| Russie | 394 000 (2010) |
|---|---|
| Allemagne | environ 3 millions (2017) |
| RSFSR | 842 000 (1989) |
| URSS | 2 039 000 (1989) |
| Langues | Allemand,russe,bas allemand mennonite,souabe |
|---|---|
| Religions | Historiquementprotestantisme etcatholicisme |
LesAllemands de Russie ouRusses allemands (en allemand :Russlanddeutsche ; enrusse :российские немцы ouрусские немцы) sont lesAllemands et leursdescendants vivant enRussie ou enURSS. Durant la fin duXXe siècle, un grand nombre d'entre eux aémigré vers l'Allemagne.
C'est à partir de que des populations germaniques principalementluthériennes, mais aussicatholiques, et minoritairementbaptistes,piétistes oumennonites, provenant du sud-ouest de l'Allemagne, deHesse, deRhénanie, duPalatinat et aussi de l'Alsace, commencèrent à s'installer enRussie. Cette population a été invitée parCatherine II pour cultiver les terres de laVolga et de l'Ukraine, vacantes après l'expulsion desTurcs et desTatars de ces régions. Cette minorité ethnique, à laquelle lestsars avaient accordé la liberté de culte et d'autres privilèges, en particulier financiers, s'intégra peu et se mélangea encore moins à la population russe.
Après avoir détrôné son épouxPierreIII, la princesse allemande Sophie Fredericke Auguste von Anhalt-Zerbst, née àStettin, monta sur le trône, sous le nom deCatherine II dite « la Grande ». Elle enleva à l'Empire ottoman par ses conquêtes un peu plus de 500 000 km2 de territoire (notamment vers l'actuelleUkraine enNouvelle Russie). Or cessteppes au fertiletchernoziom n'étaient que peu, et lentement, colonisées par lescosaquesrusses ouukrainiens et n'étaient donc pas assez cultivées ou habitées. En conséquence, Catherine II publia un manifeste enjuillet 1763, invitant les populations d'Europe de l'Ouest, notamment ses anciens compatriotes allemands, à émigrer en Russie en échange de privilèges, tels que[1] :
Cela donnait aux colons allemands la possibilité de vivre enautogestion en étant relativement indépendants de l'administration russe, ce qui était aussi le cas descosaques (astreints, pour leur part, au service militaire en échange de ces avantages), mais pas des paysans russes ou ukrainiens qui furent, eux, astreints auservage jusqu'en 1861. D'où une grande inégalité entre d'une part les villages allemands et cosaques, plutôt prospères, en les autres, souvent très pauvres et beaucoup moins efficaces économiquement[2].
Après laRévolution russe, toutes les différences de statut (et donc les avantages) furent abolies, les biens des Allemands de Russie furentcollectivisés, leur liberté de culte abolie, et, pendant laguerre civile russe, laterreur rouge, lesréquisitions et lafamine s'abattirent sur eux. Une partie d'entre eux s'enfuit alors vers l'Ouest, tentant de rejoindre l'Allemagne oùles survivants (Aussiedler) grossirent le nombre de pauvres. Plus tard, en 1924, uneRépublique socialiste soviétique autonome des Allemands de la Volga (Autonome Sozialistische Sowjet-Republik der Wolga-Deutschen ;Автоно́мная Сове́тская Социалисти́ческая Респу́блика Не́мцев Пово́лжья) fut créée, mais fut révoquée en 1942 parJoseph Staline qui fitdéporter toute sa population vers laSibérie et leKazakhstan.
EnURSS, chaque citoyen se voyait attribué une nationalité (Национальность) qui figurait dans tous les papiers officiels, tels que l'acte de naissance ou lepasseport. Ainsi les Russes allemands voyaient figurer sur leurs papiers la mention « allemand » ou « allemande » (Немец/Немка) même après plusieurs générations nées sur territoire russe. C'est toujours le cas aujourd'hui, de manière déclarative, en Russie et nombre de pays de l'ancienne URSS.
| 1926 | 1939 | 1959 | 1970 | 1979 | 1989 | 1991 | 2002 | 2010 | 2017 | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| URSS | 1 238 000 | 1 427 000 | 1 619 000 | 1 846 000 | 1 936 000 | 2 039 000 | ||||
| RSFSR (Russie à partir de1991) | 806 000 | 863 000 | 820 000 | 761 000 | 791 000 | 842 000 | 597 000 | 394 000 | ||
| Allemagne | 450 000 | 2 400 000 |
NB : Les données desrecensements de la population en Union soviétique ne sont pas des plus fiables et l'Allemagne n'a pas mené de statistiques précises sur les immigrations de Russes allemands. Les données ci-dessus sont donc à prendre à titre indicatif.
Persécutés sousJoseph Staline, puisdéportés vers l'Asie centrale et laSibérie par centaines de milliers en 1941, ces « Allemands de Russie » se sont précipités en grand nombre vers la lointaine mère-patrie (Heimat) de leurs ancêtres dans les années 1990, dès l'ouverture durideau de fer et ladislocation de l'URSS. L'article 116 GG de laLoi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne certifie que toute personne pouvant prouver qu'elle a un ascendant allemand a droit à la nationalité allemande[7]. Jusqu'en 1996 les règles d'obtention de naturalisation sont encore très souples et ce sont ainsi en moyenne 200 000[8] Russes allemands qui rejoignirent chaque année l'Allemagne depuis laRussie et les anciennesrépubliques soviétiques durant les années 1990[8],[9]. L'émigration de Russes allemands vers l'Allemagne continue depuis, bien qu'en quantité moins élevée, entre autres à cause des durcissements de la loi en 1996 et 2005[8].
Un certain nombre de Russes d'origine allemande ont choisi de retourner vivre dans les pays issus de ladislocation de l'URSS. Adaptés à la vie dans lespays communistes etpost-communistes, où l'improvisation supplée à l'organisation et la solidarité de voisinage à l'indigence des aides sociales, et où l'économie ne fonctionnait pas enflux tendu, ils ne purent pas s'intégrer au mode de vie trèsconsumériste de l'Allemagne moderne, où l'entreprise est un lieu deproduction et non de vie sociale : de ce fait, ils éprouvèrent des problèmes d'emploi et financiers, et furent confrontés au rejet des Allemands occidentaux qui les considèrent comme desRusses, d'autant que l'allemand n'était pour beaucoup de ces immigrés plus leurlangue maternelle et qu'ils avaient adopté des goûts musicaux et culinaires russes. Cela, ajouté à la curiosité pour la Russie et au jeu des médias russes (dénigrement de l'Occident, embellissement de la Russie), détermina plus de 15 000 Russes allemands à retourner en Russie[10].
Après la chute de l'URSS, plusieurs entités administratives allemandes ont été réaménagées ou créées. Parmi elles figurent leraïon d'Halbstadt (kraï de l'Altaï), le raion d'Asovo (Oblast de Tomsk). Dans l'Oblast de Novossibirsk et lekraï de l'Altaï les Russes allemands représentent la plus grande minorité ethnique[réf. souhaitée].
La majeure partie des Russes allemands se trouve enSibérie, oùJoseph Staline les avait faitdéporter.






Cette liste ne prend pas en compte lesGermano-Baltes, issus d'une colonisation bien antérieure à Catherine II dans lespays baltes, et qui s'y trouvaient depuis le Moyen-Âge avant leur rattachement à l'Empire russe.
| Histoire | |||||||||||||||||||||||
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| Diaspora |
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| Voir aussi | Colonisation germanique de l'Europe orientale (Ostsiedlung) | ||||||||||||||||||||||