| Titulature | Prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande Duc de Clarence et Avondale |
|---|---|
| Dynastie | Maison de Saxe-Cobourg et Gotha |
| Nom de naissance | Albert Victor Christian Edward |
| Naissance | Windsor (Royaume-Uni) |
| Décès | (à 28 ans) Sandringham (Royaume-Uni) |
| Sépulture | Chapelle Saint-Georges (Windsor) |
| Père | Édouard VII |
| Mère | Alexandra de Danemark |
Signature
Albert Victor Christian Édouardde Galles (enanglais,Albert Victor of Wales),prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande devenuduc de Clarence et Avondale, est né le àWindsor, dans leBerkshire et décédé le àSandringham House, dans leNorfolk. Il était le fils aîné duprince de GallesAlbert-Édouard (futur Édouard VII) et le petit-fils de lasouveraine britannique régnante, la reineVictoria. Immédiatement après sa naissance, le prince Albert-Victor de Galles est deuxième dans l’ordre de succession au trône, mais il n’a survécu ni à son père, ni à sa grand-mère.
De nombreux aspects de la vie du prince font l'objet de spéculations et de théories du complot, notamment sur son intelligence, sa sexualité ou sa santé mentale, la plus célèbre d'entre elles faisant de lui un suspect dans l'affaire deJack l'Éventreur.

Le prince Albert Victor naît le àFrogmore House, Windsor, dans leBerkshire. Son père estAlbert Édouard, prince de Galles, fils aîné de la souveraine britannique régnante, la reineVictoria et d'Albert, prince de Saxe-Cobourg-Gotha. Sa mère est la princesse de Galles, née princesseAlexandra du Danemark. À la demande de la reine, il est appelé Albert mais il est familièrement surnomméEddy. En tant que petit-fils du souverain en ligne masculine, il porte dès sa naissance le titre deSon Altesse Royale le prince Albert Victor de Galles.
Le baptême du prince a lieu dans la chapelle privée dupalais de Buckingham le parCharles Thomas Longley,archevêque de Cantorbéry. Ses parrains et marraines sont :

Le prince Georges de Galles (futur roi George V), né le, est le cadet du prince Albert Victor. Étant donné la faible différence d'âge entre les deux princes, ils sont élevés ensemble. La reine désigne John Neale Dalton comme précepteur. Mais, vu l'importance du rôle qui attendait le prince Albert Victor, il a un programme d'étude exigeant, bien qu'il n'y ait jamais excellé.
Plus tard, les deux frères servent commecadets dans la marine sur leHMS Bacchante, accompagnés de John Dalton. Ils voyagent dans l'Empire britannique aux colonies d'Australie et de l'Extrême-Orient. En rentrant auRoyaume-Uni, ils sont séparés, et Albert Victor étudie auTrinity College (Cambridge). Néanmoins, le prince ne montre que peu d'intérêt pour les curiosités intellectuelles, bien qu'il soit actif dans la vie étudiante. À son départ en1885, il rejoint l'armée au10e régiment de Hussards.
Dans sa biographie de la reine Mary,James Pope-Hennessy écrit par euphémisme que la vie privée du prince était « dissipée » et qu'il était intellectuellement lent. Néanmoins, un historien au moins (Andrew Cook) a essayé de le réhabiliter en supposant que son manque de progrès dans les matières académiques était partiellement dû au caractère tyrannique de John Dalton, son précepteur ; que le prince était libéral, notamment au sujet de l'Irish Home Rule (autonomie de l'Irlande) ; qu'il était charmant et chaleureux et que sa réputation a été volontairement ternie dans les milieux officiels pour relever l'image de son frère, le prince George, futur roiGeorge V.
Deux fiancées sont d'abord envisagées pour le prince :
Le duc de Clarence se fiance le avec la princesseMary de Teck, fille de la princesse Mary Adélaïde, duchesse de Teck (cousine de la reine Victoria car toutes deux petites-filles du roiGeorge III) et du prince Francis, duc de Teck. À la suite de la mort du prince qui survint six semaines après ces fiançailles, Mary de Teck épousera son frère, le futur roiGeorge V.
Le, le prince Albert Victor est crééduc de Clarence et Avondale etcomte d'Athlone. Son titre est désormaisSon Altesse Royale le duc de Clarence et Avondale.
En juillet1889, leMetropolitan Police Service mit au jour une maison close pour hommes à Cleveland Street (Londres). Lescandale de Cleveland Street qui en résulta impliqua des personnalités de premier plan de la société britannique, comme LordArthur Somerset et le comte d'Euston. Des rumeurs se répandirent dans les hautes sphères de Londres sur l'implication du prince, et des documents officiels publiés par lePublic Record Office en1975 font des références codées à cette affaire.
Il a été suggéré que ces rumeurs avaient été répandues par Arthur Newton, l'avocat de Lord Arthur Somerset, afin de détourner l'attention de son client, ce qui par conséquent, invalide leurs dires. Néanmoins, des lettres privées de Lord Somerset à son ami Lord Esher peuvent suggérer l'implication du prince. Somerset y écrit que c'est lui qui, à l'origine, déclara aux responsables de la couronne que« je pensais qu'ils devaient savoir. S'ils avaient agi sagement, apprenant ce que je savais et, par conséquent, ce que d'autres savaient, ils auraient étouffé l'affaire au lieu de l'attiser comme ils l'ont fait ».
Ce qui semble clair, c'est qu'au plus haut niveau, l'affaire a été couverte. Rayner Goddard,lord juge en chef d'Angleterre et du pays de Galles, déclara àHarold Nicolson, biographe officiel du roi George V, que, vu l'implication du prince dans cette affaire, « un avocat a dû commettre unparjure pour l'innocenter » (Lees Milnes,Harold Nicolson). Cependant, ces propos peuvent se rapporter à Lord Somerset et à son avocat plutôt qu'au prince. Arthur Newton, l'avocat de Lord Somerset, fut en effet condamné à six semaines de prison pour obstruction à la justice.
Peut-être, pour éviter les commérages qui se répandirent durant l'affaire de Cleveland Street, le prince fut envoyé auRaj britannique en1889. Il y rencontra Margery Haddon, épouse de l'ingénieur civil Gordon Haddon. L'année suivante, Madame Haddon mit au monde un fils, Clarence Guy Gordon Haddon. Après la mort du prince, Haddon vint en Angleterre et affirma que le prince était le père de son fils.
Il n'existe pas de preuve que Clarence Haddon soit le fils du prince.
Les affirmations de Madame Haddon furent rapportées à la famille royale, qui commanda une enquête secrète au chef de laBranche spéciale de la police. Les documents retrouvés aux Archives nationales montrent qu'on ne trouva aucune preuve à ce sujet.
Dans les années 1920, Clarence Haddon vint en Angleterre pour reprendre ce récit et publia un livre,Mon Oncle George V. Un voyage auxÉtats-Unis lui fut payé sur les fonds de la police, mais il revint en Angleterre pour réitérer les mêmes revendications.
Dans les années 1960 et 1970, on prétendit que le prince Albert Victor aurait été, soit l'auteur, soit le commanditaire, des meurtres deJack l'Éventreur en1888[1]. On prétendit de plus que le prince avait eu une liaison avec une des victimes, Martha Tabran, et qu'il était le père d'un enfant vivant dans le quartier deWhitechapel àLondres, et que le prince lui-même, ou bien divers hauts responsables, avaient commandité les meurtres afin de couvrir ses frasques. Ces rumeurs, largement propagées, ont alimenté diverses œuvres de fiction, mais les historiens[2] ont apporté des preuves indiscutables de l'innocence du prince. Par exemple, le, date des meurtres d'Elisabeth Stride et deCatherine Eddowes, le prince était àBalmoral (la résidence royale enÉcosse) en présence de la reine Victoria, et d'autres membres de la famille royale, de princes de l'Empire allemand en visite et de nombreux membres de l'intendance. Des journalistes l'y ont également vu. D'après la liste des engagements royaux, il ne pouvait être à proximité d'aucun des lieux où ont eu lieu ces meurtres.
Le prince Albert Victor meurt depneumonie (une complication de lagrippe) àSandringham House dans le Norfolk le. Néanmoins, des rumeurs, infondées et hautement improbables vu le nombre de témoins à son décès, donnent d'autres versions. L'une d'elles prétend qu'il serait mort de lasyphilis ; une autre d'uneoverdose demorphine, volontairement administrée. D'après une autre rumeur, il aurait survécu dans un hôpital psychiatrique jusque dans les années 1920 sur l'île de Wight et sa mort aurait été simulée pour falsifier l'ordre de succession au trône. Il n'existe aucun indice pour conforter l'une ou l'autre de ces allégations.
La mère du prince (la reine Alexandra) ne se remit jamais complètement du décès de son fils et conserva la pièce dans laquelle il est mort tel un lieu de pèlerinage. Le prince est enterré à l'« Albert Memorial Chapel », à côté de lachapelle Saint-Georges, auchâteau de Windsor. Sa tombe est l’un des exemples les plus représentatifs de lasculptureArt nouveau en Grande-Bretagne. Elle a été réalisée parAlfred Gilbert.

À sa mort, la titulature complète du duc étaitMajor Son Altesse Royale le prince Albert Victor Christian Édouard de Galles,duc de Clarence et Avondale, comte d'Athlone,chevalier royal du nobilissimeordre de la Jarretière, chevalier de l’illustrissimeordre de Saint-Patrick, aide-de-camp personnel de la reine.