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Albert Bigielman (né le àParis12e et mort le àParis10e[1]) est un jeune juif français de parents d'origine polonaise, déporté à l'âge de 11 ans au camp de concentration deBergen-Belsen, qui survit à laShoah, président de l’amicale des anciens déportés de Bergen-Belsen, auteur de l'ouvrageJ’ai eu douze ans à “Bergen-Belsen” (2005).
Albert Bigielman est né le dans le12e arrondissement de Paris[2]. Il est le fils de Majer (Mayer, Maier) Bigielman, né àMogielnica enPologne[3] et de Fajga Bigielman (née Rajchman) née le àMogielnica enPologne[4]. Majer Bigielman est repasseur dans un atelier de prêt-à-porter féminin.
Albert Bigielman a un frère, Henri Bigielman, né le à Paris.
Au début de laSeconde Guerre mondiale, son père, Majer Bigielman s’engage dans laLégion étrangère. Il est fait prisonnier en 1940 et passe le reste de la guerre en captivité enAllemagne[5] au stalag 2B àStettin.
A l'arrivée àuxoflags, le questionnaire comporte la question: "religion". Il ne répond pas à la question, d'après Albert Biegelman, "sans comprendre la portée de cet acte"[6].
Albert Bigielman décrit ainsi son arrestation et celle de sa mère :
« […] Nous avons été emmenés dans lecamp de Drancy au matin du. Dans la nuit du 4 au 5, les policiers français nous ont surpris, très brutalement, dans notre sommeil. Notre porte a été fracturée. La peur m’a alors saisi. Les « vaches à roulettes » [allusion aux policiers à vélo] nous ont encadrés jusqu’au commissariat central du20e arrondissement de Paris, des locaux au rez-de-chaussée de la mairie. Il faisait un froid sec, sans neige. Au bout d’un moment dans la nuit, sont arrivés des hommes de la Gestapo qui ont voulu regarder de près la liste des personnes prises en même temps que nous dans leur coup de filet. Les Allemands se sont arrêtés sur les noms de Bigielman et fils. Ils ont dit: « qu’avec un nom pareil, ils ne pouvaient pas être juifs et que l’on pouvait les relâcher ». Mais le policier français, tout à son zèle, a répondu textuellement, en parlant de mon patronyme : « Bigielman, il est sur ma liste, je le garde. Vers sept ou huit heures du matin, des autobus de la Compagnie du Métropolitain sont venus nous chercher. […][7]. »
Son frère, Henri Bigielman, âgé de 6 ans, malade, n'est pas emmené par la police. Il survit à la guerre commeenfant caché[5].
Après avoir passé 4 mois à Drancy, Albert Bigielman est déporté par le convoino 80, en date du, vers lecamp de concentration de Bergen-Belsen avec sa mère Fajga Bigielman (48 ans). Leur dernière adresse est au 14rue Delaitre dans le20e arrondissement de Paris[8].
Le convoino 80 inclut des familles juives de« prisonniers de guerre » détenus dans lesStalags théoriquement couverts par lesconventions de Genève. Albert Bigielman et sa mère y restent jusqu'à l'évacuation du camp[5].
Le, les nazis emmènent les Bigielman dans un convoi ferré d’otages, escortés par laWehrmacht, prenant la direction de l’Est. Le, le train est abandonné par son escorte de garde à proximité du village deTröbitz où les détenus arrivent après 15 jours de transport. Ils sont libérés à Tröbitz le par l’armée soviétique après 13 jours d’errance. Albert Bigielman souffre alors d'une violente crise detyphus, il reste dans le coma pendant six semaines à Tröblitz, il doit sa survie aux soins prodigués par sa mère pendant plusieurs semaines[5]. Ils sont rapatriés par les Américains.
Albert Bigielman et sa mère sont rapatriés vers la France et arrivent le à Paris.
Le ont lieu les retrouvailles avec son père, Majer Bigielmanet son frère Henri. La famille se réinstalle dans le même appartement au 14 rue Delaitre dans le20e arrondissement de Paris[5].
Albert Biegelman termine ses études aucertificat d’études. À 15 ans, il commence à travailler dans la confection[5].
À l'âge de la retraite, Albert Bigielman s’inscrit à la faculté d’histoire et publie sonautobiographieJ’ai eu douze ans à Bergen-Belsen. Il témoigne dans les écoles[5].
En 1994, avec l’appui dugénéralBernard d'Astorg, il entreprend de faire édifier un monument à la mémoire des déportés deBergen-Belsen auCimetière du Père-Lachaise, et crée la même année l'amicale des anciens déportés de Bergen-Belsen[5], dont il devient Président[9],[10].
Albert Bigielman meurt le dans le10e arrondissement de Paris[2].
Il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le[11] puis officier du même ordre le[12], médaille remise parSimone Veil[5].
Son nom est donné de son vivant à une école duquartier de Ménilmontant où il avait passé son enfance[9], l'école maternelle Albert Bigielman, 12rue de Ménilmontant[13],[14].