Pour les articles homonymes, voir Alpha.
| Réalisation | Julia Ducournau |
|---|---|
| Scénario | Julia Ducournau |
| Musique | Jim Williams |
| Acteurs principaux | Tahar Rahim Golshifteh Farahani Mélissa Boros |
| Sociétés de production | Kallouche Cinéma Mandarin et Compagnie |
| Pays de production | |
| Genre | Drame Body Horror |
| Durée | 128 minutes |
| Sortie | 2025 |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.
Alpha est unfilm franco-belge, écrit et réalisé parJulia Ducournau, sorti en2025.
Le film est présenté en « compétition officielle » auFestival de Cannes 2025.
Dans les années 1980, dans la ville portuaire duHavre, Alpha est l'enfant unique d'une jeune médecin qui travaille dans un service hospitalier fermé avec des malades atteints d'un virus. La jeune fille de treize ans est évitée par ses camarades de classe car des rumeurs circulent selon lesquelles elle serait atteinte d'une nouvelle maladie. Lorsque l'adolescente revient de l'école avec untatouage sur le bras représentant la lettre A, le monde s'écroule pour sa mère. Elle s'inquiète de savoir quelle maladie sa fille a pu attraper avec l'aiguille du tatoueur. Son frère Amin,séropositif, est untoxicomane sans espoir dont les bras sont couverts de marques de piqûres.
Le tatouage d'Alpha se met à saigner de plus en plus souvent. À l'école, les attaques contre elle se multiplient. Dans la piscine de l'école, elle manque de se faire noyer par un camarade de classe. Alpha connaît à peine son oncle, et lorsqu'Amin arrive chez eux, marqué par sa maladie et proche de la mort, elle fait véritablement connaissance[1],[2],[3],[4].
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données cinématographiquesAllociné et Unifrance, présentes dans la section« Liens externes ».
Le film est réalisé parJulia Ducournau, qui a également écrit le scénario. Il s'agit de son troisièmelong métrage, aprèsGrave (2016) etTitane (2020)[1]. L'intrigue d'Alpha présente des similitudes avec son premiercourt métrage,Junior, dans lequel une jeune fille de13 ans subit une étrange métamorphose après avoir attrapé unvirus gastrique[1]. Par ailleurs, certains aspects de la vie d'Alpha sont des réminiscences conscientes de l'enfance de Julia Ducournau, en particulier les origineskabyles du personnage — la mère de Julia Ducournau est kabyle[9] :
« Je vous confirme que [le fait de situer le récit au sein d'une famille kabyle] n'a rien d'opportuniste. (…) [La scène du repas de l'Aïd avec toute la famille] ça oui, comme vous l'observiez, c'est lié à des souvenirs de famille. (…) Les actrices qui jouent les tantes, Zora la grand-mère et Jafar le grand-père, sont tous kabyles, donc ça leur parlait direct, on s'est reconnu sur plein de trucs et ça fait qu'au final, on a une scène qui est exactement au diapason de ce que je voulais, un purshoot d'Enfance, avec un grand E, pas seulement la mienne. »
— Julia Ducournau[9]
Les rôles principaux sont tenus parGolshifteh Farahani etTahar Rahim[10],[11], ce dernier ayant perdu 20 kilos pour se préparer au rôle[12].
Letournage a lieu à l'automne 2024 au Havre, où se déroule le film. À la mi-, des prises de vue sont réalisées dans une maison de la rue Gabriel-Péri, ainsi que dans une tour de la rue de Fleurus[13]. Fin octobre, une piscine publique àPont-Audemer, choisie pour son esthétique des années 1980, a servi de lieu de tournage[14]. Au total, la durée est de35 jours enNormandie avant de tourner des images àParis jusqu'en novembre[15],[16].
Alpha est présenté, en avant-première, en, au Festival de Cannes, où il concourt pour laPalme d'or. Les droits de distribution pour l'Amérique du Nord ont été obtenus par la société de production et de distribution de films indépendants Neon[17]. La distribution en Allemagne est assurée par Plaion Pictures[18].
En France, le siteAllociné donne une moyenne de2,7⁄5, d'après l'interprétation de37 critiques de presse[19].
Télérama n'a pas apprécié le film, lui donnant la note minimale. « Amour toxique, malsain, pervers. On pige vite la métaphore : la famille comme drogue, défonce sévère, facteur terrible de dépendance. Le cocon domestique devient un carcan, le frère et sa sœur étouffent sous les croyances du milieu berbère d’origine [...] ». Alors que « le fond est noir et grave ; le scénario, inutilement alambiqué ; la forme, clinquante à souhait. Beaucoup de facilités (Portishead en son d’appui), très peu d’inventivité. FiniCronenberg, on dirait parfois duLuc Besson revu parGilles Lellouche »[20].
De manière générale, le film rencontre un accueil critique glacial, en France comme à l'international : le magazineScreen International recueillant les avis de 11 critiques de 7 nations différentes lui attribue une moyenne de 1,5/4, ce qui place le film ex-aequo avecEddington deAri Aster : parmi la compétition cannoise, seulFuori deMario Martone est moins bien reçu par ce groupe de critiques. Le film reçoit un accueil similaire dans le « palmomètre » duFilm français, qui compile sous forme d'étoiles les avis d'une quinzaine de critiques français sur la sélection du festival de cannes : selon cette grille, 8 critiques (dont les critiques desCahiers du Cinéma, duFigaro, deTélérama,Libération ouLes Inrockuptibles) lui attribuent la pire note possible de zéro étoile[21].
Parmi les plus rares enthousiastes, on trouve Clarisse Fabre pourLe Monde, qui fait du film sa « palme d'or rêvée »[22] ou Gaël Golhen pourPremière, qui évoque« unbody horror délicat aussi stupéfiant qu'émouvant [...] [qui] marque en tout cas l'avènement d'une cinéaste en maîtrise »[23].