Alexandre II (Anselmo de Baggio), né vers 1010/1015 àMilan et mort àRome le, est élu156e pape de l'Église catholique en 1061 et reste en fonction jusqu'à sa mort[1].
Il est le premier pape élu uniquement par leSacré Collège composé descardinaux de l'Église catholique.
Né àBaggio, dans la région de Milan, il est formé àCluny, aux côtés du cardinal Hildebrand (futurGrégoire VII) puis à l'abbaye du Bec dirigée parLanfranc. Il commence sa carrière publique par la prédication.
EnLombardie, il est un des fondateurs du mouvement de laPataria[2]. Ce mouvement basé au sein de l'archidiocèse de Milan défend une réforme du clergé en luttant contre la simonie et lemariage des prêtres. Il est particulièrement critique envers l'archevêqueGuy de Velate nommé par l'empereur du Saint-EmpireHenri III du Saint-Empire. Celui-ci étant son supérieur, il l'envoie à la cour impériale afin de l'écarter. Cependant, l'Empereur ne condamne pas sa conduite et le nomme en 1057,évêque de Lucques.
Par la suite, il retourne deux fois à Milan en qualité delégat apostolique, la première fois en 1057 en compagnie d'Hildebrand, la seconde en 1059 en compagnie dePierre Damien.
Furieux d'être dépossédés de leur ancien droit d'élection, les nobles Romains portent leurs griefs devant l'impératrice du Saint-EmpireAgnès de Potiers, régente pour son jeune filsHenriIV. Celle-ci convoque une assemblée àBâle le 28 octobre qui, en l'absence de tout cardinal, élit l'évêque de Parme Pierre Cadalus qui devient l'antipapeHonorius II.
Le 31 mai 1064 durant lesynode de Mantoue, la cour impériale reconnaît officiellement Alexandre II et unanathème est prononcé contre Honorius II qui perd ainsi définitivement le soutien impérial. Ce n'est pas pour autant que les tensions cessent avec le milieu réformateur mené par Hildebrand, futur papeGrégoire VII, qui cherche à s'émanciper de la tutelle impériale et de celle de la noblesse romaine[3].
En 1063, il transforme laReconquista enguerre sainte, par l'octroi d'uneindulgence plénière à tous les soldats qui participeraient à laprise de Barbastro, ville d'Aragon tenue par lesMaures. Il envoie une lettre ordonnant aux évêques espagnols d'empêcher le meurtre de juifs« par ceux qui s'en vont en Espagne contre les Sarrasins »[3].
Il appuieGuillaume le Conquérant dans laconquête normande de l'Angleterre, en le soutenant politiquement et en lui fournissant ungonfanon consacré[5] ainsi que desreliques sacrées. Il trouve là un prétexte pour intervenir dans les affaires insulaires et combattre l'archevêque de Cantorbéry,Stigand, qui avait pris le parti du roi d'AngleterreHarold[6]. Ce don d'un étendard donne un caractère juste aux actions de Guillaume mais ne constitue cependant pas une « guerre sainte » où les meurtres y seraient pardonnés. En effet, en 1070, Alexandre II impose, par l'intermédiaire de son légatErmenfroi, unpénitentiel général pour les membres de l'armée normande ayant tué ou blessé un adversaire[7]. Dès sa victoire à labataille d'Hastings, Guillaume lui envoie les insignes du vaincu.