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Alain Corneau

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Pour les articles homonymes, voirCorneau.

Alain Corneau
Alain Corneau auFestival de Cannes 1990.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Alain Roger Corneau
Nationalité
Formation
Activités
Père
Pierre Corneau(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Nadine Trintignant(de à)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Films notables

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Alain Corneau, né le àOrléans (Loiret)[1] et mort le àParis13e, est unréalisateurfrançais[2].

Biographie

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Enfance et études

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Fils de Pierre Corneau ( -), un vétérinaire de campagne, il grandit sur les bords de la Loire. Il fait ses études secondaires aulycée Pothier àOrléans, où en 1955-1956, son professeur d'histoire-géographie estPierre Vidal-Naquet[3].

Attiré dès l'enfance par lecinéma grâce à son père, il se tourne un peu plus tard vers lejazz ; il apprend enautodidacte la batterie, qu'il pratique àOrléans au sein de diverses formations de musiciens franco-américains. Puis il décide de faire des études decinéma et est admis à l'IDHEC[4].

Carrière

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Alain Corneau au Festival du film français de Yokohama, le.

Fasciné par le cinéma américain, Alain Corneau a néanmoins abordé au cours de sa carrière un éventail de genres assez large, allant de la fresque épique avecFort Saganne à la psychologie intimiste grâce auxMots bleus. On retrouve fréquemment le thème de la confrontation et du départ pour un pays étranger, laissant place à une quête d'identité douloureuse[5].

Ses débuts de réalisateur sont marqués par le genrepolicier, mariant une construction narrative maîtrisée à une certaine noirceur du point de vue, souvent considérées comme des hommages auxroman etfilm noirs américains dont il reprend les archétypes mais en y creusant des psychologies. Après trois succès commerciaux estimables, il réalise un film à contrecourant de ses premières réalisations :Série noire, drame psychologique tranchant et d'un pessimisme profond, porté par une direction d'acteurs de premier ordre (Patrick Dewaere,Marie Trintignant,Myriam Boyer,Bernard Blier). L'œuvre imprime sa marque dans le cinéma français.

Il adapte ensuite un roman historique deLouis Gardel :Fort Saganne, et réalise ce qui est à l'époque le film le plus cher du cinéma français, avecGérard Depardieu,Catherine Deneuve etSophie Marceau. Il y dévoile un sens aigu du grand spectacle et de la durée, malgré des conditions de tournage difficiles dans le désertmauritanien.

Il change radicalement d'atmosphère, de lieu et d'envergure pour adapter leNocturne indien d'Antonio Tabucchi. L'Inde, une équipe et un budget légers, un traitement intimiste et une tonalité fantasmagorique, voire onirique (rendue notamment par le travail d'Yves Angelo sur la photographie) lui permettent de se consacrer complètement à un thème déjà en filigrane dans ses films précédents : le nouveau départ, l'interrogation sur le sens de l'existence, le flou sur l'identité et les quêtes douloureuses et indélébiles pour y échapper et pour finalement se trouver.

Avec le film d'époqueTous les matins du monde, d'après un roman éponyme dePascal Quignard, dont la musique est le vrai personnage principal, il rencontre un succès public et critique inattendu, sur un sujet quelque peu austère (l'histoire d'un compositeur français duXVIIe siècle,Marin Marais) traité sans emphase, avec unJean-Pierre Marielle au sommet de son art. Le film est récompensé, en 1992, par sept César, dont celui de la meilleure musique, leCésar du meilleur film et celui dumeilleur réalisateur.

Il effectue une nouvelle plongée dans un monde étranger,japonais cette fois, avec son adaptation deStupeur et Tremblements de l'écrivaine belgeAmélie Nothomb, dont l'héroïne semble montrer une identité plus mûre et un meilleur recul sur son environnement que les héros de ses premiers films[6].

En 2004, l'ensemble de son œuvre cinématographique est distinguée par leprix René-Clair décerné par l'Académie française.

En 2006, Grégory Marouzé lui consacre le documentaireAlain Corneau, du noir au bleu qui retrace le parcours du cinéaste, aborde sa mise en scène, ses influences et ses thèmes fondateurs.

En 2010, leprix Henri-Langlois lui est décerné pour l’exemplarité de ses choix et de son parcours cinématographique qui a su mêler avec subtilité des films de genres très divers, où la quête initiatique du ou des héros est toujours empreinte d’une grande spiritualité mêlée d’humilité et de générosité envers l’autre.

Ayant axé principalement son œuvre sur la quête d'identité[5], Corneau explique :

« Ce qui me perturbe aujourd'hui, surtout dans l'environnement actuel, c'est tout ce qui est très défini, la recherche d'une soi-disant pureté personnelle, puretés de civilisations… Tout ça me panique complètement. C'est un mot qui me fait peur, car c'est un mot qui aboutit au fondamentalisme, toujours. Si on accepte les différences, tout type d'influence, le fait qu'on est fait de plein de choses, à ce moment-là on n'a plus de danger, on est prêt à accepter même des choses que l'on ne comprend pas. Une chose que je ne comprends pas, je l'accepte mille fois plus qu'une chose que je comprends[6]. »

Mort et hommages

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Tombe d'Alain Corneau et deMarie Trintignant aucimetière du Père-Lachaise (division 45).

Alain Corneau meurt des suites d'uncancer du poumon, dans la nuit du 29 au[7] àParis13e[8], à l'âge de 67 ans.

Plusieurs de ses compagnons de route lui rendent hommage, parlant d'« un grand homme du cinéma, un homme absolument adorable, drôle, vif, vraiment exceptionnel » (Kristin Scott Thomas) ou de« quelqu’un qui est lui-même devenu un maître, un passionné incroyable » (Patrick Mille).

Le, ses proches et ses amis font leurs adieux au piano et à laviole de gambe à ce passionné de musique, inhumé dans lecimetière du Père-Lachaise (division 45) auprès de sa fille adoptiveMarie Trintignant.Jordi Savall joue à cette occasion trois pièces deMarin Marais, auquel le réalisateur a rendu hommage dansTous les matins du monde[9].

Vie privée et engagements

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Alain Corneau était, en l'hôtel d'Alméras àParis3e, dans le quartier duMarais[10], le compagnon de longue date de l'autrice et cinéasteNadine Trintignant qu'il avait finalement épousée en 1998 et dont il avait adopté dans la foulée les deux enfants, Vincent et Marie, avec le consentement de leur père biologiqueJean-Louis Trintignant[11].

Avec Nadine Trintignant, Alain Corneau faisait partie de la cellule spectacle des Comités d'alliance ouvrière, proche de l'OCI (l'Organisation communiste internationaliste), aux côtés notamment des réalisateurs et acteursBernard Murat,Alex Métayer,Andrée Tainsy,André Julien,Paulette Frantz,Delphine Seyrig etDominique Labourier, organisée par le militant trotskyste Claude Bernard « Raoul » et dontBertrand Tavernier était sympathisant[12]. Ce dernier confirme dans ses mémoires qu'Alain Corneau,Pierre-William Glenn etNadine Trintignant étaient des « trotskystes militants »[13].

Polémique

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Relation d'emprise

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Article connexe :Violences sexuelles et sexistes dans le cinéma français.

En février 2024, dans le contexte des accusations deJudith Godrèche à l'encontre deBenoît Jacquot etJacques Doillon,Sarah Grappin déclare avoir subi des agressions sexuelles de la part d'Alain Corneau dans les années 1990, alors qu’elle avait 16 ans et lui 52 ans. L'actrice dit avoir été alors sous l'emprise du cinéaste[14].

Filmographie

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Cinéma

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Films

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En tant qu'assistant
En tant que réalisateur

Courts-métrages

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Documentaires

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Télévision

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Box-office

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FilmsAnnéesDrapeau de la FranceFrance[15]
France société anonyme197471 243 entrées
Police Python 35719761 464 582 entrées
La Menace19771 346 966 entrées
Série noire1979890 578 entrées
Le Choix des armes19811 787 299 entrées
Fort Saganne19842 157 767 entrées
Le Môme1986665 730 entrées
Nocturne indien1989452 152 entrées
Tous les matins du monde19912 152 966 entrées
Le Nouveau Monde1995155 103 entrées
Le Cousin1997856 606 entrées
Le Prince du Pacifique20001 028 640 entrées
Stupeurs et Tremblements2002416 303 entrées
Les Mots bleus2005140 854 entrées
Le Deuxième Souffle2007493 255 entrées
Crime d'amour2010479 732 entrées

Bibliographie

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Ouvrages ayant inspiré les films d'Alain Corneau

Notes et références

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  1. Acte de naissanceno 933 surcineartistes.com
  2. « Le réalisateur Alain Corneau est mort »,Le Monde,(consulté le).
  3. Pierre Vidal-Naquet,Mémoires tome 2, Seuil/La Découverte, 1998,p. 17
  4. Aujourd'hui devenuLa Femis.
  5. a etbHélène Combis, « Alain Corneau : l’identité en quête », surFrance Culture,(consulté le).
  6. a etb« Interview d'Alain Corneau Corneau, mars 2003 »,cinephoto.fr(consulté le).
  7. « Le cinéaste Alain Corneau est mort »,Le Parisien(consulté le).
  8. Les Gens du cinéma, consulté le 30 avril 2014.
  9. Agence France Presse, « Les proches d'Alain Corneau lui font leurs adieux »,Cyberpresse,(consulté le).
  10. https://www.lalibre.be/culture/cinema/2007/10/24/le-souffle-noir-de-corneau-CA32XDDDVZHBNP2KOKUHIGBN2M.
  11. Romain Clergeat,« Alain Corneau: Nadine Trintignant, la femme de sa vie »,Paris-Match, 3 septembre 2010.
  12. Jean-Guillaume Lanuque, « notice BERNARD Claude, Maurice. Pseudonymes : RAOUL, DASSAC Raoul, BLANCHARD Raoul, CHARRIER Christian, GEORGES », surLe Maitron,(consulté le)
  13. Bertrand Tavernier,Mémoires interrompus, Arles, Institut Lumière / Actes Sud,, 534 p.(ISBN 978-2-330-19028-6),p. 286
  14. « L’actrice Sarah Grappin accuse le cinéaste Alain Corneau de violences sexuelles »,Libération,‎(lire en ligne, consulté le).
  15. Alain Corneau surJP Box-office, consulté le.

Liens externes

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