Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Alpes scandinaves

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Wikipédia:Articles de qualité

Vous lisez un « article de qualité » labellisé en 2012.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirAlpes (homonymie).

Alpes scandinaves
Carte des Alpes scandinaves.
Carte des Alpes scandinaves.
Géographie
Altitude2 469 m,Galdhøpiggen[F 1]
Longueur1 700 km
Administration
PaysDrapeau de la NorvègeNorvège
Drapeau de la SuèdeSuède
Drapeau de la FinlandeFinlande
Géologie
ÂgePaléogène-Néogène
RochesRochesmagmatiques,métamorphiques,sédimentaires etophiolites
modifier 

LesAlpes scandinaves ouScandes sont unechaîne de montagnes s'étendant tout le long de la côte ouest de lapéninsule Scandinave. Elles couvrent l'essentiel de laNorvège, le Nord-Ouest et l'Ouest de laSuède ainsi qu'une toute petite partie de l'Extrême-Nord de laFinlande. Il s'agit d'une des plus importantes chaînes de montagnes d'Europe, s'étirant du sud-ouest au nord-est sur 1 700 km, avec une largeur maximale de 300 km. La chaîne possède deux zones de haute altitude, une dans le Sud de la Norvège, autour duJotunheimen où se trouve leGaldhøpiggen (2 469 m),point culminant de la chaîne et du pays concerné, et une autre dans le Nord de la Suède, avec leKebnekaise (2 102 m), point culminant du pays — le point culminant de Finlande se trouve aussi dans la chaîne : il s'agit duHalti (1 328 m).

Les Alpes scandinaves se situent au niveau de l'anciennechaîne calédonienne, qui s'est formée il y a 400 millions d'années (Ma) lors de lacollision entre lespaléocontinentsLaurentia (actuelleAmérique du Nord) etBaltica (actuelleScandinavie). Cette chaîne avait une ampleur probablement comparable à l'actuelleHimalaya, mais fut presque entièrement aplanie par l'érosion dans les millions d'années qui suivirent sa formation. Le relief actuel est beaucoup plus récent, lié à unsoulèvement tectonique de toutes les marges continentales du Nord de l'océan Atlantique auPaléogène etNéogène (c'est-à-dire à partir de 60 Ma). Cettepénéplaine rehaussée fut ensuite érodée par lesglaciers de l'ère quaternaire, sculptant le relief actuel. Cette érosion fut particulièrement importante sur le versant occidental de la chaîne, formant de profondesvallées glaciaires dont beaucoup descendent sous le niveau actuel de la mer, constituant les célèbresfjords norvégiens.

Leclimat de la chaîne est très asymétrique. Sur le versant ouest, il est trèsocéanique, avec des températures très douces pour lalatitude et d'importantesprécipitations, tandis que l'est est pluscontinental. Ce climat permet la persistance à l'ouest d'un grand nombre deglaciers, dont plusieurs sont les plus grands d'Europe continentale, tels que leJostedalsbreen. Ces différences de climat affectent aussi fortement la végétation, avec de riches forêts humides defeuillus et deconifères sur les pentes occidentales contrastant avec lataïga plus pauvre du côté oriental. La toundra alpine est caractérisée par des forêts debouleaux tortueux à l'étage subalpin. C'est le milieu le mieux préservé de la chaîne, avec en particulier un grand nombre deparcs nationaux et deréserves naturelles.

La chaîne a été peuplée par les hommes dès le retrait des glaciers, il y a environ dix mille ans. Les premiers habitants vivaient essentiellement de lachasse auxrennes. Au sud, avec l'arrivée de laculture indo-européenne, ont commencé l'agriculture et l'élevage, avec un schéma detranshumance. Les peuples de la partie septentrionale de la chaîne, lesSamis, sont restés quant à eux très liés aux rennes, bien qu'ayant remplacé la chasse par l'élevage, eux aussi selon un schéma de transhumance. Avec la formation des nations scandinaves autour de l'an mille, les voies de communication commencent à se développer à travers les montagnes, bien que celles-ci aient un caractère effrayant et dangereux aux yeux des populations. Ce sont lesgisements demétaux de la chaîne qui vont peu à peu amener les gens vers les zones montagneuses et leur permettre d'y développer les infrastructures. Il faut cependant attendre lesXVIIIe et XIXe siècles pour que la chaîne soit entièrement explorée et cartographiée, ce qui permet les débuts dutourisme. Celui-ci est tout d'abord axé sur larandonnée dans cette nature encore très sauvage ; s'y ajoute depuis les années 1950 un tourisme d'hiver en croissance constante. LeXXe siècle marque aussi le début de l'exploitation de l'énergie hydroélectrique, qui compte pour une part très significative dans labalance énergétique de la Suède et surtoutde la Norvège.

Toponymie

[modifier |modifier le code]
La limite orientale de la chaîne n'est pas nette, avec des sommets isolés très éloignés de la chaîne comme ici à Hykjeberg, dans lacommune de Mora.

La chaîne de montagnes qui s'étend tout le long de lapéninsule Scandinave n'est perçue comme une seule et même chaîne que depuis relativement peu de temps[1]. Ceci est en partie lié au fait que les Alpes scandinaves s'élèvent progressivement depuis les plaines de l'Est scandinave, ne formant pas un mur visible de loin comme d'autres chaînes telles que lesAlpes[1]. Elles n'ont ainsi jamais été perçues comme une entité unique et seuls des sous-ensembles de la chaîne (Jotunheimen,Dovrefjell) et des montagnes individuelles ont donc été nommés[1]. Par exemple, la partie septentrionale de la chaîne entre la Norvège et la Suède fut appeléeKjølen (norvégien) ouKölen (suédois), signifiant « la quille », car le profil des montagnes est semblable à unequille de bateau renversée[2]. De manière générale, les montagnes étaient simplement appeléesfjell oufjäll, signifiant littéralement « montagne »[F 2]. Dans les années 1940, legéologue suédois Erik Ljungner proposa le nomSkanderna, en français « les Scandes », afin d'avoir un nom similaire à celui des Alpes ou desAndes[F 2]. Ce nom est devenu courant en suédois, mais aussi en français ou en anglais par exemple[3]. Les géologues utilisent parfois aussi le nom de « Calédonides scandinaves », la chaîne actuelle s'étendant approximativement au même endroit que l'anciennechaîne calédonienne[3]. Pour pallier cette absence de nom, un concours fut lancé en 2012 par la société norvégienne de géologie afin de trouver le meilleur nom pour la chaîne[1],[4]. Le nom sélectionné parmi plus de 5 000 suggestions estNordryggen,rygg pouvant signifier crête ou colonne vertébrale etnord désignant la position ainsi que la direction de la chaîne[5]. Il faut maintenant attendre un peu pour que le nom s'impose dans la culture populaire[5].

En français, plusieurs noms ont été utilisés pour décrire la chaîne des Alpes scandinaves. Un de ces noms, plus guère utilisé, est « monts dofrines »[6], dérivé de celui du massif deDovrefjell[7]. Les deux noms les plus utilisés sont « Scandes » et « Alpes scandinaves »[8].

Géographie

[modifier |modifier le code]

Situation

[modifier |modifier le code]
La chaîne possède une longue frontière maritime, comme ici dans lesîles Lofoten.

Les Alpes scandinaves s'étendent, selon un axe majoritairement sud-sud-ouest–nord-nord-est, le long de la côte ouest de lapéninsule Scandinave dont elles forment en quelque sorte l'épine dorsale. Elles se poursuivent enLaponie norvégienne à travers lecomté de Troms pour se terminer auFinnmark. Une petite portion septentrionale de la chaîne se situe cependant sur le territoirefinlandais[F 2]. D'une longueur de 1 700 km[9], il s'agit de la deuxième plus longue chaîne de montagnes d'Europe après l'Oural[10]. La chaîne est délimitée au sud, à l'ouest et au nord par des étendues maritimes : leSkagerrak, lamer du Nord, lamer de Norvège et lamer de Barents. En revanche, sa délimitation à l'est est relativement difficile, le relief y changeant de façon très progressive[S 1]. En effet, d'ouest en est, le paysage passe d'un paysage alpin à un paysage préalpin, avec quelques sommets isolés, puis à un paysage ondulant presque jusqu'à lamer Baltique[S 1]. Parfois, une limite appeléeodlingsgräns (littéralement « frontière des cultures »), représentant la limite entre les terrains cultivables et ceux non cultivables, est utilisée comme frontière de la chaîne[S 1]. Problèmes de définition mis à part, la chaîne couvre la majeure partie de la surface de laNorvège[N 1], ainsi que le Nord-Ouest de laSuède (soit 20 % de la surface du pays)[S 1]. Ainsi, la chaîne a servi de frontière naturelle entre la Norvège et la Suède, ce qui explique que le tracé de la section septentrionale de lafrontière entre ces deux pays passe par ce massif[9].

Topographie

[modifier |modifier le code]

Géomorphologie

[modifier |modifier le code]
La vallée deGudvangen. La côte norvégienne possède un relief local très prononcé.

Les Alpes scandinaves sont constituées de deux régions de haute altitude (jusqu'à plus de 2 000 m), une au sud et une au nord, séparées par une zone de plus basse altitude (jusqu'à 1 200 m) à la hauteur dufjord de Trondheim[F 1]. La partie sud, la plus large (jusqu'à 300 km[F 2]), a une forme de dôme[11] centrée sur leJotunheimen, qui comprend la plupart des plus hauts sommets de la chaîne dont le point culminant, leGaldhøpiggen (2 469 m)[F 1]. La zone du Jotunheimen est elle-même entourée d'autres hauts massifs, tels queHurrungane,Breheimen,Reinheimen,Dovrefjell etRondane[F 3]. Cette zone s'étend vers le nord-est jusqu'aux massifs deSylarna etHelagsfjället à la frontière suédoise, et au sud vers le vaste plateau de l'Hardangervidda et progressivement jusqu'à la mer[F 1]. La partie nord des Alpes scandinaves est plus en longueur et culmine aux massifs deKebnekaise (2 102 m[note 1],[12]) etSarek[F 3].

Entre les pics du massif se développe un réseau de vallées pouvant descendre jusqu'à 300 m au-dessus du niveau de la mer à l'est mais parfois bien en dessous du niveau de la mer à l'ouest[F 2]. C'est ainsi que la côte ouest norvégienne est profondément disséquée par un grand nombre defjords : desvallées glaciaires envahies par la mer[F 4]. Le plus grand de ces fjords, leSognefjord, entre sur près de 200 km dans les terres[F 4]. Ces fjords et les nombreuses îles font que la longueur totale de la côte[note 2] est de 83 281 km, soit deux fois le périmètre équatorial de la Terre[F 4].

Une grande partie de la chaîne est constituée de paysages doux et de montagnes arrondies, telles qu'ici dans leparc national de Stora Sjöfallet.

Latopographie de la chaîne est souvent divisée en plusieurs catégories de relief basées essentiellement sur le relief local, c'est-à-dire la différence d'altitude maximale au sein d'une petite zone. Les zones où le relief local est le plus prononcé (différences d'altitudes de plus de 700 m) sont qualifiées d'alpines : il s'agit en particulier des zones les plus hautes (Jotunheimen, Sarek-Kebnekaise) et de la zone côtière profondément entaillée par les vallées et les fjords[F 5]. Le relief local y excède parfois 1 500 m et même bien plus si l'on considère la partie sous-marine des fjords, pouvant alors atteindre 2 800 m dans leSognefjord[F 5]. Les zones de relief local modéré (entre 400 et 700 m) forment le type de relief majoritaire en dehors de la zone côtière[F 5]. Ce paysage est principalement constitué de sommets arrondis et de larges vallées[F 5]. Enfin, la chaîne comprend un certain nombre de plateaux, témoins de l'anciennepénéplaine qu'était la région avant sonsoulèvement tectonique[F 5]. Le plus grand de ces plateaux, leHardangervidda, est le plus vaste plateau de montagne d'Europe[13]. Dans les zones les plus périphériques de la chaîne, le paysage se fait ondulant, de typeplaine mais avec quelques sommets isolés (Monadnock)[F 5].

Subdivisions

[modifier |modifier le code]
Carte des subdivisions des Alpes scandinaves.
Les Alpes de Lyngen.
Innerdalstårnet dans le Trollheimen.

Dans le livreScandinavian Mountains, Peter Lennon propose de diviser la chaîne en six zones subdivisées chacune en plusieurs domaines[14]. Ces subdivisions ne couvrent cependant pas l'intégralité de la chaîne, négligeant en particulier sa partie sud-est.

ZoneDomainePoint culminantAltitudeLégende
Suède arctiqueKebnekaiseKebnekaise nordtopp2 097 m[A1]
Parcs nationaux dePadjelanta etStora SjöfalletAkka Stortoppen2 011 m[A2]
Parc national de SarekSarektjåkkå Stortoppen2 089 m[A3]
Norvège arctiqueExtrême NordÁdjit1 408 m[B1]
Troms etLyngenJiehkkevárri1 834 m[B2]
Lofoten etVesterålenMøysalen1 262 m[B3]
Sulitjelma -Blåmannsisen -Tysfjord -NarvikSuliskongen1 908 m[B4]
Svartisen -Saltfjellet -Okstindan -BeiarnOksskolten1 916 m[B5]
Hautes terres du CentreBørgefjell et montagnes duJämtland etVästerbottenNorra Sytertoppen1 768 m[C1]
Groupe deSylarnaHelagsfjället1 797 m[C2]
Chaîne des fjordsTrollheimenStore Trolla1 842 m[D1]
RomsdalStore Venjetinden1 852 m[D2]
Sunnmøre etReinheimenGråhø i Lesja2 014 m[D3]
Jostedal -Breheimen -ÅlfotHestbrepiggan2 172 m[D4]
Stølsheimen etVoss/MjølfjellStiganosi1 761 m[D5]
Montagnes centralesRondane etDovrefjellSnøhetta2 286 m[E1]
JotunheimenGaldhøpiggen2 469 m[E2]
Hallingskarvet etFilefjellFolarskardnuten1 933 m[E3]
Hautes terres du SudHardangerviddaHardangerjøkulen1 861 m[F1]
Rogaland/SetesdalKistenuten1 648 m[F2]

Principaux sommets

[modifier |modifier le code]

Les plus hauts sommets des Alpes scandinaves sont énumérés ci-dessous pour chaque pays[15],[16],[17].

Lemassif de Jotunheimen, point culminant des Alpes scandinaves et de la Norvège.
Norvège
Lemassif de Kebnekaise, point culminant de la Suède.
Suède
Vue de la chaîne en Finlande avec les principaux sommets du pays.
Finlande

Il existe en outre sixsommets ultra-proéminents dans la chaîne, dont certains sont présents dans une des listes ci-dessus[18] :

Climat

[modifier |modifier le code]
Carte isotherme de la Laponie montrant un fort contraste maritime/continental d'ouest en est. Un isotherme moyenne annuel de+2 °C (réduit à l'altitude de la mer) correspond à un isotherme de−4 °C à 1 200 m, une région où le pergélisol peut être attendu dans les sites exposés au vent. Dans les zones au-dessus de 1 600 mètres, un pergélisol continu est attendu.
Soleil de minuit du haut de lafalaise ducap Nord.

Le climat de la chaîne présente d'importants contrastes dus aux effets conjugués de lalatitude, de l'altitude et de l'exposition aux influencesocéaniques. Le climat y est globalement froid, ce qui s'explique par le fait que la chaîne est entièrement au-dessus du58e parallèle nord. Ce phénomène est en partie compensé en été par la longueur du jour : en incluant lecrépuscule, les journées durent vingt-deux heures lors dusolstice d'été à la latitude d'Oslo, et au nord ducercle arctique, c'est jusqu'à deux mois dejour continu qui vont réchauffer le court été[F 6]. De plus, certaines sections de la chaîne, en particulier le long de la côte atlantique, jouissent d'une douceur remarquable en dépit de leur latitude, tempérées par lecourant océanique duGulf Stream[F 6]. L'influence de l'océan sur les températures moyennes annuelles est estimée à un apport positif de12 °C[F 6]. Cet effet est principalement important lors des mois hivernaux : un des exemples les plus flagrants est l'extrémité sud desîles Lofoten, qui est l'endroit le plus septentrional au monde où la température moyenne est positive toute l'année[19]. En revanche, la partie orientale de la chaîne présente des écarts de température nettement plus marqués, bien que le climat n'y soit pas encore complètementcontinental[F 6]. Ainsi, si la température moyenne est de 10 à12 °C en été, elle chute en hiver à−16 °C en moyenne, avec un record de−52,6 °C enregistré àVuoggatjålme, enLaponie suédoise[F 7]. La température annuelle moyenne attendue aux sommets les plus élevés est de l'ordre de−7 °C, une valeur caractéristique des zones àpergélisol continu et d'une épaisseur considérable[20].

La côte ouest norvégienne reçoit de grandes quantités deprécipitations, ici près du glacierBondhusbreen.

La topographie affecte également fortement la température avec uneffet de foehn assez prononcé réchauffant sensiblement le versant oriental de la chaîne[F 6]. Les vents dominants d'ouest apportent de la douceur à la côte norvégienne, mais aussi desprécipitations importantes[F 8]. Celles-ci peuvent dépasser les 2 000 mm annuels sur le versant occidental de la chaîne, alors qu'elles sont de l'ordre de 450 à 550 mm sur les versants orientaux de la Laponie suédoise du fait de l'ombre pluviométrique[F 8]. Ces précipitations peuvent, du fait des températures, tomber sous forme deneige, pouvant atteindre 50 % du total des précipitations au nord-est[F 9]. Dans ces régions, les premières neiges tombent en octobre et la couverture neigeuse peut durer jusqu'à juin[F 9]. Sur la côte sud, la couverture neigeuse dure moins de cinquante jours[F 9].

Hydrographie

[modifier |modifier le code]

La plupart descours d'eau des Alpes scandinaves s'écoulent de part et d'autre de la chaîne depuis saligne de partage des eaux, tandis qu'à l'extrémité sud, lesvallées forment un réseau hydrographique radial[F 10]. La principale ligne de partage des eaux entre l'océan Atlantique et lamer Baltique coïncide à peu près avec lafrontière entre la Norvège et la Suède sur toute la partie septentrionale de la chaîne[F 10]. Cette ligne était initialement beaucoup plus proche de la côte norvégienne, lesoulèvement tectonique ayant principalement eu lieu au niveau de la côte[F 11]. Cependant, l'érosion régressive provoquée par les rivières coulant vers l'ouest était plus importante que celle causée par les rivières coulant vers l'est, de même pour l'érosion glaciaire au cours duQuaternaire[F 11]. Par conséquent, unecapture progressive des ruisseaux s'est effectuée, visible en plusieurs endroits avec des cours d'eau de direction principale est-ouest qui rejoignent finalement une rivière à direction ouest-est[F 11]. Il existe aussi quelques rares exceptions où les rivières traversent la chaîne, telles que la rivièreAltaelva qui crée ainsi un profondcanyon[F 11]. Ce phénomène est généralement interprété comme une conséquence de l'érosion parsurimposition de la rivière au cours du soulèvement qui donna naissance aux reliefs alentour[F 11].

Le canyonSautso formé par la rivière Altaelva, dans leFinnmark, au nord de la chaîne.
Les rivières du versant occidental se précipitent souvent dans de puissantescascades, telles qu'ici àKjosfossen.

L'hydrographie est particulièrement asymétrique entre les versants occidentaux et orientaux de la chaîne. Les vallées à l'ouest de la chaîne sont en général courtes, profondes et escarpées, et lesbassins versants y sont en général peu étendus[21]. Du fait des fortes pentes, les rivières du versant occidental forment un grand nombre dechutes d'eau[21], dont plusieurs figurant parmiles plus hautes chutes d'eau du monde, dont en particulierVinnufossen, la plus haute d'Europe et figurant parmi les dix plus hautes au monde avec 860 mètres de dénivelé total[22]. À l'inverse, les vallées à l'est sont plus douces, moins profondes et surtout beaucoup plus longues[F 10]. Malgré l'apport plus important des précipitations sur le versant ouest, cette caractéristique topographique explique que les rivières du versant oriental soient celles ayant le plus grand débit[21]. Ainsi, l'essentiel des principauxfleuves de Scandinavie prennent leur source dans les Alpes scandinaves et s'écoulent vers l'est en vallées souvent presque parallèles. Les principaux fleuves quant au débit sont leGlomma (704 m3/s[23]), leGöta älv/Klarälven (565 m3/s), leLuleälven (506 m3/s), l'Ångermanälven (500 m3/s), l'Indalsälven (455 m3/s) et l'Umeälven (443 m3/s)[24].

Lerégime hydrologique de la plupart des rivières est de typenival ounivo-glaciaire, marqué par un débit minimum en hiver et maximal au printemps et au début de l'été avec lafonte des neiges[21],[24]. Un second pic, souvent plus faible, apparaît avec les importantes précipitations d'automne[21]. Au niveau de la côte sud-ouest norvégienne, l'importante humidité océanique et la relative douceur entraînent un débit plus constant au cours de l'année, même en hiver[21].

Le lacVassbygdevatnet près d'Aurland, non loin de l'Aurlandsfjord.

Un grand nombre delacs ponctuent les cours d'eau dans les montagnes, ainsi qu'à leur pied[21]. Certains d'entre eux sont de petits lacs de montagne, disséminés à travers la chaîne, en particulier dans les grandsplateaux[21], mais les plus importants se trouvent dans les grandes vallées du piémont oriental, formés par un surcreusement glaciaire[F 12]. Les principaux lacs de ce type sont, du nord au sud : leTorneträsk (330 km2), l'Akkajaure (260 km2), leHornavan (262 km2), leStorsjön (456 km2), leFemunden (203 km2), leMjøsa (369 km2) et leRandsfjorden (140 km2)[F 12],[25],[26]. Il existe aussi quelques lacs de ce type dans la partie occidentale de la chaîne, souvent dans l'alignement du réseau desfjords[F 12]. Ils atteignent parfois des profondeurs très importantes : l'Hornindalsvatnet est le lac le plus profond d'Europe, avec 514 m de profondeur, pour une altitude de 53 m[F 12],[26], le fond du lac étant ainsi à une altitude d'environ 450 m sous le niveau de la mer.

Les Alpes scandinaves comprennent un grand nombre deglaciers, dont certains sont les plus vastes d'Europe continentale[27] (excluant donc les glaciers d'Islande, duSvalbard et de laNouvelle-Zemble). La superficie cumulée de tous ces glaciers est de 2 900 km2 ; les plus vastes se trouvent sur les sommets près de la côte norvégienne, où l'alimentation en précipitations est la plus importante[F 13], en dépit des températures supérieures[F 14]. Les principaux glaciers de la chaîne du point de vue de la superficie sont leJostedalsbreen (487 km2), leVestre Svartisen (221 km2), leSøndre Folgefonna (168 km2), l'Østre Svartisen (148 km2), leBlåmannsisen (87 km2) et leHardangerjøkulen (73 km2)[F 13]. L'équilibre entre température et quantité de précipitations explique le fait qu'au cours duXXe siècle certains glaciers scandinaves aient augmenté en volume durant certaines périodes, l'augmentation des précipitations compensant l'augmentation de la fonte en raison de la hausse des températures due auréchauffement climatique[F 14]. Cependant, sur l'ensemble du siècle, le retrait des glaciers domine et c'est d'autant plus vrai auXXIe siècle où il n'y a pas de période de reprise[27].

  • Le Bøyabreen, une langue glaciaire du Jostedalsbreen.
    LeBøyabreen, une langue glaciaire duJostedalsbreen.
  • Le Briksdalsbreen, une autre langue du Jostedalsbreen. Le glacier recouvrait encore entièrement le lac en 1997[28].
    LeBriksdalsbreen, une autre langue du Jostedalsbreen. Le glacier recouvrait encore entièrement le lac en 1997[28].
  • Cascade sur la Briksdalselva, alimentée par la fonte du Briksdalsbreen.
    Cascade sur la Briksdalselva, alimentée par la fonte du Briksdalsbreen.

Géologie

[modifier |modifier le code]

L'histoiregéologique des Alpes scandinaves est longue et relativement complexe[F 15]. Si le relief actuel est récent (Cénozoïque, environ 60 Ma), la chaîne porte distinctement la marque d'une succession d'évènements ayant débuté il y a plus de 450 Ma[F 15]. Cette histoire peut être divisée en six étapes : l'étape pré-orogenèse calédonienne, l'orogenèse elle-même, une étape post-orogenèse, une phase nommée « paléïque », une phase desoulèvement tectonique et une phase d'érosion glaciaire[F 15].

Chaîne calédonienne

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Chaîne calédonienne.

À la fin duPrécambrien, il y a environ 570 Ma, le paléocontinentBaltica, correspondant entre autres à l'actuelleScandinavie, est unepénéplaine[F 16]. Ce continent est baigné par l'océan Iapétus, tout comme entre autres le continentLaurentia, correspondant à l'Amérique du Nord et auGroenland actuels[F 16]. Le premier évènement notable de l'orogenèse calédonienne, affectant le Nord de la Scandinavie, est l'évènement appelé « Finnmarkien », daté d'environ 505 Ma[29]. Il s'agirait d'une collision de la marge du continent Baltica avec unarc volcanique océanique situé dans la mer d'Ægir (section nord-est de l'océan Iapetus) entre les continents Baltica etSibéria[29]. Cette période est marquée par unmétamorphisme dans unfacièséclogite[29]. Par la suite, les continents Baltica et Laurentia commencent leur rapprochement et une partie de laplaque océanique estobduite sur un petit fragment continental, appelé Gula, détaché du continent Baltica, ce qui constitue un deuxième évènement important nommé « évènement deTrondheim », daté d'environ 480 Ma[29]. Il est marqué par lesophiolites (portions de roches océaniques) au niveau de l'actuelleTrondheim ainsi que par un métamorphisme de typeschiste bleu[29]. Entre 470 et 450 Ma se déroule une nouvelle phase, appelée « évènement Taconien[29] ». Il correspond à une phase desubduction et d'accrétion au niveau de la marge du continent Laurentia et à l'obduction de lithosphère océanique couplée à un métamorphisme de type éclogite[29]. Bien que celui-ci affecte principalement la marge du continent Laurentia, les roches sont ultérieurement déposées sur le continent Baltica[29].

La chaîne calédonienne.

Enfin, entre 420 et 400 Ma, la convergence des plaques Laurentia et Baltica aboutit à lacollision continentale à proprement parler, appelée « événement Scandien », menant à l'érection de lachaîne calédonienne[29]. Il s'agit d'une collision oblique, et les dates de collision varient grandement entre les extrémités nord et sud de la chaîne[29]. Durant la collision, la marge du continent Baltica est partiellementsubduite sous le continent Laurentia[29]. En parallèle, de vastes pans de terrains, appelés « nappes de charriage », sont déplacés sur la plaque Baltica[F 16]. Ces nappes sont regroupées en quatre complexes en fonction de leur superposition dans la chaîne : allochtone inférieur, moyen, supérieur et sommital[F 16]. Les nappes inférieures et moyennes proviennent de la marge du continent Baltica. L'allochtone supérieur est constitué de roches ophiolitiques et d'arcs volcaniques, tandis que les allochtones sommitaux proviennent du continent Laurentia[29]. Les nappes inférieures sont avant tout des terrainssédimentaires, légèrement métamorphisés[30]. Les nappes médianes, incluant en particulier la nappe deJotun, sont aussi des roches sédimentaires métamorphisées, principalement issues degrès avec aussi desdolomies et destillites[30]. La partie supérieure de ces nappes est entrecoupée dedykestholéitiques etdoléritiques[30]. L'allochtone supérieur regroupe principalement les nappes de Seve et de Köli[30]. La première est constituée degneiss dans un métamorphisme de facièsamphibolite, tandis que la seconde est constituée de roches volcaniques et sédimentaires[30]. Enfin, l'allochtone sommital comprend à la fois le socle gneissique, les couches de sédiments qui le recouvraient et des ophiolites de la plaque Laurentia[30]. De part et d'autre de ces nappes, on retrouve cependant le terrain précambrien (granites et gneiss), plus ou moins affecté par le métamorphisme au cours de l'orogenèse[30].

Pénéplanation et soulèvement

[modifier |modifier le code]

Lachaîne calédonienne formée par cette collision est immense, couvrant les actuelles côtes est duGroenland et de l'Amérique du Nord ainsi que les côtes ouest deScandinavie, d'Afrique du Nord, l'Irlande et l'Écosse[N 2]. L'altitude maximale de la chaîne n'est pas connue avec exactitude, mais est estimée entre 8 000 et 9 000 m[11], soit une altitude comparable à l'actuelHimalaya.

Cependant, la chaîne subit très rapidement un effondrement gravitaire entre 405 et 395 Ma[11]. Lesfailles s'inversent, passant d'un contexte de compression à un contexte d'extension[31], et lacroûte qui avait atteint une épaisseur supérieure à 60 km à la fin de l'orogenèse est réduite de 15 à 20 km[11]. Les roches profondément enfouies, caractérisées par un métamorphisme de haute pression, sont exhumées[31]. Le mouvement d'extension continue ensuite plus lentement jusqu'auPermien (250 Ma) et s'étend progressivement à distance de la chaîne[11]. S'ajoutant à l'amincissement de la chaîne dû aux mouvements tectoniques, la chaîne subit unedénudation parérosion[F 16]. La chaîne est alors incluse dans le super-continentPangée, dans un climat allant duclimat équatorial humide à un climat subtropical aride[F 16].

Le plateau duHardangervidda est probablement une relique de la surface paléïque.

Durant la phase suivante, appelée phase paléïque, s'étalant entre 245 et 50 Ma, l'érosion continue, là encore en climat chaud, alternant entre humide et semi-aride[F 16]. Le relief est affecté par plusieurs épisodes desoulèvement tectonique liés auxrifts de lamer du Nord[11]. Ainsi, il y a 50 Ma, l'ancienne chaîne est réduite à unepénéplaine, souvent appelée surface paléïque[11]. Celle-ci est restée relativement intacte en certains points, tels que le plateau duHardangervidda, et il est aussi possible de reconstituer la surface par l'enveloppe des zones de fjord et alpines[F 17]. Cette surface présente encore un certain relief local, avec des sommets dominant les environs de cent à six cents mètres[F 17].

À partir d'environ 60 Ma (Cénozoïque), la pénéplaine scandinave subit un importantsoulèvement tectonique[32]. Les récentes études semblent indiquer deux phases distinctes : une durant lePaléogène (entre 70 et 40 Ma), et une auNéogène (25 à 5 Ma)[N 3]. De même, il semble que ce soulèvement ait été maximal au nord et au sud de la chaîne, laissant la partie intermédiaire à une altitude moindre[N 3]. Ce soulèvement n'est pas spécifique à la chaîne scandinave, mais semble avoir eu lieu dans toutes les marges de l'Atlantique nord[32]. En parallèle à ce soulèvement, plusieurs bassins subissent au contraire une importantesubsidence, tels que lamer du Nord, lamer Baltique et lamer du Labrador[32]. Le soulèvement paléogène semble être lié à l'activité dupanache islandais[32] ou à l'ouverture de l'océan Atlantique[F 16]. Cependant, les causes du second soulèvement sont encore plus floues : des compensationsisostatiques ont été suggérées, mais les études récentes semblent indiquer que l'importance de ce phénomène est secondaire[F 16]. Dans tous les cas, ce soulèvement est le principal responsable de l'existence des Alpes scandinaves et de leur altitude actuelle[11].

Érosion glaciaire

[modifier |modifier le code]
Profil caractéristique d'unevallée en auge, ici celle deLapporten, enLaponie suédoise.

La morphologie actuelle de la chaîne a été fortement façonnée par deux millions d'années deglaciations récurrentes au cours duQuaternaire[F 11]. Durant cette période, la taille desglaciers varie fortement, commençant par desglaciers de cirques puis évoluant à la faveur des refroidissements des climats vers descalottes glaciaires jusqu'à former uninlandsis lors des maxima glaciaires : une couche de glace d'une épaisseur allant jusqu'à trois mille mètres d'épaisseur recouvre alors l'intégralité de la Scandinavie[S 2]. L'érosion glaciaire affecte donc l'ensemble de la chaîne, mais de façon très inégale : l'inlandsis est relativement statique dans les zones de haute altitude au centre de la chaîne et plus à l'est, alors qu'il s'écoule dans les vallées occidentales où l'érosion est donc maximale[F 11]. Ainsi, c'est dans les zones occidentales de la chaîne que la morphologie glaciaire est la plus notable, avec en particulier desvallées en auge si profondes que leur fond se situe sous le niveau de la mer, formant lesfjords caractéristiques de Norvège[F 11],[F 4]. Cependant, de telles vallées se trouvent aussi du côté est, avec des bassins surcreusés occupés par des lacs au lieu des fjords[F 12]. Les glaciers qui érodent ces vallées provenaient le plus souvent de sommets, mais pas nécessairement, certains glaciers joignant deux zones de faible altitude[F 12]. Certaines vallées glaciaires traversent même la chaîne de part en part, franchissant laligne de partage des eaux[F 12]. Du fait du plus fort pouvoir érodant des gros glaciers, les glaciers secondaires forment souvent des vallées dont le fond se situe à plus haute altitude, appeléesvallées suspendues[F 12]. Une grande partie des vallées suivent des fractures tectoniques, qui constituent des directions privilégiées d'érosions fluviales puis glaciaires[F 18]. Parmi les autres formes créées par les glaciers, on trouve descirques glaciaires dans toute la chaîne, en particulier dans les zones les plus alpines, mais aussi à proximité de la côte, à basse altitude, par exemple dans lesîles Lofoten, bien qu'ils soient en général plus petits dans ces zones[F 12]. Les sommets les plus hauts de la chaîne, qui sont restés en dehors de la masse de l'inlandsis, ont tout de même subi une érosion par le gel, formant desnunataks[F 12].

Les effets de l'érosion glaciaire varient selon la nature du terrain. Un des exemples les plus marqués est le contraste entre les hauts pics duSarek et le paysage ondulant de la zone voisine duPadjelanta. Il s'explique par la différence de résistance entre lesdiabases durs du premier et lesschistes plus friables du second[33]. Dans la partie septentrionale de la chaîne, les sommets les plus élevés (Kebnekaise, Sarek,Sylarna) sont situés sur la nappe de Seve et sesamphibolites[33], tandis que les hauts sommets duJotunheimen sont constitués desgabbros de la nappe de Jotun[2].

Lefjord de Geiranger, un des plus célèbres fjords norvégiens.
Ledelta de laRapaätno, dans leparc national de Sarek, enLaponie suédoise : là où subsistent les glaciers, les deltas continuent à se développer.

Les glaciers ont aussi fortement affecté la composition dusol. Ainsi, dans la partie occidentale de la chaîne, là où l'érosion a été la plus importante, les glaciers ont mis à nu la roche, tandis que dans la partie orientale ou au fond des vallées occidentales, ils ont déposé de latillite : des roches de granulométrie variable arrachées par les glaciers plus en amont[F 19]. Ces sédiments forment eux-mêmes une morphologie particulière, telle que desdrumlins, deseskers ou encore desmoraines de Rogen[F 19], nommées d'après leRogen, lac où ces formations sont particulièrement remarquables[34]. Ces sédiments glaciaires ont aussi été déposés en grande quantité par les puissants torrents qui existent à l'époque de la déglaciation[F 12]. Or, l'inlandsis a probablement disparu dans les zones de moyenne altitude avant de disparaître des vallées les plus importantes, et la glace de ces vallées a bloqué alors le cours des rivières, qui ont formé des lacs[S 2]. Les sédiments se sont alors accumulés en de vastesdeltas à l'embouchure des rivières dans ces lacs[S 3]. À mesure que le glacier recule, le lac avance, et le delta aussi[S 2]. Les lignes de niveau successives des lacs ainsi que les sédiments des deltas sont nettement visibles près du lacTorneträsk par exemple[S 2]. Cette accumulation de sédiments forme même localement dessandurs, comme dans les montagnesLunndörrsfjällen, en Suède[S 2]. Les torrents des phases de déglaciation ont aussi fortement érodé certaines zones, formant desvallées en V[F 19],[F 12]. Malgré la courte période durant laquelle elle a eu lieu, cette érosion fluviale en période de déglaciation est bien plus importante que l'érosion fluviale ayant eu lieu depuis[F 19].

Écosystème

[modifier |modifier le code]
Carte des régions biogéographiques des Alpes scandinaves.
  • Zone atlantique
  • Zone alpine
  • Zone boréale
  • Zone arctique

Du fait des grandes variations de latitude, d'altitude et de l'influence océanique plus ou moins marquée, les Alpes scandinaves comprennent des milieux naturels assez variés, de luxuriantes forêts defeuillus de la côte sud-ouest à latoundra arctique. Selon leWWF et laDigital Map of European Ecological Regions de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), les Alpes sont divisées en troisécorégions : lesforêts de conifères des côtes scandinaves le long de la côte ouest norvégienne ; lataïga scandinave et russe sur le versant est, qui traverse la chaîne au niveau des hautes terres du centre pour atteindre la côte ouest au niveau dufjord de Trondheim ; et enfin, lesprairies et forêts de bouleaux des montagnes scandinaves[35]. En revanche, la division en régions biogéographiques de l'AEE partage les montagnes en une zone atlantique le long de la côte norvégienne, une zone boréale à l'est et une zone alpine[36]. Les deux classifications se recoupent sur la majeure partie de la chaîne, exception faite de la présence de la taïga scandinave sur la côte norvégienne autour du fjord de Trondheim et des hautes terres du centre. Les frontières des régions biogéographiques de l'AEE, corrigées et affinées par ladirection norvégienne pour la gestion de la nature, sont indiquées sur la carte ci-contre.

Zone boréale

[modifier |modifier le code]
Taïga de montagne dans la réserve naturelle de Korpimäki, enDalécarlie,Suède.

La zone boréale commence à l'est de la chaîne scandinave, en deçà de la limite des conifères. C'est la plus vaste région biogéographique d'Europe[37], dont une grande partie est constituée par l'écorégion du WWFtaïga scandinave et russe, qui est elle-même la plus vaste d'Europe. Cette région est largement dominée par une forêt deconifères, principalement lepin sylvestre (Pinus sylvestris) et l'épicéa commun (Picea abies)[37].

Sur les versants de la chaîne, cettetaïga se transforme sensiblement, formant une zone de transition ouécotone avec la toundra scandinave[F 20]. De fait, cette région emprunte ses caractéristiques aux deux milieux[F 20]. Comme dans le reste de la taïga scandinave, la forêt est composée en grande majorité (80 %) de pins sylvestres et d'épicéas communs. L'épicéa domine les milieux les plus humides, par exemple au centre de la chaîne, aux influences océaniques plus marquées, tandis qu'au nord et au sud, c'est le pin qui domine[F 21]. De manière générale, les pins sont aussi majoritaires dans les milieux les plus sujets aux incendies, car ceux-ci éliminent généralement les épicéas au profit des pins[F 21]. Hormis ces deux espèces, les forêts comptent aussi quelquesbouleaux pubescents (Betula pubescens),sorbiers des oiseleurs (Sorbus aucuparia),aulnes blancs (Alnus incana) ettrembles (Populus tremula)[F 21]. Les sous-bois sont généralement pauvres, avec peu deplantes vasculaires, le sol étant généralement couvert demousses (typiquement deshypnacées) et delichens (typiquement desCladonias, aussi appelés lichens des rennes)[F 21]. Certaines plantes de cette zone sont en revanche plus caractéristiques de la toundra alpine, telles que labusserole des Alpes (Arctostaphylos alpinus), l'astragale des Alpes (Astragalus alpinus), etc.[F 21].

Le lacTärnasjön dans les montagnes deVindelfjällen, unsite Ramsar.

Si la forêt boréale est dans l'ensemble fortement exploitée par l'industrie forestière[37], la taïga de montagne est généralement mieux conservée, avec environ 30 % deforêt primaire ou quasi-vierge[F 22]. Ceci s'explique en partie par le fait que dès le début duXXe siècle, la coupe de la partie supérieure de la forêt est interdite, ces forêts ayant énormément de mal à se régénérer[F 22]. En fait, ces forêts sont en partie des vestiges d'une époque plus chaude et si elles ont pu se maintenir, elles ne peuvent pas nécessairement se régénérer[F 22]. Ces zones auraient plutôt tendance à être remplacées par la toundra[F 22]. La situation a sensiblement changé avec leréchauffement climatique[F 20]. Ces zones de transition sont en effet particulièrement sensibles aux variations des conditions climatiques et c'est dans ces forêts qu'ont été observés pour la première fois avec certitude les effets du réchauffement sur la végétation, dès 1958[F 20].

Outre les forêts, une des principales caractéristiques de la région boréale est la présence de vastes superficies de zones humides[37]. La plupart de ces zones humides sont situées en dehors des montagnes, s'étendant parfois en piémont, comme laSjaunja qui est le plus vaste ensemble detourbières intactes d'Europe de l'Ouest[38]. Un grand nombre se retrouve même dans les montagnes, que ce soit dans les vallées ou sur les plateaux[39]. Cependant, le gel et les glissements de terrain défavorisent la production detourbe et les tourbières se transforment progressivement en prairies humides à des altitudes supérieures[39]. Ces zones humides ont uneavifaune riche, avec en particulier nombre d'oiseauxlimicoles, les espèces les plus caractéristiques étant lecourlis corlieu (Numenius phaeopus), labécassine sourde (Lymnocryptes minimus) et lephalarope à bec étroit (Phalaropus lobatus)[39].

Zone alpine

[modifier |modifier le code]
Forêt de bouleaux près deTromsø.

Lesforêts de bouleaux et prairies d'altitude scandinaves forment l'écorégion dominante des Alpes scandinaves. Elle est définie comme étant toute la zone au-dessus de la limite des conifères[40]. La limite des arbres se situe à une altitude d'environ 1 200 m au sud de la chaîne, mais rejoint le niveau de la mer à son extrémité nord[40]. En revanche, la limite entre les forêts de conifères et les forêts de bouleaux est relativement diffuse[S 4]. Cette écorégion couvre une superficie d'environ 200 000 km2, avec approximativement une moitié (étage subalpin) couverte de forêts debouleaux et une autre moitié (étage alpin) couverte de prairies ou de roches nues[40].

Les bouleaux en question sont unesous-espèce dubouleau pubescent (Betula pubescens) appelée bouleau tortueux,Betula pubescens ssp tortuosa[S 4]. Ils mesurent en général moins de 10 m et dépassent rarement la centaine d'années, ayant tendance à facilement pourrir sur pied[S 4]. Ils semblent dépendants de l'influence océanique du climat, ce qui explique leur absence dans les chaînes de montagnes plus continentales[S 4]. Bien que le bouleau soit l'espèce d'arbre dominante, quelques autresfeuillus sont aussi présents, tels que lesorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), lemerisier à grappes (Prunus padus), letremble (Populus tremula) et lesaule marsault (Salix caprea)[S 5].

Végétation alpine à la frontière suédo-norvégienne :genévrier commun,saule des Lapons, myrtille et camarine noire.

Ces forêts montrent d'importantes variations selon le climat et la richesse du sol[N 4]. Dans les zones les moins humides et au sol pauvre, les sous-bois sont plutôt clairsemés, avec principalement deslichens, en particulier ceux du genreCladonia, de lacamarine noire (Empetrum nigrum) et de l'airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea)[S 6],[N 4]. Le type de forêt de bouleaux le plus typique comprend desmousses et plusieurs espèces deplantes vasculaires, les plus caractéristiques étant lamyrtille (Vaccinium myrtillus), lecornouiller de Suède (Cornus suecica), lesmélampyres et lesolidage (Solidago virgaurea)[S 6],[N 4]. Enfin, dans les zones avec une importante humidité (plutôt à l'ouest de la chaîne) et un bon ensoleillement, les forêts constituent un des milieux les plus riches de Scandinavie[S 6],[N 4]. Les plantes de ces sous-bois peuvent aller jusqu'à hauteur d'homme, rappelant lesforêts tropicales[S 6]. En particulier, dans plusieurs zones, de grandesfougères se développent, mais on trouve aussi desaconits (Aconitum lycoctonum), de lalaitue des Alpes (Cicerbita alpina), de l'angélique officinale (Angelica archangelica), ducirse à feuilles variables (Cirsium heterophyllum), etc.[N 4].

Laitue des alpes dans leparc national de Sarek.

Au-dessus de lalimite des arbres, on trouve l'étage alpin, lui-même subdivisé en trois sous-étages : alpin inférieur, moyen et supérieur[S 6]. L'étage alpin inférieur se compose principalement de prairies et delandes fleuries et buissonnantes[S 6]. La répartition de la végétation à cet étage est particulièrement influencée par l'abondance de la neige, elle-même fortement dépendante de la topographie[N 5]. Au pied des monts, la couche de neige est particulièrement épaisse et la période de végétation courte, le sol est souvent nu ou couvert de mousses telles quePolytrichastrum alpinum et de lichens, par exempleSolorina crocea[N 5]. Au contraire, en haut des reliefs, levent chasse la neige qui ne peut donc s'accumuler, mais ce milieu est aussi difficile pour les plantes qui peinent à s'accrocher ou se dessèchent[S 7],[N 5]. On y trouve quelques plantes résistantes, comme ladiapensie de Laponie (Diapensia lapponica) et l'azalée naine (Loiseleuria procumbens)[S 7]. C'est donc entre les deux, sur le versant de ces reliefs, là où l'épaisseur de neige est moindre mais à l'abri du vent, que la végétation est la plus riche[S 7]. Les espèces caractéristiques sont alors la myrtille, l'andromède bleue (Phyllodoce caerulea), l'épervière des Alpes (Hieracium alpinum), lepédiculaire de Laponie (Pedicularis lapponica), et sur les terrains plus riches en calcaire, les plantes plus riches colorent les prairies :dryade à huit pétales (Dryas octopetala), l'absinthe (Artemisia absinthium), lacampanule uniflore (Campanula uniflora), lasilène acaule (Silene acaulis), etc.[N 5].

Plus en altitude se trouve l'étage alpin moyen (défini par la limite haute des myrtilles) avec ses landes herbacées[S 6],[N 4]. Enfin, l'étage alpin supérieur est pratiquement dénué de végétation, avec seulement quelques plantes isolées comme larenoncule des glaciers (Ranunculus glacialis)[S 6]. Bien que la végétation soit rare à cet étage, on compte tout de même une quarantaine d'espèces de plantes à des altitudes supérieures à 2 000 m dans le massif deJotunheimen[N 4].

Renne domestique dans le massif duKebnekaise.

La survie desanimaux dans les conditions extrêmes de la montagne est facilitée par leur capacité à se déplacer, certains quittant les montagnes l'hiver, d'autres pouvant creuser des terriers pour s'y abriter[S 8]. Pour lesmammifères, la survie est encore facilitée par l'isolation que leur procure leurfourrure[S 8]. Un des animaux les plus symboliques des Alpes scandinaves est lerenne (Rangifer tarandus), qui peut vivre à des latitudes et des altitudes extrêmes, même auGroenland et auSvalbard[S 9]. Cependant, les rennes sauvages ont disparu d'une grande partie de la Scandinavie et ne se trouvent plus maintenant que dans le sud de la Norvège, en particulier dans leparc national de Hardangervidda[41],[N 6]. Parmi les grands herbivores figure aussi lebœuf musqué (Ovibos moschatus), qui avait disparu il y a plusieurs milliers d'années mais a été réintroduit avec succès au début duXXe siècle dans leparc national de Dovrefjell-Sunndalsfjella[42]. Quelques-uns de ces animaux se sont aussi implantés dans les environs deRogen, enSuède[43]. Les quatre grandscarnivores nordiques, lelynx boréal (Lynx lynx), leglouton (Gulo gulo), leloup gris commun (Canis lupus lupus) et l'ours brun (Ursus arctos), ne sont pas vraiment des animaux des montagnes, appréciant plutôt les zones boisées[S 9]. Ils fréquentent cependant les montagnes à l'occasion[S 9], et celles-ci constituent même le territoire principal du glouton, qui était dans le passé chassé dans les forêts[44]. Un prédateur plus caractéristique des montagnes est lerenard polaire (Vulpes lagopus), principalement sa variante au pelage blanc, même si la variante dite « bleue » existe, en particulier dans la partie septentrionale de la chaîne[N 7]. Cette espèce est particulièrement menacée, ayant été chassée jusqu'à sa protection (décidée en 1928 en Suède et en 1930 en Norvège), et souffre désormais de la concurrence durenard roux (Vulpes vulpes), même si ce dernier s'aventure moins volontiers dans la zone alpine[45]. Parmi les petits carnivores, labelette (Mustela nivalis), l'hermine (Mustela erminea) mais aussi l'espèce invasive qu'est levison d'Amérique (Neovison vison) figurent parmi les plus courantes[N 8]. Laloutre d'Europe (Lutra lutra) a beaucoup régressé dans les montagnes comme dans le reste de la Scandinavie en raison de la chasse, mais aussi de la pollution et de la régulation des rivières[S 10].

Unlemming des toundras.

Les montagnes sont aussi le domicile de plusieurs petitsrongeurs dont le plus notable est lelemming des toundras de Norvège (Lemmus lemmus)[S 8]. C'est la seule espèce de mammifèreendémique de Scandinavie. Sa célébrité repose notamment sur ses explosions périodiques de population qui sont particulièrement importantes pour tout l'écosystème[S 11]. En effet, certaines années, le nombre de ces rongeurs augmente de façon foudroyante et un grand nombre d'entre eux se déplacent jusqu'à envahir de vastes superficies avant de mourir brutalement[S 11]. Des conditions climatiques favorables avec un bon accès à la nourriture semblent expliquer les brutales augmentations de population. Leur mort massive est moins bien comprise, liée peut-être à la diminution de la végétation causée par leur consommation excessive ou à la propagation d'épidémies au sein de la population[S 11]. Quelques autres espèces comme lecampagnol de Sundevall (Myodes rufocanus) ou lecampagnol agreste (Microtus agrestis) présentent également des cycles de population, mais de moins grande ampleur[S 11]. Cette augmentation de population, ayant lieu en moyenne tous les trois ou quatre ans, mais pas nécessairement en même temps dans toute la chaîne, constitue une aubaine pour de nombreux prédateurs qui voient alors eux aussi leur population augmenter dans les montagnes[S 11]. Ainsi, durant ces années fastes, les renards polaires peuvent nourrir des portées allant jusqu'à 20 renardeaux[S 10]. De même, leharfang des neiges (Bubo scandiacus) choisit son site de nidification précisément en fonction de ces pics de population, et lelabbe à longue queue (Stercorarius longicaudus) ne reste dans les montagnes que durant ces périodes, il retourne vers l'océan dans le cas contraire[S 12].

Lagopèdes alpins dans le massif deJotunheimen.

Lesoiseaux choisissent pour la plupart d'éviter de passer la saison froide dans les montagnes. Les rares espèces y restant l'hiver sont lelagopède alpin (Lagopus muta), lelagopède des saules (Lagopus lagopus), lefaucon gerfaut (Falco rusticolus), l'aigle royal (Aquila chrysaetos) et legrand corbeau (Corvus corax)[S 13]. Les lagopèdes peuvent s'enfouir sous la neige en cas de températures trop basses[S 14]. Cependant, la plupart des oiseaux ne se rendent dans les Alpes scandinaves qu'afin d'y nicher durant la belle saison[S 15]. Dès le début du printemps, les premières espèces font leur entrée, avec par exemple lebruant des neiges (Plectrophenax nivalis)[S 15]. D'autrespassereaux suivent, tels que labergeronnette printanière (Motacilla flava), l'alouette hausse-col (Eremophila alpestris), lepipit farlouse (Anthus pratensis), lecincle plongeur (Cinclus cinclus), legorgebleue à miroir (Luscinia svecica), lesizerin flammé (Carduelis flammea) et lebruant lapon (Calcarius lapponicus)[N 9].

Parmi les grands oiseaux prédateurs, outre le faucon gerfaut et l'aigle royal cités plus haut, les montagnes sont le lieu de nichée de labuse pattue (Buteo lagopus), dufaucon crécerelle (Falco tinnunculus), dubusard Saint-Martin (Circus cyaneus) et dufaucon émerillon (Falco columbarius)[N 10]. L'eau est un élément omniprésent dans la chaîne, et en conséquence, de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques migrent pour passer l'été dans ses lacs et cours d'eau[S 15]. Les espèces les plus courantes sont leplongeon catmarin (Gavia stellata), leplongeon arctique (Gavia arctica), lagrue cendrée (Grus grus), lepluvier guignard (Charadrius morinellus), lepluvier doré (Pluvialis apricaria), labécassine des marais (Gallinago gallinago), labécassine double (Gallinago media), lecombattant varié (Philomachus pugnax), lechevalier aboyeur (Tringa nebularia), etc.[N 10]. Les principales espèces depoissons des cours d'eau des montagnes sont latruite (Salmo trutta) et l'omble chevalier (Salvelinus alpinus)[N 11]. Les zones humides des montagnes sont également peuplées par les larves de plusieurs espèces demoustiques qui, après leur sortie de l'eau en été, forment d'importantes nuées qui constituent une nuisance importante pour la population humaine, mais aussi pour les animaux[N 11].

Zone atlantique

[modifier |modifier le code]
Forêt humide de feuillus sur la côte ouest norvégienne.

La zone atlantique correspond à tout le versant ouest de la chaîne situé en dessous de la forêt de bouleaux, ce qui inclut l'écorégion desforêts de conifères des côtes scandinaves ainsi qu'une partie de lataïga scandinave et russe autour dufjord de Trondheim. Cette zone est avant tout marquée par son climat très humide et sa relative douceur compte tenu de sa latitude, mais la nature y est très variée[46].

Contrairement à ce que le nom des écorégions laisse penser, les forêts côtières norvégiennes ne sont pas uniquement des forêts de conifères : ainsi, dans toute la section sud, jusqu'au fjord de Trondheim, la forêt est avant tout une forêt defeuillus et ceci se retrouve en partie au nord deSaltfjellet[46],[47]. Ces forêts peuvent être dominées par letremble (Populus tremula), lesaule marsault (Salix caprea) ou lesorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia)[47], espèces que l'on trouve aussi, minoritaires, dans les forêts de bouleaux de la zone alpine. Dans les zones les plus riches du sud de la Norvège, on trouve même duchêne pédonculé (Quercus robur), de l'aulne blanc (Alnus incana), dufrêne élevé (Fraxinus excelsior), de l'érable plane (Acer platanoides) et dunoisetier commun (Corylus avellana)[47]. Certaines de ces forêts sont classées commeforêts humides et sont d'une grande richesse[47].

Forêt de conifères sur le montUlriken, près deBergen.

Naturellement, les forêts de conifères se trouvent principalement au niveau du fjord de Trondheim, là où la taïga scandinave rejoint la côte atlantique[36]. Ces forêts sont avant tout des forêts d'épicéa commun (Picea abies), mais lepin sylvestre (Pinus sylvestris) est aussi très représenté[48]. Les forêts d'épicéas abritent une communauté d'espèces unique avec un grand nombre demousses et delichensendémiques[36]. De telles forêts ne se trouvent dans le reste du monde que sur la côtepacifique duCanada, à des latitudes similaires[36]. De ce fait, laNorvège a une responsabilité à l'échelle internationale pour la protection de ces forêts[46].

La quasi-totalité de ces forêts a été abondamment exploitée, et il ne reste que très peu deforêts anciennes[46]. De plus, à l'heure actuelle, seule une infime partie est protégée[46]. LaDirection norvégienne pour la gestion de la nature considère ces zones comme de priorité maximale pour la création d'aires protégées[36].

Petits pingouins, cormorans huppés et Guillemots de Troïl près deStø, dans les îlesVesterålen.

En ce qui concerne la faune, la principale caractéristique de cette région est la richesse extraordinaire de la côte enoiseaux de mer[49],[50]. Plusieurs zones abritent des colonies d'oiseaux figurant parmi les plus grandes d'Europe, en particulier les îles deRunde, desLofoten et desVesterålen[50]. Cette grande concentration est due à la fois à la présence d'eaux très poissonneuses et à la présence d'une côte rocheuse, avec plusieursfalaises formées par les Alpes scandinaves[50]. Ainsi, sur l'ensemble de la côte de lamer de Norvège, on dénombre 7 500 couples depétrels fulmars (Fulmarus glacialis), 2 750 defous de Bassan (Morus bassanus), 20 000 degrands cormorans (Phalacrocorax carbo), 13 000 decormorans huppés (Phalacrocorax aristotelis), 100 000 d'eiders à duvet (Somateria mollissima), 75 000 degoélands cendrés (Larus canus), 100 000 degoélands argentés (Larus argentatus), 30 000 degoélands marins (Larus marinus), 80 000 demouettes tridactyles (Rissa tridactyla), 20 000 desternes arctiques (Sterna paradisaea), 5 000 deguillemots de Troïl (Uria aalge), 10 000 depetits pingouins (Alca torda), 15 000 deguillemots à miroir (Cepphus grylle) et enfin pas moins de 800 000 couples demacareux moines (Fratercula arctica)[50]. La population norvégienne constitue ainsi plus du quart de la population mondiale de grands cormorans, de goélands bruns, de goélands argentés, de goélands marins et de macareux moines[50].

Évolution historique

[modifier |modifier le code]
Pedicularis flammea, une des plantes « occidentales » unicentriques du nord de la chaîne[S 16].

Au cours duQuaternaire, la Scandinavie est couverte par un immenseinlandsis s'étalant jusque dans le Nord de l'Allemagne durant les périodes les plus froides[S 16]. Les plantes et une grande partie de la faune sont alors situées au sud dufront glaciaire[S 16]. Lors du retrait de ce glacier, les espèces conquièrent progressivement les territoires qui se découvrent vers le nord ainsi que vers les hauteurs des chaînes de montagnes européennes, telles que lesAlpes[S 16]. Dans la chaîne scandinave, ce sont ainsi dans un premier temps les espèces de la toundra, puis les espèces boréales qui s'installent depuis le sud ou l'est[N 12].

Cette colonisation de la chaîne depuis le sud explique le faible nombre d'espècesendémiques[N 13]. Ainsi, une grande partie des espèces de plantes alpines de la chaîne se retrouvent aussi dans les Alpes[S 17]. Cependant, la chaîne abrite un petit nombre d'espèces endémiques, ainsi que plusieurs espèces que l'on ne retrouve nulle part ailleurs en Europe, mais également présentes auGroenland ou dans la toundranord-américaine[N 13]. De plus, ces espèces qualifiées d'« occidentales » se trouvent fréquemment seulement dans la moitié nord ou la moitié sud de la chaîne (appelées espèces unicentriques), ou dans les deux moitiés mais pas au centre (espèces bicentriques)[S 17]. Ces constatations sont difficilement explicables si l'on suppose une migration uniquement depuis le sud. Par conséquent, les scientifiques proposent que certaines espèces ont survécu en Scandinavie pendant la période glaciaire dans desrefuges libres de glace[N 12]. Deux types de refuges ont été proposés, en s'inspirant de la situation actuelle du Groenland : un sommet rocheux dépassant de l'inlandsis (nunatak), ou une zone côtière demeurant libre de glace[N 12]. Il y aurait eu ainsi deux refuges en Scandinavie : un au sud et un au nord, expliquant les espèces uni- et bicentriques[N 12]. En se fondant sur les zones de plus grande richesse en espèces « occidentales », une zone de la côte nord duVestlandet et une zone plus étendue de la côte duTroms-Finnmark ont été retenues comme principales candidates[N 12]. Cette proposition suscite un important débat dans la communauté scientifique depuis une centaine d'années, même si des hypothèses alternatives ont été trouvées[51]. En particulier, une grande partie des espèces endémiques peuvent s'expliquer parspéciation depuis la fin de l'ère glaciaire[51]. Quant à la présence d'espèces « occidentales », il a été proposé qu'elles aient été transportées sur desicebergs ; les deux sites « refuges » possibles s'avèrent en effet, du point de vue de la topologie de la côte et des courants, être également de bons candidats pour d'importants échouages d'icebergs vers la fin de l'ère glaciaire[51].

La forêt arrive dès le retrait du glacier[F 23]. Les arbres colonisent d'abord les versants des montagnes, les vallées étant encore sous la glace[F 23]. Lalimite des arbres est alors environ 400 m au-dessus de la limite actuelle[F 23]. La forêt de conifères venus de l'est a cependant de grandes difficultés à s'installer à l'ouest de la chaîne, du côté norvégien, du fait de la barrière constituée par les montagnes[52]. Un exemple notable est celui de l'épicéa commun, qui ne parvient à coloniser l'Ouest norvégien qu'autour du début de notre ère, en passant par les terrains moins élevés au niveau du fjord de Trondheim (Hautes terres du centre)[53]. Il parvient ensuite à s'étendre jusqu'aux montagnes de Saltfjellet au nord, formant elles aussi une barrière, qu'il est en train de franchir progressivement[54].

La limite des arbres est elle aussi dynamique, c'est-à-dire qu'elle a évolué selon l'altitude et la latitude depuis l'ère glaciaire. Elle atteint tout d'abord un optimum il y a 9 400 ans, situé à 515 m au-dessus de la limite actuelle[F 23]. Ensuite, la limite des arbres diminue progressivement, avec seulement quelques périodes de hausse[F 23]. Cette diminution est due en partie (30 %) aurebond post-glaciaire qui éleva le niveau du sol, ainsi qu'au changement climatique, les étés devenant plus doux et les hivers plus enneigés[F 23]. Lepetit âge glaciaire (duXVIe siècle auXIXe siècle) constitue un stress important pour la forêt de montagne[F 24]. La toundra avance alors très rapidement et les habitants s'inquiètent énormément de cette avancée, ce qui explique les mesures de protection prises à cette époque[F 24]. Ces dernières années, la tendance s'inverse, avec une rapide remontée de la limite des arbres[F 24].

Population

[modifier |modifier le code]
Vue de Bergen depuis le montFløyen.

La chaîne scandinave est très peu peuplée. La Norvège est le pays le moins densément peuplé d'Europe après l'Islande, avec 16 hab/km2[55], et les zones les plus peuplées du pays se trouvant autour dufjord d'Oslo et dans le sud, donc en dehors de la chaîne[56]. De même, en Suède, seuls 2 % de la population vivent à proximité des montagnes, ce qui se traduit par une densité de 1,2 hab/km2[57].

Les zones les plus peuplées de la chaîne sont situées sur la côte norvégienne, qui abrite en particulier les villes deBergen (227 752 hab.),Stavanger/Sandnes (189 828 hab.),Trondheim (160 072 hab.),Tromsø (55 057 hab.) etÅlesund (46 471 hab.), respectivement2e,3e,4e,9e et11e plus grandes agglomérations de Norvège en 2009[58]. Du côté suédois, les seules villes d'importance situées non loin des montagnes sontÖstersund etKiruna avec respectivement 44 327 et 18 148 habitants en 2010[59].

Si la grande majorité des habitants de la chaîne sont des Scandinaves (Suédois et Norvégiens), ces derniers cohabitent dans la partie septentrionale de la chaîne avec lepeuple sami (anciennement appelés Lapons). Ils sont estimés à environ 40 000 en Norvège, 20 000 en Suède et 6 000 en Finlande[60].

Tromsø, sur son île.

Histoire

[modifier |modifier le code]

De la chasse à la transhumance

[modifier |modifier le code]
Gravure d'un renne dans lesite d'art rupestre d'Alta, dans le Nord de la Norvège. Les rennes avaient une place prédominante dans la vie des peuples de l'époque.

L'inlandsis scandinave se résorbe à partir duXIe siècle av. J.-C., libérant rapidement l'ensemble de la côte norvégienne[61]. En même temps que le front glaciaire recule, le milieu est recolonisé par la flore et la faune, en particulier lesrennes. Ils sont suivis par les peuples dechasseurs-cueilleurs-pêcheurs[61] de laculture d'Ahrensburg qui colonisent la côte norvégienne et forment laculture Fosna-Hensbacka, ouculture Komsa dans le Nord[62]. En même temps, des hommes descultures post-swidériennes arrivent depuis l'est, rejoignant la culture Komsa dans le Nord du pays et formant l'actuelpeuple sami[62],[61]. Tous ces peuples sont des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs qui dépendent probablement en grande partie de la chasse aux rennes[N 14]. Ils sontnomades et leurs déplacements sont fortement liés aux migrations annuelles des rennes entre la côte ou la plaine et la montagne[N 15]. On trouve encore dans tout le pays des traces d'habitations et de pièges datant de l'âge de la pierre, toujours à proximité immédiate des rivières et parfois relativement haut dans les montagnes[N 16]. La plupart des habitations ont été découvertes dans la partie orientale de la chaîne, où la végétation était plus favorable pour les rennes[N 16].

Au cours duNéolithique, une transition commence à s'opérer vers un mode de viesédentaire pour les peuples du Sud[N 16], dû à l'arrivée descultures indo-européennes[61]. La sédentarisation est très progressive, commençant avec simplement quelques animaux apprivoisés et quelques parcelles de culture, et il faut environ mille ans pour que le mode de vie sédentaire soit définitivement adopté[N 16]. Contrairement à précédemment, c'est alors plutôt à l'ouest de la chaîne que les gens s'installent, typiquement au fond des fjords[N 16]. La chasse et la pêche deviennent alors des activités secondaires, bien que leur importance soit toujours notable[N 17]. En particulier, la vente desfourrures peut constituer une source de revenus significative[N 18]. En complément de ces activités, les gens exploitent aussi lefer des marais, qui se trouve facilement dans les montagnes, le plus souvent uniquement pour leurs besoins personnels[N 18].

En parallèle, plus au nord et à l'est, lesSamis conservent leur mode de vie de chasseur-cueilleur[N 17]. Leur aire de répartition descend probablement jusqu'à l'actuelleRøros[N 17]. Cela ne les empêche pas d'avoir quelques rennes domestiqués dès l'âge du fer, principalement comme aide pour le transport[N 17]. Ils conservent ce mode de vie jusqu'auXVIe siècle et ce n'est que lorsque le nombre de rennes sauvages diminue fortement qu'ils commencent à privilégier l'élevage, adoptant alors un schéma detranshumance[N 17].

Chalet d'alpage dans la commune deStange, dans le Sud-Est de la Norvège.

La transhumance, également présente dans les autres montagnes européennes, est aussi pratiquée par lespaysans qui ont leurferme au pied des montagnes[N 19],[63]. Cette pratique a aussi lieu en dehors des zones montagneuses et la pâture se fait alors dans les forêts[64]. La transhumance est pratiquée de façon certaine depuis l'âge viking (entre 800 et 1000apr. J.-C.), mais est probablement plus ancienne encore[N 19]. Cette technique permet aux paysans d'avoir plus d'animaux qu'ils ne le pourraient dans leur ferme en utilisant lesprairies de montagne comme terrain de pâture complémentaire[N 19],[63]. Ainsi, les champs du village peuvent être utilisés pour nourrir les habitants, ainsi que pour produire lefoin nécessaire au bétail pendant l'hiver[N 19]. En plus de la pâture des animaux, les paysans récoltent aussi les grands tapis delichen des rennes, ainsi que lescarex et laîches destourbières qui viennent s'ajouter au foin pour subsister durant l'hiver[N 20]. La moisson des marais ayant tendance à en modifier l'équilibre et à l'assécher, les paysans ont parfois recours à de petits barrages pour en forcer l'inondation au début de l'été[N 20].

L'organisation de la transhumance dépend quelque peu des caractéristiques géographiques. Ainsi, dans le Sud-Ouest de la Norvège, les fermes disposent en général d'un seul chalet d'alpage (appeléSeter ennorvégien etFäbod ensuédois). Dans les parties septentrionale ou orientale de la chaîne, il n'est pas rare pour les fermes d'en avoir plusieurs, typiquement un chalet près de la ferme (Heimseter /Hemfäbod) et un second plus loin et plus haut dans les montagnes (Langseter /Långfäbod)[N 19],[63]. Ainsi, au printemps, les paysans emmènent les troupeaux dans le chalet proche, souvent isolé et voisin de la limite conifères-bouleaux, là où la neige disparaît le plus tôt[N 19]. En été, ils se rendent dans le chalet situé plus haut dans les montagnes. Ces chalets, souvent regroupés en petits villages, sont déneigés plus tardivement. Au début de l'automne, ils reviennent au premier chalet[N 19]. En général, hommes et animaux ne rentrent au village qu'au moment des premières neiges[N 19].

Lorsque les chalets sont proches de la ferme principale, les habitants effectuent souvent des allers-retours quotidiens, le chalet n'étant pas habité et lelait étant alors transformé (enbeurre etfromage par exemple) dans la ferme[N 19]. Au contraire, en cas d'éloignement plus important, le chalet devient un lieu de vie et on y pratique la transformation du lait[N 19]. Les femmes et les enfants s'installent dans le chalet pour s'occuper du bétail tandis que les hommes restent s'occuper de la ferme au village et ne rejoignent la famille qu'un ou deux jours par semaine[N 20]. Lorsque les paysans résident ainsi dans le chalet, ils consomment beaucoup debois pour lechauffage et doivent parfois aller à cheval chercher du bois plus bas dans les vallées[N 20].

Des montagnes dangereuses mais riches

[modifier |modifier le code]
Le cheminPilegrimsleden dans le Dovrefjell, reconverti en sentier touristique.

Depuis leur sédentarisation, les habitants vivent principalement en plaine ou sur la côte. Ils se rendent rarement dans les montagnes, à l'exception de celles proches des villages lors de l'estive. Il existe quelques échanges entre l'est et l'ouest : l'ouest vend lesel, un produit extrêmement important à l'époque, ainsi que lepoisson et lebeurre, tandis que l'est vend probablement dufer (fer des marais) en majorité[N 21]. Mais autour de l'an 1000, lorsque leroyaume de Norvège se constitue[N 21], les besoins en transport augmentent fortement, en particulier pour leroi et sacour[N 22]. Parmi les premières voies qui sont ainsi créées, une des plus importantes est laPilegrimsleden (littéralement « la route des pèlerins »), qui relieOslo àNidaros (l'actuelle Trondheim), alors capitale du pays et abritant letombeau desaint Olaf[N 22]. Cette route traverse le massif deDovrefjell, une épreuve difficile pour les voyageurs[N 22].

De manière générale, les gens de l'époque n'osent s'aventurer dans les montagnes[N 23] et celles-ci restent donc largement inexplorées, en particulier celles du Nord. AuXVIe siècle, le roi de SuèdeGustave Vasa décrète que le royaume s'étend jusqu'à l'océan Arctique et en 1613, lors dutraité de Knäred, lafrontière entre la Norvège et la Suède est établie le long de laligne de partage des eaux, qui parcourt le milieu de la chaîne[S 18]. Mais du fait des difficultés d'exploration, ce n'est qu'en 1751 que la frontière peut être cartographiée et validée àStrömstad[S 18]. La difficulté de la traversée des montagnes est illustrée par un évènement de lagrande guerre du Nord, parfois appelé « catastrophe d'Øyfjellet ». En, le généralCarl Gustaf Armfeldt doit rentrer en Suède après la mort deCharles XII de Suède àFredrikshald, mais durant le voyage, leblizzard s'abat sur les montagnes et provoque la mort de 3 700 hommes, soit plus de la moitié de la troupe[S 19].

La ville deRøros, créée autour de la mine.

La découverte degisements demétaux des deux côtés de la frontière crée un nouvel élan auXVIIe siècle amenant les populations vers les montagnes. En Suède, ceci correspond à lapériode de grandeur, qui voit, de manière générale, un intérêt accru pour le Nord du pays[S 18]. Une des premières mines est lamine d'argent de Nasa, dans la montagne Nasafjället, dont l'exploitation commence en 1630[S 18]. Le pays engage énormément d'ouvriersallemands, dont beaucoup meurent à cause du climat[S 18]. LesSamis sont engagés de force dans le travail de la mine : ils doivent transporter le minerai (souvent à dos de renne) jusqu'à lafonderie àSädvajaure, située dans la plaine, à 50 km de là[S 18]. Cependant, cette mine n'est pas rentable et l'exploitation cesse en 1659, les installations étant détruites par les Norvégiens dans ce qui constitue la seule attaque ayant jamais eu lieu en Laponie suédoise[S 18]. Cette attaque permet la reprise des zones perdues par letraité de Roskilde en 1658 et letraité de Copenhague rétablit donc la frontière sur la ligne de partage des eaux en 1660[S 18]. D'autres mines, celles de Kedkevare àPadjelanta et d'Alkavare àSarek, constituent avec la fonderie deKvikkjokk l'ensemble appeléLuleå silververk, dont l'exploitation commença en 1661[S 19]. La faible concentration du gisement entraîne l'arrêt de la mine en 1702[S 19].

En Norvège, les deux principales mines, qui commencent leur activité approximativement à la même période, sont lesmines d'argent de Kongsberg et lamine de cuivre de Røros[N 24]. Ces mines favorisent le développement de routes permettant d'acheminer le charbon de bois à la mine et de récupérer le minerai[N 24]. Cependant, les charges les plus lourdes sont transportées principalement en traîneau sur les lacs et marais gelés en hiver[N 24].Kongsberg devient même auXVIIIe siècle la deuxième plus grande ville de Norvège avec dix mille habitants, aprèsBergen[N 24].

En Suède, quelques nouvelles tentatives sont faites au siècle suivant. Ainsi, la mine de Nasafjället reprend son activité en 1771 et plusieurs sites sont testés, tels que les mines de cuivre à Sjangeli au sud d'Abisko, àLjusnedal dans lacommune d'Härjedalen ou à Huså dans la montagneÅreskutan[S 20]. Toutes ces mines sont désormais fermées[S 20].

Des expéditions scientifiques au tourisme

[modifier |modifier le code]
Linné dans son voyage en Laponie.

À partir duXVIIe siècle mais surtout auxXVIIIe et XIXe siècles, un grand nombre d'expéditions scientifiques sont menées dans les montagnes dont elles permettent une connaissance accrue. Dans un premier temps, leshommes d'église sont chargés des expéditions. Ainsi, un des premiers livres décrivant le Nord de laSuède et le peuple sami, estLapponia, écrit parJohannes Schefferus[S 19]. Mais Johannes lui-même n'a jamais visité la région et le livre est en fait une compilation des récits deprêtres qu'il avait envoyés là-bas[S 19]. En 1695,Olof Rudbeck le Jeune fait lui-même une expédition en Laponie suédoise, sur ordre royal, et établit ainsi une des premières cartographies scientifiques de la région[S 19]. Malheureusement, cette œuvre, nomméeLapponia illustrata, est détruite dans l'incendie d'Uppsala en 1702[65]. Ce voyage inspire cependant lenaturaliste suédoisCarl von Linné qui décide d'explorer à son tour la région en 1732[S 19]. Il visite ainsiKvikkjokk,Padjelanta et continue au-delà de la frontière jusqu'aux fjords norvégiens avant de revenir[S 19]. Deux ans plus tard, il fait un nouveau voyage plus au sud, dans les montagnes deDalécarlie jusqu'au lac norvégien deFemunden[S 19]. Après ces voyages, il écrit le célèbre livreFlora Lapponica qui est le premier livre où il utilise le système de classification qu'il a créé[66]. Ce voyage devient célèbre dans les milieux scientifiques et dans les décennies suivantes, beaucoup de botanistes vont dans ces montagnes, sur les traces de l'illustre Linné[S 21]. En Norvège, les expéditions commencent principalement après la demande faite en 1743 àCopenhague par la fonction publique norvégienne dans le but de collecter des informations sur le pays[N 25]. Ainsi, de nombreuses études sont réalisées sur la géographie norvégienne, notamment sur la faune, la flore, la géologie et les traditions des montagnes[N 25]. Ceci crée un élan général et de nombreuses expéditions sont réalisées au-delà même de la demande de 1743[N 25]. Un exemple notable est le livreHistoire naturelle de la Norvège, écrit parErik Pontoppidan en 1752[N 25].

Rjukanfossen, le premier grand site touristique de Norvège.

Plusieurs de ces explorations scientifiques permettent de faire connaître les montagnes au pays et entraînent les premiers développements dutourisme montagnard[S 21]. C'est par exemple le cas de l'entomologiste suédoisJohan Wilhelm Zetterstedt qui réalise un voyage très documenté dans les montagnes d'Åre et en vante les propriétés thermales[S 21]. C'est ainsi qu'Åre devient unestation thermale renommée et Fjällnäs, à proximité, devient le premier hôtel de montagne suédois[S 21]. Certains scientifiques peuvent même être considérés comme des touristes des montagnes. Ainsi, à la fin duXIXe siècle, Gustav Wilhelm Bucht et Leonard Lind cartographient les montagnes de la Laponie suédoise, y compris les plus difficiles d'accès[S 21]. Ils établissent en 1879 que leSarektjåkkå est le point culminant de Suède, puis peu de temps après, ils déclarent leKebnekaise comme tel[S 21]. Ce faisant, ilsescaladent plusieurs des principaux sommets de la région[S 21]. Ces cartes précises permettent aussi le succès ultérieur de certains grimpeurs, tels queCharles Rabot qui escalade le Kebnekaise en 1883[S 21]. En Norvège, le tourisme commence aussi au milieu duXIXe siècle[N 23]. Un homme y contribue particulièrement au développement du tourisme : l'AnglaisThomas Bennett[N 26] ; il s'installe en 1849 en Norvège et, à travers une série de livres, fait connaître les montagnes de Norvège aux Anglais, créant les premiers afflux de touristes étrangers[N 26].

À l'approche de la fin duXIXe siècle, les associations touristiques norvégiennes (DNT) et suédoise (STF) sont créées, respectivement en 1868 et 1885[N 26],[67]. Ces deux associations deviennent des acteurs importants dans la promotion du tourisme dans les montagnes de leurs pays respectifs. Du côté norvégien, le premier site est lachute d'eauRjukanfossen, alors le plus célèbre site touristique du pays, près de laquelle la DNT achète sa première cabane, appelée Krokan[N 27]. L'association se concentre ensuite sur la création derefuges et desentiers dans leJotunheimen et l'Hardangervidda[N 27]. En Suède, le premier refuge est créé près du massif deSulitjelma, puis un peu partout dans les montagnes du pays avant de se concentrer sur sa plus grande œuvre : la création duKungsleden, un chemin de randonnée traversant toute la partie nord des montagnes suédoises[67].

Développement des communications

[modifier |modifier le code]
La célèbreTrollstigen, route accrochée à la montagne.

Un élément décisif dans le changement de la perception négative des montagnes est l'important développement desvoies de communications qui a lieu à partir duXIXe siècle. Les progrès techniques, en particulier l'invention de ladynamite, sont déterminants puisqu'ils permettent de créer des routes à flanc de montagne[N 28]. Mais les changements s'expliquent aussi par une volonté politique[N 28]. EnNorvège, ce changement est marqué par une loi de 1851 (veiloven, « la loi des routes ») qui donne un nouvel élan à la construction de routes dans le pays, en particulier à travers les montagnes[N 28]. Ces routes de montagne sont pour une grande partie ouvertes uniquement trois ou quatre mois dans l'année du fait des conditions climatiques. Mais elles ont cependant nettement favorisé le développement du commerce[N 28]. La Suède et la Norvège étant dans uneunion personnelle entre 1814 et 1905 (Suède-Norvège), cela permet aussi la création de routes entre les deux pays. On peut citer la route construite en 1835 entreÅre etTrondheim qui suit l'ancienne voie de pèlerinage (actuelleroute européenne 14), ou la route construite entreTännäs etRøros[S 21]. L'avènement de l'automobile au début des années 1900 entraîne à nouveau la création de routes, en particulier dans leNord de la Norvège longtemps oublié auparavant[N 29]. La volonté est de pouvoir relierOslo àKirkenes, cette dernière n'étant alors accessible que par bateau[N 29]. Ces créations de routes représentent sept cents kilomètres par an[N 29]. Finalement, dans la seconde moitié duXXe siècle, la priorité est donnée à la création de routes ouvertes toute l'année, y compris l'hiver, avec en particulier un grand nombre detunnels[N 29], tels que letunnel de Lærdal ouvert en 2000, le plus long tunnel routier au monde avec 24,5 km[68].

Unchasse-neige rotatif sur laligne de Bergen, dans le plateau duHardangervidda.

Si la construction de routes à travers les montagnes s'est avérée difficile, la construction dechemin de fer représente un véritable défi. Ceci est tout particulièrement vrai pour la construction de laligne de Bergen qui relie les deux plus grandes villes de Norvège :Oslo etBergen[N 30]. Ces deux villes sont situées de part et d'autre de la chaîne, nécessitant la traversée du plateau duHardangervidda[N 30]. Il y avait certes déjà des chemins de fer dans d'autres montagnes, telles que les Alpes mais aucune ligne n'était située au-dessus de lalimite des arbres[N 30]. Ainsi, si l'idée d'une telle ligne avait été suggérée dès 1871, les négociations font rage jusqu'au début des travaux en 1894[N 30]. Le travail est particulièrement pénible et les seules possibilités d'approvisionnement le sont à dos de cheval et sur de grandes distances[N 31]. Jusqu'à 2 200 personnes travaillent sur ce vaste plateau désert[N 31]. Quelques bâtiments sont édifiés le long de la ligne pour le confort des travailleurs[N 31]. La construction implique le percement de plusieurs tunnels, dont le plus long mesure 5 311 m, et nécessite six ans de travaux[69]. La ligne peut finalement ouvrir en 1909[N 30]. Après le succès de cette première ligne, plusieurs autres sont construites : laligne de Dovre (Oslo-Trondheim) en 1921, laligne du Nordland (Trondheim-Bodø) en 1962[N 31]. Tout comme pour les routes, l'union personnelle entre la Suède et la Norvège permet la construction de lignes frontalières telles que laligne de Meråker-Mittbanan entreHell (Norvège) etSundsvall (Suède) en 1882[70] et la ligneMalmbanan-Ofot, construite en 1903 pour acheminer le minerai de fer des riches mines deKiruna-Gällivare vers les ports deLuleå (Suède) etNarvik (Norvège)[71].

Activités

[modifier |modifier le code]

Secteur primaire

[modifier |modifier le code]
Habitation traditionnellesami àAbisko, en Laponie suédoise.

Le secteur primaire est d'une importance relativement limitée dans les Alpes scandinaves par rapport aux autres zones de montagnes d'Europe[72].

Une grande partie de la surface des Alpes scandinaves est utilisée pour l'élevage des rennes par lesSamis (anciennement appelés Lapons). Ainsi, la quasi-totalité des montagnes suédoises, les montagnes finlandaises et toute la partie au nord dufjord de Trondheim du côté norvégien sont réservées à la pratique de cette activité ancestrale[73],[74],[75]. Ce peuple a gardé relativement intact le mode de vie traditionnel detranshumance entre les forêts au pied de la chaîne en hiver et les pâturages d'été dans les montagnes[76]. Cependant, à partir de la fin duXXe siècle, les éleveurs ont de plus en plus recours à des techniques modernes telles que leshélicoptères, lesmotoneiges et autres véhicules motorisés pour suivre leurs troupeaux[77]. Les rennes sont utilisés à la fois pour leur aide au transport, pour leurlait, leurcuir et leursbois, mais surtout pour leurviande[77].

Le droit de pratique de l'élevage des rennes dans ces zones est réservé aux Samis, sauf en Finlande[77]. Les droits d'élevage sont organisés en structures appelées villages samis (Sameby) en Suède et unités d'exploitations (driftsenhet) en Norvège : seuls les Samis rattachés à ces structures peuvent pratiquer l'élevage au sein du territoire de la structure[73],[74]. Certains accords existent entre la Norvège et la Suède concernant les activités transfrontalières d'élevage, certains Samis pratiquant traditionnellement la transhumance entre les deux pays avant l'établissement des frontières[73].

Vue d'une petite exploitation typique de l'Ouest norvégien, coincée entre les montagnes et le fjord : Tufto au bord duNærøyfjord.

En dehors des zones samies, c'est aussi l'élevage qui domine plus au sud, permettant à la Norvège d'assurer plus que ses besoins en viande[56]. Une très faible proportion du territoire norvégien est cultivée (environ 3 %[78]), et ces terrains sont principalement situés dans les plaines au sud-est de la chaîne ou au niveau des basses-terres du fjord de Trondheim[56]. En fait, les montagnes sont très peu fertiles, à l'exception des vallées qui ont émergé récemment à la faveur durebond post-glaciaire du fait des alluvions déposés par la mer[78]. Dans les montagnes, les fermes sont souvent de petite taille, et l'exploitation forestière ou d'autres activités assurent souvent des compléments de revenus[56]. Parmi les zones agricoles importantes des montagnes, les environs duHardangerfjord comportent des exploitations spécialisées dans lesarbres fruitiers[56]. Afin d'empêcher unexode rural trop important et d'assurer autant que possible une indépendance alimentaire, l'agriculture norvégienne est fortement subventionnée[78].

Lasylviculture est une activité très importante pour les trois pays bordant la chaîne, mais c'est avant tout l'exploitation des forêts de plaines qui domine : en effet, la majeure partie de la chaîne se trouve au-dessus de la limite des conifères, et les forêts de montagne ont un rythme de régénération plus lent, voir nul[79]. Ainsi, si 41 % du territoire norvégien est boisé[80], seul un cinquième de cette forêt est considéré comme une forêt de montagne, dont la moitié est classée « forêt de protection »[79], c'est-à-dire une forêt dont l'exploitation est soumise à des règles très strictes, soit à cause de son rôle protecteur contre lesavalanches, soit à cause de ses difficultés de régénération[81]. De même, du côté suédois, la partie supérieure de lataïga de montagne est protégée contre l'exploitation[F 22]. Ceci n'empêche pas la sylviculture d'être une importante source de revenus locale, constituant un complément important pour les agriculteurs norvégiens[56] et souvent une des sources principales de revenus pour les communes de montagnes suédoises[57].

Si l'industrie minière a attiré dans le passé les habitants vers les montagnes, depuis elle a clairement perdu son importance. De nos jours, la Suède possède toujours de très importantes mines, mais elles ne se trouvent pas dans les montagnes, bien que certaines en soient très proches (telles que les grands gisements defer deKiruna etGällivare)[82]. Certaines zones au cœur même des montagnes font cependant l'objet d'explorations[82]. En Norvège, l'industrie minière évolue vers une exploitation des minéraux (tels que l'olivine) plutôt que des minerais[83]. Ces industries sont le plus souvent situées sur la côte[83].

Énergie

[modifier |modifier le code]
Zakariasdammen, dans la commune norvégienne deNorddal. Comme souvent sur la côte ouest, le barrage augmente le volume d'un lac d'altitude servant de réservoir et l'eau est acheminée vers une centrale au niveau du fjord, exploitant ainsi une grandehauteur de chute.
Articles connexes :Énergie en Norvège etÉnergie en Suède.

Les montagnes sont d'une importance considérable pour la productionélectrique enSuède etNorvège par l'utilisation de l'énergie hydroélectrique. L'hydroélectricité représente 96 % de toute l'électricité consommée en Norvège, soit 120 TWh[84], et 44 % de l'électricité produite en Suède, soit 65 TWh[85]. Ainsi, la Norvège est la nation la plus grande productrice d'hydroélectricité d'Europe et la sixième au monde, voire la première mondiale si l'on rapporte cette production au nombre d'habitants du pays[86]. Le deuxième producteur européen d'hydroélectricité n'est autre que la Suède[84].

Les premières centrales hydroélectriques de Suède et de Norvège sont construites dans les années 1880[87],[88]. Cependant, en Suède, les centrales sont d'abord construites près des villes[87], et il faut attendre 1910 avec lacentrale hydroélectrique de Porjus pour que ces développements atteignent les montagnes du Nord suédois[89]. Cette construction représente un véritable défi, non seulement du fait du climat et du manque d'infrastructures (en attendant la construction de la ligne de chemin de fer, les matériaux sont transportés à pied sur une cinquantaine de kilomètres), mais aussi car l'électricité doit ensuite être acheminée jusque dans le Sud du pays où elle est consommée, entraînant l'utilisation obligatoire de lignes à haute tension[89].

Le schéma général des centrales est très différent entre l'est et l'ouest de la chaîne en raison des différences de topographie. À l'ouest, le relief est très escarpé et les rivières ont en général un débit modéré[90]. Les centrales utilisent souvent un lac d'altitude déjà existant, agrandi par unbarrage, ce qui permet de créer facilement desréservoirs[90]. Ces lacs sont fréquemment en aval deglaciers constituant eux-mêmes d'une certaine façon des réservoirs[86]. L'eau est ensuite acheminée parconduite forcée vers une centrale située au niveau du fjord, ce qui permet de profiter d'unehauteur de chute maximale[90]. À l'est, au contraire, les rivières ont un débit supérieur mais des pentes plus modérées ; les centrales sont alors plutôt situées à même la rivière[90]. En Suède, 80 % de la production hydroélectrique provient des rivières du Nord du pays, prenant donc leur source dans les montagnes[91]. Du fait de la diminution progressive de l'altitude, les centrales sont réparties sur l'ensemble du cours et pas seulement dans les montagnes. Cependant, les montagnes gardent leur importance car c'est là que se situent les principaux réservoirs du pays, reprenant le plus souvent des lacs de piémont existants surélevés par des barrages[92].

Conduite forcée de lacentrale hydroélectrique de Tyssedal en Norvège.

Naturellement, la quantité d'eau disponible est plus importante au moment de la fonte des neiges au printemps et en été alors que la consommation électrique atteint son maximum en hiver[84]. Cependant, le volume des réservoirs est suffisant pour permettre l'équilibre entre production et consommation[84]. Cet équilibre est particulièrement important au sein du marché nordique, réunissant Suède, Norvège,Finlande etDanemark, qui est hautement intégré au sein deNord Pool : par exemple le Danemark dépend fortement des ressourceséoliennes, fluctuantes[84]. La chaîne scandinave pourrait jouer un rôle crucial dans l'optique d'une grande coopération énergétique européenne : c'est en effet la plus grande zone potentielle de stockage d'énergie d'Europe grâce aupompage-turbinage, représentant la moitié de la capacité totale estimée du continent (soit entre 10 et 20 GW)[84]. Cependant à l'heure actuelle le pompage-turbinage est relativement marginal, le marché nordique n'en ayant jamais eu besoin[84].

Si l'hydroélectricité est actuellement la source d'énergie majoritaire des montagnes, l'exploitation de l'énergie éolienne est aussi envisagée. C'est en particulier le cas en Suède, car les montagnes figurent parmi les zones où lepotentiel éolien est maximal[93]. Des problèmes environnementaux se posent néanmoins, les montagnes étant considérées comme un milieu particulièrement sensible, avec en particulier des menaces importantes pour les oiseaux de proie[94]. Les intérêts touristiques pourraient également être menacés par l'arrivée d'éoliennes[95]. Enfin, la construction dans les montagnes est onéreuse[96], et le climat froid pénalise l'efficacité des éoliennes[97].

Protection environnementale

[modifier |modifier le code]
Articles connexes :Parcs nationaux de Norvège etParcs nationaux de Suède.
Carte des aires protégées de Norvège et de Suède. On remarque leur concentration autour des montagnes
  • Parcs nationaux
  • Réserves naturelles et autres formes de protection

Les pays nordiques sont parmi les premiers d'Europe à créer des mesures deconservation de la nature[F 25]. Cet élan est initié par l'explorateur polaireAdolf Erik Nordenskiöld, qui en 1880 propose à laFinlande et à laSuède d'appliquer le concept deparc national récemment créé auxÉtats-Unis[F 25]. La Suède est la première à mettre en œuvre cette idée en créant ses premières lois de protection de la nature et ses premiers parcs nationaux en 1909[F 25]. LaSociété suédoise de conservation de la nature est créée la même année, et laSociété norvégienne de conservation de la nature en 1914[F 25]. Cependant, la notion de protection était très différente de celle de nos jours, ignorant en particulier le concept debiodiversité[F 25]. Il s'agissait avant tout de protéger des aires naturelles pour la recherche scientifique[F 25]. La conservation de la nature dans son acception moderne, c'est-à-dire visant à préserver la biodiversité, débute dans les années 1960 en Suède et en Norvège, et plus tardivement en Finlande[F 25].

Dès leur création, la plupart des aires protégées (tant en nombre qu'en superficie) sont principalement concentrées dans les montagnes, qui sont à la fois les zones les plus sauvages, mais aussi celles où les conflits d'intérêts sont les plus rares[98]. Bien que la création des parcs nationaux ou des réserves naturelles vise de nos jours à une plus grande représentativité des paysages du pays, la montagne est toujours sur-représentée, ce qui est en particulier notable en Suède[99].

Dans les trois pays, il existe plusieurs types d'aires protégées : les parcs nationaux sont le plus haut niveau de protection, réservé à de vastes superficies représentatives de la nature des pays[F 26]. À un niveau de protection inférieur, mais toujours élevé, se trouvent lesréserves naturelles[F 26]. Enfin, diverses aires protégées possèdent des objectifs plus spécifiques, mais un niveau de protection moins important[F 26]. La chaîne comporte aussi deux sites naturels ou mixtes dupatrimoine mondial de l'UNESCO : larégion de Laponie et lesfjords de l'Ouest de la Norvège.

En dépit du statut de protection élevé de certaines aires protégées, lesSamis bénéficient de nombreuses dérogations visant à protéger leur culture[F 26]. Elles se justifiaient également par le très faible impact de leur mode de vie sur l'environnement ; mais depuis quelques années, l'utilisation de véhicules motorisés et l'intensification de la pâture sont perçues de plus en plus négativement par les autorités[F 26]. Des discussions sont en cours pour un éventuel contrôle plus important des activités samies[F 26].

Les principales aires protégées par pays, classées du nord au sud, sont énumérées ci-dessous.

Norvège
Canyon duparc national de Øvre Dividal.
Bœuf musqué dans leparc de Dovrefjell-Sunndalsfjella.
Suède
Paysage duparc de Padjelanta.
Finlande

Tourisme

[modifier |modifier le code]
La cascadeVøringfossen, site naturel le plus visité de Norvège.

Les Alpes scandinaves jouent un rôle particulièrement important pour letourisme des trois pays bordant la chaîne. Ainsi, en 2002, 43 % des adultes suédois avaient visité les montagnes suédoises au moins une fois au cours des cinq années précédentes[100]. De même, en Norvège, les principales attractions sont la côte, dont lesfjords, et les montagnes[101]. Plusieurs sites des montagnes norvégiennes figurent parmi les lieux les plus visités du pays, tels que la ligne de trainFlåmsbana, troisième attraction payante la plus visitée du pays avec 501 000 visiteurs en 2007, lacascadeVøringfossen (685 000 visiteurs), la routeTrollstigen (590 000), leGeirangerfjord (426 000), leNærøyfjord (306 000) et leglacierBriksdalsbreen (285 000) qui sont respectivement les premier, deuxième, quatrième, sixième et septième sites gratuits les plus visités de Norvège en 2007[102].

Seuls 5 % des visiteurs des montagnes suédoises[100] et 27 % des touristes en Norvège[103],[note 3] proviennent de l'étranger. Ces faibles nombres sont en grande partie liés à l'éloignement par rapport aux grands centres de population, la chaîne étant située à la périphérie du continent européen[104]. Les visiteurs étrangers de la chaîne proviennent principalement des autrespays nordiques ou d'Allemagne[100],[105].

Station de sports d'hiver d'Åre, la plus grande de Scandinavie.

À l'origine, le tourisme dans les montagnes se cantonne principalement à la saison estivale[106], mais le tourisme d'hiver commence à se développer à partir des années 1950[107]. Leski est pratiqué depuis plusieurs milliers d'années en Scandinavie et la Norvège est considérée comme le lieu de naissance du ski moderne, certaines régions ayant donné leur nom à des techniques de ski telles que letélémark ou le christiania[107]. Les plus grandesstations de sports d'hiver sontÅre (avec plus d'un million de visiteurs à l'année),Sälen etRiksgränsen en Suède ainsi queTrysil etHemsedal enNorvège[107]. Si ces stations sont de taille beaucoup moins importante que la plupart des stations des Alpes européennes, elles ont l'avantage d'avoir un enneigement important et proposent même parfois des garanties, avec remboursement partiel en cas de manque de neige[107]. En Suède, c'est avant tout la partie méridionale de la chaîne, plus proche des grandes villes, qui profite de la croissance du tourisme hivernal, tandis que le Nord est préféré l'été, en particulier pour ses paysages[100]. La pratique duski alpin a progressé au point d'en faire l'activité principale[106]. La conduite demotoneiges est aussi en progression constante, tandis que celle duski de fond stagne, bien que ce sport reste une activité importante[106].

Les activités estivales sont avant tout représentées par larandonnée pédestre, que ce soit sur une ou plusieurs journées : les deux pays possèdent des réseaux de sentiers assez extensifs, avec de nombreux chalets disponibles pour passer la nuit[106]. La randonnée reste la principale activité dans les montagnes du Nord de la Suède et dans celles de Norvège[106]. Lapêche et la cueillette debaies sont aussi appréciées des touristes estivaux[106].

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Le sommet du Kebnekaise étant un glacier, l'altitude a tendance à décroître d'année en année. En 2010, l'altitude fut mesurée à 2 102 m.
  2. En raison de son caractèrefractal, la longueur de côte dépend fortement de la résolution à laquelle on la calcule. Ici, elle est définie comme sommation de segments de 30 m.
  3. Ces chiffres correspondent au nombre de nuitées des étrangers sur le nombre de nuitées totales.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. abc etdp. 231.
  2. abcd etep. 229.
  3. a etbp. 232.
  4. abc etdp. 203.
  5. abcde etfp. 234-235.
  6. abcd etep. 98-99.
  7. p. 102-105.
  8. a etbp. 106-107.
  9. ab etcp. 110.
  10. ab etcp. 243-244.
  11. abcdefg ethp. 245.
  12. abcdefghijk etlp. 247.
  13. a etbp. 175.
  14. a etbp. 177.
  15. ab etcp. 236.
  16. abcdefgh etip. 237-238.
  17. a etbp. 241.
  18. p. 240.
  19. abc etdp. 248.
  20. abc etdp. 297.
  21. abcd etep. 302.
  22. abcd etep. 298.
  23. abcde etfp. 318.
  24. ab etcp. 319.
  25. abcdef etgp. 405-406.
  26. abcde etfp. 410.
  1. p. 7.
  2. p. 13.
  3. a etbp. 237.
  4. abcdef etgp. 318.
  5. abc etdp. 320-321.
  6. p. 352.
  7. p. 353.
  8. p. 355.
  9. p. 376-381.
  10. a etbp. 362-373.
  11. a etbp. 360-361.
  12. abcd etep. 323.
  13. a etbp. 322.
  14. p. 28.
  15. p. 30-31.
  16. abcd etep. 35-36.
  17. abcd etep. 38.
  18. a etbp. 39.
  19. abcdefghi etjp. 70.
  20. abc etdp. 72-74.
  21. a etbp. 50.
  22. ab etcp. 52.
  23. a etbp. 40.
  24. abc etdp. 53.
  25. abc etdp. 42.
  26. ab etcp. 48.
  27. a etbp. 78-80.
  28. abc etdp. 57-58.
  29. abc etdp. 60-61.
  30. abcd etep. 62.
  31. abc etdp. 64-66.
  1. abc etdp. 8.
  2. abcd etep. 46.
  3. p. 46-47.
  4. abc etdp. 80.
  5. p. 81.
  6. abcdefg ethp. 83.
  7. ab etcp. 84.
  8. ab etcp. 89.
  9. ab etcp. 95.
  10. a etbp. 98.
  11. abcd etep. 90.
  12. p. 92.
  13. p. 93.
  14. p. 94.
  15. ab etcp. 99.
  16. abc etdp. 88.
  17. a etbp. 85.
  18. abcdefg ethp. 20.
  19. abcdefgh etip. 21.
  20. a etbp. 22.
  21. abcdefgh etip. 23.
  1. abc etd(en) « The nameless mountain range », surScience nordic(consulté le).
  2. a etb(en) James Baxter, « Geography & Geology », surScandinavian mountains.
  3. a etb(fr)« Scandinavie : La Fenno-Scandie », surEncyclopædia universalis(consulté le).
  4. (no)« Navnekonkurranse - Norges fjellkjede », surNorsk geologisk forening(consulté le).
  5. a etb(no) « Fjellkjeden skal hete Nordryggen », surhele Norges turplanlegger(consulté le).
  6. (fr)EugèneCortamber,Leçons de géographie,(lire en ligne).
  7. (fr)ConradMalte-Brun,Géographie universelle : ou description de toutes les parties du monde, sur un plan nouveau,vol. 2,(lire en ligne).
  8. (fr)« Scandinavie », surEncyclopédie Larousse(consulté le).
  9. a etb(sv)« Fjällkedjan », surNationalencyklopedin(consulté le).
  10. (fr + en)« World heritage nomination - IUCN technical evaluation western caucasus (Russian federation) », surCommission du patrimoine mondial de l'UNESCO(consulté le).
  11. abcdefg eth(en) Roy H.Gabrielsen, Jan IngeFaleide, ChristophePascal, AlvarBraathen, Johan PetterNystuen, BerndEtzelmuller et SejalO’Donnell, « Latest Caledonian to Present tectonomorphological development of southern Norway »,Marine and Petroleum Geology,vol. 27,‎,p. 709–723.
  12. (sv)« Det kommer att bli betydligt svårare och farligare att ta sig upp på Sveriges högsta berg »,Dagens Nyheter,‎(lire en ligne).
  13. KerstinSundseth,Natura 2000 dans la région alpine, Commission européenne Direction générale de l’environnement,(ISBN 978-92-79-13254-4,lire en ligne).
  14. (en) PeterLennon,Scandinavian Mountains, West Col Productions,(ISBN 0906227321).
  15. (en) « All Mountains by Height », surScandinavian mountains(consulté le).
  16. (sv)« Sveriges högsta toppar », surSvenska Turistföreningen(consulté le).
  17. (en) « The highest fells in Finland », surTrueLapland(consulté le).
  18. (en) Petter Bjørstad, Jonathan de Ferranti, Eberhard Jurgalski, Vasja Kavcic et Aaron Maizlish, « Europe Ultra-prominences », surpeaklist.org.
  19. (en) « Climate », surUniversité du Minnesota(consulté le).
  20. LorenzKing, « Les limites inférieures du pergélisol alpin en Scandinavie - recherches en terrain et présentation cartographique »,Studia geomorphologica carpatho-balcanica,vol. XX,‎,p. 59-70.
  21. abcdefg eth(en) H.Klæboe, « Hydrological Conditions in Norway »,Norwegian Journal of Geography,‎,p. 21-31.
  22. (en) « Vinnufossen », surWorld waterfall database(consulté le).
  23. (en) KlementTockner, UrsUehlinger et Christopher T.Robinson,Rivers of Europe, Academic Press, 2009.
  24. a etb(sv)« Sveriges vattendrag », surInstitut suédois de météorologie et d'hydrologie,.
  25. (sv)« Sveriges sjöar », surInstitut suédois de météorologie et d'hydrologie(consulté le).
  26. a etb(no)« Innsjø », surStore norske leksikon(consulté le).
  27. a etb(en) « Global Glacier Changes: facts and figures », surProgramme des nations unies pour l'environnement.
  28. (en) TronLaumann et AtleNesje, « The impact of climate change on future frontal variations of Briksdalsbreen, western Norway »,Journal of Glaciology,vol. 55,no 193,‎.
  29. abcdefghijk etl(en) DavidRoberts, « The Scandinavian Caledonides: event chronology, palaeogeographic settings and likely modern analogues »,Tectonophysics,vol. 365,‎,p. 283–299.
  30. abcdef etgJulieSchneider,Comportement des radiochronomètres Rb/Sr, Ar/Ar, et Sm/Nd au cours du métamorphisme : cas des éclogites de l'arc de Bergen,(lire en ligne).
  31. a etb(en) Torgeir B.Andersen, « Extensional tectonics in the Caledonides of southern Norway, an overview »,Tectonophysics,vol. 285,‎,p. 333–351.
  32. abc etd(en) PeterJapsen et James A.Chalmers, « Neogene uplift and tectonics around the North Atlantic: overview »,Global and Planetary Change,vol. 24,‎,p. 165-173.
  33. a etb(en) Per-GunnarAndréasson et David G.Gee, « Bedrock Geology and Morphology of the Tarfala Area, Kebnekaise Mts., Swedish Caledonides »,Geografiska Annaler. Series A, Physical Geography,vol. 71,‎,p. 235-239.
  34. (en) PerMöller, « Rogen moraine: an example of glacial reshaping of pre-existing landforms »,Quaternary Science Reviews,‎,p. 362-389(lire en ligne).
  35. Données recueillies surWildfinder.
  36. abcd ete(en)Emerald Network in Norway - Final Report from the Pilot Project,Direction norvégienne pour la gestion de la nature,(lire en ligne).
  37. abc etd(en)Agence européenne pour l'environnement,Biogeographical regions in Europe : The Boreal biogeographical region – numerous lakes, vast coniferous forests dominate(lire en ligne).
  38. (fr + en)« Désignation pour la liste du patrimoine mondial, résumé IUCN - Aire de Laponie », surCommission du patrimoine mondial,(consulté le).
  39. ab etc(sv)« Fjällmyr », surNationalencyklopedin(consulté le).
  40. ab etc(en)Agence européenne pour l'environnement,Biogeographical regions in Europe : The Alpine region – mountains of Europe(lire en ligne).
  41. (sv)« Rangifer tarandus - ren », surArtfakta(consulté le).
  42. (no) Dovrefjellrådet,Forvaltningsplan for verneområdene på Dovrefjell,(lire en ligne).
  43. (sv)« Rogen », surLänsstyrelsen i Jämtland(consulté le).
  44. (sv)Naturvårdsverket,Åtgärdsprogram för bevarande av Järv,(lire en ligne).
  45. (sv)« Åtgärdsprogram för fjällräv 2008–2012 », surNaturvårdsverket(consulté le).
  46. abcd ete(en) Arnodd Håpnes, « Natural forest heritage in Norway »[PDF], surWWF(consulté le).
  47. abc etd(no) EgilBendiksen, Tor ErikBrandrud et ØysteinRøsok,Boreale lauvskoger i Norge : Naturverdier og udekket vernebehov, Norsk institutt for naturforskning(ISBN 978-82-426-1931-0,lire en ligne).
  48. (no)Arealtall for boreal regnskog i Norge, Norsk institutt for jord- og skogkartlegging(ISBN 82-7464-288-0,lire en ligne).
  49. (en)Agence européenne pour l'environnement,Biogeographical regions in Europe : The Atlantic region – mild and green, fragmented and close to the rising sea(lire en ligne).
  50. abcd ete(en) Robert T.Barrett, Svein-HåkonLorentsen et TychoAnker-Nilssen, « The status of breeding seabirds in mainland Norway »,Atlantic Seabirds,vol. 8,no 3,‎,p. 97–140(lire en ligne).
  51. ab etc(en) I.Nordal, « Tabula Rasa After All? Botanical Evidence for Ice-Free Refugia in Scandinavia Reviewed »,Journal of Biogeography,vol. 14,no 4,‎,p. 377-388.
  52. (en) Franz E.Wielgolaski et SeppoNeuvonen,Plant Ecology, Herbivory, And Human Impact In Nordic Mountain Birch Forests,Springer,(lire en ligne).
  53. (en) UlfHafsten, « The immigration and spread of Norway spruce (Picea abies (L.) Karst.) in Norway »,Norsk Geografisk Tidsskrift - Norwegian Journal of Geography,Oslo,vol. 46,‎,p. 121-158(lire en ligne).
  54. (en)« Saltfjellet-Svartisen national Park »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surDirection norvégienne pour la gestion de la nature(consulté le).
  55. (en) « The electric society », surStatistics Norway(consulté le).
  56. abcde etf(en) « Norway », surEncyclopædia Britannica(consulté le).
  57. a etb(en) TommyLundgren, « The Determinants of Economic Growth in the Swedish Mountain Region – the Role of the Forest and Tourism Sector, and Protected Land »,Mountain Mistra Programme,no 11,‎(lire en ligne[PDF]).
  58. (en) « Urban settlements. Population and area, by municipality. 1 January 2009 », surStatistics Norway(consulté le).
  59. (sv)« Tätorter 2010 », surBureau central des statistiques de Suède(consulté le).
  60. (en) « Sami », surEncyclopædia Britannica(consulté le).
  61. abc etd(en) KaleviWiik, « Who Are the Finns? », surThe linguistic association of Finland.
  62. a etb(en) TuijaRankama et JarmoKankaanpää, « Eastern arrivals in post-glacial Lapland: the Sujala site 10 000 cal BP »,Antiquity,vol. 82,‎,p. 884–899(lire en ligne).
  63. ab etc(sv)« Fäbodväsen », surNationalencyklopedin(consulté le).
  64. (sv)« Buan - Naturbetesmarker och slåtterängar i Jämtland/Härjedalen », surLänsstyrelsen i Jämtland län(consulté le).
  65. Rapport sur les collections scandinaves de la bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris,(lire en ligne).
  66. (en) D. G.Frodin,Guide to Standard Floras of the World : An Annotated, Geographically Arranged Systematic Bibliography of the Principal Floras, Enumerations, Checklists, and Chorological Atlases of Different Areas, Cambridge University Press, 2001.
  67. a etb(sv)« STF 1885-1910 », surSvenska Turistföreningen(consulté le).
  68. (en) « Lærdalstunnelen », surVisit Norway(consulté le).
  69. (no) BjørnHoløs,Bergensbanen 75,Oslo,Gyldendal,(ISBN 82-05-19349-5).
  70. (sv)« Sundsvall-Ånge-Bräcke-Östersund-Storlien - Mittbanan », surJärnväg(consulté le).
  71. (sv)« Malmban », surNationalencyklopedin(consulté le).
  72. (fr)« Caractérisation économique des zones de montagne », surCommission Européenne(consulté le).
  73. ab etc(en) « Reindeer husbandry », surGovernment offices of Sweden(consulté le).
  74. a etb(no)« Reindriften i Norge », surMiljøverndepartementet(consulté le).
  75. (en) « History of Käsivarsi Wilderness Area », surOutdoors.fi(consulté le).
  76. (fr)« Lapons - Répartition », surEncyclopédie Universalis(consulté le).
  77. ab etc(en) « Sustainable Reindeer Husbandry », surCentre for Sami Studies, University of Tromsø(consulté le).
  78. ab etc(fr)« Norvège », surEncyclopédie Larousse(consulté le).
  79. a etb(en) Bernt‐HåvardØyen et PetterNilsen, « Growth effect after mountain forest selective cutting in southeast Norway »,Forestry,vol. 75,no 4,‎,p. 401-410.
  80. (en) « Norwegian forests », surGovernment of Norway(consulté le).
  81. (en) « The Norwegian Forest and Forest Protection Act - Protection Forest », surGovernment of Norway(consulté le).
  82. a etb(sv)« Årsrapport 2009 », surBergsstaten(consulté le).
  83. a etb(no)« Bergverk », surNærings- og handelsdepartementet(consulté le).
  84. abcdef etg(en) EURELECTRIC’s Renewables Action Plan (RESAP),Hydro in Europe: Powering Renewables, 2011.
  85. (sv + en)« El-, gas- och fjärrvärmeförsörjningen 2009 », surBureau central des statistiques de Suède(consulté le).
  86. a etb(en) « Renewable Energy Development Hydropower in Norway », surGeorg-Simon-Ohm-Hochschule für angewandte Wissenschaften - Fachhochschule Nürnberg(consulté le).
  87. a etb(sv)« Vattenkraftverken », surTekniska museet(consulté le).
  88. (no)« Kraftverkene », surRiksantikvaren(consulté le).
  89. a etb(en) « Porjus », surVattenfall(consulté le).
  90. abc etd(en) « Norway », surTCDC Network in China(consulté le).
  91. (en) « The Electricity Year 2009 », surSvensk Energi(consulté le).
  92. (sv)« Vattenkraft – miljöpåverkan och åtgärder », surVattenkraft miljö(consulté le).
  93. (sv)« Normala vindenergiförhållanden », surInstitut suédois de météorologie et d'hydrologie(consulté le).
  94. (sv)« Vindkraft och fågelliv », surÅre kommun(consulté le).
  95. (sv) LisaHörnsten,Turisters attityder till vindkraftverk i fjällen,(lire en ligne).
  96. (sv)« Vindkraft i fjällen får miljonstöd »,SVT,‎(lire en ligne).
  97. (sv)« Kylan ger vindkraften i fjällen stora problem »,Länstidningen Östersund,‎(lire en ligne).
  98. (en) JonMoen, « Land use in the Swedish mountain region: trends and conflicting goals »,International Journal of Biodiversity Science & Management,vol. 2,no 4,‎,p. 305-314.
  99. (en) « Swedish nature conservation - 100 years », surNaturvårdsverket(consulté le).
  100. abc etd(en) Thomas A.Heberlein, PeterFredman et TuomasVuorio, « Current Tourism Patterns in the Swedish Mountain Region »,Mountain Research and Development,vol. 22,no 2,‎,p. 142-149.
  101. (en) Norwegian Minister of Trade and Industry,Valuable Experiences National Strategy for the Tourism Industry,(lire en ligne).
  102. (no)« Her er Norges best besøkte attraksjoner »,Sandefjords Blad,‎(lire en ligne).
  103. (no) TomGranseth,Norsk turisme, Statistics Norway,(ISBN 978-82-537-8275-1,lire en ligne).
  104. (en) European Commission,Mountain Areas in Europe – Final Report,(lire en ligne),chap. 7 (« Accessibility, infrastructure and services in mountain areas »).
  105. (en) Norwegian Minister of Trade and Industry,Action plan for the travel and tourism industry,(lire en ligne).
  106. abcde etf(en) D.B.A.Thompson, M.F.Price et C.A.Galbraith,Mountains of Northern Europe: Conservation, Management, People and Nature,(ISBN 9780114973193).
  107. abc etd(en) LaurentVanat,2010 International report on mountain tourism(lire en ligne).

Annexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Géographie
Régions
Littoral
Histoire
Âge des Vikings
Période moderne
Politique
Culture et sports
Cet article est reconnu comme « article de qualité » depuis saversion du 26 juillet 2012 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sapage de discussion et levote l'ayant promu.
La version du 26 juillet 2012 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Alpes_scandinaves&oldid=230784113 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp