Amadou Toumani Touré est né le àMopti, dans l'ancienSoudan français, où il fréquente l’école fondamentale. Entre 1966 et 1969, il est inscrit à l’école normale secondaire de Badalabougou àBamako pour devenirinstituteur.
Il organise la conférence nationale (qui s’est déroulée du au), puis des électionslégislatives etprésidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, il remet le pouvoir au nouveau président éluAlpha Oumar Konaré. On le surnomme alors le « soldat de la démocratie ».
Le, il demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée. Il décide de se lancer dans la vie politique en posant sa candidature pour l'élection présidentielle de 2002. Il est élu président de la République le avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaireSoumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix.
Sa présidence est assez atypique, il n’appartient à aucun parti politique et son gouvernement regroupe tous les partis du pays. Lors de son élection en 2002, il nommeAhmed Mohamed ag Hamani comme Premier ministre. Celui-ci démissionne le et il est remplacé parOusmane Issoufi Maïga.
Soutenu par de nombreux partis politiques, dont quatorze sont rassemblés à l’initiative de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/Pasj) et de l’Union pour la république et la démocratie (URD), au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) mais également par le Mouvement citoyen et plusieurs associations, le président sortant a axé sa campagne sur son bilan qu’il qualifie de positif, sur son modèle de gouvernance basé sur le consensus et sur un « programme pour le développement économique et social » autour de neuf priorités : le renouveau de l’action publique en matière de démocratie et de gouvernance ; une plus forte croissance économique avec à la clef un taux de croissance d’au moins 7 % l’an ; le développement du secteur privé ; celui des ressources humaines ; l’emploi des jeunes ; une plus grande implication des femmes dans le développement ; le soutien aux initiatives culturelles et au sport ; la participation des Maliens de l’extérieur au développement du pays et l’institution d’une diplomatie plus agressive[3]. Lors d’un meeting àKoulikoro, il a annoncé un programme d’embauche de 50 000 jeunes dans la fonction publique[4].
Son slogan de campagne est « Pour un Mali qui gagne ». Ses partisans souhaitant sa victoire au premier tour ont diffusé le sloganTakokélen, qui enbambara signifie littéralement « prise unique ». Ses adversaires, regroupés notamment au sein duFront pour la démocratie et la République(en) (FDR), les accusent d’utiliser les moyens de l’État pour faire campagne. Ils accusent également le président et le gouvernement de favoritisme, par exemple dans l’attribution des logements sociaux, et déplorent des fraudes lors du scrutin du.
Amadou Toumani Touré a été réélu président de la République le dès le premier tour. Il a obtenu 71,20 % des votes[5], tandis que son principal concurrent,Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a recueilli que 19,15 % des voix, conteste, comme les autres candidats de l’opposition réunis au sein du Front pour la République et la démocratie, les résultats en raison de fraudes.
Il part enexil auSénégal avec sa famille proche sous les auspices de l'État sénégalais et se maintient à l'écart de la vie politique de son pays[9].
Le, le gouvernement malien saisit l’Assemblée nationale, où siège la Haute Cour de justice, pour juger l’ancien président Amadou Toumani Touré[10]. En, l'Assemblée rejette finalement à une écrasante majorité l'ouverture de poursuites contre lui[11].
Son neveu Oumar Touré annonce la mort d'Amadou Toumani Touré, survenue dans la nuit du lundi 9 au mardi à l'âge de 72 ans, en Turquie où il s'était rendu pour des raisons de santé quelques jours après une opération du cœur à Bamako[12],[13].
Ses obsèques nationales ont lieu le 17 novembre en présence du président de la TransitionBah N'Daw et de son vice-présidentAssimi Goïta, ainsi que de la présence de l'ancien présidentAlpha Oumar Konaré[14].