Pour les articles homonymes, voirGlasberg.
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| Activités | Prêtre catholique(à partir de),résistant |
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Alexandre Glasberg, dit l’abbé Glasberg, né en 1902 àJytomyr (Ukraine), mort en1981, est un prêtre catholique et résistant duXXe siècle.
D’origine juive, il se convertit dans sa jeunesse et exerce la prêtrise en France. Il joue un rôle actif dans laRésistance lors de laSeconde Guerre mondiale, contribuant au sauvetage de nombreux Juifs, et s’investit après la guerre dans la mise en place de réseaux d’exfiltration des Juifs vers Israël, participant aux opérationsExodus etEzra et Néhémie. En France, il se consacre à l’accueil des réfugiés.
À l'origine de religion juive, Alexandre Glasberg se convertit aucatholicisme ainsi que sa famille dans des circonstances qui restent inconnues ; un de ses frères,Vila Glasberg, alias Victor Vermont, sera arrêté lors des rafles anti-juives, déporté àAuschwitz, dont il ne reviendra pas, et sera nomméJuste en même temps que lui. Vila Glasberg est né le 29 novembre 1907 àJytomyr (Ukraine). Sa dernière adresse est au château de Bégué àCazaubon dans leGers. Il est déporté par le Convoi n° 69, en date du 7 mars 1944, deDrancy versAuschwitz. Il est âgé de 36 ans[1].
En 1921, Alexandre Glasberg est àVienne (Autriche), pour fuir Jitomir, ou pour faire des études. Dix ans plus tard, il arrive en France, où il est « rebaptisé sous condition » en 1933. Après une expérience à laTrappe de Sept-Fons, il entre au grand séminaire deMoulins, puis au séminaire universitaire deLyon. Parmi les professeurs, se trouve le pèreHenri de Lubac de l'ordre desJésuites.
Ordonné prêtre en1938, il est nommé vicaire de la paroisse Notre-Dame de Saint-Alban, un faubourg pauvre de Lyon, dont le curé,Laurent Remilleux, effectue un travail de pionnier dans l’accueil aux réfugiés et l’aide sociale.
En 1940, l'abbé Glasberg, dans la suite logique de son travail à Saint-Alban, est nommé par lecardinal Gerlier délégué duComité d’aide aux réfugiés (CAR).
Pendant laSeconde Guerre mondiale, il est l'un des premiers, dès1940, à se préoccuper du sort de la population étrangère internée dans les camps. Il entre dans leComité de coordination pour l’assistance dans les camps, ditComité de Nîmes. Vers la mi-1941, il met en place, avec le docteurJoseph Weill de l’OSE, unedirection des centres d’accueil (DCA)[2]. Grâce à des démarches obstinées, et en s’aidant du prestige du cardinal Gerlier, il obtient de faire transférer quelques centaines de détenus des camps vers cinq centres qu’il a créés : les centres deChansaye[3] dans leRhône (Roche d’Ajoux), le centre de Pont-de-Manne dans la Drôme[4], le centre deVic-sur-Cère[5] dans le Cantal, le centre duLastic[6] àRosans dans les Hautes-Alpes, et le centre deCazaubon dans le Gers[7].
Début 1942, avec lepère Chaillet,Jean-Marie Soutou[8] et une jeune étudiante,Germaine Ribière, il fonde le groupe de résistanceL’Amitié chrétienne, dont le but est d'aider les juifs et les victimes du nazisme. Ninon Hait, alsacienne d'origine juive, qui a été à cette époque la secrétaire de l'abbé Glasberg, le surnommera le « jongleur de Notre-Dame ». Durant l'été1942, il participe activement à l'opération de sauvetage de 108 enfants juifs détenus dans lecamp de Vénissieux[9].
Il est nommé curé àl'Honor-de-Cos dans le hameau de Léribosc parPierre-Marie Théas, évêque deMontauban, en 1943 sous le nom de l'abbé Corvin. Durant cette période, il est un membre actif de la Résistance enTarn-et-Garonne en occupant un poste au sein du Comité départemental de Libération présidé parPaul Guiral, alias Daumier ou Gérome.
Dès la libération, l’abbé Glasberg fonde leCentre d’orientation sociale des étrangers (COSE), œuvre originale de soutien juridique et d'intégration sociale et professionnelle des réfugiés de l’après guerre démunis de tout. À la fin de la guerre d'Algérie, le COSE devient le COS[10], dans le but d'accueillir lesHarkis, qui ont la nationalité française.
En1968, il dénonce les atteintes audroit d’asile en France. Ses réflexions et projets influencent la création, en 1971, de l'associationFrance terre d'asile.
Après la guerre, il est en relation avec leMossad et aide de nombreux Juifs à émigrer versIsraël. En particulier, il est à l'origine du succès de l'épopée de l’Exodus. AvecRose Warfman (née Gluck), il fabrique de faux papiers d'identité pour les passagers de l’Exodus.
Après la proclamation de l'indépendance de l'État d'Israël, le, il met en contact les troupes juives entre Jérusalem Ouest et Est par de discrets contacts qui passent par l'intermédiaire des communautés catholiques implantées à Jérusalem. Pour le compte de laHaganah, il se charge d'acheter des armes en Tchécoslovaquie et de les faire transiter par la Corse.
En 1951, il participe à l'opération Ezra et Néhémie, un pont aérien organisé par le Mossad pour évacuer lesJuifs irakiens, très menacés à la suite de la victoire israélienne lors de laguerre de 1948[11].
Lors de voyages en Israël, il place beaucoup d'espoir dans l'aspect social deskibboutz. Mais, après laguerre des Six Jours, il est déçu par la tournure que prennent les événements. Il est ensuite à l'origine de mouvements pacifistes regroupant Israéliens etPalestiniens.
En2004, il reçoit à titre posthume lamédaille des Justes parmi les nations.
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