| Alagi | |
Lancement duAlagi au chantier naval de Monfalcone le 15 novembre 1936 | |
| Type | Sous-marin de petite croisière |
|---|---|
| Classe | Adua |
| Histoire | |
| A servi dans | |
| Commanditaire | |
| Chantier naval | Cantieri Riuniti dell'Adriatico (CRDA) |
| Quille posée | |
| Lancement | |
| Commission | |
| Statut | Sabordé en septembre 1943 après l'armistice, renfloué, puis coulé en 1944 par une attaque aérienne |
| Équipage | |
| Équipage | 4 officiers, 32 sous-officiers et marins |
| Caractéristiques techniques | |
| Longueur | 60,18 m |
| Maître-bau | 6,45 m |
| Tirant d'eau | 4,66 m |
| Déplacement | En surface: 856,397 tonnes En immersion: 697,254 tonnes |
| Propulsion | 2 moteurs DieselFiat 2 moteurs électriquesCRDA 2 hélices |
| Puissance | Moteurs Diesel: 1 400 cv Moteurs électriques: 800 cv |
| Vitesse | 14 nœuds (25,9 km/h) en surface 7,5 nœuds (13,9 km/h) immergé |
| Profondeur | 80 m |
| Caractéristiques militaires | |
| Armement | 6tubes lance-torpilles de 533 mm (4 à l'avant et 2 à l'arrière) 6torpilles 1canon de pont simpleOTO de 100/47 Mod. 1931 152 obus 2mitrailleuses simplesBreda Model 1931 de 13,2 mm |
| Rayon d'action | En surface: 3 180 milles nautiques à 10 nœuds En immersion: 74 milles nautiques à 4 nœuds |
| Pavillon | Royaume d'Italie |
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LeAlagi est unsous-marin de laclasse Adua (sous-classe de laSerie 600, en service dans laRegia Marina lancé au milieu des années 1930 et ayant servi pendant laSeconde Guerre mondiale.
Il est nommé d'après la montagneAmba Alagi enEthiopie.
Les sous-marins de la classe Adua sont des sous-marins de petite croisière à simple coque avec double fond central et bulges latéraux, pratiquement identiques à ceux de la série précédentePerla dont ils constituent une répétition[1]. C'est la plus grande série de la classe 600 et donne de bons résultats au cours du conflit, bien que la vitesse de surface soit plutôt faible, les bateaux sont robustes et maniables. Il y a de petites différences dans le déplacement et les détails de construction entre les unités construites sur des sites différents[1].
Ilsdéplaçaient 697,25 tonnes en surface et 856,40 tonnes en immersion. Les sous-marins mesuraient 60,18 mètres de long, avaient une largeur de 6,45 mètres et untirant d'eau de 4,7 mètres[2].
Pour la navigation de surface, les sous-marins étaient propulsés par deuxmoteurs diesel de 600 chevaux (447 kW), chacun entraînant un arbre d'hélice. En immersion, chaque hélice était entraînée par un moteur électrique de 400chevaux-vapeur (298 kW). Cesmoteurs électriques étaient alimentés par une batterie d'accumulateurs au plomb composée de 104 éléments. Ils pouvaient atteindre 14nœuds (26 km/h) en surface et 7,5 nœuds (13,9 km/h) sous l'eau. En surface, la classe Adua avait une autonomie de 3 180milles nautiques (5 890 km) à 10,5 noeuds (19,4 km/h), en immersion, elle avait une autonomie de 74 milles nautiques (137 km) à 4 noeuds (7,4 km/h)[3]
Les sous-marins étaient armés de sixtubes lance-torpilles internes de 53,3 cm, quatre à l'avant et deux à l'arrière. Une torpille de rechargement était transportée pour chaque tube, pour un total de douze. Ils étaient également armés d'uncanon de pont de 100 mmOTO 100/47 pour le combat en surface. L'armement antiaérien léger consistait en une ou deux paires demitrailleusesBreda Model 1931 de 13,2 mm[2]
LeAlagi est construit par le chantier navalCantieri Riuniti dell'Adriatico (CRDA) deMonfalcone enItalie, etmis sur cale le. Il estlancé le et est achevé etmis en service le. Il est commissionné le même jour dans laRegia Marina.
Une fois en service, leAlagi est déployé àNaples, intégré dans leXXIIIe Escadron de sous-marins[4].
Au cours de ses premiers mois de service, il effectue des voyages de formation dans le bassin oriental de laMéditerranée[4].
Il participe clandestinement à laguerre civile espagnole, effectuant une seule mission du au, au cours de laquelle il ne voit pas de navires suspects[4].
Il est ensuite transféré à la base deCagliari, puis àMessine[4].
Le, lorsque l'Italie entre dans laSeconde Guerre mondiale, il est déjà en mission au large ducap Zebib (près deBizerte) et au sud de laSardaigne[4],[5]. Il rentre au port le, sans avoir vu aucun navire adverse[4].
En juillet, il est envoyé entre l'île d'Alborán etGibraltar (entre lecap Palos, lecap Ivi et ledétroit de Gibraltar) pour attaquer laForce H britannique[5].
En septembre, il opère au sud de la Sardaigne, entre lecap Spartivento et l'île deLa Galite, puis au nord dePhilippeville et à une trentaine demilles nautiques (55 km) au nord de Bizerte[5].
Le, dans l'après-midi, il quitteCagliari et est envoyé au large de La Galite avec quatre autres sous-marins (dont ses navires-jumeauxAradam etAxum) en opposition à l'opération britannique "Coat" (avec divers objectifs, notamment l'envoi de navires de guerre de Gibraltar àAlexandrie, de convois àMalte et enGrèce, uneattaque de torpilles aériennes contre Tarente et uneattaque de convois italiens dans le Bas Adriatique) ; il revient sans signaler d'observation[5],[6].
Le, il repart en mer avec les sous-marinsDiaspro etAradam pour contrer une autre opération britannique, la "White": l'envoi de 14 avions à Malte par les porte-avions de la Force H[7].
Le, il est dépêché, sous le commandement dulieutenant de vaisseau (tenente di vascello)Giulio Contreas, à une vingtaine de milles nautiques (37 km) au nord-est deRas Azzaz[4],[5]. Tôt le lendemain matin, il tente d'attaquer un petit navire qu'il a aperçu se dirigeant vers l'est, mais, aperçu et attaqué par un autre navire d'escorte, il doit plonger. Le, dans la soirée, il remontée à la surface en direction de Messine, mais au matin du 12, il est attaqué par unhydravionShort S.25 Sunderland, qui lui lance deux bombes et le mitraille, tuant le sous-capitainePaolo Nuzzo[8]. LeAlagi ouvre le feu avec ses armes antiaériennes et endommage l'hydravion, qui doit se désengager[4],[5].
Le 18[5] ou le, il quitte Cagliari pour aller au large ducap Bougaroni, à 55 milles nautiques (100 km) des côtes, et patrouiller dans la zone comprise entre les méridiens 5° et 6° Est, afin de contrer l'opération britannique "Substance" consistant à envoyer un convoi à Malte). Le lendemain, il arrive dans sa zone d'embuscade, commence à patrouiller en surface et plonge de temps en temps pour effectuer des relevés à l'hydrophone. Le 22, il repère la Force H mais ne réussit pas à se porter en position d'attaque, étant plutôt bombardé degrenades sous-marines par les navires formant l'escorte[5].
Entre fin juillet et début août, le sous-marin a été envoyé, avec trois autres, au sud-ouest de la côte sarde, entre les parallèles 37°30' N et 37°50' N et le méridien 5° E[5], pour contrer l'opération britannique "Style" (consistant toujours à ravitailler Malte), mais il ne voit aucun navire[9]. Le, il est déplacé à 25 milles nautiques (46 km) au nord-ouest de la Galite et du 22 au 28 à une trentaine de milles nautiques (55 km) au sud-ouest de laSardaigne[5].
En septembre, il reste à la base[5], puis il effectue diverses autres missions infructueuses :
Dans la soirée du, sous le commandement du lieutenant de vaisseauSergio Puccini, le sous-marin, peu après son arrivée dans sa zone d'opérations (vingt milles nautiques (37 km) au nord ducap Blanc), aperçoit un convoi naviguant au large duCap Bon. Il s'agit du navire à moteur italienVettor Pisani escorté par quelques unités de la Regia Marina, quePuccini croit être des navires ennemis, puisqu'il n'a pas été informé du passage du convoi[4],[5],[10].LeAlagi lance une volée de trois torpilles sur ledestroyer le plus proche, leAntoniotto Usodimare. Le navire, touché, coule rapidement[4],[5],[10].
A la mi-, il est envoyé en embuscade au nord du cap Blanc pour s'opposer auconvoi britannique "Harpoon", dans le cadre de labataille de la mi-juin[11]. Le, en fin d'après-midi, il repère des navires britanniques près des îlesBaléares alors qu'une partie de l'escorte manœuvrait pour maintenir les marchands. Le sous-marin tente plusieurs fois d'attaquer, mais il est toujours repoussé par l'escorte. Ce n'est que le soir qu'il réussit à s'approcher suffisamment pour lancer deux torpilles, mais celles-ci ont manqué la cible (un porte-avions)[4],[5],[11].
En, il est envoyé en Méditerranée orientale contre des convois britanniques naviguant entre des bases duMoyen-Orient et d'Égypte, en vain car les cibles ne manquent pas, mais ils sont aussi lourdement escortés. Le, il aperçoit lepétrolier turcAntares (3 723tonneaux dejauge brute) - appartenant à une nation neutre mais affrété par les autorités britanniques - dans les eaux deTripoli, auLiban, et l'attaque en tirant deux torpilles. Touché par les deux torpilles, le navire coule à la position géographique de34° 59′ N, 35° 32′ E, tandis que le 'Alagi s'éloigne pour éviter d'être attaqué par les unités anti-sous-marines qui gardent la zone[4],[5],[12].

Le, il fait partie des onze sous-marins placés en embuscade au nord de la Tunisie, entre leScoglio Fratelli et leBanco di Skerki, pour attaquer un convoi britannique à destination de Malte : c'est l'opération britannique "Pedestal", qui aboutira plus tard à labataille de la mi-août[4],[13]. Le, il repère les unités britanniques et, dans la soirée, il s'approche du convoi, puis lance une volée de quatre torpilles des tubes d'étrave. A 21h05, à une distance de 1 800 mètres - ayant pour cibles uncroiseur et un navire marchand, à la position géographique de37° 28′ N, 10° 28′ E. En plongeant pour s'éloigner, il ressent trois bruyantes explosions[4],[5],[13]. A 21h12, une torpille frappe l'avant ducroiseur légerHMS Kenya (14) et une seconde passe sous la coque de la même unité sans exploser[4]. Malgré des dégâts d'une certaine gravité (et trois victimes à bord[14]), le croiseur peut continuer à escorter, même si plus tard il doit rester au chantier naval pour des réparations jusqu'en décembre. Au lieu de cela, une autre torpille frappe le navire à vapeurClan Fergusson (7 347 tonneaux de jauge brute), qui avait déjà été gravement endommagé par les frappes aériennes de laLuftwaffe, provoquant son naufrage. Il convient de signaler que d'autres sources attribuent le naufrage duClan Fergusson au sous-marinBronzo ou auxtorpilleurs allemands ; d'autres encore attribuent auAlagi le naufrage non pas duClan Fergusson, mais du navire à moteurDeucalion, qui s'avère cependant avoir été coulé par lesbombardiers torpilleurs allemandsHeinkel He 111[13],[15]. Le, il se déplace près de Malte[4].
Le, alors qu'il navigue - en plongée - dans les eaux tunisiennes (il doit se trouver en embuscade près de Bizerte)[5], il entre en collision avec un autre sous-marin italien, leDiaspro, avec de graves dommages à sa tourelle (kiosque). Il doit donc faire demi-tour et rentrer à Naples[4].
En décembre, il opère d'abord entre le cap Bougaroni, La Galite et le cap de Fer, puis - à partir du 29 - près deBona[5].
Une autre série de missions sans événements majeurs a suivi :
En juillet, il est envoyé d'abord au sud de la Sardaigne puis au nord-ouest de la Sicile, en passant par ledétroit de Messine. A 6h13 le, à la position géographique de37° 02′ N, 15° 55′ E, il repère trois destroyers ennenis engagés dans la recherche de sous-marins dans les eaux d'Augusta et les attaque en tirant trois torpilles. Il ressent une détonation, mais comme il n'y a aucune trace de celle-ci, on ne peut pas confirmer avoir endommagé des unités[4],[5].
Le, il est envoyé dans legolfe de Salerne[5] et le 7, dans le cadre du plan "Zeta" pour contrer le débarquement anglo-américain prévu dans le sud de l'Italie (Opération Avalanche), il est placé en embuscade avec dix autres sous-marins dans la bassemer Tyrrhénienne, entre legolfe de Gaète et le golfe dePaola[16].
Le, après l'annonce de l'armistice de Cassibile, leAlagi, qui se trouve alors à une soixantaine de milles (112 km) d'Augusta, se dirige vers Malte[5] où il arrive le, avec cinq autres sous-marins, sous l'escorte du destroyer britanniqueHMS Isis (D87). Il se rend auxAlliés[17]. Le, il quitte Malte et retourne en Italie, avec quinze autres sous-marins[18].
En octobre également, il est déployé àHaïfa, où il sert aux exercices anti-sous-marins alliés et au transport de ravitaillement entre les îles de lamer Égée[4],[5].
De retour àTarente en, il y passé le reste du conflit[4],[5].
Selon les termes dutraité de paix (Traité de Paris (1947)), le sous-marinAlagi aurait dû être cédé à l'Angleterre, mais après la renonciation de cette dernière, le sous-marin - seul survivant des 17 navires de sa classe - est radié de la liste de la marine le et envoyé à lacasse[4],[5].
Au total, leAlagi avait effectué 36 missions offensives-exploratoires et 19 missions de transfert, totalisant 31 350 milles nautiques (58 100 km) en surface et 5 379 milles nautiques (9 960 km) sous l'eau[4],[5]. Quatre membres de son équipage ont perdu la vie au cours de la guerre[8].