Il est cependant mis en cause lors de lacrise des subprimes pour avoir laissé fortement augmenter la masse monétaire à la fin de son mandat, par une politique de taux d'intérêt très bas suivie d'un redressement important destaux directeurs, et pour avoir ignoré des mises en garde concernant le marché dessubprimes émanant du conseil de la Réserve fédérale, notamment d'Edward Gramlich[2],[3].
Alan Greenspan a grandi àManhattan (New York) dans le quartier deWashington Heights. Il est l'enfant unique né en 1926 de parents d'originejuive, qui divorcent peu après sa naissance. Sa mère l'élève seul, travaillant comme vendeuse dans un magasin de meubles. Son père estagent de change (courtier en bourse) àWall Street et écrit un livre en 1935,La croissance revient, qu'il lui dédie[4].
En 1943, diplômé duGeorge Washington High School, il échappe à laconscription pour des raisons médicales et, repoussant l'entrée à l'université, passe deux années comme musicien professionnel dans le groupe de Henry Jérôme[5].
À l'automne 1945, il entre à l'école de commerce, de comptabilité et de finance de l'université de New York. Il obtient sa licence d'économie au printemps 1948. Au cours de ses études, il est amené à travailler pour joindre les deux bouts dans différentes activités, dont un poste auNational Industrial Conference Board[6]. Il obtint sonmaster d'économie en 1950 et continua ses études comme doctorant à l'université Columbia sous la houlette d'Arthur Burns[7],[note 1]. En 1953, il s'associa et fonda le cabinet de conseil et d'analyse économique Townsend-Greenspan mettant de côté sa thèseLes Habitudes des ménages américains en matière de dépense et d'épargne qu'il était sur le point d'achever[8].
En 1967, il s'implique dans la vie publique en intégrant l'équipe de campagne deRichard Nixon, candidatrépublicain qui devient président desÉtats-Unis en 1969[9]. Prenant quelques distances avec le nouveau gouvernement[10], il accepta néanmoins la présidence duCouncil of Economic Advisers (CEA), où il prit ses fonctions le, la veille de la démission de Richard Nixon à la suite duscandale du Watergate[11]. Il tiendra ce poste jusqu'à la fin du mandat présidentiel deGerald Ford en 1977, puis retourna diriger sa société de conseil.
En 1979, il entre dans l'équipe de campagne présidentielle deRonald Reagan[13], qui devient président en 1981 et sera réélu en 1984.
En 1981, il préside la Commission nationale sur la réforme de la sécurité sociale, connue aussi sous le nom de Commission Greenspan[14]. Cette commission est nommée par leCongrès et leprésident pour étudier et formuler des recommandations concernant la crise de financement à court terme à laquelle la sécurité sociale est confrontée à l'époque. Son rapport, publié en, a servi de base aux amendements de 1983 à la sécurité sociale, qui ont apporté de nombreuses modifications à la loi sur la sécurité sociale[15].
À la suite de lacrise des subprimes, ayant à s'expliquer devant leCongrès le, il reconnait publiquement que son système consistant à faire du marché libre le meilleur moyen d'organiser l'économie était en fait faillible[19],[20],[21],[22]. Greenspan déclare également avoir été dépassé par les technologies d'automatisation des marchés financiers[23],[24].
Il est conseiller dePacific Investment Management Company (Pimco, contrôlé parAllianz), l’un des principaux créanciers privés de l’État américain[25].
Il épouse l'artiste peintreJoan Mitchell en1952 mais le couple divorce environ un an plus tard[26]. Il se remarie en1997 avec l'homonyme de sa première épouse l'animatrice de télévision et journaliste deNBC NewsAndrea Mitchell[27].
↑Indépendance et responsabilité : évolution du métier de banquier central (Comprend une lettre introductive de M. Jean-claude Trichet, Gouverneur de la Banque de France.), Paris,Banque de France,, 319 p.(ISBN978-2-110-92699-9,OCLC496220037),p. 20