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Albert le Grand

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Albert le Grand
Saint catholique
Image illustrative de l’article Albert le Grand
Albertus Magnus, fresque de
Tommaso da Modena (1332).
évêque,théologien,Docteur de l'Église
Date de naissanceentre1193 et1206
Lieu de naissanceLauingenélectorat de Bavière,Saint Empire romain germanique
Date de décès
Lieu de décèsCologne,électorat de Cologne, Saint Empire romain germanique
Ordre religieuxOrdre des Prêcheurs
Béatification1622
parGrégoire XV
Canonisation1931
parPie XI
Docteur de l'Église1931
parPie XI
Fête15 novembre
Saint patrondes scientifiques et savants
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SaintAlbert le Grand (né Albrecht von Bollstädt[1]), connu aussi sous les noms d’Albert de Cologne etAlbertus Magnus, né autour de l'an 1200 àLauingen et mort le àCologne, est unfrère dominicain,philosophe,théologien,naturaliste etchimisteallemand.Évêque deRatisbonne durant trois ans (1260-1263), il préfère retourner à l'enseignement et est un professeur de renom auXIIIe siècle. Le plus célèbre de ses disciples est saintThomas d'Aquin.

Homme de grande culture, il laisse une œuvre scientifique d’une grande ampleur, particulièrement brillante dans le domaine dessciences naturelles. Il répand également, commeBoèce etJacques de Venise, des textes d'Aristote en Occident et laisse une somme dethéologie servant de modèle à laSomme théologique deThomas d'Aquin.

Biographie

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Sceau d'Albert le Grand en tant qu'évêque deRatisbonne,1261.

Albert le Grand naît Albert de Bollstaedt àLauingen enSouabe entre1193 et1206, sans doute en 1193. Il meurt àCologne en1280. Il introduit dans lesuniversités d’Europe les sciences grecques et arabes. Il est déjà surnommé « le Grand » de son vivant. Il est fêté le15 novembre.

Après des études de lettres et de médecine en Italie du Nord (Venise,Padoue), il entre, en1223, à Padoue[2], dans l'ordre desDominicains. Il part étudier la théologie peut-être à Paris avant 1233, en tout cas àCologne, où il l'enseigne dès 1228. Ses premiers travaux sont des commentaires duPseudo-Denys l'Aréopagite.

Il professe ensuite aucouvent Saint-Blaise de Ratisbonne (1237-1240), à Hildesheim, àFribourg-en-Brisgau, àStrasbourg, et, en 1241, à Paris, à l'Université de Paris, au premiercouvent dominicain de larue Saint-Jacques (Collège des Jacobins, sous l'autorité deGuéric de Saint-Quentin. Il y obtient, en 1245, un poste de maître de théologie : il est maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en1248. À Paris (trois ans) et à Cologne (quatre ans, jusqu'en 1252) il a pour élève le jeuneThomas d'Aquin (1225-1274). Albert fonde en1248 pour lesdominicains deCologne l’École supérieure de théologie (Studium generale), qu'il dirige comme maître régent jusqu'en 1254.

Au cours duXIIIe siècle, la philosophie d'Aristote, dont laLogica nova a été redécouverte auXIIe siècle, principalement par l'intermédiaire de traducteurs arabes, s'impose en Occident à la suite du renouvellement de l'enseignement débuté parPierre Abélard. C'est au cours de son séjour à Paris qu'Albert le Grand se familiarise avec les écrits du philosophe grec qui vont influencer toute son œuvre. En effet, la plupart de ses travaux consistent à commenter Aristote, en tombant parfois dans quelques paraphrases[3].

En1250, il traite de l'arc-en-ciel dans son ouvrageDe Iride. Entre 1250 et 1254, il écrit ses deux contributions à l'alchimie : lesMeteora et leDe mineralibus[4]. En 1252, il devient conciliateur, en l'occurrence entre la ville de Cologne et son archevêque. De 1254 à il est élu provincial (supérieur dirigeant un ensemble de couvents) de Germanie (la province de Teutonie), ce qui l'oblige à visiter à pied une cinquantaine de couvents.

En 1256-1257, il réside auprès de la curie pontificale, probablement en qualité de lecteur dustudium de la curie. En 1257, il redevient enseignant à Cologne. En 1259, au chapitre général de l'ordre des dominicains deValenciennes, il organise avec Thomas d'Aquin et d'autres frères, les études des Frères prêcheurs.

De animalibus (v. 1450-1500), cod. fiesolano 67,Bibliothèque Laurentienne,Florence,Italie.

En1260, il est nomméévêque deRatisbonne par le papeAlexandre IV, mais, après trois ans, il demande au papeUrbain IV et obtient de celui-ci la permission d'abandonner sa charge. Maintenu à la curie, il est chargé, en 1263, comme prédicateur, de relancer, « en Allemagne, Bohême et autres pays de langue allemande », la croisade (la septième se termine en 1254), jusqu'en octobre1264. Il retourne à l'enseignement et aux conciliations : àWurtzbourg (1264), à Strasbourg (1267), à Cologne (1270).

Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d'Aristote, il entreprend uneencyclopédie d'ambition comparableDe animalibus. Elle comprend :

Ce vaste traité, achevé vers1270, comprend vingt-six livres. Les dix-neuf premiers sont des commentaires de l'œuvre d'Aristote, les suivants sont consacrés aux animaux qui marchent, volent, nagent et rampent dans une classification inspirée dePline l'Ancien. Dans ces derniers livres, il puise largement dans les matériaux duLiber de natura rerum deThomas de Cantimpré. Cette œuvre reste isolée dans son temps, tranchant sur celles de ses prédécesseurs commeIsidore de Séville, et comprenant beaucoup plus de descriptions fondées sur des observations réelles.

Il n'empêche que pour encore longtemps lazoologie reste une branche de lathéologie dans laquelle les animaux sont étudiés pour lessymboles divins qu'ils véhiculent.

Albert le Grand écrit également des encyclopédies semblables pour lesminéraux, leDe mineralibus et pour lesvégétaux, leDe vegetabilibus. Ce dernier ouvrage comprend une étude sur les effets respectifs de lalumière et de latempérature sur la croissance des végétaux, ainsi que la question desgreffes. On doit à Albert Le Grand la première occurrence documentée de la fabrication de l'arsenic[5],[6],[7],[8]. Il décrit comment il a pu l'isoler en chauffant l'oxyde As2O3 avec du savon[9] ; il expérimente également avec des composés chimiques sensibles à la lumière, notamment le nitrate d'argent.

Ces œuvres sont riches en enseignements historiques et nous apprennent par exemple qu'Albert ne connaissait l'usage dusalpêtre que pour la fabrication de l'acide nitrique ou encore que l'ortie était encore citée comme fibre textile à cette époque[10].

Sarcophage romain contenant les reliques d'Albert le Grand dans la crypte de l'église Saint-André de Cologne,Allemagne.

En1274, après avoir pleuré la mort de son discipleThomas d'Aquin, théologien de renom, il participe auconcile de Lyon. En 1275, il inaugure l'abbaye Saint-Vit de Mönchengladbach. « Vers 1276-1277 il aurait accompli un ultime voyage à Paris en vue d'apaiser (ce fut en vain) l'hostilité des théologiens de l'université à l'endroit de ces philosophies grecques et arabes qu'il avait plus que quiconque contribué à faire connaître » (É.-H. Weber).

Il meurt àCologne le. Son tombeau se trouve dans l'église Saint-André de Cologne.

Après sa mort

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L'histoire le retient souvent comme « Docteur universel », en compagnie du « Docteur angélique » (son propre élève saintThomas d'Aquin), du « Docteur séraphique » (saintBonaventure) et du « Docteur admirable » (le franciscainRoger Bacon, critique comme lui d'Aristote envers qui saint Thomas d'Aquin avait eu davantage d'indulgence). Ce qui donna naissance à l'idée selon laquelle « pendant longtemps, la philosophie a consisté essentiellement en une rédaction de notes de bas de page dans l'œuvre d'Aristote ».[réf. nécessaire] (détournement d'une réflexion d'Alfred North Whitehead surPlaton).

Larue Maître-Albert dans le5e arrondissement deParis porte son nom en hommage depuis 1844. Laplace Maubert tiendrait son nom d'une déformation de Maître Albert. Une plaque commémorant son souvenir orne l'entrée du couvent Saint-Jacques en l'église Saint-Étienne-du-Mont[11].

En1993, il est choisi par les fondateurs de l'IRCOM (Angers) poursaint patron d'une formation universitaire enhumanités etsciences politiques, en partenariat avec l'université d'Angers. L'Institut Albert-le-Grand est attaché à sa mémoire et organise chaque année une fête en son honneur.

Unebactérie,Agrobacterium albertimagni[12], uncrustacé,Bogidiella albertimagni[13] et unbrachiopode fossile,Albasphe albertimagni, sont nommés en son honneur[14], ainsi qu'une plante,Alberta magna (en) E. Mey.

Contributions

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Albert le Grand parJustus van Gent (v. 1474),Galerie nationale des Marches,Urbino,Italie.

Philosophie

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Aimant à recevoir, commenter et enseigner les textes d'Aristote, son travail philosophique consista surtout à diffuserAristote et les commentaires émis parAverroès. Il n'est cependant pas le premier à s'atteler à la tâche, puisqueAbélard l'avait bien entamée auXIIe siècle. Albert le Grand a permis ainsi une seconde diffusion en Occident des philosophies grecques (aprèsBoèce) et une première diffusion de ses commentateurs arabes, quelque temps avant celle qui entourera lachute de Constantinople (relayé par son discipleThomas d'Aquin qui pour sa part, pas plus qu'Averroès, n'en relèvera les erreurs) et à les confronter avec la doctrine chrétienne. Saint Albert se nourrit en effet de sources grecques (Empédocle,Euclide,Platon,Aristote), latines (Sénèque) et arabes (Al-Kindi,Averroès etAvicenne etAlhazen dans ses dernières œuvres)[15].

Science

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Conçus sur le modèle des traités d’Aristote, ses traités de sciences naturelles condensent les textes grecs et latins commentés et complétés par les Arabes (dans les domaines de l’astronomie, desmathématiques, de lamédecine) ; mais Albert ajoute ses propres critiques et observations. Il prône l’expérience, n’hésitant pas à interroger lui-même les spécialistes. Il fut ainsi un inlassable encyclopédiste, qui n'hésitait pas à aller voir et interroger les experts directement.

Ainsi son traitéDes animaux est composé de dix-neuf livres rapportant les données antiques et de sept livres qui sont les fruits de ses observations et de ses enquêtes auprès de chasseurs, fauconniers, baleiniers… Il classe plus de quatre cents espèces végétales (Des végétaux, cf.Liste des simples duDe vegetabilibus et leurs propriétés). S’autorisant à critiquer Aristote, il corrige chaque fois qu’il le juge utile les erreurs de l’héritage antique.

Pour le traitéDe mineralibus (Des minéraux), Albert le Grand tire la plupart de la documentation duDe virtutibus lapidum d'Arnold de Saxe, qui constitue la3e partie de son encyclopédieDe floribus rerum naturalium[16].

Textes d'Albert le Grand

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Apparition de laVierge à saint Albert le Grand,Vicente Salvador Gómez (es) (v. 1660),musée des Beaux-Arts de Valence (Espagne).

74 œuvres sont reconnues authentiques. Les plus connues sont les suivantes (par ordre alphabétique) :

De meteoris, 1488.
Les admirables secrets d'Albert Le Grand, page intitulée « Traité des vertus et propriétés de plusieurs sortes de fientes », première moitié duXIXe siècle.

La tradition manuscrite est très importante. Elle fait l'objet d'au moins trois publications de Winfried Fauser :

Pseudo-Albert-le-Grand

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Éditions de référence

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Toute citation d'Albert doit être identifiée en référence à l'une de ces éditions de référence :

  • Édition AugusteBorgnet, Paris, Vivès, 38 vol. in-4°, 1890-1899 :Albertus Magnus, Opera omnia (de loin la plus disponible, reprise pour l'essentiel, mais avec des différences parfois notables, de l'édition de PierreJammy, OP, 21 volumes in fol., Lyon, C. Prost, 1651 :Beati Albert Magni Opera), seules éditions des œuvres complètes disponibles.
  • HermannStadler, « De animalibus libri XXVI. Nach der Kölner Urschrift »,Beiträge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters,‎ 1916-1920.
  • L'édition critique des œuvres complètes d'Albert le Grand est en cours, menée par leAlbertus-Magnus-Institut de Münster (voir "Editio Coloniensis" pour l'état d'avancement). Elle remplace les éditions antérieures.
  • Alberti Magni E-Corpus Waterloo
Sculpture d'Albert le Grand,Gerhard Marcks (1956),université de Cologne.

Études

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Notes et références

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  1. Saint Albert le Grand, nom de naissance : Albrecht von Bollstädt, Oraedes
  2. Édouard-Henri Weber, « Albert le Grand », inDictionnaire des philosophes, Encyclopaedia Universalis-Albin Michel, 1998,p. 36-37.
  3. (en) Tilmann Jean Paul,Geographical works of Albertus Magnus and his contributions to geographical thought, University of Michigan,
  4. Alain de Libera, « Albert le Grand », inDictionnaire du Moyen Âge, PUF, 2002,p. 27.
  5. Albertus Magnus,De Mineralibus (le Monde minéral), Éditions du Cerf,, 443 p.
  6. « Arsenic sur britannica.com »
  7. « Arsenic sur sciencedirect.com »
  8. « Arsenic History »
  9. Roger Dolique,L'arsenic et ses composés,Presses universitaires de France,, 150 p.(ISBN 9782705950590,lire en ligne),p. 7
  10. Bertrand Gille (historien),Histoire des techniques.
  11. Le nom de laplace Maubert ( «Platta Maberti » en 1280 par Guillaume de Nangis, dans laVie de Philippe Le Hardi) viendrait de la contraction de Maître-Albert. Selon Thomas de Chantpré et tous les anciens auteurs, « La Place Maubert […] a dit-on, pris le nom qu'elle porte, d'Albert le Grand dont la réputation étoit si grande que ne trouvant pas de salle assez vaste pour contenir les écoliers qui venaient étudier sous lui, il fut obligé de faire ses leçons au milieu de cette Place qui, depuis, fut nommée la Place Maubert, c'est-à-dire, la Place de Maître Albert ». Cf. Gilles Ménage, article « Maubert », in :Dictionnaire étymologique ou Origines de la langue françoise, page 90. Cette étymologie ne fit pas l'unanimité, et fut contestée par Jaillot et d'autres auteurs : le nom « Maubert » pourrait provenir de l'évêque Madelbert, car la place porte en d'anciens manuscrits le nom de placeMadelberti, et s'appelait sans doute déjà ainsi du vivant de saint Albert qui, comme dominicain, devait enseigner dans son couvent et ne pouvait pas se faire appeler maître, puisqu'il n'était pas maître-ès-arts. cf. Alain de Libera,Métaphysique et noétique : Albert Le Grand, page 33, note 59.
  12. (en) Tina M.Salmassi, KasthuriVenkateswaren, MasatakaSatomi, Dianne K.Newman et Janet G.Hering, « Oxidation of Arsenite by Agrobacterium albertimagni , AOL15, sp. nov., isolated from Hot Creek, California »,Geomicrobiology Journal,vol. 19,‎,p. 53-66(DOI https://doi.org/10.1080/014904502317246165)
  13. (de) L.Hertzog, « Bogidiella albertimagni sp.nov., ein neuer Grundwasseramphipode aus der Rheinebene bei Strassburg. »,Zoologischer Anzeiger,vol. 102,nos 9/10,‎, : 225–227
  14. Adam T.Halamski, Maria AleksandraBitner, AndrzejKaim, TeaKolar-Jurkovšek et BogdanJurkovšek, « Unusual brachiopod fauna from the Middle Triassic algal meadows of Mt. Svilaja (Outer Dinarides, Croatia) »,Journal of Paleontology,vol. 89,no 4,‎,p. 553-575(DOI 10.1017/jpa.2015.34)
  15. Theories of vision from al-Kindi to Kepler David C. Lindberg : « Albert le Grand et l'établissement de la tradition aristotélicienne »,p. 104-107
  16. Isabelle Draelants, Université de Lorraine, centre de médiévistique Jean-Schneider, Arnold de Saxe
  17. Summa de mirabili scientia Dei
  18. P. Zambelli,TheSpeculum astronomiae and its Enigma, Boston Studies in the Philosophy of Science, vol. 135, 1992.
  19. Le Paradis de l'Ame de Saint Albert Legrand

Voir aussi

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Articles connexes

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