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| Mère | Justine Mahler |
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Alma Rosé, née le àVienne (Autriche-Hongrie) et morte le dans le camp de concentration d'Auschwitz, est uneviolonisteautrichienne d'originejuive. Elle est, d' à sa mort, lachef d'orchestre de l'orchestre des femmes d'Auschwitz.
Née àVienne, Alma Rosé est la fille du violonisteArnold Rosé et deJustine Mahler, sœur du compositeurGustav Mahler. Plongée dans la vie musicale dès son plus jeune âge, elle devient violoniste à son tour. En1930, elle épouse le violoniste tchèqueVáša Příhoda (de), considéré comme l'un des prodiges duXXe siècle. Leur mariage durera cinq ans.
En1932, Alma Rosé fonde l'orchestre fémininDie Wiener Walzermädeln, avec lequel elle fera de nombreuses tournées en Europe.
Au moment de l'Anschluss, elle fuit avec son père àLondres. Revenue sur le continent pour gagner sa vie et aider son père, demeuré à Londres, elle se retrouve prise au piège auxPays-Bas lors de l'invasion nazie. En 1942, elle décide de rallier la Suisse via la France pour rentrer en Angleterre ; elle est arrêtée fin1942 à Dijon, sans doute dénoncée à laGestapo. Interrogée et torturée, elle est internée aucamp de Drancy, puis déportée en, par leconvoino 57.
À l'intérieur du camp des femmes d'Auschwitz Birkenau, unorchestre d’une trentaine de musiciennes est créé au printemps1943 à l'initiative de la SS-LagerführerinMaria Mandl, D'abord dirigé par la détenue polonaiseZofia Czajkowska, il est confié à Alma Rosé quelques semaines après son arrivée dans le camp : c’est le seul cas d'orchestre « officiel » exclusivement féminin dans un camp[1]. Chargée de la direction musicale, mais aussi de la réorchestration des œuvres, de l'écriture des partitions et du recrutement des musiciennes, elle double l'effectif de l'orchestre et enrichit considérablement son répertoire[2]. L'orchestre rassemble des musiciennes de tout niveau, chargées entre autres d'accompagner en musique la mise en place desKommandos de déportées avant leur départ pour le travail le matin après l'appel, ainsi qu'à leur retour le soir. Il est également chargé de jouer pour distraire lesSS, à l'occasion de leurs anniversaires ou de fêtes privées[3]. Le « rôle » de cheffe d'orchestre confère à Alma le titre dekapo, ce qui lui permet d'obtenir certains privilèges pour les membres de son ensemble, notamment des rations alimentaires supplémentaires et la dispense d'affectation dans desKommandos extérieurs à l'orchestre.
Début, elle tombe subitement malade et est transportée à l'hôpital avec de fortes douleurs gastriques et une grande fièvre. Selon le témoignage très controversé deFania Fénelon dans son ouvrageSursis pour l'orchestre[4], elle aurait été empoisonnée par la femme du Commandant du camp Joseph Kramer, mais il est plus probable qu'elle soit décédée d'une intoxication alimentaire ou d'une infection foudroyante[5]. Alma Rosé meurt dans la nuit du 4 au àAuschwitz. Sa successeure ne parvient pas à maintenir le niveau de l'orchestre et l'avancée des armées alliées mène à une dissolution de l'ensemble quelques mois plus tard, une grande partie des musiciennes étant transférée àBergen-Belsen[2]. Toutes sortiront saines et sauves du camp lors de sa libération par les troupes britanniques et canadiennes le[6].
Une plaque commémorative a été apposée aucimetière de Grinzing, près deVienne, sur la tombe de ses parents.
Après la guerre et lalibération du camp, une polémique est née entre diverses survivantes de l'orchestre. Dans son témoignage romancé, la pianiste Fania Fénelon accuse Alma d'avoir abusé du pouvoir conféré par son statut dekapo aux dépens des musiciennes. De son côté, nombre de musiciennes, dont la violoncellisteAnita Lasker-Wallfisch, ont pris sa défense, précisant qu'Alma n'avait rien fait d'autre qu'essayer de préserver la vie de ses codétenues.


Une voie porte le nomAlma-Rosé-Gasse àVienne (Autriche).
En 2024, son nom est donné à l'un des instituts de l'Université de musique et des arts du spectacle de Vienne, qui portait précédemment le nom deJosef Hellmesberger (directeur de la faculté de 1851 à 1893), l'institut pour « les instruments à cordes, la guitare et la harpe dans la pédagogie musicale » :Alma Rosé Institut für Streichinstrumente, Gitarre und Harfe in der Musikpädagogik[7].
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