Alger (enarabe :الجزائر العاصمة,Al-Jazāʾir El ʿĀṣima[note 1],[2], enberbère :ⵍⴷⵣⴰⵢⵔ ⵜⴰⵎⴰⵏⴰⵖⵜ,Ldzayer tamanaɣt ouLezzayer tamanaɣt[3] et Dzayer enarabe dialectal), surnomméeEl Bahdja (« la joyeuse »),El Mahrussa (« la bien-gardée ») ouEl Beida (« la blanche ») ou même Alger la blanche, est lacapitale de l'Algérie et en est laville la plus peuplée.
Située au bord de lamer Méditerranée, la ville d'Alger est en fait constituée de plusieurscommunes de lawilaya d'Alger dont elle tire son nom en tant que chef-lieu mais n'a ni personnalité juridique, ni structure d'administration en propre. L'unité urbaine d'Alger comptait 2 481 788 habitants selon l'Office national des statistiques algérien d'après le dernier recensement de2008[4]. Avec 4,4 millions d'habitants selon leministère des Affaires étrangères français[5], tandis que l'agglomération en comptait environ 6 727 806 habitants en 2010 suivant le classement des 100 plus grandes villes du monde parWorld Gazetteer[6] et 7 796 923 habitants en 2020 selonPopulation Data[7], Alger serait d'après ces deux dernières sources la premièreagglomération duMaghreb et dulittoral méditerranéen.
Son rôle de capitale du pays sera confirmé lors de lacolonisation française où elle devient le siège dugouverneur général de l'Algérie. Alger fut la capitale de laFrance libre de1942 à1944. Depuis l'indépendance du pays à la suite de laguerre d'Algérie, en 1962, Alger est devenue capitale de l’État algérien. Elle abrite le siège des institutions politiques du pays en plus de tenir un rôle de premier plan économiquement.
Latopographie de la côte algéroise est caractérisée par la succession à partir du rivage actuel et jusqu'à une altitude de plus de300 mètres, d'une série de gradins, disposés les uns au-dessus des autres comme les marches d'un escalier.
Ces marches interrompent brusquement la continuité des pentes, en général très rapides, qui bordent le littoral algérois.
Alger est traversée par plusieurs fleuves et plusieurs cours d'eau qu'on nomme indifféremment « oued ». Tous les fleuves qui la traversent se jettent dans la Méditerranée qui borde toute la côte algéroise. Son système hydrographique est propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible mais ses cours d’eau connaissent des crues importantes en cas de pluies. Le massif de Bouzaréah, connu par ses reliefs accidentés, possède un réseau hydrographique très dense, drainé par huit principaux cours d'eau (Baranès, Sidi Medjber, Frais vallon, jaubert, Scotto Nadal, Chemin du Fort, Birtraria et Oued Koriche ou Oued Atoun (ex-Oued Mkacel)). La moitié de ses cours d'eau a été artificialisée et canalisée par des collecteurs enterrés. À l'ouest l'Oued Mazafran constitue la frontière entre les wilayas d'Alger et de Tipaza, plus à l'est, entreChéraga etAïn Benian, l'embouchure de l'OuedBeni messous. À l'est, les OuedsEl Harrach, El Hamiz et Réghaïa ainsi que la zone dite « le lac de Réghaia », un site d’importance écologique de dimension internationale protégé par la convention deRamsar, sont particulièrement touchés par la pollution due aux nombreuses usines implantées dans cette zone. L'Oued El Harrach bénéficie depuis ces dernières années d'un projet d'assainissement et d'aménagement.
L'étude géologique de la région algéroise, peu étendue en surface et formant un rocher qui s'avance dans la mer, révèle qu'en arrière il est recouvert par un cordon de dunes au-delà duquel on retrouve les terrains sédimentaires[15] de la sérietertiaire[16].
Dans une esquisse géologique et topographique du littoral d'Alger datant de 1911, il apparaît que ce littoral comprend essentiellement toute la région basse qui borde sur plus de100 kilomètres le pied de l'Atlas, depuis le massif deSidi-Fredj au nord deThénia des Béni Aïcha, jusqu'aumont Chenoua à l'ouest deTipaza[17].
Le relief se caractérise par trois zones longitudinales : le Sahel, le littoral et la Mitidja.
Alger bénéficie d'unclimat méditerranéen[18],[19]. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides[20], la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août[21].
Station de sports d'hiver de Chréa à 50 km d'Alger.
Tableau climatologique d'Alger aéroport international, période 1961-1990
Alger est une zone sismique sensible, plusieurs failles sont détectées dans son territoire (Khaïr al Dine,Zemmouri, Sahel, Chenoua, Blida,Thenia). Ces failles aux potentiels sismiques différents sont susceptibles de générer des séismes[23]. Le plus violent qui ait jamais été recensé est celui du, par suite duquel Alger fut complètement détruite et en partie inondée[24]. Le dernier séisme important date du et coûta la vie à 20 000 personnes. En outre, plusieurs quartiers furent touchés par leséisme de Boumerdès en2003 (faille Zemmouri).
En raison de sa situation géographique, Alger est fortement soumise aux risques d'inondation à cause du ruissellement des eaux de pluie des hauteurs de la ville jusqu'aux quartiers situés en contrebas. Ce risque est accentué par plusieurs facteurs liés à une évolution urbaine prenant peu en compte les risques. Plusieurs édifices sont construits sur des lits d'oued, comme au val d'Hydra.
Le, des pluies diluviennes s'abattirent sur Alger, transformant les lits d'oueds en torrents de boue. Cette catastrophe causa la mort de plus de750 personnes, majoritairement àBab El Oued, un quartier où des immeubles entiers furent détruits[25].
Il n'existe pas de définition administrative de la ville d'Algerintramuros. Lawilaya d'Alger comporte 57 communes, dont la quasi-totalité correspond à des quartiers d'Alger. La wilaya d'Alger correspond doncgrosso modo à la ville d'Alger, en tant qu'unité urbaine continue.
D'après la sourceANIREF la wilaya d'Alger comptait3 309 896 habitants en 2020.
Toutefois, l'aire urbaine d'Alger s'étale au-delà de la seule wilaya d'Alger, dans les trois wilayas voisines deBlida,Boumerdes etTipaza. Ces trois wilayas comptaient respectivement1 275 568,801 068 et809 311 habitants en 2018 ou 2020 selon la même source.
Ainsi, la population cumulée des wilayas d'Alger, Blida, Boumerdes et Tipaza était de6 195 843 habitants en 2018-2020. En en excluant les parties les plus éloignées d'Alger (ouest de la wilaya de Tipaza et est de la wilaya de Boumerdes), il paraît raisonnable d'estimer la population de l'aire urbaine algéroise à environ5 millions d'habitants. La publication des données issues du recensement de la population de 2022 devrait permettre d'affiner cette estimation.
Des sources non-officielles et étrangères avancent parfois une population allant jusqu'à8 millions d'habitants pour l'agglomération ou l'aire urbaine d'Alger, mais une telle population paraît impossible vu les chiffres officiels fournis par les autorités algériennes (recensement ce la population, ONS et ANIREF). En effet, de telles estimations dépassent la population cumulée des quatre wilayas englobant l'aire urbaine d'Alger, ce qui est objectivement impossible.
La pyramide des âges de lawilaya d'Alger met en avant une population jeune relativement importante, presque un tiers de la population a moins de20 ans. Cependant on observe une diminution des naissances à partir de 1983 et une reprise de natalité sur la période 2004/2008.
Population d’Alger (y compris Mustapha commune séparée de 1870 à 1904)[27]
Année
Population totale
Musulmans
Non-Musulmans
1830
30 000
1876
61 255
1891
105 227
1911
162 526
1921
195 655
1926
264 232
1948
308 499
128 930
179 569
1954
365 040
162 150
192 890
Avec 365 040 habitants en 1954, Alger était la4e ville française derrière Paris, Marseille et Lyon[28]. Avec sa banlieue (215 046 habitants dont 131 315 musulmans et 83 731 européens), la population totale de l'agglomération s'élevait en 1954 à 580 086 habitants[29].
L'article peut contenir des analyses et interprétations inexactes ou inédites de sources primaires. Pour améliorer lavérifiabilité de l'article ainsi queson intérêt encyclopédique, il est nécessaire, quand dessources primaires sont citées, de les associer à des analyses faites par des sources secondaires.
Le point sur lequel il y a divergence est la signification du nomDjezaïr Beni Mezghenna[31].
Les premiers à citer Alger furentIbn Hawqal dans son livreS'urat al Ardh (صورة الارض) et Al-Bakri dansDes Routes et des Royaumes (كتاب المسالك والممالك) au chapitre sur « La route d'Achir à Djzayer Beni Mezghenna » (vers l'an 1068)[32]. Le premier l'écrit (جزائر بني مزغنّاي), le second (جزاير بنى مزغنى), sans qu'aucun d'eux donne la signification du nom.William Mac Guckin de Slane, en traduisant le livre d'Al-Bakri, ajoute une traduction « îles » pour (جزاير)[33],[34].
Au début duXVIe siècle,Hassan al-Wazzan dit Léon l'Africain pense que le nom « gézeir » viendrait de sa proximité avec les îles Baléares[35].Diego de Haedo rattache le nom à l'unique île qui faisait face à Alger[36],[37]. En 1843,Louis Adrien Berbrugger explique que le nom d'Alger viendrait des îles qui faisaient, selon lui, face au port d'Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; enarabeAl-Djaza’ir (الجزائر), « les îlots »[38],[39], en français « les îles des Mezghenna » (جزاير بني مزغنا,Djezaïr Beni Mezghenna)[40]. Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie[41], coincée entre le vaste Sahara et la Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie,Al-Jaza’ir. Ibn Hawqal ne cite qu'une île à un jet de flèche de la côte[42],[31] et Al-Bakri aussi[43].
Par ailleurs, le géographe Al-Idrissi mentionne dans « نزهة المشتاق في اختراق الآفاق » l'existence de la ville qu'il transcrit indifféremment Djézayr beni Mezghena (جزاير بني مزغنا)[44] et parfois Al Djézayr (الجزائر)[45],[46].
Une autre hypothèse existe pour l'origine du mot Djezaïr Beni Mezghenna. Cette hypothèse attribue une origine berbère au nom d'Alger.« SelonSmaïl Medjeber, Alger fut prise parBologhine ibn Ziri qui lui donne le nom de Ziri pour honorer son père[47] ». Alger viendrait donc de l'anthroponyme Ziri[47] qui signifie « clair de lune » en berbère.Al-Bakri, repris parLouis de Mas-Latrie, décrit les habitants d'Alger et de ses alentours (Mitidja) comme desBerbères vivant à la limite du royaumehammadide encore en place[33].
La ville fut dénommée Icosium durant la période romaine. Selon une légende gréco-romaine, Icosium aurait été fondée par vingt (Eïkosi) compagnons d’Hercule[48]. Selon la légende, vingt des hommes d’Hercule, embarrassés de choisir le lieu de la fondation de la future ville d’Alger, s’accordèrent à sacrifier trois moutons et placer chacun d’eux sur un emplacement donné (L’Harrach, Pointe-Pescade et l’actuel centre-ville d’Alger) pour constater ensuite lequel des trois moutons demeurera intact. Ils s'aperçoivent que celui du site actuel n'est pas affecté par la décomposition. Ils résolurent de fonder Alger sur cet emplacement en lui attribuant le nom d’Icosium (dérivé du mot grec Eikosi, qui signifie en grec vingt)[49]. Marmol affirme de son temps qu'une tradition indigène locale attribuait la fondation d’Alger sur les ruines de Sassa, près d'El-Harrach, aux Mosgan (Mezghana), peuple plus basané que blanc et dont les principaux habitats étaient enLibye, d’où, ayant acquis une certaine puissance, il serait venu dans la province d’Alger et y aurait régné longtemps avant la venue des Romains[50].
La seule trace de présence humaine, pour le Paléolithique inférieur, se résume en un seulbiface qui fut découvert au voisinage deMahelma et attribué à unAcheuléen moyen sinon plus vraisemblablement supérieur[51]. Les deux plus importants gisements découverts dans le Sahel d'Alger remontent pour l'un auPaléolithique moyen. Il s'agit de celui découvert lors de la construction, en 1961, de la cité Malki (ex-Allobroges), à Ben Aknoun, et l'autre, celui de la grotte du Grand Rocher, à Aïn Benian, qui remonte auNéolithique[52]. D’autres gisements ont livré des restes attribués à l’Ibéromaurusien remontent au Néolithique et Néolithique pauvre. Vers 1840,Adrien Berbrugger avait découvert l’une des nécropoles mégalithiques les plus importantes du littoral algérien : lesdolmens de Beni Messous. La nécropole s’étendait sur les deux rives de l’Oued Beni Messous, celui de Beni Messous (rive droite) et celui d’Aïn Kalaa (rive gauche)[53]. Le Sahel d’Alger offre un panel des différentes cultures préhistoriques du Maghreb à l’exception de la hache à talon, de l'âge du bronze, découverte à Saint-Eugène (Bologhine) et qui représente un cas unique au Maghreb.
Après la révolte deTacfarinas,Firmus (général maure berbère) détruisit Icosium en mettant le feu avec l'aide de toutes les tribus berbères maures (non romanisés) qui vivaient dans les montagnes des environs auIVe siècle[58].
Bologhine ibn Ziri reconstruisit Icosium au milieu duXe siècle[61],[62] en fortifiant et agrandissant le site occupé par lesBeni Mezghenna et la baptisa « Djezaïr Beni Mezghenna », en 960[63]. Il fonde donc ce qui est aujourd'hui le cœur historique d'Alger, laCasbah d'Alger, comme débouché maritime pour la ville d'Achir. Cette dernière jeune capitale prospère, a besoin d'un port de mer rapproché[64].
La guerre continua entre les Zénètes et les Sanhadjas. Ziri ibn Menad fut tué en971[65] dans une bataille contre lesMaghraouas, sa tête fut rapportée àCordoue par les Maghraoua afin d'obtenir de l'aide pour affronter l'armée desZirides, vassal des Fatimides. Les Zénètes vengèrent ainsi la mort d'Abu Yazid[66]. C'est ainsi que Moez, calife fatimide, désigna Bologhine ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continua le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandèrent alors l'aide desOmeyyades deCordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes y compris Alger. Bologhine ibn Ziri s’empare de presque tout le Maghreb en suivant les directives de Moez[66].
Bologhine possédait toutes les villes du Maghreb, il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes, de ramasser l'impôt des Berbères sous l'emprise de l'épée. Ceci provoqua une marche de contestation de la part des autres tribus. LesKutama devinrent jaloux des Zirides et la guerre éclata entre les deux tribus ;Mila etSétif furent rasées par les Zirides[66]. LesOmeyyades acceptèrent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir leurs territoires, en particulier des Maghraoua[66]. Bologhine ibn Ziri rebroussa chemin en voyant toute l'armée des Zénètes venue d'Andalousie par voie maritime qui s'installa àCeuta[66]. En983, Bologhine ibn Ziri mourut. S'ensuivit une longue période de défaite pour les Zirides. Les Maghraouas regagnèrent leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et dans l'Ouest grâce àZiri Ibn Attia issue des Maghraouas. Toutes les villes du Centre jusqu'àTanger redevinrent des villes Zénètes, y compris Alger[66].
Les Fatimides voulaient prendre l'Al-Andalus, mais ils décidèrent d'abandonner ce projet pour garder l'Égypte et les autres provinces. Les Zirides restèrent souverains dans leurs territoires à l'est de l'Algérie ainsi que les Hammadides (tribu des Sanhadja)[66]. Les Almoravides prirent Alger en1082 grâce àYoussef Ibn Tachfin. Ce dernier défit tous les Zénètes. La première grande mosquée du ritemalikiteDjamaâ el Kebir ou laGrande Mosquée (de 1097) y fut construite parYoussef Ibn Tachfin. LesAlmoravides n'ont jamais fait la guerre contre les Zirides, les deux tribus sont desSanhadjas[66]. En1151,Abd al-Mumin (Almohades), un Berbère zénète, reprit Alger ainsi que tout le Maghreb et l'Andalousie auxAlmoravides[66]. Par la suite, Alger fut rattachée aux capitales des dynastiesZianides, ainsi queHafsides etMérinides pour des courtes périodes. Longtemps la ville fut dépendante deTlemcen sous les dynastiesIfrenides,Maghraouides,Almoravides,Almohades et Zianides[66].
Alger était alors un port peuplé d'environ 20 000 habitants, dont la population s’était fortement accrue avec l’arrivée desJuifs et desMaures expulsés d’Andalousie après la chute deGrenade. Elle devint une « petite république municipale »[67].
En 1510, lesEspagnols soumirent Alger et bâtirent une forteresse sur un îlot de la baie, lePeñon d'Alger, destinée à défendre et surveiller la ville. À la mort du roiFerdinand le Catholique en 1516, les habitants se révoltèrent et imposèrent à l'émirSalim at-Toumi, de faire appel au corsaire turcBarberousse[68]. Ce dernier devint maître de la ville après avoir assassiné Salim at-Toumi[69] qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu des Tha'alibi pour se débarrasser des corsaires[70], mais les Espagnols conservèrent la forteresse du Peñon. En 1516 et 1518, Alger fut attaquée par des expéditions espagnoles commandées respectivement par Diego de Vera etHugo de Moncada, qui échouèrent toutes deux.
Par la suite,Khayr ad-Din Barberousse fut évincé d'Alger par le chef kabyleSidi Ahmed ou el Kadhi, mais s'y rétablit à la fin des années 1520 avec le soutien du gouvernement ottoman et réussit cette fois à prendre et à détruire la forteresse du Peñon ; il fit construire la jetée Kheir-Eddine, reliant les îlots à la terre ferme et constituant ainsi le premier abri du port d'Alger. Cette date marque le début de larégence d'Alger, qui fit d'Alger la capitale d'un État vassal de l'Empire ottoman, quoiqu'assez indépendantde facto.
En même temps, une double extrapolation se produisit. La ville,El Djazaïr en arabe, donne son nom au pays entier (en arabe, « Alger » et « Algérie » s'écrivent de la même façon :El Djazaïr) tandis que la citadelle perchée en haut de la ville ancienne, lacasbah, donne son nom à la ville. De nos jours encore, « casbah » désigne la ville précoloniale, désormais classée au patrimoine mondial de l'UNESCO[71].
En octobre1541, l'empereur réunit une flotte de guerre. Alger était alors sous l'autorité deHassan Agha. Hassan Agha renforça les fortifications et les arsenaux de la ville. Lors du siège de la ville, un orage violent éclata. La tempête continua toute la soirée et même la nuit entière. Au petit matin, la pluie ne cessant de tomber, elle rendit inutilisable la poudre pour les canons et lesarquebuses. Les troupes impériales furent alors décimées par les troupes d'Hassan Agha et les irréguliers venus des campagnes environnantes. L'armée impériale battit ensuite en retraite vers lecap Matifou.
La retraite fut désastreuse pour les forces impériales car la route était coupée par une crue de l'OuedEl-Harrach tandis que les troupes algéroises et irrégulières les harcelaient, leur occasionnant de grandes pertes. Les survivants arrivèrent àTamentfoust, puis les troupes de Charles Quint se réfugièrent àBéjaïa, alors toujours aux mains des Espagnols. Après cette débâcle, la ville devint la plus puissante des villes neuves de laMéditerranée. Larégence d'Alger, solidement établie, dura trois siècles, jusqu'en1830.
LePeñon d'Alger et le phare.Portrait intitulé "Alger depuis le navire Great Liverpool 'Paping' en 1826.
Sous la régence turque, la ville était administrée par un fonctionnaire : leCheikh-el-Bled. Celui-ci avait entre autres attributions : celle de lever une contribution hebdomadaire sur les boutiques et sur les corps de métiers ; de fournir par voie de réquisition, les mulets et les chevaux de transport nécessaires aux troupes turques envoyées au dehors ; et de défrayer, pendant leur séjour à Alger, les envoyés de l'intérieur. Sa résidence était située dans l'actuelle « rue de la Lyre inférieure », sa villa àBirkhadem (« Djenan Cheikh-el-Bled »).
Tableau montrant quelques navires en activité en face de la ville d'Alger.
À la veille de la conquête française, Alger était une ville très cosmopolite, la société se composait deTurcs, deMaures mêlés deBerbères et d’Arabes avec un fort apportandalou, deKouloughlis, deKabyles, de noirs affranchis, d'esclaves, deJuifs et deBeranis qui se composaient de minorités régionales : lesBiskris, lesLaghouatis et lesMozabites[74]. Alger connaissait notamment plusieurs langues et dialectes : l'osmanli parlé par les Turcs, un arabe citadin parlé par les Maures, unhébreu arabisé parlé par les Juifs et lesdialectes berbères parlés par chaque communauté berbère[74].
La ville fut plusieurs fois bombardée sous la Régence. La marine royale française, sous le commandement deAbraham Duquesne, à la suite de la déclaration de guerre à la France du Dey d'Alger, bombardeAlger en 1682 puis plusieurs autres fois durant ce conflit. En 1815, laSeconde Guerre barbaresque s'achève par la défaite du deyOmar Agha, Américains et Algériens signent alors dans la baie d'Alger un accord permettant la libre circulation des navires américains en Méditerranée. Puis l'année suivante, en 1816, la ville estbombardée lors d'une expédition punitive par une flotte anglo-hollandaise menée parEdward Pellew et le dey doit à nouveau négocier.
En1830, après3 ans d'un blocus qui commence le 16 juin 1827, le roiCharles X prétexte l'aggravation d'un contentieux commercial entre laFrance et larégence d'Alger pour envoyer un corps expéditionnaire commandé par le généralde Bourmont,ministre de la guerre, afin que celui-ci prennepossession de la ville, qui tombe le, trois semaines après ledébarquement de Sidi-Ferruch situé à 30 km à l'ouest[75]. Les troupes du général de Bourmont s'emparent du trésor d'Alger qui s'élève, selon Pierre Péan, à500 millions de francs de l’époque (soit4 milliards d’euros) dont une bonne partie est détournée[76],[77]. Présenté comme simpleraid militaire punitif à l'origine, l'occupation française se prolongea pendant plus de130 ans, et marqua profondément la cité qui comptait à peine 30 000 habitants à cette époque.
« Mauresque (en) costume d’intérieur » à Alger (v. 1880).
La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard Hahkad, lacasbah (la citadelle) et le port, soit 3 200 mètres de remparts avec cinq portes (Bab El Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environ 12 200 maisons de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue,103 mosquées, une dizaine desynagogues,7 grandes casernes dejanissaires,150 fontaines et60 cafés maures.
Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses mosquées, seszaouïas et ses rues étroites.
Au lendemain de la colonisation, la ville fut maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siégeant en premier lieu à l'hôtel Bacri (aujourd’hui « palais Dar Khedaouedj Amiya »), rue Socgémah, remplacèrent l’administration turque. Cette assemblée composée de sept Maures et de deux Israélites, était présidée par un Maure marié à une Française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830, avait vécu en qualité de commerçant àMarseille. C’est lui qui, avecHamdan Khodja, négocia la reddition de la ville auprès duDey Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agissant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche.
La colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout leSahel algérois, puis évolua vers leur cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin[78].
Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons: soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant à leur architecture; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés.
Latopographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest, n'offrant qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, et étant située en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eut le plus de transformations.
On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de circuler librement. On continua le tracé des rues « Bab-Azoun », «Bab El Oued» et «de la Marine» qui avaient été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construisit des rues à arcades et on fit adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture de deux autres rues fut décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls », afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud, au cas où les rues Bab-Azoun et Bab El Oued auraient été rendues inutilisables.
À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, leGénie élabora en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédigea en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installa les nouveaux bâtiments publics : hôtel de ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor, etc. dans les meilleurs emplacements dominant la mer et projeta une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du Nord et du Sud de la ville.
Visite du quartier européen, puis du quartier arabe d'Alger, en 1936.
Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque15 mètres plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud.
Plan de la ville en 1888.
Par étapes cette idée aboutira, en 1860, au projet dubaron Charles-Frédéric Chassériau, architecte en chef de la ville, qui dessina l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prit le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur d'Eugénie de Montijo, l’épouse deNapoléon III, qui l’inaugura en 1865 (avant son achèvement) et accueillit, au fil du temps, d’importants édifices publics : laPréfecture, le palais des Assemblées, le Casino, l’hôtel de ville, legrand lycée d'Alger (futur lycée Bugeaud), etc.
Les Français s'installaient principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvaient le long des remparts, comme le quartier populaire deBab El Oued au nord, tandis que l'on poursuivait également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semblait être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès1839, la partie basse de la ville commença à disparaître, démolitions et expropriations contribuèrent à donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens était importante. Tous les nouveaux venus commençaient d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci devenaient bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Au cours de son voyage, Napoléon III fit une enquête personnelle qui eut pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville devait rester telle quelle. On commença à s'apercevoir qu'il était difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se chargea alors de modifier l'aspect de la cité.
Lors de la visite de 1860, le couple impérial pose la première pierre du boulevard du Front de mer, Boulevard de l'Impératrice (devenuBoulevard Che-Guevara). Les analogies sont assez grandes avec Marseille et son port qui se construit au-devant de la rue Impériale (devenueRue de la République). Désormais, la ville française s’organise autour de ce boulevard, large artère de 2 km de long surplombant la mer d'une hauteur de18 mètres. Dans le même temps, Napoléon III inaugure la première ligne de chemins de fer entre Alger etBlida. Pour effectuer ces aménagements, la maire rétrocède, comme la loi l'y autorise, la construction de ce boulevard, de l'établissement des magasins et des rampes d'accès vers les quais, à une société anglaise pour99 ans, afin de financer les travaux et l'entretien de ce nouvel axe.
Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblèrent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes destravaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique (jardins, églises, mairies, écoles). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, furent utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises.
Pendant la construction des immeubles haussmanniens d'Alger, les ouvriers étaient principalement des travailleurs locaux, appelés « maçons indigènes » ou « maçons arabes ». Ils étaient généralement issus de la population algérienne autochtone, qui était majoritaire dans la région à l'époque. Ces ouvriers étaient souvent employés par des entrepreneurs français chargés de la construction des immeubles[80],[81],[82].
Le travail dans le secteur de la construction était souvent précaire et mal rémunéré pour les ouvriers algériens. Ils étaient souvent soumis à des conditions de travail difficiles et à des inégalités de traitement par rapport aux travailleurs européens. Les ouvriers locaux étaient généralement chargés des tâches manuelles, tandis que les postes de supervision et d'ingénierie étaient occupés par des Européens.
La construction des immeubles haussmanniens a donc été réalisée grâce à la main-d'œuvre locale, qui a contribué à façonner le paysage urbain d'Alger à cette époque.
En 1871, la ville se proclame Commune d’Alger, avantcelle de Paris[83]. En effet, la politique arabophile deNapoléon III ne fait pas l’unanimité parmi les Français d’Alger. Sous la bannière deCharles Lavigerie, ils s’élèvent pour dénoncer l’administration militaire et la politique impériale, « des civils partout » demeure la phrase emblématique de 1870. La chute du Second Empire y est accueillie avec enthousiasme. Autour de l’avocatRomuald Vuillermoz,Alexis Lambert,Ferdinand Lelièvre et Jourdan fondent le Comité républicain de défense de la ville d’Alger. Des centaines de Français descendent dans la rue pour demander le départ du préfet Warnier ainsi que celui de tous les fonctionnaires bonapartistes. La ville a sa commune, début octobre, Vuillermoz est élu maire d’Alger. Ce dernier écrit àGambetta le 7 novembre pour lui demander le remplacement du pouvoir militaire par le pouvoir civil en Algérie, en cas d’absence de réponse, précise-t-il, « l’Algérie se fera d’elle-même ». La réponse est ferme : « Nous apprenons que vous faites le dictateur et que vous constituez une commission pour prépare l’organisation du conseil communal. Le gouvernement annule cet acte d’usurpation. Il vous engage et vous ordonne de cesser toutes ces violences de la loi qu’il ne peut tolérer plus longtemps… Prouvez nous votre patriotisme et vous aurez avant dix jours un gouvernement civil. » Lors des élections municipales du 5 février 1871, la liste de Vuillermoz l’emporte, le gouvernement civil est mis en place[84].
À partir de1903, l’administration française se soucia du respect de la culture indigène, c’est ainsi que lestyle néo-mauresque est né (exemple : laGrande Poste d'Alger). L’embellissement de la ville s'accentua pendant lesannées 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’était un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construisit des musées (musée des beaux-arts d'Alger), des jardins (jardin d’Essai), des lieux artistiques (villa Abd-el-Tif, avec ses artistes pensionnaires du concours).
Les transports modernes furent également installés. Ainsi, en1892 lechemin de fer fit son apparition par la fondation de laCompagnie desChemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA), dont une partie du réseau est centré sur Alger. Il se composait d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, laSociété des tramways algériens (TA) fut créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne fut construite, parallèle à celle des CFRA, mais à l'intérieur de la ville. En complément de la ligne detramways des TA, une nouvelle ligne detrolleybus fut mise en service.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Alger, resta sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin1940 dugouvernement de Vichy. Le 8 novembre1942 seulement, Alger vit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'opérationTorch. À Alger, le succès du débarquement est lié à une opération de résistance de grande ampleur. Quatre cents combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger[85], occupèrent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés parHenri d'Astier de La Vigerie etJosé Aboulker. Ceputsch permit d'éviter toute résistance du19e corps d'armée vichyste, stationné dans la ville sous le commandement dugénéral Juin.
Alger devint le siège du commandement allié, chargé de libérer la Tunisie de la tutelle de l'Axe et de préparer le débarquement enItalie sous la direction du généralEisenhower, futur président desÉtats-Unis.
Alger reste marquée par cet épisode caractérisé par une lutte sans quartier entre les indépendantistes et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant latorture. Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiquesMaurice Audin ou le leader nationalisteLarbi Ben M'hidi sont maintenant honorés depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. Labataille d'Alger, remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si sur le plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale. Le 11 décembre 1960, des cortèges formés d’habitants des bidonvilles envahissent les rues des quartiers européens afin de réclamer la fin de la guerre. Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les manifestants, tuant au moins260 personnes[89].
Principaux attentats du FLN, attentats des ultraseuropéens et opérations répressives par l'armée française avant et pendant labataille d'Alger.
Mais en, Alger revint de nouveau sur le devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe,Zeller et Jouhaud échouèrent dans leurtentative de soulèvement de l'Armée française contre la politique algérienne du général de Gaulle.
Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds-noirs), Alger vit partir sa population d'origine européenne et juive (350 000 personnes).
LesAlgériens célébrèrent dans une grande liesse populaire l'indépendance de l'Algérie le. Le 19 juin 1965, à minuit, les chars de l’armée prirent position autour de la capitale, le président Ben Bella fut renversé[90]. Accueillant la plupart des révolutionnaires du monde entier et autres figures du tiers monde, ce qui fit dire au chef indépendantiste de Guinée-Bissau Amilcar Cabral :« Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à La Mecque et les révolutionnaires à Alger ». Alger devient une capitale dutiers monde ainsi qu'une ville phare duMouvement des non-alignés pendant laguerre froide[91]. Elle accueille leFestival panafricain en 1969.
En octobre 1988, soit un an avant la chute dumur de Berlin, Alger fut le théâtre de manifestations réclamant la fin du système de parti unique, une véritabledémocratie baptisées «le Printemps d'Alger». Elles furent réprimées par les autorités (plus de300 morts), mais constituèrent un tournant dans l'histoire politique de l'Algérie moderne. En 1989, une nouvelle constitution fut adoptée qui mit fin au règne du parti unique et permit la création de plus de cinquante partis politiques, ainsi qu'officiellement une libération totale de la presse écrite.
La ville devint alors jusqu'en1992 le théâtre de nombreuses manifestations politiques de toutes tendances. En1991, une formation politique dominée par des conservateurs religieux, leFIS, engagea un bras de fer politique avec les autorités qui se solda par desélections législatives qu'elle était en passe de remporter en1992. Le taux de participation fut de 61,01 %[92]. Le FIS rafla16 sièges dès le premier tour[93] et se plaça en ballotage favorable dans les six circonscriptions restantes[94]. L'annulation du scrutin par les autorités marqua le début d'une période de violences.
De nos jours, Alger veut redevenir une grande capitaleafricaine etméditerranéenne, elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et colloques internationaux.
Alger attire ainsi depuis quelques années de grandes multinationales telles que la Société générale ou Siemens. De nombreux grands projets de réalisation d'infrastructures tels que lemétro, letramway ainsi que divers projets de restructuration urbaine, de création de nouveaux centres urbains satellites, peinent à voir le jour, quoiqu'ils auraient dû être achevés il y a plus de15 ans : Alger est en pleine expansion urbaine, motivée par un besoin d'affirmation au niveau régional dans sa lutte pour concurrencer les autres villes nord-africaines deTunisie et duMaroc.
Pour l'année 2007, Alger est capitale de la « culture arabe ».
Dans les années 2020, la ville d'Alger fait l'objet d'un programme de modernisation urbaine, articulé autour de quatre axes baptisés plans blanc, vert, bleu et jaune, chacun répondant à des enjeux spécifiques[95].
L'organisation municipale de la ville d'Alger a souvent évolué à travers le temps, aussi bien à l'époque française, qu'après l'indépendance. Elle a d'abord été une simple commune à partir de 1832 avant de devenir une ville en 1959, divisée en10 arrondissements. À la suite d'une réforme de1977, les arrondissements deviennent des communes et la ville est gérée par unConseil Intercommunal appelé le CPVA. Depuis 2000, la ville composée de28 communes urbaines n'existe plus juridiquement, c'est lawilaya d'Alger et chacune de ses57 communes qui ont repris les prérogatives de la ville[96].
Découpages de la ville d'Alger (en rouge) au fil du temps au sein de la Wilaya d'Alger (en blanc).
À l'arrivée des Français en1830, lamédina d'Alger était une ville fortifiée qui correspond au territoire de l'actuelle commune de lacasbah. Après quelques années sous régime militaire, la vieille ville et la ville européenne constituèrent la Ville d'Alger. En1832, la commune d'Alger fut créée. En1835, 14 communes rurales autour d'Alger furent créées[97]. En1848, les communes d'El Biar et Mustapha (actuellementSidi M'Hamed) y furent rattachées avant d'en être détachées en1870. En1904, la commune de Mustapha fut définitivement intégrée à la ville d'Alger qui fut divisée en12 arrondissements pour une superficie totale de 15,64 km2.
En 1977, les arrondissements devinrent des communes de plein exercice, mais il fut créé le Conseil populaire de la Ville d'Alger (CPVA) regroupant les anciens arrondissements afin de poursuivre les prérogatives de l'ex-commune d'Alger. Une nouvelle entité vint s'ajouter au CPVA, il s'agit deBaraki, portant l'ensemble à13 communes[102]. À la suite du découpage administratif de1984, la ville fut une nouvelle fois réorganisée en 1985 en passant à15 communes mais la superficie fut divisée par trois, passant à 58,5 km2, en se délestant des territoires périphériques, à l'est autour d'El Harrach, à l'ouest (Bouzareah) et au sud (Bir Mourad Raïs). Elle continua à être gérée conjointement par les communes et le CPVA mais ce dernier est placé sous la tutelle de lawilaya[103].
Depuis le report des élections municipales de1989[104], le CPVA n'existe plus. Il fut d'abord remplacé par un Conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger (CCPAUA)[105]. Quelques mois plus tard, en avril1990, deux nouvelles lois relatives à lacommune et lawilaya furent adoptées[106], et lesConseils urbains coordination de la wilaya d'Alger (CUC) furent créés[107], les anciennes communes formant la ville d'Alger ayant été regroupées sous l’appellationConseil intercommunal d'Alger. À partir de ce moment-là, l'administration de la wilaya se substitue définitivement à celle de la ville. Ainsi, les directions et services techniques liées au CPVA furent mis sous la tutelle de lawilaya avant de devenir desEPIC.
En1997, après s'être agrandie de 24 nouvelles communes, lawilaya d'Alger fut dotée d'un statut particulier et devient leGouvernorat du Grand Alger (GGA), elle serait dirigée un ministre gouverneur, en l’occurrenceCherif Rahmani. Elle serait organisée en28 communes urbaines, dénommées arrondissements urbains et en29 communes simples[108]. Ce nouveau statut ne dura pas longtemps, puisqu'en2000, leGouvernorat du Grand Alger fut dissous, ayant été jugé inconstitutionnel[109].
1962-1967 : c'est un préfet administrateur de la Ville d'Alger qui administrait la ville avec les maires des arrondissements qui étaient désignés par le préfet d'Alger.
Présidents du CPVA (Conseil populaire de la Ville d'Alger)
À partir du (date des premières élections municipales au suffrage universel depuis l'indépendance) le maire de la Ville d'Alger est appelé « Président du Conseil populaire de la Ville d'Alger ».
La vieille ville, comptoir phénicien et médina berbère, appelécasbah d'Alger est adossé au massif deBouzareah (site en amphithéâtre). Il est protégé des vents de l’ouest et par des écueils et îlots (atouts défensifs).
À l'origine, il y a lacasbah d'Alger qui déployait en éventail ses petites maisons basses du pied des collines sahéliennes jusqu'à la mer. L'étroitesse de son territoire poussera les notables à édifier des résidences secondaires plus spacieuses à la campagne, au-delà des remparts de la ville ; c'est lefahs algérois. Il se divise en trois zones, selon les portes qui les desservent, fahs de Bâb El Oued (porte de Bâb El Oued), le fahs de Bâb Azoun (porte de Bâb Azoun) et le Fahs de Bâb J'did (porte de Bâb J'did). Au-delà se délimitaient les wtan. Lacasbah, le fahs et les wtan composaient ce qui s'appelait Dar Es Soltan. La gestion administrative du fahs était confiée au caid El Fahs. En plus des djenans, des marabouts, des fontaines (Bir Mourad Rais, Bir Khadem, Hamma, des cimetières, fours à chaux parsemaient le territoire. De magnifiques demeures, les Djenans, maisons mauresques avec jardins et dépendances, constellaient de leur blancheur la campagne verdoyante. Occupées en été lors des grandes chaleurs, des travailleurs en assuraient le gardiennage et entretenaient les jardins potagers le reste de l'année. Un grand nombre de ces djenanes existent encore aujourd'hui, dispersées dans le tissu de la ville moderne. Si certains d'entre eux existent encore aujourd'hui, nous le devons à leur occupation et à la maintenance par des institutions d'État (Dar Mustapha Pacha au palais du Peuple) de santé (Dar Hassan Pacha à l'intérieur de l'hôpital Maillot), des musées (musée du Bardo, musée des antiquités ex-Gsel), des sièges de consulats et actuellement d'ambassades. Mais une grande partie de ces demeures a été soit détruite, soit laissée à l'abandon (leurs propriétaires ayant quitté le pays au début de la colonisation). C'est vers le fahs que la ville va s'agrandir, d'abord en occupant l'étroite plaine littorale (Mustapha,Bab El Oued) puis en colonisant les collines du Sahel (quartiers des hauteurs d'Alger).
Le site s’est avéré par la suite, notamment aux débuts de la colonisation française, trop exigu pour contenir une urbanisation alimentée par la pression démographique et les besoins en équipements et infrastructures. Son extension s’oriente principalement vers l’est pour des raisons liées à la topographie du site marquée par l’existence de la plaine de laMitidja, tandis que la présence d’une barrière montagneuse à l’ouest exclut toute option pour cette direction. Globalement, l’extension spatiale de l’agglomération d’Alger est alors orientée dans les deux directions suivantes :
vers l’est : de la plaine littorale jusqu’à laMitidja.
Ce site a privilégié l’extension de la ville d’Alger pendant la colonisation (Belcourt,Hussein Dey) et après la période coloniale. Composé de terrains agricoles ne présentant pas de difficultés majeures à l’urbanisation, il a accueilli beaucoup de programmes d’équipement après la période coloniale à savoir :
Les dynamiques récentes montrent que le tissu urbain d’Alger s’est élargi et étendu en progressant :
vers les reliefs sahéliens du Sud-Ouest (jonction de l’agglomération deBirkhadem avec les agglomérations deDraria, Sebala etSaoula) ;
vers la zone sahélienne avec l’étalement de l’agglomération de Cheraga et la continuité de son bâti jusqu’àOuled-Fayet etEl Achour au sud-est et avec les agglomérations deAin Benian etStaoueli au nord-ouest ;
Lacasbah (« la Citadelle »),Ier arrondissement d'Alger : surnomméeAl-Djazaïr al Mahroussa (« Alger la Bien Gardée »)[112], elle est fondée sur les ruines de l’ancienne Icosium. C'est une petite ville qui, construite sur une colline, descend vers la mer, divisée en deux : la ville Haute et la ville Basse. On y trouve des bâtisses et des mosquées duXVIIe siècle ;mosquée Ketchaoua (bâtie en1794 par le Dey Baba Hassan) flanquée de deux minarets, mosquée el Djedid (1660, à l'époque de la régence turque) avec sa grande coupole ovoïde terminée en pointe et ses quatre coupolettes, mosquée El Kébir (la plus ancienne des mosquées, elle fut construite par l'AlmoravideYoussef Ibn Tachfin et plus tard reconstruite en1794), mosquée Ali Betchnin (Raïs,1623),Dar Aziza, palais de la Jénina. La casbah, c'est aussi des labyrinthes de ruelles et de maisons pittoresques ; et si l'on s'y perd, il suffit de redescendre vers la mer pour se repositionner.
Front de mer : à partir de1840, les architectes Pierre-Auguste Guiauchin etCharles Frédéric Chassériau installèrent de nouvelles constructions en dehors de la casbah, hôtel de ville, palais de justice, bâtiments, théâtre, palais du Gouverneur, casino… pour former une élégante promenade bordée d'arcades qui est désormais leboulevard Che Guevara (ex-boulevard de la République).
Bab El Oued : quartier populaire qui s’étend de la casbah au-delà de « la porte de la rivière ». C'était au départ le quartier du petit peuple européen avant 1962. Célèbre par sa place « les trois horloges » et par son ancien « marché Triolet » noyé après les fameuses inondations de 2001, mais aussi pour ses nombreux artistes de tous genres, Bab El Oued était aussi un des fiefs duFIS. C'est aussi un quartier d'ateliers et de manufactures.
Carrefour de la Grande Poste, « cœur battant » de la ville d'Alger.Hôtel El Aurassi.
Belouizdad : antérieurement, Belcourt pendant la période coloniale, Hamma Annassers après l'Indépendance, est une commune de la wilaya d'Alger en Algérie, mais aussi un quartier populaire et surtout révolutionnaire de la ville d'Alger.
Jardins exotiques recouvrants les hauteurs d'Alger.
Birkhadem est unecommune située dans la proche banlieue Sud d'Alger, elle est située à environ 8 km au sud ducentre-ville d'Alger, La commune de Birkhadem est traversée par larocade Sud d'Alger. Elle dispose d'une gare ferroviaire à Ain Naadja ainsi qu'une gare routière, elle comporte plusieurs établissements scolaires : des écoles primaires, des collèges et deux lycées, elle dispose aussi d'une bibliothèque municipale réservée principalement aux étudiants. Birkhadem devient une commune de plein exercice par ordonnance le.
El-Harrach écrivit également une grande page d'histoire sportive avec laboxe et lefootball. Après l'indépendance, El-Harrach devint progressivement un quartier d'Alger, et ultérieurement chef-lieu de Daira avec un nouveau découpage en quartiers, comme Mohammadia (Lavigerie), Belfort, Bellevue, Le Parc, Oued-Smar, Cinq-Maisons,Les Dunes, Les Pins-Maritimes, Beaulieu, etc.
Hydra,El-Biar,Ben Aknoun,Dely Ibrahim etBouzareah[113] forment ce que les Algérois nomment les hauteurs d'Alger. Ces communes, parfois réputées chics, abritent la plupart des ambassades étrangères d'Alger, de nombreux ministères et centres universitaires, ce qui en fait un des pôles administratifs et politique du pays, et souvent considérer comme les meilleurs quartiers du pays.
Lacasbah fondé par lesZirides est le cœur de la ville et reste une référence architecturale avec ses ruelles et ses joyaux d'art berbère algérienne. Elle renferme de nombreux palais, mosquées, mausolées, musées et demeures pittoresques, notamment les mosquéesJamaa al-Jdid etKetchaoua.
Lesanctuaire du Martyr (Maqam E'chahid) : érigé à l'emplacement du monument aux morts indigènes de laSeconde Guerre mondiale, le monument, conçu à l'École des beaux-arts d'Alger sous la direction deBachir Yellès[114], a été construit par une société canadienne (Lavalin) en1982. Surplombant la ville, haut de92 mètres, il est composé de trois palmes stylisées reposant sur une vaste esplanade où brûle la « flamme éternelle » et recouvrant une crypte, un amphithéâtre et un musée souterrains. C'est un lieu de rassemblement et de recueillement à la mémoire des martyrs de laguerre d'indépendance du pays. Maqam E'chahid fait partie d'un vaste ensemble socio-culturel : le parc de la Victoire (Riadh El Feth).
LaGrande Poste : construction de type néo-mauresque similaire à l'architecture des édifices lacasbah d'Alger conçu en 1910 par l'architecteMarius Toudoire en collaboration avec Jules Voinot, a été construit par des artisans et ouvriers algériens issus des différentes régions du pays est achevé en 1913 ; c'est le cœur d'Alger.
Lamosquée Ketchaoua : construite en 1436 et reconstruite deux fois en 1613 puis en 1794. Transformée en église par la France entre 1832 et 1962, avant de redevenir une mosquée à l'indépendance.
Lavilla Abd-el-Tif : magnifique demeure qui a inspiré nombre d’artistes peintres. Durant la colonisation, de 1907 à 1962 y étaient logés les artistes lauréats duprix Abd-el-Tif, notammentLéon Cauvy etJean Launois.
LaBibliothèque nationale, à l'architecture moderne, se trouve dans le quartier du Hamma.
Labasilique Notre-Dame d'Afrique : remarquable du fait de sa situation géographique sur un promontoire qui domine le quartier de Bab El Oued, la basilique de style néo-byzantin deJean-Eugène Fromageau fut édifiée de 1858 à 1872.
L'hôtel El Aurassi : l'imposant hôtel qui barre la perspective en accédant au centre-ville à partir du port depuis la rampe Tafourah[115].
L'université d'Alger : située au centre-ville, entre la place Audin, la Grande Poste et l'avenue Pasteur. Fondée en1879, elle constitue le noyau des premiers universitaires algériens, notamment les médecins pendant la colonisation.
Rusguniae, un site archéologique antique, situé dans la commune d'El Marsa. La zone de protection est constituée de réservoirs d'eau, l'abside de la basilique, des thermes et des vestiges du port antique romain[116].
Le fort de Tamentfoust (Bordj de Tamentfoust) dans la commune d'El Marsa construit en 1661 par Ramdhan Agha sous le règne d'Ismaïl Pacha.
Parc de la Liberté, ex-parc de Galland : Construit par l'ancien maire d'Alger : Charles de Galland, inauguré en 1915. Ce jardin se situe sur les hauteurs du Sacré-Cœur, ce jardin aux arbres exotiques abrite également le musée des antiquités et celui de la période musulmane.
Jardin de Prague, ex-jardin Marengo : est le premier jardin public d'Alger, créé en 1832. Il se situe entre les anciennes murailles ottomanes, et les anciennes murailles françaises.
Jardin public de Rouïba : il fut créé en 1934. Sa superficie, s'étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variété florale, dont certaines espèces rares sont protégées par les conventions internationales. En face de ce jardin se trouve le jardin des Roses, réputé par sa diversité florale. Après avoir été mis sous scellés par les instances judiciaires des années durant, le jardin botanique de Rouïba a rouvert ses portes au public.
Parc Beyrouth, ex-jardin Mont-Riant : se situe dans les hauteurs du Télemly, il abrite une salle omnisports, une garderie, une école primaire et le musée de l'Enfant.
Jardin de l'Horloge florale : implanté sur le boulevard Mohamed Khmisti (ex-Laferière). Il domine la Grande Poste et une vue panoramique sur le centre-ville et une partie du port, lui-même dominé par le palais du gouvernement. Il abritait le monument aux morts de la Grande Guerre.
Le parc des grands vents, qui se situe à l'ouest d'Alger a été partiellement (450 hectares) ouvert au public en 2013[117].
Le parc Tifariti situé sur le sinueux chemin Sfindja (ex-Laperlier)[118].
Alger connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services, elle est le premier pôle économique et commercial d'Algérie et le seul pôle financier important du pays. LaBourse d'Alger a enregistré une capitalisation dérisoire s'élevant à126 millions d'euros en 2007[120]. Depuis cette capitalisation ne cesse d'augmenter pour atteindre en juin 2024 3,93 milliards $ (ce qui reste trés faible pour un pays comme l'Algérie)
La zone industrielleRouïba-Réghaïa, dont la plus grande partie se trouve dans le territoire de la commune deRouïba, est la plus grande zone industrielle d'Algérie où activent près de250 entreprises, parmi les entreprises qui composent cette zone industrielle (Rouïba-Réghaïa) 79 sont publiques dont laSNVI et la Société nationale du transport routier (SNTR) sur une superficie de784 hectares. D'un autre côté on établit au nombre de 163, les sociétés privées activant dans cette zone se spécialisent notamment dans les industries pharmaceutique, chimique et agro-alimentaire. Elles occupent une superficie de156 hectares.
Alger a vu, depuis 2010, date d'ouverture du premier centre commercial, leCentre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar, le plus grand centre commercial du Maghreb[121], une prolifération d'autres centres commerciaux :Ardis,Carrefour, Mohammadia Mall, centre deben aknoun, garden city… Il existe aussi des marchés qu'on trouve pratiquement dans chaque commune.
D'autre part, Alger est touchée par le phénomène commercial de l'informel. Longtemps toléré par le pouvoir algérien, il le considère, à présent, comme un fléau[122] qu'il tente d'éradiquer[123] soulevant à chaque fois des émeutes. Selon Deborah Harold, enseignante américaine de sciences politiques à l’université de Philadelphie et spécialiste de l’Algérie, l’économie informelle brasserait 40/50 % de la masse monétaire en circulation[124] et selon le bilan (2016) de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, 129 sites informels sont enregistrés[125].
Dans le secteur secondaire, Alger compte uneraffinerie implantée à Sidi Arcine, dans la commune de Baraki[126] dont la capacité de traitement est de 2,8 millions de tonnes/an[127].
Alger est connue pour son attractivité en matière de tourisme littoral, avec des plages très fréquentées durant la saison estivale. Le long de sa côte, une série de stations balnéaires accueille un important afflux de visiteurs[129]. La ville constitue la première destination touristique du pays, tant pour les touristes nationaux qu'internationaux. Alger bénéficie d’une bonne accessibilité, notamment grâce à ses liaisons aériennes et maritimes. Cependant, l'offre touristique y reste peu diversifiée, se concentrant essentiellement sur le littoral, au détriment d'autres formes de tourisme[129].
Leport d'Alger a toujours joué un rôle essentiel dans le développement économique du pays, le transport maritime représente environ 95 % du commerce international algérien. Jusqu'à 2009, le port d'Alger fut géré par l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL). L'État algérien adopta en 2006 une réforme autorisant les opérateurs privés à prendre en charge les activités portuaires commerciales[130]. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, un contrat de partenariat est signé, le 17 mars 2009, entre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) et l'opérateur portuaireDP World (DPW). D'une durée de trente ans, la concession du terminal à conteneurs du port d'Alger devait permettre non seulement de moderniser les installations mais également d’améliorer ses performances et d’attirer un volume important de trafic maritime[131]. Néanmoins, le port d'Alger ne répond plus aux normes et sera délocalisé vers le futur port d'El Hamdania.
En 2016, un décret accorde aux investisseurs privés le droit d'exploiter les ports déjà existants (les ports et abris de pêche : El Djemila, Tamentfoust et Raïs Hamidou et le port de plaisance de Sidi Fredj) pour des activités de plaisance en milieu maritime[132],[133]. Le 3 août 2017, le premier bateau-restaurant d'Algérie est mis en service au port d'El Djemila (ex-la madrague)[134].
Un premier tronçon dumétro d'une longueur de 17,5 km et comprenant19 stations est mise en service le entre la place des Martyrs etEl Harrach-Centre , Les prolongements jusqu’à l'aéroport d'Alger Houari-Boumédiène, ainsi que vers baraki sont en cours de finalisation pour une inauguration en 2026[135], après plus de10 années de travaux. L'Entreprise Metro d'Alger (EMA) prévoit quatre lignes pour 2030. Le métro d'Alger circule tous les jours de5 heures à minuit avec des intervalles de3 minutes et20 secondes en heure de pointe et de5 minutes aux heures creuses. Le métro est exploité parMétro El Djazaïr depuis 2020[136]. Faisant d'Alger l'unique ville aux côtés du Caire à disposer de ce moyen de transport au niveau africain.
Un premier tronçon de 7,2 km entreBordj el Kiffan et la Cité Mokhtar Zerhouni a été ouvert le[137]. Il a été ensuite prolongé le à la station multimodale des Fusillés dans le centre-ville, offrant ainsi une interconnexion avec lemétro[137]. Un tronçon supplémentaire prolongeant la ligne deBordj el Kiffan à l'est à Café Chergui a été inauguré le[138]. Une nouvelle extension de lacité des fusillés vers lastation multimodale debir mourad raiss devrait bientôt être lancée sur une distance de 4,4 Km.
LaSociété nationale des transports ferroviaires (SNTF)[142] exploite deslignes reliant la capitale à la banlieue algéroise à partir des gares algéroises. Dans la ville d'Alger (de place des martyrs à El Harrach), il existe 6 gares : Alger-Tafourah → Alger-Agha → Ateliers → Hussein Dey → Caroubier → El Harrach. La gare multimodale d'El Harrach est en correspondance avec la ligne 1 du métro d'Alger et quelques lignes de bus. La gare d'Agha et d'Alger sont des gares de correspondance entre le train de banlieue et les grandes lignes régionales ou nationales.
Letrain de banlieue d'Alger, équivalent auRER, est composé d'une ligne double : Tafourah → Thenia (Boumerdes) et Agha → El Affroun (Blida). La ligne est commune pour les stations précédentes, et un dédoublement au niveau de la gare d'El Harrach. Le train de banlieue est électrique, climatisé, spacieux et confortable, les gares sont annoncées dans les rames. Ce réseau ferré a une longueur totale de plus de 250 Km.
Le 29 avril 2019 a été inaugurée la desserte par train de lagare d’Agha vers l’aéroport international d’Alger, viaBab Ezzouar, la fréquence des trains de la nouvelle ligne est programmée pour un aller-retour chaque heure à partir de 5h00 jusqu’à 21h00. Faisant d'Alger l'une de rares villes africaines à posséder une liaison directe par train qui la relie à son aéroport[143].
L'aéroport d'Alger géré par l'EGSA Alger (Entreprise de gestion des services aéroportuaires d'Alger), la SGSIA (société de gestion des services et infrastructures aéroportuaire) en collaboration pour10 ans (2016) avecAéroports de Paris (ADP) est situé à 20 km. L'aéroport dessert la plupart des villes européennes, l'Afrique de l'Ouest, leMoyen-Orient, laChine et depuis le 15 juin 2007, l'Amérique du Nord avec un vol Alger-Montréal. L'aéroport est composé de trois terminaux : Terminal 1 (vols internationaux), Terminal 2 (Vols nationaux) et Terminal 3 (vols charter et Hadj). Il existe aussi une zone de fret et un terminal (pavillon) pour les officiels à l'ouest du T1. Le terminal 4 inauguré le 29 avril 2019 : situé à l'ouest du T1, a une capacité de10 millions de passagers par an, faisant d'Alger le plus grand aéroport du Maghreb et l'un des plus grands d'afrique[144].
Inaugurée dans sa phase pilote en juin 2014, cette ligne de transport maritime assure quinze navettes quotidiennes entre la Pêcherie (Alger-Centre) et le port d’El-Djamila (Aïn-Bénian).
Alger a plusieurs saints protecteurs. Le plus connu est incontestablementSidi Abderahmane et-Thaâlabi, dont le mausolée se trouve à la rue Ben Cheneb (casbah). On peut citer aussi SidiM'Hamed bouqabrine (le saint aux deux tombes, une àBelcourt et l'autre en Kabylie) ; Sidi Ben Ali (cimetière des deux princesses : une légende veut que les deux sœurs enterrées en ce lieu moururent de chagrin d'amour) ; Sidi Brahim el Ghobrini appelé aussi Sidi Brahim Essalami (« gardien de la mer »), protecteur des marins algériens, son tombeau se trouve à l'Amirauté[151] ; Sidi H'lal (rue de Bab El Oued), connu surtout par les enfants de la casbah[152] ; Sidi Bougueddour, le seigneur aux marmites (situé en plein centre de la casbah) : la légende lui attribue d'avoir fait naître la tempête qui détruisit une partie de la flotte deCharles Quint dans le mois d'octobre 1541[153] ; Sidi Medjbar (perché sur les hauteurs d'Alger du côté de Zghara) : la tradition recommande aux femmes divorcées qui veulent retrouver un mari, de faire trois voyages à son mausolée[154] ; Sidi M'hamed Chérif (Casbah) : on dit que pour apaiser ses angoisses, il suffit de boire trois gorgées d'eau de ce lieu de culte ; Sidi Ramdane (casbah), très beau monument, ce quartier est aussi connu pour son Hammam d'une architecture remarquable ; Sidi Yahia à Hydra, Sid Lek'hal à Bab El Oued ; Lalla Setti Taklit, une maraboute à Bab El Oued ; et Sidi Fredj, à l'entrée du port qui porte son nom[155].
Au fil du temps beaucoup de saints sont tombés dans l'oubli, pour d'autres il ne subsiste aucun renseignement connu que le nom : Sidi El-Kettani[156], Sidi Djami[157].
Lemusée national des antiquités et des arts islamiques, anciennement muséeStéphane Gsell, il comprend deux sections. La section antique expose des objets retraçant l'histoire de l'Algérie depuis l'époque punique jusqu'à la pénétration arabe. La section Art musulman nous fait découvrir des éléments d'archéologie et d'artisanat du Maghreb, d'Andalousie musulmane et du Moyen-Orient.
Lemusée central de l'Armée, le musée retrace les épopées du peuple algérien pour préserver son indépendance et sa liberté tout au long de son histoire tumultueuse.
Le musée national du Moudjahid, ce musée, dont l'entrée est située sous le monumentalsanctuaire du Martyr, a pour mission l'acquisition, la récupération, la restauration, la conservation et l'exposition au public des objets et collections se rapportant à la lutte de libération nationale.
Lemusée d’art moderne d’Alger, ou « MAMA », dernier-né des musées algérois, tient lieu dans son écrin néo-mauresque de méga-galerie d'art dans l'attente de la constitution de ses collections. Le musée est installé dans les locaux du grand magasin les Galeries de France, bâtis par l'architecteHenri Petit.
Le Centre des Arts et de la Culture du palais des Raïs, inauguré le, — appelé Bastion 23 —, fait partie des plus importants monuments historiques de la ville d’Alger. Beaucoup de manifestations culturelles se déroulent dans ce centre.
Alger possède plusieurs associations musicales pour sauvegarder et valoriser la musique andalouse, particulièrement la musique algéroise (çan'a). Parmi les plus importantes : l'associationEl Djazaïria-El Mossilia créée le 15 octobre 1951, de la fusion de deux associations :El Djazaïria créée en 1930, etEl Mossilia, en 1932[161]. EtEl Fakhardjia créée en 1981, dont la dénomination se voulait un hommage à la carrière des Fakhardji[162].
L'opéra d'Alger voit évoluer en son sein l'Orchestre philharmonique d’Alger, dont l'objectif vise à valoriser le patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique créé en octobre 2001 et l'Ensemble national algérien de musique andalouse (Enama) créé en 2008[165].
Festival international de musique symphonique d'Alger (2015).
La ville d'Alger abrite plusieurs infrastructures destinées à accueillir des spectacles et événements majeurs. Les plus importants sont la salle Atlas ex-Majestic, leThéâtre national algérien (TNA) (700 places), la Coupole (15 000 places), le Théâtre des verdures (4 000 places), le Théâtre du Casif (5 000 places), l'Opéra d'Alger (un don de la république populaire de Chine, d'un coût de30 millions d'euros et sa capacité est de 1 400 places)[166]. Aussi certains spectacles ont-ils lieu dans des infrastructures privées appartenant le plus souvent à des hôtels de luxe tels le Safir àMazafran (5 000 places). Depuis 1963, la ville accueille leBallet national algérien.
Plusieurs discothèques sont présentes en ville parmi lesquelles les plus importantes sont le Hilton Club (700 entrées), le Pacha Club (400 entrées), le Stars Studio (500 entrées), le Stars Studio Beach (500 entrées), la Veranda (100 entrées), le VIP Club[167], le PianoPiano, la Rose Bleue, le Havana Lounge.
Paul Mangin suppose que l’introduction du café, boisson ou établissement, en Afrique du Nord et particulièrement à Alger, pourrait fort bien être due aux Turcs. Il est aussi supposé que le café fut introduit en Algérie bien avant qu’il ne le soit en France. Le café était un véritable lieu de vie, se transformant en dortoir pour certains voyageurs. On pouvait y écouter de la musique ou assister à un spectacle deGaragouz. Progressivement, avec la consolidation de la colonisation, le café maure algérien se transforme. Il va se moderniser. À partir du début du vingtième siècle, il devient le lieu où une partie de la vie collective et associative prend naissance et permet la socialisation politique masculine. Les cafés maures ont joué un rôle non négligeable dans la création et le développement des clubs sportifs musulmans. Ils ont été aussi de hauts lieux de la culture algéroise, le « Malakoff » est dans les années 1940-1950, le rendez-vous des artistes algérois :Hadj El Anka,Hadj M'rizek,Momo, etc[168].
Alger est une ville cosmopolite et plurilingue, la ville a connu un accroissement démographique exponentiel dû à des vagues de migration provenant des villes du pays et à l’exode rural, qui s'est traduit sur le plan sociolinguistique par un brassage d’Algériens venus de toutes les régions du pays, avec leurs parlers respectifs. En outre, le parler des jeunes se caractérise par une innovation linguistique et une créativité lexicale[170].
L’arabe parlé à Alger se rattache aux groupes desparlers occidentaux et à celui des parlers sédentaires[171]. Ainsi, sur certains points, il se rapproche des dialectes orientaux citadins malgré des différences dû à l’influence duberbère, et partage davantage de caractéristiques avec les autres parlers citadins du Maghreb[172].
La ville a la réputation, en comparaison avec les villes arabophones de l'intérieur du pays, de villeberbérophone. Elle était une ville berbérophone fondée par le souverainzirideBologhin Ibn Ziri et habitée par la tribuberbère des Béni-Mezerenna[173]. L'arabisation de la ville comme de nombreuses bourgades du littoral algérien, a commencé à partir duXVe siècle par la communautéandalouse après leur exode d'Espagne. Mais le berbère s'est régénéré grâce aux Berbères deKabylie et de l'Atlas blidéen et auxMozabites pendant la période de laRégence[173]. Au fil des siécles les habitantsautochtone d'alger (senhadja à majorité) ont délaissé leur langue jusqu'à son extinction aujourd'hui.
Lacolonisation française s'est accompagné par un exode massif desKabyles vers la ville. En 1911 ils représentaient un tiers de la population musulmane algéroise ; en 1925 les deux cinquièmes, à la veille de laSeconde Guerre mondiale, les deux tiers. Mais leur nombre va cependant décroître par la suite, en raison de l'afflux des arabophones du sud et desHauts Plateaux. En 1954, la communauté kabyle représentait la moitié de la population musulmane de la ville[173]. Après l'indépendance, le nombre des berbérophones a reculé, en raison de l'assimilation continue aux arabophones. Mais la situation du berbère est favorable grâce au rôle prédominant des Kabyles et, dans une moindre mesure, des Mozabites dans les activités commerciales et l'administration des services publics et économiques, et grâce à la sensibilisation menée par le mouvement culturel berbère[173].
Cependant, les berbérophones sont bilingues et l'inter-compréhension immédiate est difficile entre les différentes communautés berbérophones, car l'utilisation du berbère est restreinte aux communications entre les membres d'un même groupe berbérophone, tandis que l'arabe algérien est la langue véhiculaire d'Alger[173]. Aujourd’hui, l’arabe dialectal est la langue première de 80 % des Algérois[174]. Le parler arabe algérois est très influent sur le koiné urbain algérien, pour la raison que c'est unparler directeur diffusé à grande échelle par le biais des médias audio-visuels algériens[175]. De plus le français reste encore parlé par certaines franges de la population.
Depuis longtemps, Alger a inspiré de nombreux écrivains.Miguel de Cervantes aurait écrit ou plutôt pensé le romanDon Quichotte durant ses cinq ans de captivité à Alger (1575-1580)[177].Emmanuel d'Aranda captif à Alger (1640-1642) avecRelation de la captivité et liberté hisse lerécit d'esclave au rang de genre littéraire autonome.la Provençale serait le seul roman, avant la colonisation française, dans littérature française s'inspirant d'Alger. Il fut attribué àJean-François Regnard pour semble-t-il le besoin de la France à forger des lettres de noblesse à sa littérature coloniale[178]. Au début duXIXe siècle, Alger est désormais accessible aux artistes occidentaux en mal d'exotisme.Théophile Gautier livre ses impressions sur la ville d'Alger dansLoin de Paris etVoyage pittoresque en Algérie (1845).Alphonse Daudet y fait débarquer son hérosTartarin de Tarascon. Dans la première moitié duXXe siècle l’algérianisme, mouvement intellectuel et culturel, naît en Algérie. Il prend forme en 1920 par l'Association des écrivains algériens et doit son nom au romanLes Algérianistes deRobert Randau (1911), dans lequel il cherche à rendre compte le plus fidèlement possible de la vie quotidienne à Alger. Alger est très présente dans les œuvres d'Albert Camus dans ses essaisL'Envers et l'Endroit où il évoque le quartier algérois de Belcourt,Noces,L'été, dans son recueil de nouvellesL'Exil et le Royaume et son romanL'Étranger. Le principal thème algérianiste de Camus est celui de la vie quotidienne des Français en Algérie, thème lancé par Louis Bertrand, en réaction contre « l’orientalisme de bazar » des écrivains voyageurs métropolitains. La ville tient également une place très importante dans les œuvres deRobert Randau,Henry de Montherlant,Louis Bertrand,Gabriel Audisio,Jules Roy.Le printemps n'en sera que plus beau un roman deRachid Mimouni s'intéresse à la guerre d'indépendance. Rouiba, dans la banlieue est d'Alger, est le sujet du romanLe Serment des barbares deBoualem Sansal pendant la décennie noire.
Alger a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier. Les premières peintures sont l'œuvre d'officiers, de voyageurs ou d'orientalistes (Delacroix,Théodore Chassériau etFromentin).Renoir,Marquet,Dufy,Friesz,Maurice Denis, des artistes issus de l'école d'Alger et des peintres abstraits, chacun avec son style et sa technique, ont aussi peint la ville[179]. En 1954-1955,Pablo Picasso réalise quinze variations d'après le chef-d'œuvre d'Eugène Delacroix[180],Femmes d'Alger dans leur appartement (1834). Il s'agit d'un hommage à l'insurrection algérienne[181]. Un des peintres les plus célèbres pour ses représentations de la Casbah estMohammed Racim, natif de la Casbah. Ses œuvres illustrent la période ancienne de la Casbah en remettant au goût du jour la tradition populaire algéroise.Louis Comfort Tiffany, peintre américain, connait lui aussi une période orientaliste et visite Alger en 1875[182]. Entre 1957 et 1962, le peintreRené Sintès peint la Casbah. Ses peintures, en particulierPetit Matin,La Marine etCouvre-feu reflètent l'atmosphère des troubles secouant la ville d'Alger durant laGuerre d'Algérie[183].
Alger est le plus grand pôle sportif de l'Algérie. Comptant des clubs dans l'ensemble des disciplines qui ont conquis de nombreux titres nationaux et internationaux, elle compte également un énorme complexe sportif, le Complexe olympique Mohamed-Boudiaf qui regroupe lestade olympique du 5 juillet (d'une capacité de 80 000 places), un stade annexe pour l'athlétisme, une piscine olympique, une salle multisports (la Coupole), un golf 18 trous et plusieurs courts de tennis.
Alger a déjà accueilli les événements sportifs suivants (liste non exhaustive) :
le Championnat du monde de hand ball des moins de21 ans 2017[188] ;
En décembre 1897, M. Mallebay, directeur du journal satiriqueLe Turco, fonde le premier club de la capitale Le club athlétique algérois[189]. Le Club Sportif Algérois (C.S.A) est le premier club de sport proprement indigène, déclaré le1er mars 1919[190]. Cette année-là, Alger compte deux clubs exclusivement indigènes : le Club sportif algérois (CSA)[191],[192] et l'Avant-garde d'Alger[193]. Le 14 juin 1923, le CSA fusionne avec Alger université club, pour former le Club sportif algérois universitaire et perd toute dimension indigène. En 1921, parti d'un encadrement similaire le Mouloudia Club d'Alger parvient à s'imposer sur cette base[190]. Le succès du MCA fait des émules. Un nouveau concurrent l'union sportive musulmane de Belcourt voit le jour en janvier 1927. Cela étant la rivalité n'opposera pas seulement LaCasbah etBelouizdad (ex Belcourt), elle se jouera, dorénavant, au plus proche dans la vieille ville quand l'union sportive musulmane d'Alger est créé le 5 juillet 1937[194]. Depuis le football occupe une place importante dans la réalité des jeunes Algérois pour lesquels il représente un moyen d'évasion. Le temps d'une rencontre de foot, ils se retrouvent pour chanter à propos du chômage, de la pauvreté, de l’Europe où ils rêvent d’aller, de l’État et des militaires qu’ils tiennent pour responsables de la ruine du pays[195],[196]. Avec au moins cinq clubs algérois présents dans le championnat algérien chaque année, la capitale vit d'intensesderbys. Le plus important est celui qui oppose leMouloudia Club d'Alger à l'Union sportive de la médina d'Alger, un derby attendu par les supporters des deux clubs. Les principaux clubs defootball et omnisports de la ville sont :
↑MuraourPierre, « Contribution du massif de granodiorite de Ménerville (Algérie) à l'élaboration des formations sedimentaires environnantes »,Compte rendu sommaire des séances de la société géologique de France,vol. 34,(lire en ligne, consulté le).
↑Mohamed AbdellatifTabet Helal, AbderezzakBaghli, FouziaBensaoula et Elias-FouadMami, « La crue centenaire de Bab EL Oued, Alger (Algérie) »,Journées de l'hydraulique,vol. 34,no 1,,p. 1–8(lire en ligne, consulté le)
↑ʿAbd Allâh ibn ʿAbd al-ʿAzīz Abū ʿUbayd al- (1040-1094)Bakrī,Description de l'Afrique septentrionale : Par El-Bekri ; traduite par Mac Guckin de Slane, Impr. impériale,(lire en ligne).
↑Léon l'Africain(1496?-1548),Historiale description de l'Afrique, tierce partie du monde …escrite de notre temps, par Jean Léon, Africain, premièrement en langue arabesque, puis en toscane et à présent mise en françois (par Jean Temporal)…, En Anvers, de l'impr. de C. Plantin, 1556,(lire en ligne).
↑Adrien (1801-1869)Berbrugger,Le Pégnon d'Alger, ou Les origines du gouvernement turc en Algérie : Par Adrien Berbrugger, Challamel,(lire en ligne).
↑Le terme des géographesal-Djazirat al-Maghrib (la presqu'île du couchant) désigne tout le Maghreb –Bruno Étienne, article « Maghreb », paragraphe « Prolégomènes historiques »,Encyclopædia Universalis.
↑ʿAbd Allâh ibn ʿAbd al-ʿAzīz Abū ʿUbayd al- (1040-1094)Bakrī,Description de l'Afrique septentrionale : Par El-Bekri ; traduite par Mac Guckin de Slane, Impr. impériale,(lire en ligne).
↑ʿAbd al-Raḥman b Muḥammad IbnKhaldûn,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, tr. par le baron de Slane,(lire en ligne)
↑PaulMeyer, CharlesMorel, Gaston Bruno PaulinParis et Gabriel Jean JacquesMonod,Revue critique d'histoire et de littérature, E. Leroux.,(lire en ligne)
↑Smaïl Medjeber,"ABC Amazigh" : une expérience éditoriale en Algérie, 1996-2001, Paris, Budapest, Kinshasa [etc.],L'Harmattan,.
↑Revue africaine: bulletin de travaux de la Société historique algérienne, Kraus Reprint,(lire en ligne),p. 101.
↑YvesLacoste,L'Algérie, passé et présent ; le cadre et les étapes de la constitution de l'Algérie actuelle, Éditions sociales,.
↑abcdefghi etjIbn Khaldūn, William MacGuckinSlane, PaulCasanova et HenriPérès,Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, P. Geuthner,.
↑Yves-ClaudeAouate, AnneGrynberg et Association pour la recherche sur l'histoire contemporaine des juifs(France),Les Juifs dans la résistance et la libération : histoire, témoignages, débats, Éditions du Scribe,(lire en ligne).
↑Les communes rurales de Pointe Pescade, Bouzareah, Dely Ibrahim, Mustapha, El Biar, Birmandreis, Kadouss, Birkhadem, Kouba, Birtouta, Douera, Dechioumed et Mazafran sont délimitées par deux arrêtés du gouverneur général les 23 avril et 23 mai 1935 [Lois de l'Algérie, du 5 juillet 1830 (occupation d'Alger) au, Franque Alfred, 1944, pages 238, 339, 240, 250 et 251].
↑Alger et la problématique de la métropolisation. Mohamed Laiche, maître-assistant, doctorant, et Djamal Si-Mohammed, maître de conférences, faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie.
↑M’hammedSetti, Fatima-ZohraMohamed-Cherif et CésarDucruet, « Les ports algériens dans la mondialisation : la fin du paradoxe ? »,Méditerranée. Revue géographique des pays méditerranéens / Journal of Mediterranean geography,no 116,,p. 85–93(ISSN0025-8296,DOI10.4000/mediterranee.5410,lire en ligne, consulté le).
↑MichelleBaussant, « De l'Algérie à la France : les transferts de Notre-Dame de Santa Cruz, Notre-Dame d'Afrique et Saint Michel »,Diasporas. Histoire et sociétés,vol. 12,no 1,,p. 145–168(lire en ligne, consulté le)
↑Dalila Mahammed Orfali,Chefs-d'œuvre du Musée national des Beaux-Arts d'Alger, Musée national des Beaux-Arts d'Alger, 1999.
↑Al-ḥmām allī rabbītū… (Le pigeon que j'ai élevé, m'a abandonné) : Al-ʿAnqa (Mḥammad) avec acc. instr : arabes,(lire en ligne).
↑Lūǧ huǧub = Deux talismans / LasʿAb (ʿammār). Šbāb wānī šībānī = Toujours jeune bien qu'âgé : LašʿAb (ʿammār) et Skandrānī ; LašʿAb avec acc : orchestre,(lire en ligne).
↑Fazilet Diff, « « Sid Ahmed Serri, le chant du rossignol » »,El Watan,(lire en ligne).
↑a etbBADUEL Pierre-Robert (sous la directionde),Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain, KARTHALA Editions,(ISBN978-2-8111-3107-4,lire en ligne)
↑BADUEL Pierre-Robert (sous la directionde),Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain, KARTHALA Editions,(ISBN978-2-8111-3107-4,lire en ligne)
Elaine Mokhtefi,Alger, capitale de la révolution. De Fanon aux Black Panthers, Paris, La fabrique, 2019.
Sander Rang,Port d’Alger : projet Rang, du 5 avril 1840, Paris, Impr. de H. Fournier,, 8 p., in-4° (voir plus bas :Projets divers pour le port d'Alger).
Sander Rang,Victor Poirel, Antoine Dominique Raffeneau de Lileet al.,Projets divers pour le port d’Alger,, 1 feuille 86,5 x 71,5 cm(lire en ligne[PDF]). — Cette feuille regroupe 9 plans différents.
Nassima Dris, La ville mouvementée. Espace public, centralité et mémoire urbaine à Alger, l'Harmattan, 2001.
Nacéra Benseddik, « Chronique d’une cité antique », dansAlger, lumières sur la ville, Actes du colloque de l’EPAU 4-6 mai 200l, Alger 2004,p. 29-34.