L'appelation "Algérie" est issue de la déformation du nomarabe de l'Algérie,Djazaïr.
Le nom« Alger » résulterait de la déformationcatalane "Aljer", lui-même tiré deDjezaïr, nom donné parBologhine ibn Ziri[17], fils deZiri ibn Menad fondateur de la dynastie berbère desZirides, lorsqu'il bâtit la ville en960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romainIcosium,Djaza'ir Beni Mezghenna[Note 4]. Enfrançais, Alger désignait la ville comme le pays, appelé aussi« royaume d'Alger » ou« république d'Alger »[18].
L'étymologie d'Algérie reprend le nom de la ville qui en est la capitale« Al-Djaza'ir » (الجزائر), qui signifie en arabe« les îles » (pluriel d'Al Jazira), soit un ensemble d'ilots avec lesquels a été constitué le port d'Alger ou sa jetée actuelle[17],[19], contré dont« la ville ayant été celle desBeni Mezghenna, qui la peuplaient »,Djezaïr Beni Mezghanna[Note 5], du nomDjezaïr orthographié en arabe pour la première fois auXIe siècle par le polygraphe cordouanAl-Bakri, sous la forme deجزاير بني مزغنة,Djezaïr Beni Mezghenna[20]. Le terme d'îles viendrait des géographes musulmans médiévaux pour désigner la côte fertile duMaghreb, entre l'Ifriqiya et Tanger, coincée entre le vasteSahara et lamer Méditerranée, apparaissant alors comme un chapelet d'îles montagneuses,Al-Jaza’ir fertiles. Cependant, El-Bekri distingue dans son ouvrage le nomDjezaïr deEl-Djezaïr pour« îles », ce dernier terme désignant une localité située dans ledésert libyen[21].
Une autre hypothèse lierait le nom« Dzayer » au nom deTiziri (ouDziri) ibn Menad, père de Bologhin ibn Ziri[22] et fondateur de ladynastie berbère Ziride. Bolghin investit le site des Mezghenna à la demande de son père pour y établir un port. La forme berbère Tiziri du prénom de Ibn Menad, signifie« clair de lune ». Les Algérois se désignent eux-mêmes sous le vocable deDziri,. la ville elle-même étant dite enarabe maghrébin ou berbère,Dzayer ou Lezzayer, pour désigner aussi bien la ville Alger que le pays qui en a pris le nom.
L'appellation française« Algérie », provenant du nom de la ville d'Alger, fut officialisée en français sur initiative dumaréchal Soult en 1837 dans le but de remplacer l’appellation « possessions françaises du Nord de l'Afrique »[23].
Le terme arabeal Jaza'ir est utilisé depuis l'établissement des trois régences ottomanes au Maghreb (Alger,Tunis etTripoli), pour désigner le pays qu'Alger commandait. Cependant le termeDzayer a continué d'être employé dans la langue courante pour désigner la ville du Dey, autrement dit Alger[25].al Jaza'ir. Le nom que prit cette nouvelle entité politique recouvre pour l'essentiel ce qu'on entendait auparavant paral-maghrib al-awsat. Le territoire était appelé à l'époqueqotr al-jaza'ir (qotr : territoire, province),watan al-jaza'ir (watan : patrie, pays) et al-jaza'ir tout court[18]. Par une lettre célèbre auxoulémas deFès, l'Abdelkader ibn Muhieddine parlait dewatan al Jaza'ir (la patrie d'Algérie/Alger)[25]. En outre un poète tlemcénien duXIXe siècle chante : « Mon Dieu, veille sur al Jaza'ir », pour désigner le territoire dont Alger est la ville capitale[25].
Ibn Khaldoun dans saMuqaddima (1377) désigne Alger et le pays alentour commeBilâd Al-Djaza'ir[26], c'est-à-dire, à son époque, la région contrôlée par le pouvoir d'Alger ou la zone géographique étroitement liée à la ville d'Alger. Selon une tradition, on désigne une province ou le territoire d'un État par le nom de sa capitale. Maroc vient deMarrakech, comme Tunisie deTunis et Algérie d'Alger[18]. Il veillait à distinguer leMaghreb el-Aoussat (l'Occident central), dont il plaçait la capitale àTlemcen, en y intégrant les villes d'Oran (Ouhran) et d'Alger (El-Djezaïr)[27].
Chez les auteurs anglais de l'époque, une distinction se fait progressivement entreAlgiers qui désigne généralement la ville et parfois le pays etAlgeria qui finit par désigner exclusivement le pays[18]. Le nom en français,Algérie, est donc une reprise de l'arabe par le biais du catalan Alguereusité en1686 parFontenelle dansEntretiens sur lapluralité des mondes pour qualifier larégence d'Alger[réf. souhaitée]. Le nom Algérie sera officiellement adopté le parVirgile Schneider[29] afin de désigner ce territoire faisant partie de lacôte des Barbaresques et publié la même année dans les décrets royaux (Louis-Philippe).
L'incidence de ce relief a pour effet la constitution de falaises rocheuses, interrompues dans les baies d'Arzew-Mostaganem, deTipaza, d'Alger, deSkikda et d'Annaba.
Les montagnes sont séparées par des vallées, riches par leurflore et leurfaune, arrosées par des cours d'eau dont les principaux sont leChelif et laSoummam et par des cuvettes (Sebkha d'Oran,Mitidja). Les plaines et vallées du Tell abritent la plus grande partie desterres fertiles du pays.
Atlas tellien central et Hauts Plateaux
Carte topographique de l’Algérie.
Entre le Tell et le Sahara s'élèvent l'Atlas tellien et l'Atlas saharien, deux ensembles montagneux parallèles orientés sud-ouest/nord-est, se rapprochant à leur extrémité est, entre lesquels s'intercalent des plaines et hauts plateaux.
Entre l'Atlas tellien et l'Atlas saharien, un vaste ensemble dehauts plateaux et de plaines semi-arides s'étend de la frontièremarocaine à la cuvette duHodna. Cette zone est caractérisée par la présence dechotts, étendues d'eau salée asséchées à certaines saisons.
Au-delà de la jonction des deux Atlas, l'Atlas saharien se poursuit avec le massif de l'Aurès, lui-même prolongé en Tunisie par lesmonts de Tébessa. Le point culminant de l'Aurès est lemont Chélia (2 328 mètres[32]). L'Aurès est bordé au sud-est par lesmonts des Nemencha qui culminent à 1 420 m d'altitude.
Lapartie saharienne représente plus de 80 % de la superficie de l’Algérie (environ deux millions de kilomètres carrés) ; les principales formes de relief sont lesregs (étendues pierreuses) et lesergs (dunes), avec au sud le massif du Hoggar et le plateau du Tassili. L'aridité ne laisse la place qu'à quelquesoasis.
Au sud-ouest, s’étendent les ergsIguidi etChech, immensité de dunes sableuses linéaires largement espacées les unes des autres. Plus au sud-est, se situe le plateau duTanezrouft, vastereg aride se poursuivant jusqu'auMali et constituant l'une des zones les plus désertiques au monde.
Dans le Sahara méridional, au sud-est duTademaït, s'étend lemassif du Hoggar, dont le point culminant est le montTahat (2 918 mètres), en même temps que celui de l'Algérie. Certaines sources font état d'une altitude de 3 003 m[33]. Il est constitué deroches magmatiques formant des pics, des « aiguilles volcaniques » et de hauts plateaux désertiques. Plusieurs cônes et cratères témoignant d'une activité volcanique jadis intense parsèment le paysage. Cette activité remonte à l'èreCénozoïque, plus précisément duPliocène final auPléistocène initial. À l'est, dans letassili n'Ajjer, haut plateau aride perché à plus de mille mètres d'altitude, se dressent des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.
Le centre de climatologie de l'Algérie est sous la responsabilité de l'Office national de météorologie[34].Unclimat méditerranéen couvre le Nord, tandis qu’unclimat désertique règne sur le Sud. À Alger, le mois le plus chaud de l’été est août[35].Le Sahara est une région très ventée et aride. Les amplitudes thermiques sont généralement considérables à cause de la sécheresse de l'air.En Algérie, le temps est généralement ensoleillé, il avoisine 3 650 heures de soleil par an[36].
Sur les plateaux et dans les vallées intérieures, l'hiver est sensiblement identique à celui des hauteurs. Mais en été, du fait de l'enclavement et de l'exposition aux vents du sud, les températures sont particulièrement élevées : c'est le cas àMedjana, sur les hauts plateaux, comme àAkbou, dans la vallée de laSoummam, couloir idéal pour le passage dusirocco. Dans la ville deTizi Ouzou la température peut atteindre les46 °C quand elle est de35 °C àDellys.
Dans le centre et dans l'Ouest, dans les hauts plateaux de la région deDjelfa, la température estivale varie de30 à 38 °C.
Le Nord-Ouest, commeOran,Tlemcen,Mostaganem, etc., bénéficie d'un climat méditerranéen classique marqué par une sécheresse estivale, des hivers doux, un ciel lumineux et dégagé.
LeTell, dans le Nord du pays, possède unclimat méditerranéen, les étés sont chauds et secs et les hivers sont doux et pluvieux et parfois enneigés. Cette zone est la plus humide d'Algérie, elle est caractérisée par des précipitations annuelles qui varient entre 400 et 1 000 mm d'eau[40].
Dans le Nord-Ouest de l'Algérie, pendant les mois d'été, les précipitations deviennent rares voire inexistantes, et le ciel est lumineux et dégagé. L'anticyclone subtropical recouvre la régionoranaise pendant près de quatre mois. En revanche la région est bien arrosée pendant l'hiver. Les faibles précipitations (294 mm de pluie) et leur fréquence (72,9 jours par an) sont aussi caractéristiques de ce climat.
Lion de Barbarie (aussi surnommé lion de l'Atlas) photographié en Algérie en 1893.LeJardin d'essai d'Alger regroupe plus de 3 000 espèces végétales dont certaines sont considérées comme des espèces rares[43].
L'espèce végétale est formée de plusieurs catégories dont 314 genres assez rares, 30 rares, 330 très rares et 600 endémiques, dont 64 se trouvent auSahara. En tout,226 espèces sont menacées d’extinction[44].
L’Algérie compte107 espèces de mammifères dont 47 sont protégées et 30 menacées de disparition. Elle dénombre aussi336espèces d'oiseaux dont 107 sont protégés[44], et une estendémique du pays : laSittelle kabyle (Sitta ledanti).
Plusieurs animaux sauvages sont menacés d'extinction en Algérie, à cause du braconnage et des perturbations de leurs écosystèmes ; on peut citer : lagenette, lemouflon à manchettes saharien, trois espèces de gazelles et leléopard de l’Atlas[46].
Selon les données du ministère des Ressources en eau, en 2021, l’Algérie compte80 barrages en exploitation, 5 en cours de réalisation et d'autres barrages à l’étude[47].
Devant lestress hydrique subit par le pays depuis quelques années, ledessalement d'eau de mer est favorisé par l'État, ainsi en plus desstations de dessalement déjà en activité, le gouvernement prévoit de nouveaux projets de dessalement dans les 14 wilayas côtières (la majorité de la population vit à une centaine de kilomètres des côtes)[48].
Dans l'Ouest, de nombreux barrages alimentent les villes commeBeni Bahdel, Sikkak Bekkhedda, Dahmouni, Bentaïba, Ghrib, Bougara, barrage de Sidi M’Hamed Bénaouda[49]. Il existe aussi des stations d'épuration d'eau, telle celle d'El Kerma.
Carte des peuplades d'Algérie.Carte des wilayas d'Algérie.
Sur le plan administratif, l'Algérie est divisée en 58 wilayas. La wilaya constitue une circonscription administrative, sorte depréfecture, dotée d'une assemblée élue, l'Assemblée populaire de wilaya (APW), et placée sous l'autorité d'unwali (préfet)[50] nommé par le président de la République. Elles sont divisées endaïras, lesquelles sont divisées à leur tour encommunes (au nombre de 1 541). Chaque commune possède sa propre instance délibérante, l'Assemblée populaire communale (APC), qui élit elle-même son président, faisant office demaire. Chaque wilaya et daïra porte le nom de sonchef-lieu et a un budget indépendant, collecté au niveau local.
Avec 2 947 446 habitants en 2008[51], lawilaya d'Alger est la wilaya la plus peuplée d'Algérie.
Les wilayas du Sud attirent de plus en plus les habitants du Nord, surtout dans les villes d'industrie pétrolière et gazière, commeHassi Messaoud etHassi R'Mel. Il existe aussi une population nomade, généralement installée au Sud : les Sahari dans le Nord du Sahara, les Touaregs dans le Sud. Leur recensement est difficile à réaliser en raison de leur déplacement saisonnier et de la complexité de leur situation géographique.
Letaux d'urbanisation de l'Algérie est estimé à 73 % en 2018[52], et continue d'augmenter (avec une croissance plus soutenue dans le Sud algérien) en dépit des efforts de l'État pour freiner la migration vers les villes. L'Algérie compte plus d'une trentaine d'agglomérations urbaines de plus de cent mille habitants, presque toutes concentrées dans le Nord du pays. La plus grande ville estAlger,mégapole de plus de six millions d'habitants[53], soit plus du dixième de la population globale, ce qui en fait la première agglomération du Maghreb.
L'Algérie fait partie de l'ensemble Nord-Ouest africain. Si l'on examine un schéma structural de cette zone, deux domaines principaux sont mis en évidence :
un domaine septentrional, la zone atlasique, comportant un Atlas saharien au Sud, qui se prolonge à l'Ouest (Maroc) par leHaut Atlas marocain et à l'Est (Tunisie) par l'Atlas tunisien.
Dans le Nord, l'Atlas tellien, domaine varié et très complexe ayant aussi des équivalents au Maroc (le Rif et le Pré-Rif) et en Tunisie (Kroumirie etNefza). Cet Atlas tellien comporte une zone interne et une zone externe formées de terrains allochtones (nappes de charriage). Entre les deux Atlas affleurent les Hautes plaines qui se terminent à l'est par la chaîne duHodna et se continuent à l'ouest par laMeseta Centrale oranaise et au-delà des Atlas (Haut et moyen Atlas) par la Meseta marocaine, qui se noie dans l'Atlantique.
Entre les ensembles sud (plateforme saharienne) et nord (l'ensemble atlasique), un énorme accident de valeur continentale est connue : l'Accident Sud Atlasique (ASA), qui va d'Agadir (Maroc), jusqu'àGabès (Tunisie). Il passe en Algérie aux environs deBiskra,Laghouat.
Une importante activité sismique se trouve localisée dans les zones côtières algériennes et la mer Méditerranée. La compression tectonique entre les plaques africaine et eurasienne génère de nombreuses failles actives provoquant des séismes plus ou moins importants sur toute la côte nord de l'Algérie.« cette côte est traversée par une limite de plaques lithosphériques continentales convergentes : la plaque eurasienne, au nord, chevauche la plaque africaine au sud. C'est dans cette faille de chevauchement que se déclenchent les séismes de la région »[54].
L'Algérie est divisée en deux plaques tectoniques séparées par la faille sud-atlasique. Dans le Nord se trouve la tectonique alpine et dans le Sud, la plate-forme saharienne, qui est assez stable[55]. Historiquement, elle est connue pour être une zone sismique très active. Les investigations effectuées après leséisme d’El Asnam (Chlef actuellement) en 1980 ont permis de révéler l’existence de traces d’anciens séismes qui auraient affecté cette région. D'après le CRAAG (Centre de recherche astronomie astrophysique et géophysique), l'activité sismique au nord d'Algérie connue remonte au, date à laquelle s'est produit le séisme d'Alger. Depuis de nombreux séismes se sont produits.
Parmi les séismes violents qu'on peut citer, Al Asnam (Chlef actuellement) en septembre 1954 et en octobre 1980,Constantine en octobre 1985,Tipaza en octobre 1989,Mascara en août 1994, Alger en septembre 1996,Aïn Témouchent en décembre 1999,Beni Ourtilane en novembre 2000 etBoumerdès-Alger en mai 2003. Le dernier séisme meurtrier qu'a connu l'Algérie est celui deM'Sila en mai 2010.
Les séismes les plus meurtriers qui ont marqué l'Algérie ces dernières années sont : letremblement de terre d'El Asnam en[56], il fait 3 000 morts, détruit 80 % de la ville deChlef[56] et cause des dégâts estimés à10 milliards dedinars algériens[56] ; ensuite, le séisme de à Boumerdès-Alger fait plus de 2 000 morts et plusieurs milliers de blessés et de sans-abri[57], ce séisme fait 1 400 victimes dans lawilaya de Boumerdès et provoque des dégâts estimés à5 milliards dedollars américains[58].
Hydrographie
Il existe des cours d'eau côtiers dans le centre et dans l'Est. Ils ont pour nomsSoummam,Medjerda,Rhummel,Sebaou,Hamiz,Macta,Oued Mazafran. Cependant leChelif reste le plus long fleuve d'Algérie, avec une longueur estimée à725 kilomètres[40]. Ce fleuve est situé dans le Nord-Ouest de l’Algérie et prend sa source dans l’Atlas tellien et se jette dans lamer Méditerranée. Son débit, dans les périodes de crues, atteint 1 500 m3/s.
Au sud de la région du Tell, les cours d'eau ne sont pas permanents. Il existe de nombreux lacs dans les régions désertiques, mais ce sont des lacs temporaires et salés pour la majorité comme Chott ech Chergui et Chott el Hodna. Les cours d'eau du Tell se déversent dans laMéditerranée. Mais, ceux qui descendent vers l'Atlas saharien font partie de la plus grande réserve d'eau au monde. Ils forment unenappe phréatique dite lanappe de l'Albien, qui constitue selon certaines estimations la plus grande réserve d'eau douce au monde[59], elle est enfouie sous le sable du désert algérien sur une superficie totale estimée à 900 000 km2[60]. La région d'Adrar a par ailleurs de grandes réserves hydriques constituées de la nappe du continental intercalaire.
Parmi les oasis, qui font partie du réseau hydrique du pays, on peut citerDjanet,Ghardaïa,Ouargla,Oued Righ,Tabelbala,Tamanrasset,Timimoun,Touggourt,Tolga,Filiach,Zaatcha. L'oasis de Tolga et leZiban sont alimentées par les réseaux souterrains de l'Aurès. Enfin, Igharghar contient aussi une grande quantité d'eau sous terre, elle alimente une grande partie despalmeraies du Sud et oued R'hir. Des forages importants de la nappe phréatique seront réalisés pour apporter plus d'eau dans les régions arides du Sud algérien.
Dans l'Aurès comme dans tout l'Est, les rivières importantes d'eau sontOued Abiod, Oued Abdi, Oued el ahmer, Oued Taga, marais de Medghassen, marais de Draâ Boultif, Chott Djendli, Chott Tincilt, OuedEl Madher,Rhummel à Constantine. Les oasis de l'Aurès sontEl Kantara etGhoufiLa région possède aussi des sources thermales comme la Fontaine chaudeHammam Essalihine deKhenchela, Hammam el Knif, source deBatna (Kasrou), source deBiskra, source deGuelma (hamam Maskhoutine), Oued Charef dans lawilaya de Souk Ahras.
Dans le Nord-Est,Seybouse est une rivière formée près deGuelma par les oueds de Cheref etOued Zenati, son bassin est par ailleurs le plus entendu d’Algérie, et ses terres sont considérées comme fertiles, il rejoint la Méditerranée près d'Annaba.
EnKabylie et dans le centre, les cours d'eau de Chabet el Akhra, les gorges de Palestro, la Chiffa et la Soummam sont alimentés par leChelif.
De plus, l'Algérie possède également de nombreux grandslacs salés. Majoritairement desChotts et desSebkhas (de superficie plus petite).
Carte des bassins producteurs en Algérie.Énergie solaire en Algérie.
Les principaux gisements en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde. Généralement ils sont localisés dans le Sud.Selon la compagnie publique du secteur pétrolierSonatrach, les 67 % de réserves en hydrocarbures sont situés dans les régions de Oued Mya et de Hassi Messaoud. Gaz àHassi R'Mel et le pétrole àHassi Messaoud (huile).Illizi contient 14 % des réserves. Enfin, Rhourde Nouss renferme 9 % et Ahnet Timimoun 4 % et Berkine[61]. Les sites exploités pour pomper l'huile ou pour rechercher les hydrocarbures, actuellement, en Algérie, sont : Hassi Messaoud, Ain Amenas, Hassi R’mel, Stah, Rourde Nouss, Tin Fouyé Tabankort,Gassi Touil, Ohanet, Haoud Berkaoui, Hassi Berkine, Ourhoud, Mensel Lejmet Nord et satellites, Rhourde Ouled Djemaa, Touat, El Gassi,In Salah, Rhourde El Baguel[61].
Une quantité de gaz a été localisée dans les régions de Tabankort, deBéchar, de Timimoun et deReggane en 2009[62].
Le pays recèle plusieurs gisements aussi notamment degypse, decalcaire, desable, d’argile, dedolomie, des carrières d’agrégats, des gîtes pour la fabrication de ciments.
Mausolée deMassinissa.LeMedracen, àBatna, l'un des plus anciens monuments d'Algérie (300 av. J.-C.) ; il porte le nom de Medghis, l'un des deux fils de Mazigh, ancêtre desBerbères.
L’Algérie, en raison de sa tradition de terre d’accueil et les multiplescivilisations qui l’ont traversée, a hérité d’une histoire très riche qui s’exprime par des vestiges d’époques variées. C’est ainsi que l'Afrique, la Méditerranée, l’Europe et l’Orient marquèrent de leurs influences spécifiques le cheminement historique de l’Algérie.
L'influence de la religion en Algérie a bouleversé la régionmaghrebine pendant l'Antiquité et au Moyen Âge. Plusieurs villes importantes en Algérie commeHippone,Baghaï,Tobna,M'Sila,Tlemcen,Béjaïa, Alger, etc., se sont développées. Plusieurs dynasties également se sont succédé, à travers le temps, pour prendre le pouvoir dans les diverses régions de l'Algérie.
Enfin, l'Algérie fut prise par les Ottomans en 1515, ensuite par les Français en 1830. L'Algérie recouvre son indépendance en 1962.
« Les monuments historiques ont été bien préservés malgré tout le long de l'histoire algérienne, mais dès l'arrivée des Français, la dégradation fut désastreuse. Plusieurs décrets ont fait que des prisons ou des villes aient été construites sur d'anciennes villes romaines, à l'exemple deLambèse »[66]. « Lors de l'indépendance, la même politique est menée, ce qui fait que plusieurs sites sont pillés, délaissés, abandonnés et même détruits à l'exemple des villes deZianides,Tlemcen[67]. »
AuPaléolithique moyen, lesindustries lithiquesatériennes sont caractérisées par la présence de pièces à pédoncule. L'évolution des formes humaines depuis l'Homo erectus a abouti à l'apparition de l'Homo sapiens de type archaïque, ancêtre de la forme humaine actuelle.
Le Paléolithique se termine avec l’Ibéromaurusien, connu en particulier à la suite des fouilles menées dans la grotte d’Afalou, en Kabylie, qui ont révélé l'existence à cette période (il y a 20 000 ans à 10 000 ans environ) d'un art mobilier (petites statuettes zoomorphes) et d'enterrement.
Les derniers chasseurs-cueilleurs sont représentés dans le Nord-Est de l'Algérie par lesCapsiens, attestés jusqu'à il y a 8 000 ans.Les modalités de passage à l'économie de production (et donc auNéolithique) sont très mal connues dans le Nord.
Dans le Sud, auSahara, leNéolithique est une période florissante en raison d'un climat globalement plus humide que l'actuel et donc d'une flore et d'une faune beaucoup plus riches. Les êtres humains de cette période ont gravé et peint les parois de leurs abris. La chronologie exacte de cet art est très discutée et notamment la date de son apparition (il n'existe pas de moyen de le dater directement). Certains chercheurs pensent qu'il est apparu dès la fin du Pléniglaciaire, auPaléolithique, tandis que d'autres ne le pensent pas antérieur au Néolithique.
LesAurès comprennent plusieurs sites datant de l'èrepréhistorique à la périodeprotohistorique[76]. Plusieurs recherches anthropologiques ont été entreprises dans les régions des Aurès, puisque de nombreuses grottestroglodytes étaient habitées par des Hommes àMaafa, Takarbourst dans lesAurès[77] etGhoufi[78].
Extension du territoire carthaginois avant la première guerre punique vers264 av. J.-C.
LesBerbères, formés de plusieurs confédérations dont lesGétules, lesGaramantes et lesLibyens, dispersées dans le vaste territoire de l'actuelle Algérie, vont nouer des relations culturelles avec lesPhéniciens, l'Égypte antique, laGrèce antique et l'empire romain. Le monumentMedracen datant de300 av. J-C en témoigne[79]. Il appartiendrait donc à la riche archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique, se manifestant par un goût archaïsant mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne[80]. Sous les Phéniciens, plusieurs ports sont construits dontIcosium,Iol,Ténès.
Le royaume de Numidie
Les États indépendants de laNumidie commencent avec l'émergence des deux confédérationsmassyles etmassæsyles[81]. La première est à l’origine de laNumidie Orientale, la seconde de l’Occidentale. Ces deux tribus s'affrontèrent durant ladeuxième guerre punique, où Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain surCarthage. Durant le règne deMassinissa, il parvint à unifier la Numidie, qui s'étendit alors du fleuveMoulouya à l'ouest jusqu'à laCyrénaïque à l'est[82].
Après la mort de Massinissa, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome, provoqua des troubles en Numidie[83].Rome, qui ne voit pas d'un bon œil la reconstitution d'un État puissant, reconnait la constitution de deux Numidie occidentale et orientale. Après l'exécution deJugurtha, trahi par son beau-père, le roiBocchusIer deMaurétanie[84] en104 av. J.-C., la Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste étant laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome. En25 av. J.-C., Juba II reçoit le trône deMaurétanie, et la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la province d'Afrique.
Portrait deMassinissa, il fut le premier roi deNumidie de 202 av. J.-C. à 148 av. J.-C.
Jugurtha est l'un des trois fils de Massinissa, roi deNumidie (de 118 av. J.-C. à 105 av. J.-C.
Juba II, roi de Numidie de 30 av. J.-C. à 25 av. J.-C.
Par la suite, lesRomains pénètrent dans l'actuelle Algérie. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Algérie. La civilisationromano-africaine est à son apogée ; plusieurs grandes villes sont construites au Nord, commeLambèse etTimgad. Des mariages mixtes entre Romains et Berbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique descultes berbères est représentée dans les fresques romaines. De même, lesjeux romains sont source de distraction pour la plupart des berbères et lesbains publics sont un luxe accessible à tous. ÀTimgad, on dénombrait vingt-sept bains. Il n'y avait pas de remparts autour des villes. Les arts sont développés par les artisans berbères comme la céramique et la poterie. Plusieurs amphithéâtres sont construits. Le théâtre deTimgad pouvait contenir quatre mille personnes de l'Aurès. Après la crise de Rome, les chrétiens sont au pouvoir. LesVandales puis lesByzantins prendront le pouvoir d'une partie de l'Algérie à la fin.File:Timgad la ville.jpg
Le christianisme fait son entrée en l'an 256. Durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes et tunisiennes, ainsi qu'une minorité de la population des campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient l'alibi d'une nouvelle révolte qui sera encore une foisamazigh. En effet, le cultedonatiste se développa en Algérie àBaghaï[85] dans lesAurès et enTunisie comme un défi politique àRome. Les donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, exigent la séparation de l'État et de la religion. Ainsi ils finiront par déclarer que l'Empereur représente le diable. Ils rejetèrent aussi le ritecatholique. L'Empereur envoie ses troupes pour les réduire. La répression ne fit qu'accroître le soutien populaire aux donatistes.
Vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle descirconcellions. Alors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu'exerçait Rome sur l'Afrique du Nord, les donatistes saisissent cette conjoncture favorable pour tenter de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé, l'Empereur les déclare hérétiques en 409. Il envoie plusieurs légions pour les réprimer. Les donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse. Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression desVandales. Une partie de l'Algérie suivit le mouvement arien, l'arianisme était bien implanté par les Vandales[86].
Byzantins et royaumes romano-berbères
Saint Augustin, théologien, philosophe moraliste romano-berbère, il a exercé une influence capitale sur la théologie occidentale. Ecrivain, il a donné au latin chrétien ses lettre de noblesse.Basilique Saint-Augustin àAnnaba dédiée à saint Augustin.Ruines du mur byzantin deTébessa, l'un des nombreux sites restaurés et fortifiés par Solomon.
Solomon fut nommé en 534 parJustinien comme gouverneur de l'Afrique, tout juste reconquise par le généralBélisaire sur lesVandales deGélimer. Il est remplacé deux ans plus tard (en 536), avant de retrouver son poste en 539. Il doit faire face aux rebellesberbères, notamment ceux du chefAntalas. Il est toutefois battu par ces derniers dans une bataille près de la cité deTébessa en 544, trouvant la mort au combat.Iaudas se révolte à son tour contre l'autorité des Byzantins et se proclame roi desAurès, mais après quelques succès, il est finalement vaincu parJean Troglita en 548[87].
Mais deux chefsberbères des Aurès, Ifisdias et Cutzinas, sont également remarquables dans leur lutte contre les Byzantins, pendant le commandement deJean Troglita, lorsque ce dernier veut attaquer les Berbères du Sud après que lesAurès et leZab sont dominés par les Byzantins grâce à Solomon. En revancheMastigas, roi berbère de laMaurétanie césarienne, après les Vandales, prend en main une partie de cette province, bien que les Byzantins soient arrivés jusqu'àFrenda, car des inscriptions byzantines ont été retrouvées sur place en Algérie.
En 544, lesByzantins exerceront un pouvoir jusque dans la province deConstantine. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs États puissants dont lesDjerawa, lesBanou Ifren, lesMaghraouas, lesAwerbas, et lesZénètes[88].
File:Saint Augustine by Philippe de Champaigne.jpg|Saint Augustin, théologien, philosophe moraliste romano-berbère, il a exercé une influence capitale sur la théologie occidentale. Ecrivain, il a donné aulatin chrétien ses lettre de noblesse.Fichier:Église Saint-Augustin d'Annaba en mai 2009.JPG|redresse|Basilique Saint-Augustin àAnnaba dédiée à saint Augustin.
Dihya, surnomée Kahina, célèbre figure de la résistance berbère à la conquête arabe au VIIe siècle.La ville deTlemcen ex-Agadir fut fondée par lesBanou Ifren auVIIIe siècle.
La chute de Rome, puis des Vandales, et l’instabilité durant la périodebyzantine entraine la reconstitution de plusieurs principautésberbères. Certaines, notamment dans lesAurès, vont résister à l’arrivée des musulmans entre 665 et 708.
De 644 à 656, la première tribu berbère algérienne à se convertir à l'islam fut lesMaghraoua. Leur chefOuezmar Ibn Saclab fut, selon l'historien du Moyen Âge Ibn Khaldoun, sollicité par lecalifeOthmân ibn Affân à embrasser la religion musulmane. LesMaghraouas se convertissent à la nouvelle religion lors du retour de leur chef.En 665, lesOmeyyades lancent leur première attaque sur le Maghreb. C’est en 683 queOqba Ibn Nafi al-Fihri entreprend la conquête. Si la résistance des Byzantins les arrête peu, il en va différemment de celle des Berbères. Par contre, les Maghraoua islamisés s'allient aux Omeyades dès le début.
L'unité politique et administrative de la Berbérie orientale et centrale, l'Aurès, était en grande partie réalisée parKoceïla, allié des Omeyades. Le conflit entreKoceïla etOqba Ibn Nafi al-Fihri amène une autre guerre. Et au décès deKoceïla en 688,Dihya, dite la Kahina, prend la tête de la résistance berbère.
De 688 à 708, Dihya procéda ainsi à la réunification de nombreuses tribus berbères de l'Afrique du Nord orientale et du Sud. Dihya défait par deux fois la grande armée arabe desOmeyyades grâce à l'apport des cavaliersBanou Ifren et des autres confédérations. Elle règnera sur tout l'Ifriqiya pendant cinq années. Dihya sera vaincue dans la dernière bataille contre les Omeyyades. Hassan Ibn en Nu'man des Omeyyades demande alors aux différentes tribus vaincues alliées à Dihya d'intégrer son armée. Et ensuite,Moussa Ibn Noçaïr nomme son affranchiTariq ibn Ziyad gouverneur deTanger et le plaça à la tête de l'armée arabo-berbère du Maghreb islamique.
En 708, lesOmeyyades sont désormais les maîtres de l’Algérie. La période préislamique se termine. L'Algérie s’islamise, tandis que leslangues romanes etpunique disparaissent. Après la conquête musulmane, les citadins adoptèrent progressivement la languearabe.
Ibn Rustom fonde en 761[90] un royaumeibadite dans le nord duMaghreb avecTahert pour capitale[91]. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création en 756[92], conserve son indépendance ducalifat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires[90]. Par la suite, lesIdrissides ainsi que les Soulimanides prennent le pouvoir sur une partie de l'Algérie de l'Ouest. AuIXe siècle, lesAghlabides alliés desAbbassides, prendront le pouvoir sur une partie de l'Algérie.
AuXe siècle, ledaiismaélienUbayd Allah al-Mahdi fonda la dynastieFatimide, enBasse Kabylie où il trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes. Les Fatimides établirent leur autorité enAfrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent uncalifat dissident desAbbassides deBagdad. Leur règne est marqué par de nombreuses révolteskharijites, notamment celle d’Abu Yazid, en 944, à la tête de tribusberbèresZénètes, qui infligèrent la plus sévère défaite à l’armée Fatimide, affaiblie et rendue vulnérable, en prenantKairouan. Les Fatimides transfèreront alors leur capitale deKairouan àMahdia puis vers l’Égypte. Les Zirides s'allient avec les Fatimides et lancent une attaque contre les Zénètes. Mais, les Omeyades les repoussent, ainsi les Zénètes regagnent leurs territoires. LesHammadides fondent une dynastie après une divergence entre les souverainsZirides. Ainsi, la révoltekharidjite fut vaincue parZiri ibn Menad, à la tête de tribusSanhadjas, qui en sauvant l’empire reçut le poste degouverneur du Maghreb central. Ainsi en 972, lorsque les Fatimides, après l’annexionégyptienne, eurent moins d’intérêt pour leMaghreb, c’est son fils,Bologhine ibn Ziri, qui hérita du contrôle de l’Ifriqiya. LesZirides y règneront pendant environ deux siècles.
Hammad ibn Bologhine, le fils de Bologhine, gouvernera indépendamment des Zirides. Son État comprend la ville deBéjaïa (sa capitale) et le Nord-Est de l’actuelle Algérie. À partir de 1014, les Hammadides reconnaissent comme califes légitimes lesAbbassidessunnites deBagdad, ils fondent ainsi la dynastie desHammadides. Les Zirides reconnaîtront, à leur tour, en 1046, les califesAbbassides, montrant ouvertement aux Fatimides leur abandon duchiisme. Alors que lesIfrenides et lesMaghraouas gouverneront dans l'Ouest algérien et sur une partie du sud d'Algérie et auMaroc actuel. Ces derniers rejettent l'autorité des Fatimides et desOmeyyades à la fois, selon l'historien Ibn Khaldoun.
C’est à partir de 1048, dans certaines régions du Sud, que des tribus arabes, principalement lesBanû Hilâl et lesBanu Sulaym, immigrent en Afrique du Nord. Ces « terribles bédouins »hilaliens furent envoyés par le pouvoir fatimide afin de réprimer lesZirides et lesHammadides.
Pour l’Algérie, leur nombre ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes, l’immigration arabe en Afrique du Nord fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l’Algérie, celles deKairouan et deTanger. Si bien qu’au total, le peuplement de l’Algérie n’a reçu qu’une contribution démographique arabe limitée, et qu’une grande partie des populations arabophones est berbère.L’Algérie est alors, sur une petite partie à l’ouest, sous le contrôle desAlmoravides, après avoir évincé lesBanou Ifren et lesMaghraouas. LesHammadides sont au centre et seront chassés partiellement du sud par lesHilaliens.LesZirides restent en Ifriqiya et sont cernés par les Hilaliens au sud.
En 1152, toutes les forces locales sont définitivement vaincues par une nouvelle dynastie berbère, lesAlmohades, dirigés parAbdelmoumen Ibn Ali et dont le chef spirituel estIbn Toumert. LesAlmohades formeront un des plus puissants empires méditerranéens, unifiant leMaghreb et le pays d’Al-Andalus jusqu’en 1269. Avec les grandes villes du littoral, à l'exemple deBéjaïa, d'Annaba et d'Alger, le Maghreb central s'ouvre à l'Occident chrétien en entretenant un commerce actif, apportant notamment les fameuxchevaux barbes, de lacire[Note 7] ou encore ducuir de qualité.
Plusieursjuifs de l'Andalousie sont envoyés vers l'Algérie en 1492. Dans cet état de fait, la dynastieZianides résiste fortement jusqu'à l'attaque décisive des Ottomans. Ces derniers prennent la ville deTlemcen en 1554[93].
Ainsi, des milliers de familles d'Espagne s'exilent en Algérie, ils viennent en masse dans les villes du nord du pays, dontOran,Tlemcen,Nedroma,Blida, Alger,Mostaganem,Cherchell,Annaba,Béjaïa[95]. Ces grandes familles, qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour rester dans leur pays d'origine, sont forcées à vivre dans une terre qui leur est tout à fait inconnue. Leur apport sera très important dans la société, la culture sera en premier plan, ainsi que la construction des villes et l'économie. Ces familles vont changer pour beaucoup le décor de la scène sociale de l'époque[96].
À l'ouest, au mois de juillet 1501, lesPortugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur laplage des Andalouses. Il faudra attendre le débarquement deMers el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contreOran. La prise de la ville par l'armée du cardinalFrancisco Jiménez de Cisneros, commandée parPedro Navarro, eut lieu le. Après l’occupation du port deMers el-Kébir (1505), et celui de la ville d’Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupes espagnoles. Dès 1509, le Cardinal Ximenes entreprit la construction, sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar, de l'égliseSaint-Louis, qui domine la vieille ville des deux côtés. En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocainMohammed ech-Cheikh contre lesOttomans alors installés à Alger, et parvint à maintenir encore la présence espagnole. Les Espagnols font ainsi d’Oran une place forte. Lesjuifs furent expulsés hors d’Oran par les Espagnols en 1669[97]. Sous le roi d’Espagne, Carlos III, ce dernier et les partisans de la conservation de la ville s’affrontent. Entre 1780 et 1783, le ministre Floridablanca proposa à l’Angleterre d’échanger Oran contreGibraltar.
Au centre, en 1510, Ferdinand le Catholique attaque la ville d'Alger. Les Espagnols l'assiégèrent et bâtissent sur un îlot de la baie d'Alger une forteresse, lePeñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher son approvisionnement. Salem ben Toumi chef desBeni Mezghenna demande l'aide des Turcs[98].
Au nord-est,Pedro Navarro prendBéjaïa en 1510[99] et jusqu'en 1555. Il y arrive le avec 5 000 hommes et attaque la ville. Abderrahmane oppose 10 000 soldats, qu'il lance immédiatement contre les Espagnols en cours de débarquement. L'assaut est repoussé grâce notamment à l'artillerie de marine. Mais la riposte espagnole commence immédiatement, avec des bombardements maritimes et terrestres. L'essentiel de la bataille se déroule dans la ville. À la fin, Abderrahmane réussit à prendre la fuite et il y aura plusieurs morts. La renommée de Navarro et le récit de ses exploits militaires incitent les rois d'Alger, de Tunis et deTlemcen à prêterhommage au roi d'Espagne et à libérer tous leurs prisonnierschrétiens. Cependant en 1514, grâce à une attaque combinée desKabyles menée parSidi Ahmed ou el Kadhi, à la tête de 20 000 hommes et desTurcs par la mer, la ville de Béjaïa sera temporairement libérée de la présence espagnole. LesEspagnols en seront ensuite définitivement expulsés en 1555 par lesOttomans, dirigés parSalah Raïs pacha.
Mosquée Ketchaoua, reconstruite en 1794 sous le gouvernement de Hasan Pacha. Ici après sa conversion en cathédrale par la France. 1899.
Cherchant à contrôler leur espace maritime après laReconquista, lesPortugais partent en expédition enAfrique du Nord occidentale au début duXVe siècle (prise deCeuta en 1415), suivis des Espagnols qui occupent au début duXVIe siècle des ports méditerranéens (Mers el-Kébir,Oran,Béjaïa). L'Espagne décide d'assiéger le port d'Alger, et s'empare de l'îlot du Peñon à l'entrée du port, qu'elle fortifie. Les Algérois font alors appel aux corsaires ottomans. Les frères Barberousse, forts de plusieurs succès dans la navigation, parviennent en 1518, après plusieurs échecs, à chasser les Espagnols d'Alger — en partie avec l'appui des tribuskabyles — et à étendre progressivement leur état sur le reste du pays (Cherchell,Ténès,Tlemcen).
En 1556, les Ottomans attaquent lesZianides et prennentTlemcen[100]. Le frère aîné deKhayr ad-Din Barberousse tue les derniers roisZianides en les noyant dans l'eau auXVIe siècle[101]. Ensuite, les Espagnols lancèrent depuis leur possession d’Oran une offensive victorieuse contre les troupes de Barberousse àTlemcen dans laquelle Aroudj perdit la vie.
C'est dans ce contexte queKhayr ad-Din Barberousse, qui se trouvait à Alger lorsqu'il apprit la mort de son frère, sollicita le soutien du SultanSoliman le Magnifique et plaça son nouvel État sous la protection de l'empire ottoman, recevant le titre debeylerbey (gouverneur de province) ainsi qu'un contingent de 2 000 janissaires.
Cet État nouvellement fondé prendra le nom derégence d'Alger. Cette dernière fut successivement gouvernée par des beylerbeys de 1518 à 1587, despachas de 1587 à 1659, des aghas de 1659 à 1671 et desdeys de 1671 à 1830. En 1609, les musulmans d'Andalousie sont envoyés vers les côtes algériennes. La régence d’Alger a une large indépendance vis-à-vis du Sultan Ottoman. La région d'Alger, appeléeDar Es-Soltane, était placée sous autorité directe du chef de la Régence. Le reste du pays était divisé en 3 provinces nommées « beyliks » administrées chacune de manière autonome par unbey nommé par leDey d'Alger. On distinguait : leBeylik de l'Ouest (capitale basée àMazouna,Mascara puis déplacée àOran après le départ desEspagnols) ; leBeylik du Titteri au centre (capitale basée àMédéa) et leBeylik de l'Est (capitale basée àConstantine), le plus puissant des trois. Chaque Beylic était divisé enoutan (cantons) avec à sa tête uncaïd, relevant directement dubey. Pour administrer l'intérieur du pays, les Turcs s'appuyaient sur les tribusMakhzen. Ces tribus étaient chargées d'assurer l'ordre et de lever l’impôt sur les régions tributaires du pays[102]. C'est par ce système que durant trois siècles l'État ottoman d'Alger étendit son autorité sur le Nord de l'Algérie actuelle. Mais dans les faits, plusieurs régions du pays bravaient de manière régulière l’autorité des beys.
EnKabylie, le contrôle territorial direct des gouverneurs d’Alger était limité aux grands centres urbains de la région (Tizi Ouzou,Bouira,Boghni), dans lesquels ils édifièrent des borjs (forts) et y stationnaient en permanence un nombre limité de troupes. L’administration de l'arrière-pays se faisait donc indirectement par le biais d’alliés, personnages ou tribus[106]. Cependant, deux royaumes tribaux s'opposèrent régulièrement auxOttomans : ceux deKoukou allié aux Espagnols[107] et desAït Abbas. Dans la Haute Kabylie, leRoyaume de Koukou est fondé auXVIe siècle parSidi Ahmed ou el Kadhi. Ce dernier, d'abord allié aux Ottomans notamment lors de la résistance face auxEspagnols, deviendra ensuite un rival pour le contrôle du nord de l'Algérie. En 1520,Khayr ad-Din Barberousse décide de mener une expédition contreSidi Ahmed ou el Kadhi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire desKabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Khayr ad-Din Barberousse aura la vie sauve en ayant pris la fuite au bon moment. Victorieux,Sidi Ahmed ou el Kadhi s’empare d’Alger et règnera sans difficulté jusqu’en 1527, date à laquelleKhayr ad-Din Barberousse le défait et rétablit son autorité à Alger avec l'aide Abd-el-Aziz, chef kabyle des Aït Abbas et rival deSidi Ahmed ou el Kadhi. Le royaume deKoukou perdurera plus de deux siècles, jusqu'à son extinction vers1750[108].
En Petite Kabylie, leroyaume des Beni Abbès entre lui aussi souvent en guerre contre la régence d'Alger. En 1823, ils entrèrent en guerre contre l'autorité de la Régence et coupèrent les voies de communication entre Alger etConstantine.Ce n'est qu'après plusieurs mois de combats que l'agha Yahia put négocier la soumission des tribus révoltées[109]. Le royaume deAït Abbas survivra à l'époque ottomane et ne tombera qu'en 1871 lors de la conquête française.Les beys connurent d'énormes difficultés à gouverner et à faire rentrer les impôts, certains d'entre eux qui osèrent pénétrer dans les massifs montagneux ou à travers le désert y laissèrent la vie[110]. Pour relier Alger et Constantine, la régence d'Alger dut aussi payer un droit de passage nommé l'Ouadia pour emprunter la route des « Portes de Fer » (localement nommées enarabe(El'Biban ou entamazightTiggoura) ; un défilé montagneux de la chaîne desBibans en Kabylie, alors fief duroyaume des Beni Abbès et des Mokrani.
Dans lesAurès, plusieurs tribus s'unirent et déclenchèrent des luttes contre les Ottomans. Cependant, plusieurs conflits internes entre fractionsChaouis enflammèrent les zones montagneuses desAurès. LesOuled Daoud ainsi que plusieurs tribus empêchèrent les Ottomans de pénétrer dans leurs territoires[111].Saleh Bey tenta sans y parvenir de les soumettre en dirigeant contre eux une expédition[111]. En somme, la grande union des Chabias se divisa, provoquant l'indépendance de plusieurs tribus à l'égard des Ottomans auxXVIIe et XVIIIe siècles[112].
Dans la partie méridionale de l'Algérie entre 1515 et 1830, les Ottomans n'étaient pas en mesure d'étendre leur autorité aux régions sahariennes du pays. La chute desZianides ouvre la voie aux conquêtes sahariennes des Saadiens soucieux de contrôler les axes transsahariens laissés vacants[113]. La régence ne peut s'engager dans des expéditions sahariennes lointaines, il est cependant fait mention de l'envoi d'une troupe d'Alger dans le Gourara vers 1560 et la fin duXVIe siècle à la demande des ksouriens face auxrezzous venus duTafilalt[114]. LeGourara et leTouat sont alors soumis à une tentation de repli local et sont indépendants de fait[115]. Le Sahara était l'axe principal aux échanges commerciaux entre l'Afrique noire et le Nord. La relation entre lesSaadiens et les Ottomans se dégradait. Cela conduisit Ahmad al Mansour Addahbi, le sultan saadien de Marrakech, à contrôler leGourara et leTouat[116]. Ensuite, Mulay M'hammed, sultan alaouite de Fés, prit le pays duGourara avec l'aide des tribus locales. À l'arrivée du pouvoir desAlaouites, ces derniers délaissèrent les régions du Gourara et du Touat. Les émirs locaux prirent alors en charge la gouvernance de leurs territoires. L'impôt était prélevé par lescaïds envoyés par les Alaouites, et celui qui ne payait pas était emmené comme esclave vers Fés[116]. Les chroniques du Touat ne font que mentionner ces expéditions punitives menées par les caïds venus du « gharb » (ouest)[117].Selon Kouzmine et al.[réf. nécessaire], la zone au sud du beylik d'Oran et du mont des Ksour se trouve ainsi dans une zone d'influence partagée entre larégence d'Alger et les dynasties chérifiennes. Pendant que les troupes algériennes étaient occupées dans l'est et l'ouest de la Régence, le sultan alaouite Mouley Solimân faisait la conquête de Figuig en 1805 et celle du Gourara et du Touat en 1808[118]. Selon les géographes français duXIXe siècle, le Touat payait impôt auprès du dey d'Alger avant 1830[119]. Le commerce entre le Touat et Alger avait été très actif, mais en net déclin depuis la prise d'Alger par les troupes françaises[120]. En 1857, les délégations du Touat et du Tidikelt se présentent aux autorités françaises. Pour éviter la conquête ils demandent le protectorat de la France et en lui payant l'impôt comme autrefois au dey[121].
ÀOuargla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité desZaouïas[116]. Les mouvements des Marabouts étaient fort implantés dans toutes les régions du Sud et dans une partie des Aurès. En revanche, leMzab conserva la pratique du dogmeibadite. Lesultanat de Touggourt prit son indépendance en 1414. À la constitution du Beylik de Constantine, Touggourt devient rapidement tributaire de celui-ci. Les refus récurrents des sultans de Touggourt de s'acquitter du tribut imposé par les Turcs provoquèrent de nombreuses expéditions des autorités de la Régence à leur encontre. Enfin dans l'extrême sud, une confédération targuie, lesKel Ahaggar, fut formée dans le Sahara algérien vers l'année 1750.
Bataille de Somah en 1838 (Horace Vernet).Prise de Constantine par les troupes françaises.
Raison de la conquête
Initialement, les relations entre la France et larégence d'Alger étaient bonnes, puisqu'on peut lire en[122] que« tandis que l'Europe se coalise contre la France libre, une puissance africaine (Alger) plus loyale et fidèle reconnaît la république et lui jure amitié ». De plus il y avait aussi leBastion de France qui exploitait lecorail àEl Kala.
L'Affaire de l'éventail entre leDey Hussein et leconsul françaisPierre Deval est lecasus belli qui provoqua le blocus maritime d'Alger par la marine royale française en 1827.
En 1794, laFrance révolutionnaire est attaquée par les puissances européennes coalisées, et éprouve des difficultés à nourrir sa population et ses soldats. Le dey d’Alger Hussein offre alors à la Convention toutes facilités pour faire ses achats de blé, consentant aussi par la suite sous le Directoire un prêt d’argent sans intérêts. Une fois laguerre terminée, les régimes qui se succèdent n’honorent pas la dette et, quand la France redevient royaliste, la dette est revue à la baisse. Elle est pourtant payée, mais seulement à Paris, à la Caisse des Dépôts et Consignations. Cependant, un nombre important de créanciers vrais ou supposés, des commerçants livournais qui avaient servi d’intermédiaires se manifestent alors. Ainsi, sous couvert de satisfaire leurs réclamations, on avait« rendu légale sa spoliation »[123]. Le dey est donc en froid avec le consul de France, car il comprend qu’il ne récupérera pas son argent et que les livraisons de blé ne lui seront jamais payées.
En 1827, le dey d’Alger découvre que la France avait fortifié, à l’extrémité de la Régence à la Calle, un entrepôt dont elle avait la concession pour faire du commerce, et qu’elle s'était engagée à ne pas fortifier[123]. N’obtenant pas d’explications de la part du gouvernement français, le, le dey décide d'en référer verbalement au consul de France. Le consul ignorant ouvertement sa demande, le dey s’emporta alors, l'injuria, et finalement donna au « représentant de la France » un coup de son éventail. Si l’on s’en réfère àRobert Louzon, militant anticolonialiste engagé, c’est donc bien l’affaire des fortifications de La Calle et non simplement la dette restée impayée qui était à l’origine de la colère du dey d’Alger[124],[125]. Le gouvernement de la Restauration etCharlesX, soucieux de redorer l’image de la France à l’étranger et de renforcer l’autorité royale en France, trouvèrent alors dans cet incident — un outrage à la France par le biais de son « représentant », le consul — un prétexte pour intervenir militairement[126].
Conquête
Laconquête de l’Algérie fut très violente et longue. Elle se traduisit par la disparition du tiers de la population algérienne entre 1830 et 1850. Les méthodes sont perverses et conduisent surtout à des décès par famine (destructions de villages, de cultures, arbres arrachés), complétant les connuesenfumades, massacres de prisonniers et de civils, razzias. À ce niveau la qualification decrime de guerre ou « meurtres de masse » est à propos[127],[128]. L’armée française conquiert l'Algérie village après village. L'emblématiqueArmand Jacques Leroy de Saint-Arnaud, exécutant zélé de la politique militaire française, nouvellement promu capitaine depuis 1837, est nommé général de division après l’expédition dePetite Kabylie en 1851[réf. nécessaire].
En parallèle de ces opérations militaires une politique decolonie de peuplement est mise en place, pratique corollaire courante des conquêtes[129].
Entre le 11 et le 18 mai 1830, quelque 37 000 hommes répartis à bord de675 navires affrétés par l’entreprise Seillière, c’est-à-dire pratiquement toute la marine marchande française de l’époque,embarquèrent pour conquérir la bande côtière de l’ancienne régence, par la suite unifiée sous le nom d’Algérie. Le débarquement eut lieu le àSidi-Ferruch et, le, les troupes françaises commandées parLouis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont, général en chef de l'expédition, firent leur entrée dans la forteresse d’Alger, le dey capitula le jour même.
Mais la France se heurte à l’ouest à l’émirAbdelkader ibn Muhieddine et à l’est aux tribus berbères dont celles de Kabylie menées parLalla Fatma N’Soumer. La France entame des négociations avec l’émirAbdelkader ibn Muhieddine en 1834 et en 1837, date à laquelle est signé letraité de la Tafna. Mais en 1839, Abd el-Kader déclare la guerre à la France, considérant l’expédition aux « Portes de fer » (dans la chaîne desBibans en Kabylie) par l’armée française comme une violation de traité. En, lasmala et le fameux trésor d’Abd el-Kader sont aux mains des Français. Le, le sultan marocainAbderrahmane ben Hicham, battu lors de labataille d'Isly par le général Bugeaud, signe avec la France le traité de Tanger, qualifiant l'émir de « hors-la-loi »[130]. Un an plus tard, en 1845, le Sultan marocain signera un autre traité avec la France, letraité de Lalla Maghnia qui marquera les frontières entre le Maroc et l'Algérie.
En 1847, Abd el-Kader, attaqué au Nord et à l'Est par les troupes françaises et à l'Ouest par les troupes marocaines, dépose les armes et se rend. L’armée française d’Afrique contrôle alors tout le Nord-Ouest de l’Algérie. À l’issue de labataille de Zaatcha, dans lesAurès, en 1848, le Constantinois est conquis. Entre 1849 et 1852, la domination s’étend à laPetite Kabylie. En, les tribus deGrande Kabylie se rendent, et la capture deLalla Fatma N’Soumer met un terme à la résistance ; mais les Kabyles se soulèveront encore jusqu’au début des années 1870. La conquête du nord de l’Algérie est alors achevée. Dans le sud, la prise deLaghouat et deTouggourt, la capitulation des Beni-M’zab duMzab (1852) et celle duSouf reculent les limites de l'Algérie jusqu’augrand désert.
Ce n’est qu’après un ultime soulèvement, en 1871, lors de larévolte de Mokrani, menée depuis laKabylie desBibans, et qui réunira plus de 250 tribus à travers l'Algérie, que la mission de « pacification » s’achève. Conjugué à la famine de 1866-1868 et à l'épidémie de choléra, ce sont près d'un million de civils qui vont perdre la vie selon le démographe R. Ricoux[131], la perte démographique se concentrant en particulier sur les six dernières années de la conquête.
Au début de la conquête en 1830, l'Algérie connut un afflux important de colons européens (essentiellement français etespagnols) que l'on appellera bientôtpieds-noirs. En 1834, l'Algérie est annexée à la France, les autochtones deviennent des « sujets français » par l'ordonnance royale du 24 février 1834 qui leur confère la « qualité de Français »[Note 8]. La France se fondant sur letraité de capitulation du dey d'Alger — de jure : « convention franco-algérienne de 1830 » — et l'ordonnance d'annexion de 1834, considère que ses droits étaient applicables à tous les territoires algériens, même sahariens[132]. En1848, à la suite de la « soumission d'Abd-el-Kader à la France » le, les trois provinces d'Algérie (le Sahara, indépendant de l'ex-régence d'Alger, n'est conquis qu'en 1902) deviennent lesdépartements français d'Algérie (il y aura plus tard lesdépartements français du Sahara), disposant d'une organisation administrative et judiciaire calquée sur celle de la métropole par exemple les arrondissements, les communes et les tribunaux.
L'article premier duSénatus-consulte du 14 juillet 1865 proclame que :« L'indigène musulman est français, néanmoins il continuera à être régi par laCharia. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut, sur sa demande, être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas, il est régi par les lois civiles et politiques de la France. » Cette possibilité restait néanmoins purement théorique, puisqu'en pratique il leur était plus difficile d'accéder à la citoyenneté française qu'à un étranger et que même lorsqu'elle leur était accordée les droits y afférents étaient de toute façon remis en cause[133].
L'historienne Laure Blévis caractérise ainsi cette plus grande difficulté et quasi impossibilité d'accéder à la nationalité française :« Les naturalisations de sujets algériens sont demeurées peu nombreuses, presque négligeables : seules quelque six mille naturalisations d’Algériens ont été prononcées pendant toute la période coloniale. Si elles sont marginales numériquement, elles n’en ont pas moins suscité de nombreux débats et contestations, en métropole comme dans les milieux algériens, surtout après la Première Guerre mondiale et la naissance du nationalisme algérien.[…]Le statut d’indigène, ni citoyen ni étranger, entraîne non seulement des discriminations d’ordre politique (exclusion du droit de vote aux législatives, élections pour une « élite » sur des listes « indigènes ») mais aussi un droit civil spécifique (certes limité aux règles de droit de la famille et de succession) et un droit pénal créant des infractions et des juridictions exceptionnelles par rapport au droit commun (synthétisé en 1881 par la loi sur les infractions spéciales à l’indigénat).[…]En d’autres termes, l’« indigène » algérien, simple transposition de l’étranger de métropole, n’aurait une nationalité française que de pure forme, sans effet pratique. »[133]
À la fin duSecond Empire, la population algérienne est confrontée à partir de 1866-1868 à des difficultés agricoles considérables qui génèrent laFamine algérienne de 1866-1868. Cette famine était largement issue de la destruction du pastoralisme traditionnel par le colonialisme français :
« Si la famine peut être aujourd’hui réinventée comme un « crime colonial », c’est en premier lieu parce qu’elle a été construite comme événement à partir de fragments épars. Entre 1866 et 1868 en effet, il n’y a pas une crise, mais des incidents qui incluent à la fois des événements très localisés et des phénomènes se déployant à une échelle plus vaste. Ainsi la « crise » englobe les effets dévastateurs de l’épidémie de choléra qui atteint l’Algérie en 1867, ceux des invasions de locustes grégaires, un tremblement de terre, la sécheresse de plusieurs étés, l’hiver rigoureux de 1867-1868, autant d’incidents qui apparaissent dans les archives sans lien les uns avec les autres. En effet, dans le cadre de l’administration habituelle des populations et des territoires, il s’agit seulement, la plupart du temps, d’expliquer brièvement des déplacements de populations ou des rentrées fiscales plus faibles. Une sécheresse laisse peu de traces dans les archives avant l’établissement des services météorologiques au cours des années 1880, et il n’existe pas de rapports de synthèse avant que le scandale ne les impose comme une nécessité politique. Cette absence d’archives reflète sans aucun doute un mode de gestion « artériel » plutôt que « capillaire » qui, selon Frederick Cooper, caractérise la nature du pouvoir colonial. En ce sens, les pouvoirs coloniaux des années 1860 sont tout sauf omnipotents et omniprésents. Mais cette absence reflète aussi le fait qu’il s’agit non d’une crise unique mais d’une chaîne d’événements et de situations se déroulant dans un vaste territoire et dont les causalités demeurent obscures aux yeux des observateurs.[…]La famine révèle l’incompétence de la gestion et la faiblesse de la production coloniales. L’enquête menée par un député, le comte Le Hon, inscrit ainsi la famine dans un débat politique plus large, lié aux sénatus-consultes et à l’intégration économique de l’Algérie aux lois du marché : « Ce n’est pas la difficulté de les alimenter qui a tué les Arabes mais le régime sous lequel ils vivent », conclut le parlementaire. De fait, la crise reflète le faible crédit de la colonie et son intégration incertaine aux réseaux alimentaires mondiaux de l’époque. Le manque de numéraire est analysé localement comme résultant de l’impossibilité d’aliéner les terres et du supposé fatalisme arabe. Le protectorat politique des bureaux arabes, très exagéré par les protagonistes du débat, est mis en cause: si les colons se plaignent de la gouvernance des militaires, les indigènes se méfient quant à eux des solutions « modernes ». »[134]
Descendant direct de l'émir Abd el Kader, l'émir Khaled mit sa prestance personnelle et son prestige[136],[137], au service d'un programme essentiellement moderniste, qui lui a valu l'exil : représentation au Parlement à proportion égale avec les Européens algériens ; suppression des lois et mesures d'exception des tribunaux répressifs, des cours criminelles, de la surveillance administrative, mêmes charges et droits que les Français en ce qui concerne le service militaire, accession pour les indigènes algériens à tous les grades civils et militaires, sans d'autres distinctions que le mérite et les capacités personnelles, application de la loi sur l'instruction publique obligatoire, liberté de presse et d'association, application au culte musulman de la loi de séparation des Églises et de l'État, amnistie générale, application aux indigènes des lois sociales et ouvrières ; liberté absolue pour eux de se rendre en France.
Dès l'issue de laSeconde Guerre mondiale, en 1945 et à la suite de la naissance d'un mouvement nationaliste, les partis (FLN,MNA,PCA, Mouvement libéral algérien, etc.) revendiquent l'indépendance de l'Algérie par rapport à la France ; s'ensuivit uneguerre de 1954 à 1962 où intervinrent également les partisans d'une Algérie française (FAF etOAS).
Après la fin de laSeconde Guerre mondiale, laCharte de l'Atlantique, la première charte de l'ONU, leplan Marshall, la Ligue arabe, la conférence de San Francisco, etc., tout cela a contribué à l'indépendance de l'Algérie. Lors du congrès de mars de 1945 que les AML ont tenu, les délégués ont proclaméla nation algérienne constituée[144], Messali Hadj fut élu comme chef du peuple algérien.
Le ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. ÀSétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : une centaine trouveront la mort dans les jours suivants[145]. La répression de l’armée française est brutale. Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les Algériens, chiffre potentiellement sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historienBenjamin Stora. LeParti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts[146]. Du fait de la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie[147].
Les archives officielles de laguerre d'Algérie ne sont encore que partiellement disponibles et accessibles[150] aux chercheurs en France ; elles sont inaccessibles en Algérie[151]. La loi française du relative aux archives[152] a raccourci les délais de communication des archives publiques, y compris pour certaines archives classifiées « secret défense » communicables après un délai de50 ans[153]. On notera qu'au cours de la discussion de ce texte au Parlement, unamendement adopté par leSénat français visait à prescrire un délai de75 ans concernant les pièces « susceptibles de porter atteinte à la vie privée »[154]. Cette disposition, vivement critiquée par des historiens car elle aurait accru les délais de communicabilité des archives relatives à la guerre d'Algérie[155], a finalement été retirée du texte au cours de son examen à l'Assemblée nationale.
Guerre d'Algérie
En 1954, l’Algérie compte huit millions d'Algériens non français et un million de « Français d'Algérie » (Pieds-noirs et autochtonesjuifs naturalisés français).
Après la crise au sein des mouvements nationalistes algériens et les autorités françaises, un groupe de patriotes se démarque et envisage le passage à la lutte armée en vue de l'indépendance.
L'action armée a été proclamée pendant la nuit dite de laToussaint rouge. Le déclenchement des attentats a été signalé à travers le pays et les premiers attentats eurent lieu dans lesAurès[156]. Les six partagent l'Algérie en 6Wilayas et le ministre de l'IntérieurFrançois Mitterrand est dépêché dans la région des Aurès pour dénoncer les attentats dans le même mois.
Le conflit fut inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres l’Indochine française,Madagascar, leMaroc, l’Algérie, laTunisie, l’Afrique-Équatoriale française et l’Afrique-Occidentale française. Le cas de l’Algérie se différencie des autres en ce sens qu’elle appartenait officiellement au territoire français, avec un million de citoyens dits « du Premier Collège » (les Colons[157] ou « Pieds-noirs »), dont certains, lesJuifs d'Algérie et de huit millions de citoyens du Deuxième Collège (dit les musulmans ouIndigènes), avant l'arrivée du généralde Gaulle. Ce dernier négociera directement avec les chefs du FLN lors desaccords d'Évian. De Gaulle réussit à sauver la République après leputsch des généraux à Alger1961.
Le, après la signature du cessez-le-feu, le conflit prend officiellement fin. Undouble référendum est organisé le 8 janvier1961 et le 8 avril1962 : les Français de métropole se prononcent pour le choix du général de Gaulle pour les deux. Le, les Algériens votent massivement pour l'indépendance (99,72 % en faveur du « oui »)[158]. L'indépendance de l'Algérie est proclamée le[Note 9].
Les évènements de la guerre d'Algérie, la déclaration d'indépendance - qui consomme ladécolonisation -, le climat de violence générale qui régnait dans les derniers mois de la guerre[159] ou encore des évènements traumatisants comme lemassacre d'Oran[160] amèneront la plupart des pieds-noirs à quitter le pays : sur près d'un million[Note 10], cent cinquante mille partent avant 1962, six cent cinquante et un mille au cours de cette année. L'histoire des deux-cent mille pieds noirs encore présents après 1962 reste à écrire, selon l'historienBenjamin Stora[161]. L'Organisation de l'armée secrète se prononce contre l'indépendance de l'Algérie et commet, à la fin de la guerre, plusieurs attentats meurtriers en Algérie[162] dont 7 000 au plastic contre les biens et 2 000 contre les individus[163].
Suivant l'historien françaisBenjamin Stora[165], le total des pertes militaires françaises avoisine les 25 000 morts[166], dont près de 8 000 morts dans des accidents et un millier de maladies. Les pertes des soldats algériens enrôlés au sein des troupes françaises s'élèvent à environ 4 500 morts et600 disparus. Les historiens évaluent par ailleurs entre 15 000 et 30 000[167] le nombre deharkis exécutés au lendemain de la proclamation de l'indépendance[168]. Du côté algérien, on avance le nombre d'un million et demi de morts ; en se fiant aux pensions versées aux familles desmoujahidinescivils oumilitaires décédés durant le conflit, Benjamin Stora avance le chiffre d'environ 150 000 morts, soit un combattant sur deux. Il faut y ajouter environ 12 000 victimes des purges internes et des combats fratricides entre leMouvement national algérien et leFront de libération nationale[169].
Suivant le procédé comparatif depyramides des âges, les historiens estiment entre 350 000 et 400 000 — soit 3 % de la population — le nombre d'Algériens morts durant le conflit[169]. Depuis 1962, le FLN estime de son côté qu'il y a eu1 million et demi de morts - chiffre qu'aucun historien ne cautionne[170] - et3 millions d'Algériens déplacés dans des camps de regroupement[171]. En outre, latorture pendant la guerre d'Algérie a été pratiquée par l'armée française et par la police française dans des proportions qui concerneraient des centaines de milliers d'Algériens[172]. De même l'utilisation d'armes chimiques par l'armée française a provoqué des milliers de morts algériens[173] . Du côté des civils « européens », le nombre de morts s'élève à environ 4 500 personnes[169].
Au bilan humain, on peut ajouter les 8 000 villages incendiés, quatre millions de têtes de bétail anéantis entre 1954 et 1962 - sur un cheptel de six millions en 1954 - et des dizaines de milliers d’hectares de forêts incendiés avec le napalm[171].
Population en liesse après la proclamation officielle de l’indépendance ().
L’Algérie devient indépendante à l’issue d’uneguerre de8 ans contre la présencecoloniale française, uneprésence qui dura132 ans, et qui prit fin officiellement le. LeFront de libération nationale (FLN), quoique dominé militairement[174], sort vainqueur politique de la guerre[175], à la fois contre les partisans de l'Algérie française et contre ses rivaux, et parvient alors au pouvoir. Ayant un projet socialiste, et recevant de l'aide militaire de l'URSS, il gouverne le pays, en tant queparti unique, jusqu'en 1989. L'allusion à la révolution socialiste est néanmoins abandonnée en 1976, sousHouari Boumédiène, l'Algérie se rapprochant dumouvement des non-alignés. La démocratisation du régime dans les années 1980, sousChadli Bendjedid et à la suite d'importants mouvements de protestation, s'achève brutalement avec le début de laguerre civile en 1991. L'Algérie traverse alors une « décennie noire », marquée par l'affrontement entre lesmilitaires, qui continuent à détenir les rênes du pouvoir, et les divers groupes islamistes (AIS,GIA,GSPC, etc.). En 1999, l'élection d'Abdelaziz Bouteflika contribue à ramener l'ordre.
L’Algérie est donc devenue indépendante à l’issue d’une guerre longue et coûteuse contre la présence coloniale, une présence qui dura132 ans, et qui prit fin officiellement le[176],[Note 9]. Cette indépendance a été acquise politiquement à la faveur duréférendum d'autodétermination prévu par lesaccords d’Évian, et par le biais duquel les Algériens se prononcèrent à 99,72 % des votes exprimés pour l’indépendance de l’Algérie[177]. Les revendications culturelles ont donné naissance à un slogan politique :Tahya el Djazaïr, « vive l’Algérie ».Ferhat Abbas préside l'Algérie du au. Il est contre l'OAS, car il voit en elle une formation militaire de l'armée française. Il sera pour le maintien desPieds-noirs (Européens etJuifs) en Algérie et il les considère comme Algériens. Selon lui, l'Organisation de l'armée secrète est responsable du départ massif des Français d'Algérie[178].
Des dissensions éclatent entre les chefs du FLN.Ahmed Ben Bella etHouari Boumédiène aidé par la Wilaya I (Aurès), la Wilaya II (Constantinois), la Wilaya V (Oran), la Wilaya VI (Sud), font la guerre contreMohamed Boudiaf etKrim Belkacem de la Wilaya (III) et (IV)[179]. Mais, des pourparlers par la suite sont entamés pour régler la crise interne.Ahmed Ben Bella etHouari Boumédiène prennent Alger le[179], après avoir fait des compromis avec les colonels de l'Armée de libération nationale. Plusieurs partis d'opposition ont été interdits comme le FFS (Front des forces socialistes), le PRS (Parti de la révolution socialiste), le CNDR (Comité national de la défense de la révolution), le MDRA (Mouvement démocratique pour la révolution algérienne), le GCR (Groupe communiste révolutionnaire), le CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne) (passé dans l'opposition), l'OCRA (Organisation clandestine de la révolution algérienne), RNDR (Rassemblement national pour la démocratie et la révolution), le PAPS (Parti de l'armée prétendu saines) et enfin le RUR (Rassemblement unitaire des révolutionnaires)[180].
Le Socialisme comme doctrine politique de l'État algérien
Ahmed Ben Bella est désigné comme le premier président de l'Algérie indépendante en 1962[181], il constitue alors le premier gouvernement de l'Algérie indépendante, il fait adopter un an plus tard une Constitution, la première du pays, qui consacre la primauté du parti FLN dont le secrétaire général est désigné ipso facto comme le candidat unique à la présidence de la République, Ferhat Abbas qui était alors président de l'Assemblée constituante décide de remettre sa démission, protestant contre les dérives autocratiques du nouveau président.Plusieurs conflits surgissent comme le déclenchement de laguerre des Sables avec leMaroc et larévolte desKabyles et d'une partie desTouaregs soutenue par le parti deHocine Aït Ahmed. De 1963 à 1966, la France fait dix-sept essaisnucléaires dans le Sahara : quatre atmosphériques versReggane et treize souterrains près d'In Ecker, dans le massif duHoggar ; et la compagnie françaiseTotal a 90 % des ressources pétrolières algériennes, selon l'entente algéro-française. Le très faible taux de scolarisation (environ 10 %) sous la période coloniale rend le pays démuni de cadres techniques et administratifs. Il ne compte aucun architecte, seulement quelques dizaines d'ingénieurs et de médecins et moins de 2 000 instituteurs[182].
Au niveau international, Ben Bella consacre sa première visite à l'étranger aux États-Unis, où il est reçu avec les honneurs par le présidentKennedy, il opère cependant très rapidement un rapprochement avec les tenants dunon-alignement et développe avec l'Union soviétique des relations économiques et militaires très denses. Le 19 juin 1965 est marqué par la destitution d'Ahmed Ben Bella de ses fonctions à la suite d'un putsch conduit par le ministre de la DéfenseHouari Boumédiène[183], qui prend le pouvoir et devient ainsi le nouveau président du Conseil de la Révolution. Il conserve dès lors le système du parti unique et engage le pouvoir à œuvrer pour une rupture avec la politique entreprise par Ahmed Ben Bella. Il dirige le pays en s'inspirant de deux fondements de la révolution,le renforcement de l'indépendance nationale et le développement de l'économie dans une perspective socialiste. Il entreprend des réalisations dans le secteur de l'éducation, de la formation, de la planification, de l'industrialisation, du développement. La politique de nationalisation menée par le Conseil de la Révolution algérienne provoque la remise en cause desaccords d'Évian[184]. Il lance la nationalisation du gaz et du pétrole[185] et développeSonatrach.
L'Algérie connait un développement économique et social important sous son gouvernement. Entre 1962 et 1982, la population algérienne passe de10 à 20 millions de personnes et, massivement rurale avant l'indépendance, est urbanisée à 45 %[182]. Le revenu annuel par habitant, qui n’excédait pas 2 000 francs (305 euros) en 1962, dépasse 11 000 francs (1 677 euros) vingt ans plus tard, tandis que le taux de scolarisation oscille de 75 à 95 % selon les régions, loin des 10 % de l'Algérie française. Les possibilités agricoles étant significativement limitées par le désert, Boumédiène se tourne vers le développement industriel. Un plan triennal est imaginé pour la période 1967-1969, auquel succèdent deux plans quadriennaux (1970-1973 et 1974-1977). Ils s'accompagnent de grands travaux, comme la Transsaharienne (ou « route de l'unité ») qui relie la Méditerranée à l'Afrique noire ou le « barrage vert », forêt à planter en vingt ans pour empêcher l'avancée du désert. Le réseau routier est sensiblement étendu à l'intérieur du territoire algérien (le réseau développé sous la colonisation restait circonscrit aux villes portuaires)[182]. Cette nationalisation suscite une onde de choc dont les effets se font sentir au niveau international, notamment sur le prix du pétrole. L'Algérie de Boumediène influence le jeune colonel libyenMouammar Kadhafi et le vice-président irakien Saddam Hussein, qui nationalisent à leur tour le secteur des hydrocarbures, provoquant à l'occasion lepremier choc pétrolier survenu en1973[186].Le secteur de l'agriculture est modifié par plusieurs réformes dont la construction des villages socialistes et la réalisation du barrage vert, 1 500 km de long, 20 km de large et constitué de3 millions d’hectares[187]. CependantKrim Belkacem s'oppose ouvertement à la politique de Boumédienne, le pouvoir l'accuse d'avoir organisé un coup d'État et le condamne à mort par contumace[188]. Krim Belgacem sera assassiné à Francfort en 1970.Ferhat Abbas aussi dénoncera le système unique en 1976, il sera assigné à résidence surveillée jusqu'à 1978[189].
Sur le plan extérieur, l'Algérie négocie avec leViêt Nam la libération des derniers prisonniers de guerre américains. Lors de laguerre du Kippour, elle déclare la guerre àIsraël et envoie des troupes enÉgypte en 1973. L'Algérie fut la première puissance militaire[190] sur le front égyptien et sa force était composée d’escadrons et de blindés. Yasser Arafat réussit à ouvrir un bureau à Alger en 1965[191]. L’année 1974 constitue, aussi pour Yasser Arafat, une année importante d’avancées en faveur d’un règlement politique. Les autorités algériennes décident de l'emmener pour la première fois auxNations unies sous escorte algérienne[192].
Sur le plan interne, le pouvoir continue la nationalisation et démarre les trois révolutions : industrielle, agraire et culturelle. Une charte et une constitution sont adoptées[185]. L'arabisation des institutions est décrétée. En 1975, le président françaisValéry Giscard d'Estaing est reçu à Alger. En 1978, la base secrète française B2-Namous sera fermée.Houari Boumedienne meurt en 1978 etRabah Bitat est chargé de l'intérim de l'État.Chadli Bendjedid est désigné pour être élu par le peuple.
Alger, les blindés de l'armée algérienne occupent les points stratégiques de la capitale aux lendemains de ladémission de Chadli Bendjedid intervenue le 11 janvier 1992
Chadli Bendjedid prend la tête de l'État algérien, le. Il fait sortir tous les prisonniers politiques. Le secteur économique devient libéral. La politique de l'arabisation continue[193] malgré lePrintemps berbère en 1980 et les revendications des élites francophones.
Sur le plan diplomatique, l'Algérie contribue avec succès au règlement d’un certain nombre de crises comme la libération des otages américains en 1981 deTéhéran à Alger[194]. La diplomatie algérienne a pu ouvrir les portes au dialogue avec les autres chefs d'État du Maghreb et le président français. Chadli est le premier président algérien qui fera une visite officielle en France, lors du mandat deFrançois Mitterrand. Le roiHassan II est reçu à Alger en vue de signer des accords bilatéraux. De plus, l'Algérie permet auConseil national palestinien de proclamer l'indépendance d'un État de Palestine le 15 novembre1988 à Alger. Avant laguerre du Golfe, la diplomatie algérienne est très active pour essayer de convaincre le présidentSaddam Hussein de libérer les otages et leKoweït. La visite du présidentNelson Mandela, juste après sa libération, marquera les relations entre l'Algérie et les pays d'Afrique.Sur le plan interne, après plusieurs années de gestionautocratique des affaires de l'État, l'Algérie se lance à partir de l'année 1988, dans une tentative dedémocratisation, à la suite notamment desévénements du 5 octobre 1988. Cette ouverture s'accompagne en de l'entrée des islamistes duFront islamique du salut (FIS) dans le champ politique, qui remportent desélections municipales du 21 juin 1990. Le FIS arrive également en tête du premier tour des élections législatives du, avec 47 % des voix exprimées (le taux d'abstention étant de 41 %), ce qui provoque l'intervention de l’armée, qui interrompt le processus électoral au début de l’année 1992, selon les opposants de la démission de Chadli. Mais, officiellement, le présidentChadli Bendjedid annonce sa démission le 11 janvier et unHaut Comité d'État est mis en place le 14 janvier à cause du vide constitutionnel, selon la constitution algérienne. Cette évolution entraîne l'Algérie dans une vague de violence et de terrorisme qui durera une décennie deguerre civile algérienne. Ce conflit coûta la vie à, selon les estimations entre 60 000 et 200 000 personnes[195] avec des milliers de disparus et un million de personnes déplacées.
Mohamed Boudiaf prend la tête duHaut Comité d'État, après28 ans d'exil. Un des chefs historiques de la guerre d'Algérie et fondateur du parti du FLN souhaitait une Algérie démocratique tournée vers la modernité, il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait l'État. Il sera assassiné après six mois àAnnaba en plein discours, le 29 juin1992.
Ali Kafi est désigné alors à la présidence de l'État. En 1994,Liamine Zéroual remplaceAli Kafi. Le, il doit faire face à des nouvelles pressions diplomatiques internationales engendrées notamment par laPlate-forme de Sant'Egidio àRome, signé par les chefs politiques de l'opposition dénonçant la mainmise militaire sur l'État. Ainsi, dans le but de restaurer la légitimité perdue des institutions de l'État, il organise une élection présidentielle en 1995, la première à scrutin pluraliste en Algérie[Note 11]. Liamine Zeroual remporte l'élection, il est éluprésident de la République le. En 1999, Liamine Zeroual décide de mettre fin à son mandat présidentiel qui devait s'achever en 2000. Une élection présidentielle anticipée est alors organisée au mois d'avril 1999. Huit candidats se présentent au premier tour parmi lesquels figure Abdelaziz Bouteflika. Au début du scrutin, sept candidats décident d'un commun accord de se retirer à la suite de cas de fraudes qu'ils déclarent avoir observées.Abdelaziz Bouteflika décide de maintenir sa candidature en remportant l'élection présidentielle avec un score de 74 %. Il s'engage dès lors à appliquer son programme qui s'articule autour de trois axes principaux : le retour de la paix à travers l'application de la concorde nationale, la réactivation de l'économie et le retour de l'Algérie sur la scène internationale. Son premier mandat s'achève en 2004. De nouvelles élections sont organisées au mois d'avril, le principal concurrent du président sortant étant son ancien Premier ministreAli Benflis.Abdelaziz Bouteflika est réélu avec un taux de 85 %. Son programme pour le deuxième mandat prévoit unplan quinquennal pour la relance de l'économie, au profit duquel il consacre une enveloppe financière de150 milliards de dollars. Pendant les mois de mars et d'avril de l'année 2009, la campagne électorale pour la présidentielle se déclenche à la suite d'un nouvel amendement constitutionnel. Abdelaziz Bouteflika est réélu pour un quatrième mandat en 2014[196].
L'islamisme et l'extrémisme musulman figurent parmi les problèmes de l'Algérie contemporaine, au-delà de la seuleoffensive islamiste des années 1990 ayant causé plusieurs dizaines de milliers de victimes. Labigoterie se répand rapidement[197],El Watan ayant déploré dans un article de 2015, à l'occasion d'un fait divers, que la société algérienne soit « gangrenée par le conservatisme et l’extrémisme religieux, de plus en plus acceptés et banalisés[198] ».Le Monde s'étonne que « les représentants des courants islamistes les plus radicaux ne manquent pas detribunes médiatiques », rapportant qu'un islamiste, ancien militant duFront islamique du salut et qui souhaite imposer lacharia en Algérie[199], ait pu appeler publiquement au meurtre d'un intellectuel sans avoir été inquiété par la justice[200]. Le gouvernement algérien est néanmoins traditionnellement connu pour sa politique de lutte vigoureuse contre leterrorisme islamiste[201],[202].
Depuis le, la présidence de la République est assurée parAbdelmadjid Tebboune[204], élu au premier tour de l'élection présidentielle de 2019. Ce scrutin se tient dans un contexte de forte contestation populaire, marqué par une abstention record et par des manifestations massives duHirak[205]. Tebboune succède àAbdelkader Bensalah, chef de l'État par intérim, qui succède lui-même àAbdelaziz Bouteflika en, contraint à la démission à la suite des manifestations.
Actuellement, l'Algérie compte plus de 40 partis politiques en activité[203]. Cependant, ces mêmes partis ne peuvent en vertu de l'article 42 de la Constitution« être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale »[203]. La vie politique en Algérie est marquée par une forte abstention, le désintérêt des électeurs est profond, les partis politiques (qu'ils soient pro gouvernement ou de l'opposition) sont peu actifs en dehors des périodes électorales, le parlement comportant un grand nombre de députés indépendants.
En 2023, l'État algérien se voit attribuer par l'Economist Intelligence Unit unindice de démocratie bas ; classé110e sur167 pays analysés, le régime politique est qualifié d'autoritaire[207]. Selon le rapport duBertelsmann Stiftung(en),« le principal défi en Algérie consiste à surmonter la profonde crise de légitimité et le manque de confiance envers le régime »[208]. Cependant, les nombreuses luttes sociales et politiques survenues depuis l’indépendance du pays (grèves, émeutes, révoltes et débats sur l’autonomie de la classe ouvrière, la reconnaissance de la culture berbère, la séparation de l’État et de la religion, l’égalité entre les hommes et les femmes…) témoignent de la permanence de dissidences pouvant ressurgir régulièrement et dont leHirak né en 2019 constitue la démonstration évidente[209].
Il n'existe pas d'autres collectivités territoriales en Algérie, lesrégions algériennes ne sont que des régions géographiques ou culturelles sans existence légale, et les 547daïras (subdivisions des wilayas) ne sont que des entités administratives.
Des analystes commeAkram Belkaïd considère que la politique extérieure constitue un véritable point d'adhésion entre le gouvernement et le peuple. Le journaliste identifie deux principes essentiels de la politique extérieure algérienne : le refus d'interférer dans les affaires domestiques d'autres États ainsi que l'usage de l'armée seulement dans un but de protection des frontières et de la sécurité intérieure, ne considérant jamais d'intervention militaire à l'étranger[213].
Sur le plan extérieur, l’Algérie inscrit son positionnement actuel par rapport aux différentes questions internationales sur la base de la doctrine qu’elle a puisée du combat libérateur qui a permis à son peuple de recouvrer sa pleine souveraineté. C’est aussi au nom de cette morale que ce pays soutient durant les années 1960 et 1970 un nombre important de mouvements révolutionnaires de par le monde, ce qui lui valut d’être considéré comme « le phare dutiers monde » et au même « le phare de tiers monde arabe »[214]. Par extension et grâce à ses richesses sur le plan énergétique ainsi qu’à sa position particulièrement privilégiée dans le flanc sud de la Méditerranée, l’Algérie jouit d’une influence certaine au niveau des ensembles régionaux auxquels elle appartient (Union africaine,Ligue arabe, dialogue euro-méditerranéen). Aussi, l'Algérie a-t-elle su montrer son importante puissance d'influence parfois supérieure à son « potentiel propre » (économique, militaire, population)[215]. En 2000, la diplomatie algérienne a joué un rôle important dans la signature de l’accord de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie.
L'Algérie adhère à l'Union pour la Méditerranée en 2008. En 2009, la France accepte d'indemniser les victimes estimées entre 20 000 et 30 000 personnes[216] lors des essais nucléaires français en Algérie pendant les années1960[217]. Toutefois au début 2025, un seul Algérien figure parmi les victimes indemnisées par le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires[218].
En aout 2023, la candidature de l'Algérie pour rejoindre lesBRICS est rejetée[220]. En 2025, elle est invitée à devenir un pays partenaire de l'organisation[221]. En 2025, l'Algérie devient officiellement membre lanouvelle banque de développement[222].
Héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), l’armée algérienne est appeléeArmée nationale populaire (ANP), elle se compose des commandements des forcesterrestres,navales,aériennes et de laDéfense aérienne du territoire. Le sommet de la hiérarchie militaire aboutit au chef de l'État, constitutionnellement chef suprême des Forces armées. L'effectif de l'armée algérienne en incluant actifs, réservistes et paramilitaires compte un total de 465 000 hommes[223]. L'ANP est assistée par le corps de la gendarmerie nationale qui est composé de 180 000 membres[224], ainsi que d'un corps d'élite de 5 000 éléments de la Garde républicaine, dépendant du ministère de la Défense[225].
Les dépenses militaires de l’Algérie durant l’année 2020 sont estimées à 9,7 milliards de dollars, en baisse de 3,4 % par rapport à 2019 (10,3 milliards de dollars). Avec ces dépenses, l’Algérie se classe à la24e place mondiale et arrive en tête des pays africains[227]. En ce qui concerne les acquisitions le principal fournisseur depuis l'indépendance a été l’Union soviétique, cependant, depuis la chute de cette dernière à l'issue de laguerre froide, l’Algérie a procédé à une diversification de ses approvisionnements en armes, en se tournant notamment vers des pays comme l'Allemagne, l'Italie, lesÉtats-Unis d’Amérique, laChine ou encore l’Afrique du Sud[228]. Toutefois, le matérielrusse continue d'occuper une part prépondérante du parc militaire algérien, cette position a été davantage renforcée par la signature en 2006 d’un contrat très important de livraisons militaires[229].Par ailleurs, l’armée algérienne construit certains types d’armements, cela va despatrouilleurs etcorvettes pour la Marine de guerre, jusqu’auxvéhicules blindés de transport de troupes pour l’armée de Terre. Elle s’est en outre lancée depuis l'année 2000 dans un processus deprofessionnalisation, qui vise à terme à adapter l’organisation de cette institution aux standards internationaux (notamment ceux de l’OTAN), le corollaire de cette transformation étant l’intégration de l’Algérie au sein dudispositif de l'OTAN en Méditerranée.
À partir de 1962, le gouvernement algérien a opté pour une économie planifiée fortement centralisée, les premiers objectifs consistaient à donner à l’Algérie une indépendance sur le plan économique par la récupération notamment des richesses nationales. Une série denationalisations est menée à ce titre, touchant notamment des entreprises étrangères. Par la suite un effort considérable d’industrialisation est déployé. Lecontre-choc pétrolier de 1986 sonne le glas de cette période de planification socialiste, l’État ne pouvant plus supporter durant cette période l’investissement financier qu’il consentait au profit des entreprises nationales, ni n’étant en mesure de répondre favorablement à la nouvelle vague des demandes d'emploi qui ont largement crû avec l’augmentation démographique, que le pays a connue depuis l’indépendance. L’Algérie recourt à partir de 1988 auFMI afin de réaliser unajustement structurel, un vaste programme de réformes est engagé afin d’assurer une transition de l’économie socialiste vers uneéconomie de marché.
Caractérisée par une forte dépendance aux hydrocarbures, la situation économique de l'Algérie semble favorable jusqu'en 2014 tant sur le plan interne qu’au niveau externe. À la suite notamment de l’augmentation très soutenue des prix du pétrole, la croissance économique du pays suit une progression constante et stable, passant de 2,1 % en 2001 à 5,3 % en 2005, avec un pic de 6,8 % en 2003. Malgré la présence de surliquidités liées à l’abondance des ressources pétrolières, l’inflation pendant cette période est restée maîtrisée grâce au strict contrôle qu’exerçait laBanque d’Algérie, le taux d’inflation à la fin 2005 était de 1,5 % contre 3,6 % pour 2004. Le taux de chômage diminue durant toute la décennie 2000 même si le taux de chômage des jeunes reste important.
Néanmoins en 2010, le secteur privé ne se développe pas et l'économie semble condamnée à rester une économie rentière[232]. Depuis 2011, l'inflation a repris un rythme plus soutenu avec des taux variant entre 4,5 % en 2011 à 8,9 % en 2012. En 2014, la Banque d'Algérie révèle que les recettes de pétrole et de gaz ont baissé de près de 50 % au premier trimestre 2015, passant de 15,6 milliards de dollars en mars 2014, à seulement 8,7 milliards de dollars, faisant craindre une crise financière majeure dans le pays. La banque d'Algérie s'inquiète de la trop grande dépendance du pays aux ventes du secteur énergétique qui représente plus de 95 % de ses recettes extérieures et 60 % du budget de l'État algérien. Sur le seul premier trimestre 2015, les réserves de change du pays se sont écroulées de179 milliards de dollars à160 milliards de dollars et l'État a puisé dans le fonds souverain de régulation des recettes (FRR) dont le bilan est passé de 5 633 milliards de dinars en 2012 à 4 408 milliards de dinars fin 2014. Le déficit de la balance des paiements atteint le niveau record de 10,72 milliards de dollars au premier trimestre 2015. Le déficit budgétaire dépasse 12 % du PIB en 2015[233].
En 2025, laBanque mondiale souligne les progrès réalisés par l'Algérie dans la diversification économique, portés par des réformes et une relance soutenue des secteurs non liés aux hydrocarbures, avec des exportations hors hydrocarbures ayant triplé entre 2017 et 2023[237]. Toutefois, l'institution met en garde contre la persistance de freins structurels tels que la faible productivité et les lourdeurs bureaucratiques[237]. Selon les données de la Banque mondiale, la croissance du PIB de l'Algérie s'est établie à 3,8 % en 2021, 3,6 % en 2022, 4,1 % en 2023 et 3,8 % en 2024[238].
Production et investissement
Anciens et actuels pays membres de l'OPEP Légende : •Vert : Pays membres •Orange : Anciens pays membres
Instaurant unelibéralisation progressive de son économie, l’Algérie tente de séduire lesinvestisseurs étrangers. L’Algérie vient en tête de la régionMEDA au regard des « flux d’investissements », souligne une étude sur l’investissement direct étranger en 2004, du réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements (Anima)[244]. Le document précise que la reprise « très nette » observée en 2004 est largement due au secteur de l’énergie. LesIDE commencent cependant à s’élargir à d’autres domaines que leshydrocarbures tels que lestélécommunications, letourisme, l’industrie. Autant de projets qui font qu’aujourd’hui, note le document d’Anima, l’Algérie devient une destination pour les IDE, malgré un climat d’investissement qui reste à améliorer. Le montant des investissements annoncé par leMediterranean Investiment Project Observatory (MIPO) pour l’Algérie est de 5,857 milliards d’euros pour59 projets contre 2,519 milliards d’euros en 2003 pour31 projets.
En 2021, le secteur industriel représente 5 à 6 % du PIB algérien[245].
Labalance commerciale de l’Algérie demeure fortement tributaire des revenus que génère la vente dupétrole et dugaz qui constituent à eux seuls plus de 98 % du volume global des exportations en 2020[256]. Ainsi, en fonction des prix des hydrocarbures, l’Algérie a une balance commerciale déficitaire ou excédentaire selon les années ; en 2019, le volume des exportations s’élève à 35,82 milliards de dollars contre 41,93 milliards pour les importations[257]. Le principal partenaire commercial de l’Algérie est l’Union européenne, avec qui elle réalise plus de la moitié de son commerce extérieur. Les principaux clients de l'Algérie en 2020 sont : l'Italie (14,7 % du total des exportations algériennes), la France (13,3 %) et l'Espagne (10 %) ; les principaux fournisseurs de l'Algérie durant la même année sont : la Chine (16,8 % des importations), la France (10,6 %), l'Italie (7,1 %) et l'Allemagne (6,5 %)[258].
Pétrole
L'Algérie est à la dixième place aupalmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Émirats, mais aussi le Koweït, le Nigéria et le Venezuela. C'est aussi le quatrième producteur de pétrole brut en Afrique après leNigeria, l'Angola, et laLibye.
À partir de 1966, toutes lesbanques ont été nationalisées. Les fonctions monétaires et bancaires du gouvernement algérien sont centralisées dans le cadre de laBanque d’Algérie, qui procède à partir de 1986, à lalibéralisation du secteur bancaire ainsi qu’à la constitution de banques privées. Soutenu dans cette entreprise par leFMI et laBanque mondiale, l’État algérien a entrepris des efforts d’assainissement de ses finances et a vu sadette extérieure diminuer à partir de la fin des années 1990. L’Algérie a achevé à ce titre le remboursement anticipé de la totalité de sa dette rééchelonnée. En effet, des accords ont été signés sur le remboursement par anticipation de dettes notamment avec laPologne, l’Arabie saoudite, laTurquie, l’Inde, laSlovénie et lePortugal, selon la presse locale. Avec ses créanciers publics du Club de Paris, l’Algérie a clos à la mi-novembre tout le processus de remboursement anticipé pour un montant global de 7,75 milliards de dollars. Elle avait également remboursé par anticipation sa dette rééchelonnée avec le Club de Londres en septembre dernier pour un montant de800 millions de dollars. L’encours de la dette extérieure est passé de plus de33 milliards de dollars en1996 à moins de 4,5 milliards de dollars en 2007. Le service de la dette en pourcentage des exportations de biens et de services est en outre passé de 73,9 % en 1991 contre seulement500 millions de dollars sur un volume global de 63,3 milliards de dollars. Lesréserves en devises sont passées quant à elles de moins de5 milliards de dollars en1999 à plus de200 milliards de dollars à la fin du mois de décembre2011[251],[259], ce qui place l'Algérie en première position enAfrique pour ce qui est de ses réserves en devises.
L’Algérie compte actuellement 20 000 enseignants chercheurs qui sont répartis entre les différentes universités du pays, et plus de 780 laboratoires de recherche qui emploient 1 500 chercheurs. On peut citer notamment :
le chercheur Belgacem Haba[261], l’homme aux 195 brevets d’invention[262] ;
chercheur, spécialiste en imagerie médicale,Elias Zerhouni, est un médecin radiologue algéro-américain qui a été directeur desNational Institutes of Health de 2002 à 2008 ; depuis 2011, il exerce la fonction de président de la R&D au sein du groupeSanofi ;
Taïeb Hafsi, est un professeur et chercheur en management[265] et un penseur algérien ;
philosophe, chercheur en sciences humaines et sociales, pédagogue, expert du dialogue des cultures et des religions,Mohammed Arkoun, est un intellectuel qui s'inscrit dans la tradition des « Lumières » françaises ;
L'État s'est fixé l'objectif d'atteindre à terme 1 000 laboratoires avec 4 500 chercheurs. L'enveloppe financière qui est allouée à ce secteur est estimée à plus de100 milliards de dinars pour un programme de développement qui doit s'étaler jusqu'en2014[réf. nécessaire].
Le Conseil des ministres d'Algérie, réuni le sous la présidence du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, créé l'Académie des sciences et de la technologie d'Algérie (ASTA)[266].
Dans le domaine spatial et satellitaire, l'Agence spatiale algérienne s'occupe de tous les programmes pour satisfaire la demande de la population notamment dans les télécommunications. Le plus important projet est leProgramme Alsat. L'Algérie est membre de l'Union astronomique internationale via son Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG).
Le nucléaire algérien est utilisé à des fins pacifiques. Depuis les années 1980, lesréacteurs nucléairesEssalam d'Aïn Oussara etNUR de Draria permettent aux chercheurs algériens de mener des expériences scientifiques notamment dans le domaine de la recherche médicale. Le réacteur nucléaire NUR (lumière en arabe) situé àDraria près d'Alger, est d'une puissance de1 mégawatt, fonctionnant à l'eau légère. Il s'agit d'un réacteur de recherche dont la construction s'est faite en collaboration avec l'Argentine, son inauguration intervient officiellement en 1989[267].
Le réseau destélécommunications en Algérie souffre d'inégalité entre les différentes régions du pays, la couverture étant plus développée dans des zones urbanisées du nord de l'Algérie, mais depuis2000 avec la privatisation du marché des télécommunications, le secteur est en nette amélioration[268]. Dans le cadre de cette libéralisation des marchés, uneAutorité de régulation de la poste et des communications électroniques est créée. Le gouvernement a engagé en outre de nombreuses mesures dans le but de développer et d'améliorer les technologies et le réseau des télécommunications.
En septembre 2023, l'Algérie possède un parc global de 52,3 millions d'abonnés à Internet, dont 5,3 millions d'abonnés à l'Internet fixe et 47 millions d'abonnés à l'Internet mobile[269]. Au cours de la même année,Algérie Télécom annonce avoir raccordé 1 million de clients à lafibre optique (FTTH)[270].
L'agriculture algérienne est l'un des secteurs les plus dynamiques de l'économie[280]. La part de la valeur ajoutée agricole dans le PIB est de 10 à 13 % selon les années et la pluviométrie, elle emploie 13 % de la population active[281]. En 2024, le secteur agricole assure 75 % des besoins alimentaires du pays et contribue à hauteur de 18 % au produit intérieur brut, représentant plus de 35 milliards de dollars. Il emploie plus d’un quart de la main-d’œuvre nationale, soit 2,7 millions de travailleurs[282].
Cette agriculture est essentiellement composée de céréales, des produits maraîchers ou arboricoles. Leshauts-plateaux permettent aussi l'existence d'un élevage très important (moutons, bovins). L'essentiel de cette production est absorbé par le marché intérieur, l'Algérie n'ayant exporté en 2021 que l'équivalent de100 millions de dollars de produits agricoles[283]. La bonne santé relative de l'agriculture a permis à une industrieagroalimentaire de se développer[280].
L'élevage ovin a un effectif de 19,6 millions de têtes, ensuite lecaprin avec 3,7 millions de têtes. Quant auxbovins, ils comptent 1,6 million de têtes et en dernier la camelin est estimé à 0,3 million de têtes. Enfin, l’effectifapicole détient 964 026 ruches. Pour le sous-secteur desforêts, une superficie de34 593ha de plantation forestière a été réalisée en 2006.
Nouvelleautoroute Est-Ouest reliant l'Est et l'Ouest de l'Algérie sur une distance de 1 216 km.
Leréseau routier algérien est le plus dense du continent africain[287], sa longueur est estimée à 180 000 km de routes, avec un taux de revêtement de 85 % et plus de 3 756 ouvrages d'art. Ce réseau devrait être complété par une infrastructure autoroutière majeure en cours d'achèvement, l'autoroute Est-Ouest. C'est une autoroute 2x3 voies qui relie, sur 1 216 km, la ville d'Annaba à l'extrême Est à la ville deTlemcen à l'extrême Ouest[288]. L'Algérie est également traversée du Nord au Sud par laroute transsaharienne, qui est maintenant goudronnée sur sa quasi-totalité et est même une autoroute sur le début de sa partie Nord. Cette route est poussée en avant par le gouvernement algérien afin d'accroître le commerce entre les six pays traversés (Algérie,Mali,Niger,Nigeria,Tchad etTunisie).
Le réseau ferroviaire est quant à lui estimé à 4 500 km, soit le deuxième en taille du continent[289]. Ce réseau connaît depuis peu une électrification au niveau de certains tronçons, ce qui doit conduire incessamment à l'installation de trains à grande vitesse qui devraient relier les villes les plus importantes du pays[290]. L'ouverture fin 2011 dumétro d'Alger, d'une longueur de 14 km et desservant16 stations, fait d'Alger la première ville duMaghreb à être équipée d'unmétro souterrain.
Pour l'activité portuaire, elle est principalement dominée par les exportations d'hydrocarbures. Le premier port d'Algérie est de loin celui d'Arzew, par lequel transite la plus grande part des exportations de pétrole brut d'Algérie, et avec un trafic annuel de40 millions de tonnes de cargaisons. La Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) et l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Algérie Ferries) sont des acteurs du transport maritime en Algérie. Plusieurs transbordeurs (navire traversier) font la liaison des passagers vers les côtes européennes ainsi que le transport de marchandises à travers le monde[291]. En Algérie, les ports les plus importants sont au nombre de 17 : port d'Alger, port deAnnaba, port d'Arzew, port d'Arzew El-Djedid, port deBéjaïa, port deBéni Saf, port deCherchell, port deCollo, port deDellys, port de Djen Djen, port deGhazaouet, port deJijel, port deMostaganem, port d'Oran, portMéthanier, port deSkikda et port deTénès[292].
L'Algérie compte 35aéroports, dont 13 internationaux. Le plus important est l'aéroport d'Alger - Houari-Boumédiène avec une capacité, depuis 2019, de22 millions de passagers par an[293].Air Algérie, lacompagnie aérienne nationale, domine quant à elle le marché du transport aérien qui compte depuis son ouverture à la concurrence 8 autres compagnies privées, dont notamment la compagnieTassili Airlines.
Plusieurs grandes villes (Alger,Batna,Constantine,Oran,Sétif, etc.) se doteront dutramway[294],[295].Dans la majorité des villes, les bus privés et de l'État possèdent des lignes qui desservent la plupart des quartiers. Ainsi à Alger la compagnie nationaleEntreprise de transport urbain et suburbain d'Alger éprouve des difficultés face à la demande des citoyens[296]. Les mégabus ont été ajoutés au transport pour améliorer les services[297]. Mais, la modernisation des trains de banlieue et l'ouverture de nouveaux téléfériques faciliteront le déplacement des gens dans la capitale et aussi dans certaines villes.
Statistiques
Avec 4 314 morts sur 16 282 accidents de la route recensés par la Direction générale de la Sûreté nationale en 2003, l’Algérie serait le quatrième pays le plus dangereux au niveau mondial en ce qui concerne la circulation automobile[298]. La raison principale est« l’extraordinaire banalisation d’une conduite suicidaire sur les routes du pays »[298].
L'Algérie connut aussi entre les années 1950 et les années 2000 des brassages intenses de sa population, dus à diverses raisons :guerre de libération nationale, migrations internes des populations,exode rural massif,décennie noire ou urbanisation rapide[307].
En 2010, la société algérienne est en majorité composée de jeunes et 50 % de la population est célibataire[310].
Depuis 2014, le nombre de mariages suit une tendance à la baisse, une diminution qui s’est accentuée à partir de 2020. Cette année-là, seulement 285 000 unions ont été célébrées, soit une baisse de 10 % par rapport à 2019.
En 2021, un rebond temporaire a été observé, avec 315 000 mariages enregistrés, reflet d’un effet de rattrapage après les restrictions imposées durant la crise sanitaire. Cependant, cette reprise a été de courte durée : le nombre d’unions est retombé à 278 000 en 2023.
Le taux brut de nuptialité s’est ainsi stabilisé au niveau du début des années 2000, atteignant 6 ‰[311].
Il existe en Algérie une légère prédominance de la population masculine (50,6%), soit 103 hommes pour 100 femmes. Les femmes en âge de procréer (15-49 ans) sont au nombre de 11,4 millions[312].
En 2024 le taux de fertilité était de 2,8 enfants par femme[312].
En 2021 la mortalité infantile est demeurée stable à l’échelle nationale, avec un taux de 19,9 ‰[311].
Vie de famille
La forme familiale la plus commune et hégémonique en Algérie est celle de lafamille nucléaire (père,mère etenfants) souvent accompagnée de la présence desgrands-parents (paternels puisque les femmes algériennes une fois mariées sont souvent amenées à partir vivre chez la famille de leurs époux) au sein de la maison[313].
Il existe toutefois une difficulté à définir le modèle familial algérien car celui-ci est basé sur la cohabitation de nombreux membres différents de la famille, en plus des parents et des grands-parents, lasolidarité familiale implique parfois de vivre avec d'autres membres qui, confrontés à des difficultés de la vie (veuves avec ou sansenfants,étudiants loin de chez eux qui partent vivre chez des membres éloignés de leur famille, personnes en situation deprécarité ou dans une période dechômage, orphelins qui partent vivre chez des oncles, tantes ou grands-parents…), pourraient trouver refuge chez d'autres membres de sa famille.
« Les sociologues de la famille n'arrivent pas à trouver une dénomination consensuelle pour la famille algérienne. Les uns parlent de famille élargie, composée, étendue et récusent la notion de modèle familial unique; d'autres parlent d'un modèle familial diversifié et présentant plusieurs types. Mais la tendance dominante est à la caractérisation d'un modèle familial résultant d'une stratégie multiple d'adaptation aussi bien en milieu urbain que rural. Lors des enquêtes de terrain, les sociologues se heurtent en effet à la diversité des formes de cohabitation familiale, À titre d'exemple, Fatima Oussedik ( 1988), dans une enquête menée dans certains quartiers d'Alger, a été amenée à dresser une typologie de son objet de recherche, dégageant cinq types de familles qu'elle classe par ordre de fréquence : 1. la famille néo-patriarcale étendue (couple, enfants célibataires et mariés, petits-enfants); 2. la famille néo-patriarcale réduite (couple, enfants célibataires); 3. la famille conjugale (couple, enfants); 4. la famille conjugale réduite (enfants vivant avec un seul parent veuf ou divorcé) ; 5. la famille para-conjugale (couple avec enfants, hébergé par les beaux-parents en raison de la crise de logement). Pour dresser sa classification, Oussedik ne s'est pas contentée du critère du lieu de consommation ; elle a introduit d'autres critères comme le souhait de vivre dans des groupes familiaux étendus, la manière par laquelle les conjoints se sont connus et se sont mariés, etc. Si l'on ne retenait que le critère du lieu de consommation, il apparaîtrait dans l'enquête qu'il y a deux formes de familles en Algérie : la famille conjugale (couple et enfants) et la famille composée formée de plusieurs couples avec enfants, se présentant comme unité de consommation partageant le même lieu de résidence. Cependant, l'une et l'autre forme semblent être un état transitoire évoluant vers l'une ou l'autre forme, comme si la société n'avait pas fixé la forme familiale de la reproduction sociale. Ceci est confirmé par l'enquête menée par Oussedik qui constate que nombre de familles « néopatriarcales » se sont constituées à partir d'une famille conjugale provenant de l'intérieur du pays dans les années 1960 (1986 : 98), et l'enquête menée dix ans plus tôt par Mustapha Boutefnouchet, aussi modeste soit son échantillon (121 familles), aboutit à ce même résultat. »[313]
Conditions de vie, aménités et développement
Dans les années 2010, l’Algérie figure parmi les cinq pays africains ayant unindice de développement humain (IDH) élevé. Elle est le premier enAfrique du Nord[314]. Son IDH passe de 0,649 en 2000 à 0,745 en 2021, ce qui classe le pays à la91e place mondiale[5].
L’espérance de vie à la naissance s'établit à75 ans en 2015. La durée attendue de scolarisation atteint en 2015 une moyenne de 14,4[314].
LeRapport mondial sur le bonheur de 2025, publié par l’ONU, classe l'Algérie au troisième rang enAfrique en matière de bonheur. Avec un score de 5,4 sur 10, l’Algérie occupe la 84ᵉ place à l’échelle mondiale. Le pays se distingue notamment par un fort sentiment de solidarité et de soutien social, des facteurs clés dans l'évaluation du bien-être. Le rapport met en avant que 52 % des Algériens déclarent avoir aidé un étranger au cours du mois précédent[315],[316].
Le nombre de familles connectées au réseau d’internet fixe a grimpé de « 3,5 millions de familles en 2020 (40% du total des familles) à plus de 5,7 millions de familles (65%)[317]. En 2024 80% des familles ont accès à internet de manière quotidienne[317].
Dans les années 2010, le pays est confronté à une forte immigration clandestine en provenance duSahel (essentiellement duNiger). LesONG estiment qu'environ 100 000 Subsahariens vivent en situation irrégulière en Algérie, hors de tout cadre juridique et dans des conditions difficiles[319]. Plusieurs médias font état d’un racisme et de discriminations à leur encontre[320],[321],[322],[323],[324]. Les autorités algériennes expulsent régulièrement dans ledésert ces migrants, y compris femmes enceintes et enfants, sans leur fournir eau ni nourriture, ce qui conduit à des morts fréquentes[325] : plus de 13 000 migrants clandestins auraient ainsi été expulsés entre et[325],[326].
Emigrations depuis l'Algérie et descendants d'Algériens
La dimension de la diaspora algérienne est inconnue, des millions d'Algériens vivent à l'extérieur du pays. Toutefois, la commission des affaires étrangères de l’APN a été chargée du recensement général de la population (RGPH 2008) pour connaitre le poids des migrants[327].
En 2008, les garde-côtes algériens ont repêché près d'une cinquantaine de corps à l'ouest de l'Algérie. La majorité des morts avaient entre 20 et30 ans. Les Algériens les appellent lesHarrag. Le mythe du harrag se répand vite à travers le pays et il est devenu fréquent. Surtout à l'ouest, les jeunes fredonnent« C'est la dernière année où je suis là »[328].
L'Algérie comptait 44,6 millions d'habitants en janvier 2021 avec un taux de croissance annuel de 1.7 %[329]. Environ 90 % des Algériens vivent sur un peu plus de 10 % du territoire, concentrés le long des côtes méditerranéennes. La densité de la population moyenne du pays est de 14 hab./km2. Cependant, ce chiffre reflète mal une répartition inégale, elle dépasse en effet les 100 hab./km2 pour les régions du nord, principales régions peuplées de l'Algérie. Près de la moitié des Algériens a moins de19 ans.
Après l'indépendance, l'Algérie était parmi les pays à plus forts taux de fécondité au monde. Il y avait un faible taux d'emploi de femmes pendant les années 1970. La transition démographique se fit en 2000. Le pays se situe dans les pays à fécondité modérée avec un taux de 20 pour mille. L’introduction de la contraception, l'émancipation des femmes dans le monde du travail et la situation socioéconomique (crise de logement, avancée de l'âge du mariage, l'inflation, le chômage, etc.) des familles sont les causes principales de la baisse[330]. Selon des chiffres officiels, il y eut 992 000 naissances vivantes en 2020 dans le pays[329].
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. La France abrite la plus importante communauté algérienne à l'étranger, estimée à un million de personnes, dont près de 450 000 binationaux[332]. Selon l'Association internationale de la diaspora algérienne, d'autres communautés importantes vivent enEspagne (300 000), auRoyaume-Uni (250 000), auCanada (110 000), enBelgique (50 000) et enItalie (50 000)[333]. Le taux de migration est négatif (-0,33 ‰), car le taux d'émigration n'est qu'en partie compensé par l'immigration de populations venues des pays du sud. L'Algérie abrite notamment dans la région deTindouf près de 165 000 réfugiés sahraouis[334] ayant fui leSahara occidental en 1975. Cette émigration s'est encore accélérée depuis 2000. Entre 2000 et 2013, 840 000 Algériens ont quitté le pays portant le nombre d'Algériens expatriés à 1 770 000 en 2013. 82 % des émigrés algériens se trouvent en France. Cette émigration a pour conséquence une « hémorragie grave dans l'encadrement et les élites universitaires »[335]. En 2017, les chiffres de l'émigration repartent à la hausse. Entre les mois de juillet et septembre, les Algériens faisaient partie des cinq principales nationalités d'arrivants en Europe après la Syrie, le Maroc, le Nigeria et l'Irak[336]. En 2012, résident notamment en Algérie 30 344 Français[337] et environ 30 000 à 40 000 Chinois.
Lesocialisme de l’État algérien durant les premières décennies de l’indépendance, favorise l’intégration des femmes dans un projet national progressiste. Cependant, la montée de l’islamisme depuis les années 1980 complique le statut de la femme. Après ladécennie noire, les femmes ont réinvesti la sphère publique[338].
La Constitution garantit tous les droits politiques, économiques, sociaux et culturels de la femme algérienne. L’écart hommes-femmes dans le taux de scolarisation s'est relativement rétréci, passant de 20 % en 1966 à 3,6 % en 2002.
À ce sujet, 60 % des inscrits à l’université en 2007 sont des femmes contre 39,5 % en 1991 (quadruplement du nombre des étudiantes). Concernant la main-d’œuvre féminine, il est indiqué dans le rapport duCNES qu'« une augmentation de près de 5 fois comparée à la période 1977/2003 et de près de 2,5 fois sur la période 1987/2003 »[339],[338]. En 2007, les femmes constituaient 60 % de ses juges et 70 % des juristes[338].
Les Algériennes représentent 42 % de la population active en 2022[340].
Plusieurs associations caritatives et organismes sont présidés par des femmes : elles travaillent pour donner des soins et pour aider les gens surtout dans les régions rurales et dans les hôpitaux[341].
Violences et lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Afin de lutter contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS), certaines lois ont été instaurées afin de permettre plus d’égalité entre les hommes et les femmes. En effet, le, une loi criminalisant les violences contre les femmes a été légiférée en Algérie par les députés. Ainsi, cette loi prévoit des peines allant d’un à vingt ans de prison selon la gravité de l'acte, voire jusqu’à la réclusion à perpétuité, s’il y a mort de la victime. Le texte du Code pénal prévoit aussi des peines de prison pour ceux qui feraient pression sur leur épouse pour bénéficier de ses biens et ses revenus financiers. L'Algérie est le deuxième pays duMaghreb à mettre en place une telle réforme[342].
Selon Atiqa Belhassen, militante feministe,« la modification du Code pénal en 2015 a eu un impact sur le système de pensée. On a parlé de la violence comme étant quelque chose d’anormal »[343].
La question de l'hébergement est celle qui freine le plus les femmes victimes d'abus, cependant la modification du Code pénal, un centre d’accueil pour femmes, offrant une capacité de 50 places, a vu le jour à Mostaganem, à 90 kilomètres à l’est d’Oran. Selon Atiqa Belhassen militante féministe, « la procédure est rapide et accessible : toute femme qui se présente au commissariat ou à la Ddas en affirmant ne pas avoir de lieu où passer la nuit est immédiatement prise en charge, quelle que soit sa région d’origine ».
Un second centre a été aménagé dans la ville de Tlemcen, à l’ouest d’Oran, mais demeure fermé en raison de l’absence de financement pour son fonctionnement[343].
Toutefois, lesexisme reste fort au sein de la société Algérienne, le personnel soignant, les professeurs et les citoyens (femmes comme hommes) ne sont pas formés a la lutte contre lesVSS et lesexisme qui en est à l'origine[343].
Une législation et un système juridique vecteurs demisogynie
Selon l'avocate et militante féministe AlgérienneAouicha Bekhti :« La première violence envers les femmes en Algérie est institutionnelle. Le code de la famille, qui est inspiré directement de la charia, en fait une mineure à vie. Pourtant, la Constitution consacre l'égalité totale entre les femmes et les hommes en tant que citoyennes et citoyens. Elle prévoit qu'une femme peut être présidente, et d'ailleurs, il y a eu des femmes candidates. La dernière Constitution a aussi consacré la parité en milieu professionnel. Mais la vie privée est gérée par le Code de la famille, que l'on a rebaptisé entre militantes le code de "l'infamie", car pour moi, c'est une infamie. »[344]
La majorité légale pour les femmes est fixée à 19 ans. Cependant, lorsqu'une femme souhaite se marier, elle est tenue de choisir un tuteur. Par ailleurs, il est extrêmement courant qu’une femme renonce à toute forme de carrière ou de vie en dehors du foyer après son mariage ou la naissance de ses enfants[344].
LeCode de la famille reste très favorable aux hommmes : une femme hérite moins que son frère, l’homme peut divorcer sans motifs, mais pas la femme, l'idée selon laquelle les hommes sont supérieurs aux femmes demeure en Algérie[343].
L'universitaireFadéla Boumnedjel-Chitour indique en 2018 :« Quand la femme a tout de même le courage de se déplacer au commissariat ou à la brigade de gendarmerie, des officiers et agents de sécurité prennent le relais de la famille pour essayer de la dissuader avec un discours moralisateur. On lui demande, par exemple, de comprendre la colère de son mari et on la rassure en lui disant qu'il ne recommencera plus. Il est rare que les commissariats de police ou les brigades de gendarmerie prennent sa déposition et l'encouragent à établir un certificat médical descriptif pour des blessures volontaires. […] On dit souvent que les femmes ne connaissent pas leurs droits. Je peux vous dire qu'elles les connaissent parfaitement. Mais elles ont intériorisé à quel point les obstacles sont multiples, les difficultés immenses et les chances d'aboutir minimes, ne serait-ce que parce qu'elles savent l'inégalité qui est imprimée dans le Code de la famille. »[345].
L’État Algérien s’appuie surtout sur le travail des associations lorsqu'il s'agit de la protection des femmes et de leurs droits mais n'impulse aucune dynamique étatique d'envergure[343].
L'article 333 du Code pénal, qui punit les outrages à la pudeur, est fréquemment invoqué pour punir les jeunes non mariés qui s'embrassent ou se caressent.
Le tabou des relations hommes femmes avant le mariage ainsi que le prolongement des études chez les jeunes filles conduit ainsi à une forte frustration sentimentales et sexuelle chez les hommes, qui se traduit par une agressivité et un ressentiment à l'égard des normes sociales, les femmes pouvant être suspectées de mœurs légères des qu'elles s'éloignent de la norme ou souhaitent avoir une certaine indépendance[346].
Récitation du Coran dans une mosquée en Algérie à l'occasion de la fête religieuse du Mouloud.
L'Algérie a adopté le weekend semi-universel (vendredi/samedi) en août 2009 pour s'adapter à l'économie des pays occidentaux. Le repos hebdomadaire était fixé depuis 1976 au jeudi et vendredi, à la différence de la plupart des pays de tradition islamique qui avaient déjà choisi le weekend universel (samedi/dimanche) ou semi-universel. Les jours fériés algériens sont inscrits dans la loino 63/278 du, modifiée et complétée des ordonnancesno 66/153 etno 68/149[349] ;Yennayer (nouvel an ducalendrier berbère), est décrété férié à partir du. D'autres fêtes non officielles, islamiques, berbères ou nationalistes, sont également célébrées. Les principales fêtes berbères sont : Tafsut Imazighen (« Printemps berbère », 20 avril), Amenzu n tfsut (27 juillet), et Amenzu n tyerza (29 octobre). Parmi les fêtes nationalistes sont commémorés lesmassacres de Sétif du ou encore la date anniversaire ducongrès de la Soummam, tenu en 1956 et qui organisa la lutte des Algériens pour leur indépendance.
Il n'existe pas de recensement officiel en matière de religion[350]. Toutefois, il est généralement estimé que l'islam est la religion de 98 à 99 % des Algériens[234],[351]. La République algérienne en a fait sareligion d'État[352]. Les musulmans sont majoritairementsunnites de ritemalékite, mais on trouve également des communautésibadites comme dans leMzab.
Il existe aussi plusieursconfréries soufies ou autres, leszaouïas. Ces derniers ont un grand rôle dans la société algérienne.
Plusieurs cérémonies religieuses célèbrent la naissance du prophète de l'islamMahomet depuis des siècles. À ces occasions, l'usage de pétards provoque des hospitalisations chaque année.
Les récitants du Coran et les enfants circoncis reçoivent des cadeaux de la part des différents ministères et associations lors des fêtes religieuses.
La Constitution garantit à tous les citoyens une liberté du culte, et l'État en assure la protection. Lesimams, lesprêtres et lesrabbins dépendent du ministère des Cultes et sont rémunérés par l’État. Le gouvernement contribue au financement desmosquées, des imams et de l'étude de l'islam dans les établissements scolaires. L’enseignement de lacharia (les lois de la religion islamique) est devenu depuis septembre 2005 obligatoire dans toutes les filières du secondaire. En outre, le gouvernement a intensifié le contrôle de l'enseignement religieux scolaire, des prêches dans les établissements religieux et l'interdiction de la distribution d'ouvrages religieux faisant la promotion de la violence.
LesÉglises protestantes d'Algérie avançant le chiffre de 50 000 fidèles en 2008[354], le ministère des Affaires religieuses reconnaît 11 000 chrétiens dans le pays, essentiellementcatholiques[355]. Roger Saïd, algérien de confession juive a représenté les intérêts de la communauté juive en Algérie à partir de 2009[356] ; il est décédé le[357].
La liberté de culte, pleinement applicable à l'islam, s'accompagne de restrictions pour les autres religions, comme la prohibition duprosélytisme ou encore l'obligation pour tout prêche d'être effectuée par une personne agréée par les autorités[358]. L'ordonnanceno 06.03 du fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulman, approuvée par la loino 06.09 du[359], prévoit la condamnation à une peine de deux à cinq ans de prison et d’une amende de 500 000 à 1 000 000 DA quiconque utilise des « moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion » ou « qui visent à ébranler la foi d’un musulman »[358]. Cette même ordonnance exige aussi des religions autres que l'islam qu'elles ne soient pratiquées que dans des lieux agréés par l'État algérien[360]. Depuis sa promulgation, de nombreux chrétiens et musulmans convertis au christianisme ont été poursuivis, accusés d'avoir enfreint ses dispositions[360]. Pour endiguer leur progression, 10 Églises évangéliques ont été fermées alors même que les autorités refusent constamment d'enregistrer les Églises protestantes, forçant donc leurs membres à pratiquer leur culte dans des lieux non agréés par l'État, au risque de poursuites[360],[361]. LesAhmadis, un courant messianique musulman non reconnu par l'Organisation de la coopération islamique, y sont combattus, certains ayant été condamnés pour « atteinte aux préceptes de l'islam »[362]. Cette législation est en contradiction manifeste avec la constitution algérienne qui proclame la liberté d'expression, la liberté de conscience et la liberté de culte.
L'Algérie connaît depuis les années 1990 uneislamisation de la société qui se traduit notamment par la fermeture de débits de boissons ou de cinémas ou par l'usage de plus en plus répandu du voile islamique[363],[364],[365].
Dans l'audiovisuel, l'État gardait le monopole depuis 1962. La Télévision algérienne s'est démocratisée pendant la nouvelle constitution de 1989. L'Établissement public de télévision (EPTV) est l'entreprise nationale algérienne qui assure le service public de télévision. Elle gère lachaîne nationale terrestre de télévision, leCanal Algérie, l'Algérie 3, l'Amazigh tv 4 entamazight et leCoran tv 5 qui diffuse leCoran[366]. Elle achète plusieurs émissions du privé pour les diffuser. Le Canal Algérie est diffusé sur le Web en direct sans interruption[367].
LaRadio algérienne est l'organisme public algérien de radiodiffusion. Il dispose de trois stations nationales, de deux stations thématiques et de32 stations régionales. Cet organisme, qui revendique20 millions d'auditeurs en Algérie, diffuse en arabe, berbère et français.
La presse écrite algérienne comprend deux langues : l'arabe et le français. La majorité de la presse écrite est privée. Cette presse est publiée sur le Net quotidiennement sauf pour le vendredi (jour férié). Mais certains quotidiens commeEl Khabar sont édités même le vendredi[368].
Algérie Presse Service est l'agence de presse nationale algérienne. Elle est née le, dans le sillage de laGuerre de libération nationale, pour en être le porte-drapeau sur la scène médiatique mondiale. Ses évolutions successives dès ses origines en font une agence de presse moderne proposant des services en ligne et par satellite.
La population en majorité préfère regarder les chaînes satellitaires (françaises ou arabes). Le nombre de paraboles serait de20 millions[369].
Les journalistes algériens sont représentés par le Syndicat national des journalistes algériens et travaillent dans plusieurs quotidiens algériens. Aussi, plusieurs journalistes travaillent dans les chaînes arabes et ailleurs. Lors de la décennie noire, plus de70 journalistes ont été assassinés et plusieurs arrestations dans le milieu journalistique[370][réf. incomplète].
L'arabe désigné comme langue officielle est l'arabe standard moderne, mais dans la vie courante, les Algériens arabophones parlent en général unarabe dialectal appelé « darja », qui diffère de l'arabe littéral par sa morphologie, sa syntaxe, sa prononciation et son vocabulaire. La darja a conservé certains mots et structures syntaxiquesberbères et a emprunté des termes au français et dans une moindre mesure auturc et à l'espagnol[373],[374].
Leberbère outamazight se décline en plusieurs variantes régionales :chaoui dans lesAurès,chenoui dans leDahra,kabyle enKabylie,mozabite dans leMzab, letouareg auSahara, et lechleuh à la frontière marocaine. L'Algérie grâce aux populations touarègues a conservé aussi le système d'écriture du berbère : letifinagh qui fut ensuite réintroduit chez les autres communautés berbérophones.Il est difficile de connaître le nombre exact d’arabophones et de berbérophones. Cependant, d’après certaines estimations, le chiffre varie de 70 à 85 % pour les Algériens arabophones, et de 15 à 30 % pour les berbérophones[375],[373].
Lefrançais est également très répandu : l'Algérie est régulièrement citée comme le deuxième pays francophone dans le monde, avec près de16 millions de locuteurs[376] ; elle a recensé en 2008 11,2 millions de personnes âgées de cinq ans et plus déclarant savoir lire et écrire le français[377], qui y est pourtant considéré comme une langue étrangère. L'État algérien n'adhère pas à l'Organisation internationale de la francophonie, mais assiste à ses réunions. Plusieurs écrivains algériens contemporains, tels queBoualem Sansal ouYasmina Khadra, écrivent leurs ouvrages directement en français.
Les colonisations ont eu une certaine influence sur les langues parlées en Algérie. En effet, certains mots employés par les Algériens sont d’origine française, alors que ces mêmes mots ont leur équivalenttamazight ou arabe, en usage avant lacolonisation de l’Algérie par la France. Aussi depuis l’indépendance de l’Algérie, le gouvernement algérien a entamé une politique d’arabisation systématique du pays, consistant à imposer à la population, et dans tous les domaines, l'arabe standard moderne au détriment dufrançais, de ladarja et duberbère[378]. Les langues étrangères comme l'anglais, l'espagnol, lerusse et l'allemand sont enseignées dans les écoles et aux universités depuis les arrêtés des et. Plusieurs réformes des différents gouvernements ont apporté des rectifications dans le volume horaire à enseigner[379].
L'espagnol est en 1992 parlé par près de 60 000 personnes àOran[380].
L'amphithéâtre de l'université Yahia Farès deMédéa, inaugurée en 1988.ISU Alphabétisation de population adulte d'Algérie 1985-2015.
Depuis les années 1970, s'inscrivant dans un système centralisé qui avait pour objectif de réduire sensiblement le taux d'analphabétisme, le gouvernement algérien a instauré un décret par lequel l'enseignement à l’école est devenu obligatoire pour tous les enfants âgés entre 6 et 15 ans, qui ont la possibilité de suivre leurapprentissage scolaire à travers les 20 262 établissements construits depuis l'indépendance. En 2018, le taux d'alphabétisation (dans la population âgée d'au moins15 ans) est selon l'Unesco de 81,41 % (87,42 % dans la population masculine, 75,32 % dans la population féminine)[381]. L’arabe est utilisé comme langue d’enseignement durant les neuf premières années d’école, et ce depuis1972. À partir de la3e année, le français est enseigné et c’est aussi la langue d’enseignement pour les cours de sciences. Les élèves peuvent par ailleurs apprendre à partir du moyen, l’anglais, l’italien, l’espagnol et l'allemand.
En dehors des122 établissements privés[382], l’apprentissage à l’école et à l’université de l’État se fait gratuitement. Après les neuf années de l'école primaire, les élèves peuvent aller au lycée (secondaire) ou dans une institution d’enseignement professionnel. Le lycée propose deux programmes : général ou technique. À la fin de la troisième année du secondaire, les élèves passent l’examen du baccalauréat, qui permet une fois qu’il est réussi de poursuivre les études supérieures au sein des universités etinstituts.
L’Algérie dispose par ailleurs de26 universités et de67 établissements d'enseignement supérieur, qui doivent accueillir en 2008 un million d'étudiants Algériens et 80 000 étudiants étrangers. L’université d’Alger, fondée en 1879 est la plus ancienne, elle offre un enseignement dans plusieurs disciplines (droit,médecine, sciences et lettres). 25 de ces universités et la quasi-totalité des établissements spécialisés de l’enseignement supérieur ont été fondés après l’indépendance du pays.
Même si un certain nombre d'entre elles proposent un enseignement en langue arabe à l'instar des filières du droit et de l'économie, la plupart des autres filières comme les sciences et la médecine continuent à être dispensées en langue française. Parmi les universités les plus importantes, il y a l’université des sciences et de la technologie Houari Boumédiène, l’université deMentouri Constantine, l’université d'Oran Es-Senia. Les meilleures universités de qualités demeurent l'université deTlemcen et deBatna Hadj Lakhder, elles occupent en 2010 respectivement le26e et le45e rang enAfrique[383]. LaCour des comptes affirme dans un rapport de 2024 sur le système éducatif algérien, que« Le rendement du système scolaire algérien est considéré comme l’un des plus bas au monde »[384].
Les prestations sanitaires dans les structures publiques sont gratuites, l'Algérie a dépensé 6.2 % de son PIB en 2019 pour la santé[385]. Les maladies cardiovasculaires, suivies du cancer sont les deux principales causes de mortalité chez l'adulte.
Au cours de l'année 2018, le nombre des personnes âgées de15 ans et plus consommant du tabac en Algérie s’élevait à 4,3 millions, parmi lesquelles 100 000 femmes. Ainsi, 18,8 % de la population algérienne de15 ans et plus fument (36,3 % des hommes et 1,4 % des femmes parmi la population concernée), avec une tendance à la baisse, 23,2 % des Algériens de15 ans et plus fumaient durant l'année 2010[386]. En 2021, en comparant le prix d'un paquet de 20 cigarettes dans107 pays, du plus cher au moins cher, l'Algérie était classée94e, la Tunisie81e, le Maroc62e, l'Australie étant le pays où le paquet coûté le plus cher[387].
Au cours du premier trimestre 2009, 9 005 accidents corporels ont été enregistrés. Le bilan est lourd, on rapporte 13 814 blessés et951 morts. Les conducteurs sont en grande partie responsables de ces accidents[388].
Le système de protection sociale algérien est l’aboutissement des diverses évolutions enregistrées depuis l’indépendance.L’affiliation de tous les travailleurs au système de sécurité sociale est obligatoire, mais une étude de 2017 estime le nombre de salariés non affiliés à 40 %.Les transferts sociaux ont atteint 9.4 % du PIB en 2021, on peut citer : la subvention du prix des produits alimentaires de base, de l'eau, du gaz et de l'électricité ; le soutien à l'habitat et à la santé ; une politique de solidarité envers les plus démunis comme le couffin de ramadan, la prime scolaire, la prime mensuelle pour les personnes handicapées, etc[389].
La culture algérienne est riche, variée et très ancienne, chaque région, chaque ville ou oasis constitue un espace culturel particulier. LaKabylie, lesAurès,le Constantinois, l'Algérois, lesHauts plateaux, la vallée duMzab, leGourara, leHoggar, laSaoura, l'Oranie sont chacune des régions avec des particularités culturelles et parfois linguistiques.
Les premières manifestations culturelles sur le territoire de l'Algérie actuelle sont vieilles de milliers d'années, tels les fascinants témoignages d'art rupestre duTassili n'Ajjer, en passant par tous les beaux édifices érigés tout au long de l'histoire de ce pays, en arrivant à l'artisanat toujours très présent et richissime. L'art algérien reflète les chapitres d'histoire qu'a passé ce pays et les différentes influences qu'il a eues.
L'Algérie compte neuf éléments inscrits sur laliste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[390] et sept sites classés au patrimoine de l'Unesco mais les sites en question ne sont pas suffisamment entretenus, c'est le cas deTimgad notamment. Si les sites classés au patrimoine mondial sont déjà pour la plupart en danger, les sites classés au patrimoine national sont quant à eux complètement ignorés. Ainsi de nombreux sites sont dégradés et laissés à l'abandon tels queM'daourouch,Tébessa,Lambèse,Medracen, laMansourah…
La politique touristique en Algérie n'est pas assez développée, le pays comptant davantage sur ses ressources pétrolières et gazières. Ainsi, le célèbre guide touristique et de voyagePetit Futé dresse un tableau édifiant sur les infrastructures touristiques du pays et sur les conditions d'accueil en Algérie[391]. C'est pourquoi de nombreux Algériens préfèrent passer leurs vacances en Tunisie au détriment de l'Algérie malgré la manne financière que ce tourisme représente[392]. Les monuments en Algérie étant saccagés et les conditions d'hébergement loin des normes internationales, cette situation semble durable[393].
Nation algérienne
Riche des différents apports qui la composent, la culture algérienne aura été façonnée par les diverses influences inhérentes à l'espace géographique auquel l’Algérie appartient, et qui fait d'elle un véritable carrefour de rencontres entre les culturesberbère,arabo-islamique,méditerranéenne,africaine etoccidentale. Cependant, bien qu'elle revendique l'ensemble de ces influences, la culture algérienne se démarque par une forte spécificité, qui trouve son ancrage dans le cheminement particulier qui caractérise l'histoire de l'Algérie par rapport à sa sous-région. Dans le rayonnement qu'elle a pu avoir dans le monde, sans doute il est possible de citer de grands noms tels queMassinissa,saint Augustin,Juba II, ou encoreKateb Yacine,Mouloud Mammeri,Mouloud Feraoun,Mohammed Dib,Matoub Lounes,Kamel Daoud,Mohamed Arkoun.
L'Algérie recèle, au sein de son paysage littéraire, de grands noms ayant non seulement marqué la littérature algérienne, mais également le patrimoine littéraire universel dans trois langues : l’arabe, le berbère et le français.
Dans un premier temps, la littérature algérienne est marquée par des ouvrages dont la préoccupation était l'affirmation de l'entité nationale algérienne par la description d'une réalité socioculturelle qui allait à l'encontre des clichés habituels de l'exotisme, notamment les œuvres anthropologiques publiées dès 1897 parS.A.O Boulifa (titulaire d'une chaire à l'Université d'Alger),Albert Camus aux œuvres à la portée universelle, c'est dans ce contexte colonial qu'on assiste à la publication de latrilogie deMohammed Dib, l'Incendie, adaptée à la TV, avec ses trois volets que sontla Grande Maison,l'Incendie etle Métier à tisser, ou encore le romanNedjma deKateb Yacine qui est souvent considéré comme une œuvre monumentale et majeure.
Actuellement, une partie des auteurs algériens a tendance à se définir dans une littérature d’expression bouleversante, en raison notamment du terrorisme qui a sévi durant les années 1990, l'autre partie se définit dans un autre style de littérature qui met en scène une conception individualiste de l'aventure humaine. Parmi les œuvres récentes les plus remarquées, il y aL’Écrivain,Les Hirondelles de Kaboul etL’Attentat deYasmina Khadra,Le Serment des Barbares deBoualem Sansal,Mémoire de la chair de l'écrivain d'expression arabeAhlam Mosteghanemi et enfin le dernier roman d'Assia DjebarNulle part dans la maison de mon père.
Cependant, l’avantage du théâtre a été d’être plus critique à l’égard de certaines transformations sociales, politiques et culturelles que connaissait la société algérienne ; animées par des dramaturges de talent à l’image deAbdelmalek Bouguermouh ou deKateb Yacine, ces pièces avaient pour thèmes dominants les principales préoccupations des Algériens face au changement de statuts et de mœurs. Par la suite, une nouvelle vague de jeunes comédiens et de dramaturges font leur apparition sur la scène théâtrale, cette épopée fut menée par des figures telles queKadour Naimi,Abdelkader Alloula[400], Azeddine Madjoubi, Benguettaf et Slimane Benaïssa. Leurs créations ont été nombreuses et souvent de bonne qualité, parmi les pièces connues, il y a Bab El-Foutouh brillamment interprétée par Madjoubi et Lejouad, écrite et interprétée par Alloula. De nos jours, l’activité théâtrale est marquée par des programmes de création locale et d’adaptation de pièces de grande renommée, l’Algérie dispose à ce titre d’un théâtre national, de sept théâtres régionaux et de nombreuses troupes dites de « théâtre amateur ».
La naissance du cinéma algérien remonte essentiellement à l'indépendance de l’Algérie en1962. Se voulant en rupture avec le cinémacolonial qui présentait souvent « l’indigène » comme un être muet et évoluant dans des décors exotiques, c'est tout naturellement que le cinéma algérien de l’après-indépendance s'inscrit dans un registre où l'affirmation de l’existence de l'État nation constitue le sujet principal des différentes productions cinématographiques de l’époque. On assiste dès lors à la réalisation de films tels queLe Vent des Aurès[401] (1965) deMohammed Lakhdar-Hamina,Patrouilles à l’Est (1972) d’Amar Laskri,Zone interdite d'Ahmed Lallem, (1972),L'Opium et le Bâton, d'Ahmed Rachedi, ou encoreLa Bataille d'Alger (1966) qui est une production algéro-italienne qui fut à trois reprises sélectionnée auxoscars du cinéma àHollywood et qui remporta leLion d'or à laMostra de Venise 1966. Mais le film qui va représenter la plus grande consécration du cinéma algérien est sans doute celui de Mohammed Lakhdar-Hamina,Chronique des années de braise, qui obtient lapalme d'or aufestival de Cannes au cours de l'année 1975. L'Algérie demeure d'ailleurs à ce jour, la seule nation d'Afrique et dumonde arabe à avoir obtenu une telle distinction.
Par la suite d’autres thèmes seront explorés à l’occasion de films tels queOmar Guetlato du réalisateurMerzak Allouache. Cette production qui a eu un succès appréciable, se veut comme une chronique des difficultés que peut rencontrer la jeunesse citadine. Sur le registre de la comédie, plusieurs acteurs émergent à l’image du très populaire Rouiched qui s’illustre dans plusieurs films commeHassan terro ouHassan Taxi, ou encoreHadj Abderrahmane plus connu sous le pseudonyme del'inspecteur Tahar qui s'impose grandement en 1973 dans une comédie déliranteLes Vacances de l'inspecteur Tahar du réalisateurMoussa Haddad.
À partir du milieu des années 1980, le cinéma algérien s’apprête à traverser une longue période de léthargie où les grandes productions se font rares, cette situation s’expliquant grandement par le désengagement progressif de l’État qui rencontre beaucoup de mal à subventionner les réalisations cinématographiques. Quelques productions enregistrent cependant un grand succès commeCarnaval fi Dachra produit par Mohamed Oukassi etAthmane Ariouet son acteur principal, en 1994,Salut cousin (1996) du producteur Marzak Allouache ou plus récemmentRachida de la réalisatriceYamina Bachir-Chouikh. Durant les années 2000, le cinéma algérien se trouve dans une phase de restructuration. À ce titre, plusieurs films sont tournés, parmi lesquelsViva Laldjérie du réalisateurNadir Moknèche,Un hammam de rêve du réalisateur Mohamed Chichi,Ayrouwen du réalisateurBrahim Tsaki ou encoreIndigènes du réalisateurRachid Bouchareb. Le dernier succès du cinéma algérien revient au filmMascarades du réalisateurLyes Salem.
L’Algérie aura toujours été une source d’inspiration intarissable pour les différents peintres qui ont tenté d’immortaliser la prodigieuse diversité des sites qu’elle offre et la profusion des facettes que transmet sa population, ce qui offre par exemple auxOrientalistes entre leXIXe et le XXe siècle, une saisissante inspiration pour une très riche création artistique à l’image d’Eugène Delacroix avec son fameux tableauFemmes d'Alger dans leur appartement ouÉtienne Dinet[402] ou encore d’autres peintres de renommée mondiale à l’image dePablo Picasso avec son tableau femmes d’Alger, ou des peintres dits de l'École d'Alger tels ceux de laVilla Abd-el-Tif. De leur côté les peintres algériens à l’image deMohammed Racim ou encoreBaya ont tenté de faire revivre le prestigieux passé antérieur à la colonisation française, en même temps qu’ils ont contribué à la sauvegarde des valeurs authentiques de l’Algérie. Dans cette lignée,Mohamed Temmam,Abdelkhader Houamel, etc., ont également restitué à travers cet art, des scènes de l’histoire du pays, les us et coutumes d’autrefois et la vie du terroir.De nouveaux courants artistiques emmenés notamment parM'hamed Issiakhem,Mohammed Khadda etBachir Yellès[403] sont apparus également sur le paysage de la peinture algérienne, délaissant la peinture figurative classique pour aller à la recherche de nouvelles voies picturales, avec le souci d’adapter la peinture algérienne aux nouvelles réalités du pays à travers son combat et ses aspirations.
Le ministère du Tourisme et de l'Artisanat s'occupe de gérer le budget lié à la promotion du secteur artisanal[404].
L’artisanat algérien, à l’instar des artisanats des autres pays, est d’une incontestable richesse et d’une étonnante variété[404], tant dans les formes, que dans les techniques et les décors. Cette richesse est rehaussée par la modestie des matériaux dont sont constituées les œuvres artisanales. Nécessaires à la vie quotidienne, elles sont conçues dans un but utilitaire et souvent comportent des motifs dont la signification, suivant les croyances locales, leur confère des vertus protectrices. La diversité des conditions climatiques, des ressources naturelles et les différentes civilisations de l’Algérie expliquent la présence d’une vaste gamme de spécialités artisanales.
Dragga ou tapis tissés faits autour des Babors servent de séparation à l'intérieur des Khaimas(tente), étonnantes compositions issues de la conjonction des décors traditionnels berbères et des apports d'Orient.
Vanneries : duTouat OuestSaharien, duHoggar, deKabylie, délicates dans leurs gammes de verts et jaunes, blanche deDellys, colorée d'Oued Rhiou. La Vannerie fine de raphia dont la décoration est souvent empruntée aux motifs relevés sur les poteries.
Lapoterie : modelées, dont la décoration surgie du fond des âges, la technique, la forme, le décor sont identiques à ceux extraits des dolmens, reliques vivantes des premières civilisations, poteries dont les plus modestes sont susceptibles d'être exposées dans les vitrines de collectionneurs.
LesBijoux : Kabylie,Aurès, Sud algérois,Ghardaïa,Tamanrasset, des techniques multiples sont à la disposition des artisans. En grande Kabylie, notamment, par dizaines et jusque dans les moindres villages, les bijoutiers produisent les bijoux faits de plans d'argent, cloisonnés de fils ou filigranes, sertis de corail ou émaillés dans les nuances bleu foncé, vert et jaune, dont les principaux sont les bracelets de bras ou de chevilles, les boîtes d'allumettes,bagues,colliers,broches,fibules,croix du Sud.
Labroderie : à fil compté sur tissu, où les arabesques se déroulent dans un mouvement sans fin, des volutes entrelacées de fleurs en constituent la décoration. Les dentelles : délicates, finement travaillées, à l'aiguille, qu'on rencontre principalement à Alger,Miliana,Cherchell,Skikda et ailleurs.
Ladinanderie : d'Alger, deConstantine, deTlemcen, deGhardaïa, avec, en particulier, ces plateaux artistement ouvragés, aux ciselures délicates, ou rehaussés de filigrane d'argent incrusté. Laferronnerie, lacéramique et l'ébénisterie occupant une place non négligeable dans cette diversité d'objets tous exécutés à la main.
La musique algérienne est un parfait reflet de la grande diversité culturelle qui caractérise ce vaste pays, les répertoires musicaux se distinguent par une profusion de plusieurs styles.
Lechaâbi est un genre musical typiquement algérois qu'on a dérivé de lamusique arabo-andalouse durant lesannées 1920. Le style se caractérise par des rythmes spécifiques et des Kacidate en arabe dialectal qui sont de longs poèmes tirés du terroir algérien. Le maître incontesté de cette musique demeureEl Hadj M'Hamed El Anka. Le stylemaloufconstantinois est sauvegardé,Mohamed Tahar Fergani est un des meilleurs chanteurs dans ce style. Le malouf deAnnaba est un autre style joué parHamdi Benani.
Lamusique folklorique se distingue principalement par plusieurs styles. La musique bédouine est caractérisée par les chants poétiques qu'interprètent les pasteurs nomades dans la région deshauts plateaux. Elle repose sur de longueskacida (poèmes) à rime unique et au son monocorde de la flûte (gasba). En général cette musique s'articule sur des thèmes amoureux, religieux et épiques. Parmi les grands interprètes, il y aKhelifi Ahmed,Abdelhamid Ababsa et Rahab Tahar. Lamusique kabyle repose sur un riche répertoire qui est fait de poésie et de très vieux contes transmis à travers des générations, grâce notamment à une tradition orale ancestrale. Certaines chansons abordent le thème de l'exil, de l'amour et de la politique, entre autres. Les grands interprètes sont :Cheikh El Hasnaoui,Slimane Azem,Kamel Hamadi,Cherif Kheddam,Aït Menguellet,Idir,Kamel Messaoudi,Lounès Matoub,Massa Bouchafa ou encoreTakfarinas.Lamusique chaouie est un folklore diversifié dans les régions desAurès. La musique traditionnelle est bien représentée par nombreux chanteurs Aurassiens. Les premiers chanteurs qui ont connu un succès international sontAïssa Djermouni (il chantera à l'Olympia en1937)[406] etAli Khencheli[407]. Le style de musiquerahaba est propre à toute la région desAurès. La musique terguie présente généralement dans les régions de l'extrême sud-est de l'Algérie, elle est représentée par des artistes tels queOthmane Bali, Biyat Edaber joueuse d'imzad, Alamine Khawlen, Badi Lalla, Shtima Bouzad. Enfin, lamusique sétifienne dans le nord du pays demeure un style très particulier qui est largement inspiré par leDiwan.
Lamusique moderne se décline sous plusieurs facettes :la musique raï est un style typiquement de l'Ouest algérien avec ses deux fiefs que sontOran etSidi Bel Abbès. Son évolution moderne fut amorcée durant les années 1970 lorsqu'il s'enrichit d'une instrumentation moderne à l'image de la guitare électrique, du synthétiseur et de la batterie. Ce style fut aussi influencé par des musiques occidentales telles que lerock, lereggae et lafunk. Mais ce qui allait lui donner un essor particulier, c'était l'arrivée sur la scène musicale d'interprètes de talent tels que Hadj Brahim, ditKhaled,Cheb Mami,Cheb Hasni,Faudel,Rachid Taha,Raïna Raï, ou encoreChaba Zahouania.La musique rap, style relativement récent en Algérie, connaît un essor appréciable avec l'émergence de groupes tels queMBS, Double canon,Intik ou encore Hamma Boys. Les thèmes de cette musique s'articulent généralement autour des fléaux sociaux et de l'amour. Par ailleurs, plusieurs chanteurs préfèrent jouer le style classique arabe comme la vedetteWarda al-Jazairia, Fella Ababsa et Amel Wahbi. Le Raï, "chant populaire d'Algérie" est classé en 2022 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité[390].
Lacuisine algérienne se caractérise par une richesse tirée de la production terrestre et marine. C'est essentiellement une cuisine méditerranéenne et saharienne. Elle offre une composante de mets variés selon les régions et selon les saisons, ce qui donne une palette culinaire très diversifiée. Cette cuisine qui fait appel à une multitude de produits, reste tout de même celle des légumes et céréales qui depuis toujours sont produites avec abondance dans le pays, autrefois appelé « Grenier de Rome »[408],[409],[410],[411] puis « Grenier de l'Europe »[412]. De plus, le passé riche de l'Algérie a contribué à l'acheminement d'une abondance de mets originaire de différentes périodes et régions du monde. En effet, les conquêtes du territoire algérien ont été l'un des principaux facteurs d'échanges entre les différents peuples (berbères, arabes, turcs, juifs, andalous, français et espagnols).
Parmi toutes les spécialités dont dispose l'Algérie, les plus fameuses sont lecouscous, reconnu comme plat national, et aussi les pâtisseries traditionnelles qualifiées de « pâtisseries orientales » dans les pays occidentaux[413].
Lapâtisserie algérienne est diversifiée, selon les régions. Les trois régions connues pour leurs bonnes recettes sontConstantine, Alger,Tlemcen,Médéa,Miliana,Béjaïa. Les gâteaux sont commercialisés et on peut les retrouver dans les grandes villes soit en Algérie ou enEurope ou auCanada. Par contre, les gâteaux traditionnels faits à la maison présentent un vaste répertoire de recettes, selon les us et coutumes de chaque famille. Parmi ces gâteaux, il y aTamina,Chrik,Cornes de gazelles,Dziriette,Griouech,Kalb el louz,Makroud,Mbardja,Mchewek,Samsa,Tcharak, Baghrir, Khfaf,Zlabia, Aarayech, Ghroubiya, Mghergchette.La pâtisserie algérienne contient aussi des gâteaux tunisiens ou français et elle est commercialisée.
Le pain est aussi varié, selon les Wilayas, il peut être sous forme de galettes commeKessra ou Khmira ou Harchaya, de baguettes et de rondelles dites Khoubz dar ouMatlou[414].
Lejeu existait déjà pendant l'Antiquité. Dans lesAurès, les gens jouent à plusieurs jeux dont El kherdba ouKharbaga. Les jeux de cartes, ainsi que le jeu de dames et les jeux d'échecs font partie de la culture algérienne[415],[416]. Les courses de chevaux (fantasia) et le tir au fusil font partie des loisirs culturels de certains Algériens.
Pendant laguerre d'Algérie, l'équipe de football du FLN a participé à plusieurs tournois et événements sportifs. Plusieurs complexes sportifs algériens ont été construits également.
À l'indépendance, les stades de football en Algérie sont tenus par les clubs de football algériens ou les municipalités. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports en Algérie gère toutes les activités liées au sport. Plusieurs activités sportives nationales ou internationales sont organisées autour des diverses disciplines sportives en Algérie. Il existe plusieurs fédérations de sport qui contribuent au développement des disciplines sportives. La plus importante est laFédération algérienne de football (FAF). Cette dernière est une association regroupant les clubs de football d'Algérie et organisant les compétitions nationales et les matchs internationaux de la sélection d'Algérie (Équipe d'Algérie de football).
Enboxe anglaise, il y a plusieurs noms commeMohamed Benguesmia champion du Monde, catégorie mi-lourds ;Loucif Hamani fut champion d'Afrique ;Hocine Soltani champion olympique 2002 ;Mustapha Moussa médaillé de Bronze olympique en 1984 (le premier médaillé Olympique Algérien toutes disciplines confondues).
EnViêt Vo Dao, l'Algérie dispose de dizaines de milliers de pratiquants qui se sont distingués au championnat du monde 2011 àHô Chi Minh-Ville.
L'Algérie est l'une des équipes masculines qui ont marqué lehandball africain. Si au niveau national, les équipes rencontrent quelques difficultés en finale des compétitions majeures, en compétitions internationales des clubs en revanche, la domination de l'Algérie est nettement supérieure. L'équipe nationale masculine de handball a remporté plusieurs titres notamment auchampionnat d'Afrique des nations masculin de handball en1981,1983,1985,1987,1989,1996 et2014. L'équipe nationale féminine de handball a également triomphé lors des tournois des Championnats d'Afrique des nations et desJeux panarabes.
Lecyclisme a connu plusieurs grands noms dont Hamza Madjid qui a remporté plusieurs fois le maillot jaune dans les années 1970 et début 80, lors de compétitions nationales. Aussi, il y a plusieurs noms dans les années 1980 jusqu'à aujourd'hui, à l'exemple deHichem Chaabane,Redouane Chabaane,Abdelbasset Hannachi,Azzedine Lagab,Eddy Lembo. Ce dernier évolue en France. Ensport automobile, l'Algérie a été représentée par Nassim Sidi Said (Formule 1 en 2005). Enculturisme, l'Algérie a été représentée parMohamed Benaziza, qui a remporté le titre IFBBNight of Champions en 1990.
↑L'orthographe du terme arabe en français diffère selon les sources entre al-Jazā’ir et al-Djazāïr. Ceci est dû au fait que la lettre ج (jim) se prononce différemment selon le dialecte :jim (Maroc, Égypte…),djim (Algérie, Irak…)
↑Beni, pluriel deBen qui signifie« fils », et suivi du nom de latribu, est une forme arabe pour désigner des personnes appartenant à une même tribu. LesMezghenna étaient, selon certains, un ensemble de tribus berbères qui habitaient la région d'Alger.
↑La carte Michelin 743 donne les orthographes « Monts de Daïa » et « Dhaya » (pour la ville).
↑La cire, utilisée pour la fabrication de chandelles, provenait en grande partie de l'actuelle ville de Béjaïa (Bugaya), ville qui a ainsi donné le mot françaisBougie. (Voir« Bougie », sur TLFi (Trésor de la langue française sur Internet).
↑Ordonnance royale du 24 février 1834 : les indigènes musulmans et juifs deviennent sujets français puisque « placés sous la souveraineté directe et immédiate de la France, ils sont dans l’impossibilité de pouvoir revendiquer le bénéfice ou l’appui d’une autre nationalité : d’où il suit nécessairement que la qualité de Français pouvait seule désormais être la base et la règle de leur condition civile et sociale ».
↑ʿAbd Allâh ibn ʿAbd al-ʿAzīz Abū ʿUbayd al- (1040-1094) Auteur du texteBakrī,Description de l'Afrique septentrionale / par El-Bekri ; traduite par Mac Guckin de Slane,(lire en ligne)
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« Au xive siècle, Ibn Khaldoun prenait soin de différencier le Maghreb el‑Aoussat(l’Occident central), dont il situait la capitale à Tlemcen, intégrant Ouhran (Oran) et El‑Djezaïr (Alger) »
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