Fasciné par la culture de laRenaissance italienne, il se désintéresse dès lors de ses possessions dans lapéninsule Ibérique, en laissant la régence à son frère cadet Jean (1398-1479), qui lui succède en 1458 pour la Couronne d'Aragon, devenant le roiJean II d'Aragon, père deFerdinand le Catholique. Le royaume de Naples revient à un fils (illégitime) d'Alphonse,Ferdinand.
Régnant sur l'Aragon au sens étroit (le royaume des origines dont la capitale estSaragosse), il est à la tête de laCouronne d'Aragon et détient donc de nombreux titres et pouvoirs.
Né en 1396, il est le fils cadet de l'infant de Castille Ferdinand d'Antequera (1380-1416), lui-même fils deJeanIer de Castille (1358-1390) et de l'infanteÉléonore d'Aragon (1358-1382), fille du roi d'AragonPierre IV. Ferdinand, régent de Castille de 1406 à 1410, s'engage dans le conflit de succession d'Aragon et est désigné comme roi en 1412, lors duCompromis de Caspe.
Outre ses surnoms de « Magnanime » et de « Grand », il est aussi appelé (en arabe) « Adfunch-Ibn-Barbariya », c'est-à-dire « Alphonse fils de laBerbère »[4].
Second roi d'Aragon de lamaison de Trastamare, qui règne sur la Castille depuis 1369, Ferdinand hérite de la Couronne d'Aragon à la mort de son père en 1416.
Parfaite illustration du souverain de la premièreRenaissance, Alphonse V est connu pour son implication dans les affaires italiennes. Roi de Sicile, il est fasciné par la civilisation de la péninsule ; il dispute laSardaigne etCorse auxGénois[5], puis se lance à la conquête duroyaume de Naples.
En 1435, il tombe aux mains duduc de Milan,Philippe Marie Visconti, mais le convainc qu’il n’est pas dans ses intérêts d’empêcher la victoire de l’Aragon à Naples.
En 1442, il triomphe de l'armée deRené d'Anjou et fait une entrée triomphale dans la ville de Naples le. Il transforme le royaume en l'un des grands centres commerciaux etculturels de lapéninsule italienne[6].
Il doit justifier de ses prétentions sur le territoire italien. En 1447, après la mort de ses seuls alliés italiens, le papeEugène IV et le duc de Milan,Filippo Maria Visconti, il doit déployer tous ses talents de diplomate pour se faire reconnaitre par les pouvoirs florentin et vénitien. Il doit aussi gagner à sa cause les barons napolitains rivaux, dont beaucoup soutiennent les prétentions de lamaison d'Anjou. Il exacerbe leur hostilité en nommant des dignitairescatalans etcastillans à la plupart des fonctions importantes de la cour. Ainsi, un de ses favoris, don Inigo d'Avalos, maîtrechambellan castillan se voit accorder à vie les droits sur les exportations de nourriture. Dans un geste de réconciliation, il accroit les privilèges des barons et investit beaucoup d'entre eux de pouvoirs considérables, accumulant ainsi les difficultés pour son successeur. Le fonctionnement du gouvernement est adapté au modèle espagnol, tandis que les usages et les cérémonies de la cour sont essentiellement catalans. Les langues parlées à la cour sont le castillan et le catalan[6].
Il entretient des relations diplomatiques avec l’Éthiopie :YeshaqIer d'Éthiopie lui propose une alliance contre les musulmans, qu’il voulait sceller par un double mariage, mais les difficultés de voyage empêchèrent les projets d’aboutir.
En 1423 Alphonse V qui revendiquait la couronne de Naples est battu parLouis III d'Anjou (1403-1434) l’obligeant à retourner en Aragon.
Pour se venger contre des alliés de Louis III, Alphonse V attaque la ville deMarseille, la met à sac et incendie la cité durant trois jours (20-23 novembre 1423).
La paix ne reviendra avec les Catalans que 23 ans plus tard, en juin 1451[7].
À sa mort, la Couronne d'Aragon et leroyaume de Sicile passent à son frèreJean, tandis que le royaume de Naples revient, selon sa volonté, à son fils naturelFerdinand (FerdinandIer de Naples).
Alfonso était épris d’une noble femme, Giraldona Carlino, qui fut la reine de la cour de Naples autant que la muse du roi.
Il est le père deFerdinandIer (1423-1494), roi de Naples en 1458, qu'il eut avec sa maîtresseGueraldona Carlino (1401-1468 ?, fille d'Enrique Carlino x Isabel), une Napolitaine. Il eut aussi deux filles de cette liaison :
Jean-Baptiste marquis d'Iliceto/di Deliceto < Antoine < Alphonse < Alexandre, marquis di Deliceto, 5e duc d'Amalfi par son mariage avec Constance ci-dessus : sans postérité directe (mais postérité latérale de Jean-Baptiste, Antoine et Alphonse)
Pietrantoniodi Sanseverino di Bisignano (1508-1559), successeur de son père : 4e prince de Bisignano, chevalier de la Toison d'Or pour sa fidélité àCharles Quint
Nicolò Bernardino Sanseverino (1541-1606), cinquième (et dernier de sa branche) prince de Bisignano : la succession des princes de Bisignano passe à un cousin éloigné
? certains ajoutent Victoria/Vittoria (1460-1518), xJacques/Jacopo IV(d') Appianodi Piombino :plutôt fille du duc Antoine et de sa première femme Maria d'Aragon fille du roi FerdinandIer, cf. ci-dessus
une troisième fille naturelle, née d'une liaison avec Ippolita de' Giudici :Colia ouCovella (1423/1424-1473), x 1445 Emmanuel/Emanuele (d’) Appiano (1380-1457), Seigneur dePiombino en 1451-57[8],[9].
↑Philippe Colombani,Les Corses et la Couronne d'Aragon - Projets Politiques et Affrontement des Légitimités, 1 Rue Sainte-Lucie, 20000 Ajaccio, Alain Piazzola,, 542 p.
↑PhilippeColombani,Les Corses et la couronne d'Aragon: fin XIIIe-milieu XVe siècle: projets politiques et affrontement des légitimités, Éditions Alain Piazzola,(ISBN978-2-36479-066-7)