Au cinéma, il est l'auteur de plusieurs films ayant en commun une forte symbolique spirituelle etsyncrétique, et un aspect provocateur, tels queEl topo (1970),La Montagne sacrée (1973) etSanta sangre (1989).
Son père voulait qu'il devienne médecin ; mais en 1953 il quitte leChili pourParis, et travaille avec lemime Marceau pour lequel il écritLe fabricant de masques[4]. Sur sa demande, il écrit le synopsis d'une bande dessinée, qui ne paraît que dix ans plus tard avec un dessin d'Olivier Boiscommun[5]. Il met ensuite en scèneMaurice Chevalier[4]. Il assiste à des cours deGaston Bachelard auprès duquel il étudie l'histoire de l'alchimie, à la suite de sa lecture des ouvrages deCarl Gustav Jung sur le même sujet[6]. Il fréquente aussi lessurréalistes. Mais en 1962, il s'en sépare et crée le groupePanique avecRoland Topor etFernando Arrabal, en réaction au mouvement surréaliste.
Au Mexique, homme de théâtre, créateur de bandes dessinées et cinéaste
En 1965, il fonde le théâtre d'avant-garde de Mexico. Mais la censure lui interdit la présentation de trois de ses mises en scène : de Strindberg, de Ionesco, et de sa propre créationL'Opéra de l'ordre. Pour cette dernière, non seulement les carabiniers sont envoyés pour empêcher la représentation, mais de plus, les cours de mime qu'il donnait à l'école de théâtre des beaux arts sont aussi interdits[7].
En difficulté financière, il accepte de tenter une carrière de créateur de bandes dessinées. En 1967 il réalise, texte, dessin et couleur, les premières planches de ce qui constituera lesFables Paniques. Elles sont publiées à raison d'une par semaine dans le supplément hebdomadaire du quotidienEl Heraldo de México. Au total, 283 planches sont publiées, la série s'interrompt fin 1973[7].
À partir desannées 1980, il anime dans divers lieux de Paris (comme une université, un bar ou undojo) une réunion ouverte hebdomadaire, intitulée « Le Cabaret mystique », où il témoigne — dans l'esprit d'une agora ouverte à ses auditeurs — de thèmes touchant à l'éveil intérieur comme la pratique duzen, lesarts martiaux, la tradition chilienne, l'héritage spirituel de l'humanité, lemassage, la « sagesse des blagues », lapsychanalyse,Carlos Castaneda. On peut voir des extraits de ces réunions dans le documentaireLa Constellation Jodorowsky, où l'on voit également queJean Giraud y a participé.
Son parcours singulier est retracé dans deux ouvrages autobiographiques,Le Théâtre de la guérison etLa Danse de la réalité.
Teo, né en 1971. Il joue un petit rôle dansSanta sangre. Il est proche des rappeurs françaisSuprême NTM qui lui dédient le court-métrageParis sous les bombes filmé parSeb Janiak et sorti en 1995. Dans le titre"Check The Flow", le rappeurLucien lui dédie également ce morceau en le citant dans son couplet[10]. Il meurt d'une overdose en 1995[11] ;
Les univers qu'il développe sont en général des univers descience-fiction, voire des mondesfantastiques. Ses histoires se caractérisent par la présence de nombreusesmétaphores et symboles, auxquels il mêle souvent une description sociale ; on pense par exemple aux révoltes contre la dictature dansL'Incal, la reconstitution de lacolonisation du Mexique par lesconquistadores (des crapauds dansLa Montagne sacrée) ou encore la description des bas-fonds d'une grande ville et des religions populaires dansSanta sangre.
Son travail autour duTarot ditde Marseille se traduit par de nombreuses conférences depuis les années 1980, et plusieurs ouvrages parmi lesquels on peut citerLa Voie du Tarot, en coécriture avecMarianne Costa. En outre il a créé – avec Philippe Tourrasse, dit Philippe Camoin (descendant de Jean-Baptiste Camoin, qui avait en partie hérité par mariage et en partie racheté la fabrique des héritiers du célèbrecartierNicolas Conver) – une version modifiée et modernisée du tarot de Nicolas Conver à la fin desannées 1990.La Voie du Tarot (Jodorowsky) et la notice duTarot de Marseille (Jodorowsky-Camoin)[12], précisent quelques détails sur la création de ce jeu de tarot : entièrement redessiné informatiquement sur la base d'un tarot de Nicolas Conver pour modèle, avec des ajouts de détails provenant de divers autres jeux de tarots ditde Marseille,deBesançon et autres, ainsi que l'ajout de couleurs modernisées, ce jeu de tarot viserait – aux dires des auteurs – à« reconstituer le tarot tel qu'il était à son origine », mais cette affirmation ne cadre pas du tout avec l'état actuel des connaissances historiques sur les tarots. En effet, le modèle de Conver est une version assez tardive du motif ditde Marseille, les nouvelles couleurs utilisées par Jodorowsky et Camoin ne se retrouvent pas sur les tarots anciens, des détails inédits ou issus de divers jeux ont été introduits, etc.
En 1967, Alejandro Jodorowsky réaliseFando et Lis, une adaptation de la pièce de théâtre deFernando Arrabal, autre membre du mouvementPanique. Jodorowsky avait lui-même joué dans la pièce de théâtre au Mexique. Ce film est une adaptation très personnelle et lève le voile sur l'univers complexe du réalisateur chilien. Le film est qualifié d'ésotérique[13],[14], d'érotique[15] et desurréaliste[15].
Fando et Lis, projeté au festival du film d'Acapulco en 1968, provoque une émeute où Alejandro Jodorowsky manque de peu êtrelynché. Ce premier accueil annonce une carrière atypique.
La dimension « mystique » grandissante de son œuvre lui apporte une certaine renommée, telEl Topo, réalisé en 1970, sorte dewesternmétaphysique. L'aura mystique unique d'El Topo attire tous les soirs à minuit des spectateurs fervents, l'appellation de « Midnight movie » est même créée pour le film. Le bouche à oreille fonctionne tellement bien que des stars commeJohn Lennon ouAndy Warhol viennent voir le film à l'Elgin Theater.Allen Klein, le manager desBeatles en 1970, deviendra d'ailleurs le producteur du film suivant,La Montagne sacrée.
En 1973, Alejandro Jodorowsky réalise un autre film qui atteindra un statut culte :La Montagne sacrée, très librement inspirée duMont Analogue deRené Daumal. Le film est projeté aufestival de Cannesen 1973 mais hors de la compétition officielle car aucun pays n'est attribué au film. Le tournage deLa Montagne sacrée au Mexique connaît d'ailleurs les pires difficultés avec le gouvernement mexicain, qui demande à Jodorowsky de ne pas mettre en scène une représentation quelconque de l'État ou de l'Église. Cette censure oblige Jodorowsky à fuir le Mexique pour les États-Unis.
Ce film avorté aura quand même eu le temps de donner naissance à unstoryboard complet, avec le détail de toute la réalisation et notamment des effets spéciaux, costumes et ambiances. Ce travail, effrayant pour les producteurs mais fascinant pour les réalisateurs et jeunes artistes, a cependant eu une influence fertile sur une partie du cinéma de science-fiction des années suivantes, dontAlien (qui réutilise une bonne partie de l'équipe réunie par Jodorowsky) ou mêmeStar Wars. Du côté de Jodorowsky, une grande partie de ce travail se retrouve dans sa production de bandes dessinées, notammentL'Incal etLa Caste des méta-barons[18].
L'ensemble du projet a fait l'objet d'un documentaire en 2013 :Jodorowsky's Dune[18].
Au début desannées 2000, alors qu'il n'a pas tourné depuis près de dix ans, il tente de donner une suite àEl Topo :Les Fils d'El Topo (The Sons of El Topo). À la suite de problèmes juridiques avec le producteurAllen Klein, le projet est renomméAbelCain. Le réalisateur a affirmé plusieurs fois son intention de mener le projet à terme, mais on ignore si ce sera effectif. Dans la même période, Jodorowsky commence un autre projet,Triptyque (Tryptych), encore inabouti. Un film coproduit parDavid Lynch,King Shot, est annoncé pour 2010.Marilyn Manson,Asia Argento etNick Nolte sont pressentis, mais, par manque de financement, le projet avorte[19].
Alejandro Jodorowsky et l'écrivain espagnol Diego Moldes, Paris, 2008
En sortPsychomagie, un art pour guérir, documentaire d'une durée de 104 minutes où Alejandro Jodorowsky présente sa méthode illustrée de thérapie poétique par l'art[21].
Le théâtre est pour Alejandro Jodorowsky une véritable école, tout comme lapantomime et lesmarionnettes. Longtemps acteur avant d'être réalisateur, il interprète le rôle principal de son second filmEl Topo et le rôle du maîtrealchimiste dansLa Montagne sacrée.
Après avoir vécu à Paris, Jodorowsky vit dans les années 1960 au Mexique, où il réalise la majeure partie de ses films. Il y développe notamment le théâtre d'avant-garde de Mexico avec son amiFernando Arrabal, complice du mouvementPanique dont il adapte la pièceFando et Lis à l'écran, y créant des pièces deSamuel Beckett ou d'Eugène Ionesco. Sa carrière théâtrale au Mexique est interrompue par la censure duParti révolutionnaire institutionnel au pouvoir à l'époque. Interdit de mise en scène, il est aussi mis sur liste noire ce qui l'empêche même de donner ses cours de mime[7].
En 2001, Jodorowsky revient au théâtre, à la fois acteur, auteur etmetteur en scène de sonOpéra panique. En 2008 il écritL'École des ventriloques pour la Compagnie Point Zéro (le spectacle est créé à Bruxelles en 2008 dans une mise en scène de Jean-Michel d'Hoop), et en 2009, pour son filsBrontis,Le Gorille, monologue inspiré deCommunication à une académie deFranz Kafka, dont il assure la mise en scène (création à Bruxelles en).
Jodorowsky fait une première incursion dans la bande dessinée en 1966 avecAnibal 5, une saga illustrée par Moro. Mais c'est surtout dans lesannées 1980 qu'il travaille des scénarios debande dessinée, principalement la sérieL'Incal, dessinée parMœbius rencontré en 1975, avec lequel il travaille sur l'ébauche avortée deDune. Associé au dessinateurJuan Giménez, il produitLa Caste des Méta-Barons : vaste saga du même monde queL'Incal, il y donne libre cours à ses théories sur l'importance de la lignée, le rôle de la paternité et de l'union entre deux amants. Une autre série,Les Technopères, en collaboration avec le dessinateurZoran Janjetov (avec lequel il a déjà collaboré sur la sérieAvant l'Incal), reprend et développe ses mythes personnels. Il scénarise également la sérieJuan Solo, une aventure où un jeune homme vit un parcours initiatique à travers la violence et l'immoralité dans une ville corrompue d'Amérique du Sud.
Jodorowsky etMœbius se retrouvent en 2000 pour réaliserAprès l'Incal, qui aurait dû constituer le début de l'histoire de la troisième série dans la chronologie deL'Incal, mais qui reste inachevé avec un seul albumLe Nouveau Rêve. Un projet desérie dérivée avec le dessinateurYacine Elghorri et basée sur le personnage Gorgo le Sale a été avorté[22]. Finalement, en 2008 Jodorowsky crée la dernière partie du triptyque deL'Incal, avec le premier tome de la sérieFinal Incal dessinée parJosé Ladrönn. Il est également le scénariste de la série duLama Blanc dessiné parGeorges Bess, racontant le parcours extraordinaire d'un enfant blanc, réincarnation du Grand Lama.
Il a aussi collaboré avecFrançois Boucq sur les sériesFace de Lune etBouncer ainsi qu'avecArno, Covial et Marco Nizzoli sur deux séries –Les Aventures d'Alef-Thau etLe Monde d'Alef-Thau – dont le personnage principal, né enfant-tronc sans bras ni jambes, acquiert au fur et à mesure des épisodes une intégrité physique et spirituelle. De la collaboration avec le dessinateurSilvio Cadelo naissent les deux volumes de la « saga d'Alandor »,Le Dieu jaloux etl'Ange carnivore, combinant univers de fantasy baroque et quête spirituelle.
1Les Deux Orphelins,Les Humanoïdes Associés collection « Eldorado », 1988 Scénario : Alejandro Jodorowsky - Dessin :Zoran Janjetov - réédité sous le titreAdieu le père en 2002
2La Pierre de faîte,Casterman, 1997 Scénario : Alejandro Jodorowsky - Dessin :François Boucq - réédité dans 2 albums,La Pierre de faîte etLa Femme qui vient du ciel (2004)
1Le Lama blanc,Les Humanoïdes Associés collection « Eldorado », 1988 Scénario : Alejandro Jodorowsky - Dessin :Georges Bess - réédité sous le titreLe Premier Pas en 2000
L'École des ventriloques. Farce anarchiste et conte philosophique, écrit pour acteurs et marionnettes, pantins ou mannequins. Avant même la parution du texte en français (éd. Maëlstrom, Bookleg), la pièce fut jouée en 2008 à Bruxelles au théâtre de la Balsamine (bande annonce) par la compagnie Point Zéro, dans une mise en scène de Jean-Michel d'Hoop, avec Natacha Belova à la création des costumes et marionnettes.
Les Trois Vieilles, créé auFestival de Spa en 2009, mise en scène de Jean-Michel d'Hoop, avec Natacha Belova à la création des costumes et marionnettes.
Solo de amor, Maelström,Bruxelles, 2007. Texte bilingue espagnol-français, traduction de Marianne Costa, David Giannoni et Laurence Tissot. Toutes les traductions de textes déjà publiés sont révisées.
2001 :Prix Haxtur de la meilleure histoire longue pourLe Cœur couronné (avec Mœbius) ; et de l'« auteur que nous aimons », pour l'ensemble de son œuvre
Une nouvelle rétrospective lui est consacrée par les cinémas du réseauDulac en2024[28]. A cette occasion des versions remontées inédites de ses filmsTusk etLe Voleur d'arc-en-ciel sont présentées[29].
Lorsque le premier long métrage de Jodorowsky,Fando et Lis, est présenté en première au Festival du film d'Acapulco en 1968, la projection est controversée et se transforme en émeute en raison de son contenu graphique[30]. Jodorowsky doit quitter la salle en se faufilant dehors dans une limousine qui l'attend, et lorsque la foule à l'extérieur de la salle le reconnaît, la voiture est bombardée de pierres[31]. La semaine suivante, le film a fait salle comble à Mexico, mais de nouvelles bagarres éclatent et le film est interdit par le gouvernement mexicain[32]. Jodorowsky lui-même a failli être expulsé et la controverse a alimenté les journaux mexicains[33].
Au sujet du tournage d'El Topo, Jodorowsky aurait déclaré au début des années 1970[34] :
« Quand j'ai voulu faire la scène du viol, j'ai expliqué à [Mara Lorenzio] que j'allais la frapper et la violer. Il n'y avait aucune relation émotionnelle entre nous, car j'avais mis une clause dans les contrats de toutes les femmes stipulant qu'elles ne feraient pas l'amour avec le réalisateur. Nous n'avions jamais parlé l'une à l'autre. Je ne savais rien d'elle. Nous sommes allés dans le désert avec deux autres personnes : le photographe et un technicien. Personne d'autre. J'ai dit :« Je ne vais pas répéter. Il n'y aura qu'une seule prise car il sera impossible de la répéter. Ne faites tourner les caméras que lorsque je vous le signalerai ». Puis je lui ai dit : « La douleur ne fait pas mal. Frappe-moi ». Et elle m'a frappé. J'ai dit : « Plus fort ». Et elle a commencé à me frapper très fort, assez fort pour me casser une côte... J'ai eu mal pendant une semaine. Après qu'elle m'ait frappé assez longtemps et assez fort pour la fatiguer, j'ai dit, 'Maintenant c'est mon tour. Fais tourner les caméras. Et j'ai vraiment... j'ai vraiment... je l'ai vraiment violée. Et elle a crié... Puis elle m'a dit qu'elle avait déjà été violée auparavant. Vous voyez, pour moi le personnage est frigide jusqu'à ce qu'El Topo la viole. Et elle a un orgasme. C'est pourquoi je montre un phallus en pierre dans cette scène... qui crache de l'eau. Elle a un orgasme. Elle accepte le sexe masculin. Et c'est ce qui est arrivé à Mara dans la réalité. Elle avait vraiment ce problème. Une scène fantastique. Une scène très, très forte. »
« Quand vous faites un film, vous ne devez pas respecter le roman. C'est comme se marier... si vous respectez la femme, vous n'aurez jamais d'enfant. Vous devez ouvrir le costume et violer la mariée - et alors vous aurez votre film. Je violais Frank Herbert... mais avec amour »
À la suite de ces déclarations présumées, Jodorowsky a été critiqué[32],[36]. Matt Brown deScreen Anarchy a écrit qu'« il est plus facile de dissimuler un certain type de criminalité derrière le tampon du temps - il est vrai qu'Alejandro Jodorowsky a déclaré dans son livre sur le tournage du film avoir violé Mara Lorenzio pendant le tournage d'El Topo — bien qu'il l'ait nié par la suite — mais aujourd'hui, il n'est plus que le vieux cinglé hilarant deJodorowsky's Dune ! »[36]. Emmet Asher-Perrin de Tor.com a qualifié Jodorowsky d'« artiste qui tolère le viol comme un moyen de parvenir à une fin dans le but de créer de l'art. Un homme qui semble croire que le viol est quelque chose dont les femmes ont "besoin" si elles ne peuvent pas accepter le pouvoir sexuel masculin par elles-mêmes »[32]. Jude Doyle deElle a écrit que Jodorowsky« taquine l'idée d'une scène de viol non simulé dans son film classique culteEl Topo depuis des décennies... bien qu'il ait décrit ailleurs le sexe non simulé dans cette scène comme consensuel », et a poursuivi en déclarant que la citation« n'a pas mis en danger son statut d'icône de l'avant-garde »[37].
De son côté, se replaçant dans le contexte du début des années 1970, Alejandro Jodorowsky a répondu avoir vu dans cette déclaration à l’époque le moyen de provoquer la scène hollywoodienne, afin de s’en faire remarquer : « Ces mots : « J’ai violé mon actrice », ont été prononcés il y a cinquante ans par El Topo, un bandit vêtu de cuir noir que personne ne connaissait.Ce sont des mots, pas des faits, une publicité surréaliste pour entrer dans le monde du cinéma à partir d’une position d’obscurité. Je n’approuve pas l’acte de viol, mais j’ai exploité le caractère choquant de la déclaration à l’époque, après des années de mouvement de panique et d’autres itérations de l’exploitation du choc pour motiver une libération énergique»[38].
L’artiste a exprimé le regret que cela soit interprété au premier degré tout en reconnaissant le questionnement symbolique que cela peut poser aujourd’hui : « Je reconnais que cette déclaration est problématique dans la mesure où elle présente une violence fictive à l'encontre d'une femme (…), et maintenant, cinquante ans plus tard, je regrette que cela soit lu comme une vérité. Ma pratique est centrée sur la guérison et l'amour. J'invite à poursuivre le dialogue dans un esprit de progrès.»
Alejandro Jodorowsky conteste avoir violé Mara Lorenzio lors du tournage de son film culteEl Topo, expliquant à quel point cette accusation est absurde dans les conditions d’un tel tournage. Dans un long texte posté sur ses réseaux sociaux, le réalisateur affirme que le tournage d’une scène telle que celle-ci implique la mobilisation de nombreux techniciens et déclare qu’il « n’aurait jamais pu violer une actrice devant un nombre aussi important de personnes ».
Dans cette polémique, Alejandro Jodorowsky a notamment obtenu le soutien de sa femme, Pascale Montandon-Jodorowsky, laquelle a affirmé en 2019 dans un texte repris par le New York Times que l’artiste n’avait jamais violé quiconque, et l’a décrit comme un « homme respectueux, généreux et profondément bon », soumis à des « attaques, des scandales, des intimidations, des menaces, des calomnies »[39], condamnant la censure artistique fondée sur la peur du scandale induite par de fausses rumeurs.
↑On retrouve parfois la graphieAlexandro (avec un 'x'), qui est celle qu'il utilise au générique de ses premiers films (au Mexique le "x" se prononce comme le "j", c'est-à-dire avec le son de lajota espagnole). Sonsite officiel choisit « Alejandro ».
Yoann Hervey, Fabien Meynier et Céline Saturnino (dir.), « Jodorowsky, d'un art à l'autre : Connexions, hybridations, circulations [numéro thématique] »,Entrelacs,no 16,(lire en ligne)
Larouche, Michel (1985),Alexandre Jodorowsky, cinéaste panique, Paris, ça cinéma, Albatros.(ISBN2-7606-0661-9).
Guillaume Fraissard, « Les pères des " Technopères " vont par trois : Zoran Janjetov, Fred Beltran et Alexandro Jodorowsky font passer la BD à la 3D »,Le Monde,
Elisabeth Chardon, « Jodorowsky: Conteur et devin »,Le Temps, Genève, Le Temps SA,(lire en ligne)
Thierry Lemaire et Alejandro Jodorowsky, « Alejandro Jodorowsky, le plonge-à-tout de génie »,Zoo,no 70,,p. 4-5.