La commune se situe au sein de laboutonnière du Boulonnais, à l'interface entre les « paysages boulonnais » et ceux des « hauts plateaux artésiens » (Haut Pays)[2]. Le risque argileux est nul au centre du territoire, moyen au nord et au sud[3].
Ce paysage qui concerne66 communes, se délimite : au Nord, par les paysages des coteaux calaisiens et du Pays de Licques, à l’Est, par le paysage du Haut pays d’Artois, et au Sud, par les paysages Montreuillois.
Le « paysage boulonnais », constitué d'uneboutonnière bordée d’unecuesta définissant un pays d’enclosure, est essentiellement un paysagebocager composé de47 % de son sol en herbe ou en forêt et de31 % en herbage, avec, dans le sud et l’est, trois grandes forêts, celle de Boulogne, d’Hardelot et de Desvres et, au nord, le bassin decarrière avec l'extraction de la pierre de Marquise depuis le Moyen Âge et de la pierremarbrière dont l'extraction s'est développée auXIXe siècle.
La boutonnière est formée de trois ensemblesécopaysagers : le plateau calcaire d’Artois qui forme le haut Boulonnais, la boutonnière qui forme la cuvette du bas Boulonnais et la cuesta formée d’escarpements calcaires.Dans ce paysage, on distingue trois entités :
les vastes champs ouverts du Haut Boulonnais ;
le bocage humide dans le Bas Boulonnais ;
la couronne de la cuesta avec son dénivelé important et son caractère boisé[14].
Dans ce cadre, la commune fait partie d'un espace protégé : leparc naturel régional des Caps et Marais d'Opale, d’une superficie de132 499 hectares réparties sur154 communes, géré par le syndicat mixte d'aménagement et de gestion du parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale[16].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF detype 1[Note 3] :
lebocage et bois de Bellebrune. Le site est constitué d’un ensemble forestier et d’un complexebocager établis l’un et l’autre sur lesargiles etmarnes de l’Oxfordien. Lagéomorphologie est assez plane malgré quelques vallonnements[17] ;
leréservoir biologique de la Liane. LaLiane est un bassin côtier qui présente un intérêt majeur autant pour les espèces holobiotiques[Note 4] que pour les migrateursamphihalins[18].
Au, Alincthun est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].Elle est située hors unité urbaine[21]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Boulogne-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[21]. Cette aire, qui regroupe 80 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[22],[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (49,2 %),terres arables (24,3 %), prairies (12,5 %), forêts (12,5 %), zones urbanisées (1,4 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La commune se situe à proximité de l'ex-RN 42 qui relieSaint-Omer (à une demi-heure) àBoulogne-sur-Mer (à 15 minutes[25]). Le village est traversé par les départementales 127 (qui relieGuînes au nord etDesvres au sud) et 238e2 (vers la commune deBelle-et-Houllefort). L'autoroute A16 (E 402) (allant deDunkerque au nord àRouen au sud) est à 10 minutes et l'autoroute A26 ou autoroute des Anglais (E 15) est à environ 20 minutes.
À la suite du passage destempêtes Ciarán,Domingos etElisa et desinondations etcoulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du, en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au, comme179 autres communes du département[26].
D'aprèsErnest Nègre, la commune tiendrait son nom (tout comme le hameau d'Alenthun àPihen-lès-Guînes, dans le même département) de l'anthroponymegermaniqueAlinga suivi du suffixesaxon-tun « ferme, village », donnant le « village d'Alinga »[28].
Le passé lointain d'Alincthun est encore visible à travers les tombes romaines etmérovingiennes découvertes en maints endroits sur le territoire communal. C'est le cas au lieu-dit au Mont des Diables : en prenant de la terre pour un chemin vicinal proche, des ossements avec armes de l'époque mérovingienne ont été trouvés[29].
Plus de deux douzaines de hameaux et de lieux-dits forment Alincthun. Les plus renommés sont : la Basse Vallée, ancien rendez-vous de chasse au Moyen Âge des nobles seigneurs ; la Fresnoye et son château, le Fay et Liane (anciennement Lianne), anciennebaronnie ducomté de Boulogne[30] et hameau le plus important qui doit son nom à la rivière qui le traverse, laLiane, fut intégré à la commune entre 1790 et 1794[1].
L'église, qui date de la période ogivale, a été reconstruite en 1850. Ses vitraux ont été récemment remis en état par la commune.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2022, la commune comptait 296 habitants[Note 7], en évolution de −10,84 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 30,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 33,3 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait157 hommes pour165 femmes, soit un taux de 51,24 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[41]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,3
90 ou +
0,6
6,0
75-89 ans
13,4
20,8
60-74 ans
24,2
26,8
45-59 ans
20,4
12,1
30-44 ans
13,4
15,4
15-29 ans
16,6
17,4
0-14 ans
11,5
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[42]
En 2019, dans la commune, il y a133 ménages fiscaux qui comprennent322 personnes pour un revenu médian disponible par unité de consommation[Note 8] de19 750 euros, soit inférieur au revenu de la France métropolitaine qui est de21 930 euros[44],[45].
Le Bois du Coq, la ferme portant ce nom est typique des fermes-manoirs jadis fortifiées pour faire face à d'éventuelles incursions anglaises via Calais. Propriété des seigneurs de Fosse, « un manoir amasé de maison manable, grange et estable » est vendu par adjudication en 1555 à Simon de Vicquet. Malgré la Révolution, époque à laquelle la famille abandonne sa particule, elle est toujours la propriété de Henri Théophile Duwicquet et de sa sœur Françoise-Charlotte quand ils meurent en 1866 et 1868. Mais un de leurs neveux, Ernest Feuillette l'achète en 1888. La famille Holuigue en est aujourd'hui propriétaire[48].
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d’interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Relatif aux poissons migrateurs qui ne changent pas de milieu
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Définition de l'unité de consommation selon l'INSEE : pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont généralement calculées de la façon suivante :1 UC pour le premier adulte du ménage,0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus,0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.Cette échelle d’équivalence (dite de l’OCE) tient compte des économies d’échelle au sein du ménage. En effet, les besoins d'un ménage ne s'accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n'est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑PaulRoger,Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, Amiens, Duval et Herment,(lire en ligne),p. 327.
↑a etb« Projets du maire d’Alinchtun: un mandat consacré à « l’entretien courant » : Comme elle l’a fait avec les bilans des maires avant les élections, « La Voix du Nord » lance une nouvelle série consacrée aux projets des maires. Quels engagements ? Quels grands chantiers ? Quelles priorités ? Le point avec Jean Picque, maire d’Alincthun. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).