Alexander von Humboldt, parfois aussi nomméAlexandre de Humboldt ouFriedrich Karl Wilhelm Heinrich Alexander, baron von Humboldt, est unnaturaliste,géographe etexplorateurallemand né le àBerlin et mort le dans cette même ville[2].
Il était membre associé de l’Académie des sciences française et président de laSociété de géographie deParis. Par la qualité des relevés topographiques et des prélèvements defaune et deflore effectués lors de ses expéditions, il a fondé les bases des explorations scientifiques.
Son père, Alexander Georg von Humboldt, était issu d'une importante famillepoméranienne et officier de l'armée prussienne. Proche de la famille royale et de lafranc-maçonnerie, il a voulu transmettre à ses fils la meilleure éducation dans l'esprit desLumières. De même, Marie-Elisabeth est très cultivée et souhaite que ses enfants soient instruits. Ainsi, ils organisent une instruction faisant appel à des précepteurs :Joachim Heinrich Campe, lequel suit les principes pédagogiques deJean-Jacques Rousseau, puisGottlob Johann Christian Kunth(de)[AW 2]. Ils enseignent aux enfants l'histoire, les mathématiques, lelatin, legrec, le français et l'allemand.
À 9 ans, à la mort de son père, Alexander est élevé par sa mère, auchâteau de Tegel, près de Berlin. Elle continue d'attacher la plus grande importance à l'éducation des enfants en vue de leur permettre d'accéder à de hautes fonctions politiques.
Alexander montre un intérêt prononcé pour l'histoire naturelle. Alors que Wilhelm, d'une robuste constitution, a une belle aisance dans l'apprentissage et s'oriente vers la haute fonction publique, Alexander est frêle et apprend laborieusement[3].
À 16 ans, Alexander est présenté par Kunth àMarcus Herz, médecin et membre de l'Académie des sciences de Berlin, l'un des principaux représentants des Lumières en Allemagne, et il est fortement impressionné par les cours et les discussions se déroulant chez lui.
En 1787, les deux frères vont étudier à l'université de Francfort-sur-l'Oder. Alexander y étudie l'administration publique et l'économie politique pendant un semestre[AW 3]. Il suit des cours d'archéologie, de médecine, de physique et de mathématiques. Il contracte une « amitié éternelle » avec lethéologien Wilhelm Gabriel Wegener.
« Le spectacle des Parisiens, leur rassemblement national, celui de leur temple de la Liberté encore inachevé pour lequel j'ai transporté moi-même du sable, tout cela flotte dans mon âme comme un rêve[4]. »
De retour en Allemagne à la fin de l'été 1790, Humboldt poursuit des cours d'économie et de gestion à l'École de commerce deHambourg, malgré son peu d'intérêt pour ces domaines[AW 5]. Il consacre ses loisirs à la géologie, la botanique, et l'étude du suédois. En, Humboldt entame une formation à l'École des mines de Freiberg, qui dure huit mois[AW 5] et à l’issue de laquelle il est directement nommé assesseur au département des mines sans avoir à servir en tant que cadet.
En 1792, Humboldt rédige un important rapport sur la géologie et l'état des mines en Prusse. Ce rapport le fait promouvoir inspecteur général des mines. Face à l'ignorance des mineurs qui ne savent pas distinguer un minerai d'une roche sans valeur, Humboldt ouvre clandestinement une école de formation des mineurs qu'il finance de ses propres deniers. Il refusera l'argent que leministre von Heinitz lui enverra pour le défrayer de ses dépenses.
Humboldt mène des recherches pour augmenter la sécurité dans les mines.
En 1794, il obtient une promotion dans un bureau de Berlin, puis participe à des missions diplomatiques entre les états alliés allemands et l'armée révolutionnaire française. Cette même année, il fait la connaissance de l'écrivainJohann Wolfgang von Goethe, avec qui il partage sa passion pour les sciences[AW 6].
En 1795, von Heinitz lui propose le poste convoité de directeur des mines deSilésie, dans le sud-est de laPrusse. Humboldt refuse et abandonne le service public.
Humboldt fait des expériences sur l'effet de l'électricité, qu'il pense être contenue dans les nerfs, et mise en évidence par l'application de deux métaux différents. Il utilise même son propre corps pour ses expériences. En 1797, il publie sesExpériences sur le muscle et la fibre nerveuse excités, avec des conjectures sur le processus chimique de la vie dans le monde animal et végétal.Alessandro Volta montre en 1795 que ce sont les métaux qui créent l'électricité et invente lapile électrique en 1800. Humboldt gardera toute sa vie l'amertume de ne pas avoir fait la distinction entre les effetsphysiologiques et électriques, et de ne pas en avoir déduit les principes de la pile.
En, sa mère, Marie-Élisabeth Colomb, décède d'un cancer. Moins d'un mois après sa disparition, il démissionne de son poste de conseiller aux mines[AW 7]. Avec son amivon Buch, il va faire des observations scientifiques dans leTyrol. C'est là qu'il mettra au point la méthode de relevés météorologiques qui sera utilisée dans le monde entier. Il avait, en effet, bien compris le rôle de redistribution des températures joué par les grands courants marins.
Une expédition enÉgypte avecLord Bristol, que Humboldt devait joindre, est annulée par l'invasion deBonaparte.
Humboldt fait alors la connaissance d'Aimé Bonpland, chirurgien de marine et naturaliste amateur qui devait, comme lui, participer à l'expédition de Baudin. Ils deviennent amis et décident de rejoindre l'expédition savante qui suit les troupes napoléoniennes en Égypte. Le bateau qu'ils devaient prendre ne parvient jamais àMarseille, où ils sont venus l'attendre. Ils décident alors d'aller à pied enEspagne pour prendre un bateau pourSmyrne. Pendant les six semaines de trajet, Humboldt fait de méticuleux relevés géographiques.
Humboldt est présenté au roiCharlesIV d'Espagne, à Madrid, en. Il obtient de lui des passeports avec le sceau royal qui garantit aux voyageurs l'assistance des autorités qu'ils rencontrent, dans lescolonies espagnoles d'Amérique du Sud et dans lesPhilippines[AW 9]. Bonpland devient officiellementcompagnon et secrétaire de Humboldt. Ils sont les premiers à effectuer une exploration scientifique digne de ce nom. L'ambition majeure de Humboldt pendant son voyage aux Amériques est dedécouvrir l'interaction des forces de la nature et les influences qu'exerce l'environnement géographique sur la vie végétale et animale.
Le, ils embarquent, avec une grande quantité d'instruments de mesure, àLa Corogne, à bord de la corvetteLe Pizarro à destination duVenezuela. Après deux semaines en mer, ils font escale quelques jours auxCanaries, où ils escaladent lepic de Teide, la première montagne gravie par Humboldt hors du continent européen[AW 10]. Ils arrivent le àCumaná au Venezuela, à l'est deCaracas. Pendant la navigation, Humboldt fait des mesures astronomiques, météorologiques, de magnétisme, de température et de composition chimique de la mer.
À Cumaná, il assiste au marché aux esclaves de la ville. Éprouvant un profond dégoût pour la façon dont se vendent et s'évaluent les esclaves, il devient pour toute sa vie un « abolitionniste convaincu »[AW 11]. À la mi-novembre de l'année 1799, accompagnés d'un domestique nommé José de la Cruz, Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland partent en voilier pour Caracas, emportant avec eux 4 000 spécimens de plantes et d'insectes qu'ils ont déjà amassés[AW 12].
L'exploration de la forêt tropicale par Humboldt et Bonpland a pour but de confirmer la présence d'un canal naturel entre l'Orénoque et l'Amazone, lecanal de Casiquiare, et de localiser le lieu exact de la source de l'Orénoque. Après des semaines de préparatifs, ils quittent Caracas, le, avec leur domestique et quatre mulets, chargés notamment d'instruments de mesure[AW 13] : de quoi permettre à Humboldt de relever méticuleusement la température des cours d'eau, du sol et de l'air, et la pression atmosphérique, l'inclinaison magnétique, la longitude et la latitude.
Avant de se rendre àCalabozo, dans le Sud, ils font un détour vers l'Ouest en passant par la luxuriante vallée d'Aragua qui abrite lelac de Valencia. C'est là que Humboldt émet l'hypothèse que le climat peut être modifié par l'homme[AW 14]. Le, ils entament leur traversée de lasteppe desLlanos avant d'atteindreCalabozo où Humboldt capture desanguilles électriques (Electrophorus electricus) afin de poursuivre son étude sur l'électricité dans le monde animal[AW 15].
À la fin du mois de mars, ils arrivent àSan Fernando de Apure. Le, ils embarquent à bord de pirogues sur lerio Apure avec un pilote et quatre Indiens pour pagayer[AW 16]. Certains passages nécessitent de faire porter la pirogue à travers la forêt. Les piqûres demoustiques les font cruellement souffrir. Au cours de ce voyage, Ils récoltent de nombreux spécimens d'animaux et de plantes alors inconnus en Europe.
Humboldt etBonpland dans la jungle amazonienne. Humboldt n'a pas aimé cette peinture car les instruments étaient représentés inexactement[6].
Ils quittent l'Orénoque aux eaux fangeuses pour lerío Atabapo, un affluent aux eaux claires et limpides, puis passent par d'étroits canaux à travers la forêt. Ils font porter leur pirogue sur onze kilomètres jusqu'à un affluent de l'Amazone par vingt-trois Indiens pendant trois jours. Humboldt décide de remonter lerio Negro, un affluent de l'Amazone, vers le canal de Casiquiare dont il relève rigoureusement la position, quand il l'atteint le[AW 17]. Humboldt et Bonpland ne sont pas les premiers Européens à emprunter cette voie, mais la rigueur de leurs relevés et de leurs descriptions lève les doutes quant à l'existence d'un passage navigable entre l'Amazone et l'Orénoque. Après avoir navigué sur le canal de Casiquiare pendant dix jours, ils retrouvent l'Orénoque et descendent le fleuve[AW 18].
Le, ils explorent la région des tribus indigènes Maypures et Atures et découvrent des sépultures et objets anciens appartenant à la tribu disparue des Atures. Les Indiens Guareca de la région leur montrent un vieux perroquet apprivoisé qui répétait quelques mots d'une langue incompréhensible, laquelle, selon eux, était la langue de cette tribu éteinte[7].
Le, après trois semaines en remontant vers le nord, puis l'est, sur le fleuve Orénoque, Humboldt et Bonpland arrivent àAngostura où ils restent un mois, étant tombés malades[AW 19]. Ils ne retrouvent leur point de départ en Amérique du Sud,Cumaná, qu'à la fin du mois d'août[AW 20].
Le, Humboldt et Bonpland embarquent pourCuba où il se lient d'amitié avecFrancisco Arrango y Parreño, le plus grand planteur de sucre de l'île, et sont reçus par leMarquis de Someruelos.[réf. souhaitée] Humboldt apprend à Cuba que l'expédition du capitaineNicolas Baudin, à laquelle il avait souhaité participer trois ans plus tôt, a quitté la France et doit arriver àLima (Pérou). Aussi souhaite-t-il la rejoindre afin de participer à leur tour du monde[AW 21]. Le, Humboldt et Bonpland débarquent àCarthagène, dans l'actuelleColombie, qu'ils quittent le avec pour objectif de rejoindre lerio Magdalena. Il leur faut presque deux mois pour remonter le fleuve jusqu'à la ville deHonda, le. Ils arrivent àBogota le, où ils sont reçus par de nombreux notables, notamment le botaniste espagnolJosé Celestino Mutis, qui s'était établi dans cette ville[AW 22].
Le, Humboldt et Bonpland, toujours accompagnés de leur domestique José de la Cruz, partent de Bogota avec une dizaine de bœufs et de mulets pour le transport des provisions et cinq porteurs pour celui des instruments de mesure, plus fragiles[AW 23]. Le, ils arrivent àSan Francisco de Quito, où ils font la connaissance du jeuneCarlos de Montúfar, noble créole qui les suivra au cours de leurs périples suivants.
Dans cette ville, Humboldt apprend que Nicolas Baudin ne ferait pas escale à Lima. Durant cinq mois, il en profite pour tenter l'escalade, avec plus ou moins de succès, des volcans proches de Quito : lePichincha, leCotopaxi et l'Antisana[AW 24].
Humboldt, Bonpland et Montúfar décident toutefois de se rendre à Lima et quittent Quito le[AW 25]. Pour pallier l'absence d'alizés, ils empruntent la voie de terre le long desAndes. Ils font un bref passage près des sources de l'Amazone puis rejoignent les Andes. Ils passent douze mois en altitude à travers les volcans. Ils ont les pieds en sang, mais refusent toujours de faire comme l'aristocratie locale : se laisser porter par des Indiens dans des chaises fixées sur leur dos.
Humboldt s'assure une renommée mondiale en gravissant leChimborazo, sommet considéré à l'époque comme le plus élevé du monde et auquel il vouera un culte particulier toute sa vie (à 70 ans, il se fait peindre en pied devant le profil du volcan[8]). Le Chimborazo est le sommet le plus éloigné du centre de la terre, même si son altitude est sensiblement inférieure à celle de l'Himalaya, par exemple. Cela tient à l'aplatissement de la Terre, qui n'est pas parfaitement sphérique, et au fait que le Chimborazo est très près de la ligne de l'équateur terrestre[9]. L'ascension du Chimborazo débute le. Ils ne purent arriver au sommet, arrêtés à quelques centaines de mètres, à la fois par une profonde crevasse et par le manque d'oxygène. Ils s'élevèrent néanmoins à la plus haute altitude qu'on eût jamais atteinte alors : 5 878 m, le Chimborazo culminant à 6 310 m.
Humboldt effectue des observations dans le domaine de lasismologie et de laphytogéographie, il publiera une carte de végétation du Chimborazo à son retour. Il déduit des alignements de volcans que les chaînes de montagnes se sont formées le long de failles géologiques. Ancien disciple desneptuniens, qui pensent que les roches se sont formées à partir de sédiments liquides, il change radicalement d'avis et se convertit auplutonisme.
L'expédition gagneLima le. Songeant à se rendre au Mexique, Humboldt et ses compagnons quittent l'Amérique du Sud, à bord d'un bateau, destinationGuayaquil en Équateur. En chemin, Humboldt prélève duguano pour en faire faire l'analyse en Europe. C'est lui qui fera connaître à l'Europe et l'Amérique du Nord ses propriétés fertilisantes. Il étudie aussi le courant froid qui longe la côte, du sud vers le nord,un courant qui portera son nom[AW 26]. Ils restent à Guayaquil du au[AW 27].
Ils passent l'année 1803 à parcourir leMexique : le, ils débarquent àAcapulco, après une traversée des plus tourmentées ; en avril, ils sont àMexico. Humboldt y écrira sonEssai politique sur le royaume de la Nouvelle Espagne, le premier essai de géographie régionale, dans lequel il ne fait qu'un récit sommaire de ses voyages.
En, il embarque pourla Havane pour y récupérer ses collections déposées plus de trois ans auparavant[AW 28].
Estimant de son devoir de saluerThomas Jefferson, président desÉtats-Unis, Humboldt prolonge son voyage et vogue versPhiladelphie, où il débarque à la fin[AW 29]. Humboldt et ses compagnons font le trajet jusqu'àWashington où ils arrivent le. Le lendemain, Humboldt rencontre à laMaison-Blanche Jefferson, avec lequel il parle histoire naturelle, agriculture, différences des coutumes selon les pays, et moyens d'élever le niveau de vie[AW 30].Les deux hommes s'entendent si bien que Jefferson invite Humboldt à loger chez lui.[réf. nécessaire] Humboldt est néanmoins critique de la possession d'esclaves par Jefferson, mais il ne lui en fait pas part[AW 30]. Ils entretiendront une correspondance régulière jusqu'à la mort, en 1826, de Jefferson[10].
Humboldt est aussi accueilli par laSociété américaine de philosophie, construite sur le modèle de laRoyal Society de Londres et fondée parBenjamin Franklin[AW 30].Humboldt passe la plus grande partie de son temps avec les membres de la Société. Bonpland et Montufar ne parlant pas anglais, leur rôle se limite de plus en plus à celui de figurants.[réf. souhaitée]
L'expédition de Humboldt et Bonpland, d'une durée de cinq ans, a coûté à Humboldt le tiers de son capital. C'est l'une des plus remarquables expéditions scientifiques, avec une moisson de données d'une valeur scientifique encore plus importante que les spécimens qu'ils ont pu rapporter. De son expédition, Humboldt a rapporté des dizaines de journaux de voyages, des centaines de croquis, et une grande quantité de notes sur l'astronomie, la météorologie et la géologie. En tout, il a rapporté 5 800 spécimens de plantes, dont 2 000 considérés comme de nouvelles espèces par les botanistes[AW 31].
Durant la première partie de leur expédition, dans le Haut Orénoque, qui a duré un an, Humboldt et Bonpland ont récolté de nombreux animaux, et 20 000 spécimens botaniques. Le tiers de leur récolte est détruit par l'humidité et les insectes, mais le bilan reste néanmoins considérable. Ils envoient en Europe leurs collections de manière morcelée, afin d'être certains qu'au moins quelques parties arriveront. Une série fera naufrage, une autre sera capturée par les Britanniques (puis restituée à Humboldt par un acquéreur, des années plus tard).[réf. souhaitée]
Chateaubriand dira de lui dans son édition de 1827 deVoyages en Amérique :« En Amérique, l'illustre Humboldt a tout peint et tout dit[12]. »
Il publie en français la relation de son voyage et fréquente les salons parisiens comme celui deMadame Récamier. Il se lie d'amitié avecChateaubriand. Il est reçu par Napoléon, qui le soupçonne d'espionnage pour le compte de la Prusse[15].
Paris est la capitale de la science et, malgré la demande de son frère de rentrer en Prusse et les rentes qu'il pourrait y recevoir sans efforts, Humboldt décide d'y rester pour trier ses collections et préparer un ouvrage monumental à partir de son expérience.
Au cours d'une soirée chez Fanny de Trobriand,[réf. nécessaire] en 1804, Humboldt rencontre le révolutionnairevénézuélienSimón Bolívar qui lui aurait exposé ses idées politiques[17]. Les deux hommes s'accordaient sur le fait que les Espagnols devaient laisser place en Amérique du Sud à des nations indépendantes[AW 33].
Avant de rencontrer Gay-Lussac chez Berthollet en 1805, Humboldt avait appris que le jeune physicien avait battu son record d'altitude atteint sur le montChimborazo en mesurant l'atmosphère à bord de son ballon. En 1799Gay-Lussac avait également rédigé un compte-rendu critique du rapport sur l'eudiométrie présenté par Humboldt à l'Institut national. Leur rencontre scelle néanmoins une amitié durable qui ne prit fin qu'avec leur vie et qui est à l'origine de plusieurs découvertes scientifiques.
En, Humboldt et Gay-Lussac entreprennent un voyage scientifique en Italie pour étudier lemagnétisme terrestre. Fin avril, àRome, ils retrouvent Wilhelm, le frère d'Alexander, et son épouse, qui y étaient installés depuis deux ans et demi. Le ils partent pour la région deNaples, le ils assistent à une éruption duVésuve[AW 34]. Ils publieront à leur retour desObservations sur l'intensité et l'inclinaison des forces magnétiques (1808). Ils confirment ainsi la loi découverte par Humboldt en Amérique, suivant laquelle l’intensité de la force magnétique est croissante en allant de l’équateur aux pôles, les inclinaisons diminuant de manière régulière en fonction de la latitude.
Ils mènent également des expériences sur l'eau au moyen de l'eudiomètre et constatent la simplicité du volume des deux gaz combinés (2,00) alors queFourcroy,Vauquelin etSeguin donnaient le nombre fractionnaire 2,05. En étendant cette propriété à tous les gaz, Gay-Lussac formule laloi de Gay-Lussac qui est l'une des principales lois de lachimie moderne et lui vaut d'être élu à l'Académie des sciences en 1806.
De l'Italie, où ils croisent le chemin du physicien Alessandro Volta, Gay-Lussac et Humboldt se rendent à Berlin où ils arrivent le[AW 35]. Nomméchambellan du roiFrédéric-GuillaumeIII, Humboldt travaille avec une équipe à regrouper, ordonner et mettre au propre les données qu'il a recueillies. Il fait des mesures de magnétisme jour et nuit et remarque que l'aiguille varie selon l'heure. C'est durant son séjour à Berlin que Humboldt, se sentant triste et isolé, rédige dans sa maison de campagne ce qui va devenir son ouvrage le plus vendu, traduit en onze langues,Tableaux de la nature : « Un genre littéraire complètement inédit, qui mêlait belle écriture, généreuses descriptions de paysages et observations scientifiques », pointe sa biographe Andrea Wulf[AW 36]. L'ouvrage paraît en France en 1808, édité parFrédéric Schoell et traduit parJean-Baptiste Eyriès.
À la mi- Alexander von Humboldt est envoyé par le roi de PrusseFrédéric-GuillaumeIII avec le princeGuillaume en ambassade à Paris pour faire diminuer le montant des indemnités de guerre fixées par lestraités de Tilsit[AW 37]. Il travaille à l'édition de son voyage, qui ne sera achevée qu'en 1834. La collection comporte quatorze titres et trente volumes.
Humboldt reste à Paris et peut se consacrer à ses travaux. Depuis que la France a envahi la Prusse, Humboldt ne reçoit plus de revenus de ses domaines. Il vit à Paris dans une chambre meublée qu'il partage avec Gay-Lussac, rue de la vieille Estrapade, puisrue d'Enfer, près de l'Observatoire. Il ne dort jamais plus de trois à quatre heures par nuit.
En 1809 il rencontreFrançois Arago, de quinze ans son cadet, avec lequel il sympathise et qui va rester un proche jusqu'à la fin de sa vie. Ils font des expériences ensemble à l'Observatoire.
Depuis 1807 il est étroitement surveillé par la police française parce qu'il est allemand et que sa correspondance privée reflète les opinions politiques des salons parisiens. Il écrit de 1 000 à 2 000 lettres par an. Son courrier est d'ailleurs ouvert par la police française. Napoléon, qui se méfie de Humboldt, lui demande en 1810 de quitter la France. Mais il est autorisé à rester à Paris grâce à l'intervention du chimisteJean-Antoine Chaptal, alors trésorier duSénat[AW 38].
Malgré la chute du Premier Empire en 1814 Humboldt persiste à rester en France, ce qui irrite leprince Guillaume[18]. Lors de l'occupation de Paris par les troupes prussiennes il intervient pour protéger leMuséum national d'histoire naturelle ou éviter la destruction dupont d'Iéna. Il refuse le poste d'ambassadeur de Prusse à Paris, ne voulant pas cautionner la politique réactionnaire qui gouverne l'Europe après la chute de Napoléon[19].
En 1826, Humboldt reçoit une lettre du roi de Prusse lui enjoignant de quitter Paris, où il ne peut désormais séjourner que quatre mois par an. Le il quitte donc Paris pour Berlin, en faisant un détour par Londres. Il retourne à laRoyal Society, où il retrouve entre autres les scientifiquesJohn Herschel etCharles Babbage. Il fait également la connaissance deMary Somerville, alors une des rares femmes scientifiques en Europe. Son séjour est marqué, le, par une descente encloche de plongée, dans laTamise, afin d'inspecter laconstruction du premier tunnel sous ce fleuve[AW 40].
Arrivé à Berlin le, il exerce ses fonctions de chambellan auprès du roi, dans un contexte où le pouvoir politique est très conservateur et répressif. Il est beaucoup critiqué pour ses idées libérales et son attachement à la France.
À partir du, Humboldt obtient beaucoup de succès en donnant des cours à l'université, puis des conférences devant un public plus large[AW 41]. Parce qu'à Berlin la communauté scientifique n'organise pas, comme à Paris, des réunions savantes pour confronter les idées, Humboldt y convoque une réunion de l'Association scientifique, à laquelle participent six cents savants parmi les plus renommés[AW 42]. À partir de ses conférences mises en forme, il commence à rédigerCosmos, essai d'une description physique du monde.
C'est pour ses connaissances en géologie qu'Alexander von Humboldt va pouvoir effectuer une expédition enSibérie. À l'automne 1827, le ministre russe des finances,Georg von Cancrin, demande à Humboldt son avis sur l'émission de pièces de monnaie enplatine. Le cours du platine étant instable, Humboldt émet un avis défavorable et propose d'aller étudier les mines de l'Oural.
En, il se rend enRussie aux frais dutsarNicolasIer, avecGustav Rose, professeur de chimie et de minéralogie,Christian Gottfried Ehrenberg, zoologiste, et son valet de chambre Johann Seifert[AW 43]. ÀSaint-Pétersbourg, il est accueilli comme une importante personnalité officielle, et partage ses repas avec la famille dutsar. Le, l'expédition quitte Saint-Pétersbourg pour Moscou[20]. Au départ deMoscou, le, l'expédition s'est agrandie de responsables de l'industrie minière et de bureaucrates des autorités locales. Dans la ville deNijni Novgorod, en chemin, elle est rejointe par le comteAdolphe de Polier, un géologue français qui avait épousé une riche femme russe[20].
Humboldt passe un mois à étudier les mines de l'Oural. Grâce à la présence de filons de platine et de sables aurifères, il prédit la présence de diamants dans l'Oural. Avec Rose, il scrute au microscope chaque gisement d'or rencontré. C'est le comte Polier, propriétaire de certains de ces gisements qui, appliquant la théorie d'Humboldt, trouvera le premier diamant de l'Oural[AW 44].
À la fin du mois de juillet, l'expédition atteintTobolsk. Au lieu de se conformer aux instructions de Cancrin et d'aller directement àOmsk, Humboldt décide de faire un détour. Se réjouissant de pouvoir se rendre dans des régions plus sauvages, il prolonge son voyage vers l'est afin d'étudier lesmonts Altaï. La traversée de lasteppe de Baraba par l'expédition est marquée par l'épidémie debacille du charbon qui sévit dans la région. Le, l'expédition arrive dans la ville minière deBarnaoul oùelle rencontreFriedrich August von Gebler[réf. souhaitée]. Le, elle parvient à Baty, un poste frontière avec la Mongolie et la Chine, située sur l'Irtych[AW 45].
Comme à son habitude, Humboldt fait des mesures barométriques. Humboldt et ses compagnons reviennent après six mois d'expédition, après avoir parcouru près de dix-neuf mille kilomètres. Humboldt y a étudié et simulé la mise en place d'un réseau de stations magnétiques et météorologiques, faisant des observations régulières et fonctionnant avec des appareils identiques. Il laisse le soin à Rose et Ehrenberg de publier les résultats de l'expédition. Ce n'est qu'en 1843 que paraîtra sonAsie Centrale en trois volumes.
Humboldt continue de séjourner régulièrement à Paris. Le roi de Prusse lui demande de renforcer les liens entre la Prusse et la France. Humboldt reste deux ans à Paris en 1842-1843 et plus d'un an en 1844 et 1847[21]. Il envoie de nombreux rapports sur lamonarchie de Juillet.
En 1845, il devient pour un an le président de laSociété de géographie, dont il reste membre jusqu'à sa mort[22].
À l'accession deFrédéric-GuillaumeIV au trône de Prusse, Humboldt utilise sa fonction de chambellan et conseiller privé du roi pour plaider en faveur de l'émancipation des juifs et de l'abolition du servage en Prusse. Le roi l'utilise comme encyclopédie ambulante. La popularité de Humboldt reste grande, malgré les inimitiés qu'il se fait parmi les milieux réactionnaires proches du roi. En 1857, la folie qui atteint le roi procure à Humboldt plus de temps pour ses travaux.
Humboldt décède de mort naturelle le et bénéficie de funérailles nationales.
Alexander von Humboldt a intéressé certains théoriciens de lasexualité.Havelock Ellis rapporte que lecriminologuePaul Näcke (1851-1913) a enquêté sur le cas de Humboldt et en a tiré« les meilleurs fondements pour regarder Humboldt comme uninverti[23] ».
Le sexologue allemandMagnus Hirschfeld a fait grand cas de témoignages collectés au début des années 1910 chez des personnes encore vivantes ayant connu Humboldt, pour le qualifier d'acteur de la subculture homosexuelle ; l'un de ces témoignages provient du scientifiqueCarl August Bolle qui se considérait lui-même comme homosexuel[24].
Humboldt a brûlé l'ensemble de sa correspondance privée. Sous réserve de la découverte de nouveaux documents, on ne dispose donc pas de détails relatifs à savie privée. Les historiens qui considèrent qu'elle était inexistante font abstraction de ce manque de documents. Tout ce qu'on sait, outre les témoignages évoqués ci-dessus, est que Humboldt est resté célibataire, qu'il préférait, en règle générale, la compagnie des hommes à celle des femmes et qu'il a légué ses biens, non à des membres de sa famille, mais à son fidèle serviteur[réf. nécessaire].
Pour sa biographeAndrea Wulf, Humboldt, qui ne s'est jamais marié et« ne semble pas avoir eu de relations intimes avec des femmes »,« éprouvait des passions intenses, mais uniquement masculines », même s'« il est fort probable qu'elles restèrent platoniques »[AW 46]. PourGilles Fumey, Humboldt a vécu à Paris plus du tiers de sa vie parce qu'il n'aurait pas pu vivre sa sexualité aussi librement en Prusse[25]. Une idée corroborée aussi par l'ouvrage de Pierre Gascar[26].
On attribue néanmoins à Humboldt des relations amoureuses avec l'officier Reinhard von Haeften, le peintreCarl von Steuben, le chimiste Louis Joseph Gay-Lussac, avec qui il a vécu quatre années durant à Paris, et avecFrançois Arago[27].
Humboldt était l'ami du botanisteAimé Bonpland, qui l'a accompagné lors de son expédition en Amérique latine. Dans la correspondance de Humboldt et Bonpland, telle que publiée en 2004, l'amitié ne se distingue pas de lascience, mais il n'est pas question de sexualité. Humboldt écrit en 1806 :« Vous savez, cher Bonpland, que je n'aime personne au monde aussi fraternellement que vous etGay[28]. »
Durant les dernières années de sa vie, Humboldt rédige en allemand leCosmos, résultat des cinq années de travail sur les sujets présentés lors de ses conférences. Il y décrit en cinq volumes toutes les connaissances de l'époque sur les phénomènes terrestres et célestes. Le but de cet ouvrage est de communiquer son excitation intellectuelle et de faire comprendre la nécessité pratique de la recherche scientifique.
Humboldt a également publié dans de nombreuses revues scientifiques, en particulier avec Gay-Lussac pour ce qui concerne la France, dans lesMémoires de physique et de chimie de laSociété d'Arcueil.
Humboldt est considéré comme le père de la géographie moderne. Il a dégagé et appliqué les deux principes qui font de la géographie une science distincte des sciences physiques et biologiques :
Le principe de causalité consiste à montrer les interactions des phénomènes humains avec les phénomènes géologiques, météorologiques, biologiques ou physiques ;
Le principe de géographie générale consiste à mettre en relation le fait local avec les faits observés dans d'autres régions afin d'établir une loi générale valable en toutes circonstances[31].
Humboldt est à l'origine de nombreuses découvertes botaniques, dont lebrugmansia. La manière dont il appréhende la botanique est inédite pour son époque, note sa biographeAndrea Wulf : « Au lieu d'enfermer les plantes dans d'innombrables catégoriestaxonomiques, il les répartissait selon le climat et leur environnement: une idée révolutionnaire que l'on retrouve encore aujourd'hui dans notre conception desécosystèmes. »[AW 47].
Humboldt a forgé en particulier de nouvelles théories (sur la flore, et sur les isothermes[32]), et plusieurs termes commeisodynamiques,isothermes,isoclines,jurassique,orage magnétique. Il avait bien compris le rôle de redistribution des températures joué par les grands courants marins. Certains font de lui le vrai père de la météorologie moderne[33].
Pour Andrea Wulf, « ayant exposé le premier le processus d'un changement climatique induit par l'Homme, il [Alexander von Humboldt] devint sans le savoir le père dumouvement écologiste »[AW 48]. A ce titre, il est le premier auteur à donner un récit de la Terre comme un organisme vivant[34].
Une espèce de manchots porte son nom :Manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti).
En 1949, l'université Humboldt de Berlin prend le nom deHumboldt-Universität zu Berlin (université Humboldt de Berlin) en honneur aux deux frères Humboldt qui sont représentés par des statues en son enceinte.
LeForum Humboldt, espace culturel consacré à l'art et à la science porte son nom à Berlin, sa ville natale[40].
Un Humboldt âgé est l'un des personnages principaux de la série de bande dessinée fantastique-oniriqueLe Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt scénarisée parÉtienne Le Roux et dessinée par Vincent Froissard chezFuturopolis[42].
The Adventures of Alexander Von Humboldt (en anglais), de Andrea Wulf, illustré par Lillian Melcher, paru en 2019 chez Pantheon.(ISBN9781524747374)
Ayant entretenu des rapports amicaux avecGoethe depuis sa jeunesse, il est fort probable que Humboldt ait inspiré ce dernier pour l'écriture de sa pièceFaust. « À l'évidence, il y avait un peu de Humboldt dans le Faust de Goethe — ou un peu de Faust dans Humboldt —, et cette ressemblance n'échappa pas à la critique quand la pièce fut publiée en 1808 », noteAndrea Wulf, biographe de Humboldt[43].
Alexander von Humboldt etAimé Bonpland,Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent fait en 1799, 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 (12 volumes), Paris, Librairie grecque-latine-allemande, 1816-1831(BNF30628267) (réédition en cours, dir. C. Minguet, A. Segala et J. P. Duviols, Érasme, Paris-Nanterre, 1989-1990). La grande édition comprend les volumes suivants :
(I, II) Plantes équinoxiales… (1808-1809) ;
(III, IV) Monographie des Mélastomacées… (1816, 1823) ;
(V) Monographie des Mimoses et autres plantes légumineuses du Nouveau Continent (1819-1824) ;
(VI, VII) Révision des Graminées (1829-1834) ;
(VIII-XIV) Nova genera et species plantarum… (1815-1825) ;
(XV-XVI) Atlas pittoresque du voyage (1810) ;
(XVII) Atlas géographique et physique du Nouveau Continent fondé sur des observations astronomiques, des mesures trigonométriques et des nivellements barométriques (1814) ;
(XVIII) Examen critique de l'histoire de la géographie du Nouveau Continent et des progrès de l'astronomie nautique auXVe et XVIe siècles (1814-1834) ;
(XIX) Atlas géographique et physique du royaume de la Nouvelle Espagne… (1811) ;
(XX) Géographie des plantes… (1805) ;
(XXI, XXII) Recueil d'observations astronomiques, d'opérations trigonométriques et de mesures barométriques (1810) ;
(XXIII, XXIV) Recueil d'observations de zoologie et d'anatomie comparée (1811, 1833) ;
(XXV, XXVI) Essai politique sur le royaume de la Nouvelle Espagne (1811) ;
(XXVII) Essai sur la géographie des plantes… (1807)[46] ;
(XXVIII-XXX) Relation historique du voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent (1814, 1819, 1825).
Tableaux de la nature, ou Considérations sur les déserts, sur la physionomie des végétaux et sur les cataractes de l'Orénoque. [« Ansichten der Natur »] (trad. de l'allemand parJean-Baptiste Eyriès), Paris, éditeurFrédéric Schoell,(BNF30628181,lire en ligne). Réédition : Éd. Le Pommier 2020 et 2021. Préface de Gilles Fumey, Jérôme Gaillardet.
Fragments de géologie et de climatologie asiatiques, Paris, Gide,(BNF30628225).
Asie centrale, Recherches sur les chaînes de montagnes et la climatologie comparée (3 volumes), Paris, Gide,(BNF30628189).
Georges Cuvier et Ferdinand Hoefer,Discours sur les révolutions du globe avec des notes et un appendice d'après les travaux récents de MM. de Humboldt, Flourens, Lyell, Lindley, etc. rédigés par le Dr Hoefer [« Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changements qu'elles ont produits dans le règne animal »], Paris, Firmin-Didot et Cie,(lire en ligne)
« Esquisse d'un tableau géologique de l'Amérique méridionale »,Journal de physique, 53 (1801), 30-60.
avecJean-Baptiste Biot, « Sur les variations du magnétisme terrestre à différentes latitudes »,Journal de physique, 59 (1804), 429-450.
avecLouis Joseph Gay-Lussac, « Expériences sur les moyens eudiométriques et sur la proportion des principes constituants de l'atmosphère »,Journal de physique, 60 (1805), 129-167.
avecLouis Joseph Gay-Lussac, « Expériences sur la torpille »,Annales de chimie, 56 (1805), 15-23.
avecLouis Joseph Gay-Lussac, « Observations sur l'intensité et l'inclinaison des formes magnétiques, faites en France, en Suisse, en Italie et en Allemagne »,Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil, 1 (1807), 1-23.
avecJean-Michel Provençal, « "Recherches sur la respiration des poissons »,Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil, 2 (1808), 339-404.
« Notes sur la communication qui existe entre l’Orénoque et de la rivière des Amazones »,Journal de l'École polytechnique, 4 (1809), 65-68.
« Sur les lois qu'on observe dans la distribution des formes végétales »,Annales de chimie et de physique, 1 (1816), 225-239.
« Des lignes isothermes et de la distribution de la chaleur sur le globe »,Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil, 3 (1817), 462-602.
« Sur la limite inférieure des neiges perpétuelles dans les montagnes de l'Himalaya et des régions équatoriales », Annales de chimie et de physique, 14 (1820), 5-57.
« Nouvelles recherches sur les lois qu'on observe dans la distribution des formes végétales »,Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil, 16 (1821), 267-297.
« Indépendance des formations »,Dictionnaire des sciences naturelles, 23 (1822), 56-385.
Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland,Correspondance 1805-1858, éd. Nicolas Hossard, Paris: L'Harmattan, 2004.
Lettres à Claire de Duras, préface de Marc Fumaroli, correspondance inédite établie, présentée et annotée parMarie-Bénédicte Diethelm, Paris: Manucius, 2016.
↑Jean-Marie Pelt,La Cannelle et le Panda : les Grands Naturalistes explorateurs autour du Monde, Fayard,(ISBN978-2213-60466-4,BNF37053008), « Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland en Amérique équinoxiale ».
↑Julius Lowenberg, Robert Av-Lallemant, Alfred Dove,Life of Alexander Von Humboldt, New York, Cosimo, Inc.,, 438 p.(ISBN1605209228),p. 31.
↑Cité par Jean-Pierre Duviols et Charles Minguet, Humboldt savant-citoyen du monde, Gallimard, 1994,p. 15.
↑Numa Broc,Les Montagnes vues par les géographes et les naturalistes de langue française auXVIIIe siècle, CTHS, 1969.
↑Voir page 226 inHumboldt's Cosmos: Alexander Von Humboldt and the Latin American Journey that Changed the Way We See the World, Gerard Helferich, Gotham, 2004.
↑a etbAlain Kerjean etAlain Rastoin,Aventures sur l'Orénoque : dans les pas d'Alexandre de Humboldt, Robert Laffont,, 293 p.(ISBN978-2221008157,lire en ligne),p. 25.
↑Alexander vonHumboldt (1769-1859),Essai sur la géographie des plantes , accompagné d'un tableau physique des régions équinoxiales fondé, sur des mesures exécutées, depuis le 10e degré de latitude boréale jusqu'au 10e degré de latitude australe, pendant les années 1799, 1800, 1801, 1802 et 1803. Par Al. de Humboldt et A. Bonpland. Rédigé par Al. de Humboldt...,(lire en ligne).
Erster Band, F. A. Brockhaus, Leipzig 1872,Archive.org
Zweiter Band, F. A. Brockhaus, Leipzig 1872,Archive.org
Dritter Band, F. A. Brockhaus, Leipzig 1872,Archive.org
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Gilles Fumey, « Humboldt, le second Colomb », dans le numéro spécial deLa Géographieno 1575, 2019[3] (articles de Marie-Noëlle Bourguet, Jean-Louis Tissier, Jérôme Gaillardet, Laura Péaud, Franco Farinelli.)