Cet article concerne la botanique. Pour albumen en zoologie, voirBlanc d'œuf.
Cet article est uneébauche concernant labiologie.

L'albumen est unorgane de réserve de lagraine chez lesangiospermes (plantes à fleur), constitué essentiellement d'untissu de réserves nutritives. Lors de ladouble fécondation, caractéristique desangiospermes, un desanthérozoïdes (gamète mâle) fusionne avec les deux noyaux polaires contenus dans le sac embryonnaire (l'albumen est doncpolyploïde), tandis que le deuxième anthérozoïde féconde l'oosphère, legamète femelle végétal, pour former l'embryon.
Si les réserves (protéiques,lipidiques etglucidiques) sont stockées dans l'albumen qui se développe aux dépens dunucelle et dutégument interne qui dégénèrent, alors il est volumineux et lescotylédons (ébauches foliaires) sont très minces : on dit que la graine est albuminée (cas duricin)[1].
Si au contraire les réserves sont digérées au cours de la maturation et que les substances (amidon,aleurone,huile) sont transférées dans les cotylédons (cas duharicot), ou que la graine ne comporte pas du tout de réserves (cas de certainesorchidées), l'albumen devient extrêmement réduit ou même fait défaut : on dit que la graine est « exalbuminée »[2].
Chez lesgymnospermes, l'origine du tissu correspondant à cette fonction de réserve fait encore débat : ce pourrait être lenucelle ou bien un embryon surnuméraire transformé.
Selon la théorie duconflit parents-progéniture, c'est ce rôle nourricier vital qui a conduit à l'évolution desgènes soumis à empreinte qui s'expriment dans l'albumen des plantes à graine et leplacenta des mammifères[3],[4].
Pour les botanistes français, l'endosperme est le tissu nourricier contenu dans les graines desgymnospermes tandis que l'albumentriploïde est le tissu nourricier qui se développe après ladouble fécondation dans les graines d'Angiospermes. Ils ont donc la même fonction.
L'origine de cette dualité terminologique se situe en 1874, date à laquelleVan Tieghem en France pense qu'il est souhaitable d'utiliser des termes différents pour qualifier des tissus qui ne sont pas homologues. C'est alors qu'il propose les termes d'endosperme et d'albumen avec le sens donné ci-dessus à ces mots. Adoptée d'emblée par tous les botanistes français, cette terminologie ne sera pas retenue par la communauté scientifique étrangère qui, privilégiant l'analogie fonctionnelle, emploie le même terme,endosperm, pour les deux types de tissus de réserve.
D'ailleurs, dans certains recueils, on peut encore trouver l'utilisation d'endosperme ou "endosperme triploïde" à la place d'albumen. L'anglaisendosperm désigne d'ailleurs l'albumen en français, d'où des confusions fréquentes.
On distingue quatre phases dans le développement de l'albumen :
Deux hypothèses majeures ont été historiquement proposées concernant les origines de l'albumen. La première hypothèse suggère qu'il esthomologue à un embryon surnuméraire stérile ayant acquis une fonction de nutrition[5],[6]. La seconde hypothèse suggère que l'albumen est homologue d'une partie dugamétophyte, et n'a donc pas eu à acquérir de fonction nutritive[7],[8]. Ces deux hypothèses principales ont des arguments pertinents et l'origine évolutive de l'albumen n'est toujours pas claire[9].