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Alphonse Steinès, néJohann Stenges le àAhn, commune deWormeldange auLuxembourg, et mort àParis17e le[1], est unjournaliste sportiffrançais d'origine luxembourgeoise[2]. Journaliste auVélo, puis àL'Auto, Il a eu un rôle important dans l'organisation duTour de France au début duXXe siècle, notamment en convainquant son directeurHenri Desgrange de rapprocher le parcours de la course des frontières du pays, et de passer par les cols desAlpes et desPyrénées. Il fait partie de la promotion 2010 desGloires du sport français.
Alphonse Steinès naît àWormeldange auLuxembourg le. De nationalité luxembourgeoise, il quitte à l'âge de 14 ans le Luxembourg pourParis. Il y suit les cours du soir à l'École des arts et métiers pour devenir mécanicien. Il achète sa premièrebicyclette en1889 et devient un « cycliste émérite ».Victor Breyer le fait adhérer au Sport vélocipédique parisien, et le fait entrer comme journaliste auVélo, dont il est l'un des principaux rédacteurs de la rubrique cycliste. Steinès suit le cyclisme amateur et l'activité des sociétés cyclistes. Il prend part à l'organisation deParis-Roubaix et d'autres courses dont leVélo a la charge. Il devient président de l'Union des cyclistes de Paris en 1897[3].
Alphonse Steinès rejoint le principal concurrent duVélo,L'Auto, où il dirige la rubrique des sociétés sportives. Il a une influence importante dans le tracé duTour de France cycliste, créé parL'Auto en 1903. Il a parcouru la France en allant à la rencontre des correspondants du journal et a « reconnu les 48 cols répertoriés des Alpes françaises, suisses et italiennes afin de tester les réactions des nouveaux freins d'une automobile ». Il acquiert la conviction qu'une épreuve cycliste peut passer ces reliefs, et que le Tour de France doit y passer afin de se rapprocher des frontières du pays. Il parvient à emporter l'adhésion d'Henri Desgrange, directeur du Tour[4].
Ainsi en1905, un premier passage réussi dans les contreforts desAlpes, lors de l'étape entreGrenoble etGap, suscite l'enthousiasme de Desgrange. Deux ans plus tard, lecol de Porte est franchi par le Tour. Desgrange est impressionné. Cependant, alors que ce dernier pense avoir atteint les limites de l'effort humain avec cette difficulté, Steinès souhaite répondre à l'appétit du public et ajouter des difficultés au Tour de France. Il convainc Desgrange, réticent, de faire passer le Tour par les Pyrénées. Ce n'est qu'à titre d'essai que cette chaîne de montagne apparaît au parcours duTour de France 1910. LePortet-d'Aspet puis les colsde Peyresourde,Aspin,Tourmalet etAubisque sont ainsi franchis lors d'une étape remportée par le vainqueur finalOctave Lapize. Celui-ci s'adressant en cours d'étape à Victor Breyer déclare : « Il y a que vous êtes des criminels ! Vous entendez ? Dites le de ma part à Desgrange. On ne demande pas à des hommes de faire un effort pareil! ». En1911, le parcours du Tour de France passe à la fois par les Alpes et les Pyrénées, et comprend notamment lecol du Galibier. Alphonse Steinès, en poussant Desgrange à conquérir la haute montagne, a ainsi permis au Tour d'atteindre la forme qui marquera les foules par sa démesure dans les décennies qui suivront[5].