Ayant le titre deMarja-e taqlid (grand ayatollah), le plus élevé du clergé chiite duodécimain, son turban noir indique qu'il se réclameseyyed, c'est-à-dire qu'il est un descendant duprophète Mahomet viaAli Zayn al-Abidin.
Les critiques de Khamenei le considèrent comme undespote répressif, responsable de la répression, desmeurtres de masse et d'autres actes d'injustice.
Ali Hossaini Khamenei est né en 1939 àMachhad, une ville considérée comme sainte dans l'islamchiite et un centre religieux très important, dans une famille religieuse[1]. Son père Javad Khamenei est unAzéri deKhameneh né àNadjaf (Irak), une autre ville sainte du chiisme. Sa mèreKhadijeh Mirdamadi(fa) est la fille d'un clerc[1]. Le couple a 8 enfants et les conditions de vie de leur ménage sont modestes[1]. Ali Khamenei est leur second fils ; il a deux frères qui deviendront également religieux et perpétuent la tradition familiale. L'ancêtre de Khamenei est Hossein Tafreshi dont la lignée remonte — selon certains — au quatrièmeimam chiiteAli Zayn al-Abidin, l'arrière-petit-fils deMahomet[2],[3],[4].
Ali Khamenei est marié avec Mansoureh Khojasteh Bagherzadeh[5], avec laquelle il a eu au total 6 enfants. Il a 4 fils (Mostafa, Mojtaba, Masoud, et Meysam) et 2 filles (Boshra et Hoda). Plusieurs de ses fils sont des dignitaires religieux[6].
« J'ai lu laDivine Comédie. J'ai lu Amir Arsalan. J'ai aussi luLes Mille et Une Nuits. MaisLes Misérables sont un miracle dans le monde de l’écriture des romans… Je l'ai dit à plusieurs reprises, allez lireLes Misérables une fois. C'est un livre de sociologie, un livre d'histoire, un livre de critiques, un livre divin, un livre d'amour et de sentiment[9]. »
Il est également un amateur depoésie, a écrit despoèmes sous le pseudonyme « Amin » et a participé à des concours de poésie durant sa jeunesse[10]. Il déclare également avoir été un admirateur du philosophe françaisJean-Paul Sartre (lui-même admirateur deKhomeyni et soutien de larévolution iranienne[11]) et deBertrand Russell pendant sa jeunesse[12],[13].
Ali Khamenei commence ses études religieuses à Machhad sous la direction de Hashem Qazwini et de l'ayatollah Milani, puis se rend àNadjaf, en Irak. Après que son père eut tenté de le renvoyer en Iran, il s'installe àQom entre 1958 et 1964[1]. Auséminaire de Qom, il suit les enseignements des ayatollahHossein Tabatabai Borujerdi etRouhollah Khomeini[2] dont il fait la connaissance à cette occasion[1]. L’opposition de Khomeini à la modernisation de l’Iran sous le régime dushah, jugée contraire à l’islam, aura sur Khamenei une influence décisive[1].
Marqué par l’empreinte du groupefondamentaliste chiite Fadayan-e Islam, Ali Khamenei épouse pleinement l’idéologie révolutionnaire de l’ayatollah Khomeini et contribue au recrutement de militants pour porter le projet de son maître[1].
En 1967, il traduit vers le persan l’ouvrage duFrère musulmanSayyid Qutb « al-Mustaqbal li-hadha al-din » (L’avenir de cette religion), dans lequel l’auteur défend la suprématie politique de l’islam[1]. Dans la préface de sa traduction, Ali Khamenei déclare que l’islam doit moderniser son message pour séduire les jeunes générations[1].
Khamenei étudie laphilosophie islamique puis devientayatollah[16]. Dans ses discours, il déplore que la plupart desmusulmans aient une visionquiétiste de l'islam restreignant la religion auxrituels et négligeant sa force révolutionnaire[1]. Car ces derniers, selon Khamenei, n'ambitionnaient de bouleverser ni l’ordre social, ni l’ordre politique, et pouvaient s'accommoder de la domination des puissances occidentales sur l'Iran[1]. Dans lesannées 1970, Khamenei prêche les idées de Khomeini et est arrêté à six reprises par la police iranienne et emprisonné[17].
Les adversaires de Khamenei ont néanmoins longtemps raillé ses connaissances religieuses limitées[16].
Khomeini nomme Khamenei au poste d'imam de la prière du vendredi à Téhéran (c'est-à-dire l'imam qui prêche lors de laprière du vendredi) en, après la démission deHossein Ali Montazeri de ce poste. Pour autant, Khamenei est alors très peu populaire, et n’a ni le charisme ni l'érudition religieuse de son prédécesseur[1]. Le diplomate John Limbert, retenucaptif à Téhéran pendant lacrise des otages américains en Iran, rencontre Ali Khamenei pendant sa détention, et déclare à son sujet :« Je ne me voyais pas du tout en train de discuter avec un politicien de premier plan. Je n’avais d’ailleurs jamais entendu parler de lui. »[1].
Ali Khamenei à l'hôpital après la tentative d'assassinat.
Le 27 juin 1981, à la mosquée d'Abouzar à Téhéran, Ali Khamenei est victime d'unattentat. Une bombe est placée dans un magnétophone. La convalescence de Khamenei dure plusieurs mois et son bras, sescordes vocales et sespoumons sont gravement touchés[19]. Il perd l'usage de son bras droit[17].
Quelques mois plus tard, après la tentative d’assassinat ratée contre lui, Khameneiest élu leprésident de la République islamique, succédant àMohammad Ali Radjaï, assassiné le 30 août précédent. Il est le premier ayatollah à occuper ce poste. Cette fonction revêt cependant surtout une dimension symbolique à l'époque ; le pouvoir réside en effet d’abord chez leguide suprême, ensuite au niveau du Premier ministre (fonction alors occupée parMir Hossein Moussavi)[1]. Khamenei est également élu représentant de Téhéran à l'Assemblée consultative islamique.
Le, dans son discours d'investiture présidentielle, Khamenei s'engage à combattre« la déviation, lelibéralisme et lesgauchistes influencés par lesÉtats-Unis »[20]. Selon l'association Iran Chamber Society, l'opposition au gouvernement, qui agit par des manifestationsnon-violentes et violentes, mais aussi par des assassinats, des activités deguérilla et de l'insurrection, fait face à une forte répression au début desannées 1980, donc avant et pendant la présidence de Khamenei. Des milliers demilitants sans grade des groupesinsurgés sont tués, souvent sur décision des tribunaux révolutionnaires. En 1982, le gouvernement annonce que les tribunaux seraient restreints, même si divers groupes politiques armés insurgés continuent d'être réprimés par le gouvernement dans la première moitié des années 1980[21].
Khamenei est l'un des dirigeants iraniens pendant laguerre Iran-Irak dans les années 1980 et développe des liens étroits avec lesgardiens de la révolution, désormais puissants[17]. La présidence de l'Iran qu'il occupe alors n'est qu'un poste symbolique et Khamenei ne joue aucun rôle de premier plan dans la conduite de cette guerre[1].
Salman Rushdie s'excuse et déclare« regretter le choc moral que son livre a fait subir aux adeptes sincères de l'islam »[22]. Khamenei déclare que les musulmans pourraient pardonner Salman Rushdie si celui-ci reconnaissait ses erreurs et présentait des excuses mais qu'il serait quand même exécuté[23]. Le 1989, Ali Khamenei affirme :
« Même si Salman Rushdie se repent au point de devenir l'homme le plus pieux de notre temps, il n'y aura aucun changement dans ce décret divin [fatwa][24]. »
Il stigmatise l'écrivain comme« un apostat dont le sang pourrait être versé impunément », en[25].
Khamenei rappelle la fatwa en 2015. Depuis l'édiction de la fatwa en 1989 jusqu'en février 2019, plusieurs personnes sont mortes du fait d’attentats contre les traducteurs, éditeurs de l'écrivain ; Rushdie est lui-même victime d'unetentative d’assassinat qui le rend infirme[26].
Peu avant sa mort,Rouhollah Khomeini ne désigne pasHossein Ali Montazeri, qui s'est opposé à lui, comme dauphin. Il lui préfère Ali Khamenei[27]. Le, Khomeini meurt à l'âge de 86 ans. Le lendemain, le, Khamenei est éluGuide suprême de la Révolution par l'Assemblée des experts, avec de nouveau le soutien du président de l'Assemblée,Hachemi Rafsandjani[28]. La plupart des observateurs le considèrent comme un« dur » du régime, gardien intransigeant des principes et des valeurs de larévolution islamique de1979, mais ce choix de Khamenei tient aussi au fait qu’il apparaîtconsensuel aux yeux de l’assemblée. Âgé de seulement 50 ans, mais paraissant plus vieux, il est alors choisi pour suivre les idées de Khomeini et non pour suggérer les siennes[17].
Il s'adjuge immédiatement un contrôle total des relations extérieures, de la défense, des services de sécurité et de la justice et pèse fortement sur les médias. Dès la fin1989, c'est lui qui choisit le futur secrétaire général duHezbollah,Hassan Nasrallah, pour le représenter àBeyrouth.
Khamenei essaie d'asseoir son autorité politique en obtenant une reconnaissance de ses compétences religieuses. Laréforme constitutionnelle votée en avait relâché la contrainte en ne demandant plus que leRahbar soit unmarja, c'est-à-dire une autorité religieuse reconnue par ses pairs, mais seulement unmujtahid. Khomeini aurait d'ailleurs donné le titre demujtahid à Khamenei sur son lit de mort pour qu'il puisse lui succéder, prévoyant la ratification des changements constitutionnels qu'il avait initiés[27].
En 1991, ladislocation de l'Union soviétique sonne pour Khamenei un avertissement : lalibéralisation économique et politique à l'instigation deMikhaïl Gorbatchev a affaibli le contrôle de l’État sur la société, rendant celle-ci plus demandeuse de réformes, et conduit,in fine, à sa chute[1]. Ce constat se transforme enobsession et nourrit chez lui uneparanoïa envers le peuple iranien et ses responsables politiques, y compris vis-à-vis de ceux qui lui sont acquis idéologiquement[1].
En 1995, Khamenei essaie de se faire nommermarja' suprême d'Iran par l’Assemblée des experts, ce qui lui procurerait la prééminence religieuse sur tous leschiites duodécimains, mais, malgré les intimidations (arrestations, tortures…) contre ses opposants (principalementMontazeri etal-Shirazi(en)), il essuie une déconvenue et doit se contenter de se considérermarja mais sans cette reconnaissance par ses pairs. LeHezbollah le considère commemarja, essentiellement pour garder de bonnes relations avec l'Iran qui le finance. Cette lutte laisse des traces profondes au sein du clergé chiite duodécimain qui se divise entre ceux alignés avec le pouvoir iranien et les autres[27].
Durant la présidence du réformateurMohammad Khatami (1997-2005), Ali Khamenei freine souvent lapolitique d’ouverture de la société et des institutions voulue par le président, et use de sonveto contre les décrets lui déplaisant[1]. Au printemps2006, il bloque ainsi un décret autorisant l'entrée desfemmes iraniennes dans les stades. Plus globalement, il affirme à de nombreuses reprises sa vision socialediscriminatoire envers les femmes.« L’homme est fait pour entrer sur les terrains économiques et financiers… Mais la femme […] doit accoucher, allaiter, elle a un physique fragile, elle est moralement sensible, elle est affective, ne peut entrer dans tous les domaines […], cela crée des restrictions pour les femmes… L’homme, plus fort, est privilégié »[31]. Il est aussi responsable de la fermeture de nombreux journaux et de l'arrestation de journalistes et réformistes[18].
En 2005, Khamenei soutient l'arrivée à la présidence de l'utraconservateurMahmoud Ahmadinejad, tout en poursuivant son entreprise de phagocytation des institutions[1].
En juin2009, Ali Khamenei renouvelle son soutien au président sortant Mahmoud Ahmadinejad,réélu dans des conditions contestées par une partie de lasociété iranienne. En tant que responsable des systèmes judiciaire et policier, Khamenei est accusé publiquement par certains réformateurs d'être responsable de la répression contre les opposants à Ahmadinejad[33]. Quelques semaines plus tard, il adopte cependant une position plus modérée, affirmant n'avoir reçu aucune preuve que l'opposition soit manipulée par des puissances étrangères (comme le dénoncent les conservateurs de l'entourage d'Ahmadinejad) et demandant à la justice de juger sur des preuves solides et non sur desrumeurs[34].
SelonReuters, au fil du temps, Khamenei se serait constitué un empire industriel et commercial d'une valeur de 95 milliards dedollars américains, qui constituerait la composante économique de son pouvoir, les deux autres étant lepouvoir politique et le pouvoir militaire[35].
Atteint d'uncancer de la prostate, il est opéré en. Certaines sources annoncent que son cancer seraitmétastatique et que son espérance de vie ne dépasserait pas deux ans. Ces allégations relancent une course à sa succession entre modérés et radicaux[36].
Lors desmanifestations de 2019-2020, les manifestants ciblent la république islamique d'Iran dans sa totalité, y compris Ali Khamenei alors que la loi interdit de le critiquer ; dans tout le pays, des portraits le représentant sont brûlés ou détruits[37].
Ali Khamenei en 2023.
Au cours desmanifestations qui éclatent dans tout l'Iran pour protester contre lamort de la jeune Mahsa Jina Amini et la répression des manifestations, les manifestants scandent« Marg bar dictator ! » (« À bas le dictateur ! »), un slogan utilisé durant laRévolution de 1979 à l'encontre deMohammad Reza Pahlavi et qui est désormais adressé à Ali Khamenei[38].
En,Meta décide de suspendre les comptesInstagram etFacebook d'Ali Khamenei. Cette décision, probablement prise en raison du soutien de Khamenei auHamas pendant laguerre à Gaza, est contestée par le ministre des Affaires étrangères iranien[39],[40].
Depuis les années 1990, Israël considère comme une menace existentielle les ambitions nucléaires de l'Iran qui conteste régulièrement la légitimité de l'existence d'Israël et appelle à sa destruction[41] mais de manière plus générale, sous Khamenei, l'Iran s'est impliqué dans desguerres par procuration avec Israël (et l'Arabie saoudite). À la suite desattaques du 7 octobre 2023 sur le territoire israélien, Israël parvient à affaiblir deux alliés de l'Iran : leHamaspalestinien et leHezbollahlibanais, ce qui contribue à lachute du régimebaasiste deBachar el-Assad enSyrie, autre allié de l'Iran. Après la condamnation par l'AIEA de l'Iran pour « non-respect » de ses obligations en matière nucléaire[42] et au lendemain de l'expiration d'unultimatum fixé parDonald Trump[43], laguerre entre Israël et l'Iran est déclenchée le 13 juin 2025, par une attaque surprise d'Israël[44] : l'aviation israélienne bombardeTéhéran, des sites militaires, desinstallations nucléaires, lesdéfenses aériennes iraniennes et des infrastructures énergétiques du pays. L'Iran réplique en attaquant plusieurs villes israéliennes dontTel Aviv-Jaffa,Bat Yam etJérusalem, au moyen demissiles et dedrones dont une large proportion est arrêtée par ledôme de fer israélien[45]. Le conflit entraîne la mort de civils dans les deux pays. Alors que son régime est fragilisé par la mort de nombreuxscientifiques nucléaires, degardiens de la révolution islamique et chefs militaires assassinés par Israël, Khamenei affirme que l'Iran ne capitulera jamais et que « la bataille ne fait que commencer » contre l'État hébreu. Il menace également lesÉtats-Unis si ceux-ci interviennent en faveur d'Israël[46].
Ali Khamenei se réfugie dans unbunker par crainte d'assassinat. Face à cette situation de guerre considérée comme la plus grave depuis laguerre Iran-Irak des années 1980, le Guide suprême prend des mesures exceptionnelles de préservation du régime : il suspend ses communications électroniques, ne communique plus avec ses commandants que par l'intermédiaire d'un aide de confiance, et désigne des remplaçants pour sa chaîne decommandement militaire. Dans une démarche sans précédent, il nomme également trois clercs seniors comme candidats potentiels à sa succession et demande à l'Assemblée des experts de choisir rapidement son successeur parmi ces trois noms en cas de mort, rompant ainsi avec la procédure habituelle qui peut prendre des mois[47].
Son bilan économique est marqué par les conséquences de l'isolement international de l'Iran du fait des sanctions qui lui sont imposées par les États-Unis.
Malgré cela, il parvient à nouer une alliance avec les gardiens de la révolution leur permettant de bâtir un empire économique qui échappe au regard du gouvernement, pesant jusqu'à 60 % du PIB iranien et incluant divers trafics, comme la drogue[1]. En outre, selon une enquête de Reuters, Khamenei serait personnellement en 2013 à la tête d'un empire économique d'une valeur estimée à 95 milliards de dollars[1]. Ce dernier émane d’une entité opaque baptisée « Setad », fondée par Khomeiny peu avant sa mort pour gérer et vendre les propriétés abandonnées des émigrés iraniens ayant fui la révolution[1]. Initialement pensée pour venir en aide aux pauvres, cette entité est devenue depuis lors un gigantesque conglomérat disposant de parts dans de nombreux secteurs de l’économie[1].
À la suite de son arrivée au pouvoir en 1989, poursuivant sur la trajectoire de son prédécesseur, Ali Khamenei contribue à transformer la révolution iranienne en une longue « contre-révolution », porteuse de nombreuses contradictions, elles-mêmes vectrices d’élans révolutionnaires[1]. Par exemple, depuis son arrivée au pouvoir, les taux d’éducation et d’alphabétisation des femmes ont considérablement augmenté, mais leurs droits ont été de plus en plus limités[1]. Outre le décalage de plus en plus flagrant entre son autoritarisme théocratique et les aspirations démocratiques et séculaires d'une part croissante de la population iranienne, de plus en plus de chercheurs et d'analystes accusent Khamenei d'avoir transformé l'Iran en une « gérontocratie »[1]. Lui-même exerçant la plus haute fonction politique du pays étant âgé de 86 ans et l'âge moyen dans l'assemblée d'experts qui l'entoure dans ses fonctions de 65 ans, tandis que la moyenne d'âge dans la population iranienne est de 33 ans[1]. Alors qu'en près d'un demi-siècle, le visage du pays s’est métamorphosé, Ali Khamenei ne s’est jamais défait de ses obsessions conservatrices[1].
Khamenei a« la responsabilité directe » de la politique étrangère, qui« ne peut être menée sans sa participation et son approbation directes ». Il dispose d'une équipe de politique étrangère indépendante de celle du président« qui comprend deux anciens ministres des Affaires étrangères » et« peut à tout moment de son choix s'impliquer dans le processus et 'corriger' une politique ou une décision erronée ». Sa politique étrangère suivrait une voie qui évite la confrontation, mais aussi l’accommodement avec l’Occident.
À la présidence de l'Iran, Ali Khamenei participe à l’établissement des relations internationales du régime illustré par son voyage àNew York, au siège desNations unies, en 1987, et en Corée du Nord en 1989[1]. Depuis lors, il n’a plus quitté l'Iran[1].
Lorsqu'il arrive au poste de guide suprême en 1989, l'Iran sort d'une longue guerre avec l'Irak qui a été largement soutenue par des alliés extérieurs dans son projet d'invasion du territoire iranien[1]. Le régime iranien, craignant pour sa survie, tente de mettre en place une politique de dissuasion basée d'une part sur l'obtention de missiles, voire de l'arme nucléaire, d'autre part sur l'association avec desmilices chiites étrangères[1]. Le rôle de ces dernières situées au Liban, en Irak, en Syrie, en Afghanistan et au Yémen, est de constituer une ligne de défense à l'extérieur de l'Iran pour que plus aucune bataille de ne situe sur son territoire[1].
Ali Khamenei qualifieIsraël de« tumeur cancéreuse » en 2009[52] et dans un livre intituléPalestine publié en 2011 ou 2012[53]. Selon lui, il faut éliminer Israël et il déclare le soutien de l'Iran à tout groupe armé qui combattra ce pays[54].
Fin, il déclare qu'« Israël est voué à la disparition »[55].
En, il explique souhaiter cette disparition grâce à unréférendum auquel participeraient à la fois lesArabes et lesJuifs qui vivent auProche-Orient. Il précise« La seule solution, c'est l'anéantissement d'Israël, mais cela ne veut pas dire la destruction des Juifs de cette région »[56]. Il nomme son projet« la solution finale »[57].
En septembre 2015, il estime que« Dieu merci, Israël n'existera plus en 2040 »[58],[59].
En 2023, il félicite les personnes ayant organisé et perpétré les attaques commises par leHamas et l'opération Déluge d'al-Aqsa du 7 octobre mais affirme toutefois que l'Iran n'est pas responsable de ces attaques[60]. Dans les faits néanmoins, la montée en puissance de Téhéran sous Khamenei n’a apporté aucun gain substantiel pour lesPalestiniens, tandis qu'en juin 2025, lors de la montée en intensité de laguerre Israël–Iran, Israël est plus fort que jamais[1].
En 2019, Khamenei affirme que l'Iran n'a aucun problème avec les Juifs mais uniquement avec Israël en tant qu'État, et qu'il n'est pas antisémite[67].
Le 11 juin 2022, il publie untweet considéré commeantisémite - où le mot « Juifs » est remplacé « sionistes » - dans lequel il déclare :« Les sionistes ont toujours été un fléau, bien avant la création de leur régime frauduleux. Même alors, les capitalistes sionistes étaient un fléau pour le monde entier »[68].
En février 2023, le représentant de Khamenei dans laprovince iranienne de Markazi, nie à nouveau que six millions de Juifs aient été tués lors de la Shoah, affirmant que le chiffre réel est d'environ 50 ou 60 Juifs, et que la Shoah a été utilisée comme un « prétexte pour lutter contre l'islam, les musulmans et lehijab »[69].
Khamenei écrit une lettre aux étudiants américains le 30 mai 2024[74]. Tout en qualifiant les actions d'Israël de« génocide et d'apartheid », Khamenei demande aux étudiants de poursuivre leurs protestations contre ce qu'il a appelé« le régime sioniste brutal »[75]. Dans sa lettre, l'Ayatollah Ali Khamenei exprime son empathie et sa solidarité avec les étudiants quiprotestaient contre les attaques israéliennes à Gaza. Il a qualifié ces étudiants de « branche du Front de Résistance » et a prédit leur victoire avec la « permission de Dieu »[76].
Selon lui, l'égalité entre hommes et femmes est uncomplot sioniste visant à détruire la société. Pour Khamenei, les Iraniens doivent s'opposer auféminisme et prendreFatima comme modèle féminin. Toutefois, il juge que les femmes et les hommes sont égaux dans différents domaines dont la capacité à diriger, à détenir le pouvoir et la spiritualité[77]. Il encourage les femmes à porter lehidjab, mais déclare que celles qui refusent de le porter ne sont pas desinfidèles ou des anti-révolutionnaires[78].
Il estime également que les femmes quifont du vélo en public sont indécentes et à ce titre rédige unefatwa pour interdire cette pratique[79].
↑« Nucléaire : l’Iran annonce la construction d’un nouveau site d’enrichissement, défiant les Etats-Unis avant de nouveaux pourparlers »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)