Aujourd'hui, la plupart des Berbères sont de confessionmusulmanesunnite[22], mais on retrouve aussi des Berbèresibadites (dans leDjebel Nefoussa et àZwara en Libye, àDjerba en Tunisie, dans leMzab et àOuargla en Algérie[23]),juifs[24] etchrétiens[25].L'identité berbère est généralement plus large que la langue et l'ethnicité, et englobe toute l'histoire et la géographie de l'Afrique du Nord. Les Berbères ne sont pas une ethnie entièrement homogène, et ils comportent un éventail de sociétés et d'ascendances. Les forces unificatrices dupeuple berbère peuvent être une langue commune, uneorigine commune et une identification collective aupatrimoine, à la culture et à l'histoire berbère.
Historiquement, les Berbères parlaient deslangues berbères, classées dans la branche des langueschamito-sémitiques. Il y aurait environ 28 à 38 millionsberbérophones en Afrique du Nord[1],[26]. Le nombre de Berbères ethniques (y compris non amazighophones) serait plus élevé, car beaucoup d'Amazighs ne parlent plus leberbère, mais l'arabe maghrébin. Les populationsberbérophones partagent un fond culturel berbère commun, qui transparaît également dans leur génétique[27],[28], bien qu'en raison de l'arabisation, des migrationsarabes successives et du métissage relatif, la majorité des Berbèresarabophones s'identifient ethniquement commearabe[29],[30].
La proportion ethnique varie entre les pays, les données et lessources. Par exemple, selonEncyclopædia Britannica, 25 % de la populationalgérienne serait ethniquement Berbère.Pour la populationmarocaine, c'est 21 %[31].Pour laTunisie, c'est différent car on estime qu'approximativement 1,4 % de la population serait berbère[32], le pays étant très distinct de ses voisins en ce qui concerne la question identitaire.Alors que leMaroc et l'Algérie reconnaissentl'amazighité etl'arabité dans leurs constitutions comme composante identitaire, la Tunisie, elle, ne reconnaît que la composantearabe[33]. LaCIA utilise le concept d'arabo-berbère pour quantifier les proportions ethniques des pays de l'Afrique du Nord[29].
Certains Berbères s'appellentImazighen[34],[20]. Ce terme serait lié au nom antique desMazices,ethnonyme relevé par les auteurs de languelatine, et sa varianteMaxyes, terme relevé parHérodote[34].
Plus réduites, les zones berbérophones actuelles sont inégalement réparties, majoritairement auMaroc et enAlgérie ainsi que dans une moindre mesure enLibye, enTunisie et enÉgypte. Leslangues berbères forment une branche de la famille deslangues afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet servait à écrire lelibyque, dont l'alphabet, appelé « tifinagh », qui est juste comme son nom l'indique une variation du phénicien. Cet alphabet a continué à être utilisé par lesTouaregs et fait preuve aujourd'hui d'un regain d'intérêt auprès desberbérophones.
Les berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte auxÎles Canaries, se caractérisant par des relations linguistiques, culturelles et ethniques. On distingue plusieurs formes de langues berbères : lechleuh, lechaoui, lerifain, lekabyle, lechenoui, lemozabite, lenafusi et letouareg sont les plus importantes variétés de la langue berbère. À travers l'histoire, les berbères et leurs langues ont connu des influencespuniques,romaines,arabes,turques ou encorefrançaises, ce qui fait que de nos jours sont officiellement dites « amazighes » les ethnies d'Afrique du Nord parlant, se considérant et se réclamant amazighes.
Cependant, le terme « berbère » est unexonyme à étymologie aliénante qui signifie « étranger » et qui n'est pas forcément reconnu par certains berbères qui lui préfèrent le termeautoethnonymeAmazigh.
SelonCharles-Robert Ageron,« dans l'usage courant, qui continue la tradition arabe, on appelle Berbères l'ensemble des populations du Maghreb »[35].
Le nom « berbère » dérive d'un terme de la langue des anciens Libyens qui signifie « Étranger » ou des variations de celui-ci. L'exonyme a été adopté plus tard par lesGrecs, avec une connotation similaire.
En dépit de ces premiers manuscrits, certains historiens modernes ont soutenu que le terme n'est apparu que vers dans les écrits desgénéalogistes arabes[37], Maurice Lenoir postant une date d'apparition auVIIIe ou auIXe siècle[38].
Pour l'historien Abraham Isaac Laredo[39], le nomAmazigh pourrait être dérivé du nom de l'ancêtre Mezeg qui est la traduction du personnagebiblique Dedan, fils de Shéba dans letargoum. SelonLéon l'Africain,Amazigh signifiait « homme libre », bien que cela soit contesté, parce qu'il n'y a pas de racine de M-Z-Gh qui signifie « libre » dans les langues amazighes modernes. De plus, « Am- » est unpréfixe signifiant « comme, un homme, celui qui est Soleil […] ». Par conséquent, la racine requise pour vérifier cet endonyme serait(a)zigh, « libre », ce qui manque cependant aussi dans le lexiqueberbère mais peut être lié àaze (« fort »),Tizzit (« bravoure »), oujeghegh (« être brave, être courageux »)[40].
En outre, ce terme a aussi une connotation avec le mottouaregAmajegh, qui signifie « comme le noble »[41],[42]. Le termeAmazigh est commun au Maroc, en particulier chez les locuteurs durifain et dushilah de l'Atlas central, en 1980[43], mais ailleurs dans la patrie berbère, un terme local plus particulier, commeKabyle ouChaoui, est plus souvent utilisé en Algérie[44].
Selon l'historienIbn Khaldoun, le nomMazîgh est dérivé de l'un des premiers ancêtres des Amazighs[45].
LesÉgyptiens, lesGrecs, lesRomains et lesByzantins ont mentionné diverses tribus avec des noms similaires vivant enLibye antique, dans les zones où les Amazighs ont été plus tard identifiés. Les noms de tribus ou confédérations postérieurs diffèrent des sources classiques mais sont probablement encore liés au berbère moderne. Parmi eux, la confédération desMâchaouach représente l'une des premières identifiées. Pour les historiens, il s'agirait du même peuple que celui appelé quelques siècles plus tard en grecMazyes parHécatée de Milet, etMaxyes parHérodote, alors qu'il a été appeléMazaces etMazax dans les sources latines, et serait lié aux derniersMassyles etMassæsyles. Tous ces noms sont similaires et sont peut-être des représentations étrangères du nom utilisé par les Amazighs pour s'appeler eux-mêmes, en général,Imazighen.
Les étudesanthropologiques et génétiques ont révélé la complexité du peuplement de l'Afrique du Nord.
La question du type humain auquel se rattachaient les berbères ou tout au moins leur composant principal a été l'objet d'un débat récurrent. Pour les uns, une évolution se ferait pargracilisation avec une gracilisation générale du squelette, un changement dans les proportions du crâne, qui de l'hyperdolicocéphalie des débuts de l'Ibéromaurusien va devenirbrachycéphale ; elle s'observe dans le Columnatien, où Marie-Claude Chamla a identifié desMechta-Afalou gracilisés. Pour d'autres, il y aurait une impossibilité anatomique de passer du type Mechta-Afalou au type proto-méditérannéen ; la transition anatomique de l'Afrique du Nord résulterait donc d'une migration[46][réf. non conforme],[47],[48].
Selon les récits de l'Antiquité, notamment ceux d'Hérodote (v. -) dans son écritL'Enquête (engrec ancien :Ἱστορίαι /Historíai), relatant les informations collectées pendant ses voyages en Afrique du Nord, lesLibyens anciensLibyens (terme générique pour les berbères) se disaient descendre desTroyens. Il les plaçait dans la partie septentrionale de l'Afrique, dans les montagnes de l'Atlas (Enquête, IV, 184-185)[49]. Par ailleurs, toujours selon Hérodote, le terme de« Maxies » était utilisé par les berbères pour se dénommer. Hérodote compte parmi eux les « Atlantes »[50].
Le RomainSalluste n'hésite pas à remonter les siècles pour rechercher les origines des berbères ; il va même jusqu'à interroger les ouvrages en languepunique en possession du roiHiempsal II ou les écrits mêmes de ce souverain numide[51].
Le GrecDiodore de Sicile aussi a consacré plusieurs paragraphes de son Livre Trois (LIV-LV) à un peuple d'« Atlantes » qu'il situe « à l'extrémité de l'Afrique » et qu'il présente comme « arrivé à un assez haut degré de puissance et de civilisation ». Il place leur histoire aux temps légendaires de lamythologie et y voit l'origine de nombreux dieux ; par ailleurs, ces « Atlantes » doivent faire face à leurs « voisins » les « Gorgones » et sont vaincus par les « Amazones »[52].
AuMoyen Âge, les thèses s'appuient sur des récitsbibliques et sur des références historiques commeIbn Khaldoun : elles donnent alors à ce peuple une originechamitique.
La majorité deshaplogroupes masculins des berbères sontE1b1b (12 % à 100 %) d'origineatérienne[réf. nécessaire] etibéromaurusienne[66],[67], etJ (0 % à 31 %) d'origine majoritairementarabe etcarthaginoise[68]. L'haplogroupe R1b (M269), présent surtout enEurope de l'Ouest, arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15 % selon les régions. Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b, caractérisé par le marqueur M81, est très fréquent chez les berbères et voit sa fréquence décroître d'ouest en est[69].
L'ADN mitochondrial étant exclusivement transmis par les femmes à leurs enfants, son étude génétique permet de suivre la lignéematrilinéaire — directe — d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des berbères ont unADN mitochondrial d'origine ouest-eurasienne[70].La lignée maternelle directe des berbères la plus ancienne date dupaléolithique (30 000 ans avant notre ère) ; elle est représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne)[71]. Cet haplogroupe est spécifique aux berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'ouest. Selon une étude génétique réalisée en 2010, les populations d'Afrique du Nord descendent en partie, du côté maternel, de migrants de la péninsule ibérique arrivés il y a environ 8 000–9 000 ans[72].
L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines par rapport à d'autres. À l'exception desTouaregs, la majorité des berbères sont génétiquement plus proches desEuropéens et desMoyen-Orientaux que des autres populations humaines — les Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les populationssubsahariennes et le reste des Berbères[73],[74].
D'après une étude de Adamset al., réalisée en 2008 sur un échantillon de 1 140 individus de sexe masculin originaires de lapéninsule ibérique et desîles Baléares, ces populations ont une proportion moyennement élevée d'ascendance provenant d'ancêtresmaghrébins (10,6 %) etjuifs séfarades (19,8 %)[75].
Une nouvelle étude parue en 2012 utilisant 730 000 polymorphismes nucléotidiques de l'ADN autosomal montre une différence entre les populations nord-africaines, proche-orientales et sub-sahariennes[76]. Les populations nord-africaines possèdent ainsi unhaplotype distinctif, dont l'apparition a été estimée entre 18 000 et 38 000 ans lors d'une divergence puis d'une isolation[76], et sont complètement distinctes des Africains subsahariens, au regard des attributs culturels, linguistiques et phénotypiques[76]. La présence d'ADN européen chez les Nord-Africains tels que lesMarocains ou lesAlgériens varie, atteignant au maximum 25 %, et est semblable aux populations méditerranéennes d'Europe du Sud comme lesBasques et lesToscans utilisés dans cette étude.
Les particularités géographiques de l'Afrique du Nord expliquent les différences génétiques entre les populations amazighes. Ainsi, les Amazighs du Maghreb sont génétiquement différenciés selon leurs origines ethniques (c'est-à-dire le Maroc, l'Algérie, la Tunisie), indiquant un isolement prolongé entre eux. La composante européenne présente chez les Amazighs, du moins chez ceux installés dans le nord-ouest de l'Afrique, est généralement plus élevée que celle venant du Proche-Orient, ce qui signifie des contacts plus intenses avec l'ouest qu'avec l'est de laMéditerranée. Inversement, le poids de la composante nord-africaine est relativement faible en Libye et en Égypte, où des taux élevés d'ascendance venant du Proche-Orient sont observés. Cette découverte confirme le rôle crucial dudésert libyen en tant que barrière physique à la mobilité humaine, le vaste territoire désertique entreTripoli etBenghazi étant à peine peuplé depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. La présence d'une ascendance proche-orientale, qui suit une distribution opposée avec ungradient vers l'Est, a été liée à l'expansion arabe[77].
L'Afrique du Nord, durant lepaléolithique ainsi que lemésolithique, était habitée par des populations du type deMechta-Afalou ou Proto-Berbère[78] caractérisées par une robustesse générale, une forte épaisseur des parois crâniennes, de grandes dimensions du crâne et de l'ensemble du squelette, une tendance à lamésocéphalie, une face large et courte munie d'arcades sus-orbitaires saillantes réunies en un bourrelet médian, desorbites basses et rectangulaires, unemandibule vaste au corps très divergent avec projection latérale desgonions, unmenton accusé et unedenture assez volumineuse et atteinte de lésions pathologiques nombreuses. Lastature de ces hommes était élevée (1,77 m), leurs épaules larges, leursquelette très robuste. La comparaison des hommes et des femmes de ces gisements montre qu'il existait undimorphisme sexuel prononcé, particularité fréquente chez les populations préhistoriques et notamment au mésolithique[79].
Salluste consacra les chapitres XVII et XIX de son ouvrageBellum Iugurthinum à une digression sur le pays de l'Afrique du Nord et ses habitants, d'après les traditions numides et les livres puniques du roiHiempsal II. Après une description du pays — limites, climat, faune et flore —, l'historien présente lesGétules et lesLibyens comme les premiers habitants de l'Afrique. Le demi-dieuHercule mourut enEspagne selon la« croyance africaine », et son armée composée de divers peuples se démantela. LesMèdes, lesPerses, lesArméniens de son armée passèrent par bateau en Afrique et s'établirent sur la côte[87].
LesPerses s'établirent à l'ouest,« plus près de l'Océan », habitant dans les coques renversées de leurs bateaux, faute de matériel de construction. Ils s'allièrent par mariage avec lesGétules. Conduits à se déplacer sans cesse, ils se donnèrent le nom de « Nomades » (Numides)[88]. Salluste tient pour preuve de ce récit les habitations des paysans numides, rappelant celles des coques renversées de l'armée d'Hercule.
LesMèdes et lesArméniens s'unirent aux Libyens. Ils « bâtirent des places fortes » et « pratiquaient des échangescommerciaux avec l'Espagne ». Altérant le nom des Mèdes, les Libyens indigènes se seraient mis à les appelerMaures.Par la suite, les Perses et les Gétules grandirent en puissance et s'installèrent à l'ouest de Carthage sous le nom deNumides. Enfin, ils annexèrent la Libye. La presque totalité du nord de l'Afrique fut annexée par les Numides ; « les vaincus se fondirent avec les vainqueurs, qui leur donnèrent leur nom de Numides ».
Ibn Khaldoun (1332-1406) fait remonter l'origine des Amazighs à Mazigh, fils de Canaan. D'après lui, ils descendent deCanaan, fils deCham. Faisant une étude comparative des différents généalogistes arabes et amazighs existant bien avant lui, il en tire sa propre analyse sur l'origine des Amazighs. Dans son livre surl'Histoire des Berbères, il cite presque tous les travaux déjà faits sur la généalogie ancienne[91]. Il désigne deux grandes familles : Madghis et Barnis[91],[92].
« Issue d'un genre littéraire spécifique, le récit mythique et généalogique, l'évocation d'un ancien mouvement des Berbères de l'est vers l’ouest, explicitement rapportée à l'ensemble de ce peuple, et non à telle ou telle tribu connue à l'époque byzantine, est toujours repoussée par les auteurs arabes dans des temps extrêmement éloignés, définis par une chronologie biblique (ou coranique, si l'on préfère). Et elle s'avère surtout, dans presque tous les cas connus, reprise de traditions juives ou chrétiennes bien antérieures au Bas-Empire romain, avec seulement des corrections destinées à actualiser le mythe et à le rendre ainsi fonctionnel, capable de fournir des explications aux hommes du Moyen Âge sur la situation des Berbères de leur propre époque. »
Le premier auteur à avoir évoqué l'origine nordique des Amazighs estThomas Shaw dans son ouvrageTravels or Observations Relating to Several Parts of Barbary and the Levant publié en 1738. Selon lui, les Amazighs blonds descendent desVandales deGélimer, retirés dans les montagnes après qu'ils eurent été défaits parBélisaire. Un siècle plus tard, un autre texte fondateur de l'origine nordique des Amazighs est l'article deLaurent-Charles Féraud intituléMonuments dits celtiques dans la province de Constantine et publié en 1863 où il suggère que les Amazighs blonds descendent desGaulois mercenaires deRome, à cause de la présence desdolmens enAlgérie. Par la suite, le docteurLucien Bertholon, qui consacre sa vie à l'anthropologie berbère, même s'il n'en continue pas moins à affirmer l'origine nordique des Amazighs, en fait les descendants des peuples égéens[94].
Contrairement à ces auteurs, l'anthropologue italienGiuseppe Sergi ne pense pas que les Amazighs proviennent du nord, mais au contraire que les Nordiques proviennent du sud. Pour Sergi, il existe unerace méditerranéenne, originaire d'Afrique, dont était issue la race nordique, cette race méditerranéenne étant elle-même issue des Chamites, qui occupaient le Nord de l'Afrique[95].
EnLibye, les amazighophones constituent à peu près 10 % de la population presque tous concentrés à l'ouest (excepté ceux d'Aoudjila et de Djaraboud)[104].
Principaux groupes ethniques — totalement ou en grande majorité — « non-amazighophones » mais historiquement amazighs ou d'origine berbère. Ils sont parfois appelésAmazighs arabisés. On peut citer :
LeMedracen, àBatna, mausolée numide, l'un des plus anciens monuments de l'actuelleAlgérie ().UnLibyen ancien (ancêtres des Amazighs) peint sur la tombe du pharaonSéthiIer.
La préhistoire se définissant comme les époques précédant l'invention ou l'usage de l'écriture, de la production de documents écrits transmettant la mémoire aux générations à venir, la préhistoire des peuples amazighs à l'ouest de lavallée du Nil se recoupe avec une grande partie de l'histoire de l'Égypte ancienne. Dans les textes égyptiens, ces peuples,libyens, apparaissent sous les noms deLibou, Tehenou, Temehou,Mâchaouach[119].
Un chef mâchaouach monta sur le trône d'Égypte sous le nom deSheshonqIer, fondant laXXIIe dynastie égyptienne. De ce côté, il est donc possible de dire que les Amazighs entrent dans l'histoire.
LesLibyens anciens (Amazighs), formés de plusieurs confédérations telles que lesGétules, lesGaramantes[120], lesAtlantes, etc., dispersés dans le vaste territoire de laLibye antique (Maghreb actuel) depuis les temps anciens, vont connaître des relations culturelles et politiques avec l'Égypte ancienne, lesPhéniciens (de ces échanges naîtra la grandecivilisation carthaginoise), laGrèce antique, l'Empire romain, etc. Le monumentMadracen, datant de[121], appartiendrait donc à la grande archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique manifestant un goût archaïsant, mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne[122]. Mais le monument pose un gigantesque problème qui demeure non résolu[123].
Durant la période de prédominance desPhéniciens en Méditerranée, plusieurs villes portuaires sont érigées dontCarthage.
Lapremière guerre punique se déclenche par la suite.Massinissa forme le premier État dont le nom est laNumidie. Plusieursguerres puniques se déclenchent en Afrique du Nord pendant l'Antiquité. Durant l'ère pré-romaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massæsyles,Massyles,Maurétanie, etc.). Plusieurs provinces connues sous les noms : laprovince d'Afrique correspondant au territoire naturel deCarthage et la côte ouest de laLibye (l'Africa Vetus et de l'Africa Nova, sera divisée par Dioclétien en trois : laTripolitaine, laByzacène et l'Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.), laNumidie, la Maurétanie désigne le territoire desMaures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le nord-ouest et centre de l'actuelleAlgérie, et une partie du nord marocain actuel.
Le roiMassinissa[124] unifie laNumidie[125],[126]. Il fonde la capitaleCirta. Au cours de ladeuxième guerre punique, les Massaesyles, commandés parSyphax, sont alliés àCarthage, tandis que les Massyles, commandés parMassinissa, s'allient àRome, après avoir été spoliés par Syphax. À la fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau territoire entoure désormais celui deCarthage, sauf du côté de la mer.
En, à la mort de Massinissa,Scipion Émilien partage la Numidie entre les trois fils du roi. De même,Rome obligeMicipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils et le fils naturel de son frère,Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait assassiner ses cousins, et, en, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de à. Incapables de remporter une victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En, à la faveur d'un guet-apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, àSylla qui avait soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée àBocchus, roi deMaurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal deRome.
En 42 de notre ère, lesRomains parviennent à devenir maîtres de la totalité du Maghreb. À l'instigation de ces derniers, le territoire est divisé en provinces. Par la suite, lesVandales et lesByzantins envahiront une partie du Maghreb actuel.
Carte du royaume deNumidie à son extension maximale, vers 150 av. J.-C.
Les Masaesyles et les Massyles s'affrontèrent, en à la fin de ladeuxième guerre punique, à la suite de laquelleMassinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain sur Carthage,Massinissa parvint dès lors à unifier la Numidie qui s'étendit alors du fleuve Moulouya à l'ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'est. Il réussit sous sa conduite à préserver l'indépendance de son royaume en jouant habilement de la rivalité régionale qui prévalait à l'époque, tout en lui garantissant une prospérité économique certaine, grâce au remarquable développement de l'agriculture et de l'élevage. Sur le plan de l'organisation politique, Massinissa plaça à la tête de chaque province un gouverneur et à la tête de chaque tribu un « Amokrane » (le chef). Son conseil, formé de dix personnes, le seconda efficacement dans sa politique et son administration générale. Au nombre de ces dix conseillers, il avait trois de ses fils :Micipsa qui le suppléait en plusieurs affaires,Gulussa, chargé de la conduite des armées et Mastanabal chargé du trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers, un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais, des cheveux abondants et bouclés, une barbe allongée et bien taillée ». Le règne de Massinissa prit fin lorsqu'il mourut en
Ainsi après la mort du grand roi fondateur, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome se produisit et plongea la Numidie dans des troubles politiques. Micipsa, fils de Massinissa succédera au trône de son père. Durant son règne, il fit envoyer le très populaireJugurtha, petit-fils de Massinissa, comme représentant en Ibérie pour l'éloigner du pouvoir. Micipsa nomme Gulussa vice-roi et ministre de la Guerre et Mastanabal vice-roi et ministre de la Justice. Après le bref règne deMicipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal finissent par détruire tout le travail d'unification de Massinissa en divisant la Numidie de nouveau en Numidie orientale et occidentale. La crise politique encore larvée à ce stade entre Rome et la Numidie, finit par se déclarer officiellement lorsque Jugurtha, le très populaire petit-fils de Massinissa revint en Numidie et se saisit du pouvoir par la force en, en s'attaquant aux petits-fils de Massinissa (tuant Hiempsal et expulsant Adherbal qui s'enfuit à Rome) pour réunifier la Numidie et la remettre sur le chemin de la stabilité et du développement.
Rome qui ne voit pas d'un bon œil cette réunification, se met alors à créer des problèmes politiques àJugurtha, en lui demandant de s'expliquer sur sa prise de pouvoir violente et l'expulsion d'Adherbal qui se réfugia chez eux. Jugurtha aurait répliqué dans son entourage qu'il est une chose qu'il avait apprise desRomains lors de son séjour en Ibérie :« Roma est urbs venalia » (trad. « Rome est une ville à acheter »), faisant ainsi référence à l'étendue de la corruption chez les officiels romains. C'est ainsi que Jugurtha se résout à acheter un répit en offrant de l'argent à des membres de la classe politique romaine pour les corrompre. Rome accepte alors de le laisser régner, mais seulement à condition que la Numidie reste divisée. Elle lui offre la reconnaissance diplomatique sur la Numidie occidentale, à condition de remettre Adherbal sur le trône en Numidie orientale. Jugurtha accepta dans un premier temps l'offre de Rome. Cependant, son intention de restaurer la Numidie unifiée demeura forte, ce qui le conduisit incessamment à envahir en la Numidie orientale, réunifiant ainsi de nouveau la Numidie. Au passage il fit exécuter plusieurs hommes d'affaires romains opérant en Numidie orientale. Le gouvernement romain, furieux d'un tel développement, est sur le point de lui déclarer la guerre, lorsque Jugurtha réussit une nouvelle fois avec grande habileté à corrompre les responsables en place à Rome. Cela a pour conséquence d'atténuer l'animosité qui s'était emparée de la classe politique romaine à son encontre, et même de lui procurer un traité de paix avantageux.
Toutefois, ce traité sera aussitôt remis en cause, après les profonds changements que connut la classe dirigeante romaine ; excédé, Jugurtha fit exécuter Adherbal en réponse à cet acte. La classe politique romaine se déchaîne alors et finit par demander l'invasion de la Numidie. Rome envoie alors le consul Metellus en Numidie à la tête de plusieurs légions pour punir Jugurtha et le déposer. Jugurtha parvint avec intelligence à résister durant des années, en combinant des manœuvres militaires face aux Romains et politiques avec son voisin de l'ouest, le roiBocchusIer deMaurétanie. L'adjoint du consulMetellus,Gaius Marius, entrevoyant une opportunité, retourne à Rome pour se plaindre de l'inefficacité suspecte de son chef et demande à être élu consul à sa place, ce qu'il obtint. C'est alors queGaius Marius envoie son questeur,Lucius Cornelius Sulla, en mission en Maurétanie pour négocier l'aide de BocchusIer.Bocchus accepte alors de trahir Jugurtha, et aide les Romains à le capturer dans un guet-apens. Jugurtha est alors envoyé à la fameuse prison de Tullianum. Il fut exécuté tout de suite suivant la tradition du triomphe romain en à la prison de Tullianum. Dès lors, la Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.
La situation perdure jusqu'à laguerre civile entreJules César etPompée.JubaIer de Numidie, partisan dePompée, perd son royaume en après la défaite deThapsus contre César. César accorde àSittius un vaste territoire autour deCirta (Constantine). La Numidie devient alors la province d''Africa nova, jusqu'à ce qu'Auguste réunisse les deux provinces en un seul ensemble, l'Afrique proconsulaire. Cette dernière est dirigée par unproconsul, qui conduisit un moment l'armée d'Afrique.
Auguste rend son royaume àJuba II, fils du précédent, après labataille d'Actium (). En, Juba II reçoit le trône deMaurétanie, et la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la province d'Afrique. La partie intégrée à la province d'Afrique en constitue une région et, en théorie, n'a pas d'autonomie administrative, puisqu'elle dépend du proconsul assisté delégats.
Par la suite, lesRomains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces :
Maurétanie tingitane, qui correspond à peu près au nord du Maroc actuel. Les villes principales sontVolubilis, Sala, Lixus, Banasa, Ceuta, Melilla et Tingis (actuelleTanger) qui en était le chef-lieu. Elle fut attachée administrativement à la province d'Espagne (la Bétique).
Lambèse fut la première capitale romaine, par la suiteTimgad va être construite au temps deTrajan. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Algérie. La civilisation berbère est à son apogée, plusieurs grandes villes sont construites au nord et au sud dans le désert. La nationalité romaine est offerte aux Amazighs, cela facilite l'intégration de certains nomades au monde romain[128]. Plusieurs mariages mixtes entre Romains et Amazighs naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique descultes Amazighs est représentée dans les fresques romaines. De même, lesjeux romains sont source de distraction et de joie pour la plupart des Amazighs. De plus, lesbains publics étaient un luxe ouvert à tout le monde. ÀTimgad, régionchaouie, il y avait vingt-sept bains[129]. Il n'y avait pas de remparts autour des villes pour faciliter les relations entre les Amazighs et les Romains. Les arts sont développés par les artisans Amazighs (la céramique, la poterie, etc.). Plusieurs amphithéâtres sont construits. Le théâtre deTimgad pouvait contenir 4 000 personnes de l'Aurès. La population globale de l'Aurès était estimée entre huit et dix-mille habitants, pendant les premières années de l'Empire romain en Afrique du Nord[129].
Les populations se rebellent de nombreuses fois surtout lesZénètes, vers le début duIer siècle. LesMaghraouas auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger) etPtolémée de Maurétanie devait les contenir.Ptolémée de Maurétanie, fera transférer une partie des Maghraoua vers lechlef[130]. Cela provoque une succession d'actions militaires de Rome, soldées parfois par de graves défaites romaines.
Les alentours deTlemcen auraient été composés des royaumes gétules dans l'antiquité. Ils auraient vécu dans cette partie du Maghreb[131]. Plusieurs rois gétules purent contrebalancer l'Empire romain. Vers,Tacfarinas soulève tous les tribus gétules[132]. Il mourut àPomaria (Tlemcen actuellement)[133]. Sept ans durant,Tacfarinas résiste aux Romains, malgréTibère qui transfère une seconde légion pour appuyer la troisième légion Auguste (seule ensuite). Dès,Caligula confie la conduite de la région de Numidie à un représentant personnel – « légat de l'empereur » – chargé de commander la troisième légion Auguste. C'est ainsi qu'il met fin à une exception politique : celle d'une armée importante placée sous les ordres d'un proconsul et non d'un légat. LeSénat perd la dernière légion qui était sous ses ordres.
Bien que toujours officiellement intégrée à la province d'Afrique proconsulaire, la Numidie en constitue une région à part, placée sous l'autorité de son légat qui dirige la troisième légion Auguste et ne rend de compte qu'à l'empereur. C'est une province de fait, mais non de droit, statut relativement unique dans l'empire. Après 193, sousSeptime Sévère, la Numidie est officiellement détachée de la province d'Afrique et constitue une province à part entière, gouvernée par unlégat impérial. SousDioclétien, elle constitue une simple province dans la réorganisationtétrarchique, puis est brièvement divisée en deux : Numidie militaire etNumidie cirtéenne.
À l'époque du Bas-Empire romain, les Levathae (ouLaguatans /Luwata) se révèlent tellement agressifs que les Romains font élever unlimes pour les contenir. Après la crise économique que vécut la grande cité romaine de Leptis Magna, la ville connut plusieursrazzias de la part des populations locales.
De nombreuses tribus Amazighs se convertissent aujudaïsme. Certains auteurs pensent que lesJuifs d'Afrique du Nord sont en grande partie desAmazighs judaïsés. Le christianisme a pu ensuite se développer sur ce terreau juif.
Le christianisme apparaît vers l'an 256, et durant le siècle suivant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion.
En 313, les crises politiques et économiques poussent les populations à une nouvelle révolte qui sera encore une fois Amazigh. Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, ledonatisme (du nom de l'évêqueDonatus Magnus) s'est développé enAlgérie, àBaghaï, dans lesAurès et enTunisie : ses partisans refusent la réintégration dans l'Église des clercs ayantapostasié lors des persécutions du début du siècle[134]. Le donatisme quitte rapidement le champ religieux pour devenir une opposition politique àRome. En effet, les donatistes récusent la politique religieuse deConstantinIer, le premier empereur romain chrétien, et, exigeant la séparation de l'État et de la religion, finissent par déclarer l'empereur comme étant le diable en personne. Ils rejettent aussi le riteromain.
Dès lors, Constantin envoie ses troupes les réduire au silence, dans ce qui est considéré comme la première persécution de chrétiens par d'autres chrétiens[135]. La répression ne fait qu'accroître le soutien populaire des donatistes ; en 321 les légions romaines se retirent.
Toutefois vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à unesecte populaire, celle des « circoncellions » (ceux qui encerclent les fermes). Les donatistes, à l'instar des autres chrétiens, célébrant lesmartyrs, les circoncellions, ouvriers agricoles, deviennent des radicaux qui, considérant le martyre comme la plus grande vertu chrétienne, abandonnent toutes les autres valeurs (Humilité,Charité,Agape, etc.). Leur but étant de mourir au combat, les circoncellions, munis de matraques de bois, - ils refusent de porter des armes en fer en vertu du précepte évangélique : « Qui a vécu par l'épée, périra par l'épée » - attaquent les voyageurs, cernent puis rançonnent les exploitations agricoles (d'où leur nom), tuant, violant, volant les stocks, exigeant l'affranchissement des esclaves. Lorsqu'ils n'arrivent pas à se faire tuer, ils se suicident en sautant du haut d'une falaise. Ce dérapage du culte donatiste noircit encore plus leur réputation à Rome.
En 395 l'Empire romain faisant face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu'exerce Rome sur l'Afrique du Nord, les donatistes, essaient de dominer la scène politique et religieuse. L'empereur les déclarehérétiques en 409 et leur enjoint de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale.Saint Augustin, évêquecatholique d'Hippone (actuellementAnnaba), essaie de calmer la violence de l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des donatistes. Malgré les appels pressants de plusieurs parties, les donatistes disparaissent presque complètement de la scène religieuse, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu'auVIe siècle[136].
Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Afrique du Nord sous la pression desVandales et desAlains, autre peupleindo-européen, venus avec eux et originaires des steppes du sud de la Russie.Le, Saint Augustin, l'un des derniers symboles de l'intégration de la population amazigh au sein de l'Empire romain, trouve la mort durant lesiège d'Hippone par les Vandales[137]. Cependant les Amazighs sous le règne deCabaon réussissent à défaire les Vandales et à s'emparer desAurès, puis portent un coup dur à une armée vandale à l'époque du roi vandaleThrasamund, qui meurt après un règne de vingt-sept ans ;« les Vandales prennent la fuite, et les Maures, s'élançant hors de leur retranchement, en tuent un grand nombre, en font beaucoup prisonniers, et de cette nombreuse armée il ne retourne dans leurs garnisons qu'un fort petit nombre de soldats »[138].
Les attaques de plus en plus fréquentes des Amazighs et l'énergie de l'empereur byzantin Justinien et de son général Bélisaire, provoquent la chute rapide du royaume vandale.
La première expédition musulmane sur l'Ifriqiya est lancée en 647. En 661, une deuxième offensive se termine par la prise deBizerte. La troisième, menée en 670 parOqba Ibn Nafi, est décisive : ce dernier fonde la ville deKairouan au cours de la même année[140] et cette ville devient la base des expéditions contre le nord et l'ouest du Maghreb. L'invasion complète manque d'échouer avec lamort d'Ibn Nafi en 683[141]. Envoyé en 693 avec une puissante armée arabe, le généralghassanideHassan Ibn Numan réussit à vaincre l'exarque et à prendre Carthage[142] en 695. Seuls résistent certains Amazighs dirigés par laKahena[142]. Les Byzantins, profitant de leur supériorité navale, débarquent une armée qui s'empare de Carthage en 696 pendant que la Kahenaremporte une bataille contre les Arabes en 697[142]. Ces derniers, au prix d'un nouvel effort, finissent cependant parreprendre définitivement Carthage en 698 et par vaincre et tuer la Kahena[141].
Contrairement aux précédents envahisseurs, les Arabes ne se contentent pas d'occuper la côte et entreprennent de conquérir l'intérieur du pays. Après avoir résisté, les Amazighs se convertissent à l'islam[141], ils sont enrôlés dans l'armée Omeyyade pour calmer les révoltes, et c'est alors que le généralTariq ibn Ziyad s'en va à laconquête musulmane de l'Hispanie, à la tête d'une armée de 12 000 hommes composés essentiellement de Amazighs fraîchement convertis. Des centres de formation religieuse s'organisent alors, comme à Kairouan, au sein des nouveauxribats. On ne saurait toutefois estimer l'ampleur de ce mouvement d'adhésion à l'islam. D'ailleurs, refusant l'assimilation, nombreux sont ceux qui rejettent la religion dominante et adhèrent aukharidjisme, hérésie née en Orient et proclamant l'égalité de tous les musulmans sans distinction d'origine ou de classe[143]. En 740, les Amazighs de l'actuel Maroc lancent lagrande révolte amazighe, échaudés par des prédicateurssufritesKharijites, une secte musulmane qui a embrassé une doctrine représentant l'égalitarisme total en opposition à l'aristocratie desQuraych qui s'était accentuée sous lecalifat omeyyade, qui tente de leur imposer le statut dudhimmi, qui se traduit notamment par l'imposition de lourdes taxes. Les rebelles ont éluMaysara al-Matghari pour mener leur révolte, et ont réussi à prendre le contrôle de presque tout ce qui est maintenant le Maroc, inspirant à de nouvelles rébellions auMaghreb et àal-Andalus. Lors de labataille de Bagdoura, les rebelles amazighs ont annihilé une armée particulièrement forte envoyée par le calife omeyyade de Syrie. Les Omeyyade n'ont pu échapper à la catastrophe qu'à la suite des dissensions internes qui ont scindé en deux les armées amazighes. Ces dernières furent battues séparément non loin de Kairouan dans les localités d'al-Qarn et d'al-Asnam en 742[144]. Le Maroc et l'ouest Algérien est au main des armées amazighes, et les omeyyades en sont expulsés, mais l'est de l'Ifriqiya (actuelle Tunisie) reste une province omeyyade jusqu'en 750, quand la lutte entreOmeyyades etAbbassides voit ces derniers l'emporter[143]. De 767 à 776, les kharidjites amazighes sous le commandement d'Abou Qurra s'emparent de tout le territoire, mais ils se retirent finalement dans leurroyaume de Tlemcen, après avoir tué Omar ibn Hafs, surnommé Hezarmerd, dirigeant de la Tunisie à cette époque[145].
En 800, le calife abbassideHaroun ar-Rachid délègue son pouvoir enIfriqiya à l'émirIbrahim ibn Al-Aghlab[146] et lui donne le droit de transmettre ses fonctions par voie héréditaire[147]. Al-Aghlab établit la dynastie desAghlabides, qui règne durant un siècle sur le Maghreb central et oriental. Le territoire bénéficie d'une indépendance formelle tout en reconnaissant la souveraineté abbasside[147]. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan et de sagrande mosquée, un centre intellectuel de haute renommée[148]. À la fin du règne de Ziadet AllahIer (817-838),Tunis devient la capitale de l'émirat jusqu'en 909[149].
Appuyée par les tribusKetamas qui forment une armée fanatisée, l'action duprosélyteismaélienAbu Abd Allah ach-Chi'i entraîne la disparition de l'émirat en une quinzaine d'années (893-909). En,Ubayd Allah al-Mahdi se proclame calife et fonde la dynastie desFatimides, qui déclare usurpateurs les califesomeyyades etabbassides ralliés ausunnisme. L'État fatimide s'impose progressivement sur toute l'Afrique du Nord en contrôlant les routes caravanières et le commerce avec l'Afrique subsaharienne. En 945,Abu Yazid, de la grande tribu desBanou Ifren, organise sans succès une grande révolte amazighe pour chasser les Fatimides. Le troisième calife,Ismâ`îl al-Mansûr, transfère alors la capitale à Kairouan et s'empare de la Sicile[150] en 948. Lorsque la dynastie fatimide déplace sa base vers l'est en 972, trois ans après la conquête finale de la région, et sans abandonner pour autant sa suzeraineté sur l'Ifriqiya, le califeAl-Muʿizz li-Dīn Allāh confie àBologhine ibn Ziri — fondateur de la dynastie desZirides — le soin de gouverner la province en son nom. Les Zirides prennent peu à peu leur indépendance vis-à-vis du calife fatimide[150], ce qui culmine avec la rupture avec ce suzerain devenu lointain et inaugure l'ère de l'émancipation amazighe[151]. L'envoi depuis l'Égypte de tribus arabes nomades sur l'Ifriqiya marque la réplique des Fatimides à cette trahison[151]. LesHilaliens suivis desBanu Sulaym — dont le nombre total est estimé à 50 000 guerriers et 200 000 bédouins[151] — se mettent en route après que de véritables titres de propriété leur ont été distribués au nom du calife fatimide. Kairouan résiste pendant cinq ans avant d'être occupée et pillée. Le souverain se réfugie alors à Mahdia en 1057 tandis que les nomades continuent de se répandre en direction de l'Algérie, la vallée de laMedjerda restant la seule route fréquentée par les marchands[151]. Ayant échoué dans sa tentative pour s'établir dans la Sicile reprise par lesNormands, la dynastie ziride s'efforce sans succès pendant90 ans de récupérer une partie de son territoire pour organiser des expéditions depiraterie et s'enrichir grâce au commerce maritime.
Les historiens arabes sont unanimes à considérer cette migration comme l'événement le plus décisif du Moyen Âge maghrébin, caractérisé par une progression diffuse de familles entières qui a rompu l'équilibre traditionnel entre nomades et sédentaires amazighes[151]. Les conséquences sociales et ethniques marquent ainsi définitivement l'histoire du Maghreb avec un métissage de la population. Depuis la seconde moitié duVIIe siècle, la languearabe demeurait l'apanage des élites citadines et des gens de cour. Avec l'Hilaliens, lesdialectes amazighs sont plus ou moins influencés par l'arabisation, à commencer par ceux de l'Ifriqiya orientale[151].
SelonIbn Khaldoun, les Amazighs se divisent en deux branches, les deux sont issues de leur ancêtre Mazighe. Les deux branchesBotr etBranès se seraient elles-mêmes subdivisées en tribus et auraientMedracen comme ancêtre ; chaque région du Maghreb étant constituée de plusieurs tribus. Les grandes tribus ou peuples amazighs sontSanhadja,Houaras,Zénètes,Masmoudas,Koutama,Awarba,Berghouata,Zouaouas, etc.Chaque tribu est décomposée en des sous-tribus, ayant une indépendance territoriale et décisionnelle[152],[153]
Pendant l'Antiquité, les Amazighs se disputaient le pouvoir.Massinissa etSyphax s'affrontèrent lors de ladeuxième guerre punique. Le premier avait la Numidie occidentale et le deuxième la Numidie orientale. Massinissa gagne la bataille, mais le fils deSyphax,Vermina, reprend la guerre contre Massinissa. Massinissa était allié des Romains etVermina était avec les Carthaginois. Vermina demande la rémission àRome. À la fin,Massinissa réussit à unifier laNumidie. AprèsMicipsa, une lutte interne entre les petits-fils de Massinisa se déclenche pour la succession.Jugurtha tueAdherbal pour la prise du pouvoir de laNumidie. Jugurtha rompt avec lesRomains. MaisBocchusIer, beau-père de Jugurtha, capture et livre Jugurtha aux Romains.
Par la suite, les Amazighs se sont divisés en deux parties distinctes l'une de l'autre[159]. Cette division a créé un grand conflit entre lesSanhadjas et lesZénètes qui a débuté au Maghreb avant d'être transposé enAndalus. Les Sanhadja (chiite) ont attaqué les Zénèteskharidjites (Banou Ifren,Maghraoua, etc.), créant une séparation territoriale entre les deux tribus Amazighs[91]. Les Zénètes furent ainsi amenés à se déplacer vers l'ouest du Maghreb et au sud devant la poussée desZirides (tribu des Sanhadja, chiite)[159]. Cependant, plusieurs tribus desBanou Ifren et des Maghraouas se sont ralliées auxFatimides dans ce conflit complexe[160], qui n'est ni de religion ni de « race », d'aprèsYves Lacosteet al.[160]. D'autre part, plusieurs Fatimides ont changé de camp pour s'engager du côté des Omeyyades[91]. Au contraire, selon le dictionnaire deMichel Mourre, le pouvoir et la religion seraient les sources des conflits des Amazighs[161].
Les Sanhadja se divisent pour former deux dynasties distinctes : lesZirides (chiite) et lesHammadides (sunnite). Les Zénètes, eux aussi sont divisés sur la question de pouvoir, trois dynasties sont forméesBanou Ifren, Maghraoua etMeknassa. Une lutte acharnée au pouvoir des tribus zénètes est signalée parIbn Khaldoun.
Ensuite survient le deuxième plus important conflit entre lesAlmoravides (tribu des Sanhadja) etsunniteMalékites et lesZénètes. Après la défaite desZénètes à l'ouest du Maghreb par les Almoravides, les Zénètes qui restent en vie et minoritaires par rapport auxSanhadjas sont confrontés dans une guerre contre une allianceHammadides-Hilaliens[162].
Les deux dernières dynasties Amazighs zénètes se font la guerre, les Zianides contre les Mérinides (ils adoptent un nouveau malékisme)[163]. Les Mérinides sont refoulés auMaroc actuel par lesBanou Ifren qui reprennentTlemcen grâce aux Hafside] en 1437[164], une trentaine d'années après la promulgation de laCharte d'Ajarif (1405), qui détaille notamment laqisas (vengeance) et ladiya (compensation financière) prévue par ledroit musulman[165].
Les Mérinides prennent laTunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen souverain Mérinides deConstantine et deBéjaïa s'empare de la Tunisie, Ibrahim abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie[166].
Les dynasties Amazighs sont achevées par l'arrivée desEspagnols et desOttomans.Depuis ces conflits, les Amazighs sont séparés dans leur profond, ce qui a mené à la création de plusieurs tribus qui n'ont aucun lien commun ni dans la langue, ni dans la tradition, ni dans l'espace géographique, ni dans la religion, ni dans les mœurs, etc., auMaghreb, en Al-Andalus, auSahel africain[167].
Le conflit entre Sanhadja et Zénètes est le plus important dans l'histoire des Amazighs et a été révélé par tous les historiens du Moyen Âge et contemporains (Ibn Khaldoun,Ibn Hazm,Émile-Félix Gautier,Gabriel Camps, Rachid Bellil, etc.). Du coup, quelques historiens comme Émile Félix Gautier et Gabriel Camps entre autres, tirent des conclusions et des thèses de ce conflit majeur. Ces thèses seront contredites par certains historiens contemporains comme Rachid Bellil, Benabou, Potiron, etc. Ces derniers rejoignent l'approche historique d'Ibn Khaldoun[168].
Influence des Amazighs en Afrique de l'Ouest et en Al-Andalus
Les Zirides prennent le Sud de l'Italie avec l'aide desFatimides et une partie de l'Égypte. Les Amazighs avaient des États indépendants enAl-Andalus à l'époque des taïfas. L'Al-Andalus est prise par lesAlmoravides et ensuite par lesAlmohades et à la fin par lesMérinides.
Pendant la période de 1400 à 1500, l'effondrement des dernières dynasties Amazighs englobe les deux territoires l'Andalousie et l'Afrique du Nord, au centre et à l'ouest. Les Espagnols et les Portugais reprennent leurs territoires et envahissent le Maghreb. Ensuite, les Ottomans chassent les Espagnols et prennent l'Algérie, laTunisie et laLibye. Quelques Amazighs se replient dans les montagnes et demeurent isolés surtout dans les régions de l'Aurès (le pays desChaouis), ou enKabylie et auSahara. Le Maroc résiste grâce à l'émergence desSaadiens puis de ladynastie alaouite qui fondent l'Empire chérifien et résistent à la fois aux attaques hispano-portugaises et aux tentatives d'invasion ottomanes. Les Espagnols s'emparent duSahara occidental, duRif et de quelques villes dont (Sidi Ifni). Le Rif engage la guerre pour se libérer de la tutelle espagnole avecAbdelkrim el-Khattabi.
Cordoue
Les Français attaquent les Ottomans et prennent l'Algérie, la Tunisie. La Libye est conquise par les Italiens. Plusieurs Amazighs, tels que LallaFatma N'Soumer,Cheikh El Mokrani,Cheikh Bouamama, etc., se révoltent et organisent plusieurs guerres pour reprendre leurs territoires.
La France déploie tout dans l'industrialisation et dans la construction des villes digne de la civilisation moderne, mais les zones montagneuses et les zones rurales sont épargnées. Plusieurs Européens viennent pour investir et pour exploiter les richesses. L'Algérie française devient le « grenier de l'Europe ».
Les confréries Amazighs et le mouvement des saints Amazighs entre 1500 et 1900
Plusieurs Amazighs notamment du Sud ont créé des confréries musulmanes dont le but était d'aider la population après le déchirement des dynasties Amazighs. Leur apport était éducatif en premier. Plusieurs monuments, ksours, mosquées, etc., ont été construits dans les différentes régions du Maghreb. Les principaux chefs avaient la notoriété deSaint et ils étaient pour la plupart des hommes de connaissance et de savoir. Ces chefs ont écrit plusieurs livres qui ont été conservés à nos jours. L'instruction du Coran était importante surtout dans le Sud. L'organisation de cérémonies avait un rôle important dans la consolidation des règles de vie entre les différentes communautés. LesZaouïas avaient un rôle juridique important au sein des populations pour le règlement des crises.
LesOttomans devaient négocier avec les chefs de confrérie. Par la suite, l'armée française a trouvé des difficultés à contrôler les mouvements dirigés principalement par les confréries.
Après la colonisation française, italienne, espagnole, etc., les Amazighs se voient marginalisés, occupés, exploités par des forces étrangères. Ce qui fait qu'un vaste mouvement de révoltes s'enchaine au fil des années dans tous les territoires du Maghreb. Par la suite après laSeconde Guerre mondiale,lesÉtats-Unis imposent aux Européens de se retirer de toutes les colonies dans leplan Marshall[réf. nécessaire]. Après quelques années tous les pays se libèrent progressivement.
Plusieurs monuments historiques témoignent de la grandeur de l'art architectural chez les Amazighs auMaghreb et enAl-Andalus. Plusieurs villes et monuments auMaghreb et enAl-Andalus sont considérés commepatrimoine mondial. La culture et la langue Amazighs ont survécu depuis les grandes conquêtesvandales,romaines,byzantines,arabes (VIIe siècle) jusqu'à l'occupationfrançaise, en passant par la présence ottomane (à l'exception notable du Maroc). À partir de 1881, enKabylie, l'administration française attribuera des patronymes arabes aux populations qui, jusqu'à cette époque, portaient encore pour certains des noms à consonance latine[170].
Ainsi, certains tiennent la colonisation française pour responsable en grande partie de l'arabisation de l'Afrique du Nord à l'instar de l'historien Eugène Guernier qui affirme, en 1950, que la France« facilite la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi musulmanes »[171]. La culture berbère reste vivante enAlgérie et auMaroc, qui comprennent une grande partie des Amazighs. Elle est aussi présente enLibye et enTunisie et dans une grande partie duSahara —Touaregs en Algérie, auBurkina Faso, auMali et auNiger.
En 1980 éclatent les manifestations duPrintemps berbère, au cours desquelles les amazighophones deKabylie réclament l'officialisation de leur langue. En 1988, l'ouverture démocratique donna une forte impulsion à la revendication berbériste avec la création du « Mouvement culturel berbère »[172].
À la suite de la « grève du cartable » dans les années 1994 et 1995, dans laquelle des élèves kabyles boycottèrent les écoles pour contester le monolithisme linguistique et culturel de l'arabe, en 1996, une réforme de la Constitution algérienne fait officiellement de l'amazighité, aux côtés de l'islam et de l'arabité, l'une des composantes fondamentales de l'identité nationale. Parallèlement, les autorités fondent un Haut Commissariat à l'amazighité.
En 1998, de très violentes émeutes suivirent l'assassinat du chanteurLounès Matoub. À partir de là, le climat devint insurrectionnel. Au mois d', de violentes émeutes secouèrent laKabylie à la suite de la mort d'un lycéen prénommé Massinissa, abattu par la gendarmerie à Béni Douala. Le, les Kabyles marchèrent surAlger avant d'être réprimés par la police[172].
Les Amazighs ont eu un rôle décisif pour l'indépendance durant la colonisation, de nombreuses insurrections ont été menées par des Amazighs dans tous les pays du Maghreb. Ils y ont mené une vive résistance parfois qualifiée de « farouche »[173],[174],[175].
Algérie : De nombreux soulèvements ont été menés pour contrer la colonisation française, l'émir Abdelkader lutte pendant15 ans, après avoir déclaré la guerre à la France en 1832. Il offre sa reddition en 1847.
En, des tribus de Grande-Kabylie se rendent, la capture de la maraboute LallaFatma N'Soumer met un terme à la résistance mais lesKabyles se soulèvent plusieurs fois encore jusqu'au début des années 1870.En 1871, un notable kabyle, Mohand Amokrane, surnomméCheikh El Mokrani, est rétrogradé au titre debachagha pour avoir soutenu la révolte du Cheikh Bouaquaz, un proche de son père, en 1864-1865.S'ensuit une insurrection.Le mouvement soulève250 tribus, près du tiers de lapopulation algérienne.Les insurgés sont contraints à la reddition après l'attaque des Français.Ils sont arrêtés à l'Alma le, et le le bachagha Mokrani meurt au combat près de l'oued Soufflat.Les troupes françaises (vingt colonnes) marchent surDellys etDraâ El Mizan.Lecheikh El Haddad et ses fils se rendent le, après labataille d'Icheriden.L'insurrection ne prend fin qu'après la capture deBoumezrag El Mokrani, le.La répression est très sévère, se traduisant, une fois matée l'insurrection, par des internements de Kabyles et des déportations enNouvelle-Calédonie (on parle des « Algériens du Pacifique »), mais aussi par d'importantes confiscations de terres, qui ensuite ont obligé de nombreux Kabyles à s'expatrier.En 1954, le Mouvement nationaliste algérien se mobilise et déclenche par la suite la révolution algérienne.Les Amazighs sont au premier plan dans laguerre d'Algérie.De nombreux chefskabyles etchaouis ont œuvré et lutté pour l'indépendance du pays, dont les plus célèbres sontMostefa Ben Boulaïd,Larbi Ben M'hidi,Abane Ramdane,Krim Belkacem,Didouche Mourad,Hocine Aït Ahmed,Ferhat Abbas,Amirouche Aït Hamouda,Belkacem Radjef.
Maroc : Le mouvement de résistance s'est illustré lors de laguerre du Rif menée parAbdelkrim el-Khattabi, qui est une guerre coloniale qui opposa les tribus Amazighs duRif aux armées françaises et espagnoles, de 1921 à 1926. Les deux armées européennes agissaient officiellement en vertu des accords du protectorat passés par le sultan du Maroc,Moulay Abd al-Hafid, avec la France et avec l'Espagne. La guerre atteignit son apogée lors de labataille d'Anoual durant laquelle le général espagnolManuel Fernández Silvestre se suicida après la défaite et la perte de 14 000 de ses hommes. Cette bataille reste un symbole de la lutte anticolonialiste. D'autres insurrections eut lieu dans le Rif menées parMohamed Ameziane ou encoreEl Raisuni. Dans le sud du pays, les tribus Amazighs se sont soulevées sous la direction du chefMouha ou Hammou Zayani ou encoreAssou Oubasslam.ni
En France les amazighophones représentent 25 % des immigrés algériens et 16 % des immigrés marocains[177].
Selon les conclusions d'un colloque « Pour une histoire sociale du berbère en France », sous la direction deSalem Chaker tenu en octobre 2004 à l'Institut national des langues et civilisations orientales :« On peut raisonnablement estimer la proportion de berbérophones à 35 % de l'ensemble de la population originaire d'Afrique du Nord établie en France (quel que soit son statut juridique). Si l'on retient une fourchette de 4 à 5 millions de personnes d'origine maghrébine, on aboutit à un total de 1,5 à 2 millions de berbérophones en France. »
Rifains (Maroc) etKabyles (Algérie) sont largement majoritaires.« Il existe bien sûr des berbérophones issus d'autres pays (Tunisie, Libye et pays du Sahel), mais leur nombre reste peu significatif (de quelques centaines à quelques milliers de personnes)[178]. »
Durant l'Antiquité, lesLibyens anciens pratiquaient lareligion libyque, religion traditionnelle des Amazighs avant l'arrivée desreligions abrahamiques enAfrique du Nord. Cette religion traditionnelle mettait fortement l'accent sur leculte des ancêtres, lepolythéisme et l'animisme. Beaucoup de croyances Amazighs anciennes ont été développées localement, tandis que d'autres ont été plus ou moins influencées et ont elles-mêmes influencé d'autres religions méditerranéennes traditionnelles telles que lareligion égyptienne, lareligion hellénistique et lareligion punique. Certaines des anciennes croyances Amazighs existent encore aujourd'hui subtilement dans la culture et la tradition populaires Amazighs.
Jusqu'aux années 1960, il y avait aussi une importante minoritéberbère juive auMaghreb, mais l'émigration (principalement versIsraël et laFrance) réduisit considérablement leur nombre à seulement quelques centaines d'individus.
L'entreprenariat est plus marquée chez les élites maghrébines Amazighs de certaines régions, dont lesSoussis, les Mozabites, les Kabyles, lesDjerbiens(en)[180].
Pendant l'Antiquité, les cultes Amazighs étaient pratiqués librement au début de la présenceromaine. Au musée deTimgad, plusieurs fresques représentent les divers cultes Amazighs.
Enberbère la lune et le dieu lunaire portent le même nom :Ayyur.Hérodote mentionne que les Amazighs antiques vénéraient lalune et lesoleil, auxquels ils offraient dessacrifices : « Les sacrifices des nomades se font de cette manière : ils commencent par couper l'oreille de la victime (cela leur tient lieu deprémices), et la jettent sur le faîte de leurs maisons ; cela fait, ils lui tordent le cou : ils n'en immolent qu'au Soleil et à la Lune. Tous les Libyens font des sacrifices à ces deux divinités »[181]. D'autres auteurs attestent ce culte, ainsi que desgraffitis, comme un « Solo Deo Invicto » relevé àThagaste[182].
Africa,déesse de la guerre, très influente enAfrique du Nord, était considérée comme la protectrice des marchands et figurait à ce titre sur lespièces de monnaie Amazighs.Pline l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquerAfrica (enlatin :Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.
As d'Hadrien (136), représentant sur l'aversAfrica, portant une dépouille d'éléphant, tenant un scorpion et une corne d'abondance, unmodius de blé à ses pieds.Mosaïque de laDomus Africa deThysdrus
Afrique ou Africa provient de Ifren[183], Ifri est une divinitéberbère[184], le pluriel est Ifren[185]. La traduction ou l'emprunt latin nous donne Africa (Afrique) qui a été unedéesse berbère avant la conquête des Romains. Dea Africa signifie déesse Africa et représente un symbole à l'époque romaine. Et aussiIfri désigne les populations locales des Afers. Ifru symbolise les rites dans les cavernes pour protéger les commerçants. La grotte non loin deConstantine à Guechguech et la pièce de monnaie romaine indiquent le mythe de la protection[186].Ifru était une déesse solaire et en même titre un dieu des cavernes et protecteur du foyer, etc[187]. Ifru est une sorte de Vesta berbère.
Gurzil (en berbère Agurzil) est une divinité à la tête detaureau, fils d'Ammon.Corippe mentionne un certain Laguatan (la tribu desLaguatan (ouLuwata) et sontZénète), grand prêtre de Gurzil, combattant lesByzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil[188]. Parmi les ruines deGhirza, enLibye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.
EnNumidie, àN'Gaous dans lesAurès, plusieurs stèles africaines (Molchornor, « sacrifice d'un agneau »[189] ou stèles deSaturne avec mention d'un sacrifice particulier)[190] ont été trouvées par les chercheurs et signalées par les historiens.
Traditionnellement, les hommes s'occupent du bétail. Ils migrent en suivant le cycle naturel despâturages, et en recherchant des sources d'eau et des abris. Ils sont ainsi assurés d'une abondance de laine, de coton et de plantes pour la teinture. De leur côté, les femmes s'occupent des biens de la famille et confectionnent les objets artisanaux — tout d'abord pour leur usage personnel, et ensuite pour la vente dans lessouks de leur localité.
Les tribus Amazighs tissent destapis Amazighs oukilims. Lestapisseries traditionnelles conservent l'apparence et le caractère distinct de la région d'origine de chaque tribu, qui possède en effet son propre répertoire de dessins. Letissage d'armure toile est représenté par une grande variété de bandes, et plus rarement par des motifs géométriques, tels les triangles et le losange. Les décorations additionnelles, comme les paillettes ou les franges, sont typiquement des tissés Amazighs duMaroc.
Le mode de vienomade ou semi-nomade des Amazighs convient très bien au tissage des kilims. Les us et coutumes diffèrent d'une région à une autre[191].
La structure sociale des Amazighs est tribale. Un chef est désigné pour diriger la tribu ou la confédération. Au Moyen Âge, plusieurs femmes ont eu le pouvoir de gouverner comme la reineDihya (Kahina) dans lesAurès (où vivent actuellement lesChaouis). Il y a eu plusieurs chefs ou reines Amazighs commeTin Hinan au Hoggar,Chemci (elle est issue de la grande tribu desAït Iraten de la Kabylie),Fatma Tazoughert dans lesAurès. LallaFatma N'Soumer était une femme berbère de la régionkabyle qui a combattu les Français.
La majorité des tribus Amazighs ont actuellement des hommes comme chef de clan. EnAlgérie, laplateforme d'el Kseur enKabylie (le Gouvernement algérien et les Arouchs (tribu) Kabyles se sont accordés sur cette plateforme) donne le droit aux tribus d'émettre des sanctions pécuniaires à l'encontre des délinquants. Dans les régions desChaouis, les chefs de tribus décrètent des sanctions contre les hors-la-loi[192].
LesTouaregs ont un chef à la tête de leur tribu, qui est appelé « Amenokal », ou « Tamenokalt » si c'est une femme, à l'image deTin Hinan, qui futreine ettamenokalt. La société touarègue est très hiérarchisée etmatrilinéaire, la transmission du lignage se faisant traditionnellement non pas par le père mais par la mère[193],[194].
Une famille berbère traversant un gué avec son bétail (Algérie, 1890)
LesMozabites, Amazighs duMzab, sont régis par les chefs spirituels de l'ibadisme. Les Mozabites ont une vie communautaire. Lors de la crise deBerriane, les notables de chaque tribu ont réglé le problème et ils ont entamé des pourparlers pour arrêter la crise entremalékite etibadite[195]. Dans les mariages, c'est l'homme qui choisit la femme, et souvent, c'est la famille qui décide, tout dépend de la tribu. En revanche, chez lesTouaregs, c'est la femme qui choisit son futur époux. De nos jours les rites de mariage sont différents pour chaque tribu, les familles sont soit matriarcales soit patriarcales.
De tous temps, le tatouage a fait partie de la culture berbère. Dans l'Antiquité déjà, les peintures murales retrouvées dans la tombe du roiSethiIer enÉgypte montrent desLibyens anciens (Amazighs anciens) arborant des tatouages[196]. Le tatouage peut avoir plusieurs fonctions chez les Amazighs, il peut être lié à des ritesmagico-religieux hérités de lareligion libyque (religion berbère ancestrale), mais peut aussi avoir une fonctionmédicale ou curative, ou simplement avoir un rôle esthétique. Les croyances ancestrales liées au tatouage sont toujours ancrées dans les campagnes et intégrées dans les croyances et coutumes chez les Amazighs. De nos jours les femmes dessinent encore parfois, sur le front de leurs enfants, un point ou une croix en se servant du noir de fumée pour conjurer le sort (si un événement néfaste se produit le même jour que la naissance d'un enfant, par exemple)[197].
Femme berbèrechaouia en tenue traditionnelle avec son enfant, 1936
Chez les Amazighs, le tatouage est considéré comme un langage entre l'humain et lesesprits. Le tatouage auhenné (ihenni ou anella en berbère) est actuellement une représentation ornementale, lors d'un mariage ou d'évènements heureux, mais il a déjà eu un sens magique primitif.
Les femmes Amazighs se mariaient en se maquillant aumascara, en se tatouant au henné, et en se parant debijoux en cuivre pour être belles et désirables, ou pour exprimer un sentiment. Lors de la mort du mari par exemple, la femme berbère pouvait porter un tatouage sur le menton (barbichette), et une chaînette reliant les oreilles, symbolisant la barbe du mari.
Le tatouage berbère remonte à laPréhistoire et servait notamment aux tribus Amazighs à s'identifier à travers des dessins géométriques sur le corps (tribuslibyennes)[198]. Ayant connu la conquête romaine et la christianisation, les Amazighs restent attachés à certaines traditions profondément ancrées. Les vieux Amazighs parlent encore de « l'ancienne voie des ancêtres » et conservent aujourd'hui le signe de croix, présent notamment sur les selles des chevaux, et le tatouage en forme de croix sur le front[199].
Lemascara, découvert par les Français lors de la colonisation de l'Algérie, existait dans les hauts plateaux occupés par les Amazighs. Ceux-ci l'utilisaient contre letrachome et pour atténuer la luminosité du désert. Les femmes l'utilisaient en outre comme maquillage et pour conjurer les mauvais sorts ; les hommes l'utilisaient également à des fins guerrières, en se grimant[200].
Plusieurs rites defantasia sont organisés auMaghreb. Le cheval est important chez les Amazighs. Lebarbe est un cheval berbère. LesZénètes étaient des experts dans la manière de monter un cheval (la jineta).
LeMaghreb abrite aujourd'hui de vastes populations Amazighs, qui constituent la principale ascendance autochtone de la région[208],[209],[210],[211],[212],[213],[214]. La présence ethniquesémitique dans la région est principalement due aux mouvements migratoiresphéniciens, etjuifs, durant l'antiquité, qui se sont mélangés avec les populations Amazighs locales[215],[216]. Cependant, la majorité de habitants[217] — parfois qualifiés deBerbères arabisés, en particulier auMaroc et enAlgérie, revendiquent un héritage arabe ; c'est une conséquence dunationalisme arabe du début duxxe siècle.
Concernant les populations restantes qui parlent unelangue berbère au Maghreb, elles représentent de 25 % à 40 % de la population marocaine et de 15 % à 35 % de la population algérienne, en plus de plus petites communautés enLibye et enTunisie et de très petits groupes enÉgypte et enMauritanie.
Le nombre deamazighophones est difficile à évaluer en l'absence de recensements linguistiques fiables. On entend par amazighophones ceux qui ont le berbère pourlangue maternelle.
EnAlgérie, on compte environ 25 % de amazighophones — selon le professeur Salem Chaker, de l'INALCO et7 millions selon Frédéric Deroche[221],[222]. LesKabyles en constituent le groupe le plus nombreux, suivis desChaouis[224]. Le berbère est aussi parlé dans la vallée duMzab où l'on parle leMozabite ainsi que dans laDahra (Algérie) où l'on parle leChenoui.
EnFrance, les amazighophones représentent 28 % des immigrés d'origine algérienne et 21,5 % des immigrés d'origine marocaine selon les sources[222],[225].
↑Scholastic Library Publishing,Lands and Peoples : Africa, Grolier,(ISBN0-7172-8024-1,lire en ligne),p. 135 ; Maures : 80% d'une population de 3 460 000.
↑a etbNicolasTruong, « Au cœur des réseaux djihadistes européens, le passé douloureux du Rif marocain »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑Guila Benchabo-Benlolo, « Les juifs berbères du Haut-Atlas et de l’Anti-Atlas : vêtements, bijoux et lieux de culte »,Revue des Études Berbères,vol. 9,(lire en ligne[PDF]).
↑SalemChaker,« Algérie/Maroc, la « nouvelle politique berbère » : Apparences et réalités », dans Tahar Khalfoune (dir.),États-nations contre minorités, En toutes lettres,(ISBN978-9920-9235-6-9),p. 105–126
↑Ibn Khaldoun,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale (traduit de l'arabe parWilliam Mac Guckin de Slane), vol. 4, Alger, Imprimerie du Gouvernement, 1852-1856.
↑Jean-PierrePicot,Le testament de Gabès : L'invasion de la mer (1905), ultime roman de Jules Verne : essai et documents, Presses Univ de Bordeaux,(ISBN978-2-86781-356-6,lire en ligne),p. 40.
↑« Les Atlantes sont le dernier peuple qu’Hérodote puisse nommer en Afrique en allant vers l’Ouest » : à ce titre, ils témoignent, selon François Hartog, de l'importance de la nomination et de l’énumération dans son œuvre, les catalogues de noms de l’historien rappelant les énumérations desrhapsodes ; voir François Hartog,Le miroir d'Hérodote, Paris (1980), 2001,p. 378 et 506.
« La distribution des chromosomes E-M81 en Afrique correspond étroitement à l'aire de répartition actuelle des populations de langue berbère sur le continent, ce qui suggère un parallélisme étroit entre groupes ethnie-haplogroupes : en Afrique du Nord-Ouest […]. »
↑ClaudioOttoni, GiuseppinaPrimativo, Baharak HooshiarKashani, AlessandroAchilli, Cristina Martínez-Labarga, Gianfranco Biondi, Antonio Torroni et Olga Rickards, « Mitochondrial Haplogroup H1 in North Africa: An Early Holocene Arrival from Iberia »,PLOS ONE,vol. 5,no 10,, e13378(ISSN1932-6203,DOI10.1371/journal.pone.0013378,lire en ligne, consulté le).
↑Clotilde Coudray, Evelyne Guitard, Morgane Gibert, André Sevin, Georges Larrouy et Jean-Michel Dugoujon, « Diversité génétique (allotypie GM et STRs) des populations Berbères et peuplement du nord de l’Afrique »,Antropo,vol. 11,,p. 75–84(lire en ligne).
↑abcdefg ethAbd Al-Rahman Ibn Mohammad Ibn Khaldoun,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de L'Afrique Septentrionale, Nabu Press,, 538 p.(ISBN978-1-293-75852-6,lire en ligne).
« Chez les Berbères, en particulier chez lesKabyles, les Berbères du Rif au Maroc, à Enfida, et avant tout parmi les tribus des Chawias dans le massif des Aurès, on constate un apport de la race nordique, ou bien plutôt nordique et falique, que l'on peut attribuer à des invasions préhistoriques. Dans cette région, les blonds représentent, semble-t-il, un cinquième à un tiers de la population. »
— Hans Günther,Les Peuples de l'Europe (1927), éd. Éditions du Lore, 2006,p. 174.
« Les Berbères, dont une partie conservent encore la peau claire et souvent même les yeux bleus, ne remontent pas aux raids ultérieurs des Vandales, mais bien à la très ancienne vague atlanto-nordique. De nombreux chasseurs chaouis, kabyles, par exemple, sont aujourd'hui encore irréfutablement d'origine nordique. »
↑(en)Rym Kefi, MeriemHechmi, ChokriNaouali, HaifaJmel, Sana Hsouna, Eric Bouzaid, Sonia Abdelhak, Eliane Beraud-Colomb et Alain Stevanovitch, « On the origin of Iberomaurusians: new data based on ancient mitochondrial DNA and phylogenetic analysis of Afalou and Taforalt populations »,Mitochondrial DNA. Part A, DNA mapping, sequencing, and analysis,vol. 29,no 1,,p. 147–157(ISSN2470-1408,PMID28034339,DOI10.1080/24701394.2016.1258406).
↑KarinaSlimani-Direche,Histoire de l'émigration kabyle en France au XXe siècle : réalités culturelles et politiques et réappropriations identitaires, L'Harmattan,(ISBN978-2-7384-5789-9,lire en ligne),p. 109.
↑Dialogues d'histoire ancienne De Université de Besançon, Centre de recherches d'histoire ancienne
↑Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Alessi et Arnolet,(lire en ligne),p. 131.
↑PierreBodereau,La Capsa ancienne : la Gafsa moderne, A. Challamel,(lire en ligne),p. 187.
↑MohandTazerout,Histoire politique de l'Afrique du Nord, Éditions Subervie,(lire en ligne),p. 24.
↑Alessi et Arnolet,Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Société archéologique de la province de Constantine, 1873-1874,p. 2013.
↑Voir « Persecution and Donatist Identity in the Liber Genealogus », Alan Dearn, page 127, dansFrom Rome to Constantinople: studies in honour of Averil Cameron sous la direction de Hagit Amirav et Bas ter Haar Romeny, Peeters, 2007
↑VincentSerralda et AndréHuard,Le Berbère… lumière de l'Occident, Nouvelles Éditions Latines,(lire en ligne),p. 94.
↑Ibn Khaldoun,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale, traduit par le baron de Slane, éd. Berti, Alger, 2003(ISBN9782705336394).
↑Michel Quitout,Parlons l’arabe tunisien : langue et culture,p. 12.
↑abcde etfFrançois Decret, « Les invasions hilaliennes en Ifrîqiya »,Clio,(lire en ligne).
↑IbnKhaldūn et William MacGuckin baron deSlane,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Impr. du Gouvernement,(lire en ligne),p. 10.
↑IbnKhaldūn et William MacGuckin baron deSlane,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Impr. du Gouvernement,(lire en ligne),p. 14.
↑IbnKhaldūn et William MacGuckin baron deSlane,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Impr. du Gouvernement,(lire en ligne),p. 115.
↑a etbYves Lacoste, André Nouschi, André Prenant,L'Algérie, passé et présent : le cadre et les étapes de la constitution de l'Algérie actuelle, Éditions sociales, 1960, 462 pages
↑ʻAbd al-Raḥman b Muḥammad IbnKhaldûn,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, tr. par le baron de Slane,(lire en ligne),p. 271.
↑Marrakech, demeures et jardins secrets De Narjess Ghachem-Benkirane, Philippe Saharoff,p. 36.
↑L'Univers : histoire et description de tous les peuples ..., F. Didot fréres,(lire en ligne),p. 205.
↑L'Univers : histoire et description de tous les peuples… Publié par F. Didot frères, 1885. Notes sur l'article : ser.2 v.7. Page 174
↑L'islamisation de l'Afrique du Nord. Les siècles obscurs du Maghreb, Émile Félix Gautier
↑Rachid Bellil,Les Oasis du Gourara (Sahara algérien),p. 74-77.
↑MichelMourre,Dictionnaire d'histoire universelle, Éditions universitaires,(lire en ligne).
↑Colonel Jean Dumaurier, A.B.C.D.,La Mémoire d'un peuple, 1999.
↑Eugène Guernier,La Berbérie, l'Islam et la France, Éditions de l'Union française,(lire en ligne),p. 72
« […] au lieu de soutenir la civilisation berbère, la langue, la loi et la foi berbères, nous nous prêtons à leur disparition en facilitant la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi musulmanes.[…] L'islamisation et l'arabisation constituent les éléments de la plus grande victoire remportées par les Arabes au Maghreb. Ils constituent également la plus lourde faute de la France devant l'Histoire et devant elle-même. »
↑ab etcBernard Lugan,Histoire des Berbères, des origines à nos jours. Un combat identitaire pluri-millénaire, Afrique Réelle,, 204 p..
↑John Morris, Arnold Hugh Martin Jones, John Robert,The prosopography of the later Roman Empire,p. 612.
↑L'Univers phénicien. De Michel Gras, Pierre Rouillard, Javier Teixidor. Collaborateur Pierre Rouillard, Javier Teixidor. Publié par Arthaud, 1989.(ISBN2-7003-0732-1). Page 178
↑De Ségolène Demougin, École pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques. Publié par Droz, 2006(ISBN2-600-01099-8),p. 92
↑ABC amazigh. Une expérience éditoriale en Algérie, 1996-2001 une expérience, Smaïl Medjeber
↑Joseph Variot,Les pères blancs ou Missionnaires d'Alger, Lille, imp. de Desclée, de Brouwer et Cie,,p. 176-177.
↑Groupe d'études et de recherches en dermato-allergologie,Progrès en Dermato-Allergologie, Strasbourg, John Libbey Eurotext,(ISBN978-2-7420-0785-1 et2-7420-0785-7),p. 88.
↑a etbFrédéricDeroche,Les peuples autochtones et leur relation originale à la terre : un questionnement pour l'ordre mondial, Paris, L'Harmattan,, 378 p.(ISBN978-2-296-05585-8,lire en ligne),p. 14.
↑ab etcSalem Chaker, « La langue Berbère en France : Situation actuelle et perspectives du développement. »,Le berbère en France, Paris, Inalco,(lire en ligne).
↑« Démographie - Maroc »,Haut-Commissariat au plan(consulté le). Pour atteindre les résultats, il faut sélectionner dans le menu à gauche « Langues locales utilisées » et « Maroc », puis cliquer sur « Afficher ».
↑MichèleTribalat, PatrickSimon et BenoîtRiandey,De l'immigration à l'assimilation : enquête sur les populations d'origine étrangère en France, INED,(ISBN978-2-7071-2543-9,lire en ligne),p. 34-35.
Gabriel Camps, « L'origine des Berbères »,Islam : société et communauté. Anthropologies du Maghreb, Paris, CNRS,(lire en ligne).
FatimaCherfa-Turpin,La condition juridique de la femme rurale en Kabylie le cas de la Kabylie maritime en Algérie, Paris, Ed. apopsix,, 264 p.(ISBN978-2-359-79010-8).
Maya Shatzmiller,Le Mythe d'origine berbère (aspects historiques et sociaux), dansRevue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1983, vol. 35,p. 145-156[lire en ligne (page consultée le 15/2/2010)]
Malika Halbaoui,Contes des sages Amazighs, Paris, Seuil, 2016(ISBN978-2-02-121909-8)
Fatima Sadiqi,Politiques berbère et linguistique dans le système éducatif marocain (2014). Dans Moha Ennaji (ed.) Multiculturalism and Democracy in North Africa[présentation en ligne]