Il estime que laRussie est culturellement aussi proche de l'Asie que de l'Europe. Sa théorie dunéo-eurasisme et ses ouvrages degéopolitique en ont fait un intellectuel influent dans les cercles nationalistes, et il est parfois considéré comme un des inspirateurs de la politique étrangère deVladimir Poutine.
En 1979, Alexandre Douguine commence des études d’ingénieur à l’Institut d’aviation de Moscou, qu'il finit par abandonner pour étudier les sciences humaines[2],[1]. Il fréquente des cercles intellectuels moscovites traditionalistes (« cercle Ioujinski »), versés dans l’ésotérisme et lemysticisme et hostiles aussi bien à la culture officielle soviétique qu’à l’« Occident décadent »[3]. Les trois membres les plus importants de ce groupe étaient le poèteEvgueni Golovine(ru), le philosophe orthodoxeIouri Mamléïev[4] et le mystique musulman azériGueïdar Djemal (qui fonda le Parti de la renaissance islamique de Russie en 1991)[4]. Douguine fut très influencé par ces trois hommes, qu’il décrivit plus tard comme les « vrais maîtres de l’élite ésotérique de Moscou ». Il affirme également :« L’une des activités du cercle consistait à lire et à traduire en russe les livres (empruntés à la Bibliothèque Lénine) d’auteurs étrangers commeRené Guénon,Julius Evola etErnst Jünger[3] ». Membre actif de ce groupe, Douguine fait une traduction d’Impérialisme païen de Julius Evola, qu'il diffuse, dès 1982, sous forme desamizdat[3]. Evola eut aussi une grande influence sur Douguine, en lui transmettant une vision-du-monde centrée sur la « Tradition » et sur les « racineshyperboréennes »[5].
En 2014, alors qu'on lui a offert le poste de directeur du département de sociologie des relations internationales à l'université d'État de Moscou, il perd ce poste à la suite de ses déclarations incendiaires sur leconflit avec l'Ukraine[8]. Au sujet de cette dernière, il a déclaré notamment en Mai 2014 :"Les Ukrainiens doivent être tués, tués et tués. Plus de discussion, je l'affirme en tant que professeur". En, à nouveau, face à la résistance ukrainienne dans laguerre du Donbass, il déclare à nouveau : « Je n'arrive pas à croire que ce sont des ukrainiens. Les Ukrainiens sont un peuple slave merveilleux. Et ça, c'est une race de bâtards qui a émergé des bouches d'égouts (...). Nous devrions nettoyer l'Ukraine des idiots. Le génocide des crétins est nécessaire et inévitable »[9].
En 2015, il est nommé rédacteur en chef de la chaîne de télévision Tsargrad TV, dès sa fondation parKonstantin Malofeïev[10].
En 1988, Douguine fonde la maison d'édition Eon et écrit son premier livre,Misterii Evrazii [Les Mystères de l’Eurasie], distribué ensamizdat. En 1989, certains de ses textes sont publiés pour la première fois sous son nom dans une revue soviétique[3].
En 1989, il voyage en Europe de l’Ouest, où il rend visite à des intellectuels de la mouvancenéo-droitiste et traditionaliste telAlain de Benoist, ce qui l'amène à fonder la revueElementy, revue-sœur de celle de Benoist (Éléments)[11]. Il rencontre aussiClaudio Mutti etJean Thiriart. L’idée d’une alliance rouge-brun,« fédérant identitaires, tiers-mondistes et ex-soviétiques, allait avoir un écho grandissant en Europe[12] ».
Dès ce moment, selon son traducteur,« son hostilité envers l'Occident s'accroît et il se rapproche du courantnational-communiste, en rencontrant le leader communisteGuennadi Ziouganov. Il publie, cette même année, un nouveau livre :Puty Absoljuta (Les Voies de l’Absolu)[13]. »
Après la chute du communisme, Douguine s'oppose au régime pro-occidental deBoris Eltsine. Dès 1991, il écrit dansDyen [Le Jour], dirigé par l’écrivain et journalisteAlexandre Prokhanov, proche du Parti communiste et opposé au régime[15]. Douguine, qui entre dans le comité de rédaction deDyen, lance lui-même plusieurs journaux, dont le premier futGiperboreyets (L’Hyperboréen). Il publie l’almanachMily Angel (Cher Ange)[4], essentiellement consacré au mysticisme orthodoxe. La même année, Douguine fait de nouveaux voyages enFrance pour participer aux colloques duGRECE et de l’associationPolitica Hermetica[15].
Au début des années 1990, il rejoint le mouvement d'extrême droite russePamiat, au sein duquel il manque cependant de soutiens en raison de la place que tient l'ésotérisme dans sa lecture politique[1].
En, Douguine etÉdouard Limonov créent leParti national-bolchevique, avec Limonov comme figure charismatique et Douguine comme idéologue. Le but est de promouvoir une alliance « rouge-brun », réunissant lesrouges (communistes) avec lesbruns (fascistes) contre le système capitaliste, comme tentait alors de le faire en FranceJean-Edern Hallier avecL'Idiot international[19]. D'après Stephen Shenfield, bien que Limonov fût le leader suprême du PNB, le programme idéologique du parti était largement déféré à Douguine, qui n'implémente toutefois pas certains éléments de sa pensée, comme son mysticisme religieux[20].
Des liens sont établis avec la mouvance de lacontre-culture rock/pop et le parti se dote d’un bimensuel du nom deLimonka. En 1995, Douguine se présente comme candidat du PNB dans une banlieue deSaint-Pétersbourg, mais malgré l'appui bruyant de la star de l'undergroundSergueï Kouriokhine, qui donne à cette occasion un concert gratuit, il n'obtient que 0,85 % des suffrages exprimés. C'est sa seule incursion dans le domaine électoral[20],[21].
Frustré par la simplification de ses idées par le programme du PNB et en désaccord avec Limonov sur la direction du parti pour lequel il envisageait une tactique entriste, Douguine quitte le parti en mai 1998 et emporte avec lui une poignée de sympathisants avec qui il fonde en 2001 le mouvement Eurasia[20],[1].
Après son départ du PNB, il transforme la maison d'édition Arktogeïa en association historico-religieuse. En 1998, Douguine devient conseiller à la Présidence de laDouma pour les questions stratégiques et géopolitiques, poste qu'il exerce toujours en 2015. Du fait de son physique et de son influence politique supposée, il est présenté par la presse occidentale comme le « Raspoutine dePoutine »[22],[23]. George Barros, chercheur spécialisé sur la Russie et l’Ukraine, dans un article à la revueProvidence en juillet 2019, nuance cette influence auprès des élites du Kremlin en déclarant :« les journalistes occidentaux ont attribué à Douguine une grande influence qui n'existe tout simplement pas » en le considérant comme« un type de diplomate informel de l'extrême droite occidentale » tout en admettant une popularité auprès de groupes intellectuels qui poursuivent leurs propres réflexions néo-eurasistes[24].
Appel à l'annexion de la Crimée, à la guerre du Donbass (depuis 2014) puis à l'invasion de l'Ukraine (2022)
Lors de l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, il est en contact avec les groupes séparatistes deDonetsk et deLouhansk. Il leur donne des instructions politiques et conseille personnellement la séparatisteEkaterina Goubareva[26]. En 2014, il va jusqu'à appeler à l'extermination desUkrainiens[27]. En conséquence de quoi, en 2015, il est visé par les sanctions américaines[7],[28]. En juin 2015, le gouvernement canadien ajoute à son tour Alexandre Douguine et le partiUnion de la jeunesse eurasienne à la liste des individus et organismes sanctionnés[29].
En fait, en ce qui concerne l'Ukraine, la position de Douguine était établie bien avant l'invasion et connue des élites politiques et militaires. Dans un texte de 1997, il affirme en effet que« la souveraineté de l'Ukraine représente un grave danger pour l'ensemble de l'Eurasie et qu' il est impératif d'exercer un contrôle militaire et politique total sur lamer Noire en faisant de l'Ukraine une simple région administrative au sein de l'État russe[30]. »
La première épouse de Douguine,Evgenia Debryanskaya(en), est une activiste russe. Ils ont un fils, Arthur Douguine, ainsi prénommé en souvenir d'Arthur Rimbaud.
Il épouse en secondes noces la philosophe Natalya Melentyeva avec qui il a une fille,Daria Douguina. Cette dernière, analyste politique et rédactrice en chef du siteUnited World International (UWI)[34],[35], meurt dans un attentat la nuit du 20 au 21 août 2022 près deBolchie Viaziomy dans la grande banlieue ouest deMoscou peu après avoir participé avec son père à une réunion dans le cadre d’un festival sur les traditions russes. Les circonstances de sa mort sont violentes : elle est tuée dans l'explosion de sa voiture piégée, dans ce qui apparaît être un attentat ayant visé son père[36],[37],[38] : en effet, Alexandre Douguine devait se trouver dans le même véhicule que sa fille avant qu’il ne change d'avis au dernier moment et n’emprunte un autre véhicule qui suivait celui de sa fille. Douguine n’a pas été blessé dans l’attentat bien qu’il ait assisté à l’explosion du véhicule de sa fille. Ses funérailles ont lieu le 23 août 2022 àMoscou[39],[40],[41].
Alexandre Douguine est l'un des principaux théoriciens dunéo-eurasisme[5]. D'après l'historien et sociologue Mischa Gabowitsch, l'interprétation de l'eurasisme faite par Douguine diffère radicalement du mouvement conçu vers 1920 par des intellectuels russes de l’émigration, tels N.Troubetskoï, P. Savitski, N. Alekseïev, etc.[42]. Le néo-eurasisme de Douguine s'approprie la théorie deMackinder opposant « thalassocratie » et « tellurocratie », en la renouvelant dans les termes d'une guerre de civilisations[43]. Également influencé par le Nomos deCarl Schmitt, il oppose« la puissance de la terre eurasienne, dont la Russie constitue le cœur » au pouvoir maritime etatlantiste de l'Occident[1],[44]. À terme, l'Eurasie devrait englober toute la masse continentale, allant du Portugal auDétroit de Béring, ce qui n'est pas sans analogie avec1984 deGeorge Orwell, dans lequel le continent Eurasia pratique lenéo-bolchevisme[27].
Douguine rejette« la prétention à l’universalité du modèle occidental et la « modernisation exogène », prétextes à l’esclavage, au colonialisme et au racisme » et leur oppose latradition[44]. Il est influencé par le traditionalisme d'auteurs commeRené Guénon etJulius Evola[5].
En, Alexandre Douguine fonde le Mouvement social politique pan-russe Eurasia, qui s’appuie fortement sur les religions traditionnelles. Parmi ses dirigeants figurent lemoufti suprême de RussieTalgat Tadjouddine, ainsi que des officiels bouddhistes et juifs (notamment le rabbin hassidique Avraam Chmoulevitch, dirigeant du mouvement Beat Artzein). Des figures militaires font aussi partie des organes de direction d’Eurasia, par exemple le général Klotokov et l’ancien conseiller d'Eltsine, D. Riourikov. Le mouvement bénéficierait aussi selon certains d’un appui discret duPatriarcat orthodoxe[5]. Il se rapproche dans le même temps deVladimir Poutine[14]. En, le parti Eurasia devient le Mouvement eurasiste international dont le « Conseil supérieur » comprend un certain nombre de personnalités, tels le ministre de la CultureVladimir Sokolov, le vice-ministre des Affaires étrangères Viktor Kalioujny et le conseiller présidentiel Alsambek Aslakhanov[14].
Il perçoit son mouvement néo-eurasiste comme l'héritier d'un « Ordre d'Eurasie » secret qui aurait existé pendant une centaine d'années, et qualifie ainsi leSSReinhard Heydrich d'« eurasiste convaincu ». Bien que s'étant plusieurs fois distancié des crimes d'Adolf Hitler, Douguine a durant les années 1990 exprimé de manière récurrente son admiration pour certains aspects dunazisme, qu'il tient pour la plus complète et totale réalisation de son projet. Depuis 2000, il modère sa rhétorique et se fait passer pour un antifasciste, mais admet pourtant en 2006 avoir pour modèles les frèresOtto etGregor Strasser[45].
Dans la Russie du début du troisième millénaire, il apparaît que les idées eurasistes ont une influence certaine, et qu’elles séduisent de larges franges du personnel politique et militaire, ainsi que des membres de l’entourage immédiat deVladimir Poutine[44],[47]. Le président du Kazakhstan,Noursoultan Nazarbayev, est de même un partisan déclaré de l’eurasisme comme l'indique le fait que, dans sa capitaleAstana, il a fait renommer l’université : « UniversitéLev-Goumilev ». Le vocabulaire eurasiste est aussi largement utilisé par les élites russes et même par certains dirigeants européens. En 2001, le président Poutine a lui-même déclaré :« la Russie a toujours été un État eurasien »[48].
Douguine collabore aussi à la revue plurilingueEurasia, fondée en 2004 par l'ItalienClaudio Mutti[18].
Douguine définit lelibéralisme comme une volonté de liberté individuelle qui va jusqu'au rejet de toute forme d'identité collective :« la lutte contre toutes les manifestations de l'identité collective est le devoir moral des libéraux, et le progrès est mesuré par les victoires dans cet affrontement[49]. »« Les libéraux ont libéré l'être humain de son identité nationale, religieuse et autre. La dernière forme d'identité collective étant celle du genre, le libéralisme veut l'abolir en la rendant arbitraire et optionnelle[7]. » Au lieu de considérer la société comme un ensemble d'individus égaux en droits, il veut s'en tenir à l'ancienne conception de celle-ci comme un corps organique[n 1].
Douguine classe le libéralisme parmi les trois théories politiques de la modernité aux côtés dufascisme et dumarxisme. Selon lui, le libéralisme est une forme d'esclavage, car« il tente l'homme à l'insurrection contre Dieu, contre les valeurs traditionnelles, contre la morale et contre les valeurs spirituelles de son peuple et de sa culture ». Il n'hésite pas ainsi à utiliser une rhétorique marxiste afin de critiquer le libéralisme.
À l'universalisme atomisant de l'Occident, Douguine oppose un autre universalisme qui s'exprime dans l'idée politique d'empire, qui est pour lui une valeur suprême et sacrée :« Pas une nation, mais un empire. Pas le monde bourgeois westphalien, mais l'ordre sacré de la grande étendue[50]. » Il rejette l'idée que ladémocratie et lesdroits humains sont des valeurs universelles : ce sont simplement des notions occidentales qui ne devraient pas être imposées à d'autres sociétés et aires culturelles[51].
Comme les États-Unis sont le fer de lance des valeurs libérales et de la mondialisation, il est essentiel de travailler à en affaiblir la puissance[n 2]. Dans sesFondamentaux de géopolitique (1997), un ouvrage qui a eu un énorme retentissement et qui est utilisé comme manuel dans les écoles militaires russes[7], il recommande :
« de faire en sorte d'introduire du désordre géopolitique dans les activités intérieures des États-Unis, en encourageant toute forme de conflit ethnique et racial, en soutenant les mouvements dissidents, extrémistes, racistes et sectaires afin de déstabiliser le pays[51]. »
En 2016, il a accueilli avec enthousiasme l'élection deDonald Trump[7] parce que celui-ci incarne une rupture idéologique à l'intérieur du libéralisme[49].
Dans son livreLa Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques auXXIe siècle — publié en 2012 et préfacé parAlain Soral —, Douguine insiste sur la fracture idéologique et civilisationnelle entre l'Eurasie et l'Ouest. Selon lui,« Des trois théories qui ont précédé la sienne, deux, communisme et fascisme, ont échoué. Reste le libéralisme, triomphant mais qui ne représente ni la « fin de l’histoire » ni celle des idéologies. Il propose alors sa propre conception, celle d’un conservatisme actif ». Cet ouvrage développe plusieurs thèmes notamment :« critique de la rationalité, refus du principe démocratique (c'est la spiritualité qui fait l'élite), mépris du libéralisme, rejet du progrès et justification de l'État fort dans le fil de la pensée du philosopheCarl Schmitt[44]. »
Son rejet de la notion de progrès va jusqu'à recommander le bannissement de la chimie et de la physique, ainsi que de l'Internet. La modernité est jugée mauvaise dans toutes ses productions : science, valeurs, philosophie, art, société, modes, etc.[7].
DansMartin Heidegger: The Philosophy of Another Beginning (2014), Douguine présente la pensée deHeidegger comme un substrat philosophique à son entreprise de destruction de la tradition occidentale. Il se réclame particulièrement du concept géo-philosophique deDasein qui« advient dans le combat des membres d’une génération dont le destin pré-orienté n’est pas celui d’individus aux parcours différenciés, mais est uniquement le destin de ceux-là qui, au sein d’une génération, ont déjà dépassé le paradigme libéral de l’individualisme, et forment une communauté organique[52]. »
Heidegger lui permet ainsi de justifier son projet d'empire eurasien, ainsi que le montre l'analyse deFrançois Rastier :« À l’Europe démocratique, supranationale et plutôt cosmopolite, il faut opposer un projet identitaire, tel qu’il s’exprime dans le concept heideggérien et plus généralement nazi deGemeinschaft (Communauté)[53] ».
D'après les politologuesStéphane François et Olivier Schmitt, Alexandre Douguine est l'un des principaux théoriciens duconspirationnisme en Russie. Dans les années 1990, il développe la conspiratologie,« termepseudo-scientifique désignant une construction théorique issue de l'enquête et visant à démasquer les comploteurs, donc une théorie du complot qui s'abrite sous un vernis d'esprit critique ». Son discours néo-eurasiste voit la théorie du complot comme une clé permettant la compréhension du monde et de ses changements[14].
Douguine publie en 2013L’Appel de l’Eurasie, un livre d’entretiens avecAlain de Benoist[44]. En 2014, une réunion ayant pour thème « l'avenir des valeurs fondamentales de la civilisation chrétienne en Europe » rassemble des représentants de partis nationalistes européens, le àVienne, organisée à l'initiative du milliardaireKonstantin Malofeïev[54]. Outre Alexandre Douguine, se trouvaient parmi les invitésAymeric Chauprade etMarion Maréchal-Le Pen[55].
En, Alexandre Douguine rencontre à MoscouJean-Marie Le Pen, alors président d'honneur duFront national[56],[57]. L'homme politique français a également rencontré à cette occasion un oligarque proche deVladimir Poutine, Konstantin Malofeïev, qui dirige le fonds d'investissement Marshall Capital Group et soutient les idées eurasianistes de Douguine[58]. Pour Nicolas Lebourg, le concept d'Europe boréale de Le Pen est influencé par l'Eurasie de Douguine[32]. Conformément à la vision eurasiste de Douguine, les dirigeants politiques d'extrême-droite en Union européenne sont activement courtisés et soutenus par Poutine[59].
L'éditeur et militantnationaliste-révolutionnaireChristian Bouchet est un ami personnel d'Alexandre Douguine. Il a fait traduire et éditer plusieurs de ses textes. Il a aussi organisé dans plusieurs villes françaises des conférences pour faire connaître la personne et les théories de Douguine. Bouchet affirme que le théoricien eurasiste aurait ouvert « des perspectives immenses sur l'islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique »[60].
D'aprèsLe Monde, Alexandre Douguine assure la promotion d'Alain Soral surInternet et met à sa disposition ses réseaux. En septembre 2014, Douguine et Soral tiennent une conférence commune auBrésil. En juin 2016, il fait inviter Soral à Moscou, lors d'un forum sur les médias : celui-ci dénonce « l’effondrement de la France », « l’impérialisme américain » et ses relais « judéo-franc-maçonniques »[61],[62].
Il a publié une grande masse d'écrits, livres, articles, ouvrages collectifs, sur des thèmes issus des sciences politiques et de la géopolitique russe, de la sociologie ou encore de la philosophie de la tradition. L'essentiel de ses écrits sont en russe et non traduits dans d'autres langues. Parmi ses ouvrages traduits en français :
« L’Empire soviétique et les nationalismes à l’époque de la pérestroïka », inNation et Empire,GRECE, 1991
↑Dans une entrevue accordée en 1999 à la revue polonaiseFronda, Douguine s'explique ainsi :« In Russian Orthodox christianity a person is a part of the Church, part of the collective organism, just like a leg. So how can a person be responsible for himself? Can a leg be responsible for itself? Here is where the idea of state, total state originates from. » Source: «Czekam na Iwana Groźnego» [I'm waiting for Ivan the Terrible]. 11/12 (en polonais).Fronda, 1999, p. 133.
↑« In his magnum opus, ‘The Foundations of Geopolitics: The Geopolitical Future of Russia,’ published in 1997, Dugin mapped out the game plan in detail. Russian agents should foment racial, religious and sectional divisions within the United States while promoting the United States’ isolationist factions. In Great Britain, the psy-ops effort should focus on exacerbating historic rifts with Continental Europe and separatist movements in Scotland, Wales and Ireland. » Source :DavidVon Drehle, « The man known as ‘Putin’s brain’ envisions the splitting of Europe — and the fall of China »,The Washington Post, Washington D.C.,(lire en ligne, consulté le).
↑Sous la codirection de Galia Ackerman et Stephane Courtois et Mykola Riabtchouk et Iryna Dmytrychyn,Le livre noir de Vladimir Poutine : Poutine et l'obsession ukrainienne, Paris, Co édirion Perrin Robert Lafont,, 464 p.(ISBN978-2-221-26538-3),p. 193-234
↑Gaëtan Pégny, « I.6. Alexandre Douguine, un heideggerisme à la fois assumé et dissimulé »,Revue d’Histoire de la Shoah,no 207,,p. 115-128(lire en ligne).
↑Isabelle Mandraud, « Vladimir Poutine, parrain de l’extrême droite européenne »,Le Monde,(lire en ligne).
↑a etbPhilippe Baillet,De la confrérie des bons Aryens à la nef des fous. Pour dire adieu à la droite radicale française, Saint-Genis-Laval, Akribeia,, 200 p.(ISBN978-2-913612-69-3),p. 111-124, 132, 138, 151.
↑Isabelle Mandraud, « A Moscou, Alain Soral vante le "modèle Poutine" »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Abel Mestre, « Alexandre Douguine, inspiration idéologique de l’extrême droite française prorusse »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).