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Alphabet grec

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Alphabet grec
Image illustrative de l’article Alphabet grec
« Alphabet grec » (Ellinikó alfávito) en grec moderne
Caractéristiques
TypeAlphabet
Langue(s)Grec ancien,grec moderne et de nombreuses langues par le passé
Directionaujourd'hui, de gauche à droite
Historique
ÉpoqueVIIIe siècle av. J.-C. à nos jours
Système(s) parent(s)Alphabet proto-cananéen

 Alphabet phénicien
  Alphabet grec

Système(s) dérivé(s)arménien,copte,cyrillique,étrusque,glagolitique,gotique,latin
Codage
Unicode0370–03FF
ISO 15924Grek
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L'alphabet grec est unalphabetbicaméral de vingt-quatrelettres, principalement utilisé pour écrire lalangue grecque depuis la fin duIXe ou le début duVIIIe siècle av. J.-C. C'est le premier et le plusancien alphabet, dans l'acception la plus réduite de ce mot, car il note chaquevoyelle etconsonne avec ungraphème séparé[1]. Legrec moderne utilise encore cet alphabet de nos jours. Par le passé, les lettres ont servi également pour lanumération grecque, depuis leIIe siècle av. J.-C., mais leschiffres arabes tendent à les remplacer enGrèce. D'abord uniquement écrit encapitales, l'alphabet grec s'est progressivement doté deminuscules[réf. nécessaire] et dediacritiques.

L'alphabet grec descend dusystème d'écriture phénicien. Il n'a aucun lien avec lelinéaire B ou lesyllabaire chypriote, utilisés avant lui pour écrire ce qui était alors le grec. Cet alphabet en a engendré de nombreux autres enEurope et auMoyen-Orient, et notamment l'alphabet latin[1], via l'alphabet étrusque. En plus de servir à l'écriture dugrec moderne, les lettres de l'alphabet grec s'utilisentcomme symboles en sciences, noms departicules enphysique, noms d'étoiles, noms defraternités, noms decyclones surnuméraires, etc.

Histoire

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Article détaillé :Histoire de l'alphabet grec.

Naissance

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Image montrant les cinq premiers vers de l'Iliade d'Homère, qui sert d'exemple d'utilisation de l'alphabet grec.
Exemple d'utilisation de l'alphabet grec : le début de l'Iliade.
Tablette d'argile où sont écrits des caractères mycéniens, ressemblant à des dessins, placés sur des lignes. En dessous, un dessin copie au propre le tracé des caractères.
Tablette écrite enlinéaire B (Musée national archéologique d'Athènes).

L'alphabet grec a émergé des siècles après la chute de lacivilisation mycénienne (XVIe au XIIe siècleav. J.-C.), et l'abandon subséquent de son écriture, lelinéaire B, avec lequel il n'a pas de lien direct. L'alphabet grec apparaît après les « siècles obscurs » (XIIe au VIIIe siècleav. J.-C.), la période entre la chute desMycéniens et le début de l'époque archaïque. On considère que l'alphabet a été créé au début duVIIIe siècle av. J.-C. et qu'il s'est diffusé vers 650 av. J-C. dans la plupart des régions de Grèce[2].

Le plus important changement qu'apporte ce nouvel alphabet par rapport à l'ancien système vient du fait qu'il adapte l'alphabet phénicien : il introduit l'écriture desvoyelles, sans lesquelles le grec serait illisible[1]. Les voyelles n'étaient pas transcrites à l'origine dans lesalphabets sémitiques : dans les premières familles d'écriture sémitiques occidentales (phénicien,hébreu,moabite, etc.), ungraphème représente toujours uneconsonne, en association avec une voyelle non spécifiée ou aucune voyelle : leslangues sémitiques fonctionnent principalement avec des racines de trois consonnes, les voyelles se déduisent sans difficulté du contexte. Le grec, en revanche, est unelangue indo-européenne et donc, lesvoyelles peuvent permettre de différencier deux mots.

L'alphabet grec a donc adapté l'alphabet phénicien et divisé ses lettres en deux catégories, les consonnes et les voyelles, et les consonnes doivent toujours être accompagnées d'une voyelle pour rendre possible la prononciation des syllabes.

Voyelles adaptées de consonnes phéniciennes

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Article détaillé :Alphabet phénicien.

Lesvoyelles d'origine sont « Α » (alpha), « Ε » (epsilon), « Ι » (iota), « Ο » (omicron) et « Υ » (upsilon). Puisque l'écriture phénicienne ne notait pas les voyelles, celles-ci sont adaptées deconsonnes phéniciennes qui étaient superflues engrec :

  • «  » (aleph), qui en phénicien représentait le phonème [ʔ] (lecoup de glotte), a donné « Α » (alpha) qui représente [a] ;
  • «  » (he), qui représentait [h], est devenu « E » (epsilon) qui en grec ancien représente [e] ;
  • «  » (yod), qui représentait le son [j], est devenu « Ι » (iota) qui représente [i] ;
  • «  » (ayin), qui représentait le son [ʕ], est devenu « Ο » (omicron) qui représente [o] ;
  • «  » (waw), qui représentait [w], est devenu « Υ » (upsilon) qui représente [y].

Dans lesdialectes grecs du groupe oriental, qui n'utilisent pas l'aspiration, la lettre « Η » (êta), empruntée à laconsonnesémitique « ח » (het), a été utilisée pour noter la voyelle longue [ɛ] ; plus tard, la lettre « Ω » (oméga) a été introduite pour le son [ɔ].

Nouvelles consonnes

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Le grec a également introduit trois nouvelles consonnes : « Φ » (phi), « Χ » (chi) et « Ψ » (psi), ajoutées à la fin de l'alphabet à mesure de leur développement. Ces consonnes ont compensé l'absence d'uneaspiration comparable enphénicien. Dans le groupe occidental, lechi a été utilisé pour le son[ks][N 1], et lepsi pour le son []. L'origine de ces lettres est discutée.

Évolution ultérieure

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La lettresan (Ϻ) a été utilisée en concurrence avec lesigma pour le son [s], et à l'époque classique le sigma a été préféré au san, qui a disparu. Ledigamma (Ϝ), appelé à l'origineϝαῦ /waũ, et lekoppa (Ϙ) ont été également abandonnés par la suite. Le digamma en effet ne servait que pour les dialectes du groupe occidental, et le koppa n'avait pas une grande utilité. Ces caractères ont toutefois survécu ennumération ionienne, chaque lettre correspondant à une valeur numérique. De la même manière, lesampi (Ϡ), qui est apparemment unglyphe rare d'Ionie, a été introduit dans la numération, avec pour valeur 900.

Alphabet non unifié

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Une coupe attique à fond ocre et dessins noirs, vue du dessous. Sur le tour sont gravés deux alphabets grecs, sur deux lignes, séparés par les anses et le support.
Un alphabet grec archaïque sur une poterie (Musée national archéologique d'Athènes).

Au départ, il existe plusieurs variantes de « l'alphabet grec », les plus importantes étant l'alphabet grec occidental et l'alphabet orientalionien. Ce dernier finira par s'imposer. L'alphabet occidental a donné naissance à l'ancien alphabet italique et donc à l'alphabet latin alors que l'oriental a donné l'alphabet grec actuel.Athènes a utilisé d'abord un alphabet attique dans ses documents officiels, qui comporte toutes les lettres d'alpha àupsilon, et qui utilise l'êta pour marquer l'aspiration plutôt que pour donner le [ɛ]. En 403, Athènes a adopté l'alphabet ionien, et peu après les différentes variantes ont disparu.

À l'époque, legrec est écrit de gauche à droite, mais, à l'origine, il a été écrit de droite à gauche[N 2] ou même dans les deux sens alternativement, ce que l'on appelle un « boustrophédon » enfrançais, avec une alternance de direction à chaque nouvelle ligne.

Apparition des diacritiques et des minuscules

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Articles détaillés :Diacritiques de l'alphabet grec etMinuscule grecque.

Dans lapériode hellénistique,Aristophane de Byzance a commencé àaccentuer les lettres grecques, pour en faciliter la prononciation. Durant leMoyen Âge, l'écriture de l'alphabet grec connaît des changements analogues à ceux qui affectent l'alphabet latin à la même époque : les anciens dessins sont conservés comme écriture monumentale, et l'onciale et laminuscule finissent par s'imposer. La lettresigma (σ) est écrite « ς » à la fin des mots, de la même manière que l'alphabet latin utilise le « S long » (dessiné « ſ ») en début ou milieu de mot, et un S final (dessiné « s ») en fin de mot.

Nom des lettres

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Chaque lettre de l'alphabet phénicien est nommée par un mot débutant par le son représenté par cette lettre. Ainsi,ʾaleph, qui signifie « taureau », donne son nom à la première lettre de l'alphabet, « 𐤀 »,bet (« maison »), qui commence par𐤁, donne son nom à cette lettre, et ainsi de suite. Les Grecs, en adoptant ces lettres, ont maintenu le nom phénicien des lettres, ou l'ont un peu modifié :ʾaleph est devenuálpha,bet,bễta,gimel,gámma, etc. Ces noms empruntés n'ont aucun sens en grec. En revanche, certains signes ajoutés ou modifiés par les Grecs ont un nom qui a du sens :ò mikrón veut dire « petit O », etỗ méga veut dire « grand O ». De la même manière,è psilón veut dire « e pincé ».

Lettres classiques

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Article connexe :Phonologie du grec ancien.

Graphies courantes

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Ci-dessous se trouve un tableau donnant une liste des principales lettres grecques, augmentée de leurromanisation, des lettresphéniciennes dont les grecques sont dérivées. La transcription phonétique utilise l'alphabet phonétique international. La prononciation indiquée pour legrec ancien est une prononciation restituée, dite « érasmienne »[N 3]. Elle est partiellement fautive, et son usage est surtout scolaire. Elle s'efforce d'indiquer la prononciation de la lettre enattique à la fin duVe et au début duIVe siècle av. J.-C.

No Lettre
capitale
Lettre
minuscule
NomTranslittérationPhonème principalLettre
phénicienne
Grec
ancien
Grec
médiéval
(polytonique)
Grec
moderne
Français
(grec classique)
Français
(grec moderne)
Grec
ancien
Grec
moderne
1Ααἄλφαάλφαalphaalfaa[a]Aleph (ʾāleph)
2Ββ (var.ϐ)βῆταβήταbêtavitab (classique) ; v (moderne)[b][v]Beth (bēth)
3Γγγάμμαγάμμα
γάμα
gammagamag[g][ɣ], [ʝ]Gimel (gīmel)
4Δδδέλταδέλταdeltadeltad ; parfois dh (moderne)[d][ð]Daleth (dāleth)
5Εεεἶἒ ψιλόνέψιλονepsilonepsilone[e][ɛ]He ()
6Ζζζῆταζήταzêtazitaz[d͡z][z]Zayin (zayin)
7Ηηἦταήταêtaitaê (classique) ; i (moderne)[ɛː][i]Heth (ḥēth)
8Θθθῆταθήταthêtathitath[][θ]Teth (ṭēth)
9Ιιἰῶταιώτα
γιώτα
iotaiotai[i]Yodh (yōdh)
10Κκκάππακάππα
κάπα
kappakapak[k]Kaph (kaph)
11Λλλάϐδαλάμϐδαλάμδα
λάμβδα
lambdalamdal[l]Lamedh (lāmedh)
12Μμμῦμι
μυ
mumim[m]Mem (mēm)
13Νννῦνι
νυ
nunin[n]Nun (nun)
14Ξξξεῖξῖξιksi/xixiks, x[ks]Samekh (sāmekh)
15Οοοὖὂ μικρόνόμικρονomicronomikrono[o][ɔ]Ayin (ʿayin)
16Πππεῖπῖπιpipip[p]Pe ()
17Ρρῥῶρωrhôror[r][ɾ]Res (rēš)
18Σσ (var.ς)σῖγμασίγμαsigmasigmas[s]Sin (šin)
19Ττταῦταυtautaft[t]Taw (tāw)
20Υυὒ ψιλόνύψιλονupsilonipsilonu (classique) ; y, v, f (moderne,selon contexte)[y][i], [v], [f]Waw (wāw)
21Φφ/ϕφεῖφῖφιphifiph (classique) ; f (moderne)[][f]
22Χχχεῖχῖχιkhi/chichikh, ch[][x], [ç]
23Ψψψεῖψῖψιpsipsips[ps]
24Ωωὦ μέγαωμέγαomégaomegaô, o[ɔː][ɔ]Ayin (ʿayin)

Variantes dans les graphies

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Écriture actuelle imprimée et manuscrite et prononciation moderne des noms des lettres enallemand.

Certaines lettres possèdent plusieurs graphies, la plupart héritées de l'écritureminuscule duMoyen Âge. Si leur utilisation est une question de goût, certaines de ces variantes ont toutefois reçu un codage séparé dans la normeUnicode.

  • Le ‹ ϐ › est une variante[N 4] dubêta β › (Unicode :03D0).
  • L'epsilon peut être dessiné ‹ ϵ › (« epsilon lunaire »,Unicode :03F5) ou ‹ ε ›.
  • Lethêta possède deux dessins : ‹ θ › ou ‹ ϑ ›, le deuxième étant fréquent dans l'écriture manuscrite (Unicode :03D1).
  • Lekappa ϰ › est une variante manuscrite du ‹ κ › (Unicode :03F0).
  • Lepi peut être écrit ‹ ϖ ›, forme archaïque de la lettre actuelle (‹ π ›) (Unicode :03D6).
  • Lerhô possède deux graphies : ‹ ρ › et ‹ ϱ › (Unicode :03F1).
  • Lesigma, dans latypographie standard du grec, possède deux variantes : ‹ σ › et ‹ ς ›. La première sert au début et au milieu des mots, la deuxième à la fin des mots. Une autre variante existe, le « sigma lunaire » (‹ ϲ ›), issue de l'écriture médiévale (Unicode :03F2).
  • Leupsilon majuscule (Υ) possède une variante graphique, ‹ ϒ › (Unicode :03D2).
  • La lettrephi peut apparaître sous deux formes différentes, ‹ φ › ou ‹ ϕ › (Unicode :03D5).

À l'instar de ce qui s'est produit avec les caractères latins, une nouvelleécriture manuscrite a fait son apparition à côté des caractères imprimés. Certaines lettres y revêtent une forme sensiblement différente de la minuscule médiévale et donc de l'écriture typographique.

Lettres numérales

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Article détaillé :Numération grecque.

Les lettres suivantes ne font pas partie de l'alphabet grec standard. Toutefois, elles ont été utilisées durant l'époque archaïque ou dans certains dialectes grecs. Une partie de ces lettres a survécu dans lanumération grecque.

Lesampi a noté uneconsonne affriquéegéminée, qui a ensuite évolué vers un doublesigma (-σσ-), dont le son est [] dans la plupart des dialectes, et, enattique, [] (-ττ-). Sa valeur exacte est âprement discutée (on propose parfois [ts]). Son nom moderne vient probablement du grecσαν πι /san pi, « commepi », à cause de sa ressemblance graphique avec la lettrepi (π). L'ordre des lettres entreΑ etΤ suit celui de l'alphabet phénicien.

LettreImageNomTranscriptionPrononciationValeur numériqueLettre
phénicienne
FrançaisNom grec
archaïque
Nom grec
tardif
Ϛ ϛstigmaστίγμα /stígmast[st]6Aucune. Origine médiévale de la ligature στ sous confusion avec le digamma
Ϙ ϙ
Ϟ ϟ

()
koppaϙόππα /kóppaκόππα /kóppaq[q]90Qoph (qof)
Ͳ ͳ
Ϡ ϡ

()
sampiσαμπῖ /sampissconsonne affriquée,
valeur exacte débattue
([], [ks], [ts] sont envisagées)
900origine discutée
peut-êtreTsade (tsadi)

Lettres obsolètes

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Article détaillé :Lettres supplémentaires de l'alphabet grec.

Ledigamma a disparu de l'alphabet grec parce que le son qu'il notait, uneconsonne spirante labio-vélaire voisée ([w]), a disparu enionien et dans la plupart des autres dialectes. Il est toutefois resté en usage pour le nombre six ennumération grecque jusqu'à ce qu’auMoyen Âge lestigma (ϛ) le remplace dans cet usage.

LettreImageNomTranscriptionPrononciationLettre
phénicienne
FrançaisNom grec
archaïque
Nom grec
tardif
Ϝ ϝ
Ͷ ͷ[N 5]

()
digammaϝαῦ /waũδίγαμμα /dígammaw[w]Waw (wāw)
Ͱ ͱhêtaἧτα /hêtaήτα /êtah[h]Heth (ḥēth)
Ϻ ϻsanϻάν /sánσάν /sáns[s]Tsade (tsadi) pour la position
Sin (šin) pour le nom

Lettres pour les autres langues

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Les lettres additionnelles ont été utilisées par leschrétiens orthodoxes albanais auXIXe siècle et par lesBactriens auIer et IIIe siècles.

Article connexe :Alphabet grec albanais.
LettreImageNom françaisTranscriptionPrononciationLettre
phénicienne
Ϳ ϳyotj[j]Yodh (yōdh)
Ϸ ϸchoš[ʃ]origine discutée
peut-êtreTsade (tsadi)

Ligatures

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Article détaillé :Ligatures de l'alphabet grec.

Desligatures se rencontrent déjà à une date ancienne dans les inscriptions, joignant les lignes verticales de deux lettres successives (comme Η et Ν), afin de gagner de la place et de réduire le temps nécessaire à la gravure. D'autres, comme la ligature d'un omicron et d'un upsilon, Ȣ, ou l'abréviation en ϗ du mot καὶ (« et »), sont présentes dans les manuscrits médiévaux et continuent parfois à être utilisées dans les premiers textes imprimés, mais leur usage décroît auxXVIIe et XVIIIe siècles avant de devenir obsolète dans la typographie moderne.

Diacritiques

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Article détaillé :Diacritiques de l'alphabet grec.

Dans la typographie polytonique utilisée traditionnellement pour legrec ancien, les voyelles peuvent être accompagnées dediacritiques, qui indiquent l'accentuation et l'aspiration.

Accents

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Il existe trois accents en grec ancien :

Ils indiquent non l'intensité mais la hauteur de la voix : on parle d'accent de hauteur. Par la suite, l'accent devint simplement d'intensité.

Esprits

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  • L’esprit rude marque l’aspiration : (ὑπέρ par exemple), qui indique uneaspiration au début du mot, transcrite par un « h ».
  • ᾿ L’esprit doux note l’absence d'aspiration :ἐλευθερία.

À l’initiale, accent et esprit peuvent donc se combiner sur la même voyelle :ἔστιν,ἅπαντας.

En1982, le système d'accentuation dit « polytonique » a étésimplifié, et remplacé[réf. souhaitée] par le système « monotonique », où un seul accent, droit ou aigu suivant les polices, marque la voyelle accentuée (΄) :είναι. La notation des esprits a aussi étéabandonnée[réf. souhaitée] à cette date.

Digrammes et diphtongues

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Voir aussi :Paragraphe « prononciation » du grec moderne.

Undigramme est une paire de lettres utilisées pour écrire un seul son ou une combinaison de sons qui ne correspondent pas à chacune des lettres de la séquence. L'orthographe du grec possède plusieurs digrammes, notamment plusieurs paires devoyelles, autrefois prononcées endiphtongues, qui aujourd'hui sont prononcées comme une seule lettre. Durant lapériode byzantine, l'usage a été pris d'écrire certainsiota qu'on ne prononce pas sous la lettre précédente :ᾳ, ῃ, ῳ ; on parle « d'iota souscrit ».

Utilisation dans d'autres langues

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L'alphabet grec a avant tout servi à écrire lalangue grecque. Toutefois, d'autres langues au fil des siècles se sont servies de cet alphabet.

Exemples anciens

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La plupart des alphabets d'Asie mineure, en utilisation entre 800 et 300 av. J.-C. pour écrire des langues comme lelydien ou lephrygien, sont des alphabets grecs modifiés de manière mineure[3]. Certaineslangues paléo-balkaniques l'emploient aussi, dont lethrace. Pour les langues voisines comme l'ancien macédonien, des mots isolés en alphabet grec ont été retrouvés, mais aucun texte continu. Des inscriptionsgauloises deNarbonnaise, datant des alentours de 300av. J.-C., sont écrites en alphabet grec.

Le textehébreu desHexaples d'Origène a été écrit à l'aide de lettres grecques. Une inscription en vieilossète, datant duXe ou du XIIe siècle, trouvée àArkhyz, utilise des caractères grecs : c'est la plus ancienne inscription connue en ossète.

Avec des lettres supplémentaires

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Plusieurs alphabets sont à la base des alphabets grecs auxquels des lettres supplémentaires ont été ajoutées :

  • L'alphabet bactrien possède une lettre supplémentaire : lecho : il a servi à écrire lebactrien sous l'Empire kouchan (65-250).
  • Dans les États indo-grecs et suivant la mode bactrienne, des intellectuels bouddhistes ou proches du bouddhisme mais de culture grecque[4], ont écrit des textes ensanskrit avec l'alphabet grec hérité des Bactriens.
  • L'alphabet copte utilise huit lettres en plus, dérivées dudémotique égyptien. Il est toujours en usage enÉgypte, pour écrire lecopte, mais les lettres sont la plupart du temps écrites enonciale, ce qui les rend différentes des lettres grecques habituelles.
  • L'ancien nubien deMakurie (Soudan actuel) possède trois lettres venues de l'alphabet copte, deux dérivées de l'alphabet méroïtique[N 6] et un digramme représenté par une lettre combinant deuxgamma, pour le son [ŋ].

À une époque plus récente

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Alphabets dérivés

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L'alphabet grec a donné naissance à plusieurs autresalphabets[1] :

L'alphabet grec est aussi considéré comme un ancêtre possible de l'alphabet arménien, et il a également influencé l'alphabet géorgien.

En sciences

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Articles détaillés :Usage des lettres grecques en sciences etTable des symboles littéraux en mathématiques#Alphabet grec.

Les caractères grecs sont souvent utilisés ensciences, tant enmathématiques, enlogique, enphysique et dans d'autres domaines : lesigma majuscule (Σ{\displaystyle \Sigma }) sert par exemple à indiquer la somme en mathématiques et en physique.

Codage

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Les différents codages

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Pour l'utilisation sur des ordinateurs, plusieurs codages des caractères grecs ont été créés. Les deux principaux actuels sontISO/CEI 8859-7 etUnicode. Le codage ISO prend uniquement en compte l'orthographe monotonique, alors qu'Unicode gère l'orthographe polytonique et monotonique.

Alphabet grec dans Unicode

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Le codage d'Unicode gère l'orthographe polytonique, la monotonique, et même plusieurs graphèmes archaïques, surtout trouvés dans l'épigraphie, voire des lettres archaïques. Grâce à l'utilisation de caractères combinés, Unicode peut également rendre les signesphilologiques etdialectologiques du grec. Toutefois, le rendu graphique ne supporte pas toujours bien ces caractères combinés ; ainsi, si unalpha avec unmacron et unaccent aigu peut être représenté avec le codageU+03B1 U+0304 U+0301, cela ne rend pas très bien à l'écran :ᾱ́[N 7].

Il existe deux principaux blocs de caractères grecs dansUnicode : le premier est « grec et copte » (U+0370 àU+03FF) — il est basé surISO/CEI 8859-7, et il est suffisant pour écrire legrec moderne, et certaines lettres archaïques et symboles techniques[N 8] ; le deuxième est le grec étendu, permettant d'écrire les diacritiques polytoniques (U+1F00 àU+1FFF).

Notes et références

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Notes

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  1. D'où la valeur actuelle du « X », héritée dulatin, qui a trouvé cette lettre et sa valeur dans l'alphabet grec occidental.
  2. Les caractères asymétriques ont été retournés quand le sens d'écriture a changé.
  3. Du nom du savant de laRenaissanceÉrasme.
  4. En typographie française du grec, cette variante s'utilise pour un bêta intérieur dans un mot ; la lettre « normale » ne servant alors que pour les bêta initiaux.
  5. La graphie « Ͷ ͷ » (Unicode :0376, 0377) est une variante dudigamma, dite « digammapamphylien ».
  6. VoirAlphabet méroïtique pour plus d'informations.
  7. Pour plus d'informations sur les formes problématiques des lettres grecques dans Unicode, voyezNick Nicholas, « Greek Unicode Issues »,.
  8. La raison de la présence de caractèrescoptes est que, avant Unicode 4.1, certaines lettres partageaient le codage des caractères grecs ressemblants.

Références

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  1. abc etd(en) F. Coulmas,The Blackwell Encyclopedia of Writing Systems, éd. Blackwell Publishers Ltd., Oxford, 1996.
  2. « Éducation (Grèce et Rome) », dans Jean Leclant,Dictionnaire de l'Antiquité, PUF,coll. « Quadrige »,,p. 752.
  3. Ancient Scripts: Lydian
  4. (en) Halkias, GeorgiosT., « When the Greeks Converted the Buddha: Asymmetrical Transfers of Knowledge in Indo-Greek Cultures »,Religions and Trade,‎(lire en ligne, consulté le)
  5. R. Elsie, « Albanian Literature in Greek Script: the Eighteenth and Early Nineteenth-Century Orthodox Tradition in Albanian Writing », dansByzantine and Modern Greek Studies, vol. 15, n° 20, 1991.

Annexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Alphabet grec.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Graphisme

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Typographie

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v ·m
Lettres classiques
Lettres numérales
Lettres obsolètes
Lettres diacritées monotoniques
Lettres diacritées polytoniques
Lettres philologiques
Lettres dialectales diacritées ou additionnelles
Lettres pour les autres langues ou lettres diacritées (aroumain,arvanitiques,karamanli,macédonien)
Signes textuels etponctuation
Signes textuels anciens
Symboles dérivés
v ·m
Alphabets
Alphabets consonantiques (ou abjads)
Alphasyllabaires (ou abugidas)
Syllabaires
Écritures logographiques ou apparentées
Ductus
Normes et standards techniques
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