L'histoire récente de l'Alsace est liée de près à celle du département voisin de laMoselle, tous les deux ayant en commun l'héritage duSecond Empire allemand (droit local d'Alsace-Moselle) et une influence franco-germanique forte.
L'Alsace est un territoire restreint mais d'une grande diversité. Elle est pour l'essentiel constituée d'unevaste plaine entourée par deux frontières naturelles : leRhin à l'Est et lemassif des Vosges à l'Ouest.
Le climat, la nature du sol et le relief façonnent les paysages. Or, ces facteurs variant sensiblement d'une zone à l'autre, l’Alsace comporte une grande variété des milieux naturels qui font de cette région une véritable mosaïque de « pays » distincts. L'espace y est donc subdivisé en plusieurs régions naturelles :
Les collines sundgauviennes : leSundgau est un pays aux reliefs assez doux, dont les collinesmulhousiennes duRebberg et de l'Illberg forment l'extrémité nord. Ce territoire s'étend jusqu'à la frontière suisse et forme lescontreforts dumassif du Jura. La ville d'Altkirch est traditionnellement considérée comme sa « capitale ». Sundgau signifiecomté du Sud en alémanique (« Sund Kau ») ;
Vue duried deLa Wantzenau au mois d'août.Le sommet du Kochersberg, emplacement de l'ancien château ettour de Chappe au sommet.
L'Ochsenfeld : signifie « le champ des bœufs »[19] en allemand. Le terme désigne la plaine qui s'étend deThann àMulhouse, jusqu'à laHardt à l'est, au sud jusqu'auSundgau et au nord jusqu'àEnsisheim. Relativement peu usité dans le langage courant, il désigne plus familièrement la zone de plaine située au nord-ouest deMulhouse approximativement délimitée par le triangleMulhouse-Thann-Guebwiller. Au cœur de l'Ochsenfeld se trouve laForêt de Nonnenbruch située sur le cône de déjection de laThur et morcelée par l'activité minière duBassin potassique et qui est partiellement classée commeforêt de protection. Labataille de l'Ochsenfeld désigne la bataille qui opposa lesRomains et lesGermains dans le combat le plus acharné de l'époque près de Mulhouse. Selon la légende, cette bataille donna lieu à la fondation de Mulhouse ;
Forêt de la Hardt : forêt de plaine caractérisée par une certaine sécheresse (600 millimètres de pluie par an dans la partie nord). Elle s'étend deKembs jusqu'à Colmar en longeant l'unité urbaine de Mulhouse, entre l'Ill et leRhin, sur l'ancien cône de déjection glaciaire du Rhin. C'est la seconde forêt d'Alsace avec ses13 000 hectares, derrière la forêt de Haguenau. Propriété de l'État, elle est recensée comme zone de protection spécialeNatura 2000. Elle constitue la plus grande charmaie naturelle d'Europe et abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale ;
Kochersberg : une région aux terreslœssiques très fertiles, localisées entre les vallées de laZorn, au nord, et de laBruche au sud, le champ de failles de Saverne à l’ouest, et à l’est, le rebord de la terrasse rhénane ;
Le parc naturel régional des ballons des Vosges s'articule autour des Hautes-Vosges et regroupe 208 communes d'une population totale de 256 000 habitants. Il a pour but la protection de ce patrimoine naturel.
Vallée de la Thur (Val de Saint-Amarin) : le bassin montagneux de laThur, fréquemment surnommé Val de Saint-Amarin, s'enfonce profondément dans la partie la plus élevée du massif vosgien. Au centre de cette enclave,Saint-Amarin se situe à410 mètres d'altitude. Au débouché de la vallée dans la plaine,Thann se situe à340 mètres d'altitude. Le ban communal de ce chef-lieu de canton, sous-préfecture depuis la fin de laPremière Guerre mondiale, déborde sur la plaine d'Alsace. Mise à part la viticulture (vignoble escarpé dugrand cru Rangen, le plus méridional d'Alsace), l'agriculture ne joue aucun rôle depuis longtemps. L'industrie s'est développée à partir des années 1780, avec l'implantation, en premier lieu, de manufactures d'impression sur étoffe. Le textile a décliné après la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. Le patrimoine forestier est important ;
Vallée de la Lauch : le surnom de Florival a été donné à la vallée vosgienne de la Lauch, en amont deGuebwiller, et aux vallons afférents. C'est l'univers du romancier Jean Egen, le « Hans du Florival ». Courte (une quinzaine de kilomètres), enclavée, peu peuplée en dehors de Guebwiller mais verdoyante, cette vallée ne constitue pas vraiment un « pays », mais a une identité marquée, notamment sur le plan touristique avec l’abbaye deMurbach, lelac de la Lauch et l’accès à la station duMarkstein et à laroute des crêtes dans le Parc régional des ballons des Vosges. Le Bechenthal, vallon affluent de la Lauch, au nord-ouest de Guebwiller, est l'écrin de l'abbaye deMurbach, Saint-Léger ;
Vallée de Munster : on dénomme communément « vallée de Munster » la haute et moyenne vallée de laFecht, bassin-versant nettement circonscrit par les crêtes montagneuses. Cette vallée, qui fut très industrialisée au temps du textile, a une vocation agricole, forestière et touristique. Elle garde une identité marquée.Munster, à380 mètres d'altitude, au confluent de la Petite-Fecht et de la Fecht, est une ville d'origine ancienne, commerçante, siège du parc régional des Ballons des Vosges ;
La dénomination, floue en ce qui concerne l'Alsace, pourrait désigner la partie du massif située au sud-ouest du Bas-Rhin, frontalière de la Lorraine. En Lorraine en revanche, le territoire appelé « Pays des Vosges centrales » regroupe officiellement plusieurs communes, dontÉpinal (syndicat mixte de pays, concernant environ 10 % de la région).
Vallée de la Bruche : la dénomination vallée de la Bruche désigne le bassin de la Bruche, en amont de Wisches, et les vallées afférentes. Elle inclut le petit pays toujours dénomméBan de la Roche, à peu près centré sur le cours de laSchirgoutte.Schirmeck etLa Broque constituent l'agglomération principale. Leurs habitants se disent volontiers « Alsaciens et Vosgiens », non des « Vosges centrales » ;
L'Alsace bossue (’s Krumme Elsass) fut peuplée dès leNéolithique. Elle regroupe les communes autrefois intégrées aux anciens comtés de Sarrewerden et dela Petite-Pierre et à la seigneurie de Diemeringen et d'Asswiller. De nos jours de nombreux vestiges archéologiques et châteaux sont encore visibles.Ancienneterre d'Empire, une des dernières à avoir été rattachée à la France en 1793, cette région, pendant les périodes d'Ancien Régime, vit s'installer des Hollandais, des Français, des Suisses, des Allemands et même des Autrichiens. Certains villages possèdent une église catholique, une église protestante et une synagogue.
Cette région a su conserver un patrimoine exceptionnel, Bonnefontaine (Bas-Rhin), une des plus riches stations néolithiques d'Alsace avec son château Empire, Mackwiller, qui possède un palais romain avec thermes et mausolée. On y a découvert un des plus grands sanctuaires du dieuMithra du monde occidental. On peut également découvrir la Wasserburg de Lorentzen ou le château Renaissance de Diedendorf qui possède les plus belles peintures murales de l'Est de la France. De nombreuses églises gothiques, baroques et néoclassiques, des architectures bourgeoises, des oriels, des villages préservés de l'urbanisme ont su garder tout leur cachet.
Avant larévolution de 1789 : à la suite dutraité de Ryswick (1697), Louis XIV avait dû restituer aux comtes de Nassau dans le cadre de l'Empire (c'est-à-dire du royaume d'Allemagne) l'anciencomté de Sarrewerden, à l'exception deBockenheim-Sarrewerden – aujourd'huiSarre-Union – recouvrés parLéopoldIerduc de Lorraine. En 1766, ces deux provinces revinrent avec laLorraine à la couronne française. Entre-temps, pour compenser la perte de Sarrewerden, l'ancienne capitale du comté, lesprinces de Nassau avaient fondé en 1702 (sur le ban communal deZollingen, actuelle « Ville neuve » (Neustadt) appelée Neusaarwerden. En 1794, Neusaarwerden et Bockenheim ou Boquenom furent réunies sous le nom de Sarre-Union.Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzeim furent réparties entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Ces terres formaient une enclave à majoritéprotestante entourée par les terres de la catholique Lorraine. En 1557, année de l'introduction de la réforme luthérienne dans le comté, laKirchen-ordnung de Deux-Ponts réglementait la vie religieuse dans la plupart des paroisses des vallées de la Sarre, de l'Eichel et de l'Isch.
Ce futNicolas François Blaux, maire catholique deSarreguemines et député, qui fut le véritable artisan du rattachement du comté de Saarwerden au Bas-Rhin. Le, laConvention ratifia la décision d'ériger Neusaarwerden endistrict et d'incorporer au département bas-rhinois les six cantons nouvellement créés : Bouquenom, Neuf-Saarwerden, Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen. L'organisation du district incomba au député Philippe Rühl. Ainsi le Bas-Rhin allait franchir lecol de Saverne et se prolonger sur leplateau lorrain pour s'enrichir de quarante-trois communes fortes de près de dix-huit mille habitants devenant Alsaciens.
Bouxwiller est connu pour ses fossiles, etAchenheim pour seslœssières. Selon le professeur Jean-Jacques Jaeger,paléontologue alsacien, découvreur deBahinia pondaungensis auMyanmar, l'« origine et l'évolution de l'homme ne peuvent plus être considérées comme exclusivementafricaines [...] Cela signifie que nos lointains ancêtres sont arrivés en Afrique il y a au moins 39 millions d'années, très probablement d'Asie »[21],[22].
Deux circuits géologiques sont aménagés pour le grand public. Il s'agit dusentier géologique duBastberg à Bouxwiller, et dusentier géologique du Wolfloch àSentheim[23].
Des gneiss datés duDévonien occupent une vaste zone dans la région deSainte-Marie-aux-Mines. Ils témoignent de la collisionvarisque entre les deux domaines saxo-thuringien au nord et moldanubien, au sud[N 6]. Lasuture continentale, qui se manifeste par une zone très broyée entreLubine etLalaye, se termine au milieu de Dévonien[24]. La carrière du Bergenbach àOderen conserve la trace de la collision qui se produit il y a330 millions d'années. On y trouve desophiolites, avec despéridotitesserpentinisées et desgabbros. En fait, des écailles tectoniques dues à la suture de plaques après un phénomène desubduction s'observent non seulement à Bergenbach, mais aussi à Thalhorn, et au Treh[25].
Les grès à Voltzia fournissent de riches collections fossiles du Bundsandstein, mis en place dans un contexte fluviatil. La mer du Muschelkalk (oumer des calcaires coquilliers), qui s'avance en Alsace depuis l'est de l'Europe, livre une des plus riches faunes aquatiques d'Alsace. Au Keuper, la mer évolue vers des lagunes, comparables à des marais salants. Lesel gemme de Lorraine et legypse du Kochersberg précipitent[23].
AuJurassique inférieur se mettent en place, lesmarnes grises (improprement appeléesschistes gris), marquées par une alternance de bancs de calcaire et d'un mélange d'argile et de carbonate de calcium, en fonction de la profondeur des fonds marins, puis lesschistes bitumineux (à l'appellation là encore impropre)[24].
AuJurassique moyen, la profondeur marine diminue, pour atteindre au maximum une dizaine de mètres. C'est dans ces conditions que se forment lescalcaires oolithiques. Au tout début duJurassique supérieur se développent les récifs coralliens deFerrette. On ne trouve aucune trace duCrétacé en Alsace. La région est alorsexondée, cependant que l'orogenèsealpine débute[24].
L'Alsace occupe la partie sud-ouest dufossé rhénan, sur la rive gauche duRhin. C'est unfossé d'effondrement[N 7] d'âgeoligocène, formant laplaine d'Alsace, et associé aux épaulements latéraux que sont lesVosges et laForêt-Noire. Il appartient à un plus vaste ensemble, connu sous le nom derift ouest-européen, qui court dusillon rhodanien jusqu'aurift d'Oslo, enNorvège. La plaine d'Alsace a tendance à s'abaisser et les reliefs bordiers s'élèvent, phénomène encore à l'œuvre. La faille vosgienne s'enfonce de plusieurs centaines de mètres, tandis que la faille rhénane s'enfonce de plusieurs milliers de mètres. Entre les deux s'établit une mosaïque de compartiments: les champs de fractures sous-vosgiens[24],[26] (et sous-schwarzwaldiens en Forêt-Noire). Des remontées de lave donnent naissance à des volcans àRiquewihr,Ribeauvillé etGundershoffen. Toutefois, le plus grand d'entre eux reste celui duKaiserstuhl, en Allemagne, en face deColmar[23].
La structuretectonique du sous-sol (fossé d'effondrement) explique une certaineactivité sismique. La zone la plus active sur le plan sismique en Alsace est leSundgau dans le Sud du Haut-Rhin[27], tant par le nombre que par l’intensité des séismes qui l’ont touché. Ce territoire a été frappé par plusieurs séismes d’intensité supérieure à VI. Le plus dévastateur fut celui de Bâle du 18 octobre 1356 (intensité épicentrale VIII-IX), d'une ampleur inédite en Europe de l’Ouest. Bien que moins soutenue, l’activité sismique du fossé rhénan est significative et apparaît plus forte que celle des régions voisines. Une dizaine de séismes d’intensité supérieure à VI sont à dénombrer, dont le plus récent date du 15 juillet 1980. Le massif vosgien ne montre qu’une activité sismique diffuse et peu intense. Le fort géotherme, conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une exploitationgéothermique expérimentale àSoultz-sous-Forêts. ÀPreuschdorf sourd une eau à plus de70 °C[28],[29], à la source des Hélions.
Lemassif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverturemésozoïque sur les formations triasiques (« couches savon ») recoupe la région deBelfort.
Le rehaussement des reliefs bordiers, plus marqué dans le sud que dans le nord de la région, se traduit par une intenseérosion, s'attaquant d'abord aux terrains jurassiques, puis aux terrains triasiques, pour enfin mettre à nu le socle dans le sud. Au nord, le socle n'apparaît qu'exceptionnellement, comme àWindstein (où effleure le granite), et àWissembourg au lieu-ditWeiler (où effleurent lesgrauwackes). En moins de50 millions d'années, les reliefs sont érodés, et les sédiments arrachés viennent combler le fossé[23]. C'est ainsi que les Vosges sont constituées au nord par desgrès duBuntsandstein, et au sud par dugranite; les granites sont des structures hercyniennes exhumées lors des soulèvements latéraux conjoints à l'effondrement du rift.
À l'Éocène se forme lelac de Bouxwiller, qui sera étudié par le grand paléontologueGeorges Cuvier. À l'Oligocène, les eaux salées précipitent, le lessivage des formations salifères du Keuper ayant joué un rôle important dans ce processus. Ainsi sont apparues les potasses, jadis exploitées dans la région deMulhouse[24].
Lefossé rhénan se forme à l'Éocène inférieur. À l'Éocène supérieur, la merThétys pénètre par le sud. À l'Oligocène, il y a 30 Millions d'années, la mer pénètre massivement dans le fossé également depuis le nord[30].
Le Sundgau qui était alors un vaste plateau calcaire a été recouvert par les mers secondaires, au commencement de l'ère tertiaire. À la fin du Tertiaire et au début du Quaternaire la surélévation des Vosges et de la Forêt Noire entraîne la formation du Jura qui est le résultat de plusieurs phases de plissements, entrecoupées par des phases d'érosion. La nappe de cailloutis d'origine alpine que l'on trouve dans le Sundgau est due à l'érosion très intense du Jura par le Rhin qui, pris dans un couloir, rejoignait l'actuelle vallée du Doubs. Ce n'est que l'affaissement du fossé rhénan qui a modifié le cours du Rhin et le régime hydrographique par les phénomènes decapture (voirAar-Doubs).
Le Jura, soulevé plus tardivement (auMiocène) est constitué de calcaires et de marnes d'âge le plus souvent jurassique, donc beaucoup plus anciens que les formations de la plaine alluviale du Rhin.
Une des caractéristiques de la plaine d'Alsace est l'effet de foehn, en effet le massif des Vosges protège l'Alsace des précipitations qui s'accumulent coté lorrain et rend ainsi la plaine d'Alsace sèche et ensolleillée, de Strasbourg à Mulhouse.
Données pour Meyenheim (limite Sud-Alsace/Centre-Alsace)[32]
Le climat connaît davantage d'influence océanique et est beaucoup plus humide dans le Sundgau, dans l'Alsace bossue ou l'Outre-Forêt.
Le relief de l’Alsace orienté perpendiculairement au flux d’ouestfœhn[33] les perturbations océaniques, en particulier au Sud de la région. Ainsi le Grand Ballon fait partie des stations les plus arrosées demétropole[34] et Colmar située à moins de 25 km celle des plus sèches avec seulement 607 mm de précipitations à l’année[35]. La région de Colmar connaît en moyenne entre 95 et 100 jours de pluie par an contre 170 sur le relief. Ce climat, avec un été ensoleillé, est idéal pour levignoble d'Alsace et les arbres fruitiers. L'importance de lanappe phréatique rhénane combinée à la proximité du Rhin et de rivières importantes évite toutefois à la région les conséquences d'éventuelles sécheresses.
L'étymologie du nom d’Alsace n'est pas établie et continue à faire l'objet de recherches[36]. Plusieurs théories existent, mais aucune n'est satisfaisante d'un point de vue scientifique. La région étant une zone de contactlinguistique, une raison à ces difficultés étymologiques pourrait être que le nom est le résultat de transformations successives apportées par chacune deslangues celtiques,latines,franques etalémaniques.
L'étymologie fondée sur l'hypothèse alémanique est séduisante du fait de sa simplicité : dans cette acception, « Alsace » serait issu directement d'Elsass, anciennement écritElsaß.
El- viendrait de l'alémaniqueEll qui désignerait l'Ill, la principale rivière alsacienne qui traverse la région du sud au nord.
saß viendrait du verbesitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand :saß – prétérit du vieil anglais :sæt)[37], donc signifiant « résident ».
Dans cette logique,Elsass signifierait « le pays au bord de l'Ill » ou le « pays de l'Ill », le substantif « pays » étant dérivé de « saß » (« l'assise »)[38],[39].
Toutefois, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique destoponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-(i)S qui indique le « mouvement d'une eau qui dépasse » en référence au phénomène des sources et résurgences qui apparaissent en maints endroits dans lesmarécages duRied. Ainsi, il y aurait bien une origine hydronomique au nom « Alsace », mais plutôt pour désigner ce qui était une étendue de petits cours d'eau et de marécages[40].
Le drapeau de la Haute-Alsace est rouge barré de jaune et orné de part et d'autre de la barre de trois couronnes jaunes (Blasonnement :De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe).
La Haute-Alsace (Oberelsass) est la partie méridionale de l'Alsace, correspondant à peu près aux départements actuels duHaut-Rhin et duTerritoire de Belfort. La traduction allemande,Oberelsass, est encore utilisée de nos jours par les Allemands et les Suisses pour désigner le département du Haut-Rhin. Actuellement, Haute-Alsace est synonyme de Haut-Rhin. Ce nom a été utilisé dès l'époque duSaint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre 1648 et 1789.
Sous l'Empire allemand, lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine de1870 à1918, Il s'agissait alors d'un district (Bezirk), à la tête duquel se trouve unBezirkspräsident, équivalant aupréfet français. Son chef-lieu étaitColmar. La dénomination « Haute Alsace » n'est plus guère utilisée dans les milieux socio-économiques rhénans où on préfère se référer à des territoires géographiques plus valorisants, le Sud-Alsace piloté par Mulhouse et le Centre-Alsace regroupant le binôme Colmar-Sélestat.
Villes principales :
Colmar, 68 000 habitants. Agglomération principale du Centre-Alsace (Rouffach-Sélestat) et préfecture du Haut-Rhin ;
Belfort, 45 000 habitants. Détachée du Haut-Rhin à la suite de laguerre franco-allemande de 1870 qui se solda par l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'empire allemand ;
La république de Mulhouse (enallemandStadtrepublik Mülhausen) est une anciennecité-État d’Europe occidentale située dans le Sud de l’Alsace et constituée autour de la ville deMulhouse. Elle adopta un fonctionnement républicain en 1347 par l'élection du premier bourgmestre. Elle est contrainte de rompre progressivement ses relations avec le reste de l'Alsace pour se lier militairement aux confédérés suisses à la suite de laguerre des Six Deniers. Cet événement-clé de l'histoire de la cité voit laDécapole incapable de faire face aux armées de lanoblesse décidées à mettre fin à l'expérience républicaine deMulhouse. En 1529, laRéforme protestante aboutit à l'établissement complet et exclusif du culte protestant. À partir de 1746, elle devint un précurseur dans la révolution industrielle. Elle vota, sous la contrainte militaire, saréunion à la France le 15 mars 1798, elle était alors une cité industrielle puissante et prospère, un moteur de larévolution industrielle enEurope.
Villes principales :
Mulhouse, 108 000 habitants. Agglomération principale du Sud-Alsace rassemblant 286 000 habitants (INSEE). La ville fut intégrée au département du Haut-Rhin en 1798 après la chute de larépublique de Mulhouse ;
Le drapeau de la Basse-Alsace est rouge barré de blanc et orné de part et d'autre de dentelle blanche. (Blasonnement :De gueules à la barre d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même).
La Basse-Alsace (Unterelsass) est la partie septentrionale de l'Alsace, correspondant à peu près au département actuel duBas-Rhin. Comme pour la Haute-Alsace, ce nom a été utilisé dès l'époque duSaint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre 1648 et 1789. Il a été à nouveau utilisé lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, de1870 à1918. Il s'agit alors d'un district (Bezirk), à la tête duquel se trouve unBezirkspräsident, équivalent d’unpréfet français. Son chef-lieu estStrasbourg. Le termeUnterelsass est encore employé de nos jours par les peuples de langue allemande pour désigner le département du Bas-Rhin. La ville deLandau et ses environs, partie la plus septentrionale de Basse-Alsace, est en Allemagne.
Expansion duroyaume d'Alémanie duIIIe siècle auVIe siècle.L'Alsace, zone originelle du peuplement celtique. La zone jaune montre la région de la naissance deLa Tène. La zone verte suggère une extension probable de l'influence celtique autour de -1000. La zone orange indique une région celtique possible autour de -400.
À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice. L'Alsace a longtemps été caractérisée par le confédéralisme. La région doit sa culture et son dialecte auxAlamans (à ne pas confondre avec les Allemands), qui s'établirent dans la région en378, l'alsacien d'aujourd'hui est un dialectealémanique.
La région fut sous l'autorité duSaint-Empire romain germanique de962, date de sa création, jusqu'en1648, puis elle perdit son autonomie en passant sous contrôle de la France après son annexion progressive auXVIIe siècle.
C'est en Alsace que sont nés les ancêtres de la puissante dynastie desHabsbourg qui régnèrent en maîtres, plusieurs siècles durant, sur toute l'Europe centrale.
La plaine d'Alsace, subissant l'effet de foehn et étant naturellement irriguée, a toujours été une terre fertile et propice à l'agriculture céréalière, lescollines sous-vosgiennes, lepiémont, était le domaine réservé de la vigne tandis que les vallées vosgiennes et l'Ochsenfeld (champs des bœufs) abritaient d'immense troupeaux de bovins, on y cultivait également du chanvre. Les forêts et le ried (régions de prés inondables et/ou de forêts tunnels) étaient fort riches en gibier. Le tout, réparti le long duRhin, l'axe fluvial majeur européen, qui permettait ainsi uncommerce soutenu et des revenus réguliers. L'Alsace a donc de tout temps été une région riche qui a suscité les convoitises des grandes puissances européennes. L'histoire de l'Alsace fut donc rythmée par les guerres et les annexions.
Peter Becker -Fondation légendaire de Mulhouse - Soldat d'Arioviste blessé recueilli par la fille d'un meunier.Bataille de l'Ochsenfeld opposant César à Arioviste en 58 av. J.-C.
Les traces de peuplement humain les plus anciennes (outils en silex découverts àAchenheim[41]) remontent auPaléolithique[41].
Les premiers « villages » apparaissent au cours duNéolithique, à la suite d'une migration de peuples venant de l'est[41].
72 av. J.-C. : les peuples germaniques (composés majoritairement des Suèves et des Triboques) traversent le Rhin et s'installent en Alsace (estimés entre 137 000 et 275 000 selon l'historienAugust Meitzen).
58 av. J.-C. :bataille de l'Ochsenfeld[42]. Elle vit la victoire desRomains commandés parJules César, général et proconsul des Gaules, sur le chefsuèveArioviste dans le Sud de l'Alsace. Arioviste réussit à s'enfuir de l'autre côté du Rhin, ceux qui ne réussirent pas à faire de même furent massacrés par les romains, le reste de la population fut mélangé aux peuples celtes. C'est une bataille majeure de laguerre des Gaules, victoire à partir de laquelle les Romains vont décider de rester en Gaule et conquérir le pays. Une version de lafondation légendaire de Mulhouse est associée à cette bataille. L'Alsace est annexée par larépublique romaine à l'issue de la bataille de l'Ochsenfeld puis devient une province de l'empire romain en-27.La langue latine supplante progressivement et remplace les langues celtes[réf. nécessaire].
12 av. J.-C. : création du camp fortifié romain d'Argentoratum, anciennement Argentorata en Celte. Naissance de la ville de Strasbourg.
298 : l'empereurConstance Chlore repousse au-delà du Rhin d'importantes bandes d'Alamans (plus de vingt mille hommes) qui avaient pénétré dans l'Est de la Gaule après les avoir battues devant Langres.
357 : le futur empereur romainJulien bat sévèrement les Alamans qui essayaient d'envahir l'Alsace à labataille d'Argentoratum (Strasbourg).
378 : l'empereurGratien repousse de nouveau les Alamans qui pénétraient en Alsace.
406 : profitant du gel du Rhin, les Alamans et d'autres peuples barbares pénètrent à nouveau en Alsace. Les Romains et leurs alliésfédérés francs ont de plus en plus de mal à les contenir. L'évêqueFlodoard qui vit auXe siècle cite une lettre deJérome de Stridon qui écrit que de nombreuses villes dont Reims et Strasbourg sont passées en Germanie[43]. La progression des Alamans s'étend rapidement.
Vers496 : les Francs de Clovis battent les Alamans àTolbiac mais ces derniers restent les plus nombreux en Alsace bien qu'en théorie inféodés aux Francs.
511 : l'Alsace est rattachée au royaume franc d'Austrasie. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de ladynastie carolingienne[44], couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin.
709-712 : nouvelle guerre entre les Francs et les Alamans.
746 :procès de Cannstatt. Exécution d'une partie desnobles du peuplealaman. Cannstatt, anciencastrum romain, était l'une des principales localités du duché d'Alémanie. Le fils de Charles Martel,Carloman, maire du palais d'Austrasie, y convoqua une assemblée de justice, ouplaid, et accusa de trahison les princes alémaniques qui avaient participé au soulèvement du duc Theudebald de Bavière et du ducOdilon de Bavière. Le jugement étant sans appel, il fit exécuter une partie de la noblesse, et déposséda l'autre partie, au profit de la noblesse franque. Ce coup de force mit fin à la rébellion des Alamans[45] et permit l'intégration du duché d'Alémanie au domaine austrasien, qui fera peu après partie intégrante de l’empire carolingien[46]. Si à partir de ce moment, il n'y aura plus d'unité alémanique et les pays alémaniques seront définitivement divisés en plusieurs États, la langue et la culture alémaniques subsisteront toutefois jusqu'à nos jours.
En1161,Frédéric Barberousse élèveMulhouse au rang de ville libre de l'Empire, lui conférant ainsi une autonomie quasi totale. Il en fait ainsi une véritable cité, qui ne doit rendre de comptes qu'à l'empereur lui-même.
1273 : le comte Rodolphe IV de Habsbourg, un seigneur politique, allié des bourgeois des villes deStrasbourg et deZurich, accède, de manière inattendue, au trône impérial sous le nom deRodolpheIer de Habsbourg.
1347 : lesMulhousiens adoptent un fonctionnement républicain par l'élection de Jean de Dornach (Hans Guterolf Von Dornach) à la tête de la cité, larépublique de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen) est née.
1354 : fondation de laDécapole, l'Alsace s'organise en une confédération de villes libres qui rassemble dix villes impériales. La Décapole possède pour les historiens et les économistes une particularité extrêmement rare, qui plus est pour l'époque : outre l'alliance militaire, l'entraide est également financière en cas debanqueroute. Cela permet aux cités alsaciennes de peser économiquement sur l'espace rhénan.
De nombreux nobles alsaciens qui combattent sous la bannière desHabsbourg sont tués lors de cette bataille. On chiffre ce nombre de tués à 15 % de la noblesse alsacienne.
1444-1445 : invasion desArmagnacs, appelés par l'empereurFrédéricIII du Saint-Empire pour mettre à mal l'autonomie des cités impériales ; après avoir écrasé les cités suisses, ils décident de s'attaquer aux cités alsaciennes. La noblesse alsacienne se joint à eux. Seules les villes fortifiées résistent. À la fin du siège, lesMulhousiens décident de dissoudre la corporation de la noblesse et expulsent les récalcitrants qui quittent la ville avec un profond ressentiment.
L'imposant dispositifmilitaire défensif de larépublique de Mulhouse en1642 couplé à une rangée de quatre douves parallèles rendant encore plus périlleuse une éventuelle intrusion.
1515 : larépublique de Mulhouse se retire de la Décapole pour s'allier aux cantons suisses auxquels elle était déjà fortement liée depuis laguerre des Six Deniers. Son destin sera ainsi distinct du reste de l'Alsace pendant plusieurs siècles. LesMulhousiens ne feront ainsi jamais partie duroyaume de France et connaîtront un fonctionnement républicain quasiment ininterrompu jusqu'à nos jours.
1523 :Mulhouse adhère à laRéforme, qui aboutit en1529 à l'établissement complet et exclusif du culte protestantcalviniste. Les catholiques et les juifs ne peuvent plus résider à l'intérieur de laStadtrepublik et s'installent dans les villages alentour. LesHabsbourg dont les territoires entourent la cité restent fidèles à l'église catholique romaine, cette dernière devient donc une enclave réformée.
1618-1648 : laguerre de Trente Ans frappe lourdement la région, l'Alsace est pillée à de nombreuses reprises, les massacres s'enchaînent, les villages sont rasés et brûlés, la famine se répand et la peste touche la région, la population fuit les villes et villages pour se réfugier dans les Vosges et dans les grandes forêts alsaciennes, environ 60 % de la population alsacienne est décimée. L'économie est anéantie. Larépublique de Mulhouse, qui comprend égalementIllzach etModenheim, est épargnée grâce à son statut decité-État. Elle accueille massivement des réfugiés alsaciens dont le nombre est alors bien supérieur à celui des Mulhousiens. Le repeuplement sera conforté par l'arrivée de migrants suisses dont l'anthroponymie garde le souvenir :Schweitz.
À partir de 1365, la convoitise française pour une Alsace « riche, opulente et dans le chemin de l'humanisme » éclate au grand jour. Le désir d'y installer une principauté est très fort. De nombreuses incursions françaises militaires et mercenaires sont à noter jusqu'en 1648. En 1444, Louis XI organisa en Haute-Alsace des pillages et laissa derrière lui la misère et la destruction. Ce roi demanda de plus à la ville deStrasbourg si elle voulait devenir française. La réponse alsacienne d'un peuple qui encourageait des villes libres selon l'esprit germanique fut directe : « Niemals… » (jamais).
En 1552, lorsqu'il voulut s'emparer de laville impériale libre de Strasbourg,Henri II dit à ce propos :« Venez avec moi, je ferai boire vos chevaux dans l'eau du Rhin en signe de triomphe. » Bernard Vogler écrit :« En 1580, fort de l'expérience des invasions françaises, un traité conclu entre plusieurs seigneurs et villes de Haute-Alsace proscrit aux veuves et filles de bourgeois d'épouser des Welches compte tenu des risques d'invasion des Français. »
L’Alsace ou conquestes Du Roy En Allemagne tant deçà que delà le Rhein, carte de Guillaume Sanson, à Paris, 1666.
Les difficultés des Français à conquérir l'Alsace font dire au général de Breisach :« Je ne puis m'empêcher de dire que l'autorité du roi va se perdant absolument en Alsace. Les dix villes, bien loin d'être soumises au roi, sont presque ennemies. Il m'a paru de leur part une grande affection pour l'indépendance et un grand désir de demeurer membres de l'Empire. La noblesse de la Haute-Alsace va presque le même chemin. Haguenau a fermé insolemment la porte au nez de M.Mazarin et la petite ville de Münster l'a chassé honteusement il y a quelque temps. Je crois que le roi devrait prendre le temps qu'il jugerait à propos de Colmar et Haguenau à la raison. »
Durant les guerres de laFronde enFrance, le cardinalJules Mazarin voulut se réfugier en Alsace mais il dit en ces termes :« Aucune ville d'Alsace ne pouvait me recevoir, soit parce qu'elles sont protestantes, soit parce qu'elles sont autrichiennes de cœur, soit parce qu'elles ont trop souffert des troupes françaises. »
Dans un mémorandum de 1790, les princes vaincus écrivent :« Les Princes ne se sont soumis à la souveraineté de la France que pour se soustraire aux violences continuelles qu'ils n'avaient cessé d'essuyer de la part de cette puissance et contre laquelle le corps germanique n'avait pu les défendre avec succès et dont les territoires n'ont pour la plupart été enclavés dans cette province que par l'extension usurpatoire que la France a su donner à ses limites originaires. »
1648 : achèvement des incursions françaises. À la suite dutraité de Westphalie, l'Autriche cède au royaume de France une partie de l'Alsace, principalement le sud de la région. Larépublique de Mulhouse conserve son statut de ville indépendante. La noblesse française éprouvera au début des difficultés à asseoir son autorité sur le territoire alsacien.
1681 : la ville libre impériale deStrasbourg est assiégée par les troupes du roi de France,Louis XIV, et doit se rendre. La ville de Strasbourg ne doit être occupée par les Français que jusqu'en 1704. Strasbourg n'est annexée par la France qu'en 1697 par letraité de Ryswick. L’Alsace, à l'exclusion de la Stadtrepublik MülhausenMulhouse et de l'Alsace bossue, sera alors à partir de 1697 gouvernée par un intendant siégeant à Strasbourg et par le conseil souverain àColmar. La région conservera largement son autonomie.
1746 : en parallèle, larépublique de Mulhouse se lance de manière précoce dans l'ère industrielle avec l'ouverture de la première manufacture d'indienne. La république libre connaîtra alors une croissance exponentielle et deviendra l'un des principaux pôles industriels d'Europe.
1793 : un certain nombre de territoires étrangers enclavés dans ces départements, appartenant à la noblesse germanique (les « princes possessionnés »), sont annexés à la France par laConvention nationale[49]. L'Alsace bossue, territoire historiquement lorrain, est intégrée au Bas-Rhin. Lecomté de Dabo est rattaché au département de laMeurthe, à l'exception de la commune d'Engenthal qui rejoint le Bas-Rhin.
1826 : André Koechlin monte une fonderie et se lance dans la construction mécanique en créantAndré Koechlin & Cie (AKC) cette société est l'ancêtre de laSACM et d'Alsthom (devenueAlstom).
Dès le 23 août 1870,Strasbourg essuie des bombardements- plus de 200 000 obus tombent sur la ville au cours du siège[51]. La destruction de labibliothèque et de ses 300 000 ouvrages hérités des collections dugymnase Jean-Sturm (XVIe siècle) et de l'historienJean-Daniel Schoepflin (1694-1771) a un large retentissement au sein de la communauté des savants et des universitaires. Strasbourg se rend le 27 septembre 1870.
Lesiège de Belfort (novembre1870 - février1871) se poursuit jusqu'à l'armistice du 15 février 1871 et à la reddition de la place forte, le 18 février 1871, sur ordre du gouvernement de la Défense nationale, présidé parLouis Adolphe Thiers
1874 (2 février) : élection auReichstag des premiers élus de la terre d'empire. Jusqu'en 1890, date de la disparition de Bismarck, seuls lesdéputés protestataires contestant l'annexion de la région par l'empire allemand seront élus.
1874 (29 octobre) : un décret institue une Assemblée régionale d'Alsace-Lorraine.
1902 : libéralisation du régime allemand et forte croissance économique : reflux de la contestation anti-allemande
1911 (31 mai) : adoption de laConstitution de l'Alsace-Lorraine[52] dans le cadre de l'autonomie alsacienne décidée par l'empire allemand. L'unique élection à la diète (Landtag) d'Alsace Lorraine se déroule les 22 et. Le Zentrum (parti catholique) est le premier parti du Reichsland avec 31 % des voix, le SPD (social démocrate) le deuxième avec 23,8 % des voix. L’Elsass-Lothringischer Nationalbund (parti autonomiste francophile) de Wetterlé n’obtient que 3 % des voix et aucun élu[53].
1913 : l'affaire de Saverne montre les tensions grandissantes entre les Alsaciens-Lorrains et l'Empire.
Carte postale de 1915 représentant l'Alsace attendant l'intervention de la France, du Royaume-Uni, de la Belgique et de la Russie.
1914 : incursions de l'armée française dans le sud de l'Alsace annexée, combats autour deMulhouse. Thann devient capitale de l'Alsace française. La majorité des soldats alsaciens font partie de l'armée allemande, hormis quelques milliers de déserteurs qui viennent s'enrôler en France[54],[55].
1919 : Les territoires alsaciens annexés redeviennent français, à la suite de la ratification dutraité de Versailles.Landau, cependant, demeurera définitivement allemand, seul reliquat de l'Alsace allemande depuis 1815.
Le retour des territoires alsaciens perdus dans le giron de la France ne s'est pas fait sans douleur ni maladresse de la part de l'administration française.
Sur le planculturel, l'administration tenta de développer l'usage du français : l'alsacien est limité à l'école dans les communes à majorité francophone, même si l'enseignement religieux se fait enallemand ou en dialecte et que quatre ou cinq heures hebdomadaires d'allemand sont incluses dans les programmes ; les fonctionnaires s'expriment généralement en français. L'ordre est donné d'utiliser la méthode d'enseignement directe dans les écoles, qui consistait à utiliser le français sans transition. Les habitants de l'Alsace-Lorraine en 1918 furent divisés en quatre classes decitoyens, marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leurscartes d'identité. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de l'ascendance et d'enquêtes, plus ou moins fiables dans un climat de délation, sur le degré defrancophilie. Chaque classe correspond à des droits civiques différents[57]
Les autorités françaises mettent en place une politique d'épuration. 112 000 personnes seront également expulsées[58]. Au printemps 1919 des commissions de triage sont chargées de l'examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée[59].
1940-1944 : pendant l'occupationnazie, les territoires restitués furent à nouveau annexés de fait auTroisième Reich et forment avec lepays de Bade leGau Baden-Elsaß également appeléGau Oberrhein dont la capitale administrative estStrasbourg. Il est alors formellement interdit de parler alsacien ou français. L'apprentissage et l'usage de l'allemand sont obligatoires sous peine de sanction.
1945 : les forces françaises bloquent l'attaque allemande surStrasbourg, au moment de l'offensive des Ardennes, en janvier, puis jouent un rôle majeur dans la prise deColmar, le 2 février.
Les Malgré-nous, la Main noire et l'incorporation de force
Quand fut signé l'armistice du 22 juin 1940, le cas de l'Alsace-Lorraine n'était pas évoqué. Ce territoire restait donc juridiquement français. Le régime nazi l'annexa de fait en juillet suivant sans en faire la proclamation officielle. Il mit alors en place une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens à s'engager dans laWehrmacht. Beaucoup de jeunes Alsaciens refusaient de s'engager dans l'Armée allemande et de soutenir le régime. Les nazis proclamaient alors à ce moment qu'on n'avait pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre qui devait être rapide. Alfred Wahl, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Metz, écrit :« Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel : ils furent moins d'un millier pour les deux départements »[63].
LeGauleiter responsable duReichsgauBaden-Elsaß,Robert Wagner, était lui persuadé que les « frères de race » nouvellement reconquis entendraient vite l'« appel de leur sang » et se sentiraient rapidement allemands mais constatant le nombre limité d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés[64]. Seulement, dès,Marcel Weinum, âgé de16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appeléLa main noire. À la suite d'un attentat contre le Gauleiter Robert Wagner, les membres du groupe sont tous arrêtés et dix d'entre eux sont jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum est condamné à mort et décapité àStuttgart le 14 avril1942.
Au printemps1942, àVinnytsia,Robert Wagner persuadaAdolf Hitler, au début fort réticent, d'instaurer l'incorporation de force en Alsace, ce qui fut fait officiellement le. 100 000 jeunes Alsaciens seront ôtés à leurs familles et envoyés de force, principalement sur lefront de l'Est, pour combattre l'armée deJoseph Staline. 30 % furent tués ou portés disparus[65]. Beaucoup choisirent de déserter la Wehrmacht pour se rendre délibérément à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre legénéral de Gaulle et laFrance libre, mais les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens. Beaucoup furent donc considérés comme desdéserteurs ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise. Les autres ont été faits prisonniers par les Soviétiques et déportés au camp deTambov après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après1945[66] on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérés en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. »
L'Alsace se relève rapidement de ses ruines, poussée essentiellement par sa position géographique. L'amitié franco-allemande instaure pour la première fois de l'histoire une paix durable dans la région. Une fois la guerre terminée, lesmalgré-nous qui avaient servi de monnaie d'échange dans ce qui était devenu laguerre froide furent considérés par une partie de l'opinion comme des traîtres. Le dernier malgré-nous libéré est Jean-Jacques Remetter, retourné chez lui en1955[67]. Ils ont également été fortement attaqués par les militants duParti communiste français pour leurs dénonciations de la situation dans lescamps d'internement soviétiques.
L'alternance de la domination franco-allemande, le fait pour la région d'être toujours en première ligne de l'affrontement de ces deux grandes puissances européennes, la crainte permanente de la guerre, les mesures prises par les Français et les Allemands pour « assimiler » la population alsacienne, les répressions, épurations, incorporations de force, déportations, pénuries en temps de guerre, ayant rythmé l'histoire de la région, ont laissé des traces profondes, encore perceptibles chez une partie de la population. La quasi-totalité de la population compte dans sa famille des victimes de la dernière guerre. Le sujet est souvent tabou, surtout en ce qui concerne les incorporés de force : lesmalgré-nous. La réintégration de l'Alsace dans la République ne s'est pas faite sans difficulté. La perception du dialecte alsacien, très proche de l'allemand, a entraîné de nombreuses maladresses, mal acceptées par la population alsacienne. Les Alsaciens, qualifiés de « Français de l'extérieur » durant l'annexion allemande, ne désirent eux surtout pas être confondus avec leurs voisins d'outre-Rhin, mais continuent par habitude d'appeler leurs compatriotes « Français de l'intérieur ». Une petite partie de la population a également adopté une attitude de rejet, aussi bien envers leurs concitoyens qu'envers les Allemands sans pour autant être indépendantiste. L'usage du dialecte est comme dans de nombreuses régions françaises le moyen de préserver son histoire régionale, en Alsace, les annexions successives de relative courte durée expliquent le maintien de son usage.
En 1948, les départements du Haut et du Bas-Rhin sont rattachés à l'Igamie de Metz[68], il s'agit d'un regroupement de départements qui est identique à celui de l'actuelle régionGrand Est, cette Igamie disparait en 1964. La « région de programme d'Alsace » est créée en 1956[69], le statut de ce territoire va évoluer jusqu'en 1982, date à laquelle il devient unecollectivité territoriale via la loiDefferre. L'Alsace est administrée par unpréfet à partir de 1964[N 8], en l'occurrencecelui du Bas-Rhin. La région dispose de son propreconseil régional à partir de 1974[70].
De nombreux hommes politiques alsaciens de droite comme de gauche ont soutenu l'idée d'unConseil d'Alsace unique[71]. Les décideurs économiques sont également plutôt favorables à cette évolution[72]. La proposition fut soumise initialement par le Conseil économique et social d'Alsace (CESA) qui jugeait mal adaptée l'organisation territoriale alsacienne (région de petite taille et seulement deux départements qui pouvaient aisément être supprimés pour réduire les échelons administratifs) et voulait donc transférer davantage de compétences aux communes etintercommunalités, chapeautées par une assemblée alsacienne unique[73]. Ce projet a trouvé un écho national favorable car il était en accord avec les conclusions durapport Attali[74]. Le président de la république,Nicolas Sarkozy, avait annoncé qu'il souhaitait uneréforme des collectivités territoriales durant l'année2009. Il désire parvenir à la suppression d'un échelon administratif[75]. À partir de 2008, les élus de tous bords se rencontrent pour élaborer un projet commun[76],[77], aboutissant le au vote solennel par les élus des trois entités d'une résolution scellant l'accord de fusion[78]. Unréférendum régional a lieu le 7 avril 2013. Seul le Bas-Rhin vote majoritairement pour cette fusion, sans atteindre le minimum de 25 % des inscrits, en conséquence le projet fut rejeté.
Compte tenu de l'opposition franche et claire de la majorité des élus et des habitants à la disparition de la région Alsace[79],[80],[81], des initiatives se font régulièrement jour pour ressusciter l'Alsace sur un plan administratif et politique, notamment par une fusion des deux départements[82]. Le président de la républiqueEmmanuel Macron, pour qui il est inenvisageable de remettre en cause leGrand Est, verrait d'un bon œil la fusion des départements duHaut-Rhin et duBas-Rhin dans l'objectif de former un département d'Alsace[83].
Depuis la fusion des régions, plusieurs personnalités politiques militent pour un retour à l'existence administrative de l'Alsace en créant une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace. Début2018, le préfet de la région Grand Est et du département du Bas-Rhin,Jean-Luc Marx, a été chargé par le premier ministreÉdouard Philippe d'imaginer l'avenir institutionnel de l'Alsace. Le gouvernement ne souhaite cependant pas remettre en cause la région Grand Est. La nouvelle collectivité alsacienne pourrait ainsi prendre la forme d'un département unique d'Alsace ou d'une entente interdépartementale entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin[84].
Un sondageIfop réalisé en février 2018 révèle que 82 % des personnes interrogées seraient favorables à l'organisation d'un nouveau référendum sur la fusion des deux départements, et 67 % favorables à la sortie de la région Grand Est[85].
Le, les deux départements alsaciens lancent une consultation afin de recueillir les avis des habitants sur le projet d'une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace[86].
Le 5 mai 2018, Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, etFrédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, publient une tribune appelant à la création d'une « eurocollectivité » d'Alsace[87].
Le 29 mai 2018, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry remettent au préfet Jean-Luc Marx un rapport circonstancié sur le projet « eurocollectivité » d'Alsace. Cette nouvelle collectivité, tout en restant dans la région administrative Grand Est, remplacerait les deux conseils départementaux. Les départements administratifs du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ainsi que leurs préfectures à Strasbourg et Colmar seraient néanmoins maintenus. La collectivité disposerait d'une assemblée, d'un exécutif et d'une commission permanente. En plus de reprendre les compétences des conseils départementaux, elle souhaite également en obtenir de nouvelles en provenance de l’État et de la région administrative. Par ailleurs, 92 % des 13 000 personnes s'étant exprimées lors de la consultation organisée par les deux départements soutiennent la création d'une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace[88].
Autocollant montrant l'opposition à la nouvelle régionGrand Est.Manifestation en Alsace.
La disparition de l'Alsace n'étant de fait et de manière certaine pas du tout acceptée par une grande majorité de ses habitants et de ses élus[89],[90],[91],[92], au point que l'on parle couramment d'un « malaise Alsacien »[93],[94], des initiatives visant à ressusciter l'ancienne région Alsace se font jour régulièrement. Une fusion des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin est à l'œuvre comme préalable à cette possible révision de la nouvelle région Grand Est, à l'initiative des Conseils départementaux des deux ensembles[95],[96].
Pour le président de la républiqueEmmanuel Macron, il est hors de question de revenir sur le découpage régional. En revanche, il verrait d'un bon œil la fusion des départements duHaut-Rhin et duBas-Rhin dans l'objectif de former une « entité » alsacienne, aux compétences élargies[97]. Une mission en ce sens a été confiée au préfetJean-Luc Marx[98]. Ce dernier a rendu son rapport le 20 juin 2018[99], dont les conclusions ont été rendues publiques le 3 août 2018[100], celui-ci y indique :
« À l’issue de ces semaines d’échanges denses et de préparation assidue, je suis conduit à une double certitude :
il existe un véritable « désir d’Alsace », une quête de connaissance et de reconnaissance dont le contenu n’est certes pas seulement institutionnel. L’Alsace culturelle, linguistique, historique, climatique… existe et nombre de ses habitants aspirent à être identifiés à ce territoire ;
les territoires objets de mon rapport présentent des spécificités que l’État peut reconnaître, valoriser dans l’intérêt de ses habitants comme de la communauté nationale. (...)[100] »
Ce rapport ouvre donc la voie à une concertation pour la création d'une collectivité à statut spécifique, au sein du Grand Est au moins dans un premier temps, débutant par la fusion des départements avec de nouvelles compétences[101].
La question de l'extension à laMoselle y est directement posée, au moins en matière d'extension des mêmes compétences[100].
Jacqueline Gourault, la ministre de la cohésion des territoires, a été mandatée par le premier Ministre pour mener les concertations qui devraient aboutir en octobre 2018[102],[103]. L'intéressée affirme à l'occasion des discussions que « le gouvernement fera tout pour que cela aboutisse »[104],[105].
Le rapport fait donc sérieusement bouger les lignes dans le débat institutionnel au sein même de la nouvelle région[106] puisque cette évolution probable interpelle et inquiète nombres d'élus des autres départements, qui y voient un risque sur le devenir même du Grand Est, à moins de bénéficier eux-mêmes des mêmes prérogatives[107].
Un projet de fusion des départements lorrains de la Moselle et de laMeurthe-et-Moselle au sein du Grand Est a ainsi été lancée par le Président de ce dernier départementMathieu Klein[108], mais a été aussitôt rejeté fermement par son homologue mosellan qui écarte toute idée de fusion avec quiconque[109],[110], quoique la question de l'extension des nouvelles compétences éventuellement délégués à l'Alsace au département de la Moselle soit directement posée dans le rapport.
Une association milite également pour la création d'une région Alsace-Moselle qui regrouperait les deux départements alsaciens et la Moselle[111].
Le 24 octobre 2018, la ministre Jacqueline Gourault annonce que « Le gouvernement est prêt à soutenir la création d’une collectivité alsacienne qui serait faite à partir des deux départements ». Cette collectivité resterait dans la région Grand Est mais bénéficierait - en plus des compétences des départements - de « compétences particulières qui sont dues au transfrontalier notamment et à l’identité alsacienne rhénane »[112].
Le 29 octobre 2018, le premier ministreÉdouard Philippe, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territorialesJacqueline Gourault, le ministre de l’éducation nationaleJean-Michel Blanquer, la ministre chargée des transportsÉlisabeth Borne, le président du conseil régional du Grand EstJean Rottner et les présidents des conseils départementaux du Bas-RhinFrédéric Bierry et du Haut-RhinBrigitte Klinkert signent un acte créant la « collectivité européenne d'Alsace »[113]. Cette nouvelle collectivité voit le jour le[114] et se substitue aux conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (bien que les deux départements administratifs et leurs préfectures continuent d'exister) ; elle dispose - outre les compétences départementales - de compétences dans les domaines du transport, du tourisme, du bilinguisme et de la coopération transfrontalière. De plus, les plaques d'immatriculation des véhicules arborent à nouveau « un logo Alsace » tandis que la vie associative et les statistiques sont réorganisées au niveau de l'Alsace[115].
~90 : Alsace germanique L'Alsace fait partie de la province romaine de Germanie Supérieure[116].
535 : Alsace franque Clotaire annexe une grande partie de l'Alémanie, dont l'Alsace.
843 : Alsace germanique L'Empire carolingien, la Francie, est divisée en trois parties (voir leTraité de Verdun). L'Alsace se trouve dans la Francie médiane, laLotharingie (octroyée en 843 àLothaireIer puis en grande partie en 870 àLouis le Germanique qui avait déjà la Francie orientale après 843), qui fera partie duSaint-Empire romain germanique (fondé sousOttonIer en 962, il durera jusqu'en 1806 sousNapoléonIer), qui, lui, donnera approximativement l'Allemagne.
1697 : les quatre cinquièmes de l'Alsace deviennent français (traité de Ryswick) Une grande partie de l'Alsace devient française par les traités de Westphalie en 1648. Strasbourg se rend à Louis XIV en 1681. Toute l'Alsace appartient maintenant à la France, hormis la ville deMulhouse qui décidera en 1798 de se joindre à la République française. 1648 et 1675 sont des années-clés de la progression de la conquête de l'Alsace.
1871 : Alsace allemande sans l'arrondissement de Belfort Vaincue, la France cède la partie majoritairement germanophone de l'Alsace à l'Empire allemand.
1919 : Alsace française L'Alsace-Lorraine française après letraité de Versailles.
1940 : Alsace allemande Victorieux sur la France, leTroisième Reich annexe le Haut-Rhin et le Bas-Rhin sans traité.
1944 : Alsace française Le Haut-Rhin et le Bas-Rhin redeviennent français.
1956 : création de la « région de programme d'Alsace ».
1964 : le préfet du Bas-Rhin devient également préfet d'Alsace.
1982 : la loi de décentralisation du 2 mars 1982 crée lesrégions françaises comme collectivités territoriales de la République française, la région Alsace est créée avec les deux départements du Rhin.
7 avril 2013 :référendum sur la création d'unecollectivité unique alsacienne par fusion de la région Alsace et des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Dans le Haut-Rhin le « Non » l'emporte tandis que dans le Bas-Rhin le « Oui » est majoritaire mais n'atteint pas le seuil requis de 25 % des électeurs inscrits.
: l'Alsace intègre la nouvelle régionGrand Est (nommée provisoirement Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) avec laLorraine et laChampagne-Ardenne lors de la réforme territoriale.
Alsacienne auXIXe siècle.Costumes alsaciens à l'occasion du défilé de costumes à l'Oktoberfest de Munich
L'Alsace possède une forte identité culturelle, à la fois française et germanique. Durant l'époque contemporaine, la nation contrôlant l'Alsace, la France ou l'Allemagne, a cherché à effacer les liens historiques et culturels la reliant à l'autre nation.L'intégration culturelle alsacienne au sein de la nation française est essentiellement marquée par le soutien de la bourgeoisie d'Alsace à la révolution française[réf. nécessaire], puis le rejet de l’Allemagne plus massif après la Seconde Guerre mondiale. Mais beaucoup plus que la Révolution Française l'attachement à la France pour les populations rurales et le petit peuple des villes est confessionnel. Pour les catholiques la France est un pays catholique comme eux. Pour les protestants l'attachement à la France est moindre
D'après le géographePaul Vidal de La Blache dansLa France de l'Est, l'adhésion de la population alsacienne à la France a été scellée sur une base plus politique que culturelle. À ce titre, la lettre deFustel de Coulanges adressée à Mommsen du 27 octobre 1870 (cf.Lettre de F. de Coulanges) puis le discours d'Ernest Renan à la Sorbonne le 11 mars 1882 (cf.Qu'est-ce qu'une nation ? d'E. Renan) soulignent le caractère politique inhérent à la construction d'uneNation. La confrontation entre la France et l'Allemagne est aussi une lutte entre des conceptions opposées de l'idée de Nation.
Mais jusqu'en 1870, la question de l'identité alsacienne n'était pas à proprement parler un problème. L'intégration à la France, qui commença dès 1648 avec le traité de Westphalie, s'apparentait essentiellement à un changement de souverain, les Alsaciens devenant des sujets du roi de France. Si Louis XIV prenait souvent parti pour les paysans dans leurs conflits avec les seigneurs, c'est également la stabilité retrouvée et les investissements colossaux réalisés par l'État (fortifications Vauban, creusement de canaux dont celui du Rhône au Rhin…), au fondement d'une reprise de l'activité économique, qui permirent à l'État de se concilier la population.
C'est surtout le célèbre écriteau placé sur le pont du Rhin, à Strasbourg, le 14 juillet 1791, pour la fête de la Fédération,Ici commence le pays de la Liberté, qui symbolise l'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale française. L'Alsace fournit beaucoup d'officiers à la France sous la Révolution (Kléber,Kellermann), et la Marseillaise fut chantée pour la première fois par Rouget de l'Isle à l'hôtel de ville de Strasbourg. L'Alsace fut un pays de commerçants, d'artisans, de bourgeois indépendants qui soutinrent la Révolution et les Républiques. La masse de la population était surtout concernée par des intérêts purement confessionnels.
Ainsi, les Alsaciens ont conservé leur culture germanique et leur réseau social traditionnel, tout en s'enrichissant de la culture française. La moindre tension franco-allemande suffisait à mettre en doute le sentiment national des protestants. Lorsqu'éclate le conflit contre la Prusse en 1870, c'est en citoyens, sous l'étendard français, que combattent les Alsaciens. La résistance de Belfort, qui ne fut pas annexée par les Prussiens, et la conduite héroïque des troupes françaises en très nette infériorité numérique à labataille de Frœschwiller-Wœrth ne sont pas étrangères à cette considération.
Mais le facteur déterminant de l'attachement à la France n'est pas ethnique ou linguistique mais lié au fait que la nation française, en 1871, est encore fondée sur les valeurs catholiques. À l'opposé, pour les protestants jusque-là intégrés dans un État catholique, la guerre de 1870-71 et l'annexion à l'Empire Allemand s'annonce comme une revanche[117]. Une phrase courante désignait les protestants comme pro-allemand et les catholiques comme pro-français. Ainsi, lors de l'incorporation des recrues, après octobre 1872, les campagnes catholiques comptent beaucoup de réfractaires, alors que dans le village protestant deBaldenheim, les conscrits défilent dans les rues derrière un drapeau portant l'inscription « Vive Guillaume, Empereur d'Allemagne »[118].
La question identitaire s'est à nouveau posée avec laréforme territoriale de 2014-2015 et la suppression de la région Alsace. L'adéquation d'une collectivité territoriale avec l'entité historique et culturelle entre 1972 et 2014 avait renforcé l'identité alsacienne. On sait bien que pouvoir régional et identité culturelle peuvent se renforcer l'un l'autre dans une spirale d'autonomisation comme l'illustrent les exemples bien connus de la Catalogne ou de l'Écosse. En revanche la disparition d'une région Alsace interroge : « (...) l'insertion dans ce même « Grand Est » disparate sembl[e] clore l'existence de cette région. Mais qui peut nier l'identité alsacienne, voire le lien entre cette réalité et le dynamisme de l'Alsace ? L'identité régionale n'est pas un argument contraire à la rationalité fondée sur la taille (superficie et population). Elle unit une région capable de se projeter dans le futur autour d'une image stimulante. Elle naît d'un sentiment d'appartenance mais se forge dans les oppositions qui exigent de la région d'être combative. Elle signe une capacité de cohérence stratégique »[119].
Le folklore alsacien, contes, légendes, croyances populaires, etc., est un folklore germanique rhénan, légèrement teinté de latinité et de celtisme[120].
Cigogne blanche et son cigogneau sur le toit d'une maison alsacienne.
Lacigogne blanche est attachée à de nombreuses légendes[121], en particulier celle d'apporter les bébés dans les familles.
Quasiment disparue dans les années 1970, elle a fait l'objet d'une stratégie associative de repeuplement. Celle-ci s'avère efficace, notamment grâce à la création de centres de réintroduction[122]. Les cigognes sont désormais présentes sur de nombreux toits d'églises et autres édifices publics d'Alsace, et parfois sur le toit de maisons de particuliers. Contrairement aux cigognes qui, dans bien des pays (Hongrie, pays baltes par exemple), placent leurs nids sur des pylônes, les cigognes d'Alsace, aidées par les paniers posés par les habitants, les installent sur des bâtiments, généralement à une hauteur élevée.
Le blason de l'Alsace est en fait une juxtaposition de deux blasons historiques, celui dulandgraviat deHaute-Alsace et celui deBasse-Alsace qui est représenté contourné. Ce blason a été reproposé par l'héraldisteRobert Louis et le conservateur des archives nationales de France Jacques Meurgey de Tupigny puis homologué par les deux préfets alsaciens le 5 mai1948[123]. Ce blason est le plus fréquemment utilisé notamment par laGendarmerie nationale (porté sur les uniformes des gendarmes en Alsace).
Le blason utilisé par l'anciennerégion administrative Alsace est le blason historique alsacien. Il a été créé auXVIIe siècle sous leSaint-Empire et adopté ensuite sous le régime français par l'Intendance d'Alsace[124][réf. non conforme]. Il a été réhabilité par le Conseil régional d'Alsace en1990 et apparait sur lesplaques d'immatriculation des véhicules du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il fusionne le blason historique deBasse-Alsace (De gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même) symétrisé parCourtoisie héraldique et le blason historique deHaute-Alsace (De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe). Il s'agit d'une fusion, et non d'une juxtaposition comme c'est le cas pour le blason précédent. Il se blasonne ainsi :de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux cotices fleuronnées du même et accostée de six couronnes d'or ordonnées en orle, celles de la pointe opposées à celles du chef : les six couronnes du blason du Haut-Rhin sont ajoutées au blason du Bas-Rhin.
Le blason proposé par Robert Louis et homologué par les préfets.
Le blason historique notamment utilisé par larégion Alsace.
Le drapeau administratif de l'Alsace est basé sur le blason adopté par les deux préfets le 5 mai 1948. À partir des années 1990, la région Alsace a décidé de reprendre le blason historique qui date lui duXVIIe siècle et par conséquent un nouveau drapeau[125].
Il a la même signification historique que le blason régional et que les blasons départementaux fusionnées. Ce drapeau reprend les couleurs alémaniques traditionnelles rouge et blanc auxquelles il ajoute 6 couronnes jaunes qui symbolisent les aspirations de la dynastie desHabsbourg originaire d'Alsace. Les Habsbourg ont régné sur les différents peuples de l'Europe centrale durant plusieurs siècles. Lelandgraviat de Haute-Alsace était une propriété originelle de la maison féodale dont la Stammburg Habichtsburg ou Habsburg se trouve dans la région, aujourd'hui du côté suisse du Rhin. La bande blanche en travers ornée de part et d'autre de dentelle blanche est le symbole des comtes deWerd qui régnèrent sur le nord de la région qu'on retrouve également le blason de ville deStrasbourg, les couleurs étant inversées. Le fond rouge est commun aux deux blasons départementaux.
Répartition géographique des dialectes parlés en Alsace auXXe siècle. Depuis, le welche a presque complètement disparu, le francique est en déclin, voire en danger, et la pratique de l'alsacien a beaucoup diminué.L'aire de diffusion traditionnelle des signes dialectaux d'allemand supérieur occidental (=alémanique) auxXVIIIe et XIXe siècles.Le chansonnier et cabarettisteGermain Muller en 1980.
D'après une étude[127] réalisée dans les années 1970-80, l'Alsace comptait alors une centaine dedialectes dont la majeure partie appartenait à l'alémanique.
L'alsacien fait quelques emprunts lexicaux au français et a été longtemps lalangue maternelle de la plupart des habitants. La première mention du dialecte alsacien date de 1369. L'historien E. Tonnelat y évoque les dits de Nicolas de Bâle :« c'est la première fois à notre connaissance que le mot de langue est appliqué à un dialecte allemand, « Elsasser Sproche » (l'alsacien). » Il est un dialecte alémanique comme celui parlé enSuisse alémanique, dans leBade-Wurtemberg, l'ouest de laBavière et le Vorarlberg autrichien. Il est parlé dans les trois quarts du Bas-Rhin et tout le Haut-Rhin sauf ses parties romanes. Le Rhin ne constitue donc nullement unefrontière linguistique en ce qui concerne les dialectes.
Bernard Wittmann écrit dansUne histoire de l'Alsace, autrement :« L'emploi de l'allemand à la place du latin vient renforcer la liberté conquise par les bourgeois en les affranchissant de la collaboration des ecclésiastiques pour la rédaction des chartes ou des correspondances officielles. L'emploi de l'allemand, langue du peuple, contribuera à l'émancipation des Alsaciens... Longtemps avant l'Allemagne, l'Alsace avait fait usage de l'allemand à la place du latin... À Strassburg, la première charte allemande du « Urkundenbuch » est datée du 25 juin 1261... Dans les territoires des évêques de Bâle comprenant une bonne partie de la Haute-Alsace, la première charte en allemand apparaît en 1255... En Allemagne, c'est seulement auXIVe que l'allemand fit timidement son entrée dans des documents officiels... Le mardi 16 février 1524, le vicaire Dieboldt Schwartz inaugurait la première messe en allemand dans la crypte de la cathédrale de Strassburg. »
Dans sonImpossible Alsace : Histoire des idées autonomistes (Minorités), Jean-Clause Streicher écrit qu'après le traité de Wesphalie, la France a favorisé la venue en Alsace« de bourgeois natifs de France, par conséquent plus sujets et plus obéissants… toute l'Alsace serait accoutumée aux mœurs, affection et langue françaises ».
Lapolitique linguistique de la France républicaine tendait à s'opposer à l'usage de l'alsacien ne lui attribuant aucune fonction officielle dans sa propre région. L’Alsace n'a néanmoins pas subi directement les lois et réformes de l'éducation nationale française de laTroisième République française jusqu'à la fin de laPremière Guerre mondiale, car l'Alsace faisait alors partie de l’Allemagne. Les écoles enseignaient alors l'allemand standard, seule langue officielle, comme pendant laSeconde Guerre mondiale. Durant la période de 1871 à 1918, la langue française restait enseignée dans les enclaves romanes (situées au fond de quatre hautes vallées des Vosges et dans les villages francophones de l'actuel département de la Moselle).
Le français est l'unique langue officielle en vigueur pendant l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale.
À la suite de la déconnexion progressive de l'alsacien d'autres parlers allemands, l'alsacien de nos jours ne suit plus l'évolution de l'allemand, gardant ainsi des formes linguistiques germanique-allemandes archaïques.
Dans le but de préserver l'alsacien, il existe depuis 1992 dessections bilingues paritaires en Alsace où l'enseignement est dispensé pour moitié en français et pour moitié enallemand standard, ayant l'avantage d'avoir une orthographe fixe et une forte présence dans les médias écrits ou audiovisuels. À l'heure actuelle, elles concernent environ 5 % des élèves. Au lycée, les élèves peuvent passer l'abibac. L'alsacien peut être parlé en maternelle et enseigné ou parlé en primaire. Cependant, l'écrit est en allemand, considérant que celui-ci est la version écrite commune de l'ensemble des dialectes alsaciens.
Une partie de la population alsacienne parle encore aujourd'hui couramment lalangue locale, l'alsacien, qui est unelanguealémanique. Le reste est essentiellement composé de quelques communes jouxtant le Territoire de Belfort et dans lespays welche autrefois de patois roman, comme les vallées de Saint-Albray, de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie-aux-Mines), quelques enclaves dans le massif des Vosges traditionnellement de parlersoil lorrains, enAlsace bossue ou autour deWissembourg, où les pratiques respectives desfrancique rhénan etfrancique méridional sud-occidental demeurent avérées, quoiqu'en déclin. L'alsacien est la deuxième langue autochtone de France après le français si on considère l'occitan comme un ensemble de parlers non-homogènes.
Le célèbreBarabli[128] deGermain Muller est entré dans l'histoire de l'Alsace (un spectacle en dialecte critique et drôle, qu'actualisait en permanence un comédien-auteur-metteur en scène à forte personnalité). Des pièces dethéâtre en alsacien sont toujours représentées et parfois retransmises sur la chaîne de télévisionFrance 3 Alsace.
Voilà un aperçu de l'alsacien à travers une comparaison avec lefrançais et trois autres langues germaniques (l'allemand, lenéerlandais et l'anglais) :
français
allemand
alsacien
néerlandais
anglais
terre
Erde
arde
aarde
earth
ciel
Himmel
hemmel
hemel
heaven, sky
eau
Wasser
wàsser
water
water
feu
Feuer
fiir
vuur
fire
homme
Mann
mànn
man
man
femme
Frau
frài/frau
vrouw
woman
manger
essen
assa
eten
eat (to)
boire
trinken
trenga/trenke
drinken
drink (to)
grand
groß
groos
groot
great
petit
klein
klain/glen
klein
little, small
gros/gras
dick/fett
déck/fat
dik/vet
thick/fat
nuit
Nacht
nààcht
nacht
night
jour
Tag
däi/dag
dag
day
aujourd'hui
heute
hit/héta
vandaag/heden
today
hier
gestern
gecht
gisteren
yesterday
demain
morgen
morn
morgen
tomorrow
matin
Morgen
morjia/morga
morgen
morning
midi
Mittag
médeu/médag
middag
noon, midday
soir
Abend
oowe/ova
avond
evening
être
sein (du bist)
sén (du béch)
zijn
be (to)
avoir
haben
hove/hàn
hebben
have (to)
ceci/cela
dies/das
dess/tsal
dit/dat
this/that
oui
ja
jà
ja
yes
non
nein
nee/naij
nee
no
Les parlers diffèrent d'un secteur à l'autre. Exemples : une tarte s'appelleweiha à Mulhouse, maiskueche dans le Nord ; une pomme de terre se ditardapfel à Mulhouse, etgrùmber à Strasbourg.
Beaucoup de mots courants (bonjour, merci, au revoir) sont prononcés en français (bouchour,merssi,aurevoar), ce qui était interdit pendant l'occupation allemande. Dans le Haut-Rhin, on ditdefanture et ce n'est que dans le Nord que l'on utiliseschoaeufanster.
Welsch, enallemand, est un mot qui signifie « étranger parlant une langue romane ». La même racineproto-germanique*walha explique le motGaule en français et son dérivégaulois. En anglais, le terme de la même origine estwelsh et désigne lesGallois. On le retrouve dans la toponymie aussi commeWelschensteinbach, nom allemand d'Éteimbes ouWelschoth pourAudun-le-Roman. Il sonnait et sonne encore de façon assez péjorative. Les Alsaciens delangue alémanique ont appelé ainsi les Alsaciens delangue romane qui habitaient les hautes vallées vosgiennes mais aussi toutes les autres populations de langue romane que ce soit enLorraine ou dans le reste de la France. Ce terme, francisé en « welche », fut introduit parVoltaire dans le français littéraire. Curieusement, les intéressés ont adopté le terme pour se désigner eux-mêmes.
Le welche est la forme prise localement par le dialectelorrain roman. Il est presque éteint. Diverses initiatives tentent de garder vie à ce patois. ÀOrbey, le welche est enseigné au collège et utilisé pour la messe ; le hameau deTannach a monté un spectacle comique dans cette langue. Dans le Bas-Rhin,Neuviller-la-Roche organise les rencontres des « tables de patois ».
Les vallées welches le sont vraisemblablement depuis très longtemps. Deux hypothèses existent :
Des peuplades gallo-romaines venues de la plaine alsacienne auraient fui les invasions germaniques auIIIe siècle et auIVe siècle pour se réfugier dans ces vallées isolées. Des toponymes romans datant de l'époque carolingienne semblent confirmer cette hypothèse.
Des monastères et abbayes lorrains possédant des terres sur le versant alsacien les auraient fait défricher par des paysans venus de Lorraine. Ces possessions sont attestées dès leXIIe siècle.
Les deux hypothèses ne semblent d'ailleurs pas contradictoires dans la mesure où la première expliquerait pourquoi ces terres alsaciennes auraient intéressé desLorrains : on y parlait déjà un patois roman, on pouvait donc y envoyer des Lorrains sans craindre une trop grande hostilité de la part de la population locale.
Autre hypothèse : l'Alsace est conquise par LouisXIV au terme dutraité de Westphalie (1648) et deNimègue. Pour cela, il s'est allié auxSuédois qui ont massacré du nord au sud 66 % de la population. Ils pillaient les vallées « intéressantes », c'est-à-dire avec château ou couvent et prieuré ; ainsi, du nord au sud, ce sont les vallées de Sainte-Marie (château et prieuré), de Kaysersberg (couvent de Pairis à Orbey) ainsi que la vallée plus au Sud (Muhlbach) qui sont détruites totalement. Ce sont ces vallées qui vont garder un patois roman car, vidées de leurs habitants, les terres vont être offertes à ceux qui les prendront. Ce sont les Vosgiens voisins de la région de Gérardmer, Cornimont et Saint-Dié qui vont venir avec leur patois roman. Ainsi de nos jours, en terre alémanique, les noms des villages restent romans (Lapoutroie, Hachimette, Orbey…) contrastant avec les communes voisines (de Kaysersberg, Alspach, Ammerschwihr…) de même les noms de famille d'origine vosgiennes (Petitdemange, Didierjean, Batot…) contrastant avec les Muller, Meyer et autres Schmidt de la plaine.
Historiquement le termefrancique désigne la langue desFrancs ou des régions peuplées par les Francs. Ce terme a été repris par lesgermanistes pour désignercertains dialectes de la langue allemande.
Le judéo-alsacien ouJéddischdaitsch est le parler des Juifs alsaciens. Il fait partie de l'ensemble yiddish dont il représente la variante occidentale. À l'instar des langues juives, il est composé d'un important substrat de mots et d'expressions en hébreu et en araméen. La syntaxe ainsi que la morphologie est celle des langues germaniques. Le lexique comprend environ 70 % d'allemand. À la différence du yiddish oriental, il ne comporte pas de substrat slave. En revanche, il contient un important substrat issu des langues romanes, ainsi que des mots français. Actuellement, il ne reste que très peu de locuteurs.
Honoré de Balzac célèbre la générosité de l'Alsace dansLe Cousin Pons :« Fritz alla de pied à Strasbourg, et il y rencontra ce que l'enfant prodigue de la Bible n'a pas trouvé dans la patrie de la Sainte Écriture. En ceci se révèle la supériorité de l'Alsace, où battent tant de cœurs généreux pour montrer la beauté de la combinaison de l'esprit français et de la solidité germanique[129] »
L'Alsace, l'une des régions les plus « étoilées »[130] par les guides[131],[132], valorise au mieux et galvaude parfois son important répertoiregastronomique[133]. Malgré l'afflux des touristes et une banalisation certaine, sensible à Strasbourg et dans plusieurs cités historiques situées sur la Route des Vins[non neutre],bon nombre de restaurants se révèlent de qualité et, assez souvent, fort conviviaux[évasif]. Les familles alsaciennes continuent de les fréquenter avec assiduité et les repas d'amis sont beaucoup plus habituels qu'ailleurs[réf. nécessaire].Il y a foule[évasif] le dimanche midi dans les restaurants et lesfermes-auberges de bonne réputation, même à bonne distance des grands centres (vallée de Munster, Haute-Bruche, « Pays des choux », Ried, région de Brumath, Outre-Forêt, Florival, Sundgau).
Parmi les recettes et plats traditionnels d'Alsace figurent notamment la tarte à l'oignon(Zewelkueche), le cervelas vinaigrette, lesasperges(Sparichle) accompagnées de trois sauces, cette potée typique qu'est leBaeckeoffe, latarte flambée (Flamekuche ou Flammekueche) autrefois spécialité d'une partie du Bas-Rhin proche de Strasbourg, lachoucroute, le Schiffala ou Schiffele, la pâte roulée au porc et au veauFleischschnacka.Le gibier — le droit de la chasse est particulier dans la région — et les cochonnailles, malgré la faible production porcine locale,ont la part belle.[non neutre]
Les desserts traditionnels sont nombreux :kugelhopf oukougelhopf, dont le nom est souvent francisé enkouglof, tartes aux fruits, notamment aux quetsches et aufromage blanc, grande variété de biscuits et de petits gâteaux, appelésBredele,Bredala ou autres bredle[134] (les spécialités de l'Avent),pain d'épices.
Les dénominations de produits et de plats, en dialecte, varient beaucoup d'une région à l'autre : les transcriptions hasardeuses, parfois les francisations assez abusives[non neutre], comme « tarte flambée », sont pléthore. Ainsi, que l'on transcrive Baeckeoffe, Bäckkeoffe, Bækoffa, Bækenoffa, Bækaoffe, il s'agit toujours d'un mélange de viandes, de pommes de terre, d'oignons, arrosé de vin blanc, très longuement cuit au four dans une terrine hermétiquement fermée. Bien que les termes dialectaux plus ou moins francisés puissent s'écrire entièrement en lettres minuscules, l'usage de la majuscule initiale, à l'allemande, se pratique aussi.
Une demi-douzaine de chefs est considérée comme de haut niveau par les guides et la presse gastronomiques[136].Émile Jung, longtemps en vedette et connu hors de l'Alsace, a conservé une notoriété, comme conseiller et en participant à de nombreuses manifestations culinaires, après la vente duCrocodile tenu pendant une trentaine d'années pour une institution strasbourgeoise. Une quarantaine de cuisiniers des deux départements sont mis en avant par les ouvrages gastronomiques nationaux (Guide rouge Michelin, Guide GaultMillau, Guide Pudlo)[réf. souhaitée].
L'association des Maîtres Cuisiniers de France, qui compte de nombreux membres dans le Bas et le Haut-Rhin, doit son renouveau à l'Alsacien Fernand Mischler qui avait fait de son restaurant deLembach,Le Cheval Blanc, une véritable institution.
Les cuisiniers hôteliers alsaciens sont majoritaires parmi les lauréatsMariannes et les membres de l'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe. Ils valorisent les produits et recettes traditionnels lors de manifestations se déroulant souvent dans leur région.
Affirmant généralement leur attachement à leur province, à leur vallée ou à leur Ried, sans s'interdire le suivre les tendances, modernisant tant que faire se peut le répertoire culinaire local, ils innovent parfois avec audace (Georges Klein, l'Arnsbourg, à la lisière lorraine - nord de l'Alsace, se montre particulièrement inventif[réf. nécessaire]).
Ils font fréquemment des démonstrations à l'étranger, en Chine, au Japon, aux États-Unis, en Russie, dans les Émirats. Marc Haeberlin gère également un restaurant de haute gastronomie à Tokyo. Émile Jung participe à de nombreuses manifestations en France et hors de France. Michel Husser, qui maintient à haut niveau leCerf familial de Marlenheim, a fait le tour du monde et joue volontiers des saveurs méditerranéennes. Jean-Yves Schillinger à Colmar, étoilé Michelin, fils d'un grand chef alsacien, associe différentes saveurs parfois insolites.
Antoine Westermann avait laissé le strasbourgeoisBuerehiesel, où il avait obtenu trois macaronsMichelin, à son fils, pour prendre en mains les destinées deDrouant à Paris.
Le pâtissierPierre Hermé, devenu une personnalité parisienne, installé aussi àTokyo, revendique son origine alsacienne. Il a installé une unité de fabrication dans le Haut-Rhin.
« Ville et campagne, Koêt, Sundgau, vignoble, vallées vosgiennes… L'image à la Hansi de la maison à colombage est symbolique de l'Alsace, mais il existe d'autres architectures alsaciennes que les constructions à pans de bois tant pastichées (voire caricaturées dans de nombreux lotissements). Celles-ci sont d'ailleurs fort différentes les unes des autres, en raison de leur implantation, de l'aisance de ceux qui les construisirent, des usages locaux, de leur destination première. Il suffit, pour se rendre compte de la diversité, de comparer trois édifices historiques de Strasbourg logeant actuellement des restaurants connus : la Maison Kammerzell, la Maison des Tanneurs, et le Buerehiesel, ancienne ferme démontée dans la région de Molsheim et établie dans le parc de l'Orangerie[139]. »
L'habitat traditionnel de la plaine alsacienne est constitué, comme dans le Ried, de maisons construites avec des murs en pans de bois, poutrages décoratifs (colombage) ettorchis, protégées par des toitures en tuiles plates « queues de castor ». Colombage et torchis se rencontrent, certes, dans d'autres maisons de plusieurs régions de France, notamment la Normandie, mais leur abondance particulière en Alsace est due à plusieurs raisons :
la proximité des Vosges rendait le bois bon marché et facile à trouver ;
du fait du risque sismique le bois était plus adapté que la pierre car, plus souple, il résistait mieux ;
dans les périodes de guerre et d'invasion les villages étaient souvent incendiés, ce qui entraînait l'effondrement des étages supérieurs.
C'est pourquoi on avait pris l'habitude de bâtir en pierre les rez-de-chaussées sur lesquels on reconstruisait le haut en colombages une fois la tourmente passée. C'est ce qui explique que certaines communes se soient relevées si vite dès que la paix était revenue. L'importance accordée à la pierre dépendait pour une bonne part de la proximité de carrières, donc du piémont vosgien.
Les pans de bois et les éléments de menuiserie apparents aggravaient les risques d'incendie. Afin de pallier cette situation, ils ont été peu à peu recouverts de crépi à partir duXIXe siècle. Ce n'est que dans la seconde moitié du siècle dernier qu'on a entrepris de les dégager systématiquement ; plus récemment encore les Beaux-Arts ont exigé, pour accorder une subvention, que le crépi restant ne fût pas peint en blanc, comme il était d'habitude de le faire, mais dans des couleurs variées, afin de revenir à l'usage plus ancien. Les habitants ont suivi, plus pour des raisons financières que par conviction. En tout cas, on est aujourd'hui frappé par la différence entre les villages alsaciens maintenant badigeonnés, parfois avec bonheur, parfois avec excès, et les villages badois qui leur font face outre-Rhin, où le blanc règne toujours en maître.
Construit parFrédéric de Hohenstaufen en toute illégalité et détruit à plusieurs reprises, il fut reconstruit de 1901 à 1908 sous les ordres et au goût de l'empereurGuillaumeII d'Allemagne plus ou moins à l'identique de ce qu'il avait été.
C'est le château médiéval le plus visité de France et l'un des sites touristiques français les plus courus.
Par ailleurs l'Alsace compte 80 châteaux et ruines de châteaux significatives qui peuplent le versant vosgien de son territoire. Ce qui en fait la plus grande concentration de châteaux d'Europe. Ces châteaux se situent dans leBas-Rhin et leHaut-Rhin. Ces châteaux sont l'héritage de l'histoire médiévale de l'Alsace. Appartenant aux grandes familles de la région ces châteaux servaient à la défense du commerce rhénan. Ces châteaux ont majoritairement été détruits lors de laguerre de trente ans et sous le règne deLouis XIV. Les châteaux alsaciens sont reliés par le Chemin des châteaux forts d'Alsace et sont pour la plupart ouverts au public.
La cathédrale de Strasbourg est reconnaissable par son uniqueclocher surmonté d'uneflèche qui peut être vu à des dizaines de kilomètres à la ronde. Bien qu'il ne soit pas certain qu'on ait jamais prévu sa construction, l'idée d'un second clocher a été abandonnée du fait de l'instabilité du sol qui ne pouvait en supporter la charge.
Lemont Sainte-Odile est un mont vosgien culminant à764 mètres sur le ban de la commune d’Ottrott.
Cette montagne est surmontée par un couvent, lieu de pèlerinage très fréquenté consacré à sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace.
Le monastère a été créé vers 700 quand le père de sainte Odile lui légua le château de Hohenbourg. Sainte Odile le transforma en couvent. Depuis, il a été transformé en hôtel.
On peut y voir le tombeau de sainte Odile ainsi que ceux de ses parents dans des caveaux ornés de mosaïques remarquables.
LeMur païen, dénommé ainsi parLéon IX à cause de sa supposée antériorité au Christ, désigne en fait trois ensembles mégalithiques distincts éloignés les uns des autres de plusieurs kilomètres.
C'est une enceinte mégalithique d'une longueur totale d'une dizaine de kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile pour former une enceinte. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il mesure entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre 3 m de hauteur.
Très différent des deux autres, ce mur longe la crête de la montagne en direction du sud-est / nord-ouest sur une longueur de 2 300 mètres. Ce mur est construit en pierres plus ou moins uniformes superposées les unes sur les autres, sans aucune trace de maçonnerie. La plus grande hauteur actuelle de la muraille est d'environ de 1,80 mètre et sa plus grande épaisseur ou largeur à la base de 1,70 mètre. C'est sans doute la partie la plus remarquable de toutes.
Ses origines, restant obscures et controversées, sont source de fantasmes. Certaines origines que l'on attribue au mur tiennent en effet plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables.
LaCité de l'automobile (Musée national de l’automobile - collectionSchlumpf) àMulhouse, est le plus grandmusée d'automobiles du monde[141], avec500 véhicules dont464automobiles de98 marques, parmi lesquelles la célèbre collection deFritz Schlumpf — la plus importante collection deBugatti au monde avec trois des sept (6+1) fameusesBugatti Royales (mais l'une d'elles est une réplique) ; dont laBugatti RoyaleCoupé Napoléon ainsi qu'une importante collection deRolls Royce. L'initiative de la collection revient à deuxindustriels dutextile alsaciens duXXe siècle, lesfrères Schlumpf,Hans Schlumpf (1904-1989) etFritz Schlumpf (1906-1992). En 1977, Fritz Schlumpf est à deux doigts d'ouvrir son musée au public. Les billets, les cadeaux souvenirs sont déjà en place. Mais les deux frères sombrent dans la faillite consécutive à lacrise du pétrole et du textile de 1976. Le les ouvriers licenciés économiques de l'empiretextile desfrères Schlumpf découvrent le stupéfiant musée en même temps que le monde entier par les médias, l'envahissent et en ouvrent l'accès au public. Lesyndicat CFDT organise les visites gratuites du musée et le nomme « musée des travailleurs ».Jean Panhard fonde L'association du musée national de l'Automobile avec la commune de Mulhouse, ledépartement duHaut-Rhin, larégion Alsace, lachambre de commerce Sud-Alsace, lasociété Panhard et l'Automobile Club de France pour sauver cet exceptionnelpatrimoine national et le maintenir en Alsace.422 modèles sur 560 de la collection sont classésmonuments historiques[142]. En1989, le musée est baptisé « Musée national de l'automobile — collection Schlumpf ». En2006 le musée est agrandi, restructuré, rénové et renommé Cité de l'Automobile, il rouvre ses portes le.
Depuis 1981, l'entreprise publiqueEDF s'est associé à l'Association pour le Musée de l'énergie électrique afin de conserver, d'étudier et de mettre en valeur le patrimoine historique de l'électricité[146]. Lemusée Electropolis a ouvert ses portes àMulhouse en 1987 et a pour objet de présenter « L'aventure de l'électricité ». C'est le plus important musée d'Europe consacré à l'énergie électrique. On y retrace l'histoire de l'électricité depuis sa découverte jusqu'à aujourd'hui à travers environ 4 000 m2 d'exposition. La majeure partie de l'exposition se trouve en intérieur. Le musée aborde tous les domaines liés à l'électricité aussi bien d'un point de vue scientifique, historique qu'à travers les applications concrètes qui en découlent. Il a pour ambition de véhiculer une véritable information scientifique et technique de manière récréative et ludique[147]. Le musée propose une multitude d'expériences pour tout âge afin de découvrir les propriétés de l'électricité. De nombreux médias ponctuent la visite. La pièce centrale du musée est l'ensemble constitué d'unemachine à vapeurSulzer et d'unalternateurBrown-Boveri datant de 1901 et qui est présenté au public en mouvement. Cette pièce est un ensemble original provenant de l'entreprise textileDollfus-Mieg et Compagnie (DMC) fondée à Mulhouse en 1756.
L’écomusée d’Alsace a pour mission la valorisation des arts et traditions populaires d'Alsace par la présentation des savoirs et savoir-faire tant matériels qu'immatériels. C’est le plus important musée à ciel ouvert de France[148].
Des bénévoles costumés présentent les travaux traditionnels de la région au moyen de machines et d’outils d’antan. La mission de l'écomusée d’Alsace dépasse le simple fait de présenter des bâtiments et les us et coutumes de l'Alsace d'antan, mais vise la transmission d'un patrimoine vivant par la formation d'artisans et la sensibilisation des plus jeunes par l'intermédiaire de classes d'environnement et de séjours en été.
Les départements duBas-Rhin et duHaut-Rhin ont décidé de coopérer sur le plan archéologique, et ont fondé le pôle archéologique interdépartementalArchéologie Alsace[150].
Le territoire alsacien est en grande partie couvert par les aires urbaines deStrasbourg,Mulhouse etColmar, et influencé aussi par les grandes villes étrangères proches, commeBâle (Suisse),Fribourg-en-Brisgau etKarlsruhe (Allemagne), ce qui confère à l'Alsace une forte densité de population (excepté au nord-ouest du Bas-Rhin et sur les sommets vosgiens). La population s'élevait à 1 734 145 habitants en 1999, elle a augmenté d'un peu plus de 6 % pour s'établir en 2010 à 1 845 687. Au cours du temps, la population alsacienne a régulièrement augmenté (sauf pendant les périodes de guerre) à la fois par excédent naturel et par excédent migratoire. Cette augmentation, plus importante dans le département du Bas-Rhin, s'est même accélérée à la fin duXXe siècle. Un tiers des enfants nés en2014 en Alsace, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité)[151].
L’Alsace est une région très densément peuplée, avec 223 habitants/km2, contre 93,59 habitants/km2 en moyenne pour la France et 116 habitants/km2 pour l'Union européenne (source : Insee). Strasbourg est la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle du Haut-Rhin. Il ne faut pas oublier le rôle important de la ville de Strasbourg comme siège de plusieurs institutions européennes.
L'Alsace doit son organisation spatiale à sa géographie particulière : À l'est, le Rhin fait office de frontière naturelle avec l'Allemagne. Bordée à l'ouest par le département des Vosges (88) et ses montagnes, l'Alsace est enfin bordée au sud par la frontière suisse. Toutes ces limites donnent à l'Alsace cette forme particulière allongée. Les principales villes (anciennement Décapole) sont alignées sur le Rhin, fleuve navigable, qui s'écoule du Sud au Nord offrant un grand potentiel, déjà bien exploité, pour le transport de marchandises et la production électrique par les barrages hydrauliques. Elles sont desservies par l'autoroute et le TGV.
En Alsace, ledroit local accorde davantage d'autonomie aux communes que dans le reste de la France avec davantage de domaines réservés[157]. De tradition plutôt confédérale, les Alsaciens ont toujours accordé beaucoup d'importance à leurs villes ou pôles urbains. Les initiatives politiques locales qui ont marqué la région vont toujours dans ce sens, prenons par exemple laville impériale libre de Strasbourg, larépublique de Mulhouse ou les villes de laDécapole. Plus largement, laconfédération est également très répandue dans les autres pays alémaniques comme enSuisse avant 1848 ou de manière beaucoup plus lointaine sous leroyaume d'Alémanie qui était un royaume confédéral. Actuellement cinq communes alsaciennes se distinguent par leur poids dans la région :Haguenau,Strasbourg,Colmar,Mulhouse etSaint-Louis. Elles comptent toutes les cinq à la fois plus de 20 000 habitants, sontvilles-centre de leurs agglomérations respectives[158],[159] et disposent d'uneaire urbaine de plus de 60 000 habitants[160]. Strasbourg, en sa qualité demétropole, connaît un processus degentrification, tandis queMulhouse, concurrencée parBâle, n'est pas concernée[161].
Le Conseil de l'Europe est l'organisation internationale de la « Grande Europe » qui comprend46 États membres. Son but est de promouvoir ladémocratie, lesDroits de l'homme, la prééminence dudroit, l'identité culturelle et politique européenne et la recherche de solutions aux problèmes de sociétés enEurope.
Le Parlement européen est le corps parlementaire de l’Union européenne (UE) qui compte27 États membres. Il est directement élu par lescitoyens tous les cinq ans depuis 1979. Avec leConseil des ministres, il compose la branche législative des institutions européennes. Le Parlement participe à l'élaboration des directives et des règlements. Il contrôle l'activité des institutions européennes. Le conseil européen, ou Conseil, lui rend compte de son activité à l'issue de chaque présidence, tous les six mois. Il supervise laCommission européenne, il élit leprésident de la Commission sur proposition duConseil européen. Il approuve la composition de la Commission. Il peut la forcer à démissionner par unemotion de censure. Il vote lebudget de l’UE.
Créée en 1959, laCour européenne des droits de l'homme est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation des droits de l'Homme. Sa mission est de veiller au respect de laConvention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (nom officiel). La Cour européenne des droits de l'homme est compétente lorsqu’un État membre du Conseil de l'Europe, qui a ratifié laConvention et ses Protocoles additionnels (État partie), ne respecte pas les droits et les libertés qui y sont reconnus. La CEDH est l'entité judiciaire internationale la plus active dans le monde par le nombre de jugements rendus. Pour pouvoir saisir la CEDH, il faut que le justiciable ait épuisé toutes les voies de recours qui lui sont offertes dans le droit national du pays dont il est citoyen.
En1904, c'est le nord de l'agglomération qui se lance dans l'exploitation minière. Ce riche et glorieux passé industriel a forgé l'identité de la cité. Forte de cet héritage,son université abrite des laboratoires de recherche renommés. Très professionnalisée, elle est la1re université de France à avoir créé uncentre de formation d'apprentis qui demeure un des plus importants de France[174]. Ce passé industriel se traduit également culturellement, Mulhouse possède ainsi le plus grand musée de l'automobile du monde[175]: laCité de l'automobile qui contient la célèbrecollection Schlumpf. Lemusée Electropolis est le plus important d'Europe à être consacré à l'énergie électrique[176]. Enfin, laCité du train est le plus grand musée ferroviaire européen[143]. Cette concentration fait de Mulhouse la « capitale européenne des musées techniques »[177],[178]. La ville est labelliséeville d'art et d'histoire[179]. Mulhouse a vu naître et grandir le capitaineAlfred Dreyfus[180], dont l'affaire a coupé en deux la France entière et donna lieu au célèbreJ'accuse… ! d'Émile Zola. C'est aussi la ville natale du grand mathématicienJean-Henri Lambert[181] et d'Alfred Werner,prix Nobel de chimie en1913[182]. Enfin, lesvolcanologuesKatia etMaurice Krafft[183] furent également des Mulhousiens de renom. Terre deLa Réforme[184], Mulhouse accueille en son cœur leTemple Saint-Étienne qui est l'édifice protestant le plus haut de France[185]. La ville est souvent surnommée la « cité duBollwerk »[186], qui signifiebastion en allemand. Il reste en effet un bastion, épargné lors de la suppression des fortifications de la ville au début duXIXe siècle. Il en est devenu un des symboles. Au sein de l'agglomération mulhousienne, le centre-ville de Mulhouse exerce une forte attractivité qui s'étend sur tout le Sud-Alsace[187], c'est un pôle majeur de commerce, de services, d'équipements collectifs et d'emploi. C'est également un lieu de référence pour l'identité des habitants de l'agglomération. Il est appuyé par deux pôles secondaires structurants : les communes deWittenheim et deRixheim. Wittenheim est le plus important et structure tout le nord de l'agglomération grâce notamment à une densité de services et d'espaces publics importants ainsi qu'à une surface commerciale qui est la plus importante de l'agglomération[188]. Dans une moindre mesure, Rixheim joue également ce rôle pour le sud de l'agglomération[189]. La zone d'attractivité de Mulhouse est limitrophe à l'est de deux pôles de moindre importance qui lui sont contigus : l'aire urbaine de Guebwiller et l'aire urbaine de Thann-Cernay. Le triangle composé par les aires urbaines de Mulhouse, Guebwiller et Thann-Cernay est très fortement lié aussi bien par une forte proximité géographique que par une histoire commune liée à l'Industrie. Au Sud s'étend l'aire urbaine de Bâle-Saint-Louis. L'agglomération de Bâle est un des pôles majeurs duRhin Supérieur et aussi le plusméridional. Également très liés économiquement et historiquement, Mulhouse etBâle ont choisi de créer un aéroport binational commun l'Euroairport inauguré le et où transitent annuellement environ8 millions de passagers (2018).
Colmar est lapréfecture dudépartement duHaut-Rhin. C'est la troisième ville de la région aprèsStrasbourg etMulhouse par sa population, son aire urbaine dépasse les 115 000 habitants. Colmar accueille également les assemblées de lacollectivité européenne d'Alsace ce qui en fait le siège administratif du Haut-Rhin tandis que Mulhouse demeure la ville la plus peuplée du département avec une aire urbaine qui regroupe près de 40 % de la population dudépartement[170]. Colmar est une ancienne ville de laDécapole, la ligue des dixvilles libres alsaciennes faisant alors partie duSaint-Empire romain germanique. La ville bénéficie d'un climat particulier propice à la culture de la vigne. AuMoyen Âge le vin alsacien était déjà l'un des plus prisés d'Europe[190]. La situation de Colmar, au centre du vignoble alsacien, proche descollines sous-vosgiennes, lui vaut le surnom de « capitale desvins d'Alsace ». La ville possède un grand nombre d'anciennes constructions typiques de l'architecture alsacienne (maisons à colombages) et de la Renaissance allemande ainsi que plusieurs églises de style gothique. Colmar s'est associée àMulhouse pour la création de l'université de Haute-Alsace qui est la première université de France à avoir mis en place des formations en apprentissage[191]. Le Centre de formation d'apprentis (CFA) universitaire de l'UHA est encore à l'heure actuelle un des plus importants de France. La ville abrite un desmusées des beaux-arts les plus visités de France[192] : lemusée Unterlinden abritant le célèbreretable d'Issenheim. Également dans le domaine culturel, Colmar est la ville natale du créateur de lastatue de la Liberté àNew York,Frédéric Auguste Bartholdi et de Jean-Jacques Waltz, plus connu sous le nom deHansi.
Haguenau est située à environ trente-cinq kilomètres au nord deStrasbourg. C’est la quatrième ville la plus peuplée d’Alsace, et la deuxième la plus peuplée du Bas-Rhin. Son nom signifie « pré au bosquet »,die Au pouvant se traduire par « pré (ou prairie) humide ». Cette appellation est courante de part et d’autre duRhin, notamment en plaine avant la canalisation du fleuve. La population de Haguenauintra-muros s'élève à 35 457hab. tandis que sonunité urbaine compte 57 491 habitants Laville-centre de Haguenau a la particularité d’avoir un ban communal très vaste (le plus vaste d’Alsace). Ce territoire comprend notamment la plus vasteforêt de la région[193], qui marque une réelle césure au sein de la plaine d'Alsace. De ce fait, la partie alsacienne située au nord de cette forêt est nomméel’Outre-Forêt par les Alsaciens. Haguenau est située au sud de cette forêt. La ville est fondée parFrédéric de Hohenstaufen sur l’île de laModer. En1164, FrédéricIer, dit Barberousse, empereur duSaint-Empire romain germanique, rédigea la charte de Haguenau, qui octroie à la cité un certain nombre de droits et privilèges[194], et fit de la ville son lieu de résidence favori. Ville libre d’Empire à partir de1262[195], Haguenau intègre laDécapole à sa création le[196],[197] et en devient le chef-lieu.
Depuis2012, l'Alsace possède sa marque partagée dont le logo évoque unbretzel ou unecoiffe traditionnelle entourant la lettre A (comme Alsace).
À l'international, 35 % des entreprises ont une participation étrangère (notammentallemande,suisse,américaine,japonaise etscandinave). L'Allemagne a représenté près de 38,5 % des importations alsaciennes en 2002.
Le taux de chômage relativement faible a augmenté en 2002-2003 principalement à cause de la mauvaise conjoncture en Allemagne, de laquelle l'Alsace dépend beaucoup. Par le passé, la région a dû faire face à la crise industrielle, principalement dans le secteur textile et minier.
Le secteur primaire comprend leVignoble d'Alsace, la culture duhoublon, de l'orge, du tabac, du blé, du colza, du maïs et lebrassage de la bière (la région compte quatre des huit grandes brasseries françaises :Kronenbourg,l'Espérance,Licorne etMeteor) ainsi que l'exploitation forestière. Du pétrole a été extrait dans le nord (Merkwiller-Pechelbronn) et dans le Sud, au nord de Mulhouse, l'exploitation de lapotasse a profondément marqué les villes dubassin potassique qui constituait jusqu'en 2004 un vivier d'emplois.
Le secteur secondaire est bien implanté historiquement avec l'industrie textile (activité qui animait des vallées entières mais a cessé au milieu du siècle dernier, laissant ici et là d'impressionnantes friches industrielles), l'énergie (usines hydroélectriques sur le Rhin, énergies renouvelables à base de bois, déchets de bois, déchets urbains, biocarburants, géothermie et éolien), l'industrie automobile (PSA àSausheim,Punch Powerglide à Strasbourg,Bugatti àMolsheim), l'industrie ferroviaire (Lohr Industrie àDuppigheim, l'Usine ferroviaire de Reichshoffen appartenant au groupeCAF,Geismar à Colmar, letechnicentre de Bischheim), l'industrie aéronautique (Safran Landing Systems à Molsheim), les télécommunications (Nokia à Mulhouse), l'industrie mécanique (De Dietrich à Mertzwiller et à Zinswiller, Cryostar à Hésingue,Mécatherm àBarenbach et àWisches), l'industrie chimique (Dupont de Nemours à Cernay, Dow à Drusenheim et Lauterbourg, Borealis PEC Rhin à Ottmarsheim, Solvay et Butachimie à Ottmarsheim, PPC et Tronox à Thann), l'industrie pharmaceutique (Lilly à Fegersheim, Novartis à Huningue, Hartmann à Chatenois et à Lièpvre, Octopharma à Lingolsheim, Weleda à Huningue, Capsugel à Colmar, Catalent à Beinheim, BTT à Erstein), l'industrie agroalimentaire (Mars Chocolat à Haguenau, Wrigley à Biesheim, DSM à Village-Neuf, Herta à Illkirch-Graffenstaden, Stoeffler à Obernai, Grands Chais de France à Petersbach, les brasseries industrielles bien connues), l'industrie du papier-carton (DS Smith à Kunheim, Rossmann à La Vancelle, GPV à Saint-Amarin) et les autres industries (Siemens, Bubendorff, Groupe Schmidt, Steelcase, Schaeffler, Sotralentz, Tréfimétaux, Liebherr, Hager, Kuhn, Sew Usocome, Soprema, Adidas, Haemmerlin...). De tradition commerciale grâce à la façade rhénane, la région dispose de deux grands ports fluviaux, leport autonome de Strasbourg et leport autonome de Mulhouse, qui sont d'importantes plateformes logistiques. Mulhouse, surnommée la « Manchester française », a longtemps été un des plus grands pôles industriels de France avec le textile, l'automobile et la chimie, pôle qui tente de subsister de nos jours mais dont la reconversion se fait urgente (via les pôles de compétitivité).
La plasturgie à travers la pôle technologique extrusion[202] àSaverne.
La bancassurance : le Crédit mutuel (« inventeur » de la bancassurance[203]), le Crédit industriel d'Alsace-Lorraine et le Comptoir national d'escompte de Mulhouse (qui a donné naissance à laBNP avec trois autres banques)[204].
Sans oublier les secteurs du commerce, de l'hôtellerie-restauration, de la grande distribution, des transports et de la logistique, du tourisme, de la communication et de la fonction publique.
Dans certains domaines le droit appliqué dans leBas-Rhin et leHaut-Rhin est un mélange de droit national et dedroit local. Ce régime qui concerne également laMoselle est consécutif à l'annexion allemande de1871 et ne s'applique donc pas auTerritoire de Belfort. Ce droit local spécifique et unique pour une région de métropole se compose :
des lois françaises d'avant 1870 non abrogées par l'administration allemande ;
des lois allemandes adoptées par l'Empire allemand entre 1871 et 1918 ;
des dispositions propres à l'Alsace adoptées à l'époque par les organes locaux du Reichsland d'Alsace-Moselle ;
des lois françaises intervenues après 1918 mais applicables aux trois départements.
Il concerne les domaines suivants (avec les points principaux)[208],[209] :
Ressources en eaux sont gérées selon des procédures différentes.
Exploitation forestière régie par les communes.
Police de la chasse.
Gibier est géré par les communes.
Impossibilité d'interdire la chasse sur sa propriété (disposition supprimée avec l'instauration d'un droit de refus avec notamment l'instauration d'une clôture).
Paiement d'un loyer à la commune pour pouvoir chasser.
Réparation des dégâts de gibier entièrement à la charge des chasseurs.
Possibilité pour les communes d'interdire totalement la chasse sur leur territoire (comme dans lecanton de Genève).
Il n'existe pas de conservation des Hypothèques en Alsace-Moselle. Néanmoins, un "Livre foncier" est tenu par l'autorité judiciaire, juge du Livre foncier et de la publicité qui s'y attache.
La particularité du foncier alsacien est une dénomination des lieux-dits uniquement en langue allemande car l'allemand était la langue de l'administration jusque vers 1800. Par apport au cadastre de la commune d'Uffholtz (68), une légende rapporte que c'est, au « Allematten/Lugner » ou « champ du mensonge » queLouisIer le Pieux, fils de Charlemagne, fut trahi par ses fils lors d'une bataille. Les agriculteurs utilisent encore très couramment ces dénominations pour désigner leurs parcellaires cultivés. Des noms comme « Kreutzmatten » ou « les prés à la croix », nous informent de la nature de la culture depuis l'origine de son appellation. Une terre appelé « Kupfer » ou « cuivre » nous indique sa forte teneur en cuivre non connu à l'époque mais qui était percevable par une terre couleur rouge-orangé. Une section appelée « Weiheracker » ou « Terre-étang » dans la commune de Wattwiller (68) peut rappeler qu'il y avait jadis des étangs.
Les transports en Alsace sont bien développés au vu de la densité de la population mais des projets d'agrandissement sont encore à l'étude afin d'accompagner le développement de la région.
Réseau routier
Le transport ou le déplacement des usagers se fait principalement sur l'autoroute gratuiteA35 assurant la liaison nord-sud, deLauterbourg à Saint-Louis/Bâle en passant parStrasbourg,Colmar etMulhouse avec une courte portion en nationale à deux fois deux voies, dont la continuation autoroutière est à l'étude.
L'industrie alsacienne par le biais deNicolas Koechlin est à l'origine de l'implantation d'un réseau ferré local dès la fin années 1830. EnAlsace et en Moselle, les trains circulent à droite sur les lignes à double voie, héritage de l'époque du « Reichsland », alors qu'ils circulent à gauche sur le reste duréseau ferré national. Le principal axe ferroviaire de la région relie Strasbourg à Bâle via Colmar et Mulhouse. Surnomméeligne de la plaine d'Alsace, elle voit notamment circuler desTER à la vitesse de200km/h. Cette ligne, électrifiée en 1957, permit les premiers essais de grande vitesse ferroviaire avec leTGV 001, tandis que lesateliers de Bischheim s'occupent de la maintenance des TGV depuis leur développement.
Le massif des Vosges constitue un obstacle naturel, plusieurs tunnels ont dû être creusés. Plus récemment les lignes à grande vitesseLGV Est européenne etLGV Rhin-Rhône ont été mises en service.
Il y a deux aéroports internationaux en Alsace. L'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg ou Euroairport est le seul aéroport parfaitement trinational au monde. Les compagnies aériennes offrent plus de 60 destinations en vol direct. L'infrastructure est capable d'accueillir 6 à 8 millions de passagers. 58 compagnies y sont présentes.
Réseau cyclableTraversée par trois itinérairesEuroVelo (EV5,EV6 etEV15), l'Alsace possède le premier réseau cyclable deFrance avec 2 000 kilomètres de bandes et pistes cyclables.
L'Association régionale pour l’initiation à l’environnement et à la nature en Alsace (ARIENA) a contribué à la création des Centres d'initiation à la nature et à l'environnement (CINE) — dans le reste de la France, on trouve desCentres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE). L'ARIENA, dont les collectivités locales etAlsace Nature sont membres de droit[212], et ses membres« ont pour finalité de former des citoyens conscients et responsables à l’égard de l’environnement, libres de leurs choix et acteurs au sein de la société (et) de consolider les liens entre les hommes et la nature […] ». L'ARIENA a fêté ses quarante ans le à laMaison de la Nature du vieux canal àHirtzfelden[213]. Avec la mise en place de la RégionGrand Est, une harmonisation entre CINE et CPIE fait l'objet d'une discussion.
Actuellement, dix CINE bénéficient du label de l'ARIENA (ici listés du nord au sud):
En 2018, une quinzaine d’espèces végétales ont disparu ou fortement régressé. Plus largement, les insectes, la petite faune, les oiseaux et la microfaune et microflore des sols connaissent en Alsace une régression[214]. Leconservatoire botanique d'Alsace a son siège àErstein[215].
L'année 2019 est la troisième année de déficit hydrique (le calcul entre les quantités d’eau qui arrivent, et celles dont les arbres ont besoin), ce qui suscite des inquiétudes pour les forêts de la région[216].
On assiste à une disparition massive des oiseaux dans les campagnes françaises. En Alsace, le phénomène se déroule en deux temps[217] : d'abord dans les années 1960 avec leremembrement, qui conduit à l'arrachage des haies, et l'utilisation des pesticides, puis au début des années 2000, avec l'arrêt desjachères, et surtout la généralisation desnéonicotinoïdes[218],[219]. Les populations d'insectes ailés dont se nourrissent les oiseaux des champs baissent très significativement[N 9]. La situation est grave, mais pas encore désespérée[217]. Les pratiques agricoles sont en cause. LeMuséum national d'histoire naturelle et leCNRS évoquent une situation« proche de la catastrophe écologique »[220],[221],[N 10].
L'action indirecte de l'homme, au travers de la chimie ou duréchauffement climatique, n'est plus à démontrer. Mais l’action directe, mal intentionnée, n’est pas à exclure. Entre la mi-mars et la mi-mai, les naturalistes observent la migration desbatraciens. Lecol de Steige, àRanrupt, ne devrait pas faire exception. Or, en 2018, les batraciens n’ont pas été aperçus, seuls les tritons étaient présents. Un témoin a fait le rapprochement avec un couple d’individus se promenant à plusieurs reprises dans les environs avec des seaux. L’Office français de la biodiversité a été prévenu[222]. Alors que sa population dans les Vosges est au bord de l’extinction, unlynx est abattu illégalement début 2020[223].
Le jeudi 7 juin 2018, quarante apiculteurs environ, emmenés par Michel Kernéis, président de la Confédération régionale des apiculteurs d'Alsace, ont manifesté àStrasbourg dans le but de sensibiliser le public au « désastre écologique » que constitue d'ores et déjà la mortalité desabeilles[224]. À la faveur du congrès national de laLigue pour la protection des oiseaux àObernai, son présidentAllain Bougrain-Dubourg se confie auxdernières nouvelles d'Alsace sur l'état de la biodiversité. « Les hommes ne survivront pas au déclin de la biodiversité », explique-t-il. Le rôle des consommateurs, qui « votent trois fois par jour »[N 11] est essentiel[225].
LeGrand hamster d'Alsace voit sa population littéralement s'écrouler :« l'espèce risque de disparaître »[226],[221]
La faune alsacienne a beaucoup souffert de l'activité humaine notamment de la révolution industrielle. Pourtant, la région a encore récemment été le dernier refuge de nombreuses espèces aujourd'hui disparues d'Europe occidentale[227].
Leloup avait disparu de la région au début duXXe siècle. Le dernier loup a été abattu en 1908 à Hirtzbach dans le Sundgau, quelques spécimens sont encore signalés dans les Vosges en 1918 et 1919[229]. En 1994, un loup a été abattu dans les Vosges, il s'agissait vraisemblablement d'un loup domestique abandonné. Le loup est toutefois revenu naturellement dans lecanton du Jura (Suisse), il y est présent depuis 2004 et a été aperçu à plusieurs reprises aux alentours deMontavon et deCoeuve[230] à quelques kilomètres de la frontière alsacienne. On s'attendait ainsi à une confirmation rapide de sa réapparition naturelle dans le Jura alsacien et les forêts sundgauviennes, ce qui devait ouvrir la possibilité de son retour ultérieur dans le massif vosgien. Il fallut attendre sept ans pour que le loup fasse officiellement son retour dans les Vosges, le 8 juillet 2011, dans le secteur du Ventron et du col du Bonhomme[228]. Le suivi hivernal 2011-2012 a confirmé l'existence de laZone de Présence Permanente des Hautes-Vosges s'étendant sur les départements duHaut-Rhin, desVosges et de laHaute-Saône[231]. La présence de louveteaux a été enregistrée fin août 2013, dans la partieHaut-Rhinoise du parc[232]. Les louveteaux seraient nés en mai 2013[233]. Il s'agit de la première reproduction confirmée en France en dehors desAlpes[234].
La loutre
Loutre européenne
LaLoutre d'EuropeLutra lutra fait partie de la classe desMammifères (Mammalia), de l’ordre desCarnivores (Carnivora), du sous-ordre des Fissipèdes (Fissipeda), de la famille desMustélidés (Mustelidae) et de la sous-famille des Lutrinés (Lutrinae). La loutre mesure de 80 à 160 cm de long pour un poids variant de 4 à 15 kg. Les mâles sont plus longs et plus lourds que les femelles[235]. La première cause de disparition des loutres a été l’extermination massive au début du siècle dernier. Une population devenue insuffisante a alors eu du mal à se développer dans un habitat de plus en plus dégradé à la suite de l’essor économique qui suivit. La loutre est une espèce peu prolifique, elle en est d’autant plus vulnérable. Les populations se renouvellent très lentement[236]. Dès 1975, Schmitt[237] affirmait que la loutre avait disparu des rivières alsaciennes et déclarait : « la loutre est devenue un animal légendaire, qu’on peut, à la rigueur, contempler dans certains jardins zoologiques, comme, à Bâle ». Mais en 1979, Waechter[238] estimait qu’il restait une vingtaine d’individus dans les eaux phréatiques des forêts rhénanes. En 1982, Kempf[239] affirmait que la loutre était « entièrement éteinte ». Mais alors qu’on la croyait disparue, des observations (cadavres, traces, indices) ont été faites en différents endroits entre 1982 et 1987. Une prospection dans la réserve de la biosphère des Vosges du nord de 1990 a conclu à l’absence de loutre dans cette région[240]. Les rares observations rapportées jusqu’en 1994 ne permettent pas d’être optimiste ; la loutre avait certainement disparu de la région.
En 1998, leCentre de Réintroduction des Cigognes et des Loutres de Hunawihr a entamé une expérience de réintroduction[241] de loutres dans les cours d’eau duRied Centre Alsace. Six loutres ont été relâchées au cours de ce programme. Près de10 ans plus tard, le matin du 8 décembre 2007, des chasseurs découvrent une loutre divaguant au sud deGuémar. D'après les analyses effectuées, cette loutre est probablement une descendance des loutres réintroduites. Cette découverte démontre que les paramètres environnementaux alsaciens sont acceptables pour la survie de l’espèce dans une région très peuplée et un environnement que l’on croyait peu favorable. Depuis cette découverte, les suivis de terrain ont révélé de nouveaux indices de présence sur la même aire de répartition[242]. La loutre demeure néanmoins sur laliste rouge des espèces « en danger » en Alsace.
En voie d'extinction imminente, différents plans de conservation ont permis à sa population de passer à400 individus en 2010 contre 300 en 2009[243].
Son nom commun estgrandhamster d'Europe, il est également appelégrand hamster d'Alsace oumarmotte de Strasbourg. À ne pas confondre avec le hamster doré, beaucoup plus petit et vendu en animalerie. Des fossiles de plusieurs milliers d'années ont été retrouvés dans la région.
Position de l'Union européenne :Espèce strictement protégée, la capture et la mise à mort intentionnelle est interdite tout comme la perturbation des phases critiques du cycle vital et la destruction de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction. L'Union européenne exige des mesures immédiates de protection mais la France tarde à les appliquer. Le comité permanent de la Convention de Berne, destinée à la conservation de la vie sauvage, a lui-même placé la France sous surveillance pour défaut de protection de cette espèce menacée d'extinction.
L'Alsace est la seule région de France où il subsiste encore. L'espèce est actuellement menacée d'extinction dans la région, il ne reste que quelques centaines d'individus. Sa survie n'est pas assurée. Le lycée agricole d'Obernai a procédé à quelques recensements dans ses terres cultivables et essaye de le protéger.
Son habitat est essentiellement les champs de céréales, champs de légumineuses (trèfle, luzerne…) dont l'altitude est inférieure à500 mètres. Il préfère les sols lœssiques et creuse des terriers jusqu'à2 mètres de profondeur. Il se nourrit principalement de graines, racines, fruits, insectes, mollusques et grenouilles. Le grand hamster entre en hibernation vers octobre-novembre et n'en ressort qu'en mars-avril.
Les femelles peuvent avoir jusqu'à trois portées par an.
La population se reconstitue très lentement. Elle semble toutefois encore fragile notamment en raison d'un braconnage persistant et des risques liés à la circulation automobile.
Lechamois a été introduit dans les Vosges dans les années 1950, bien qu'il n'y ait aucune preuve de présence antérieure du chamois dans ce massif. Il a toutefois été prouvé qu'il était présent enForêt-Noire. Quelques individus vivant en hardes ont également fait leur apparition depuis la fin des années 1990 dans leJura alsacien, sans doute en provenance de laSuisse toute proche.
LeCerf élaphe présent en Alsace peut atteindre une longueur totale de 2,4 mètres pour 1,20 mètre au garrot et un poids de250 kilogrammes. Le poids des animaux se stabilise vers l'âge de 3-4 ans chez la femelle (appelée la biche) et 6-7 ans chez le mâle.
La coloration du pelage varie fortement selon les saisons, l'âge et le sexe : d'une teinte brun-roux en été et gris-brun en hiver ; le mâle a généralement un pelage plus sombre que la femelle. La mue intervient deux fois par an, en avril-mai puis en septembre-octobre.
Il habite les grands massifs forestiers et peut se déplacer sur de longues distances. C'est une espèce crépusculaire et nocturne. Lerut intervient à la fin de l'été ou au début de l'automne et dure environ1 mois mais on peut encore entendre bramer des cerfs jusqu'à mi-novembre. En cas de rencontre avec un autre mâle, après une phase d'intimidation, les deux adversaires vont mener un combat très violent durant lequel ils se projettent la tête en avant l'un contre l'autre dans le but de déséquilibrer l'adversaire. Le cerf dominant, qui a éliminé ses concurrents, peut ainsi s'accoupler avec 10 à 30 biches.
L'Alsace a de longue date été reconnue pour la richesse de sa faune d'invertébrés et notamment entomologique. Ainsi, dès 1831[244], de nombreuses études de recensement des différentes espèces d'insectes alsaciens ont été publiées au fil des années par les entomologistes, dans diverses revues nationales et locales comme leBulletin de l'Association Philomathique d'Alsace et de Lorraine, LeBulletin de laSociété d'Histoire Naturelle de Colmar, leBulletin de laSociété entomologique de Mulhouse[245], leBulletin de laSociété Industrielle de Mulhouse, leBulletin de laSociété entomologique de France… Plusieurs associations et sociétés savantes[246], dont la SEM qui est centenaire, sont actives. Le nombre d'espèces d'insectes dépasse largement celui des vertébrés, des plantes et autres organismes, ainsi en Alsace on peut estimer cette biodiversité à 4 700[247]-5 000 espèces decoléoptères, 2 250 delépidoptères (papillons)[248], 2 000 d'hyménoptères (guêpes, abeilles, fourmis), 1 500 dediptères (mouches), 1 000 d'hémiptères (punaises) et d'homoptères (pucerons, cicadelles) auxquels s'ajoutent quelques ordres moins numériques : 60orthoptères (grillons, criquets, sauterelles…), 65odonates (libellules) et une série comptant moins d'espèces :dermaptères (perce-oreilles),siphonaptères (puces),mécoptères (mouche-scorpions)… Une première liste des fourmis d'Alsace a été établie et publiée en 2009[249]. Pour d'autres ordres, beaucoup de travail reste à accomplir tant il existe d'espèces dont l'identification nécessite un échantillonnage et une rigueur scientifique. En 2011, laSociété Alsacienne d'Entomologie a achevé la publication de sa série de 18 atlas[250] de cartographie faunistique de l'ordre plus important numériquement à savoir celui des coléoptères ; une opération débutée en 1980 et totalisant 105 000 données (1 date, 1 lieu, 1 espèce), correspondant à plus de 4 000 espèces et environ 1 000 000 identifications de spécimens. En 2009, le prix de laSociété entomologique de France a été décerné à deux entomologistes alsaciens de la SAE pour leurs travaux[251].
L'Alsace est un territoire trèsurbanisé et intensivement cultivé. De nombreuxhabitats y sont devenus semi-naturels mais abritent encore unebiodiversité significative. Les collectivités travaillent depuis les années 1990 à la restauration d'une trame verte (devenue trame verte et bleue, puis traduite à la suite duGrenelle de l'environnement et des lois Grenelle en un Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), et au suivi d'indicateurs de la biodiversité[253].
En 2011, leCommissariat général au développement durable montre on ne peut plus clairement que l'Alsace, non contente de présenter un des plus forts taux d'artificialisation de son territoire, voit également l'une des plus rapides diminutions de ses terres agricoles[255].
Bérangère Abba annonce en 2021 que les barrages deRhinau etMarckolsheim seront équipés de passes à poisson, pour assurer la continuité écologique du Rhin[256].
L'Alsace est dotée d'un équipement hospitalier et de recherche en santé de haut niveau. Néanmoins, si le nombre de morts par traumatismes externes y est le plus faible de France, l'espérance de vie y était encore au début des années 2000 parmi les plus basses de France métropolitaine[réf. nécessaire]. C'est un des territoires de France où la prévalence de lamaladie de Lyme semble la plus élevée[261]. C'est aussi un des plus touchés par les retombées des pluies du nuageradioactif émis par lacatastrophe de Tchernobyl[réf. nécessaire].
Aujourd'hui, l'université compte près de 42 000 étudiants (dont 21 % d'étudiants étrangers), 6 045 membres du personnel, 38 composantes (unités de formation et de recherche, facultés, écoles, instituts) et 77 unités de recherche. Elle est à l'heure actuelle la plus grande université de France en nombre d'étudiants et est une des meilleures universités françaises. Selon leclassement de Shanghai, elle est située entre la101e et la150e place mondiale en 2009 et 2010[262] et est classée, en 2010 à la quatrième place des universités françaises à égalité avec l'université Paris VII - Diderot, étant ainsi la première université française deprovince. Elle est particulièrement bien classée dans le domaine de la chimie où elle est située à la quatorzième place mondiale (première université française dans ce domaine)[262], mais aussi dans celui des mathématiques à la77e place mondiale[262]. Sa consolidation se prolongera jusqu'en 2012.
Répartie sur trois campus : le campus de Colmar, réparti sur les sitesGrillenbreit etBipôle et les deux campus de Mulhouse, lecampus de l'Illberg et le tout nouveau campus deLa Fonderie.
LaFSESJ : La Faculté des Sciences Economiques, Sociales et Juridiques, ou le campus deLa Fonderie, est le premier établissement d'enseignement supérieur du Haut-Rhin et représente donc une véritable vitrine pour l'UHA. Elle forme des économistes, des gestionnaires, des commerciaux, des managers, des historiens, des juristes et des politistes. Elle a été inaugurée le 6 septembre2007 par le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy.
l'ENSISA : école nationale supérieure d'ingénieurs du Sud Alsace. Campus Illberg. L'école forme des ingénieurs dans le secteur des hautes technologies.
l'ENSCMu : école nationale supérieure de chimie de Mulhouse. Campus Illberg. Grande école qui forme des ingénieurs chimistes.
IUT de Colmar : seul l'IUT de Colmar a ses instances dirigeantes à Colmar ; cependant, de nombreuses formations dont le siège des établissements est à Mulhouse se déroulent à Colmar. On peut citer par exemple la FSESJ, où une spécialisation dans le département Gestion-Commerce a été opérée. Les formations et parcours plus orientés « commerce » sont à Colmar, ceux plus orientés « gestion » sont à Mulhouse et des passerelles et synergies existent entre les deux.
Elles sont dix dont huit dans leBas-Rhin àStrasbourg, et deux dans le Haut-Rhin à Mulhouse. Elles sont réunies sous l'effigie de l'association Alsace Tech, afin d'accroître leur visibilité à travers une identité commune, aux niveaux national et international. Les dix grandes écoles d'ingénieurs formant ce réseau sont l'INSA de Strasbourg (institut national des sciences appliquées de Strasbourg), l'ECPM (école européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg), l'ENGEES (école nationale du génie de l'eau et de l'environnement), l'ENSCMu (École nationale supérieure de chimie de Mulhouse), l'ENSISA (école nationale supérieure d'ingénieurs sud Alsace), l'ENSPS (école nationale supérieure de physique de Strasbourg), l'EOST (école et observatoire des sciences de la terre), l'ESBS (école supérieure de biotechnologie de Strasbourg), l'ECAM Strasbourg Europe (école catholique des arts et métiers), et l'EM Strasbourg (école de management Strasbourg).
Parmi les compétences spécifiques de lacollectivité européenne d'Alsace, celle-ci est désignée chef de file en matière de coopération transfrontalière.
Leseurodistricts sont des entités administratives européennes regroupant des agglomérations urbaines situées de part et d'autre des frontières allemande, française et suisse. La France compte sept eurodistricts, quatre se trouvent en Alsace, dont l'unique eurodistrict trinational français.
l’eurodistrict Région Freiburg – Centre et Sud Alsace
Les eurodistricts offrent un cadre à la coopération (par exemple en matière de transport, éducation, culture, santé, voirie et infrastructures, distribution d'eau, etc.) voire à l'intégration des communes qui le constituent.
.alsace est un domaine de premier niveau générique destinés aux sites Web en rapport avec la région alsacienne en France (agence de tourisme d'Alsace visit.alsace, site de création de site en .alsace mondomaine.alsace).
↑NicolasStoskopf et RaymondWoessner,« Les territoires industriels de l’Alsace et leurs mutations de 1746 à nos jours », dans Jean-Claude Daumas, Pierre Lamard et Laurent Tissot (dir.),Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000). Entreprises, régulations et trajectoires, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté,(ISBN978-2-84867-178-9,DOI10.4000/books.pufc.27494,lire en ligne),p. 295-321
↑Fustel de Coulanges, professeur à l’université de Strasbourg, le : « Il se peut que l’Alsace soit allemande par la race et par le langage ; mais par la nationalité et le sentiment de la patrie, elle est française. Et savez-vous ce qui l’a rendue française ? Ce n’est pasLouis XIV, c’est notrerévolution de 1789. Depuis ce moment l’Alsace a suivi toutes nos destinées ; elle a vécu notre vie. Tout ce que nous pensions, elle le pensait ; tout ce que nous sentions, elle le sentait. Elle a partagé nos victoires et nos revers, notre gloire et nos fautes, toutes nos joies et nos douleurs. Elle n’a rien eu de commun avec vous. La patrie, pour elle, c’est laFrance. L’étranger, pour elle, c’est l’Allemagne. »
↑Propos deBonaparte sur ses officiers alsaciens lorsqu'on lui apprend qu'ils ne parlent pas lefrançais : « Qu'importe s'ils parlent l'allemand, pourvu qu'ils sabrent à la française. » -Napoléon et le management (2004)
↑http://www.idl-am.org/ Institut du droit local - explication de l'application du droit local en Alsace et dans le département de la Moselle
↑Guide du géologue amateur, d'Alain FOUCAULT, éditions DUNOD 2007,(ISBN978-2-10-049959-5)
↑Dernières nouvelles d'Alsace en date du dimanche 3 novembre 2019; voir page 17 article intitulé « Jean-Jacques Jaeger, sur les traces asiatiques de l'humanité ».
↑abcde etfJean-Claude Gall,Alsace, des fossiles et des hommes (une histoire géologique de la plaine rhénane et du massif vosgien) EditionLa nuée bleue 2005(ISBN2-7165-0655-8)
↑Régine Lejan:Austrasien - Versuch einer Begriffsdefinition. In:Die Franken. Wegbereiter Europas. Catalogue de l'exposition du Reiss-Engelhorn-Museen : 8 septembre 1996 - 6 janvier 1997, Philipp von Zabern, Mayence, 1996 (p. 222-226).
↑Madeleine Châtelet :Le haut Moyen Âge en Alsace, inBilan scientifique de la région Alsace, Hors série 2/2, Service régional de l'archéologie, DRAC Alsace, 2006 (p. 93).
↑Büttner Heinrich :Geschichte des Elsass I. Politische Geschichte des Landes von der Landnahmezeit bis zum Tode Ottos III., Junker und Dünnhaupt, Berlin, 1939.
↑Philippe Dollinger & Raymond Oberlé,L' histoire de l'Alsace : de la préhistoire à nos jours, SAEP, 1985,p. 53.(ISBN9782856690987)
↑Joseph Schmauch, 2004, Sorbonne -Les Services d'Alsace-Lorraine face à la réintégration des départements de l'Est - Chapitre 2 Classement, expulsions et commissions de triage : l'épuration en Alsace-Lorraine
↑François Igersheim, « Roth (François), Alsace-Lorraine, Histoire d’un « pays perdu » de 1870 à nos jours », dansRevue d’Alsace,no 136, 2010.
↑Ministère des affaires économiques et financières, « Cadre des programmes d'action régionale »,Journal officiel de la République française,,p. 11649(lire en ligne)
↑« L'Etat acte le "désir d'Alsace" »,Dernières nouvelles d'Alsace,(lire en ligne)
↑« Jacqueline Gourault est désormais la Madame Alsace du gouvernement »,France Info,(lire en ligne)
↑« Avenir de l'Alsace : Première rencontre de Brigitte KLINKERT et Frédéric BIERRY avec Madame Jacqueline GOURAULT, Ministre auprès du Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur. »,Haut-Rhin Magazine, 30/082018(lire en ligne)
↑« Avenir institutionnel de l’Alsace. Jacqueline Gourault en quête de convergence »,Dernières Nouvelles d'Alsace,(lire en ligne)
↑« Politique / Avenir de l'Alsace [VIDEO] Jacqueline Gourault : "Le gouvernement fera tout pour que ça aboutisse" »,dernières nouvelles d'Alsace,(lire en ligne)
↑« Grand Est - Avenir institutionnel de l’Alsace. Pourquoi les fronts se multiplient »,Dernières Nouvelles d'Alsace,(lire en ligne)
↑« Face aux revendications de l’Alsace, des élus de Lorraine craignent la fin du Grand Est »,Lorraine Actu,(lire en ligne)
↑« Mathieu Klein : « Que la Lorraine prenne son destin en main » »,le Républicain Lorrain,(lire en ligne)
↑« POLITIQUE - Et si nos départements fusionnaient ? »,le Républicain Lorrain,(lire en ligne)
↑« Fusion de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle : pourquoi ça ne se fera pas »,Lorraine Actu,(lire en ligne)
↑Le nom a été choisi en référence à un test en vigueur au cours de laPremière Guerre mondiale qui permettait – plus ou moins – de distinguer les prisonniers alsaciens des allemands. Quand on leur présentait un parapluie, un Alsacien disaitbarabli (déformation de parapluie) tandis qu'un Allemand disaitraejecherm (déformation deRegenschirm)
↑La cathédrale de Strasbourg a servi plusieurs fois de comparaison entre les plus grands édifices.
↑Musée national de l'automobile, située à Mulhouse en Alsace, la Cité de l’automobile - Musée national — collection Schlumpf — est le plus grand musée automobile du monde.
↑Unité urbaine - Liste des principales agglomérations de France s'appuyant sur les données de l'INSEE, les données démographique sont celles de 2009 dans le périmètre 1999 des unités urbaines
↑La notion d'agglomération s'entend au sens de l'INSEE soit un ensemble urbain incluant la ville-centre et sabanlieue.
↑Musée National de l'AutomobileSituée à Mulhouse en Alsace, la Cité de l’Automobile - Musée national - Collection Schlumpf - est le plus grand musée automobile du monde.
↑Fondation EDF - Le Musée EDF électropolisPlus important musée consacré à l’électricité en Europe, il recueille les collections patrimoniales d’EDF afin d’offrir au plus large public une présentation à la fois historique, technique et sociologique de l’impact de l’électricité sur la société.
↑Brochure des musées de Mulhouse - Page 2 -Né d’un héritage industriel exceptionnel, le patrimoine technique conservé dans les musées de Mulhouse force l’admiration des visiteurs venus du monde entier : automobiles de rêve, collection ferroviaire unique, histoire fascinante des rapports entre l’Homme et l’électricité, ensembles de matériels de production et de fabrication issus de l’impression sur étoffes et de l’impression de papiers peints, écomusées des techniques et savoir-faire, sont autant de cuivres, rouages, chromes, roues dentées, fines mécaniques et travail de la main de l’homme qui ont valu à Mulhouse et sa région le titre de Capitale européenne des musées techniques.
↑Diagnostic territorial de la région mulhousienne 2004 - AURM et SCOT Région mulhousienne -Le centre-ville de Mulhouse: une attractivité sur tout le sud Alsace - Page 59 -C’est naturellement le centre-ville de Mulhouse qui incarne avec le plus de force la notion de centralité : pôle majeur de commerces et de services de la Région Mulhousienne et de l’Alsace du Sud, il constitue également un important pôle d’équipements collectifs et d’emplois. C’est un lieu de référence, présentant une forte densité de patrimoine urbain et un lieu d’identité pour un grand nombre d’usagers.
↑Diagnostic territorial de la région mulhousienne 2004 - AURM et SCOT Région mulhousienne -Des centralités secondaires qui structurent leur territoire - page 60 -Les pôles urbains secondaires présentent un grand nombre de caractéristiques de centralité: […] Wittenheim structure le Nord du territoire […] Rixheim le sud
↑Site officiel du musée Unterlinden -Le musée d’Unterlinden de Colmar est un des musées des beaux-arts de province les plus visités de France (220 000 visiteurs).
↑a etbThomas Pfeiffer,Alsace, le retour du loup : un siècle après son éradication il revient, faut-il en avoir peur ?, Strasbourg, La Nuée Bleue,, 189 p.(ISBN978-2-7165-0796-7)
↑Voir l'article du chercheur Thomas Pfeiffer sur les loups en Alsace paru en 2006 dans laRevue d'Alsace.
↑Loukianoff S., 1991. L’extinction de la loutre (Lutra lutra) dans les Vosges du Nord. Ann. Sci. Bios. Vosges du Nord, 1: 63-73.
↑Mercier L., 2004. Bilan de la réintroduction de la Loutre Lutra lutra (Linné, 1758) en Alsace, France.Bull. Soc. Hist. Nat. Ethn. Colmar, 65: 117-134.
↑Capber, F. & A. Lehmann. 2009. Une loutre d'EuropeLutra lutra découverte en Alsace (France).Arvicola, tome XIX, 1 : 8-11.
↑Rapport d'activité de Sauvegarde Faune Sauvage, 25 juin 2010
↑HOCHSTETTER (1831) : Liste des Lépidoptères d'Alsace, pour la Statistique Générale du département du Haut-Rhin ; CANTENER, L. P. (1834) : Histoire naturelle des lépidoptères rhopalocères ou papillons diurnes, des départements des Haut et Bas-Rhin, de la Moselle de la Meurthe et des Vosges, 166 p. Roret et Levrault (Ed.) Paris
Le taux d'artificialisation en Alsace est d'environ 10 %, cependant qu'entre 2000 et 2006, les terres agricoles ont diminué de 0,3 % (voir graphique en première page).
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner,Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue,, 663 p.(ISBN978-2-7165-0250-4,OCLC34153205)
Coordination Bernadette Schnitzler, Conservateur du musée archéologique,Vivre au Moyen Âge, 30 ans d’archéologie médiévale en Alsace, Strasbourg, Éditions Les Musées de la ville de Strasbourg,, 524 p.(OCLC848988425)
Année de l’archéologie
Michel Hérold et Françoise Gatouillat,Les vitraux de Lorraine et d’Alsace, Paris, CNRS Éditions et Ministère de la Culture et de la Francophonie, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France,, 330 p.(ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens (Corpus vitrearum, publié sous la direction du Comité international d'histoire de l'art et sous le patronage de l'Union académique internationale. France, série complémentaire, Recensement des vitraux anciens de la France, volume V
Sylviane Cousin, Claude Royer, François Sigaut, introduction de Jean Cuisenier,Le guide du patrimoine rural : 400 musées et collections d'agriculture, Besançon, Les guides de la manufacture,, 382 p.(ISBN2-7377-0237-2)
400 musées, écomusées, collections d’agriculture présentés par l’association française des musées d’agriculture : Deuxième édition revue et actualisée. Ouvrage publié avec le concours de la Direction des Musées de France (DMF) : 1. Alsace, p. 21 à 30
Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Recensement des vitraux anciens de la France, volume V, pp. 133 à 309 Les vitraux d'Alsace
Dix films ont été réalisés en 1991 à l’initiative du conseil régional pour la promotion de l’Alsace. Ils portent sur lacathédrale de Strasbourg, lechâteau du Haut-Koenigsbourg, lesRibeaupierre, les châteaux et les mines d’argent, lemusée Unterlinden de Colmar ; mais ils abordent aussi des thèmes comme : les musées techniques deMulhouse, laDécapole, les routes militaires, romanes, des châteaux et des orgues.