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Aménagement en open space

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Ne doit pas être confondu avecMéthodologie open space.

Plateau ouvert

Unopen space (anglicisme oufaux anglicisme, se prononçantopen plan en anglais) ouplateau ouvert, est un espace de travail collectif où les bureaux sont installés sur un plateau unique et ne sont pas séparés par des cloisons (bureau à cloisons). Ce sont donc des bureaux ouverts, en conséquence, les personnes se voient et s'entendent et travaillent entre elles. Pour renouveler le concept dans les années 1950, l'expressionbureau paysager, qui évoque l'espace et le calme, a été privilégiée.

Poussé par les entreprises, ce type d'aménagement de l'espace de travail est sujet à controverses[1].

Origine et évolutions

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Open space au siège d'une entreprise enSuisse.

« La fin du XIXe et au début du XXe siècle, les premiers immeubles entièrement consacrés aux activités administratives voient le jour à Londres, New York ou Chicago. Dans les sièges sociaux, dans les banques et les assurances, dactylos et comptables sont installés dans d'immenses espaces organisés sur le modèle de la salle de classe – le chef est placé sur une estrade »[2].

Les bureaux ouverts, sans cloisons, ont été renouvelés pour leurs promotions par le concept des «bureaux paysagers» mis au point par deux consultants allemands, les frères Eberhard et Wolfgang Schnelle, dans les années 1950.

« Les "open space", où les pools de dactylos tapaient à la machine sans relâche dans une salle immense sous l’œil d’un contremaître, ont été remis au goût du jour à la fin des années 1970 ». Ce concept connut un grand succès aux États-Unis[3] avant de revenir en Europe dans les années 1980[4].

L'open space s'est imposé pour des raisons financières, la surface moyenne attribuée à un poste de travail est passée de 25 m2, dans les années 1970, à 15 m2 dans les années 2010[2].

Toutefois, dans la vision des frères Schnelle, il s'agissait d'espaces généreux, agrémentés de nombreuses plantes vertes. Fort des retours d'expériences, les architectes privilégient aujourd'hui des espaces plus réduits, correspondant à de vrais fonctionnements d'équipe. Selon Alain d'Iribarne, responsable du conseil scientifique de l'Observatoire de la qualité de vie au travail :« Pour que des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes, des gens d'ici et des gens d'ailleurs travaillent ensemble, il faut aussi de l'envie, de la coopération, et donc des espaces informels qui favorisent l'innovation et la rencontre. »« Les restaurants d'entreprise, les cafétérias, les jardins, les agoras »,« ces lieux de rencontre permettent de réinventer le puits ou le lavoir d'autrefois »[2]. En plus des salles de réunions, et des bulles individuelles pour pouvoir s'isoler et se concentrer, on peut y ajouter aussi des lieux de détente comprenant, par exemple, des tables de ping-pong, des babyfoots, jeux vidéo, une cuisine conviviale, des studios photo, une salle de sport, etc., et services tendant à reproduire l'esprit des jeunes pousses californiennes[5],[6],[7].

L'évolution pour des raisons financières de l'open space vers l'organisation en « flex office » (« bureau flexible »), où plus aucun bureau n'est affecté individuellement, fait des salariés des « sans bureau fixe »[8]. De plus en plus de sociétés, tellesAccenture,Alcatel-Lucent,Danone,L’Oréal,Sanofi, conçoivent leurs bureaux sur ce modèle[6],[9].

Il ne faut pas oublier, par les aménagements mettant en avant l'image moderne de l'entreprise, les besoins fondamentaux d'un environnement de travail : une excellenteconnexion réseau, une chaise ergonomique, un bon écran d’ordinateur, de la lumière naturelle, etc.[10].

Complémentaire de l'aménagement en Open Space, le Flex office s'est développé dans les entreprises, notamment après la crise sanitaire Covid-19. Dans un objectif de collaboration, de flexibilité et d'économie, cet aménagement consacre les bureaux libres, partagés et non attitrés[11].

Inconvénients notables

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La crise sanitaire liée au covid-19 a montré que les espaces ouverts peuvent favoriser la dissémination d’agents infectieux par voie aérienne[12]. Selon l’INRS, lesrisques psychosociaux peuvent y connaître une acuité particulière, du fait de la réduction des moments et espaces de convivialité entre collègues, de l’éloignement des managers par rapport à leur équipe et du fait que les salariés peuvent être confrontés à un environnement social moins stable[12]. L’institut insiste en outre sur la nécessité d’identifier les besoins liés à l’activité pour envisager ce genre d’aménagement des postes (besoin de concentration, d’isolement, de confidentialité dans des échanges téléphoniques, de consultation de documents papier…).

Controverse

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Avantages

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La question de la réorganisation des espaces de travail par le bureau à la demande s'est posée à l'occasion de lapandémie de Covid-19, qui a favorisé letélétravail, érigé en priorité. Ce changement peut engager les entreprises à réduire leur besoin de bureaux en fonction de la présence effective dans les locaux de l'entreprise, ce qui renforcera la politique de « sans bureau fixe » pour les salariés. Cette double orientation, bureau à la demande et télétravail, induit un avantage environnemental, selon un rapport deAdeme de 2020[13].

Inconvénients

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Les utilisateurs de l'open space lui reprochent :

  • le contrôle duconfort acoustique de travail[14], et le besoin de protéger laconfidentialité des conversations (en particulier en l'absence de cloisons insonorisées entre les modules de bureaux) est l'une des principales difficultés[15]. Ceci a notamment conduit l’Association française de normalisation (AFNOR) à publier en la norme NF S31-199 « Acoustique - Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux »[16],[17],[18] ;
  • le manque d'intimité[17] ;
  • la surveillance des collègues et du supérieur hiérarchique (effetpanoptique)[17] ;
  • une baisse de productivité[19],[20] (effet augmenté avec l'arrivée des nouvelles technologies[21]). Une conversation, même à voix basse, augmente de 30 % la proportion d'erreurs pour les voisins, selon une étude citée dans le magazineCerveau et Psycho[22].
  • une augmentation de l'absentéisme[23] ;
  • le manque de concentration sur le travail[20] ;

D'après Alain d'Iribarne, « les dirigeants mettent en avant le mythe du "travail en projets" et de "coopération harmonieuse et créatrice", mais l'open space peut être pathogène […], il facilite la surveillance et la mise en compétition des salariés entre eux, facteur de stress qui aboutit souvent au contraire du but recherché, avec des salariés qui s'isolent en portant des écouteurs ou en se cachant derrière des montagnes de dossiers ou des plantes vertes... »[24].

Selon Odile Duchenne« Auparavant, l'open space était synonyme de liberté, cela faisait moderne. Aujourd'hui, cela veut dire bruit, stress, fatigue, sensation de surveillance, privation d'intimité »[17].

Selon une étude remise par la sociétéGreenworking au Ministère chargé de l’industrie, de l’énergie et de l'économie numérique portant sur les perspectives ouvertes par le télétravail qu'il oppose à l'open space :« La généralisation de l’open space et la diffusion des Technologies de l’Information et de la Communication ont eu des effets pervers très pénalisants pour la productivité : sentiment d’urgence permanent, infobésité, interruptions intempestives, addictions, difficultés à prendre du recul »[20].

« Les Français sont attachés aux signes statutaires et les cadres intermédiaires en open space ont un sentiment de déclassement », note Alain d’Iribarne[3].

Dans la culture

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Notes et références

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  1. Fanny Marlier, « Pourquoi il faut renoncer aux open spaces (et vite !) », surLes Inrockuptibles,(consulté le)
  2. ab etcAnne Chemin, « Dans la cage de l'open space », surLe Monde,(consulté le)
  3. a etbClaire Gatinois, « Les Français n’aiment pas les « open space » », surLe Monde,(consulté le)
  4. Pierre-Alban Pillet,L’enfer de l’open space, mode d’emploi, capital.fr, le 30/04/2009
  5. Vicky Chahine, « A Montréal, un espace de travail qui prend tout son SSENSE », surLe Monde,(consulté le)
  6. a etbLaetitia Van Eeckhout, « Quand les millennials poussent les entreprises à repenser les lieux de travail », surLe Monde,(consulté le)
  7. Marie Godfrain et Julie Pêcheur, « Le bureau change de peau », surLe Monde,(consulté le)
  8. Francine Aizicovici, « Alcatel-Lucent fait de ses ingénieurs des « sans bureau fixe » »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  9. Rédaction du Monde Économie, « Au secours, mon bureau a disparu! », surLe Monde,(consulté le).
  10. Jessica Gourdon entretien avec Caroline Caltagirone du cabinet Haigo, « Changer d’espace de travail tout au long de la journée », surLe Monde,(consulté le)
  11. « Flex office : les leçons des pionniers », surLes Échos,(consulté le)
  12. a etbMathilde Silvan, « Révolution des espaces de travail tertiaires : qu’en est-il de la prévention ? »,Hygiène et Sécurité de Travail,‎,p. 5-10(lire en ligneAccès libre[PDF])
  13. Fabrice Pouliquen, « Le télétravail bon pour l’environnement… mais pas sans effets collatéraux »,20minutes,(consulté le).
  14. « Comment aménager un open space ? Monarch Agencement »
  15. (en) J. S.Bradley, « The acoustical design of conventional open plan offices »,Canadian Acoustics,vol. 31,no 2,‎1er juin 2003,p. 23–31(ISSN 2291-1391,lire en ligne, consulté le)
  16. « NF S31-199 - Acoustique - Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux », surwww.boutique.afnor.org(consulté le)
  17. abcd eteMélina Gazsi, « La tyrannie de l'"open space" »,Le Monde,(consulté le).
  18. Jessica Gourdon, « Dans les open-spaces, le silence fait recette », surLe Monde,(consulté le)
  19. (en) JulianTreasure, « The 4 ways sound affects us »,TED Talks, TED,(consulté le) :« You are one third as productive in open-plan offices as in quiet rooms. »
  20. ab etc« Le télétravail dans les grandes entreprises françaises Comment la distance transforme nos modes de travail »,Greenworking pour le Ministère chargé de l’industrie, de l’énergie et de l'économie numérique,‎(lire en ligne[PDF]).
  21. (en) CraigLangston et RimaLauge-Kristensen,Strategic Management of Built Facilities,Routledge,, 256 p.(ISBN 978-1-135-13873-8,lire en ligne),p. 137
  22. Annie Kahn, « Bureau paysager », surLe Monde,(consulté le)
  23. (en) Christina BodinDanielsson, Holendro SinghChungkham, CorneliaWulff et HugoWesterlund, « Office design's impact on sick leave rates »(DOI 10.1080/00140139.2013.871064)
  24. Isabelle Rey-Lefebvre, « Immobilier : les entreprises continuent à déserter Paris »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  25. ARTSliveProduction, « OPEN SPACE de Mathilda May Bande Annonce Officielle »,(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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