L'Alliance évangélique mondiale ouAEM (en anglaisWorld Evangelical Alliance (WEA)) est une organisation mondialeinterdénominationnelle d'égliseschrétiennes évangéliques etprotestantes fondée en 1846 àLondres, enAngleterre. Elle regroupe 143 alliances nationales d'Églises, 104 associations membres et 6 commissions. C'est la plus importante organisation internationale d'Églises évangéliques et protestantes. Elle a son siège àDeerfield (Illinois), auxÉtats-Unis. Cette organisation ne regroupe qu’une partie des égliseschrétiennes évangéliques. Son dirigeant est le pasteur zimbabwéen Goodwill Shana.
L’organisation a ses origines dans l’Evangelical Alliance, une organisation britannique fondée en 1846 par 52confessionschrétiennes évangéliques de divers pays àLondres, enAngleterre[1],[2]. En 1912, elle prend le nom de World Evangelical Alliance[3]. En 1951, la Communauté évangélique mondiale(World Evangelical Fellowship) est fondée par des dirigeants évangéliques de 21 pays lors de la première assemblée générale à Woudschoten (Zeist) auxPays-Bas[4],[5],[6]. En 2001, après l'Assemblée générale de Kuala Lumpur, la CEM reprend le nom d'Alliance évangélique mondiale[7]. En 2006, elle a ouvert un bureau à l’ONU deGenève, qui s’est ajouté à celui deNew York[8]. En 2018, elle a établi son siège principal àDeerfield (Illinois),États-Unis[9]. En avril 2024, le pasteur zimbabwéen Goodwill Shana devient président exécutif[10].
En 2025, l’AEM regroupe 143 alliances nationales d'églises qui compteraient 600 millions de croyants[3]. L’AEM ne regroupe qu’un certain pourcentage des égliseschrétiennes évangéliques, puisque certaines églises ne sont pas membres d’uneconfessionchrétienne ou d’une alliance nationale[12].
En 1974, l'AEM crée 6 commissions afin de mieux atteindre ses mandats[13],[14],[15]:
Engagement de l’Alliance : Renforcer les alliances évangéliques existants et en créer de nouvelles.
Engagement de l’Église : Offrir des programmes et des ressources aux églises pour différents groupes sociaux.
Engagement public : Défendre la migration et les réfugiés, la paix.
Plaidoyer mondial : Coordonner les partenariats avec les organisations internationales, comme l'ONU.
Théologie mondiale : Réfléchir sur des sujets dethéologie évangélique, et des questions d'importance qui concerne les églises et la société dans le monde, surveiller laliberté religieuse.
Témoignage mondial : Coordonner les activités d'évangélisation.
UneAssemblée générale a lieu tous les six ans, dans un pays qui diffère selon les années[18]. Elle est un temps de prière et de conférences pour les Alliances nationales et les associations[19]. Elle permet la prise de décisions administratives et la formation des dirigeants de chaque pays. La dernière AG a eu lieu en 2019 àJakarta enIndonésie et les dirigeants se sont notamment engagés à établir des alliances dans les 62 pays qui n’en ont pas et s’impliquer davantage pour laliberté religieuse[20].
La lutte contre la pauvreté est une préoccupation importante de l’AEM[22]. Les publications et les rencontres de l’Alliance sont les moyens utilisées pour influencer et inspirer des initiatives de développement ainsi que des actions humanitaires chez les églises, les ONG et les politiques[23]. En 2004, elle a lancé le Défi Michée, une initiative pour sensibiliser les chrétiens sur le sujet et favoriser la prise de décision chez les dirigeants[24].
Défense des droits de l’homme et de la liberté religieuse
L’AEM est également soucieuse desdroits de l'homme et, notamment, de la liberté de religion et de conviction. Par ailleurs, son engagement auprès desmécanismes onusiens de défense des droits de l’homme, entre autres, s'est développé jusqu’à la création d’un département dédié, « Global Advocacy Department »[25].
Dans le cadre de l’EPU un certain nombre de recommandations de l’AEM ont été reprises par des États, en ce sens que des recommandations formulées de manière très similaire aux propositions de l’AEM apparaissent dans les recommandations finales au nom d’un État examinateur, pour l’État examiné. Ce fut le cas notamment pour ses rapports concernant latraite d’êtres humains en Suisse en 2012[28],[29] et au Canada en 2018[30],[31], le rapport sur le Bhoutan en 2019[32],[33] centrés sur la liberté de religion et sur l’Iran en 2020[34], pour lequel l’AEM a plaidé avec succès en faveur de la mention des chrétiens convertis comme un groupe dont la liberté religieuse devait être respectée par l’Iran[35].
En 2020, l’Alliance a fait une déclaration, dans le cadre des résultats de l’EPU pour l’Espagne, mentionnant des réglementations exagérément exigeantes pour les communautés religieuses non-catholiques en Catalogne et la discrimination subie par les pasteurs protestants retraités exclus du système de pension depuis l’ère franquiste. Cette déclaration fut l’objet d’une réponse de l’ambassadeur espagnol[36], les deux recommandations ayant été acceptées dans le cadre du rapport de l’EPU correspondant et, fin 2020, le Conseil évangélique de Catalogne annonçait qu’un accord avait pu être trouvé avec la commune de L’Hospitalet de Llobregat pour éviter la fermeture de cinq églises[37].
↑William A. Dyrness, Veli-Matti Kärkkäinen,Global Dictionary of Theology: A Resource for the Worldwide Church, InterVarsity Press, États-Unis, 2009,p. 950
↑Donald F. Durnbaugh,The Believers' Church: The History and Character of Radical Protestantism, Wipf and Stock Publishers, USA, 2003, p. 293
↑a etb WEA,Our History, worldea.org, USA, consulté le 5 février 2025
↑Roger E. Olson,The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press , États-Unis, 2004,p. 100
↑Brian Stanley,The Global Diffusion of Evangelicalism: The Age of Billy Graham and John Stott, InterVarsity Press, États-Unis, 2013,p. 73
↑Ronald J. Sider, Diane Knippers,Toward an Evangelical Public Policy: Political Strategies for the Health of the Nation, États-Unis, Baker Books, 2005, p. 242
↑Matthew Clarke,Handbook of Research on Development and Religion, Australie, Edward Elgar Publishing, 2013, p. 426-427
↑Per Pinstrup-Andersen, Peter Sandøe,Ethics, Hunger and Globalization: In Search of Appropriate Policies, Springer Science & Business Media, USA, 2007, p. 86