1994 : Lancement de Cadabra, Inc. 1995 : Le nom « Amazon » est adopté. 1997 : Introduction en bourse. 2014 : Amazon acquiertTwitch[2]. 2017 : Amazon acquiert les supermarchésWhole Foods[3]. 2018 : Les camérasRing sont rachetées par Amazon[4]. 2021 : Les studios de cinémaMGM sont achetés par Amazon[5]. 2022 : Amazon acquiert des hôpitaux privés et cliniques de santé[6].
Fondée parJeff Bezos en, l'entreprise a été introduite en Bourse auNASDAQ en.
L'activité initiale de la société Amazon concernait lavente à distance delivres, avant que la société ne se diversifie dans la vente en ligne de produits culturels et marchands, profitant de l'explosion d'internet.
Progressivement, le groupe se lance agressivement dans de nombreux domaines comme l'informatique[15], la grande distribution[16], la production cinématographique[17], les objets connectés[18], les cliniques de santé[19], ou l'industrie militaire[20].
Son traitement des travailleurs[21],[22], ses pratiques fiscales[23], et son impact négatif sur les petits commerçants[24],[25] suscitent de nombreuses controverses.
Amazon tire près des deux tiers de sonchiffre d'affaires total de l'Amérique du Nord. Aux États-Unis, il est le deuxième plus gros employeur et représente près de 40 % du commerce sur internet[27].
La filiale française du groupe est ouverte en 2000. En 2016, Amazon devient le premier distributeur non alimentaire en France par le chiffre d'affaires[28].
Le site de vente Amazon a été fondé en 1994 parJeff Bezos. Celui-ci a déclaré avoir été encouragé à créer l'entreprise pour « minimiser [le] regret » qu'il aurait eu de ne pas avoir profité de la ruée vers l'or des débuts d'Internet[29]. Amazon était un projet d'unelibrairie en ligne[30]. Alors que les plus grandes librairies physiques et catalogues de vente par correspondance pouvaient proposer jusqu'à 200 000 titres, une librairie en ligne pouvait afficher un catalogue bien plus étoffé. Bezos voulait que le nom de son entreprise commence par un A pour apparaître en tête d'un classement alphabétique. Il a commencé à regarder dans le dictionnaire et s'est arrêté surAmazon (Amazone) parce que c'était un lieu « exotique et différent » et que le fleuve était considéré comme le plus grand du monde, destinée qu'il souhaitait à son entreprise[31]. Depuis 2000, le logo d'Amazon fait figurer une flèche allant du A au Z formant un sourire qui symbolise la satisfaction du client et indique également que l'entreprise peut tout vendre, de A à Z[32].
L'entreprise ne s'attendait pas à réaliser des bénéfices avant quatre ou cinq ans. Sa croissance « lente » a provoqué la colère des actionnaires se plaignant que la compagnie ne fasse pas de profit assez rapidement. Quand labulle Internet a éclaté et que de nombreuses entreprises Internet ont fait faillite, Amazon a tenu et a finalement réalisé ses premiers bénéfices au dernier trimestre de 2001 :5 millions de dollars, ou 1 centime par action, sur unchiffre d'affaires de plus d'un milliard. Le bénéfice, bien que modeste, a servi à prouver que lemodèle d'entreprise pouvait être rentable[35]. En 1999, le magazineTime a nomméBezos « personnalité de l'année »[36], soulignant que son entreprise a participé à populariser lecommerce en ligne[37].
Le,Barnes & Noble a poursuivi Amazon en justice, jugeant que sa revendication d'être « la plus grande librairie du monde » était fausse, car « [Ce] n'est pas du tout une librairie. C'est un revendeur de livres ». L'affaire a finalement été réglée à l'amiable. Amazon a toutefois continué à se décrire comme « la plus grande librairie du monde »[38]. Le,Walmart a aussi entrepris des poursuites judiciaires, accusant Amazon d'avoir volé des secrets commerciaux en embauchant d'anciens cadres de Walmart. Cette affaire s'est aussi réglée à l'amiable[38].
En 2006, Amazon se diversifie et lance une gamme de services d'infrastructure informatique Web nomméeAmazon Web Services (AWS) basée sur une plate-forme diteinformatique en nuage (Cloud computing). AWS propose un ensemble de produits tels que le service de stockage en ligne avecAmazon Simple Storage Service (Amazon S3), la grappe de serveurs à la demandeAmazon Elastic Compute Cloud (Amazon EC2), le service de paiementAmazon Flexible Payments Service(en) (FPS), etc.
L'un des grands enjeux pour Amazon concerne les conditions et les frais de livraison de ses produits. Le but est de diminuer le temps entre la commande du client sur la plate-forme et la livraison de l'article acheté.
En 2011, Amazon met en place un service deCloud réservé aux administrations duGouvernement des États-Unis, appeléGovCloud[39].
En, Jeff Bezos a présenté au public un système delivraison par drone « Prime Air », système « très écologique » selon lui[40]. Cependant, la réalisation de ce projet risque de prendre un certain temps, tant les obstacles juridiques, techniques et sécuritaires sont importants[41]. Le groupe a cependant annoncé qu'il envisageait de tester son service dès cette année enInde[42].
Le, Amazon se lance sur le marché dessmartphones en commercialisant leFire Phone[43]. C'est un échec commercial, et la commercialisation de l'appareil cesse en[44].
Jeff Bezos, annonce, le, que l'entreprise se lance dans l'impression 3D[45],[46]. Ce secteur en expansion a un fort potentiel pour l'avenir d'Amazon, selon leCEO. La compagnie a, pour l'instant, un choix de plus de 200 objets imprimables et la possibilité d'offrir un choix varié de matériaux. Elle offre aussi aux clients le choix de la taille de l'objet et de sa couleur.
En, le groupe a commencé des essais grandeur nature de livraison par drone dans son centre de recherche deCambridge auRoyaume-Uni[47]. Deux postes pour des ingénieurs aéronautiques aptes à piloter les drones ont d'ailleurs été ouverts[48]. En, aux États-Unis, l'Autorité fédérale de l'aviation (Federal Aviation Administration) a rejeté le projet « Prime Air Drone », interdisant le vol des drones hors de la vue de leur pilote. Les drones étaient prévus avec une autonomie de80 kilomètres et devaient pouvoir livrer des colis pesant jusqu'à 20 kilos[49].
Par ailleurs, le groupe teste actuellement un nouveau service de livraison partaxi enCalifornie avec l'application de commande de taxisFlywheel[50]. Le principe est simple : Amazon commande un taxi qui livre 10 produits dans l'heure. Le but de cette manœuvre est de limiter les frais de livraison, faire preuve d'une plus grande flexibilité, livrer rapidement et devancer les concurrents dans la « quête » de la livraison le jour même[51].
Dans sa recherche de nouveaux clients, Amazon a signé, depuis 2014, plusieurs partenariats avec différentes universités :Purdue University,University of Massachusetts Amherst et University of California Davis[52]. Le site a mis en place des boutiques en ligne pour les étudiants afin de leur permettre d'acquérir leurs manuels. Par ailleurs, des casiers ont été installés sur le campus des universités pour permettre aux étudiants de récupérer leur commande sans frais de livraison[53].
Le, Amazon ouvre une plate-forme de vente en ligne de produits artisanaux, « Handmade at Amazon ». L'objectif est de concurrencer directementEtsy[54].
En, alors que la chanson du mouvement anti-immigrationPEGIDA compte parmi les musiques les plus téléchargées sur la plate-forme, Amazon Allemagne annonce vouloir faire don des bénéfices de cette chanson aux réfugiés. PEGIDA, de son côté, avait déclaré que les bénéfices qu'elle retirerait de la chanson seraient consacrés à l'aide aux sans-abri allemands[55].
En est annoncée, sur le blog officiel d'Amazon, la nomination de deux nouveauxCEO aux côtés de Jeff Bezos, Jeff Wilke et Andy Jassy, aux postes respectifs de CEO Worldwide Consumer et CEO Amazon Web Services[56].
Le,Google,Facebook,IBM,Microsoft et Amazon officialisent, dans un communiqué commun, la création du « Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society » (« Partenariat pour l’intelligence artificielle au bénéfice des citoyens et de la société »). Ce partenariat prendra la forme d’une organisation à but non lucratif qui« mènera des recherches, recommandera de bonnes pratiques et publiera les résultats de ses recherches sous une licence ouverte »[57].
Le, Amazon annonce l’extension de Prime Video, son service de vidéo en ligne, à200 pays. Avec ce service, Amazon compte concurrencerNetflix à l’échelle mondiale[58].
En, Amazon atteint une capitalisation historique de510 milliards de dollars et rejoint, ainsi, les entreprises dont la valeur en Bourse dépasse500 milliards de dollars, commeApple,Alphabet et Microsoft[59].
En, la capitalisation boursière d'Amazon, pendant leBlack Friday, enregistre586 milliards de dollars[60].
En, Amazon annonce la construction d'un deuxième siège social divisé entre les agglomérations deNew York et deWashington, regroupant 25 000 emplois et un investissement de 2,5 milliards de dollars ; un troisième siège, d'une taille nettement plus petite, sera également construit àNashville[61].
En 2018, Amazon est la plus chère des grandes sociétés mondiales, avec840 milliards de dollars de capitalisation boursière. L'entreprise compte plus de 500 000 employés[62].
En 2018, Amazon a bénéficié, en Europe, de241 millions d'euros de crédits d'impôts[63].
En 2019, des milliers d'employés d'Amazon signent une lettre demandant à leur direction de mieux prendre en compte la question du réchauffement climatique et d'agir afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, les actionnaires rejettent la proposition lors d'un conseil d'administration[64].
Des grèves ont lieu dans des entrepôts d'Amazon aux États-Unis et en Allemagne, en, contre le « stress » quotidien et l'« enfer » des promotions[65].
En novembre 2019, Nike annonce cesser la vente directe de ses produits sur la plate-forme e-commerce d'Amazon, principalement en raison des contrefaçons[66].
Fin septembre 2020, Amazon annonce la sortie d'un drone de surveillance domestique, une caméra volante qui devrait être commercialisée en 2021[67].
Le Dash Cart, créé par Amazon est un chariot intelligent truffé de caméras et de capteurs qui permet d'éviter le passage à la caisse. En décembre 2020, Amazon annonce la sortie de ce chariot qui scanne les courses de manière automatique[68].
En novembre 2022, face à la crise économique, le groupe licencie environ 10.000 employés[69]. Chiffre revu à la hausse en janvier 2023 pour atteindre le chiffre de 18 000 employés licenciés[70]. Ce plan social est complété en mars 2023 par 9000 autres suppressions d'emplois[71].
Le 6 octobre 2023, Amazon effectue le premier lancement de son projet d'internet par satellite dénomméeKuiper[72].
Amazon devient l'acteur principal du commerce en ligne (étant accessible partout dans le monde, sauf enChine où l'État lui a refusé l’accès à son marché) et l’un des noms constitutifs de l’acronyme « GAFAM » (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) pour désigner lesgéants du Web[73]. En 2021, selon les estimations de la firme eMarketer, l'entreprise contrôle 41 % des ventes en ligne aux États-Unis et 22 % en France, loin devant ses concurrents[73]. Elle devient le deuxième employeur aux États-Unis avec 1,4 million de salariés, derrière le géant de la distribution Walmart[73]. Les importations chinoises constituent entre 40 % et 60 % des références des produits vendus sur Amazon[73].
Lapandémie de Covid-19 renforce encore la domination d’Amazon sur le commerce mondial en raison desconfinements imposés et de la peur de sortir de son domicile : en 2020, le groupe augmente de près de 40 % son chiffre d’affaires mondial (386 milliards de dollars) et son bénéfice fait plus que doubler (21,3 milliards de dollars)[73]. Sa capitalisation boursière est alors de près de 1 800 milliards de dollars, soit une valeur proche duproduit intérieur brut de l’Italie[73]. Cependant, l'image publique du groupe s'abîme à mesure que la richesse du groupe et de son fondateur augmente, en raison des critiques envers sa domination écrasante, ses méthodes de management, le modèle de consommation qu'il porte et ses technologies de surveillance[73].
En 2017, Amazon acquiert, pour un montant non dévoilé, Souq, une entreprise de distribution par Internet présente dans leMoyen-Orient, région où Amazon est jusqu'alors peu présent[110]. La même année, Amazon annonce l'acquisition d'une participation de 23 % dansPlug Power, un fabricant américain depiles à combustible à hydrogène[111]. Le, Amazon annonce le rachat deWhole Foods Market pour13,7 milliards de dollars et entre de plein fouet dans la distribution alimentaire, notamment de produits frais, en acquérant plus de 460 magasins[112].
Le, Amazon officialise pour un milliard de dollars le rachat deRing, une start-up américaine fabriquant des sonnettes et des caméras de surveillance connectées. Une gamme de produits qu’Amazon compte mettre à profit pour livrer les achats de ses clients à l’intérieur de leur domicile et ainsi éviter les vols[113],[114]. En, Amazon annonce l'acquisition de Pillpack, une entreprise de vente en ligne de produits pharmaceutiques, pour un montant non dévoilé[115].
En juin 2020, Amazon annonce l'acquisition de Zoox, spécialisée dans les véhicules autonomes, pour 1 milliard de dollars[116]. En décembre 2020, Amazon annonce le rachat de Wondery, plateforme indépendante de podcast américaine créée en 2016, également courtisée par Spotify[117]. Le montant exact n'est pas révélé[118].
En mars 2022, Amazon annonce l'acquisition deMGM pour 8,5 milliards de dollars[119]. En juillet 2022, Amazon annonce l'acquisition One Medical, une entreprise gestion de clinique privée pour 3,9 milliards de dollars[120]. En août 2022, Amazon annonce vouloir acquéririRobot, entreprise concevant leRoomba, pour 1,7 milliard de dollars[121]. En janvier 2024, Amazon annonce renoncer au rachat d'iRobot n'étant pas certain d'obtenir le feu vert de la Commission européenne[122].
À la suite d'une considérable augmentation de ses colis traités, Amazon doit optimiser leurlogistique. En conséquence, l'entreprise entame une collaboration avecHawaiian Airlines, pour une durée initiale de huit ans. La compagnie aérienne exploitera en 2024, pour acheminer les colis d'Amazon, dixA330-300 convertis en cargo, à partir de l'aéroport international de Cincinnati-Northern Kentucky[123]. Le premier vol d'après cette collaboration a eu lieu le 2 octobre 2023[124].
L'étendue de ses activités et les acquisitions d'entreprises régulières par Amazon rendent les comptes difficiles à analyser rapidement. Ses principales données financières sont les suivantes :
Chiffres en milliards de dollars. Source : Zone Bourse[126]
Longtemps, Amazon.com a perdu de l'argent à chaque livre vendu en raison de ses importants investissements pour s'étendre, notamment parce que l'entreprise devait constituer sa propre base de donnéesex nihilo, en assurant la description bibliographique complète et la numérisation de chaque document mis à la vente. En, Amazon a lancé sa section française de l'électronique, vendant des articles tels que destéléviseursLCD.[réf. nécessaire]
En 2006, Amazon se diversifie et lance une gamme de services d'infrastructure informatique Web nomméeAmazon Web Services (AWS) basée sur une plate-forme diteinformatique en nuage (Cloud computing). AWS propose un ensemble de produits tels que le service de stockage en ligne avecAmazon Simple Storage Service (Amazon S3), la grappe de serveurs à la demandeAmazon Elastic Compute Cloud (Amazon EC2), le service de paiementAmazon Flexible Payments Service(en) (FPS), etc.
En, Amazon France compte 5 000 salariés et annonce vouloir faire 1 500 nouvelles embauches en CDI d'ici la fin de l'année 2017[148].
En, Amazon ouvre à Clichy un centre de recherche sur lesdrones de livraison ; douze ingénieurs y sont employés avec, pour objectif, de créer un logiciel de gestion de trafic pour le projet « Prime Air »[152].
En,Casino annonce un partenariat avec Amazon, lui permettant de distribuer ses produits sur la plate-forme internet d'Amazon et l'installation de casiers de livraison en France dans les magasins de Casino[153].
En, Amazon projette d'avoir 14 500 salariés en France, après l'ouverture du centre de distribution d'Augny, près de Metz[154].
Malgré un vote favorable en 2020 de la commune dePetit-Couronne, Amazon renonce en 2022 à la mise en place d'un entrepôt dans la métropole deRouen. Les pertes sont estimés à 600 000 euros de recettes fiscales et entre 1 000 et 1 800 emplois[155].
AuQuébec, province duCanada, 33 % des adultes québécois effectuent entre un et cinq achats par mois sur Amazon, et 2 % six achats ou plus[174].
Intelcom est l'une des principales sociétés canadiennes de livraison de colis en provenance d'Amazon[175].
Amazon annonce en la fermeture de ses sites au Québec d'ici deux mois. Cette décision survient dans un contexte marqué par la syndicalisation des employés d'un entrepôt situé àLaval, une initiative qu'Amazon a tenté de contrecarrer sans succès. Toutefois, l'entreprise n'a pas confirmé que cette syndicalisation était la raison de ces fermetures. SelonRadio-Canada, la société canadienneIntelcom pourrait désormais assurer la livraison des colis dans la province[176].
Les sites vitrines d'Amazon localisés, entre lesquels la sélection et le prix diffèrent, sont définis par ledomaine de premier niveau et lecode du pays :
En, Amazon commercialise son proprelecteur delivres numériques, appeléKindle. Le Kindle se décline également sous la forme d'une application pour ordinateur personnel, suriPhone ou téléphonesAndroid, ce qui permet de lire les livres électroniques dont on a acquis une licence de lecture sur différentes plates-formes (les fichiers numériques restant la propriété d'Amazon, qui peut les supprimer de la liseuse du consommateur à tout moment).
Camion des services de transport d'Amazon à une station de livraison Amazon Logistics
Amazon utilise de nombreux services de transport différents pour livrer des colis. Les services de marque Amazon incluent :
Amazon Air, une compagnie aérienne de fret pour le transport en vrac, avec la livraison du dernier kilomètre effectuée soit par Amazon Flex, Amazon Logistics ou le service postal américain.
Robots du centre de traitement des commandes d'Amazon Robotics déplaçant des étagères de picking
Amazon Flex, uneapplication pour smartphone qui permet à des particuliers d'agir en tant que sous-traitants indépendants, livrant des colis aux clients à partir de véhicules personnels sans uniformes. Les livraisons incluent des commandes Prime Now d'une ou deux heures, des courses d'Amazon Fresh le jour même ou le lendemain, et des commandes standard d'Amazon.com, en plus des commandes des magasins locaux qui sous-traitent avec Amazon[182].
Amazon Logistics, dans lequel Amazon contracte avec de petites entreprises (qu'il appelle « Partenaires de service de livraison » ) pour effectuer les livraisons aux clients. Chaque entreprise dispose d'une flotte d'environ 20 à 40 camionnettes aux couleurs d'Amazon, et les employés des sous-traitants portent des uniformes Amazon. En décembre 2020, ce service opère aux États-Unis, au Canada, en Italie, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni[183].
Amazon Prime Air est un service expérimental de livraison par drone qui livre des colis via des drones aux abonnés Amazon Prime dans certaines villes. Amazon emploie directement des personnes pour travailler dans ses entrepôts, ses centres de distribution en gros, ses sites « Amazon Hub Locker+ » et ses stations de livraison où les conducteurs viennent chercher les colis. En décembre 2020, elle n'embauche pas de conducteurs de livraison en tant qu'employés[184]. Rakuten Intelligence a estimé qu'en 2020 aux États-Unis, la proportion des livraisons du dernier kilomètre était de 56 % par les services directement contractés par Amazon (principalement dans les zones urbaines), 30 % par leUS Postal Service (principalement dans les zones rurales), et 14 % parUPS[185]. En avril 2021, Amazon a rapporté à ses investisseurs avoir augmenté sa capacité de livraison interne de 50 % au cours des 12 derniers mois (ce qui comprenait la première année de lapandémie de Covid-19 aux États-Unis)[186].
Amazon a lancé son réseau de distribution en 1997 avec deux centres de traitement des commandes à Seattle et àNew Castle, Delaware. Amazon dispose de plusieurs types d'installations de distribution comprenant des centres de transit, des centres de traitement des commandes, des centres de tri, des stations de livraison, des hubs Prime Now et des hubs Prime Air. Il y a 75 centres de traitement des commandes et 25 centres de tri avec plus de 125 000 employés[187],[188]. Les employés sont responsables de cinq tâches de base : déballer et inspecter les marchandises entrantes ; stocker les marchandises et enregistrer leur emplacement ; prélever les marchandises de leurs emplacements enregistrés par ordinateur pour constituer un envoi individuel ; trier et emballer les commandes ; et expédier. Un ordinateur qui enregistre l'emplacement des marchandises et trace les itinéraires pour les préparateurs joue un rôle clé : les employés portent des ordinateurs portables qui communiquent avec l'ordinateur central et surveillent leur rythme de progression. Certains entrepôts sont partiellement automatisés avec des systèmes construits par Amazon Robotics[189]. En septembre 2006, Amazon a lancé un programme appelé FBA (Fulfillment By Amazon) par lequel elle pouvait gérer le stockage, l'emballage et la distribution de produits et services pour les petits vendeurs[190]. En France, les marchandises sont transportées dans les entrepôts à l'aide deblack totes, des bacs noirs[191].
Centre de traitement des commandes d'Amazon.fr àLauwin-Planque, France
Amazon Mechanical Turk (AMT, en français « Turc mécanique d'Amazon ») est un service demicro-travail lancé par Amazon fin 2005. C'est une plate-forme Web decrowdsourcing qui vise à faire effectuer par des humains, contre rémunération, des tâches plus ou moins complexes. Les tâches en question doivent êtredématérialisées ; il s'agit souvent d'analyser ou de produire de l'information dans des domaines où l'intelligence artificielle est encore trop peu performante, par exemple l'analyse du contenu d'images.
Des consignes automatiques pour permettre de récupérer les produits commandés par Internet ont été déployées dans des centres commerciaux en France[193].
Fin 2015, Amazon implante des consignes automatiques àLevallois-Perret etVilleneuve d'Ascq après l'avoir fait, dans un premier temps, aux États-Unis et au Royaume-Uni[193].
En, Amazon signe un accord avec le loueur d'avions américain ATSG pour la location de vingt appareilsBoeing 767 cargo sur une période de cinq à sept années. L'objectif est de diminuer sa dépendance aux entreprises de logistiqueFedEx et UPS[194].
Amazon a annoncé, le, un accord avec legouvernement britannique dans le but de mettre en place un projet de livraison de petits paquets par drones. Les trois autorisations principales obtenues sont de faire voler des drones qui ne sont plus à portée de vue de leur opérateur dans des zones rurales et suburbaines, de faire opérer par une seule personne plusieurs drones automatisés et de tester les performances de capteurs censés permettre aux appareils d'identifier et d'éviter des obstacles. Si le projet fonctionne, les paquets pourront être livrés en trente minutes partout dans le monde[195].
En, Amazon dépose un brevet pour la mise en place d’entrepôts volants suspendus par deszeppelins pour soutenir la livraison par drones[196].
En, Amazon ouvre son premier supermarché alimentaire sanscaisse, Amazon Go. Situé à Seattle, près du siège de l'entreprise, il reste en phase de test pendant près d'un an, réservé aux employés d'Amazon[197]. En, le magasin est ouvert au grand public[198].
En, on compte 13 magasins Amazon Go aux États-Unis : quatre à Seattle et Chicago, trois à San Francisco et deux à New York[199].
En, Amazon dévoile son nouveau concept de chariot, « Dash Cart », destiné aux magasins Amazon Go et qui scanne automatiquement les articles dont il est rempli et évite le passage à la caisse[200].
Amazon a lancé un service permettant de déverrouiller sa porte à distance et de regarder en direct celui ou celle qui entre au domicile. Le dispositif a été commercialisé sous l’appellationAmazon Key, qui est disponible dans 37 villes américaines. La société nourrit également d'autres ambitions dans le domaine du marché nouveau des maisonsconnectées, concurrençant directement Google et ses systèmes connectés Nest Hello. En, Amazon rachèteRing, unestart-up spécialisée dans les sonnettes connectées munies de caméra pour accélérer le développement de ces nouveaux objets[203].
Le système Amazon Key fait l'objet de préoccupations depuis que des recherches en cybersécurité ont montré sa non-infaillibilité[204],[205].
Amazon est (ou a été, il l'était au moins en 2007-2008) l'un des financeurs du réseau de Think tanklibertariens européenStockholm Network, qui s'oppose à l'État-providence et promeut une doctrine économique de marché mondialisé, libre et dérégulé[214].
Selon leCenter for Responsive Politics, les dépenses delobbying d'Amazon aux États-Unis s'élèvent, en 2017, à13 millions de dollars[215]. Ces dépenses connaissent une augmentation nette depuis 2011[216].
Amazon Europe est inscrit, depuis 2015, au registre de transparence desreprésentants d'intérêts auprès de laCommission européenne. Il déclare, en 2017, pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 1 750 000 et 2 000 000 euros[217]. En février 2024, les quatorze lobbyistes d'Amazon se voient privés de leur accréditation au Parlement européen[218].
Pour 2018, Amazon France déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités delobbying en France pour un montant qui n'excède pas 600 000 euros[220] (en hausse par rapport à 2017).
Pour 2019, Amazon France déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités delobbying en France pour un montant qui n'excède pas 900 000 euros[220] (en hausse par rapport à 2018).
En 2020, dans l'émissionUn monde en docs, au cours du débat intituléAmazon : monde d’avant… ou monde d’après ? suivant la diffusion du documentaireLe monde selon Amazon, le porte-parole d'Attac France Raphaël Pradeau dénonce le refus de la firme à participer au débat contradictoire alors que dans le même temps, elle utilise ses moyens colossaux dans la diffusion d'annonce publicitaire mensongère concernant la protection de ses salariés face à laCovid-19, et se présente uniquement dans des médias sans contradicteurs.
Des enquêtes de journalistes dénoncent régulièrement lesconditions de travail extrêmes imposées aux salariés, conditions qualifiées de « darwiniennes », faites pour écraser et briser les employés les plus faibles[221],[222]. Les employés les plus efficaces sont désignés par l'appellation prétendument méritoire d'« Amabot », mais qui est une contraction d'Amazon et de robot[223]. Le journaliste Benoît Berthelot évoque, dans son livre,Le monde selon Amazon, un« flicage des salariés et des clients », des« livreurs sous-payés et exploités »[224].
En, Amazon UK, qui opère dans quatre grands entrepôts enGrande-Bretagne, est sévèrement critiquée pour les conditions de travail qu'elle impose à ses travailleurs dans l'un de ses entrepôts pendant la période desfêtes de fin d'année[225],[226].
Amazon France connaît aussi ces conditions[227]. En, les journalistes Diana Löbl et Peter Onneken publient un reportage dénonçant les conditions de travail dégradantes pour les employés temporaires étrangers d'Amazon àBad Hersfeld enAllemagne, également pendant les fêtes de fin d'année[228]. En, le journalisteJean-Baptiste Malet publie, chezFayard, l'ouvrageEn Amazonie : Infiltré dans le « meilleur des mondes », une enquête sur Amazon France[229],[230],[231]. Pour découvrir les coulisses d'Amazon, il s'est fait embaucher comme intérimaire dans le centre logistique deMontélimar, en équipe de nuit[232]. Le récit, « édifiant » selonLe Nouvel Observateur, décrit les conditions de travail des nombreux intérimaires travaillant pour Amazon, ces« nouveaux prolétaires dont nous créons tous les jours les jobs, à coups de clics »[233]. Il pointe notamment du doigt la grande proportion d'emplois précaires, les cadences éprouvantes, de mauvaises conditions de travail masquées par unpaternalisme réinventé[234],[7]. Étendant son enquête à l'Allemagne, il aborde à nouveau la question dans un article duMonde diplomatique publié en[235].
À la suite des polémiques concernant les conditions de travail de ses employés, Amazon prépare, en, un programme à petite échelle pour expérimenter letravail à temps partiel d'équipes entières avec des semaines de 30 heures de travail[236].
Le site américainThe Verge révèle, en, qu'Amazon a mis en place un système automatisé de licenciement[237]. Celui-ci analyse la productivité des employés des entrepôts où les colis sont assemblés et organisés. Il génère automatiquement des avertissements et des avis de fin d'emploi pour les employés n’atteignant pas les quotas[238].
Durant la crise de la Covid-19 de 2020, il est reproché au groupe de ne pas offrir à ses salariés une protection suffisante face aux risques de contamination. En France, la justice est saisie par le syndicat SUD afin de limiter durant le confinement les activités du distributeur aux produits de première nécessité[239].
Le journall'Humanité publie en janvier 2021 une étude sur les conditions de travail au sein de l'entreprise en France. Ces informations, que la direction a refusé de transmettre aux représentants du personnel, témoignent de pratique d'encadrement en contradiction avec la communication de l'entreprise : recours important à des intérimaires, augmentation des contrats précaires,rotation de l'emploi de 50 % sur deux ans, nombreux accidents du travail avec une forte proportion de tentatives de dissimulation concentrée dans les contrats les plus précaires[240].
En janvier 2024, Amazon France Logistique, la filiale française chargée des entrepôts logistiques français, est condamnée par laCNIL à une amende de 32 millions d'euros (3% du chiffre d'affaires) pour « mis en place un système de surveillance de l'activité et des performances des salariés excessivement intrusif ». En effet, chaque coup de scanner d'un employé est monitoré et enregistré. L'employé doit justifier de chaque intervalle entre deux coups de scanner de plus de 10 minutes, mettant une pression importante sur les salariés[241].
Amazon est connu pour sa longue tradition antisyndicale, quel que soit le pays dans lequel elle est implantée, ce que reconnaît la multinationale : « Nous ne pensons pas que les syndicats soient bénéfiques à nos clients, nos actionnaires et nos partenaires ». En France, elle n’avait, ainsi, pas hésité à s'introduire dans des locaux de laConfédération générale du travail (CGT) pour y confisquer des ordinateurs et en effacer le contenu[242]. Des salariés d'agences d’intérim soupçonnés de proximité avec la CGT ont été bannis des sites de la multinationale en France[243].
En, le magazine en ligne américainGizmodo a révélé l'existence d'une vidéo interne destinée aux cadres deWhole Foods Market (filiale d'Amazon depuis 2017) afin de les former à prévenir et enrayer toute création ou action de syndicats dans l’entreprise. La vidéo explique comment repérer les signes qui annoncent des actions syndicales : « Si vos employés commencent à parler de « salaires décents » ou de « représentant », s’ils passent du temps ensemble alors que ce n’était pas dans leurs habitudes, s’ils souhaitent avoir accès à la liste du personnel, ou bien encore s’ils s’intéressent trop à la vie de l’entreprise, alors vous avez là des signes annonciateurs d’une organisation des travailleurs à laquelle il faut rapidement répondre : vous pouvez leur dire que vous préférez « les rapports directs avec vos employés » (sans en passer par un syndicat) ou, de manière plus forte, leur dire que « les syndicats sont des rats menteurs et trompeurs ». Dans les deux cas, la loi vous protège ! » conseille la vidéo[242].
La multinationale a recruté d'anciens membres durenseignement militaire américain notamment afin d'espionner les activités syndicales. En France, ces agissements ont visé la CGT, lemouvement des Gilets Jaunes ou encore des ONG commeGreenpeace. Les agents de renseignement d’Amazon répertorient notamment les dates, les lieux et le nombre de participants aux réunions syndicales, ainsi que les actions précises réalisées par les syndicats aux abords des entrepôts. En outre, ils utiliseraient de faux profils sur les réseaux sociaux pour épier des salariés afin de connaître leur vie privée[244].
Tentatives échouée et réussie de création de syndicat
En, des salariés du centre de tri deBessemer en Alabama font une tentative de créer une antenne syndicale au sein de l'entreprise qui se solde par un échec. Lors de cette campagne, un message Twitter fait couler beaucoup d’encre : Amazon y affiche un dédain outrancier à l’égard des employés qui ne peuvent pas faire de pause pour aller aux toilettes et sont contraints d’uriner dans des bouteilles. De plus, leNational Labor Relations Board (NLRB), l’agence gouvernementale de l’inspection du travail chargée de conduire les élections syndicales, estime qu’Amazon fait preuve d’un« mépris flagrant du droit ». Il ordonne un nouveau scrutin dont le résultat est cependant négatif[245].
Inspirés par cette expérience, deux trentenaires, Derrick Palmer etChris Smalls, du seul entrepôt de New York, JFK8, cherchent à créer un syndicat local après avoir été licenciés en pour avoir dénoncé les conditions sanitaires liées à la crise du COVID 19. Ils subissent les attaques disproportionnées de l'entreprise : un financement participatif récolte 120 000 dollars pour leur permettre de financer leur campagne alors que dans le même temps, Amazon débourse plus de 4,3 millions de dollars uniquement pour consulter des spécialistes de la lutte anti-syndicale à travers le pays. Leur pétition visant à permettre la création d'un syndicat est déboutée par leNLRB. Cependant, une décision de justice du mois de décembre 2021 permet aux salariés de pouvoir se réunir dans les locaux d'Amazon afin de s'organiser. En représailles, Christian Smalls est arrêté en dans ces mêmes locaux. Leur campagne visant à décider de la création du syndicat se met tout de même en place en mars ; et le, malgré une forte mobilisation de la part d'Amazon pour le « non », le « oui » le remporte à 2 654 voix contre 2 131. L'organisation, qui se nommeAmazon Labor Union, est alors la première mobilisation syndicale d’un entrepôt Amazon aux États-Unis, et l'une des victoires syndicales les plus marquantes depuis une génération[245]. À l'issue du vote, lePrésident des États-UnisJoe Biden déclare se féliciter de cette nouvelle et être heureux que des salariés s'assurent d'être entendus pour les décisions importantes qui les concernent[246],[247]. Amazon déclare de son côté contester le scrutin en justice[245].
Dommages laissés par la tornade EF3 qui a touché l'entrepôt d'Amazon et des lignes à haute tension entre Pontoon Beach et Edwardsville.
Six salariés d'Amazon trouvent la mort au passage d'unetornade qui a détruit un atelier dans l'Illinois. Du fait de l'alerte météorologique, le site aurait dû être évacué pour raisons de sécurité[248].
Le rapport 2023 du National Employment Law Project, montre que le taux d'accidents du travail aux États-Unis est plus important chez Amazon que chez les autreslogisticiens. Amazon tient à souligner que le taux d'accidents du travail s'est amélioré depuis 2019. Selon l'Occupational Safety and Health Administration, Amazon interprète à sa convenance les chiffres et les taux d'accidents du travail pour les entrepôts de plus de 1000 salariés sont plus importants chez Amazon que pour les autres sociétés d'entreposage[250].
En 2019, Amazon héberge une fraude massive à laTVA française, les revendeurs dont elle revend les produits n'étant pas tous inscrits au paiement de la TVA d'un montant de 20 % environ. En 2021, la TVA devra être payée par Amazon, en conformité avec la loi française issue d'une directive européenne[251].
En novembre 2020, laCommission européenne soupçonne Amazon d'avoir enfreint les règles de l'Union européenne en faussant les principes de concurrence sur les marchés en ligne. La Commission soupçonne également Amazon d'attribuer un traitement de faveur pour les offres et les vendeurs qui utilisent ses services de livraison et de stockage[252].
Le, une pétition a été lancée réclamant un« Noël sans Amazon », visant à freiner le développement du géant du numérique dans l'hexagone. Les signataires de la pétition dontFrançois Morel,François Ruffin,Anne Hidalgo, ainsi que plusieurs personnalités du monde desassociations et de la culture, réclament la mise en place de lois visant à mettre fin aux pratiques de la concurrence déloyale et de l'injustice fiscale entre les commerces de proximité et les mastodontes du numérique[253].
En octobre 2021, l'agenceReuters révèle qu'Amazon a modifié l'algorithme de son moteur de recherche interne en Inde, afin que les produits AmazonBasics apparaissent systématiquement en tête, devant les produits locaux[254],[255],[256].
En Grande-Bretagne, Amazon est sous le feu des projecteurs en étant suspecté de ne pas payer lesimpôts à hauteur de sonchiffre d'affaires : « Par un complexe montage financier, amazon.co.uk verse ainsi des droits de propriété intellectuelle à Amazon EU SARL, Amazon n'est imposé que de 2,4 % sur ses bénéfices réalisés en Grande-Bretagne, quand la taxe sur les bénéfices des entreprises était de 26 % dans le pays en 2011 »[257].
Amazon connaît le même problème en France. Dans un entretien auRépublicain lorrain, l'ancienministre de la Culture,Aurélie Filippetti, accuse Amazon de ne pas payer d'impôt à la hauteur du chiffre d'affaires réalisé en France. Le ministre juge ces pratiques « destructrices d'emploi, destructrices de culture, destructrices de lien social, parce que faire mourir les petites librairies dans les centres-villes, c'est une catastrophe »[258].
Le, leFinancial Times annonce que laCommission européenne a envoyé une demande d'information auGrand-Duché de Luxembourg, où se trouve le siège européen d'Amazon. L'objectif est de vérifier si l'impôt sur les sociétés qui est appliqué à Amazon est bien conforme aux règles européennes en matière de concurrence[259]. À la fin du mois de, la société annonce déclarer à partir de ce mois ses revenus au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie ; elle affirme aussi, sans donner de date précise, travailler à les déclarer en France, pays où elle ne s'est acquittée que de 3,3 millions d’euros d’impôt en 2011 pour un chiffre d'affaires estimé entre 1,5 et 2 milliards de dollars[260].
Dans son analyse globale de la façon dont Amazon a acquis une position dominante, l'avocatLina Khan relève les avantages fiscaux que cette société a réussi à obtenir, et les optimisations, avec un impact significatif sur ses comptes. Selon cet avocat, la société Amazon fausse ainsi le jeu de la concurrence[261],[262].
En, Amazon est condamné par la Commission européenne : accusée d'avoir bénéficié d'un avantage fiscal de 250 millions d'euros de la part du Luxembourg, la société est condamnée à rembourser cette somme[263], mais la demande contestée par le groupe Amazon et le Luxembourg, qui avait introduit un recours contre la décision auprès de laCour de justice de l’Union européenne. Le, la Cour conclut que les preuves apportées par la Commission ne sont pas suffisantes pour confondre Amazon[264],[265].
En novembre 2020, la question du taux de l'impôt sur les sociétés payé par Amazon France reste opaque. En effet, son directeur général, Frédéric Duval, met en avant les 230 millions d'euros d'impôts déclarés en 2019, amalgamant, de manière « spécieuse » selon France Culture, impôt sur la valeur ajoutée, cotisations patronales, impôts locaux et impôt sur les sociétés[266].
En 2020, Amazon a réalisé un chiffre d'affaires de 44 milliards d'euros en Europe, mais n'a payé aucun impôt sur les sociétés du fait d'un déficit déclaré de 1,2 milliard d'euros[267].
En 2012, le ministère des Finances français annonce à Amazon France un redressement en arriérés d’impôts et en pénalités portant sur les années allant de 2006 à 2010[268].
Ce redressement fiscal s’élève à près de 252 millions d'euros[268].
Dans un premier temps, la direction d’Amazon a d’abord contesté vigoureusement cette décision et l’estimation de l’administration fiscale française. Elle a également fait part de son intention de la contredire et de « faire appel à tous les recours administratifs à sa disposition ». Les dirigeants de la firme américaine ont également justifié leur mécontentement en arguant du fait que ses activités commerciales en France étaient pilotées depuis le Luxembourg, où se trouve son siège européen (la fiscalité du Grand-Duché étant plus avantageuse que dans l’Hexagone)[269].
Par la suite, en, la presse française annonce que le géant américain a trouvé un accord avec Bercy (leministère des Finances)[270],[271].
Le, leSénat français a adopté une proposition de loi visant à encadrer les conditions de la vente à distance des livres. Cette mesure porte notamment sur une interdiction du port gratuit pour les livres, afin de ne pas léser leslibrairies indépendantes[272].
En, Amazon a trouvé une solution pour contourner la loi en proposant des livraisons à un centime d'euro[273].
Amazon est également accusé de profiter de sa position dominante pour indiquer comme « non disponibles » des ouvrages dont l'éditeur s'est refusé à lui consentir la distribution, accréditant ainsi dans l'esprit du public l'idée erronée que ces livres sont épuisés ou introuvables[274].
Par ailleurs, l'enquête de Reuters d'octobre 2021 révèle qu'au moins en Inde, certains produits très populaires d'Amazon sont tous des contrefaçons de produits populaires indiens, dont le succès a été repéré grâce à la base de données interne de l'entreprise, afin que cette dernière lance sa propre gamme à plus bas prix[254],[255],[256].
En décembre 2021, les autorités de la concurrence condamnent Amazon à une amende de 1,1 milliard d'euros, pour abus de position dominante, pour avoir discriminé sur son site les vendeurs qui n'utilisaient pas ses activités logistiques[275].
En,Donald Trump s'en prend à Amazon, dont le propriétaireJeff Bezos a pris position contre lui dès le début de sa campagne présidentielle. Trump accuse Amazon de causer « beaucoup de tort aux petits détaillants qui paient des impôts ». L'entreprise perd alors 1,2 % de sa valeur en Bourse, soit 5,7 milliards de dollars, et doit attendre plusieurs heures avant de retrouver sa valeur initiale[276].
Un rapport produit en parATTAC etLes Amis de la Terre confirme le constat deMounir Mahjoubi : pour un emploi créé par l’entreprise, deux emplois du commerce de détail sont détruits[277].
En, l'Assemblée nationale vote une loi visant à augmenter les prix de vente des livres sur Amazon afin de favoriser les libraires[278].
En 2014, 1 188 écrivains allemands ont signé une pétition critiquant les méthodes utilisées par Amazon à l'encontre de leur éditeur scandinaveBonnier[279]. Les écrivains, dontElfriede Jelinek,prix Nobel de littérature 2004, accusent Amazon de boycotter leur maison d'édition en raison d'une mésentente sur les conditions commerciales.
En, un procès s'ouvre entre leSyndicat de la librairie française et Amazon France au sujet des frais de port offerts par ce dernier. Amazon envoie alors une lettre à ses clients, dénonçant le procès et demandant aux internautes d'envoyer une multitude de courriels à la SLF afin de défendre la gratuité des frais de port, pratique parfois appelée « bombardement de messagerie » (« email bombing », en anglais). En réaction à cette lettre et à la pétition mise en place sur le site Amazon.fr, la structure Lekti-ecriture.com lance, en, un « Appel pour le livre » afin de demander aux hommes politiques de renforcer la loi sur le prix unique du livre, en l’adaptant au numérique pour éviter son contournement par les sites Internet de vente en ligne et de faire respecter la décision de justice condamnant un site Internet de vente de livres[280].
Néanmoins, la Cour de cassation estime, le, dans une autre affaire similaire concernantAlapage, que« la prise en charge par le vendeur du coût afférent à l’exécution de son obligation de délivrance du produit vendu ne constitue pas une prime au sens des dispositions du code de la consommation », rendant ainsi la gratuité des frais de port possible[282][source insuffisante].
Au Canada, dès le début de, le Groupe de droit des consommateurs entreprend une action collective contre Amazon, pour taxe de vente invalide[284]. Selon le recours collectif, Amazon aurait appliqué les frais de taxes provinciales et fédérales sur des produits normalement exempts de ces taxes. Amazon a aussitôt entrepris de corriger les prix fautifs des articles concernés sur son site et a promis de dédommager tout consommateur affecté.
En 2013,The Kernel révèle la présence en vente libre de nombreux livres fascistes, antisémites et appelant à la suprématie de la race blanche[288],[289]. En 2017, leSunday Times a découvert dans le catalogue d'Amazon.co.uk une douzaine d'ouvrages affirmant que laShoah a été exagérée, voire complètement inventée[290], avant d'être retirés de la vente[291].
En France, Amazon est critiqué pour vendre ou avoir vendu l'ouvrageLes Protocoles des Sages de Sion[285] sous l'intituléLe péril juif, et différentes versions de la théorie dugrand remplacement deRenaud Camus, pour avoir permis ausite d'extrême droiteFdesouche d'intégrer des publicités pour des articles en contrepartie d'une commission, ou encore pour avoir fait de la publicité sur un site « administré par le militantnéo-nazi condamnéBoris Le Lay ». Cette position, selon l'organisationSleeping Giants, est un « financement intéressant pour les sites de lafachosphère. Il y a une grande opacité derrière ces flux financiers, car il n'y a pas de comptabilité publique »[292].
Greenpeace cite, en 2017, Amazon parmi les grandes entreprises les moins respectueuses de l'environnement. L'ONG lui reproche de ne faire aucun effort pour réduire sonimpact environnemental et de ne dévoiler aucune statistique sur le recyclage de ses produits ou sur sa part d'énergie renouvelable[293].
Les services d'hébergement Web d'Amazon (AWS) auraient émis, en, autant de gaz à effet de serre que le Portugal et, en, son site de vente en ligne, autant de CO2 que la Bolivie soit respectivement 55,8 et 18,87 millions de tonnes[294],[295]. En septembre de la même année, Jeff Bezos annonce que son entreprise s'engage à atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat avec dix ans d'avance[294].
Dénonçant l'ouverture de trois entrepôts géants en France, des activistes d'Action non-violente COP21, desAmis de la Terre et des membres desGilets Jaunes ont bloqué le siège d'Amazon France et deux autres bâtiments à Lille et Toulouse, le[296]. Ils dénoncent lasurproduction que génère Amazon et souhaitent empêcher l'implantation de ces nouveaux entrepôts en raison de leurs impacts environnementaux, mais aussi sociaux, notamment sur l'emploi local[297]. Ils reprochent à l'entité de favoriser lasurconsommation et d'abuser du transport par avion à cause notamment de sa flotte de cinquante avions-cargos dont le nombre devrait être porté à soixante-dix en[295].
En, l'entreprise annonce qu'elle poursuit sa croissance dans le marché de l'énergie renouvelable grâce à un investissement dans un projet d'énergie solaire en Alberta[298].
En, Amazon annonce vouloir arrêter l'utilisation de pochettes en plastique en France avant fin 2021[299].
En 2018, Amazon aurait détruit 3,2 millions de produits neufs enFrance, selon les estimations d’élusCGT. La cause de cette« destruction massive » serait la politique de stockage qui se résume, pour les vendeurs, à une alternative : récupérer la marchandise invendue ou la détruire. Or, les coûts de rapatriement de la marchandise dissuadent les vendeurs de le réaliser, préférant pour un faible coût la faire détruire par Amazon[300],[301].
Un reportage du journalisteGuillaume Cahour sur ce sujet est diffusé, en janvier 2019, dans l'émissionCapital. Le journaliste s'est fait embaucher au sein d'un site d'Amazon France. Le reportage cite l'exemple de Chalon-sur-Saône où plus de 293 000 produits ont été jetés neufs ou presque, en l'espace de neuf mois[302].
En 2020,60 Millions de consommateurs alerte sur les abonnements involontaires lors validation d'une « livraison express » qui génère un engagement tacite au programme d'Amazon Prime, pour une période d'essai de 30 jours. Un service qui est, lui, bien payant, et qui se transforme en prescription annuelle de 49 euros. Les détails sur la souscription de cet abonnement payant à Amazon Prime n'apparaissent qu'à la deuxième étape de la commande, en petit caractères[303].
En, Amazon lance une version d'Amazon Prime pour étudiants intitulée Amazon Prime Student avec 90 jours d'essai qui, si non résiliés, se transforment en une prescription annuelle de 24 euros[réf. souhaitée].
En, des associations de protections des mineurs, dont l'association internationale des victimes de l’inceste, dénoncent la mise en vente de jouets pornographiques ressemblant à des enfants[304]. L'intervention du secrétaire d'État français chargé de l'Enfance et des familles,Adrien Taquet, a contraint Amazon à retirer ces poupées de la vente[305]. Un procès s'ouvre àDieppe (France) en mai 2022[306].
La question des données personnelles vis-à-vis du shopping sur Internet inquiète depuis 2001. L'étude de Anthony D Miyazaki et Ana Fernandez[307] démontre que la majorité des individus sont inquiets par rapport à la sécurité de leurs données personnelles lors de leurs achats en ligne. Ils soulignent également que cette inquiétude est légèrement plus faible chez les utilisateurs réguliers d'Internet. Néanmoins, la majorité des individus en 2001 utilisaient des sites en ligne pour faire des achats (et principalement Amazon) par nécessité : la facilité des achats prime donc sur le souci de la protection des données.
C'est grâce à cette confiance qu'Amazon a pu étendre son business et couvrir tous les domaines, de son site de streaming jusqu'aux commandes de courses. Cependant, comme le montre l'étude d'Emily West en 2019[308], cette diversité d'offres permet également à Amazon de se procurer beaucoup de données sur ses consommateurs, personnalisant ainsi leurs paniers. Les données personnelles sont donc à la base du business model d'Amazon. West dénonce un « capitalisme de surveillance, » qui devient normalisée. Les consommateurs deviennent dépendants du service permit par ce système.
En, Amazon est condamnée par laCNIL française à une amende de 35 millions d'euros pour avoir installé descookies publicitaires sur les systèmes de ses utilisateurs sans avoir demandé leur consentement et sans les en avoir informé préalablement de façon suffisante. De telles pratiques sont notamment en contravention avec la directive européenne Privacy de 2002 (directive on privacy and electronic communications), et non seulement avec leRGPD, ce qui autorise la CNIL à traiter le dossier directement. Amazon affirme de son côté mettre à jour régulièrement son fonctionnement afin de respecter les différentes réglementations nationales et clame son désaccord avec la décision de la CNIL[309].
Certains produits Amazon posent également des problèmes vis-à-vis de la protection des données personnelles. Catherine Jackson et Orebaugh Angela démontrent dans leur papier[310] qu'Amazon Echo stocke des enregistrements vocaux pour améliorer les performances d'Alexa, l'assistant IA maison. Ces enregistrements, qui violent l'intimité du foyer familial, peuvent être utilisés comme preuves lors de procès, tels queArkansas vs. Bates aux États-Unis. Ainsi, le stockage de données personnelles par Amazon soulève des nouvelles problématiques.
Le, laFederal trade commission a publié ses reproches à l'entreprise. Celle-ci l'accuse entre autres de contrôle illégal des prix ce qui représente un danger pour la compétitivité, en usant d'un algorithme qu'elle a développé nommé « Projet Nessie », de à. L'entreprise a mis en sommeil ce projet, tout en envisageant son amélioration en et. Cet algorithme lui permet selon elle de prédire si la concurrence peut suivre une augmentation de prix de la part d'Amazon pour anticiper et éviter une perte de clientèle. Cela aurait privé sa clientèle de prix plus abordables. L'entreprise avait par ailleurs conscience des limites légales de son algorithme, car elle aurait pris des précautions pour éviter que ces augmentations ne soient trop visibles[311].
EnItalie, Amazon a été condamnée à une peine d'amende de 10 millions d'euros pour ses pratiques jugées déloyales par l'ACGM (l'Autorité italienne de la concurrence). L'Autorité relève qu'en Italie l'option d'achat récurrent est une option cochée par défaut. L'autorité italienne note également que la livraison express est l'option choisie par défaut par Amazon dans la livraison des commandes[312].
En 2025 auxÉtats-Unis, Amazon a accepté de payer 2,5 milliards de dollars à laFTC pour mettre fin à la procédure judiciaire visant l'entreprise[313]. En effet, la FTC reprochait à Amazon d'avoir mis en place une interface trompeuse pour inscrire les utilisateurs à Prime et aurait rendu la procédure d'annulation volontairement complexe afin d'empêcher les utilisateurs de se désabonner[314].
↑ab etcJodi Kantor et Karen Weise, « Deux amis battent Amazon à son jeu antisyndical »,Courrier international (traduction depuis The New York Times du 2 avril 2022),no 1641, 14 au 20 avril 2022,p. 40-41.
↑« Amazon, accusé d’avoir enfreint les règles européennes de concurrence, visé par deux enquêtes de Bruxelles »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑Anthony D Miyazaki et Ana Fernandez, « Consumer Perceptions of Privacy and Security Risks for Online Shopping »,Journal of Consumer Affaires,(lire en ligne)