Lesautochtones d'Amérique constituent lespeuples qui habitentoriginairement lesAmériques, avant lacolonisation européenne, ainsi que leur descendance.Amérindiens,Indiens d'Amérique etIndiens sont toujours les termes utilisés pour nommer ces peuples dans toute la francophonie, cependant, ces appellations sont aujourd’hui considérées comme désuètes et offensantes au Canada, où l’on privilégie plutôtPremières Nations[a].
Depuis les années 1960, ces peuples revendiquent leuridentité (politique, culturelle, linguistique…)[15] et interviennent de plus en plus souvent pourdéfendre l'environnement des petits territoires qui leur ont été laissés au terme de la conquête. Ils deviennent même peu à peu le symbole privilégié de regroupements écologiques[16].
Du grec ancienαὐτόχθων /autókhthōn, composé deαὐτός /autós, « soi-même » et deχθών /khthṓn, « terre », un autochtone est une personne née dans le lieu où elle vit, dont les ancêtres ont vécu dans le pays[17].
L'expression « peuples précolombiens » est employée pour les peuples occupant les territoires américains de l'Empire colonial espagnol, qui incluent laMésoamérique et lacordillère des Andes. En anglais, auCanada comme auxÉtats-Unis, on utilise les expressions « Native Americans » (« Natifs américains »), « American Indians », « Native peoples » (« peuples natifs »), « First Nations », « First Peoples », « Aboriginal Peoples ». Toutefois, les intéressés préfèrent être appelés en fonction des noms originels de leurs peuples.
AuQuébec, le terme « autochtone » est de loin le plus courant, à côté de « Premiers peuples » et « Premières Nations »[b] quand cela concerne des revendications territoriales ou spécifiques à laloi sur les indiens.
EnGuyane,« l'absence de définition des autochtones dans les instruments internationaux a pu susciter des incertitudes sur les entités susceptibles de relever de cette catégorie, mais les droits internes et la jurisprudence de laCour interaméricaine des droits de l'homme permettent d'y inclure non seulement les amérindiens mais aussi les communautés noires traditionnelles, descendants d'esclaves rebelles ausystème des plantations auxXVIIe et XVIIIe siècles » qui regroupent 20 000 personnes en Guyane[18].
EnAmérique ibérique, tant hispanophone que lusophone, on utilise le terme d’indígena (« indigène ») et non celui d'indio/índio (« indien »), prêtant à confusion avec les citoyens de l'Inde et parfois ressenti comme insultant[19].
Le terme « amérindien » est une contraction deAmerican Indian, créé en 1899 par le géographe américain John Wesley Powell. Amérindien est donc un emprunt de l’anglaisAmerindian[20]. Au sens large, il désigne lesautochtones de toutel'Amérique, y compris lesInuits — cependant laBase de données lexicographiques panfrancophone présente ce sens comme « vieilli »[21].
La Banque de données terminologiques[22] précise qu'auCanada le terme « amérindien » fait référence à une« personneautochtone qui fait partie d'une Première Nation, ou dont les ancêtres faisaient partie d'unePremière Nation. »[23], et auQuébec, le« nomamérindien a été retiré de manuels d’histoire du secondaire et remplacé parautochtone » — un terme générique qui englobe les Inuits et les Métis[24].
Au Canada, le terme « peaux-rouges » est considéré commepéjoratif voire comme une insulteraciale[25]. L'évolution du terme anglais équivalent (redskin) conduit notamment l'équipe des Redskins de Washington à abandonner ce nom en 2020 pour lesCommanders de Washington[26].
Déjà utilisé antérieurement par des personnalités tel le sociologue Xavier Albó, le terme est adopté lors du IIe Sommet continental des peuples et nations indigènes d'Abya Yala, tenu à Quito en 2004, pour désigner lecontinent américain, au lieu de le nommer ainsi d'aprèsAmerigo Vespucci comme on le fait depuis 1507 en suivant le cosmologisteMartin Waldseemüller[27]. L'expressionAbya Yala vient de la langue desKunas, qui utilisent cette expression pour nommer les territoires qu'ils occupent et leurs alentours : originaires du bassin du rioAtrato en Colombie, les Kunas se sont déplacés entre leXVe et leXVIIIe siècle autour dugolfe d'Urabá puis dans larégion du Darién, sous l'effet de la colonisation espagnole[28]. Les motsAbya Yala signifient « terre dans sa pleine maturité », ou « terre généreuse ». Le leader indigèneaymaraTakir Mamani, aussi connu sous le nom de Constantino Lima Chavez[28], a proposé que tous les peuples indigènes des Amériques nomment ainsi leurs terres d'origine, et utilisent cette dénomination dans leurs documents et leurs déclarations orales[29].
La concurrence nationaliste entre les pays d'Amérique du Nord, et plus particulièrement entre le Mexique et les États-Unis, qui se sont disputé la suprématie sur le continent américain jusqu'à laguerre américano-mexicaine, a suscité des traditions historiques différentes et une distinction devenue commune entre les groupes amérindiens établis enMésoamérique (y compris parfois certains d'Oasisamérique et d'Aridamérique) avec les groupes établis plus au nord. Les recherches archéologiques, historiques et anthropologiques ont pourtant établi qu'il existait des échanges culturels entre ces différentes aires culturelles qui, de ce fait, s'influençaient mutuellement et partageaient certains traits culturels.
LesChibchas (aux confins de l'Amérique centrale et du Sud), les nationsquechuas, la nationaymara, lesMapuches, peuples d'Amazonie, peuplespatagons. Les derniers Amérindiens contactés hors du bassin amazonien (en2004 dans leParaguay occidental) sont les Totobiegosodes (ou Ayoreo-Totobiegosode) dont le territoire forestier est illégalement et rapidement détruit par deux compagnies forestières brésiliennes (Yaguarete Porá SA etRiver Plate SA) au moins depuis selonSurvival International qui a alerté l'opinion internationale sur ce fait en. Les Totobiegosodes avaient déjà perdu 6 000 hectares de leur forêt au profit des éleveurs de bétail en2007[30].
Les spécialistes ont dans un premier temps pensé[32] que l’arrivée des premiers humains enAmérique remontait à 12 000 ans environ. Mais certaines données archéologiques indiquent que le premier peuplement de l'Amérique aurait pu avoir lieu pendant le dernier maximum glaciaire (autour de 21 000 ans avant le présent), à l'occasion de l'abaissement des niveaux marins. Venant deSibérie, ils auraient traversé ledétroit de Béring, alors au-dessus de la ligne de rivage maritime en période glaciaire (voirBéringie). Après une période d'habitation en Béringie, et après la disparition des masses glaciaires d’Amérique du Nord, ils auraient pu continuer le peuplement du nouveau continent[33].
D’autres théories parlent de peuplesocéaniens qui auraient traversé l'océan Pacifique (théorie avancée parPaul Rivet), ou encore de peupleseuropéens (hypothèse de l'archéologueDennis Stanford). Une analyse ADN pourrait confirmer cette dernière hypothèse[34]. On[Qui ?] estime en effet qu'une peuplade pourrait être venue d'Europe il y a 12 000 à 36 000 ans ; elle correspondrait aujourd'hui à un groupe très restreint d'autochtones : lesOjibwés, lesNuu-Chah-Nulth, lesSioux et lesYakamas. Des études génétiques plus récentes contredisent cependant cette thèse[35],[36].
Les Amérindiens, s'appuyant sur leur tradition orale, soutiennent que leurs ancêtres ont toujours habité là[37]. Quoi qu'il en soit, la diversité des milieux naturels du continent a engendré des cultures très différentes.
On notera cependant des découvertes qui remettent en cause le schéma général de la colonisation de l'Amérique par les Amérindiens. Certains spécialistes pensent que le peuplement du continent américain n'a pas une seule origine :
les ossements de lafemme de Peñón (environ 13 000 ans), découverts près deMexico présentent aussi des caractéristiques europoïdes ;
des momies furent exhumées sous plusieurs mètres de dépôts de guano dans lacaverne de Lovelock en 1911 par des exploitants-récolteurs. Elles étaient du type europoïde. Elles furent datées d'environ 5 000 ans par l'analyse au radiocarbone 14. D'autres furent découvertes en 1931 de même type non loin de la caverne de Lovelock ;
250 crânes et squelettes du site deCerca grande, sont âgés de9 000 à 1 000ans.
L'autre question problématique est celle de la date du peuplement. Là encore, le travail des archéologues semble repousser l'origine du peuplement à des époques plus anciennes qu'on ne l'a longtemps cru :
en2005, dans une ancienne carrière située près du volcanCerro Toluquilla (Puebla auMexique), des traces humaines vieilles de 38 000 ans ont été découvertes par une équipe britannique sur une couche de cendres fossilisées ;
en 2020, des chercheurs français et sud-américains datent de 31 000 ans certains artefacts de la grotte de Chiquihuite[38],[39] ;
Les peuples autochtones d'Amérique d'aujourd'hui sont étroitement liés aux Asiatiques de l'Est. Néanmoins, les chercheurs estiment que 14 à 38 % de l'ascendance amérindienne provient d'une population semblable à celle qui vivait en Sibérie il y a 24 000 ans. L'étude de l'ADN d'un garçon sibérien du Paléolithique supérieur découvert près du village de Mal'ta, le long de la rivière Belaya en Sibérie a montré que certaines parties de son génome se retrouvent aujourd'hui chez les Eurasiens occidentaux, d'autres se retrouvent chez les Amérindiens et sont uniques aux Amérindiens aujourd'hui. L'ADN du garçon est rare ou absent en Asie centrale et en Asie de l'Est. Le scénario le plus probable est celui d'une population telle que celle qui vivait en Sibérie il y a 24 000 ans qui s'est mélangée aux ancêtres des Asiatiques de l'Est. Ainsi, les Amérindiens sont formés par la réunion de deux populations — un groupe est-asiatique et des populations ouest-eurasiennes — sans que l'on sache où ce mélange a eu lieu[42]. Le 9 mai 2023, une nouvelle étude génétique est publiée dans la revueCell Reports met en lumière que les premiers arrivants étaient partis de Chine lors de deux vagues distinctes, durant lapériode glaciaire et juste après, selon ses auteurs. La première a débuté il y a 26 000 ans et s'est achevée il y a 19 500 ans, durant la dernière période glaciaire. La couverture de glace était alors à son pic, rendant probablement le climat du nord de la Chine inhospitalier. La deuxième a commencé durant la période de fonte des glaces, il y a 19 000 ans, et a duré jusqu'il y a 11 500 ans[43].
Le centre du cône sud de l'Amérique du Sud est l'une des dernières régions du globe à être peuplée parHomo sapiens[44] et demeure sous-représentée dans les études d'ADN ancien. En 2025, l'analyse génomique complète de238 individus couvrant dix millénaires éclaire l'origine des autochtones de cette région. Le plus ancien, provenant de la région des Pampas et datant de10000AP, présente une nette affinité génétique avec les individus du cône sud du milieu de l'Holocène, indiquant que la différenciation avec lesAndes centrales et le centre-est duBrésil avait déjà commencé à cette époque. Les individus datant de 4600 à150 AP descendent principalement d'une lignée ancienne jusqu'alors inconnue, dont le plus ancien représentant est un individu datant d'environ8500 AP. Cette lignée du centre de l'Argentine a coexisté avec deux autres lignées au cours du milieu de l'Holocène et cette ascendance y a persisté pendant des milliers d'années, avec peu de signes de migrations interrégionales. La population du centre de l'Argentine a été impliquée dans trois flux génétiques distincts : elle s'est mélangée à celle de la Pampa il y a 3 300 ans et semble en être devenue la composante principale après800 ans ; elle s'est mêlée à l'ascendance des Andes centrales dans le nord-ouest de l'Argentine et à celle des forêts tropicales et subtropicales dans leGran Chaco. Dans le nord-ouest de l'Argentine, une augmentation du taux d'unions entre proches parents est observable il y a 1 000 ans, parallèlement à la tendance observée dans les Andes centrales. Dans la région dufleuve Paraná, un individu datant de400 ans, associé à des restes archéologiquesguaranis, se regroupe avec des populations brésiliennes, ce qui concorde avec la présence des Guaranis à cette époque[45].
L'utilisation de l'écriture, par opposition à la tradition orale, est habituellement la ligne de démarcation entre l'histoire et la préhistoire[46] et les années 1500, époque des premiers contacts, représentent plutôt cette ligne séparatrice. Il faut donc adapter constamment le concept de « vérité historique », car les autochtones contemporains fondent une bonne partie de leurs revendications sur cette antériorité historique, sur la période que l'on qualifie habituellement de préhistorique[Quoi ?].
L'histoire, chez les peuples indigènes des Amériques, se transmettait le plus souvent oralement, même si l'usage de supports mnémotechniques plus ou moins semblables à des systèmes d'écriture furent développés enMésoamérique (codex) et dans lesAndes (quipu). Légendes, contes, aventures de chasse et faits historiques ont voyagé à travers le temps et se sont transformés dans la bouche des conteurs. Contrairement aux historiens contemporains, les Inuits et les Amérindiens accordent à la valeur mythique et symbolique des événements, dans le cadre de leur conception cyclique du temps, une place plus importante que l'exactitude des lieux, des dates et des acteurs. Ces différences perceptuelles de l'histoire n'ont pas toujours facilité les relations passées et présentes entre les Amérindiens et lesallochtones.
L'arrivée desEuropéens auXVe siècle a bouleversé la vie des peuples d'Amérique. Parmi les centaines de nations qui peuplaient le continent, beaucoup ont disparu, déculturées ou exterminées. Le désastre démographique est dû aux épidémies principalement, mais aussi aux guerres, au travail forcé, aux déplacements de tribus entières. Ces actes sont parfois considérés commedes génocides, voire, pour l'historien américainDavid Stannard(en), comme le plus grand génocide de l'histoire[47].
AuMexique,Hernán Cortés débarque à proximité deVeracruz en 1519 ; il est tout d'abord bien accueilli par Moctezuma, empereuraztèque. LesEspagnols entrent dansTenochtitlan le. Mais le, ils sont chassés par une révolte de la population. Cortez, soutenu par les autres peuples amérindiens, remporte labataille d'Otumba le et vient assiéger la capitale qui finit par tomber le. Le dernier empereur,Cuauhtémoc, fait prisonnier pour éviter une nouvelle révolte, est exécuté vers 1524-1526, tandis que Tenochtitlan est rasée pour laisser la place àMexico.
LorsquePizarro arrive auPérou en 1532, il est perçu comme un dieu. Il enlève l'empereurAtahualpa et encourage la révolte des peuples soumis aux Incas. L'empire se morcelle et l'empereur est finalement exécuté par les Espagnols en 1533. Les conquistadors contrôlent le territoire inca au milieu duXVIe siècle, même si des résistances ont encore lieu. La formation de l'Empire colonial espagnol s'accompagne de pillages, de maladies nouvelles qui font des ravages, de la famine, de l'asservissement des Amérindiens dans lesencomiendas et de l'évangélisation de la population.
Le,Charles Quint ordonne d'interrompre les conquêtes duNouveau Monde pour des raisons morales. Le débat qui s'ensuit, confié aux théologiens, sera l'objet des fameuses joutes deBartolomé de las Casas etSepulveda lors de lacontroverse de Valladolid. À son issue, l'Église catholique romaine réaffirme l'opposition à l'esclavage des Indiens qu'elle avait déjà exprimée par les bullesVeritas ipsa () etSublimis Deus (le) dans lesquelles Rome condamnant l'esclavage des Indiens avait affirmé leur droit, en tant qu'êtres humains, à la liberté et à la propriété mais l'Église ne condamna pas, dans le même temps, l’esclavage desAfricains.
En 1556, la terminologie change, « Conquista » est officiellement remplacé par « descubrimiento » (« découverte »), et « conquistador » par « poblador » (« colon »).
Les Amérindiens étaient utilisés pour exploiter les ressources enAmérique du Sud (sucre,rhum,café, etc.). Les Espagnols récoltaient ces ressources, qu'ils exportaient enEurope. Les Espagnols partaient d'Europe avec des marchandises (armes, tissus, métaux en lingots, etc.), qu'ils échangeaient enAfrique contre des esclaves qu'ils transportaient en Amérique pour exploiter les ressources. Ce système se nomme le « commerce triangulaire »[48].
Exemples parmi d'autres des ravages causés par cespandémies :
les Timicuas, enFloride, qui en1650 étaient 13 000 répartis sur 40 villages, ne furent après une épidémie depetite vérole que 35 en1728, regroupés dans un seul hameau ;
les Wampanoag qui occupaient le territoire de l'actuelMassachusetts furent emportés jusqu'au dernier en1617, trois ans avant l'arrivée des premiers colons débarqués duMayflower qui fonderontPlymouth.
Le bilan des épidémies est difficile à donner avec exactitude. Les sources sont insuffisantes et les historiens ne sont pas d'accord sur les estimations. À la fin duXXe siècle, notamment à la suite de recherches publiées en 1966[49], les historiens ont favorisé les estimations hautes[50], qui calculent un taux de mortalité, selon les régions, compris entre 50 % et plus de 95 % de la population amérindienne[51],[52].
Des soulèvements collectifs d'indigènes ont lieu en Amérique latine entre 1915 et 1917, dont les plus importants au Mexique pendant lapériode révolutionnaire. La révolution mexicaine exerce ainsi une influence considérable sur la question indigène. Dans une certaine mesure, elle a tenté de réaliser un renversement de valeurs, en réaction à la suprématie raciale imposée par le régime de Porfirio Díaz. Les élites mexicaines ne sont pas seules à éprouver une violente répulsion pour ce changement : l'ambassadeur américain appelle au retour à la suprématie blanche grâce à l'aide des États-Unis aux« réels gouvernants du Mexique »[55].
Outre le Mexique, c'est aussi auPérou que l'indigénisme apparaît, notamment en raison du débat culturel à la recherche de l'identité latino-américaine par rapport à l'Europe, et à la diffusion d'idées socialisantes parmi les intellectuels qui les conduit à poser la question du statut des Amérindiens. Les écrits deManuel González Prada, considéré comme l'un des pères de l'indigénisme moderne, exercent une importante influence sur le mouvement de laréforme universitaire et sur l'APRA (parti politique nationaliste latino-américain et indigéniste). PourJosé Carlos Mariátegui, penseur indigéniste et fondateur duParti communiste péruvien, socialisme et indigénisme sont indissociables au Pérou :« les masses — la classe des travailleurs — sont pour quatre cinquièmes indigènes. Notre socialisme ne sera pas péruvien, ni même socialiste, s'il ne se solidarise pas avec les revendications indigènes »[55].
Le leader indigène Neguinho Truká donne une interview.
Depuis1968, il y a un réveil politique et culturel des Amérindiens et des métis :
des manifestations d'Amérindiens ont lieu lors de laThanksgiving, en souvenir des Amérindiens qui ont été progressivement oubliés dans cette fête d'action de grâce ;
participation à de nombreux mouvements internationaux :ATTAC… ;
auMexique, des actions armées en1994 ont également été menées auChiapas par l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) au nom de la lutte pro-indigène ou pour la reconnaissance des droits fondamentaux des cultures indigènes chiapanèques ;
enÉquateur, l'engagement politique des indigènes, représentés principalement par laConaie (Confédération des nationalités indigènes d'Équateur), aboutit notamment au renversement du gouvernement corrompu d’Abdalá Bucaram en 1997, puis de celui deJamil Mahuad en 2002, et à la victoire électorale deLucio Gutierrez en 2002, bien que celui-ci se retourne ensuite contre ses anciens alliés indigènes. En 2006, un nouveau soulèvement se produit contre la décision du gouvernement d’Alfredo Palacio de signer un traité de libre-échange avec les États-Unis[56] ;
enBolivie,Evo Morales, d'origine indigène, est élu à la présidence de la république depuis 2006 à 2019 ;
en1990, une loi fédérale américaine,The Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA), exige que les biens culturels amérindiens découverts soient rendus aux peuples natifs. Cette loi autorise néanmoins les équipes d'archéologues à analyser les découvertes mais dans un délai très court. Par biens culturels, la loi désigne les restes humains, les objets funéraires et sacrés, et tout objet et artefact du patrimoine amérindien. Cette loi fédérale avait été rendue nécessaire pour mettre un terme aux pillages de sites historiques mais les archéologues et chercheurs américains lui reprochent de restreindre gravement la recherche archéologique sur les origines des premiers habitants desÉtats-Unis. Le cas de l'homme de Kennewick est symptomatique, les tribus amérindiennes demandant le retour sur leurs terres respectives de ce squelette dont une étude avait révélé une originecaucasienne oueuropoïde, avant qu'une étude génétique montre la parenté avec les Amérindiens actuels. Ces restes humains sont finalement restitués en 2016, soit vingt ans après leur découverte[57] ;
le, les Indienssioux rompent les traités signés avec les États-Unis, par la voix de leur dirigeantRussell Means qui accuse les États-Unis d'avoir« violé maintes fois (le traité) afin de voler notre culture, notre terre et nos coutumes ». Il poursuit :« Nous ne sommes plus citoyens des États-Unis d'Amérique et tous ceux qui vivent dans les régions des cinq États que comprend notre territoire sont libres de nous rejoindre. » lors d'une conférence de presse àWashington. Il a précisé que des passeports et des permis de conduire seraient délivrés à tous les habitants du territoire s'ils renonçaient à leur nationalité américaine ;
auVénézuéla, le Parc national indigène populaire Caura est créé en 2017 dans l'État de Bolívar. Espace vierge de 7,5 millions d’hectares (20 % de l’État du Bolivar), sept peuples indigènes y vivent – Yekwana, Sanema Hoti,Pemón, Hivi (Guajibo),Eñepa etKariñas. Le parc est considéré par leProgramme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) comme la zone forestière humide protégée la plus grande du monde[58].
La culture des peuples autochtones d'Amérique varie énormément. La langue, les vêtements et les coutumes varient considérablement d'une culture à l'autre. Cela est dû à la distribution étendue des Américains et aux adaptations aux différentes régions d'Amérique.
Les langues amérindiennes sont les langues indigènes d'Amérique, parlées par les différents peuples amérindiens depuis l'Alaska et le Groenland jusqu'à laTerre de Feu. Les linguistes qui en sont spécialistes sont appelés américanistes.
Les langues amérindiennes ne forment pas une famille de langues unique, mais comprennent de nombreuses familles de tailles très variables, ainsi que des langues isolées. Diverses hypothèses rassemblant ces divers groupes en un plus petit nombre de superfamilles ont été formulées, avec un niveau d'acceptation très variable parmi les américanistes. Plusieurs langues amérindiennes sont aujourd'hui menacées d'extinction. Pourtant, on peut remarquer des évolutions en faveur de la pratique de ces langues se sont protégées dans les législations des pays latino-américains. Ces réformes sont révélatrices de l’attention portée par ces états à la préservation des langues parlées par une part significative de leurs locuteurs[59].
La musique amérindienne comprend la musique précolombienne, mais aussi celle que les Amérindiens ont continué de pratiquer après et malgré les premiers contacts, ou en marge de ceux-ci. Elle se caractérise par une grande variété d'aérophones, de membranophones et d'idiophones, et de lorophone avec de très rares cordophones. On ne connaît aucun traité ou système musical amérindien ; la musique est aussi variée que le nombre de peuples l'est et a justement une fonction sociale, identitaire voire culturelle essentielle. Elle est souvent associée à des interdits ou des tabous, étant réservée parfois aux hommes, aux célibataires, etc. Si elle est en général très simple et monophonique, il existe néanmoins des exemples de musique polyphonique ou orchestrale. L'instrumentarium est très riche du fait des variations linguistiques, culturelles et naturelles (grande variété de végétaux utilisés), mais les cordes sont très rares du fait de l'absence de métal.
Lesoftball, variante « allégée » dubaseball est l'un des loisirs typiquement nord-américains pratiqués par les Amérindiens[60]. Parmi les rares sportifs d'origine amérindienne, la joueuseWNBA de basket-ballShoni Schimmel a été très populaire aux États-Unis au milieu des années 2010[61].
Labibliothéconomie autochtone est répandue en Amérique du Nord, aux États-Unis et Canada, elle reconnaît la contribution des approches autochtones à la bibliothéconomie[62].
↑L'utilisation du mot « Indien » est considérée comme erronée, car il provient d'une confusion historique deChristophe Colomb, qui croyait avoir atteint l'Inde en 1492. Bien que certaines communautés conservent encore officiellement l'appellation de « bande indienne » et que certains individus utilisent le terme entre eux, il est généralement perçu comme ayant des connotations coloniales pour de nombreux Autochtones au Canada[13]
↑JulianBurger, « La diversité culturelle des peuples autochtones : condition préalable à sa protection »,Publications du musée des Confluences,vol. 5,no 1,,p. 23-34(lire en ligne, consulté le)
↑Jorge-EduardoGiraldo,Abya-Yala, un nouveau monde ? : Territoire, ville, communauté et frontière au XXe et au XXIe siècles pour les Peuples autochtones dans l'hémisphère occidental (regards croisés entre la littérature et le cinéma), Université d'Angers,(lire en ligne)
↑Il est intéressant de savoir que 90 % des langues parlées sur cette terre sont ou étaient de culture orale et c'est le cas de la très grande majorité des langues autochtones des Amériques.
↑Pierre Vidal, Myrtille Tibayrenc, Jean-Paul Gonzalez, « Infectious Disease and Arts », inEncyclopedia of Infectious Diseases, John Wiley & Sons, 2007,p. 722 :« The decimation of populations in a few decades, particularly in the Caribbean and Central America, was unprecedented, wiping out between 50% and 95% of the indigenous population, depending on the colonized regions ».
↑Plus de 95%, même, sur l'île d'Hispaniola, selon Noble David Cook (cité par Andrew W. Artenstein dansVaccines : a biography, Springer, 2010,p. 4 :« smallpox epidemics ravaged the island of Hispaniola in the first quarter of the sixteenth century, reducing the population by more than 95% (Cook 1998) ».
Dee Brown,Enterre mon cœur à Wounded Knee, éd.10/18, 1995.
Charles C. Mann,1491. Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb, Marina Boraso (trad.), éd. Albin Michel, 2007(ISBN978-2-2261-7592-2).
Marine Degli et Marie Mauzé,Arts premiers, le temps de la reconnaissance, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 393), éd. Gallimard, 2000 : décrit, entre autres, des arts primitifs amérindiens.
Bulletin n°2 de 1985. Aldexandre Gérard et les indiens. Contribution à l'histoire des comportements indigènes en Amérique du Nord au moment de l'indépendance des XIII Colonies (1778-1779), par Georges Livet, p. 41-53
Album des principaux outils, amulettes et autres objets d'origine caraïbe faisant partie d'une collection ethnographique recueillie à la Guadeloupe par le docteur F. L'Herminier et Math. Guesde (lire l'ouvrage en ligne), 1860, Collectivité territoriale de Martinique. Bibliothèque Schoelcher.