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Albanie

41° 19′ 39″ N, 19° 49′ 07″ E
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Page d’aide sur l’homonymie

Cet article concerne le pays situé dans les Balkans. Pour le royaume caucasien antique (sans rapport avec lui), voirAlbanie du Caucase.

République d’Albanie

(sq) Republika e Shqipërisë

Drapeau
Drapeau de l'Albanie
Blason
Armoiries de l'Albanie
Deviseenalbanais : Ti Shqipëri, më jep nder, më jep emrin Shqipëtar (« Toi l'Albanie, tu me fais honneur, tu me donnes le nom d'Albanais »)
Hymneenalbanais : Hymni i Flamurit (« L'hymne au Drapeau »)
Fête nationale
· Événement commémoré
Indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman (1912)
Description de cette image, également commentée ci-après
L'Albanie en vert foncé
L'Europe en gris foncé
Description de l'image Albanie carte.png.
Administration
Forme de l'ÉtatRépubliqueunitaire àrégime parlementaire
PrésidentBajram Begaj
Premier ministreEdi Rama
Présidente du ParlementElisa Spiropali
ParlementAssemblée
Langues officiellesAlbanais
CapitaleTirana

41° 19′ 39″ N, 19° 49′ 07″ E

Géographie
Plus grande villeTirana
Superficie totale28 748 km2
(classé138e)
Superficie en eau4,7
Fuseau horaireUTC+1 (HNEC, heure d'hiver)
UTC+2 (HAEC, heure d’été)
Histoire
Entité précédente
IndépendanceEmpire ottoman
28 novembre 1912
Principauté d'Arbérie (Arbëria)
Royaume d'Albanie
Principauté d'Albanie
Ligue de Lezha
Principauté Mirdite (Mirdita)
Pachalik deScutari (Shkodër)
Proclamation d'indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman
Principauté d'Albanie
République albanaise
Royaume d'Albanie
Occupation italienne
Occupation allemande
Gouvernement démocratique d'Albanie
République populaire d'Albanie
République populaire socialiste d'Albanie
République d'Albanie
Guerre civile au
Démographie
GentiléAlbanais
Population totale(2023[1])2 402 113 hab.
(
classé136e)
Densité84 hab./km2
Économie
PIB nominal(2022)en diminution 17,942 milliards de$
- 2,03 %[2] (115e)
PIB(PPA)(2022)en augmentation 49,827 milliards de$
+ 8,40 %[3]
PIB nominalpar hab.(2022)en diminution 6 259,602$
- 1,80 %[4]
PIB(PPA)par hab.(2022)en augmentation 17 383,163 $
+ 8,64 %[5]
Taux de chômage(2022)en diminution 10,3 % de la pop. active
- 2,83 %
Dette publique brute(2022)Nominale
en augmentation 1 479,450 milliards deleks
+ 5,47 %
Relative
en diminution 74,070 % du PIB
- 0,18 %
MonnaieLek (ALL)
Développement
IDH(2021)en augmentation 0,796[6] (élevé ;67e)
IDHI(2021)en augmentation 0,710[6] (50e)
Coefficient de Gini(2020)en diminution 29,4 %[7]
Indice d'inégalité de genre(2021)en diminution 0,144[6] (39e)
Indice de performanceenvironnementale(2022)en augmentation 47,1[8] (62e)
Divers
Code ISO 3166-1ALB, AL
Domaine Internet.al
Indicatif téléphonique+355
Code sur plaque minéralogiqueAL
Organisations internationalesDrapeau des Nations uniesONU :
CdE :
OIF :
Drapeau de l'OTANOTAN :

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L'Albanie, en forme longue larépublique d'Albanie (enalbanais :Shqipëria etRepublika e Shqipërisë/ɾɛpuˈblikaɛʃcipəˈɾiːsə/, en traduction littérale le« pays desaigles »), est unerépublique située enEurope du Sud, dans la partie occidentale de lapéninsule des Balkans. Elle possède une façade maritime à l'ouest, donnant sur lamer Adriatique et lamer Ionienne ; l'Italie est distante de quatre-vingts kilomètres via lecanal d'Otrante. L'Albanie possède également desfrontières communes avec leMonténégro au nord-ouest, avec leKosovo au nord-est, avec laMacédoine du Nord à l'est, et avec laGrèce au sud-est.

Constitutionnellement, le pays a unrégime politique de typedémocratie parlementaire. Sa capitale,Tirana, est aussi sa plus grandeville (558 000 habitants en 2018). En 2009, l'Albanie adhère à l'OTAN et pose officiellement sa candidature à l'Union européenne, candidature reconnue par leConseil européen le.

Sa langue officielle est l'albanais. De nombreux albanophones vivent aussi dans leKosovo voisin (où ils sont majoritaires), dans l’Ouest de laMacédoine du Nord, auMonténégro (Ulcinj), dans le Sud de la Serbie centrale (vallée de Preševo,Medveđa), enGrèce (Chameria) et enItalie du Sud (Arberèches). La langue albanaise compte sept millions de locuteurs[note 1] alors que le pays n'a que trois millions d'habitants ; d'autres communautés issues d'uneémigration récente existent enEurope occidentale et auxÉtats-Unis.

C'est au cours duNéolithique que l'on relève les premiers signes de peuplement sédentaire de l'Albanie. Dans l'Antiquité, le pays était peuplé d'Illyriens,hellénisés sur la côte et dans le Sud auVIIe siècle av. J.-C. AuIIIe siècle av. J.-C., l'actuelle Albanie fait partie de laMacédoine, puis, auIIe siècle av. J.-C., de l'Empire romain, devenubyzantin en sechristianisant[9]. AuMoyen Âge, l'actuelle Albanie est la principale composante dudespotat d'Épire avant de s'émanciper auXVe siècle sous la bannière deSkanderbeg. Devenue pour quatre siècles uneprovince ottomane, mais subissant l'influencevénitienne sur la côte, l'Albanie se partage alors entre lechristianisme (catholique sur la côte,orthodoxe dans le Sud) et l'islam (hanafite qui devient majoritaire, oubektachi). Sous l'égide de l'Autriche-Hongrie et de son envoyé l'albanologueFranz Nopcsa, le pays proclame son indépendance en 1912. Ses frontières actuelles ont été fixées en 1919, à la suite dutraité de Versailles.

Histoire

Articles détaillés :Histoire de l'Albanie etChronologie de l'Albanie.

Préhistoire, protohistoire et Antiquité

Article détaillé :Illyrie.
Monnaies illyriennes IIe siècle av. J.-C.
Monnaies illyriennes,IIe siècle av. J.-C.
Les « Illyriens proprement dits » dePline l'Ancien.

Les nombreux sites archéologiques témoignent d'une population sédentaire en Albanie depuis lenéolithique. Les origines des Albanais sont clairementindo-européennes[10] mais les détails de leurethnogenèse sont discutés : la thèse officielle de l'historiographie albanaise en fait desautochtones plus ou moins exclusivement issus des peuples que l'historien grecHérodote appelait au milieu duVe siècle av. J.-C.« Pélasges »[11],[12], et plus précisément desIllyriens, mais d'autres thèses, se basant sur les élémentslinguistiques, y adjoignent aussi des influencesthraco-daces, avec des apportscarpiens,romans,slaves etturcs[note 2]. Beaucoup de chercheurs albanais affirment que lepeuple albanais descend directement d'une tribu illyrienne : les« Albani » ou« Albanët »[note 3], vivant déjà dans l'Albanie d'aujourd'hui et issus des Pélasges, qui auraient vécu làdepuis des milliers d'années avant Jésus Christ[13].

Quoi qu'il en soit, dans l'Antiquité, le territoire de l'Albanie actuelle était habité par des peuples indo-européens en majoritéillyriens, mais pour partiehellénisés :Ardiéens,Bryges,Chaoniens,Enchéléiens,Parthénies etTaulantiens[14],[15],[16],[17],[18],[19]. Vers leVIIe siècle av. J.-C. sont fondées d'importantescolonies grecques sur la côte, commeOrikos, Aulon (aujourd'huiVlorë),Apollonie, Epidamnos (aujourd'huiDurrës), et Lissos (aujourd'huiLezhë)[20].

Les royaumesillyriens sont unifiés en parBardylis Ier, roi desEnchéléiens. L'État qui résulte de cette unification atteint l'apogée de sa puissance sous les règnes du roiAgron puis de sa femme, la régenteTeuta. La capitale de ce royaume était la ville deScutari (située au nord de l'Albanie actuelle) au milieu duIIIe siècle av. J.-C. Il s'étendait de la côtedalmate jusqu'à l'Albanie centrale en passant par les territoires actuels de l'Herzégovine, duMonténégro, de laSerbie méridionale et duKosovo[21].Pline l'Ancien emploie l'expression « Illyrii proprie dicti » (Illyriens proprement dits) pour désigner les populations qui y vivaient[22]. Ce royaumearma des navires corsaires, mettant ainsi en danger le commerce de laRépublique romaine[23] qui réagit : en,Rome conquiert l’Illyrie, qui reste sous son autorité pendant plus de cinq siècles, devenant un carrefour routier et maritime reliantRome etConstantinople par lavia Egnatia. Pendant cette période, les ports deDyrrachium (Durrës), Apollonie ouOricum se transforment en d’importantes places commerciales[24].

Ladivision de l'Empire romain en 395 partage l’Illyrie entre l’Empire romain d'Occident (à l’ouest d’une ligne suivant laDrina et allant des sources de celle-ci auxbouches de Kotor) et l’Empire romain d’Orient (à l’est de cette ligne). Les provinces illyriennes sont dévastées par lestribusnomades desGoths auIVe siècle et desHuns auVe siècle. AuVIIe siècle arrivent lesSlaves méridionaux (futursCroates,Serbes etBulgares)[25] qui absorbent en partie les populationsillyriennes, mentionnées pour la dernière fois sous cette dénomination dansMiracula Sancti Dimitrii auVIIe siècle[26].

Moyen Âge

Bas-byzantin médiéval exposé auMusée national àTirana.

Les Albanais modernes sont mentionnés pour la première fois auXIe siècle par l'historien byzantinMichaelis Attaleiates dans sonHistoire qui cite desAlbanoï ayant participé à un soulèvement contreConstantinople en 1043, et desArbanitai qui étaient des habitants du duché deDyrrachion (Durrës), la nouvelleÉpire. Vers 1081, un autre historien,Ioannis Scylitzes, évoque desArvanites (dénominationgrecque desAlbanais orthodoxes) qui constituent une partie des troupes réunies par le duc de Durrës,Nicéphorus Basilacius, en rébellion contreConstantinople. Mention des Albanais est faite aussi auXIe siècle dans la chronique d'Anne Comnène, la fille de l'empereur byzantinAlexis Ier Comnène. Ce dernier est alors confronté à l'invasionnormande conduite parRobert Guiscard. Ce dernier sera battu à Shën Koll (Saint-Nicolas), près de Durrës, et selon la chronique il aurait pu vaincre« s'il avait attendu les Arvanites ». Replié ensuite versOhrid, il aurait donné le commandement de la place de Durrës aukomiskort (seigneur) de l'Arbanon.

L'abside de l'église du Rédempteur deRubik comporte des fresques de styleroman datant de la période angevine.

De 1272 aux années 1280, la région se trouve sous le contrôle deCharles d'Anjou (frère deSaint Louis, installé d'abord enSicile), qui se proclamerex Albaniæ. Le territoire de ce royaume a la forme d'un rectangle dont les sommets sont aujourd'hui àBar (anciennement Tivar),Prizren (Dardanie),Ohrid etVlora (Sud de l'Albanie actuelle). Cela ne correspond qu'à une partie seulement du territoire sur lequel vivaient les tribus identifiées commeillyriennes dans l'Antiquité[27].

LesNormands, qui gouvernaient le Sud de l'Italie, conquirentDurrës en 1081. LesByzantins reconquirent l'Albanie en 1083. DesNormands y retournèrent en 1107 et encore en 1185 mais furent rapidement expulsés. En 1190, le princealbanaisProgon (en) réussit à instaurer un État indépendant qui se maintient jusqu’au milieu duXIIIe siècle. LeSecond Empire bulgare, qui atteint son apogée sous le règne d'Ivan Assen II (1218-1241), chutera à la mort de celui-ci. Un siècle plus tard, un empireserbe atteint son apogée au milieu duXIVe siècle, sous le règne d'Étienne IV Douchan (1331 à 1355), période pendant laquelle une partie du Nord de l'Albanie (jusqu'àDurrës où commençaient les territoires appartenant à larépublique de Venise) est sous sa domination (treize ans).

Les migrations des Albanais, 1300-1350.

L'historiographie fait apparaître l'existence de plusieurs principautés albanaises avec l'effondrement de l'empire de Dušan et les premières incursionsottomanes dans l'Ouest desBalkans autour de 1385. De puissants seigneurs albanais dirigeaient la plupart des régionsalbanophones des Balkans, deKosovo àArta.

Ces principautés étaient ledespotat de GjergjBalsha deShkodër, puissante famille catholiquealbanaise qui avait réussi, à travers des alliances matrimoniales avec les Serbes (Balsha Ier,II etIII), à régner sur l'empire deZeta (actuels Albanie du Nord,Kosovo etMonténégro), le despotat desAranit (en) régnant sur les territoires desTopia (en), deDurrës àOhrid, le despotatd'Arta qui s'étendait jusqu'augolfe de Corinthe, la principauté desZenebish (en) (basée à la ville deGjirokastër), et celle desMuzaka (régnant deBerat àKastoria enMacédoine).

Les territoires de ces principautés n'étaient pas stables à cause des divisions et regroupements qui se faisaient en relation avec des partages d'héritages, des mariages et l'évolution des rapports de force. Lors de l'attaque ottomane de labataille de Kosovo Polje (1389), dans laquelle prirent part toutes les forcesbalkaniques (Albanais,Hongrois,Valaques,Serbes etBosniaques), la défaite fut avant tout une défaite albanaise[réf. nécessaire]. Si ces forces semblent avoir accepté la direction du princeLazar Hrebeljanović (Lazare de Serbie), c'est vraisemblablement parce qu'il était plus directement concerné, la confrontation se faisant au sud de la Serbie. Environ un quart de toutes les forces mobilisées de la coalition étaient albanais[réf. nécessaire]. Les plus grands chefs féodaux albanais, telsGjergj II Balsha (en), seigneur deShkodër, etTeodor II Muzaka (en), seigneur deBerat, ont participé avec leurs troupes au champ de bataille. La conséquence immédiate de la défaite fut l'extension de la domination ottomane sur les Serbes et les Albanais du Nord[25].

La prise deConstantinople et le sac de la ville par lescroisés en constituent un événement majeur pour le destin de la région. Leschisme de 1054 n'avait pas été vécu comme tel par la grande majorité des chrétiens. Mais lepillage de Constantinople par leschevaliers de l'Europe occidentale fut ressenti dans le monde hellénique comme une agression. La prise deConstantinople par lesOttomans en 1453 entraînera l'Église de Grèce dans une alliance avec l'Empire ottoman qui se consolidera avec le temps contre l'Église catholique. Avec l'occupation ottomane définitivement acquise en 1501, date où larépublique de Venise signe le traité de cession de l'Albanie vénitienne à la Turquie, les populations albanaises connaîtront une première division religieuse : ritecatholique romain au nord, etbyzantin au sud. Lerite byzantin du Sud de l'Albanie sera sauvegardé durant des siècles par les Albanais qui immigrèrent en Italie du Sud à la suite de l'occupation turque (les « Arbëresh »).

Albanie vénitienne et Georges Castriote

Toile de Vittore Carpaccio pour Santa Scuola degli Albanesi
Vittore Carpaccio, Santa Scuola degli Albanesi, Venise.

AuXe siècle, larépublique de Venise s'étend à la côtedalmate. En 1202-1204, lescroisés l'aidèrent à conquérir plusieurs autres étapes sur la route vers l'Orient (deZadar – Zara enCroatie jusqu'auxîles Ioniennes dans la Grèce actuelle) bien que ce ne fût pas à l'origine le but de l'expédition. AuXVe siècle (1448), ce que larépublique de Venise appelle l'Albanie vénitienne comprend les territoires et populations s'étendant deKotor (Cattaro) (Nord duMonténégro actuel), en passant parScutari etDurrës (Durazzo), jusqu'à la ville d'Árta (région d'Ioánnina, partie du Nord de laGrèce actuelle depuis 1918).

À cette période commencent également les premières installations massives desAlbanais enItalie. En 1450, le roi deNaples,Alphonse V d'Aragon, voulant soumettre laCalabre, leva des troupes dans lesquelles prirent part lesAlbanais, et beaucoup de ceux-ci ne retournèrent pas en Albanie alors en proie à des luttes incessantes contre lesTurcs. Dans la province deCatanzaro, ils fondèrent les colonies d'Amato,Andali, Casalnovo,Caraffa, Vena, Zanganore,Pallagoria,San Nicolo dell'Alto,Carfizzi,Gizzerie,Marcedusa et Zegaria. EnSicile, ils s'établirent près dePalerme, àContessa[28].

Après lachute de Constantinople, les incursionsottomanes dans la péninsule des Balkans se font de plus en plus fréquentes. En dépit d’une résistance rassemblée derrière le princeGeorges Castriote (Skanderbeg) (v. 1403-1468, fils du prince d'ÉpireJean Castriote) et de l'aide de larépublique de Venise, l'Albanie devient uneprovince ottomane à la fin duXVe siècle. Pendant près d’un quart de siècle, Skanderbeg — salué par lespapesNicolas V etPie II du nom de « champion du Christ » — infligea de rudes défaites aux troupes turques, sans pouvoir toutefois éviter la conquête de son pays.

En mourant, Skanderbeg laisse aux Vénitiens laprincipauté d’Arbérie qu’il avait fondée. Mais ceux-ci, pas plus que les autres puissances catholiques, n'entendaient plus à ce moment s'investir dans une guerre anti-ottomane au profit d'unÉtat orthodoxe, d'autant que leur dernière tentative, celle de 1444, s'était soldée par unecuisante défaite. Fréderic Gibert dira dans l’Étude de l’histoire des pays d'Albanie de 1914« […] nous pouvons donc avancer qu’il [Skanderbeg] doit être placé au rang des plus grands généraux dont l’Histoire fait mention et que lesTurcs furent bien avisés en le nommant « prince Alexandre » en mémoire àAlexandre le Grand[28] ».Voltaire écrivit que« si les empereurs grecs (deByzance) avaient été de la trempe de Skanderbeg, l’Empire d’Orient aurait pu être sauvé »[réf. nécessaire].James Wolfe, général anglais, a qualifié Skanderbeg de« plus grand général de l’histoire à la tête d’une petite armée »[réf. nécessaire].

Siège de Scutari par les Ottomans

Ville de Croia, Albanie
Château deKrujë.

Sous la conduite deSuleiman-Pacha, lesTurcs vinrent assiégerScutari en 1474. Cette ville, la plus importante d'Albanie aux yeux deVenise, fut défendue par le sénateurAntonio Loredan (en). La première résistance dura trois mois. À ce moment, la flotteottomane, massée à l'embouchure du lac deBuna de Scutari, fut dispersée par l'amiralTriadan Gritti (en), et le siège fut levé grâce à une diversion du roi deHongrie.

Des scènes de bataille seront peintes parPaul Véronèse montrant sur un rocher le château de Scutari (Rozafa) sur lequel flotte un drapeau vénitien, avec en arrière-plan la cathédrale de Saint-Stéphane de Scutari[note 4]. Vers la fin de 1477, une puissante armée commandée par lebeylerbey d'Anatolie Mustafa Bey etGaiolla-Pacha (en) vint à nouveau investir la ville. Le bombardement fut terrible. Les furieux assauts queMehmed II fit livrer, notamment les 22, 27 et, aboutirent à unblocus. La ville deKrujë (Croïa) avait capitulé le, au bout de treize mois de résistance. Ses habitants furent décapités au mépris de toute parole donnée. C'est la famine qui les fit succomber, de même qu'elle fit succomber, au bout de quinze mois, les 1 600 défenseurs de Scutari enfin obligés de se rendre aux 40 000 soldats d'Ahmed Pacha, le. Parmi les autres défenseurs de Scutari, lesMonténégrins se réfugièrent àCetinje.

Occupation ottomane et fuites massives des Albanais vers l'Italie

Georges Castriote, Albanie
Skanderbeg.
Révolte de la région Mirdita contre les Ottomans, Albanie
Révolte de Mirdita.

À la fin duXVe siècle, l’Albanie fut occupée par lesOttomans. Les provinces albanaises d'Ioánnina au sud àPreševo au nord, en passant parSkopje etBitola (Monastir) à l'est, retombèrent dans leurs déchirements féodaux et le sultanMourad II achèvera d'abattre ces« remparts papistes »[29].

Après la chute deScutari, et après des efforts et négociations de longue haleine, larépublique de Venise réussit à convenir le d'un accord avec le sultanMehmet II, selon lequel la dernière forteresse de l'Albanie vénitienne (Scutari) passait entre les mains des Ottomans, et ses habitants pouvaient quitter la ville. Leprovéditeur vénitien, Antonio de Lezze, stipula que la garnison se retirerait avec armes et bagages : une partie s'en fut à Venise où le Sénat montra une grande considération pour toutes les familles en provenance de Scutari,Drisht etDurrës, pour leur courage et leur fidélité àVenise. LesAlbanais reçurent des terres pour s'installer à Venise et auFrioul, et les religieuxcatholiques albanais dans desparoisses de Venise, dePadoue et deGênes[29]. Ceux qui restèrent à Venise se regroupèrent en confréries sous les vocables saint Maurice et saint Gallo. La république de Venise cédera ensuite dans la même année aux Ottomans l'Albanie du Sud (les châteaux deHimarë, deSopoti (en) (Borshi) et de Kastrovila). Les Turcs prendront également les dernières possessions du seigneurLeonard I (IV) Toko dans l'Albanie du Sud en 1501.

Quelques années après l'installation de l'occupant turc en Albanie, de nombreux chrétiens albanais (du Sud de l'Albanie cette fois) fuirent encore plus massivement l'Albanie vers l’Italie, formant la communauté desArberèches, qui existe encore aujourd'hui notamment enSicile et en Italie du Sud, dans les provinces deFoggia,Potenza,Catanzaro,Teramo,Campobasso,Lecce,Palerme,Catane,Agrigento,Cosenza. Contrairement aux émigrés du Nord de l'Albanie, qui étaient du rite catholique romain jusqu'à la ville de Durrës, les émigrés du Sud étaient du rite catholique byzantin (ou gréco-catholique). Cette importante émigration s'installa en Italie et rejoignit ceux qui avaient déjà émigré progressivement entre 1481 et 1492, dès les premières attaques ottomanes. Cette communauté créera les centres dePalazzo Adriano (1481),Santa Cristina,Gela,Mezzojuso (1490), San Angelo di Girgenti, San Michele di Bagoaria. Plus tard, elle fondera (1536) les colonies de Basile, Moschite, S. Costantino albanese, S. Paolo albanese,Brindisi de la Montagne (dans laBasilicate), et de Farneta àCosenza[28].

La communauté des Arberèches se renforça en 1680, avec la création de nouvelles fondations : celles deUruri,Portocannone,Campomarino, etMontecilfone (Campobasso).Charles III de Bourbon fut très favorable aux Albanais ; ainsi, il leur permit de fonder des établissements spéciaux pour l'éducation de leurs enfants (collèges de San Benedetto, Ullano, et de Palerme). De plus, il fut créé des évêchés albanais du rite gréco-catholique. C'est pourquoi de nouvelles masses émigrèrent en Italie, de même que sous l'empire deFerdinand IV du Saint-Empire. Ces derniers émigrés s'établirent àBrindisi et àNaples, notamment à la suite du régiment royal deMacédoine formé d'Albanais et deMacédoniens. Il existe une littérature italo-albanaise qui comptait au début duXXe siècle des écrivains de valeur comme Don Variboda, Dorsa, Mauro, de Rada, Marchiano. Les meilleurs statistiques sur les Albanais d'Italie ont été faites par Barbarich[réf. souhaitée].

Les Vénitiens ne purent conserver leurs comptoirs d'Albanie et leurs établissements deMorée qu'en payant un tribut annuel àMehmed II qui, avant de mourir en 1481, donna le commandement de l'Épire (dont la moitié sud de l'Albanie) à un petit-fils, dont le dernier descendant direct fut le marquis de Saint-Ange, tué par les Français le à labataille de Pavie. La paix entre Venise et l'Empire ottoman de 1501 fut à nouveau troublée au moment de labataille de Lépante (1571). À cette époque, les Albanais firent de nombreuses tentatives désespérées pour secouer le jougottoman et pour intéresser leschrétiens à leur sort. Ce fut en vain et, en 1592, ayant vu les princes italiensCharles-Emmanuel Ier de Savoie et le duc de ParmeRanuce II Farnèse[Passage contradictoire (Anachronisme : Ranuce II Farnèse est né quarante ans plus tard)] refuser la couronne d'Albanie, ils se résignèrent, à l'exception des montagnards du Nord de l'Albanie et desChimariotes du Sud, à la domination turque[réf. souhaitée].

Occupation ottomane

Asphyxies de la langue albanaise et de la foi chrétienne

Pjetër Bogdani, Albanie
Pjetër Bogdani.
Les persécutions religieuses ottomanes illustrées par une fresque de l'église Saint-François de Shkodër.

L'histoire albanaise marquée par l'occupation s'est révélée particulièrement douloureuse sur le plan de la languealbanaise, au point de manquer de la faire disparaître. L'interdiction totale d'écoles en langue albanaise durant quasiment cinq siècles d'occupationottomane eut pour conséquenceun taux d'illettrisme extrêmement élevé, évalué à environ 90 % au début duXXe siècle[réf. nécessaire]. Pour lesAlbanais qui pouvaient recevoir un enseignement, il leur était imposé d'aller àConstantinople pour apprendre leturc. Si quelques-uns pouvaient avoir accès à un enseignement en Albanie du Sud (Épire du Nord), cet enseignement n'était alors qu'en languegrecque. Ce phénomène était dû à la forte influence de l'Église de Grèce au sud de l'Albanie depuis le schisme avec l'Église catholique et la permission accordée à l'Église de Grèce par l'Empire ottoman de maintenir les écoles et laliturgie en langue grecque (comme ce fut le cas pour lesSerbes enslavon). Avec le schisme entreRome etConstantinople, l'Albanie fut depuis lesXIIIe et XIVe siècles (et définitivement à compter de la fin duXVe siècle avec l'occupation ottomane) tributaire d'une guerre de l'Égliseorthodoxe grecque (au sud) contre l'Église catholique présente dans le Nord de l'Albanie jusqu'àDurrës. La liturgie étant en langue étrangère, ce schisme s'est révélé totalement néfaste à la fois pour la survie et l'unification de la langue albanaise, et pour la sauvegarde de la foi. À quelques exceptions près, la liturgie chrétienne était quasi exclusivement en langue étrangère (en grec pour le rite orthodoxe dans le Sud, et enslavon pour les zones en contact avec les Serbo-Monténégrins au nord), et comme telle, incompréhensible.

Cependant, leclergécatholique albanais perçut rapidement les conséquences extrêmement préjudiciables de l'interdiction d'écriture et d'enseignement en langue albanaise, tant vis-à-vis de la foi chrétienne que de la lutte contre l'occupantturc, lutte qui passait par la conscience d'appartenance ethnique et religieuse catholique des Albanais. Quelques clercs catholiques albanais réagirent dès lesXVIe et XVIIe siècles et se consacrèrent à l'écriture, l'édition et la diffusion d'un maximum de livres (liturgiques à l'époque) en langue albanaise :

  • en 1555,Gjon Buzuku écrivitMeshari (Le Missel), texte de liturgie catholique en albanais (guègue) ;
  • il est suivi parLuca Matranga, prêtrearbëresh, qui écrira en albanais (tosque)E mbsuame e krështerë (Doctrine chrétienne) en 1592 ;
  • Pjetër Budi (en) [Pietro Boudi], évêque de Sapa et Sarda, obtiendra l'édition àRome de plusieurs ouvrages liturgiques bilingues albanais-italien. Il demandera également en 1621 aucardinalUlisse Giuseppe Gozzadini de l'aide pour engager une lutte armée contre lesOttomans, et la nécessité d'un clergé exclusivement albanais. Du fait de ses demandes incessantes adressées à Rome pour la formation d'une liturgie et du clergé en langue albanaise, Pjetër Budi sera noyé en décembre 1622, en traversant le fleuveDrin au nord de l'Albanie, par ses ennemis. Il sera l'un des premiers martyrs de la langue albanaise ;
  • Frang Bardhi [Franciscus Blancus en latin, Francesco Bianchi en italien], évêque de Sapa et Sarda, fut l'auteur du premier dictionnaire latin-albanaisDictionarium Latino-Epiroticum 1635, comportant des noms de lieux, des proverbes et différentes expressions issues de différentes régions d'Albanie. Il rédigea des études pour laCongrégation pour la doctrine de la foi à Rome, notamment sur l'organisation et la position de l'Église catholique dans l'Albanie occupée par l'Empire ottoman ;
  • les efforts de l'enseignement de l'albanais seront poursuivis parAndrea Bogdani (en) [Ndre Bogdani], archevêque deSkopje, ville centrale duKosovo jusqu'en 1918, auteur d'une grammaire latino-albanaise ;
  • l'œuvre d'Andrea Bogdani sera suivie par son neveu,Pjetër Bogdani, archevêque de Skopje, d'Antivari (Bar dans l'actuel Monténégro), deScutari, et administrateur de laSerbie — qui publiera en langue albanaise (bilingue italien) le traité théologiqueCuneus Prophetarum (La cohorte des prophètes, 1685). Farouche résistant contre l'Empire ottoman, il mobilisera environ 6 000 soldats albanais au Kosovo afin de soutenir la campagneautrichienne duXVIIe siècle arrivée àPristina, qu'il accompagnera jusqu'àPrizren dans la lutte contre les Ottomans.
Arnaoutes,Voyage Pittoresque en Grèce, 1782.

L'Empire ottoman dicta une loi d'interdiction officielle définitive de la langue albanaise le, prise parAbdülhamid Ier, loi qui précisait clairement la protection par l'Empire ottoman de la langue grecque, et l'interdiction de la langue albanaise sous peine de mort[30].Theodore Kavalliotis (en), deVoskopojë (1718-1797), publia un dictionnaire de langue albanaise-grecque-slave, et fut assassiné durant son voyage de retour en Albanie par les envoyés desphanariotes, voyage durant lequel il emporta des lettres de l'alphabet albanais en plomb pour imprimer des livres en albanais.Naum Veqilharxhi (en), qui possédait l'imprimerie dans laquelle devaient s'imprimer les livres en langue albanaise, fut empoisonné sur l'ordre dupatriarche de Constantinople, en 1846. La langue étrangère dans la liturgie chrétienne et la présence d'un clergé majoritairement étranger expliquent sans doute les rapports distants de la majorité desAlbanais vis-à-vis de la religion chrétienne. Selon les régions, les caractères d'alphabetslatins,grecs,slaves,turcs étaient employés (voirearabes pour les livres saintsmusulmans) ce qui s'opposa au développement littéraire de l'albanais, faute d'alphabet unique.Kostandin Kristoforidhi (en) fera une tentative d'unification auXIXe siècle des différentes versions d'alphabets sur la base d'un alphabetlatin avec des signes diacritiques comme pour letchèque ou lecroate. L'alphabet déterminé par le Congrès de l'albanais àBitola (Kongresi i Monastirit) par le PèreGjergj Fishta résultera de celui créé par les religieuxguègues vers 1600, et que laSociété Bashkimi (en) (1899) établie àScutari parPreng Doçi (en),abbé de la région deMirdita, reprendra. Certains albanologues étrangers proposèrent des alphabets de langue albanaise, comme la proposition d'alphabet du princeLouis-Lucien Bonaparte[31], celle d'Auguste Dozon[32], ou encore celle d'Eugenio Barbarich (it).

L'absence d'une langue albanaise écrite, enseignée et diffusée auprès de la population, pendant presque cinq siècles, affaiblit considérablement la circulation des idées et le réveil d'un sentiment national. Les difficultés de transport dans un pays de relief très accidenté y contribuèrent aussi. La liturgie en langue étrangère dans un tel contexte (en grec, latin, et slavon) eut également pour effet de distendre les rites et la foi chrétienne. Toutefois, l'albanais étant une langue de tradition fortement orale, il réussit à survivre à cette asphyxie de cinq siècles.

Échec des campagnes autrichiennes duXVIIe siècle et austro-russe duXVIIIe siècle

Unkhandjar d’Albanie (château des ducs de Bar).

Au cours duXVIIe siècle, lesImpériaux eurent à faire avec lesTurcs, et durant la campagne de 1689 leur généralPiccolomini franchit laSave et pénétra par leKosovo, où la route lui fut facilitée parPjetër Bogdani jusqu'àPrizren. LesAutrichiens avancèrent de Prizren (Kosovo) à la vallée de Vardar, battant le TurcMahmoud Begovitch, s'alliant avec leschrétiens albanais. Néanmoins, lesOttomans réussirent à faire entrer en conflit une partie des Albanais musulmans contre les Albanais chrétiens, et leduc de Holstein, qui remplaça Piccolomini après sa mort, ne sut pas comprendre ses alliés albanais, et les froissa de telle sorte qu'ils le forcèrent à rentrer enHongrie, entraînant dans la retraite le PatriarcheArsène II Cernogevitch et les habitants de laVieille Serbie (en).

Lorsque les Austro-Russes envahirent l'Albanie du Nord en 1737, les tribuscatholiques (Scutari,Hoti, Kelmendi, etc.) et orthodoxes (Kuçi, Piperi, Gruda, etc.) crurent leur heure de libération arrivée. Mais le chef des Alliés, le colonel autrichien Lentulus, manqua de décision et rétrograda du sandjak deNovi Bazar, abandonnant ses auxiliaires à la vengeance desTurcs pour une deuxième fois, qui, néanmoins, ne purent en venir à bout qu'après deux sanglantes répressions en 1740. Cette expédition manquée eut également une influence sur les progrès de l'islam.

L'histoire de l'Albanie sousl'Empire ottoman, duXVIe siècle jusqu’à 1912, fut marquée par une succession de révoltes albanaises anti-ottomanes durement réprimées. Les plus sévères furent celles desBushati (en) à Scutari (1796) et celle d’Ali Pacha (1822) enÉpire.

De la renaissance albanaise finXIXe siècle jusqu'à son indépendance débutXXe siècle

La renaissance albanaise commence auXIXe siècle et aboutira au début duXXe siècle à l'indépendance du pays.

Réaction albanaise au traité de Berlin de 1878

À la fin duXIXe siècle, les territoires à forte populationalbanaise sous domination ottomane étaient séparés en quatre régions administratives (vilâyet) : la région deKosovo, celle deScutari, celle deBitola (anciennement dénommée Monastir), et celle d'Ioánnina.

À l'issue de la grande guerre d'Orient (guerre russo-ottomane) qui marqua la victoire de l'Empire russe sur l'Empire ottoman, la Serbie revendiqua les territoires deKuršumlija (actuel Sud de laSerbie),Plav (actuel Sud-Est deMonténégro aux confins avec Kosovo),Guceviće (ou Gucia, actuel Sud-Ouest de laSerbie), etBar (ou Tivar) sur le littoral tandis que laGrèce revendiquait une partie de l'Épire (Ioánnina,Arta etPréveza dans lesquelles elle avait placé des consulats quelques années auparavant). Or des Albanais vivaient aussi dans ces territoires, et les leaders albanophones réalisèrent que s'ils ne s'unissaient pas, le peuple albanais finirait par se trouver partagé entre ses voisins : c'est ainsi que se constitua laLigue albanaise de Prizren, dont le siège se trouvait àElbasan (Albanie centrale) avec des succursales àPrizren (Kosovo) et àGjirokastër (Albanie).

Miliciens albanais photographiés parWilliam Le Queux, 1906.

La Ligue de Prizren proclama la nécessité d'arriver à une autonomie albanaise avec la ville d'Ohrid (actuel Sud-Ouest de laMacédoine du Nord) comme chef-lieu, et protesta contre l'annexion par le Monténégro de territoires commePodgorica etUlcinj où vivaient aussi des Albanais. Elle décida d'organiser une résistance armée et, le, un combat eut lieu à Plav (Novsici) entre quatre bataillons monténégrins commandés par Bošo Petrović et 8 000 Albanais de Velika, sous les ordres de Bibë Doda deMirditë. Les escarmouches durèrent deux ans, et les autorités ottomanes dépêchèrent à partir deBitola des troupes dirigées par Mouktar Pacha, pour y mettre bon ordre. Une bataille indécise eut lieu près de Plav, à Metei, le. L'Italie proposa alors un échange de territoires entre le Monténégro et l'Empire ottoman, qui fut refusé par les Albanais. LesBritanniques proposèrent qu'Ulcinj, où les Albanais étaient minoritaires, reste monténégrine, mais que le Monténégro restitue à l'Empire ottoman les territoires à majorité albanaise qu'il avait reçu autour dulac de Shkodër. Comme les Albanais refusèrent à nouveau, une démonstration navale britannique devant le port d'Ulcinj les fit céder en 1880. Entretemps, la Grèce avait occupé les régions à majorité hellénophone d'Épire, avec Ioánnina, la région entre le fleuveArachtos et lePinde, Arta et Préveza. Elle fut néanmoins obligée d'évacuer l'Épire mais reçut en échange laThessalie, également à majorité grecque[33].

Après de sanglantes révoltes, Derviş Pacha combattit à nouveau les milices de la Ligue albanaise près dePristina (à Slivove, Kosovo), et occupa les villes de Prizren etGjakovë (Sud et Sud-Ouest de Kosovo). De nouvelles manifestations de la Ligue auront lieu lors de laguerre gréco-turque de 1897, et dans la Vieille-Serbie en 1903, dans le but d'unir tous les territoires et populations albanaises dans un seul État.

Expéditions turques de désarmement des Albanais en 1910

La révolution de 1908 du mouvementjeune-turc donna naissance à un deuxième regroupement des forces albanaises contre l'Empire ottoman, les Albanais constatant qu'ils perdaient au fur et à mesure une grande partie de leurs territoires depuis les accords turco-russes de 1878-1880, et à la suite d'une nouvelle levée de taxes. Aussi, en 1910, une nouvelle organisation, le mouvementBessa (le « Serment »), s'organisa près dePrizren (Ferizaj, Sud duKosovo), réclamant l'autonomie de l'Albanie vis-à-vis de l'Empire ottoman. Durant une courte période (1910-1912), de nombreusesrévoltes albanaises éclatent.

En représailles, l'Empire ottoman entreprit une expédition très importante sous la direction deChefket Pacha (en), et désarma la population.

Les Ottomans réussirent à la fin de 1910 à confisquer plus de 147 000 fusils, 600 000 cartouches, et quelques canons. Durant une vingtaine de combats, les Ottomans tuèrent environ 3 000 Albanais, exécutèrent20 chefs de la résistance, ne perdant eux-mêmes que300 hommes.

Les mouvements albanais se regroupèrent à nouveau, et reprirentSkopje durant l'été de 1912, quelques semaines avant la déclaration de guerre par laLigue balkanique à l'Empire ottoman. La guerre éclatée, l'Albanie devait se tenir encore austatu quo sur ordre desgrandes puissances, dans l'attente de la détermination de ses frontières.

Indépendance de l'État albanais et négociation des frontières

Articles connexes :Guerres balkaniques,Gouvernement provisoire d'Albanie,Principauté d'Albanie,Première Guerre mondiale,Histoire de l'Épire du Nord de 1913 à 1921,République de Koritza,Congrès de Lushnjë etConflit albano-yougoslave de 1921.
Balkans 1914
Aspirations irrédentistes dans les Balkans, 1914.
Ferenc Nopcsa en costume traditionnel albanais en 1915
Ferenc Nopcsa en costume traditionnel albanais en 1915 (avec un fusil de tireur d'élite).

En 1912, alors que l'Empire ottoman est affaibli, quatre pays (Serbie,Grèce,Monténégro etBulgarie) conclurent une alliance militaire, laLigue balkanique, visant à faire reculer l'Empire ottoman, avec l'appui de laRussie. Le, la ligue déclare lapremière guerre balkanique à l'Empire. La guerre tourne rapidement à l'avantage des coalisés et l'Albanie, soutenue par l'Autriche-Hongrie (représentée parFerenc Nopcsa), entre à nouveau en insurrection et proclame son indépendance le. Les frontières revendiquées par les représentants albanais à laconférence des ambassadeurs de 1912-1913 à Londres incluent l'ensemble des territoires où vivent des albanophones (même là où ils sont minoritaires), soit l'actuelle Albanie, leKosovo, le tiers Nord-Ouest de l'actuelleMacédoine du Nord avecSkopje, et l'Épire entière avecIoánnina et l'Épire du Sud. Les coalisés eux aussi revendiquent ces territoires : les Monténégrins aspirent à annexer le Nord de l'Albanie avecScutari, les Grecs réclament l'Épire entière y compris l'Épire du Nord avecArgyrokastro, et les Serbes le Kosovo et l'Albanie centrale, pour obtenir un accès à lamer Adriatique.

Dès la fin, les Monténégrins pénètrent dans le Nord de l'actuelle Albanie, assiégeant la garnison ottomane de Scutari. Au mois de novembre, les troupes serbes et grecques pénètrent respectivement au nord et au sud de l'Albanie. En, les six grandes puissances européennes signataires dutraité de Berlin de 1878 (Allemagne,France,Grande-Bretagne,Autriche-Hongrie,Italie etEmpire russe) créent laconférence de Londres pour régler les questions balkaniques.

En, l'indépendance de l'Albanie est acquise et la question de ses frontières est réglée selon un compromis entre les différentes revendications. Environ 60 % du territoire revendiqué par les représentants albanais, où les albanophones sont très largement majoritaires, forme l'Albanie indépendante ; le reste est incorporé aux États voisins, y compris le Kosovo où les albanophones formaient alors 70 % de la population. Durant les négociations, chaque pays est soutenu par différentes puissances : la Grèce par l'Angleterre et la France, la Serbie et le Monténégro par la Russie, tandis que la Bulgarie s'oppose à la Serbie au sujet de laMacédoine. En revanche, l'Autriche-Hongrie soutient les revendications de la délégation albanaise. Dans une certaine mesure, l'Italie, alorsalignée sur les puissances germaniques, les soutient également, préférant voir émerger sur la côte Adriatique un État albanais indépendant et neutre, plutôt que des états-clients des Anglais, des Français et des Russes[34].

Au Nord, une fois les frontières albanaises fixées, les Monténégrins, qui n'eurent pas plus que ce qu'ils avaient déjà obtenu au traité de Berlin en 1878, évacuent les territoires albanophones qu'ils revendiquaient[35].

À l'est, la frontière albano-serbe est également rapidement fixée par les grandes puissances, mais les territoires majoritairement albanophones du Kosovo, ainsi que de l'Ouest et du Nord de l'actuelleMacédoine du Nord, vont à la Serbie qui, en échange, reconnaît l'indépendance du pays et le quitte en : ce compromis témoigne du rapport de force entregrandes puissances, plus précisément entre lespuissances germaniques, qui obtiennent une Albanie indépendante, et l'Empire russe, qui soutient la Serbie, mais pas au point de lui ouvrir un accès à la mer.

Au sud, le traçage de la frontière avec la Grèce à travers l'Épire est plus ardu, car les albanophones et les hellénophones y sont partout présents, les premiers majoritaires dans le nord, les seconds dans le sud, les deux en nombre sensiblement égal au centre[25]. La question frontalière n'est pas seulement linguistique : les albanophones d'Épire peuvent être musulmans (chams,Τσάμηδες/ tsámides,Ђами ouЏами /djamides, djams, dzams outchams, mots issus duturccami, mosquée), mais aussiorthodoxes d'obédience grecque dépendant dupatriarcat œcuménique de Constantinople, que les grecs appellent « arvanites » : en voie d'hellénisation depuis des siècles, ces derniers ont une longue tradition d'émigration vers la Grèce et expriment, durant les négociations, leur attachement à ce pays[36]. Ayant obtenuIoánnina, la Grèce renonce à Argyrokastro (désormaisGjirokastër) et quitte l'Épire du Nord en. Toutefois, elle réoccupera cette région le, en raison de laPremière Guerre mondiale, mais devra l'évacuer à nouveau en 1916. À laconférence de la paix de Paris (1919), la Grèce revendique à nouveau l'Épire du Nord, mais les traités de paix la laissent définitivement à l'Albanie et confirment la frontière fixée en 1914 à la suite de laconférence de Londres[37].

Un dernier conflit frontalier oppose en 1921 l'Albanie au tout nouveauroyaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui mène à uneviolation du territoire albanais par les troupes yougoslaves en janvier. Une escalade du conflit est évitée grâce à l'arbitrage de laSociété des Nations, qui fait accepter par les deux parties leur frontière commune[38].

De la république à la monarchie

Roi Zog
Zog Ier.
Articles connexes :République albanaise etRoyaume albanais (1928-1939).

Après la redéfinition de ses frontières, l'Albanie connut une courte période démocratique (marquée notamment par le gouvernement deTheofan Stilian Noli, dit Fan Noli, et deLuigj Gurakuqi) (1924). Ce gouvernement ne cessa de revendiquer auprès de laSociété des Nations, après les découpages de 1913-1919, les territoires abritant des populations albanaises : leKosovo, Monastir (deSkopje àBitola) et une partie de l'Épire du Sud, dontIoánnina. Les diplomates occidentaux, irrités par les réclamations de Fan Noli, réussirent à propulser sur le devant de la scène politique albanaise une figure moins revendicatrice envers la Société des Nations, celle d'Ahmed Zogu. Ce dernier parvient au pouvoir avec le soutien de la Grande-Bretagne et de laSerbie ; président de la République, il s'autoproclameroi des Albanais sous le nom de Zog Ier. Ce roi fit des efforts pour moderniser l'Albanie, sous la forte impulsion de l'Italie. Ainsi, un Code civil est promulgué, rédigé d'après le Code civil suisse, une Banque nationale est créée ; la réforme agraire donne de la terre aux paysans et la presse connaît un essor pendant les années 1920-1930.

De l'occupation italienne à la montée du communisme

Article détaillé :Histoire de l'Albanie pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'Albanie italienne lors de la Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1941.

En 1939,le pays est annexé par l’Italie : la couronne duRoyaume albanais passe alors auroi d'ItalieVictor-Emmanuel III, le pays devenant unprotectorat italien. La résistance albanaise de quelques groupes communistes s'organise autour duParti communiste d'Albanie à partir de 1941, sous la direction d'Enver Hoxha et en liaison avec le mouvement communiste deTito. Le, la première conférence de libération nationale, àPeć (Pejë), regroupe les communistes, les monarchistes, les nationalistes républicains duBalli Kombëtar (Front national) et le mouvement des frèresKryeziu. Cette conférence donne naissance auMouvement de libération nationale (MLN ou en albanais LNÇ,Levizje Nacional Çlirimtare) dirigé par huit membres dont Enver Hoxha etAbaz Kupi. Ce dernier, exclu du MLN en quand le mouvement passe sous le contrôle exclusif des communistes, fonde le Parti de la légalité (Legaliteti), fidèle au roi.

Dès, leSOE (Special Operations Executive) parachute des équipes pour encadrer les maquis de résistance, au départ sans considération politique. À partir de la fin 1943, les Britanniques,intoxiqués par la propagande des « cinq de Cambridge » (dirigeant lesservices de renseignement britanniques, mais en faitagents d'influence de l'URSS), abandonnent la résistance loyaliste et royaliste dans les Balkans, y compris en Albanie, pour ne plus soutenir que les partisans communistes[39], d'autant qu'à laconférence de Moscou de 1944 (qui sera entérinée l'année suivante auxaccords de Yalta),Churchill, pour conserver la haute main sur laGrèce, laisse àStaline les mains libres dans le reste des Balkans.

L'Albanie communiste

Article détaillé :République populaire socialiste d'Albanie.

L'Albanie connaît, après, un gouvernementcommuniste, dont le principal dirigeant estEnver Hoxha, chef du gouvernement et premier secrétaire duParti communiste d'Albanie. Larépublique populaire d'Albanie est officiellement proclamée le. Le gouvernement albanais est le seul à refuser ladéstalinisation en 1956, ce qui le conduit à rompre avec l'URSS et à rechercher l'alliance de laChine. L'Albanie est alors la dictature la plus sévère d'Europe avec plus de 8 000 condamnations à mort et des milliers de personnes emprisonnées dans des camps, pour une population d'après-guerre d'un million d'habitants (et de plus de trois millions en 1990). Le gouvernement met en œuvre des réformes visant à la modernisation économique et obtient certains résultats en matière d'industrialisation, de développement de l'agriculture, de l'éducation, des arts et de la culture, ce qui contribue à une hausse générale du niveau de vie, bien que l'Albanie soit le pays le plus pauvre d'Europe avec des périodes de disette[40],[41],[42].

L'Albanie est isolée du reste du monde jusqu'à la chute du régime communiste en 1991. LaFrance, l'Italie, l'Autriche et laSuisse sont les seuls pays occidentaux à entretenir des relations diplomatiques avec l'Albanie pendant la période communiste. De leur côté, leRoyaume-Uni et lesÉtats-Unis tentent en 1949-1951, en pleineguerre froide, de renverser le gouvernement communiste en infiltrant des commandos composés de militants monarchistes albanais. Leur opération de subversion, nommée « Valuable Project », échoue du fait de l'allégeance de l'agent doubleKim Philby à l'URSS[réf. nécessaire].

L'Albanie moderne

Après la chute du régime en 1991, l'Albanie connait unetransition d'uneéconomie planifiée à l'économie de marché, générant une sévère crise économique, tandis que la population, pouvant passer librement les frontières (dont les fortifications sont abandonnées), s'expatrie en masse, principalement vers l'Italie, laGrèce et les États-Unis. L'Albanie reçoit par ailleurs d'importants mouvements d'immigration à la suite du conflit auKosovo voisin, en 1998-1999. Le mouvement d'émigration économique se poursuit dans les années 2000. Ainsi, uniquement dans la première moitié de l'année 2015, 30 000 citoyens albanais, venant principalement de la province, ont quitté leur pays afin de rechercher de meilleures conditions de vie dans les pays de l'Europe de l'Ouest[43].

Article détaillé :Crise albanaise de 1997.

La crise économique des années 1990, accentuée en 1997 par l'effondrement des banques et des « pyramides financières » qui a englouti les économies de nombreuses personnes, déclenche cette année-là une « quasi-guerre civile » opposant les partisans des deux principaux partis du pays (leParti démocrate d'Albanie et leParti socialiste d'Albanie), faisant au moins 2 000 morts. Alors que des centaines de milliers d'armes circulent dans le pays, ce dernier fait figure d'« État failli »[44].

À la fin des années 1990, le pays subit également les retombées économiques et humanitaires de laguerre du Kosovo.

En 2018, l'Albanie connaît ses plus importantes manifestations étudiantes de l'ère post-communiste. L'augmentation des frais de scolarité est la conséquence d'une loi prévoyant la mise en concurrence des universités et leur ouverture au marché. Le premier ministreEdi Rama affronte la crise en limogeant la moitié de ses ministres[45].

Politique et administration

Article détaillé :Politique en Albanie.

Depuis 1992, l'Albanie est une républiqueparlementaire,démocratique et représentative. Lepouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Lepouvoir législatif est détenu par le Parlement, l'Assemblée d'Albanie (Kuvendi i Republikës së Shqipërisë), mais le gouvernement aussi propose des projets de lois. Depuis 1991 et l'introduction du pluralisme, le système politique est dominé par les conservateurs, leParti démocrate d'Albanie et leParti socialiste d'Albanie. D'autres formations politiques d'une importance moindre sont représentées au Parlement et au gouvernement.

Pouvoir exécutif

Le chef de l’État est leprésident de la République, qui est élu par le Parlement avec un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Dans ce système, leprésident de la République nomme lePremier ministre au sein de la majorité parlementaire. Le président est le garant de la démocratie puisque c'est à lui qu'incombe la responsabilité de décréter les lois adoptées par le Parlement.

Pouvoir législatif

L'Assemblée (Kuvendi), constitue lepouvoir législatif, responsable des politiques intérieures et extérieures du pays et des modifications de laConstitution. Élu tous les quatre ans, il compte au total cent-quarantedéputés sortis des listes des différents partis politiques selon un systèmeproportionnel régional.

Système judiciaire

Il existe deux types de juridictions en Albanie : criminelle et civile. Le système judiciaire dispose d’uneCour constitutionnelle, d'unecour de cassation (en), de cours d'appel et de cours dedistrict (en). La Cour constitutionnelle est composée de neuf membres nommés par le président de la République avec le consentement de l'Assemblée pour une durée de neuf ans. La Cour suprême quant à elle, comporte dix-sept membres qui sont nommés par l'Assemblée pour une durée de neuf ans. Dans lestribunaux, la justice est rendue par trois juges. En Albanie, il existe une formation particulière pour former des juges, l’École de la Magistrature, cela est supposé rendre les juges plus impartiaux. Une autre particularité du système albanais est le fait que dans les tribunaux il n’y a pas de jury populaire.

Découpage administratif

Article détaillé :Subdivisions de l'Albanie.

L’Albanie est découpée en trente-six districts (Rrethe) qui disposent chacun d’ungouverneur local choisi par le conseil de district dont les membres sont élus auscrutin proportionnel. Les districts sont regroupés enpréfectures (qark (en)) qui sont au nombre de douze avec à leurs têtes despréfets nommés par leConseil des ministres, la capitaleTirana disposant d’un statut spécial. Lesmaires des autres villes sont élus ausuffrage direct et les conseils municipaux le sont à la proportionnelle.

Principaux partis politiques

Article détaillé :Liste des partis politiques en Albanie.

Les chiffres correspondent auxélections du.

Principaux partis non représentés :

Adhésion à l’Union européenne

Article détaillé :Procédure d'adhésion de l'Albanie à l'Union européenne.

L'Albanie mène, depuis 1992, date du premier Accord de commerce, des négociations avec la Communauté européenne pour une possible adhésion. En 2006, l'Albanie est devenue membre associé de l'Union européenne, après la signature d'unAccord de stabilisation et d'association (ASA). Au cours des dernières années, des progrès plus ou moins grands ont été enregistrés dans les différents domaines de la gouvernance, tels que la réforme des institutions démocratiques, le renforcement des droits civiques, etc. D'autres progrès ont été accomplis en ce qui concerne la gestion de l'économie et la création d'opportunités pour inciter les investissements étrangers directs et diminuer ainsi le chômage (en 2008 13,4 %). En mars 2009, le Premier ministreSali Berisha annonce son intention de déposer la candidature de l'Albanie à l'UE, dans l'espoir de se prévaloir de cette initiative lors de sa campagne électorale pour les législatives prévues en juin. En avril 2009, l'ASA est entré en vigueur, et la république d'Albanie est devenue officiellement membre de l'OTAN. Elle dépose sa candidature officielle à l'Union le 28 avril 2009, auprès de la présidence tchèque. Vers le mois de mai de l'année 2014, on savait que le statut pourrait lui être octroyé en juin 2014 si leConseil européen en décidait ainsi[46]. Officieusement, c'est chose faite le mardi[47],[48]. D'après une journaliste, cette« décision récompense les progrès accomplis par Tirana, notamment pour combattre la criminalité organisée[49]. » Officiellement, la candidature est entérinée par leConseil européen le vendredi.

Relations économiques internationales

La fuite des élites albanaises est un processus social et économique qui pénalise larecherche. Cependant, pour enrayer cet exode et encourager les émigrés à revenir, l'Albanie doit définir une politique scientifique et scolaire claire, étroitement liée à une politique industrielle à long terme avec l'aide des programmes européens développés à cet effet (ACE,PHARE,TEMPUS ouEAST).

Lesexportations sont faibles (surtout desproduits agricoles) et les travailleurs émigrés sont les principaux pourvoyeurs dedevises. Lesimportations sont principalement leséquipements mécaniques, lesproduits manufacturés, lesdenrées alimentaires, lestextiles et lesproduits chimiques. Le changement derégime en 1991 a créé les conditions d’un rapprochement progressif de l’Albanie et de l’Europe. L’adhésion de l’Albanie auConseil de l'Europe en 1995 en offrit un premier signe tangible. En novembre 2000, le sommet deZagreb a ouvert à l’Albanie la perspective d’une adhésion à l’Union européenne (UE), de sorte qu’ont été entamées le les négociations en vue d’unaccord de stabilisation et d'association (ASA), qui a été signé le. L’UE a rappelé à plusieurs reprises à l’Albanie la nécessité de mettre en œuvre concrètement les réformes adoptées et de les poursuivre.

Géographie

Article détaillé :Géographie de l'Albanie.
Carte topographique de l'Albanie
Carte topographique de l'Albanie.

Situation

L'Albanie s'étend sur une superficie totale de 28 748 km2, avec environ 70 % de surface montagneuse, accidentée et difficilement accessible, dont le point culminant est lemont Korab s'élevant à 2 753 m[50].

Le reste est constitué deplaines alluviales, dont le terrain est plutôt de piètre qualité pour l’agriculture, alternativement inondé ou desséché. Les terres les plusfertiles sont situées dans le district des lacs (lac d'Ohrid,Grand Prespa etPetit Prespa) et sur certainsplateaux intermédiaires entre la plaine et lamontagne.

La seuleîle notable est celle deSazan qui fut tour à tour occupée par diverses grandes puissances européennes.

Son littoral s'étend sur362 kilomètres le long de l'Adriatique et de lamer Ionienne, l'Italie est distante de quatre-vingt kilomètres via lecanal d'Otrante. L'Albanie possède sept-cent-vingt kilomètres de frontières terrestres avec leMonténégro (172 km), leKosovo (115 km), laMacédoine du Nord (151 km) et laGrèce (282 km).

Les principales villes sontTirana (la capitale) avec environ 800 000 habitants,Durrës,Korça,Elbasan,Scutari,Gjirokastra,Vlora etKukës.

Le plus grandfleuve albanais est leDrin. Long de282 kilomètres, il est un des seuls à connaître undébit relativement stable tout au long de l’année. Les autres cours d’eau sont généralement presque secs durant l’été, même les rivièresSemani etVjosa qui ont pourtant une longueur de plus de cent-soixante kilomètres.

Hydrographie

L'Albanie possède trois lacs dont l'un des plus vieux du monde (lac d'Ohrid).

Lelac de Scutari situé dans le Nord-Ouest du pays a une surface qui peut varier entre 370 et 530 km2 et se trouve à cheval sur l'Albanie et la ville d'Ulcinj au Monténégro. La rive albanaise du lac est longue de cinquante-sept kilomètres.

Lelac d'Ohrid est le lac le plus profond desBalkans (288 m) mais aussi un des plus vieux du monde. Il est situé dans le Sud du pays et est partagé entre l'Albanie et laMacédoine du Nord. Il abrite une variété deflore et defaune unique au monde, des « fossiles vivants » et de nombreuses espèces endémiques. En raison de sa valeur naturelle et historique, le lac d'Ohrid est sous la protection de l'Unesco.

Climat

Leclimat y estméditerranéen dans lesrégions littorales (moyenne hivernale :7 °C) et devient pluscontinental dans le relief. Lesprécipitations sont assez élevées (1 000 à 1 500 mm annuels), le flux d’air humide rencontrant la masse d’air continentale plus froide, surtout pendant l’hiver, qui est la saison pluvieuse.

L'Albanie compte un grand nombre de régions climatiques malgré sa relative faible étendue. Les côtes albanaises jouissent d'unclimat méditerranéen agréable alors que l'intérieur du pays avec ses hauts plateaux et montagnes possèdent un climat pluscontinental et donc plus rude.

Ksamil, Albanie
La plage deKsamil.

Du nord au sud du pays, la variation du climat est assez sensible. Les saisons les plus agréables sont le printemps et l'automne.

Les basses terres ont des hivers doux, avec une moyenne d'environ°C. L'été, la moyenne tourne autour des24 °C. Mais les températures, bien que plus affectées par les différences d'altitude que par la latitude, sont tout de même d'environ°C plus élevées dans le Sud du pays que dans le Nord.

L'hiver s'avère souvent rude dans les zones montagneuses avec des températures assez froides, causées par la masse d'air continentale qui domine la météo de l'Europe de l'Est et desBalkans avec les vents de nord et de nord-est. Les chutes de neige y sont assez fréquentes. Les hivers sont plus doux et pluvieux sur les plaines côtières.

Cotes Saranda, Albanie
Labaie de Grama.

L'été, les températures moyennes sont plus faibles dans les régions montagneuses du Nord et de l'Est que dans les zones côtières et beaucoup plus faibles en altitude, mais avec toutefois des variations journalières plus importantes.

Le Centre et l'Ouest de l'Albanie connaissent des températures plus élevées (40 °C), causées par des vents chauds venant de la mer. Les températures maximales dans les bassins intérieurs et les vallées fluviales sont très élevées, mais les nuits y sont presque toujours fraîches.

La moyenne desprécipitations est élevée, conséquence de la convergence des flux d'airs dominants de la mer Méditerranée avec la masse d'air continentale. En se réunissant habituellement aux plus hautes altitudes, la pluie tombe majoritairement dans les hautes terres centrales. Les courants chauds verticaux venus de la Méditerranée provoquent des orages fréquents en été, la plupart accompagnés de grands vents locaux et d'averses torrentielles.

La moyenne des précipitations pour les zones côtières varie de 1 000 mm au sud à plus de 1 500 mm par an au nord du pays. Les pluies sont concentrées en hiver avec près de 90 % des précipitations annuelles.

Lapluviométrie est plus élevée dans les chaînes montagneuses. Les estimations varient largement, mais les moyennes annuelles sont probablement d'environ 1 800 mm et sont plus élevées (2 550 mm) dans certaines régions du Nord. Lavallée de Boga dans l'Ouest de l'Albanie est une des zones les plus humides en Europe, recevant quelque 3 100 mm de pluie par an. Les pluies y sont plus équitablement réparties le long de l'année que sur les zones côtières.

Ressources naturelles

Plus d'un tiers du territoire de l'Albanie, environ 10 000 kilomètres carrés, est couvert de forêts et le pays possède une flore très riche. Environ 3 000 espèces différentes de plantes poussent en Albanie, dont beaucoup sont utilisées à des fins médicinales. Les forêts abritent une grande variété de mammifères, y compris les loups, ours, sangliers et chamois. Leslynx, les chats sauvages et lesputois sont rares, mais continuent de survivre dans certaines régions du pays.

Les ressources naturelles les plus importantes sont lepétrole, legaz naturel, lecharbon, lechrome, lecuivre, lebois, lenickel, lepotentiel hydroélectrique.

Déclin de la biodiversité

L'Albanie présente l’un des pires taux de perte debiodiversité d'Europe selon la communauté scientifique. En cause, un modèle économique misant sur le tourisme de masse, l'artificialisation des sols, la chasse illégale et la surpêche, la corruption et la faible volonté politique de protéger les écosystèmes[51]. Cependant, en 2023, laVjosa et certains de ses affluents deviennent unparc national[52].

Économie

Article détaillé :Économie de l'Albanie.

Malgré desressources naturelles importantes, l'Albanie demeure unpays en développement.

Les structures économiques restent fragiles et dépendantes de l’aide extérieure et destransferts de revenus de l’émigration (environ 14 % du PIB). En 2004, ledéficit budgétaire représentait 5 % du PIB et ladette publique s’élève à 56 % du PIB. Néanmoins, laproductivité s’améliore sensiblement depuis environ une décennie et connaît depuis 2003 une croissance régulière (6 %) dans un contexte d’inflation modérée. Le pays dispose en outre d’une situation géographique favorable à son développement et d’une ouverture sur la mer, d’un large éventail de ressources naturelles et d’un potentieltouristique.

Le secteur tertiaire (les services et le tourisme) représente 60 % du PIB et 20 % de la population active[53].

Le salaire minimum est en juin 2020 de 214 € (euros) par mois, un des plus faibles d'Europe[54].

L'Albanie estactuellement[C'est-à-dire ?] un pays en développement, avec la moitié de sapopulation active travaillant dans le secteur de l'agriculture, et un cinquième des actifs travaillant à l'étranger. Officiellement, lechômage s'élève à 14 %, mais des sources indépendantes l'estiment à près de 30 % au nord et au nord-est du pays[55].

Le gouvernement du Premier ministreEdi Rama, au pouvoir depuis 2013, a adopté une feuille de route économiquenéolibérale. Il réduit les dépenses publiques et favorise lespartenariats public-privé, source d'enrichissement rapide pour un cercle d'entrepreneurs proches du pouvoir, dans la plupart des secteurs (tourisme, enseignement supérieur, santé, travaux publics, culture...). LeFonds monétaire international (FMI), traditionnellement favorable à ces politiques, a cependant estimé que le gouvernement albanais engageait trop rapidement desprivatisations et exposait le pays à des « risques budgétaires importants »[44].

Billet de1000lek représentantPjetër Bogdani.

Letrafic de stupéfiants s'est considérablement développé ces dernières années, représentant près d'un tiers du PIB en 2017. Selon des estimations de ladouane italienne, 753 000 plants decannabis ont été détruits en 2016, contre 46 000 en 2014. Ces destructions n’auraient touché que 10 % des surfaces cultivées. Des responsables politiques de premier plan et des hommes d'affaires sont mêlés à ce trafic[44].

Agriculture

L’agriculture représente un quart duPIB et l’économie parallèle a un poids important. Pour ce qui est du secteur primaire, il emploie une grande partie de sa population. En effet, l'Albanie est un pays agricole et 60 % de la population travaille sur les terres. Le secteur secondaire représente 19 % du PIB et 32 % de la population active.

Article détaillé :Viticulture en Albanie.

Énergie

Article détaillé :Énergie en Albanie.
Mallakastra, Albanie
Mallakastra.

La production électrique de l'Albanie provient à 95 % descentrales hydroélectriques situées sur le fleuveDrin au nord du pays.

Malgré une consommation d'électricité moyenne par habitant très basse (l'une des plus faibles en Europe), l'Albanie a des problèmes d'approvisionnement. Les trois centrales situées sur le Drin ne suffisent pas à couvrir les besoins en électricité du pays, qui n'a pour l'instant d'autre alternative que l'importation ou le rationnement.

Le gouvernement albanais prévoit cependant la construction de deux nouvelles centrales hydroélectriques d'une puissance de 200 MW chacune à Bushat et à Kalivaç qui pourraient stabiliser la situation.

La consommation d'hydrocarbures est aussi plus élevée que la production ce qui oblige l'importation d'Italie ou de Grèce. Les deux grandes entreprises nationales qui produisent les énergies fossiles (gazole, essence, gaz et autres dérivés) sont Albpetrol Sh.a qui extrait les minerais, et ARMO Sh.a qui les raffine et qui les vend. La production était beaucoup plus élevée pendant l'époque communiste car les entreprises pétrolières occidentales étaient venues s'implanter en Albanie dans les années 1980 lors de la découverte du dernier grand gisement de pétrole dans le pays.

Tourisme

Article détaillé :Tourisme en Albanie.

Depuis la fin des années 2010 le tourisme est en plein développement (passage de trois à douze millions de touristes annuels en cinq ans)[58].

Malgré la bonne réputation du pays auprès des touristes et voyagistes, il est nécessaire de souligner que les routes secondaires, et principalement celles des régions montagneuses souffrent d'un mauvais état et d'infrastructures de mauvaise qualité[59].

Cependant, le potentiel touristique du pays est fort et varié. Sites naturels et archéologiques, villages historiques ou encore musées, le pays propose une multitude de curiosités aux touristes. Ses principaux points d'intérêt étant laRiviera albanaise pour les plages, lelac d'Ohrid, le village deBerat, les sites archéologiques d'Apollonia et deButrint et son château, leparc régional naturel de Nikaj-Mërtur ou encore le musée national historique de Tirana[60].

Démographie

Article détaillé :Démographie de l'Albanie.
Tirana, Albanie
Tirana.
Saranda, Albanie
Saranda.

Le pays compte 2 402 113 habitants d'après le dernier recensement en 2023, sur un territoire montagneux à 70 %.Tirana — lacapitale — et son agglomération atteignent le million d’habitants. Les autresvilles importantes du pays sontScutari,Durrës,Elbasan,Vlora,Korçë etBerat. La population rurale, qui tend à décliner, représente, en 2014, 44 % de la population totale[61].

L'Albanie est l'un des pays les plus homogènes ethniquement parlant. 95 % de la population est composée d'Albanais de souche, répartis en deux groupes : lesGuègues (au nord) et lesTosques (au sud)[5]. LesGrecs, lesAroumains, lesTziganes, lesSerbes et lesMacédoniens constituent des groupes minoritaires. Les Grecs sont la minorité la plus importante, de 200 000 à 300 000 personnes au sud du pays[62],[63],[64],[65],[66]. La longue occupation ottomane ne réussit pas à changer globalement la structure ethnique de la population, mais les luttes successives et l'émigration incessante eurent pour conséquence un ralentissement du rythme d'accroissement démographique de la population albanaise.

L’Albanie est le pays d’Europe qui connaît la plus forte émigration, avec plus d’un tiers de ses ressortissants vivant à l’étranger, soit environ 900 000 personnes en 2006, principalement dans les deux pays frontaliers : la Grèce et l’Italie. Ce phénomène est dû à un niveau de vie parmi les plus bas du continent européen. En conséquence, la population du pays a diminué de 100 000 habitants entre 1991 et 2001, malgré un solde naturel positif (letaux de fécondité dépassant largement leseuil de renouvellement naturel). Le phénomène d’émigration se poursuit même si les données officielles semblent le sous-estimer[67]. Les départs semblent s’accélérer depuis 2014[44].

L'Albanie est le premier pays d'origine desdemandeurs d'asile en France en 2017[68].

Culture

Article détaillé :Culture de l'Albanie.

Langues en Albanie

Article détaillé :Langues en Albanie.

Langue albanaise

Contenu du Missel
Le Missel, Gjon Buzuku.
Oldest Surviving Albanian Text
Vieil écrit albanais survivant.

L’albanais est une langue d’origineindo-européenne, rattachée au groupethraco-illyrien. La langue albanaise est typologiquement unelangue flexionnellesynthétique. Certains auteurs ont soutenu que l'albanais permettrait de déchiffrer la langue étrusque[69]. Le premier écrit en langue albanaise trouvé jusqu'à ce jour, est laformule de baptême dePal Engjëlli (1416-1470), archevêque deDurrës (« Je te baptise au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ») découvert à la bibliothèque de Florence parNicolae Iorga en 1915, chercheurroumain. Le premier livre trouvé en langue albanaise est un manuel de liturgiecatholique, intituléLe Missel (Meshari) deGjon Buzuku [Jean Bouzoukou] écrit en 1555. Avant cette découverte, d'autres témoignages de l'existence de l'albanais existaient.

  • Le premier est un document trouvé dans les Archives deDubrovnik (Raguse) du dans lequel il est mentionné« J'ai entendu une voix en langue albanaise venir de la montagne » (Audivi unam vocem clamantem in monte in lingua albanesca) ;
  • le deuxième témoignage provient d'un auteur anonyme, qui très vraisemblablement était un prêtre dominicain, qui en 1308, lors d'un voyage dans les Balkans où il décrit l'Albanie et lesAlbanais, écrit parmi d'autres« Ici les Albanais ont une langue différente des Latins, Grecs et Slaves, et ainsi, ne se comprennent pas avec les autres peuples » (Habent enim Albani prefati linguam distanctam a latinis, grecis et slavis ita quod in nullo se inteligunt cum aliis nationibus) ;
  • le troisième est le témoignage deGuillaume Adam qui écrit en 1332 sous la recommandation deJean XXII, le traitéDirectorium ad passagium faciendum (Directives pour réaliser le passage [de la Mer]), en faisant également référence àPhilippe le Bel, où sont mentionnées des données sur l'Albanie et les Albanais. Ici on trouve la fameuse phrase« et même si les Albanais ont une langue tout autre et différente des Latins, ils utilisent les lettres latines, et ceci, dans tous leurs livres ».

Dans d'autres vieux manuscrits non édités, en langue grecque, gardés à la Bibliothèque apostolique et aux Archives secrètes du Vatican, ont été découvertes d'autres sources, notamment dans le cadre des recherches deDr Moikom Zeqo, ces manuscrits étantactuellement[C'est-à-dire ?] en cours de transcription, et de translittération.

L'enseignement de la langue albanaise fut interdit pendant les cinq siècles d'occupation ottomane. Ouvrir une école en langue albanaise en Albanie était considéré par l'Empire ottoman comme une« hérésie » qui pourrait« créer une question albanaise »[70]. Le plus grand albanologue qui consacra sa vie à l'étude de la langue albanaise futNorbert Jokl (en), unjuifautrichien (1887-1942) qui sera porté disparu durant laSeconde Guerre mondiale, malgré les efforts incessants de pèreGjergj Fishta et du clergé catholique albanais auprès des autorités italiennes, pour qu'il soit transféré en Albanie et ne soit pas rendu au Troisième Reich. Ce fut en vain. Norbert Jokl ne donnera plus de nouvelles à compter de 1942, et ses travaux universitaires nombreux sur la langue albanaise disparaîtront ensemble avec les manuscrits supplémentaires du vocabulaire albanais apportés parGustav Meyer.

Répartition géographique des dialectes albanais.

La langue albanaise a un alphabet comportant trente-six lettres (alphabet latin) correspondant à trente-sixphonèmes de la langue albanaise, et comportant des lettres doubles commedh (the enanglais),rr,sh (ch enfrançais),ll (l anglais dansmilk),xh (dj) ouzh (j). Cet alphabet fut adopté en 1879, lors du congrès deBitola (Kongresi i Monastirit) pour la langue albanaise, sous la direction de pèreGjergj Fishta[71]. La langue albanaise est parlée en Albanie, enMacédoine du Nord, auMonténégro, auKosovo, ainsi que dans certaines poches isolées d’Italie (Arberèches) et deGrèce (Arvanites). Il existe deux dialectes principaux :

  • leguègue (Geg), parlé au nord du fleuveShkumbin, au Kosovo et en Macédoine ;
  • letosque (Tosk), parlé au sud de l’Albanie (au sud du fleuve Shkumbin), en Grèce et en Italie.

La langue officialisée était basée sur le dialecte guègue jusqu’à la fin de laSeconde Guerre mondiale en Albanie, et jusqu’en 1968 pour les Albanais du Kosovo, deMacédoine et deMonténégro qui l’utilisèrent comme leur langue officielle albanaise. Notons qu'aucune école en langue albanaise ne fut ouverte en Grèce pour les populations albanaises après le rattachement de la région deIoánnina à la Grèce en 1918. Après l’avènement ducommunisme, le guègue fut arrêté institutionnellement de 1944 jusqu’en 1967, etde facto de 1972 jusqu’à aujourd’hui, du fait qu'il véhiculait des idées anti-communistes. La langue officielle albanaise d’aujourd’hui est basée sur le tosque (et labe), qui emprunte des mots guègues en leur donnant une syntaxe, phonologie et morphologie du parler tosque. Cette langue officielle est remise en causeactuellement[C'est-à-dire ?] par des écrivains, des journalistes et des courants littéraires, notamment auKosovo et en Albanie du Nord, qui considèrent que le parler « standard » devrait intégrer la structure linguistique du guègue, langue des premiers écrits en langue albanaise, et ensuite langue des poètes et patriotes majoritaires albanais depuis leXVe siècle jusqu’à la fin de la première moitié duXXe siècle.

Autres langues

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Legrec est la secondelangue nationale, mais minoritaire, parlée au sud par la minorité grecque (ouépiriotes du Nord) qui est essentiellement de confession orthodoxe.

L'anglais, l'italien et leturc sont les trois autres grandes langues parlées. Les Albanais regardent beaucoup les programmes télévisés, italiens essentiellement. L'anglais est très important au niveau du tourisme.

L'italien est si courant en Albanie qu'il estsans doute[réf. nécessaire] plus parlé que le grec, mais l'italien est surtout parlé en seconde langue, et les locuteurs de langue maternelle italienne en Albanie constituent moins de 2 000 personnes. Depuis la crise économique de 2008, un grand nombre d'Italiens s'installent en Albanie, souvent des entrepreneurs et chefs d'entreprises. Plus de quatre cents entreprises italiennes emploient plus de 120 000 Albanais[réf. nécessaire]. De plus, de nombreux retraités Albanais, rentrés au pays, et qui travaillaient en Italie, parlent parfaitement l'italien. L'Italie reste attractive pour les plus jeunes, qui souhaitent quitter l'Albanie pour le travail.

L'allemand est aussi une langue très présente, car une grande partie de la diaspora albanaise vit enAllemagne, et des retraités albanais qui ont travaillé en Allemagne vivent en Albanie, et l'Allemagne reste le premier pays de migrations des plus jeunes, pour le travail, devant l'Italie.

Le turc reste présent en Albanie, depuis son indépendance en 1912-1913, mais cette langue décline ; elle serait surtout parlée par des Albanais de plus de soixante ans et quelque 10 000 Albanais dont les origines sont turques. Pour les plus jeunes Albanais, le turc est une langue complexe et difficile, alors que l'anglais, l'allemand, et l'italien, sont plus abordables, d'autant plus qu'elles sont un atout dans une perspective de migration économique.

L'Albanie est membre de l'Organisation internationale de la francophonie, mais lefrançais aun nombre limité de locuteurs.

Religions

Article détaillé :Religion en Albanie.

100-1500

Lechristianisme a été introduit auIer siècle aux populations du territoire correspondant à l’Albanie parsaint Paul (Shën Pali) qui passa enDalmatie et àIllyricum (Albanie actuelle du Nord et centrale) et par l’apôtre André qui prêcha enÉpire (Albanie actuelle du Sud). Dans son écritÉpître aux Romains,saint Paul dit« J'ai donc propagé la parole du Christ par tous les chemins deJérusalem » à Illyricum[72].Saint Jérôme (ou Jérôme de Stridon),Illyrien deDalmatie, confirmera explicitement quesaint Paul a prêché la parole du Christ enIllyricum.

Mère Teresa, Catholique albanaise
Mère Teresa.

Après la scission définitive de l’Empire romain enOccident etOrient en 395, l’Albanie fut dès lors administrée parByzance mais restait sous la dépendance de la papauté de Rome. Toutefois, en 732, l’empereurLéon III l'Isaurien, fâché contre les archevêques illyriens pour avoir soutenu la condamnation papale lors dupremier iconoclasme, répondit en détachant de Rome les évêchés grécophones d’Illyrie et de l'Ouest de la Grèce actuelle pour les rattacher aupatriarcat de Constantinople. Dès 1000 l’Empire byzantin s’acquittait des missions dans cette région.

Dans la période du schisme entreÉglise catholique etÉglise byzantine, toute l'Albanie actuelle du Nord, y compris les zones deDurrës (ayant le rite catholique romain) jusqu'au nord duKosovo actuel, au sud de laSerbie, et jusqu'auTivar etKotor, se remirent sous la dépendance de l’Église catholique. On pouvait y trouver également parfois quelques églises derite byzantin.

Jusqu’auXIIIe – XIVe siècle et durant tout leXVIe siècle, l’influencevénitienne et l’arrivée desfranciscains (XIIIe siècle) vinrent renforcer le rattachement du Nord albanais à l’Église catholique, tandis que le Centre et le Sud de l’Albanie actuelle avaient gardé le rite byzantin. La séparation de l’Église catholique d’Albanie de l’Église orthodoxe interviendra définitivement à l’occupation ottomane (finXVe, débutXVIe siècle) pour la zone de l’Albanie actuelle, alors que cette séparation était déjà amorcée dans la région de l’actuelKosovo au contact duslavon d'église.

1500-1965

Dans l'Empire ottoman, les pratiques dudevchirmé (enlèvement des garçons pour en faire desjanissaires) et dukharadj (doublecapitation) amènent de nombreux chrétiens à adopter l'islam. Cetteconversion augmente vers le milieu duXVIIIe siècle et encore davantage auXIXe siècle. Au début duXXe siècle, le recensement ottoman compte en Albanie 47 % de chrétiens pour 53 % de musulmans[73]. La communauté musulmane albanaise acquiert un statut institutionnel en 1923 sous le règne du roi Zog[74]. Alors que Mustafa KemalAtatürk préparait l'abolition du califatsunnite, les musulmans albanais réunirent trente-six délégués (dont sept députés) en congrès (Kongresi i muslimanëve në Shqipëri : çështja e kalifatit dhe reformat islamike në Oriente moderno 2, 1922-1923), annoncèrent leur séparation du califat, remplacèrent la langue arabe dans la liturgie par la langue albanaise et réservèrent aux citoyens albanais le conseil supérieur desoulémas pour l'application de laloi islamique aux musulmans d'Albanie.

Proportion de musulmans par unité administrative en 2011.
La pratique religieuse en Albanie d’après le recensement de 2011.

Du côtéchi’ite, lebektâchîsme, courant musulman plus libéral encore que lehanafismesunnite, fut constitué en conseil en 1922 : ce dernier siège à Tirana. Le bektâchîsme est aussi un ordredervichesoufi. Il n'existe pas de chiffres officiels récents sur la communauté bektâchî. Les anciennes statistiques comptent de 150 000 (Kingsley, 1994 : 85) à 200 000 ménages[75] (Tomor, entretien, 1994) (statistiques de 1912 et 1967). Les bektâchî représentent environ 15 % de la population albanaise[75] soit 425 000 individus :

1967-1990

La pratique religieuse a été interdite en Albanie en 1967 par le régime communiste.Enver Hoxha, qui l’a dirigé jusqu’en 1985, avait déclaré l’Albanie paysathée. À la veille de la chute du communisme, en novembre 1990, le retour à la foi et à sa pratique a été à nouveau autorisé.

1990-2022

Grande mosquée deDurrës.

Dans les années 1990, l’Albanie observe la naissance de groupes religieux nouveaux :Églises évangéliques,Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (Mormons),Témoins de Jéhovah[76] et mouvement musulman comme lebektachisme. Toutefois, de nos jours, la religion ne jouit pas d'un caractère prioritaire pour les Albanais et si elle est pratiquée, elle reste détachée des principes orthodoxes[77]. Selon leWorld Factbook, les religions pratiquées en 2022 sont l'Islam à 57 %, le catholicisme à 10 %, l'orthodoxie à 7 %, le bektachisme (branche dusoufisme) à 2,1 % ainsi que plus de 20 % concernant d'autres religions et/ou non spécifié[5].

Littérature contemporaine

Article détaillé :Liste d'écrivains albanais par ordre alphabétique.

À l'image de son passé agité et des espérances permises par l'ouverture à l'Occident des années 1990, l'Albanie possède une littérature contemporaine très riche et d'une grande variété de styles. On peut distinguer grossièrement les auteurs qui ont écrit la majeure partie de leur œuvre pendant la période communiste de ceux dont l'œuvre se situe autour ou après la transition démocratique. Les premiers ont souvent écrit des œuvres lyriques (Lasgush Poradeci) ou métaphoriques (Ismaïl Kadaré dansLe Palais des rêves) tandis que les seconds vont souvent évoquer ouvertement la dictature et ses conséquences, sociales et psychologiques (Bashkim Shehu,Fatos Kongoli,Ornela Vorpsi,Ylljet Aliçka,Besnik Mustafaj).

  • Ismaïl Kadaré, écrivain,prix international Man-Booker en 2005 ;
  • Bedri Dedja (sq), écrivain, académicien, psychologue et pédagogue, il est considéré comme étant le père de la littérature pour enfants albanaise ;
  • Dritëro Agolli, poète ;
  • Ornela Vorpsi, est une romancière, photographe, peintre et vidéaste. Ses romans sont traduits dans seize pays. Vorpsi a reçu de nombreux prix en Italie, France et ailleurs. Elle figure parmi les trente-cinq meilleurs écrivains européens dans l'Anthologie Best European Fiction, Dalkey Archive. Son nom se présente aussi dans l'anthologie italienneNarratori degli anni zero ;
  • Fatos Kongoli, a reçu de nombreux prix dans son pays. Ses romans, souvent teintés de noirceur et d'un extrême réalisme, évoquent le trouble voire la folie de personnages pendant et après le traumatisme créé par le système totalitaire. Ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues dont le français ;
  • Cizia Zykë,écrivain etaventurier français né d'une mère grecque et d'un père albanais devenulégionnaire ; a écrit quatreromans qui expliquent comment différents trafics se sont développés en Albanie durant les années 1990 :Les Aigles et la trilogieAu nom du père. Il est par ailleurs l'auteur d'un reportage sur le code d'honneur albanais, leKanoun ;
  • Xhevahir Spahiu, poète et traducteur.

Musique

Article détaillé :Musique albanaise.

Musique lyrique

Compositeurs

Variétés

Pop, hip-hop

Peinture et photographie

Cinéma

Article détaillé :Cinéma albanais.

Cuisine

Article détaillé :Cuisine albanaise.

Le territoire de l'Albanie a été occupé par laGrèce, l'Italie et l'Empire ottoman et chaque groupe a laissé sa marque sur la cuisine albanaise.

Le repas principal des Albanais est le déjeuner, il est habituellement accompagné d'une salade de légumes, comme des tomates, des concombres, des poivrons verts, et des olives avec de l'huile d'olive, du vinaigre et du sel. Le déjeuner inclut également un plat principal, des légumes et de la viande. Les spécialités de fruits de mer sont également communes dans les secteurs côtiers deDurrës,Vlora etSaranda.

L'Albanie dans les arts

Jeune femme albanaise
Camille Corot, 1872
Brooklyn Museum,New York.

Littérature

Lord Byron fit voyager le héros de sonpoème narratifLe Pèlerinage de Childe Harold (fortement inspiré de ses propres voyages) autour de laMéditerranée, notamment dans ce pays. Décrit le paysage et les habitants, qui lui rappelaient les montagnards d'Écosse[78]. C'est par exemple le cas de la strophe numéro 38, où il évoque la« Terre d'Albanie où naquit cet Iskander »[79].

Bande dessinée

Hergé, dans sa sérieLes Aventures de Tintin, créa laSyldavie, pays imaginaire des Balkans, mêlant des éléments de nombreux pays d'Europe. Concernant l'Albanie, il s'inspira de sa situation historique dans les années 1930. Comme l'atteste sa lettre écrite le 12 juin 1939 à son éditeur, à propos de la parution de l'épisodeLe Sceptre d'Ottokar (publié entre 1938 et 1939) en album :

« Si tu as un peu suivi l'histoire, tu verras qu'elle est tout à fait basée sur l'actualité. La Syldavie, c'est l'Albanie. Il se prépare une annexion en règle. Si l'on veut profiter du bénéfice de cette actualité, c'est le moment ou jamais. »

De même, ledrapeau de l'Albanie possède des similitudes avec celui de la Syldavie. Enfin, selon des spécialistes de la série, tels quePierre Assouline[80],Dodo Nita etPhilippe Goddin, le roiMuskar XII, qui dirige le pays dans cette histoire, serait physiquement inspiré du roiZog Ier. Quoi qu'il en soit, il est certain que la Syldavie ne correspond pas à un seul pays, mais à un condensé d'Europe.

Fêtes et jours fériés

DateNom françaisNom localOrigine
1er et 2 janvierJour de l'anViti i Ri
7 marsJour du professeurDita e Mësuesit
8 marsFête des MèresDita e Nënës
14 marsFête du printempsDita e pranveres
date variablePâques catholiquesPashkët Katolikecatholique
date variablePâques orthodoxesPashkët Ortodokseorthodoxe
date variableAïd el-FitrBajrami i Vogëlmusulmane
date variableAïd El-KebirBajrami i Madhmusulmane
1er maiFête du TravailFesta e punes
19 octobreJour deMère TeresaDita e Nënë Terezës
28 novembreJour de l'IndépendanceDita e Pavarësisë
29 novembreLibération (en)Dita e Çlirimit
25 décembreNoëlKrishtlindjetchrétienne

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

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Notes et références

Notes

  1. On compte deux millions d'Albanais dans les Balkans au début duXXe siècle, dont 700 000 seront inclus dans l'État albanais suivant la proclamation d'indépendance de 1912, d’après E. Barbarich,Albania, Roma, 1905 (Démographie).
  2. Eqrem Çabej,Eric Hamp, Georgiev, Kortlandt,Walter Porzig, Sergent et d'autreslinguistes considèrent, dans une perspectivepaléolinguistique ouphylogénétique, que le proto-albanais s'est formé sur unfond thraco-illyrien vers leVIe siècle, à l'intérieur des terres, subissant un début deromanisation encore sensible dans la langue moderne, tandis que lesemprunts les plus anciens de l'albanais auxlangues romanes proviennent dudiasystème roman oriental et non de l'illyro-roman qui était la langue romane anciennement parlée enIllyrie après la disparition de l'illyrien (pendant l'occupation romaine, l'illyro-roman a remplacé l'illyrien à la manière dugallo-roman remplaçant leceltique enGaule). Comme les lieux albanais ayant conservé leur appellation antique ont évolué selon deslois phonétiques propres auxlangues slaves et que l'albanais a emprunté tout son vocabulaire maritime aulatin et augrec, ces auteurs pensent que les ancêtres des Albanais ont vécu à l'est de l'actuelle Albanie et que les régions côtières de ce pays (thème de Dyrrhacheion) étaient initialement gréco-latines. De nos jours, l'existence, enalbanais, de mots empruntés auroman oriental balkanique et, en roumain, de mots de substrat apparentés à des mots albanais corrobore cette manière de voir.
  3. Le géographeClaude Ptolémée mentionne pour la première fois auIIe siècle le motAlbanopolis (en) pour un lieu-dit correspondant àZgërdhesh (en) près deKrujë et Albanie centrale :Encyclopédie méthodique, géographie ancienne, tomeI et tomeIII, Paris, 1792,p. 710.
  4. Le tableau se trouve à Oxford, Ashmolean Museum.(it) Laura Corti, « La Scuola degli Albanesi a Venezia »,Rivista di storia e cultura balcanica,vol. 1,no 1« L'Albania, I Balcani e L'occidente »,‎,p. 56(lire en ligne) ; Il Palazzo Ducale di Venezia, Canova, Venise, 1990.

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