de la Suisse et qui se trouve entre l’embouchure de l’Amazone et lePará-Tocantins. Cette île est séparée du continent à l'ouest par les « furos », chenaux qui relient les deux systèmes fluviaux, mais il arrive qu'aucun courant n'y soit perceptible. C'est pourquoi leTocantins est le plus souvent considéré comme indépendant du système amazonien, surtout par lesBrésiliens, car il est le plus grand fleuve qui coule entièrement en territoire national.

Cette analyse est parfois discutée. Quelques études indiquent que l'apport de l'Amazone aurio Pará par les « furos » serait loin d'être négligeable, et constituerait le tiers de l'eau douce qui passe au sud de l'île deMarajó. Cela n'implique pas que lerio Tocantins soit un affluent de l'Amazone, mais qu'il s'agit seulement d'un autre fleuve qui partage la même embouchure[35],[37].

Le volume d'eau douce déversé dans l'océan Atlantique par l'Amazone (et le Tocantins) est si élevé que la salinité et la couleur sont modifiées jusqu'à 300 km des côtes. Les eaux limoneuses de l'Amazone, qui lui donnent sa teinte jaune caractéristique (portugais :rios brancos) dans les zones alluviales, déversent chaque année dans l'Atlantique 1 million de tonnes de particules solides et ne commencent à fusionner vraiment avec la masse des eaux océaniques qu'à plus de 100 km au large de l'embouchure[13].

Toutefois, un certain nombre d'indices concordants semblent indiquer qu'une profonde rivière souterraine, — ou peut-être plutôt unaquifère[38] —, nomméeHamza, encore hypothétique en 2011[38],[5],[39], coulerait sous l'Amazone et parallèlement à elle, drainant le même bassin versant qu'elle à une profondeur de 4 000 m[40]. L'Hamza se déverserait dans les profondeurs de l'océan Atlantique et serait probablement co-responsable avec l'Amazone elle-même des poches à faible salinité observées dans la zone d'embouchure, mais déjà loin au large des côtes[41]. Ainsi, selon un communiqué publié par le Département de géophysique à l’Observatoire national du Brésil,« il est probable que cette rivière, ou fleuve souterrain d'eau douce [l'Hamza] est aussi responsable du faible niveau de salinité des eaux de mer dans la région autour de l’embouchure de l’Amazone »[5],[40].

En tout cas, quels que soient le qualificatif que l'on donnera finalement à l'important système hydrologique souterrain de l'Hamza et la description que l'on en fera, et malgré la lenteur relative de son flux (de 10 à 100 m par an[40]), il semble bien que (outre le rio Tocantins) l'Amazone ne soit pas à elle seule responsable de cet adoucissement considérable et inhabituel de l'eau marine que l'on observe dans l'océan après son embouchure.

Vague déferlante

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Longeant les côtes, un peu au nord de Cabo do Norte, et sur 160 km le long de la marge de laGuyane, il existe une ceinture d’îles quasi submergées ainsi que des bas-fonds et des bancs de sable. Ici un phénomène de marée appelémascaret (vague déferlante), ouPororoca, se produit, là où la profondeur n’excède pas 7 mètres. La vague déferlante débute par un simple rouleau, grossissant constamment, et progressant à une vitesse de plus de60 km/h, et une hauteur de 1,5 à 4 mètres. Le mascaret est la raison pour laquelle l’Amazone ne possède pas de véritabledelta : l’océan emporte rapidement le vaste volume de vase drainée par l’Amazone, ce qui rend impossible la formation d’un delta.

Principaux affluents

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Le fleuve Amazone possède plus de 1 000 affluents. Les plus notables sont :

Río Beni.
Río Napo.
  

Cette liste comporte seulement les affluents du flux principal (ceux qui se jettent dans leMarañón, lerio Solimões, ou l'Amazone), elle ne mentionne pas les sous-affluents dont beaucoup sont considérables en comparaison des standards européens.

La rencontre des affluents avec le flux principal est complexe et constitue une autre particularité de ce fleuve. La puissance du « fleuve-mer » crée un barrage qui contrarie les affluents dont beaucoup sont eux-mêmes d'immenses cours d'eau. Et ce d'autant plus que la pente est nulle ou presque. Ce phénomène aboutit à la création de deux sortes de confluents bien différenciés, ce qui est très visible sur les vues aériennes :

  • Les affluents aux « eaux blanches », chargés d'alluvions, créent de véritables deltas parfois étalés sur de vastes surfaces le long de la rive du fleuve. C'est notamment le cas duCaquetá ou Japurá et duMadeira. La prise en compte ou non des bras secondaires (qui écoulent quand même des volumes importants) contribue à une incertitude de plusieurs centaines de kilomètres pour la longueur totale de ces affluents.
  • Les affluents aux « eaux noires » ou « claires », qui transportent peu de sédiments, créent de véritables « lacs-estuaires » avant l'embouchure. Ils peuvent atteindre des largeurs impressionnantes, de 10 à 20 km (supérieures à celles de l'Amazone), sur des centaines de kilomètres. Ce phénomène est particulièrement visible sur leXingu,Negro, et leTapajós. Il est sans doute amplifié par latectonique dans les deux derniers cas. Ce phénomène se produit aussi pour des affluents moins importants comme leRío Tefé, lerio Coari, ou leRío Manacapuru, rivières qui ont créé les lacs du même nom, soit autant de sites favorables à l'installation de ports fluviaux importants commeTefé etCoari.

Dans tous les cas, cet effet de barrage (voire de refoulement lors des crues) perturbe fortement l'écoulement des eaux et ne permet pas des jaugeages directs fiables sur le cours inférieur des affluents. C'est pourquoi ces jaugeages sont faits largement en amont et extrapolés pour établir les débits à l'embouchure, ou même sont calculés indirectement par le bilan hydrique, avec une marge d'erreur. C'est ainsi que la mesure du débit duNegro àManaus n'est pas fiable car trop proche de l'Amazone. Les débits indiqués pour cet affluent (de 28 000 à 31 000 m3/s) sont donc établis indirectement.

Article détaillé :Bassin amazonien.

Faune de l’Amazone

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Le dauphin de l'Amazone.
Un piranha.

Les eaux de l’Amazone abritent unefaune riche et variée. Avec l’Orénoque, le fleuve est l’un des principaux habitats duboto, également connu sous le nom de dauphin de l’Amazone. C’est la plus grande espèce de dauphin d’eau douce pouvant atteindre 2,6 m.

Également présents en grand nombre, les célèbrespiranhas, poissons carnivores qui se regroupent en de larges bancs et qui peuvent s’attaquer au bétail et même à l’homme. Bien que beaucoup d’experts pensent que leur réputation de férocité soit injustifiée, un banc de piranhas est apparemment responsable de la mort de 300 personnes qui chavirèrent près d’Óbidos en 1981.

L’anaconda géant vit également dans les eaux troubles du bassin amazonien. C’est l’une des plus grandes espèces de serpent. L’anaconda passe le plus clair de son temps dans l’eau, avec seulement ses narines dépassant à la surface. Quelques attaques de pêcheurs par des anacondas ont été rapportées.

Le fleuve abrite également des milliers d’espèces depoissons, d’amphibiens, decrabes et detortues.

Le bassin de l'Amazone contient environ le quart de toutes les espèces animales répertoriées sur la planète et bien d'autres encore qui restent à identifier.

L'Amazone regroupe divers types de biotope possédant plusieurs qualités d'eau qui influent sur les biotopes. On distingue habituellement trois types de cours d'eau, leseaux noires (agua preta), les eaux blanches (agua blanca), les eaux claires (agua clara).

L’eau noire

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Article détaillé :Eaux noires (rivière).

C'est une eau marron foncé, couleurthé bien concentré, qu'elle doit à l’énorme quantité de matière végétale en décomposition qui la charge dematières humiques.

Malgré cette couleur, l’eau n’est pas trouble mais limpide, et la visibilité y est importante. SonpH est faible, compris entre 3,5 et 5. Ces eaux sont exemptes de carbonates et leur dureté totale est quasi inexistante. Les végétaux y sont très rares, la pénétration de la lumière dans l’eau étant fortement atténuée par la coloration de celle-ci et son acidité est également incompatible avec leur développement. Le fond desrios est sablonneux, d’un sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches tombées dans l’eau.

Les principaux rios à eaux noires sont : lerio Negro, lerio Abacaxis, le hautrio Trombetas et le hautrio Nhamundá.

L’eau blanche

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Rio Solimões.

Contrairement au nom qu’elle porte, l'eau de ces cours d'eau estocre-jaune. Son aspect trouble et sa couleur lui sont donnés par la grosse quantité d’argile en suspension qu’elle contient. Son pH est compris entre 6,2 et 7,2 et sa dureté totale inférieure à 1°.

Dans ce type de biotope, la visibilité dans l’eau est quasiment nulle et la pénétration de la lumière dans celle-ci est encore moins forte que dans les eaux noires. Par contre, le fond des rios, constitué d’argile, est jonché des mêmes matières que dans l’eau noire, à savoir feuilles et branchages.

Les principaux rios à eaux blanches sont : lerio Solimões, le rio Amazonas, lerio Madeira et lerio Branco.

L’eau claire

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Les cours d'eau limpides et translucides sont appelés cours d'eau claire. Ils prennent de temps en temps une couleur verdâtre quand elle est chargée enphytoplancton. La visibilité y est exceptionnelle. Son pH est compris entre 4,5 et 7,5. Son taux de carbonates est aussi très bas ainsi que sa dureté totale.

L’extrême clarté de l’eau permet la pénétration de la lumière jusqu’à une profondeur substantielle, ce qui permet la fonctionchlorophyllienne, condition indispensable au développement de plantes ou d’algues. Le fond des rios est constitué de sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches.

Les principaux rios à eaux claires sont : lerio Tapajós, lerio Xingu, lerío Guaporé (et lerio Tocantins).

La rencontre des Eaux

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Article détaillé :Rencontre des Eaux.
Rencontre des Eaux.

Le confluent durio Solimões (aux eaux boueuses) et durio Negro (aux eaux noires) est remarquable au point que le fleuve prenne définitivement le nom d'Amazone à cet endroit précis. Remarquable non seulement par la largeur comparable des deux tributaires (près de 3 km chacun, et même 10 km en amont pour le rio Negro), mais par leurs teintes très contrastées, et le fait que ces eaux s'écoulent sans se mélanger pendant des dizaines de kilomètres, comme deux fleuves s'écoulant côte à côte dans deux lits de différente profondeur séparés par un mur d'alluvions.. Le mélange finit quand même par se faire car le rio Solimões est beaucoup plus profond et rapide que le rio Negro. Il est en réalité trois fois plus puissant (103 000 m3/s contre 29 300), ses eaux passent sous les eaux noires du rio Negro et finissent par les absorber. L'arrivée durio Madeira, encore plus boueux que le rio Solimões, achève ce processus 150 km en aval.

Le même phénomène se reproduit àSantarém, au confluent durio Tapajós aux eaux claires, mais dans de bien moindres proportions.

Adaptation de la faune à l'Amazone

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Le bassin de l'Amazone est favorable à la faune mais particulièrement exigeant. Nulle part au monde, le mélange de l'eau et de la terre n'est aussi intime. Chaque année, 65 000 km2 de terre sont inondés pendant plus de six mois. Le fleuve, en lui-même assez pauvre en nutriments, se déverse bien au-delà des berges, là où pousse une riche végétation. Les animaux, terrestres ou aquatiques, se sont, au fil du temps, très bien adaptés et tirent un profit maximum de cette situation exceptionnelle.

Cichlidae.

Ainsi, chez certains mammifères terrestres, la morphologie a évolué afin de réduire les inconvénients de ces inondations : queues préhensiles chez letamandua, l'opossum, lekinkajou et leporc-épic ; transformation en animal amphibie chez lecabiai.

À la suite de l'obligation pour les animaux aquatiques de se nourrir en grande partie des aliments terrestres, certains poissons ont acquis des molaires leur permettant de consommer des fruits. D'autres ont subi une transformation stomacale augmentant la capacité de stockage des graisses.

D'autres animaux se sont peu à peu équipés d'organes sensoriels leur permettant de percevoir le monde sans besoin de la vue. En effet, la visibilité dans l'eau est très réduite en raison de la présence importante de sédiments.

Ces adaptations diverses ont permis à ces espèces, non seulement de survivre, mais aussi, grâce à la richesse des plaines alluviales de l'Amazonie, d'atteindre des poids et dimensions imposants. C'est là que, entre autres, on trouve les tortues fluviales, les loutres, les rongeurs, les serpents et les aigles les plus grands du monde.

Exploitation

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Habitat traditionnel dans la forêt amazonienne.

Durant les350 années qui suivirent la première exploration européenne de l’Amazone parVicente Yáñez Pinzón etFrancisco de Orellana, les populations amérindiennes d'Amazonie subirent le choc des épidémies. On estime qu'entre 50 et 95 % de la population ont disparu par les effets conjugués de la variole, de la coqueluche, de la grippe, etc. À cela il faut ajouter les « courses » des marchands d'esclaves raflant des villages entiers, les guerres inter-tribales encouragées par les rivalités entre les grandes nations européennes (essentiellement les Espagnols et les Portugais), ainsi que les regroupements forcés de populations liés aux exigences de l'évangélisation (cela a multiplié le pouvoir destructeur des épidémies). On sait aujourd'hui que les grandes cultures des rives de l'Amazone, succinctement décrites par les premiers explorateurs (notamment le moineGaspar de Carvajal), avec leurs petites villes, leur culture matérielle raffinée, leurs temples, leurs chefs (ressemblant sous certains aspects à de vrais rois), furent balayées en quelques décennies. La rareté des textes de l'époque ont jeté dans l'oubli ces cultures précolombiennes d'Amazonie que l'on est aujourd'hui en train de redécouvrir. Il est donc difficile d'estimer la démographie de l'Amazonie avant le contact avec les Européens, mais il est fort probable qu'elle fut bien plus importante que ce que l'on a avancé jusqu'àrécemment[Quand ?].

Quelques comptoirs ont été établis par lePortugal sur les rives de l’Amazone et de ses affluents dans le but de commercer avec les Amérindiens et de les évangéliser. En1850, la population totale dans le bassin brésilien de l’Amazone était d’environ 350 000 habitants, dont les deux tiers étaient des Européens ou des esclaves, on comptait alors 25 000 esclaves.

La principale ville commerciale, Pará, maintenantBelém (ou Belém du Pará), regroupait entre 10 000 et 12 000 habitants, esclaves compris. La ville de Manáos, maintenantManaus, située à l’embouchure du Rio Negro, en comptait entre 1 000 et 1 500. Les autres villages, jusqu’àTabatinga /Leticia sur la frontière entre leBrésil, laColombie et lePérou, étaient relativement modestes.

Le, l’empereurPierre II du Brésil autorisa la navigation desvapeurs sur l’Amazone, et délégua àIrineu Evangelista de Sousa, appelé aussiBarão de Mauá, la tâche de mettre cela en œuvre. Il fonda la « Compania de Navigacao e Commercio do Amazonas » àRio de Janeiro en1852 ; dans les années qui suivirent il débuta les opérations avec trois petits vapeurs, le « Monarch », le « Marajo » et le « Rio Negro ».

Manaus.

Au départ, la navigation se limitait au fleuve principal. En1857, le gouvernement obligea la compagnie à effectuer un service mensuel entre Pará et Manáos avec des vapeurs d’une capacité de 200 tonnes, une deuxième ligne, effectuant six liaisons par an entre Manáos etTabatinga, et une troisième reliant deux fois par mois Pará etCametá. Ce fut un premier pas vers l’ouverture du vaste espace intérieur.

Le succès rencontré par cette entreprise attira l’attention sur les opportunités d’exploitation économique de l’Amazone, bientôt une deuxième compagnie fut créée et entreprit son commerce sur lerio Madeira, le fleuvePurus et lerio Negro ; une troisième établit une liaison entre Pará et Manáos ; et enfin une quatrième trouva bénéfique de faire naviguer les plus petits vapeurs. Durant cette même période, la Compagnie de l’Amazone agrandit sa flotte, et de petits promoteurs privés se lancèrent avec leur navire à vapeur sur l’Amazone et ses affluents.

Le, le gouvernement brésilien, sous pression constante du pouvoir maritime et des pays encerclant le bassin amazonien supérieur, décréta l’ouverture de l’Amazone à tous les pavillons, tout en la limitant par des points définis :Tabatinga sur l’Amazone,Cametá sur le Tocantins,Santarém sur lerio Tapajós,Borba sur le Madeira, et Manáos sur le rio Negro. Le décret prit effet le.

Manaus, la plus grande ville de l'Amazone, depuis une vue satellitaire de la NASA, bordée par les eaux troubles de l'Amazone et les eaux sombres du Negro.

Manáos (Manaus), Pará et Iquitos sont maintenant des villes commerciales certes prospères mais minées par les inégalités sociales, la délinquance et le trafic de drogue. Les premiers échanges commerciaux entre l’étranger et Manáos débutèrent en1874. Le commerce local fut ensuite mené par le successeur britannique de la Compagnie de l’Amazone : « the Amazon Steam Navigation Company » (la Compagnie de navigation à vapeur de l’Amazone) ainsi que par les multiples petites compagnies de vapeurs engagées dans le commerce du caoutchouc. Les principales exportations de la vallée étaient lecaoutchouc, lecacao, lesnoix brésiliennes et quelques autres produits d’importance mineure.

Inquiétudes duXXe siècle

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Autrefois, le total des surfaces cultivées dans le bassin amazonien était probablement inférieur à 65 km2, incluant les surfaces grossièrement cultivées des montagnes entourant les cours supérieurs de l’Amazone. Cette situation a dramatiquement changé durant leXXe siècle.

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Ladéforestation de la forêt amazonienne est sans doute à l'origine de la grave sécheresse de2005 qui a entraîné une baisse spectaculaire du niveau de l'Amazone, d'une amplitude jamais vue auparavant[42].

Ponts

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Le fleuve n'est traversé par aucun pont. Ce n'est pas que sa largeur rende impossible la construction d'un tel ouvrage d'art, mais comme le fleuve traverse des régions ayant peu de routes, la plupart du temps lesferries suffisent[43].

Notes et références

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Notes

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  1. ab etcEntre l'Amazone et le Nil, la question de déterminer avec précision lequel est le plus long fleuve du monde est sujette à débat depuis plus d'un siècle. Le point de vue actuellement majoritaire est de considérer que l'Amazone est le plus important en volume et que le Nil est le plus long. Néanmoins les mesures varient entre 6 259 km et 7 025 km pour l'Amazone et entre 6 499 km et 6 895 km pour le Nil. Par exemple :Les différences proviennent des méthodes de mesures, du suivi plus ou moins détaillé des méandres, des différentes définitions de la source et de l'estuaire de chaque cours d'eau, de la branche mère qu'on lui choisit et des différentes manières de déterminer, à chaque confluent, lequel est l'affluent et lequel le cours principal (voir la section «  Critères de discrimination affluent/cours d'eau principal » de l'article consacré au concept d'« affluent »). Pour l'Amazone, les principales différences de mesure résident dans la prise en compte ou non du bras situé au sud de l'île deMarajó dans l'embouchure que l'Amazone partage avec lerio Tocantins, ainsi que dans le choix de la branche mère : celle du Marañon, ou celle de l'Ucayali. Dans les deux cas, la branche mère la plus longue n'est pas la plus puissante. Pour le Nil, la plus longue est : Nil -Nil Blanc -Kagera, et la plus puissante (mais très irrégulière) : Nil -Nil Bleu. Pour l'Amazone, la plus longue : Amazone - Río Ucayali - Río Apurímac, et la plus puissante : Amazone - Río Marañon. En 2007, une équipe brésilienne a prétendu avoir découvert une nouvelle source pour l'Amazone qui tendrait à prouver que l'Amazone est le plus long[10],[11].
  2. Bien que le masculin soit très usité, le genre du nom propre du fleuve « Amazone » devrait être féminin, comme il l'était initialement en espagnol et en portugais :Amazonas, féminin pluriel devenu masculin singulier par abréviation de la locution originelle. Le choix a été fait dans cet article de privilégier la forme féminine.

Références

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  1. FrançoisAnctil,L'eau et ses enjeux, Bruxelles,Presses de l'Université Laval -De Boeck,, 229 p.(ISBN 978-2-8041-5694-7 et2-8041-5694-X),p. 51.
  2. Relation OpenStreetMap
  3. Autres noms : Apurímac, Ene, Tambo, Ucayali/Marañon, Amazonas.
  4. M. Molinier, J. L. Guyot, E. de Oliveira, V. Guimarães, A. Chaves, « Hydrologie du bassin de l'Amazone »[PDF], surColloque de Paris sur les grands bassins fluviaux du 22 au 24 novembre 1993,(consulté le),p. 342 (p. 8/10 du PDF).
  5. ab etc« Découverte d’une gigantesque rivière sous-terraine, 4 km en dessous de l’Amazone », surgurumed.org,(consulté le).
  6. « Géographie de L'AMAZONE »(consulté le).
  7. a etbPaul Robert,Alain Reyet alii,Le Petit Robert des noms propres, S.N.L. Le Robert, 1977 (3ème édition), 1992 p.(ISBN 2-85036-003-1), page 57.
  8. « Nil » sur universalis.fr.
  9. « Amazone » sur universalis.fr.
  10. « Where Does the Amazon River Begin? », 16 février 2014, nationalgeographic.com.
  11. « Source of the Amazon River » sur earthobservatory.nasa.gov.
  12. (en-US) BrunoKelly et KevinDamasio, « Pioneer expedition: new findings reveal the state of the Amazonian Rivers », surMongabay Environmental News,(consulté le)
  13. abc etdPierre Carrière, « AMAZONE, fleuve », surEncyclopædia Universalis [en ligne](consulté le), § 2 : "le Bassin".
  14. (pt + es + fr + en) Christina Ramalho de l’Université Fédérale de Sergipe au Brésil, sur Homero Carvalho Oliva, « Los Reinos Dorados : poema épico » [« Les Royaumes d’Or (Eldorado), poème épique »],Revista Épicas, numero spécial 3,‎ 2020 (sur poème de 2007), page 281(ISSN 2527-080X,DOI https://dx.doi.org/10.47044/2527-080X.2020vE3,lire en ligne, consulté le). On pourra consulter l’ensemble des articles de ce passionnant numéro spécial de la Revista Épicas (« Revue "Épiques" »), au format PDF et en 4 langues : portugais, espagnol, français, anglais, au lien suivant :/número-especial-3.
  15. (en) Alexander S.Flecker, QinruShi, Rafael M.Almeida et HéctorAngarita, « Reducing adverse impacts of Amazon hydropower expansion »,Science,vol. 375,no 6582,‎,p. 753–760(ISSN 0036-8075 et1095-9203,DOI 10.1126/science.abj4017,lire en ligne, consulté le)
  16. Encyclopædia Britannica I, 717.
  17. (en) James R. Penn,Encyclopedia of Geographical Features in World History,ABC-CLIO,,p. 11.
  18. « L'écoulement de l'Amazone s'est inversé... », surFutura Sciences
  19. (en)« Amazon river 'switched direction' », surBBC
  20. Vincent Charpentier interrogeStephen Rostain -Directeur de recherche au CNRS, « L’Amazonie : quand la forêt cache l’Homme »,Carbone 14, le magazine de l'archéologie, surFrance Culture,(consulté le). Publications :Stephen Rostain,Amazonie : les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Paris,Belin,coll. « Science A Plumes »,, 352 p.(ISBN 978-2-7011-9797-5 et2-7011-9797-X) (présentation dansPour la scienceno 463 - mai 2016 : En savoir plus sur[1]).Stephen Rostain,Amazonie : un jardin sauvage ou une forêt domestiquée : essai d'écologie historique, Arles (Actes Sud) et Paris (Errance), Actes Sud / Errance,, 262 p.(ISBN 978-2-87772-602-3). Sur decouvertes-archeologiques.blogspot.fr :Quand la déforestation dévoile des géoglyphes en Amazonie....
  21. Gaspar de Carvajal,Descubrimiento del río de las Amazonas, Séville,(lire en ligne)
  22. Jean-Marie Warêgne,Francisco de Orellana : découvreur de l'Amazone, Paris, Harmattan,coll. « Romans historiques. Série XVIe siècle »,, 281 p.(ISBN 978-2-343-02742-5,OCLC 882903265,lire en ligne).
  23. Warêgne, Jean-Marie.,Francisco de Orellana : découvreur de l'Amazone, Paris, Harmattan,, 281 p.(ISBN 978-2-343-02742-5 et2-343-02742-0,OCLC 882903265,lire en ligne)
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  27. (en) « First person to walk the length of the Amazon River », surguinnessworldrecords.com,Jim Pattison Group(consulté le).
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  30. abc etd« On a découvert la source de l’Amazone »[PDF], sur1jour 1actu.com, chezMilan presse,(consulté le). Autre lien pour le même article :[2]
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  35. a etbJacques Callède, Gérard Cochonneau, Fabrício Vieira Alves, Jean-Loup Guyot,Valdemar Santos Guimarães et Eurides De Oliveira, « Les apports en eau de l'Amazone à l'océan Atlantique »,Revue des sciences de l'eau, vol. 23 n° 3,‎(lire en ligne, consulté le).
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  38. a etb« Amazone : le fleuve souterrain découvert serait plutôt un "écoulement d'eau" », surmaxisciences.com,(consulté le).
  39. Cécile Dumas, « Le fleuve Amazone n'a pas de "jumeau" souterrain », surSciences et Avenir,(consulté le).
  40. ab etc« Au Brésil, découverte d'un fleuve souterrain sous l'Amazone : baptisé "Hamza", il coule sous l'Amazone, à 4 000 mètres de profondeur, et comme lui, d'ouest en est »,Journal Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
  41. Bruno Scala, « Hamza : un nouveau "fleuve" à 4.000 mètres sous l'Amazone », surfutura-sciences.com, 2011, révisé en 2021(consulté le).
  42. Sécheresse sur l'Amazonie: incendie en Bolivie et Amazone peu navigable au Pérou
  43. Site geo.fr, article de Roxanne merlot "Pourquoi aucun pont ne traverse l'Amazone ?".

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
moins de 10 000 kmAmazone
moins de 5 000 km
moins de 3 000 km
moins de 1 000 km
moins de 500 km
moins de 300 km
moins de 100 km(Breu)
longueur inconnue
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Principauxbassins versants plurinationaux (44)
Amérique du Nord
Amérique du Sud
Europe
Afrique
Asie
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inf. à 10 000 km
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inf. à 100 km
inf. à 30 km
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==> Lesfleuves sont « normaux », lesrivières entre parenthèses <==
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