Al-Qaïda (arabe :القاعدةal-qāʿida, littéralement « la base ») est une organisationterroriste islamiste fondée en 1987 par lecheikhAbdallah Yusuf Azzam et son élèveOussama ben Laden. D'inspirationsalafiste djihadiste, Al-Qaïda a ses racines chez des penseurs islamistes radicaux tels qu'Abou Qatada,Abou Moussab al-Souri ouAbou Mohammed al-Maqdissi. Il considère que les gouvernements« croisés » (occidentaux), avec à leur tête celui desÉtats-Unis, interfèrent dans les affaires intérieures des nations islamiques et ce dans l'intérêt unique des sociétés occidentales. Il a recours auterrorisme pour faire entendre ses revendications. Bien qu'Al-Qaïda soit le nom le plus communément utilisé, le groupe s'exprime en 2003 sous le nom deQaïda al-Jihad, soit : « La base dujihad » (قَاعِدَة ٱلْجِهَاد,qāʿida al-jihād).
Al-Qaïda émerge de l'organisationMaktab al-Khadamāt, constituée pendant lapremière guerre d'Afghanistan par Azzam pour alimenter la résistance afghane contre les forces armées d'URSS. Maktab al-Khadamāt servait à relayer de multiples dons en provenance de pays islamiques.
Depuis le retrait des Soviétiques, les actions revendiquées au nom d'Al-Qaïda sont considérées comme des actes terroristes par l'essentiel des États et des observateurs de l'ONU. Le groupe est placé sur la liste officielle des organisations terroristes desÉtats-Unis, duCanada, de l'Union européenne[2], duRoyaume-Uni[3], de l'Australie, de laRussie, de l'Inde et de laTurquie[4].
À l'origine, Al-Qaïda est fortement lié à lapremière guerre d'Afghanistan. LeMaktab al-Khadamāt (MAK), créé parAbdallah Azzam en 1980, organise et entraîne lesmoudjahidines avant de les envoyer en Afghanistan. Le MAK est soutenu par d'autres organisations islamistes, des organisations caritatives et par laCIA qui déploie dans cette période une politique interventionniste dans le souci d'enrayer et d'abattre la puissance de l'URSS, désignée comme « Empire du Mal » par l'administration Reagan, notamment par le soutien aux groupes de toute nature qui peuvent déstabiliser les régimes supposés proches de Moscou. En 1986,Oussama ben Laden, ancien étudiant d'Abdallah Azzam, qui finançait depuis 1982 l'activité du groupe, rejoint le front.
En, deux réunions regroupant notamment Abdallah Azzam, Oussama ben Laden,Ayman al-Zaouahiri etMohammed Atef ont lieu pour déterminer l'orientation future du djihad. Les participants s'accordent pour créer une nouvelle organisation pour continuer le djihad après le retrait des Soviétiques d'Afghanistan, mais sans préciser quels seront ses buts exacts. L'organisation est initialement appeléeAl-Qaïda al-askariya (« la base militaire »)[11]. Oussama ben Laden a expliqué l'origine de ce terme dans une vidéocassette avec le journaliste Tayseer Alouni, pourAl Jazeera, en :« Le nom d’Al-Qaïda fut établi il y a longtemps et par hasard. Le défunt Abu Ebeida El-Banashiri avait établi les camps d'entraînement pour nosmoudjahiddines contre le terrorisme de la Russie. Nous avions l'habitude d'appeler le camp d'entraînement « la base », soit « Al-Qaïda » ». Le camp d'entrainement en question se trouvait près deJalalabad[12].
En, Abdallah Azzam est assassiné dans un attentat dont les responsables n'ont pas été identifiés. Cet assassinat pourrait être lié à une divergence sur la nature du djihad : Azzam s'opposait à des conflits entre musulmans. À la suite de la disparition d'Azzam, Al-Qaïda se retrouve dirigée essentiellement par des membres du djihad islamiste égyptien tels qu'al-Zaouhiri qui prônent le renversement des dirigeants arabes non-islamiques, en particulier celui deHosni Moubarak en Égypte[13].
En1989, Oussama ben Laden prend le contrôle du Maktab al-Khadamāt à la suite de la mort d'Abdallah Azzam.
Après la prise deKaboul par lestalibans en 1996, Ben Laden organise la formation desmoudjahidines arabes, développant ainsi les réseaux de la mouvance Al-Qaïda[12].
Pour l'ensemble de la communauté internationale, Al-Qaïda existe[pas clair]. C'est une organisation poursuivie, entre autres, par le Conseil de sécurité des Nations unies, l'OTAN, l'Union européenne, l'Union africaine et le Conseil européen.
Les camps d'entraînement d'Al-Qaïda ont formé des milliers d'islamistes militants à travers le monde. À leur retour, les « Afghans » (moudjahidines partis en Afghanistan) appliquèrent plus tard leur entraînement dans différents conflits dans le monde comme enAlgérie, enTchétchénie, auxPhilippines, enÉgypte, enIndonésie, auTadjikistan, enSomalie, auYémen, dans lesBalkans[14] (Kosovo et enBosnie-Herzégovine). Pour son financement, Al-Qaïda a bénéficié, entre autres, de l'appui de l'organisation « caritative »International Islamic Relief Organization. On peut faire remonter à la date où Al-Qaïda cesse de n'être qu'un réseau pour devenir une réelle organisation. En effet, le est publié un« Appel au djihad pour la libération des Lieux saints musulmans » duFront islamique mondial pour le djihad contre les juifs et les croisés[15]. Ce texte est signé parOussama ben Laden,Ayman al-Zaouahiri (Jihad islamique égyptien),Ahmed Taha (Gamaa al-Islamiya),Moulana Mir Hamza (Jamiat Ulema-e-Pakistan),Abdel Salam Mohammed (Harkat-ul-Jihad-al-Islami/Bangladesh) etMoulana Fazil Al Ruhman Khalil(en) (Harkat-ul-Jihad-al-Islami/Bangladesh). Le texte proclame :« Tous ces crimes et exactions commis par les Américains représentent une déclaration de guerre franche contre Dieu, son prophète et les musulmans (…) En conséquence, et en accord avec les commandements d'Allah, nous publions lafatwa suivante à destination de tous les musulmans : « Tuer les Américains et leurs alliés civils et militaires est un devoir individuel pour chaque musulman qui peut le faire partout où il lui est possible de le faire jusqu'à la libération de lamosquée al-Aqsa et de lamosquée Al Haram de leur mainmise. » » C'est à cette époque qu'Al-Qaïda commence de réelles campagnes d'attentats : dès le mois d'août, deuxambassades américaines sont visées[12].
Le, à la suite de ces exactions et de sa collusion avec l'émirat islamique d'Afghanistan des talibans, leconseil de sécurité met en place leComité créé par la résolution 1267 (1999) chargé de la promotion de la lutte contre Al-Qaïda, les talibans et les personnes et entités qui leur sont associées à l'échelon mondial. Selon le journalisteLawrence Wright, qui a reçu leprix Pulitzer pourThe Looming Tower: Al-Qaïda and the Road to 9/11 (La Guerre cachée : Al-Qaïda et les origines du terrorisme), près de 80 % des membres d’Al-Qaïda en Afghanistan ont été tués pendant laphase initiale de la guerre d'Afghanistan de 2001 et deux tiers de ses cadres été capturés ou tués.
Lesattentats du constituent l'opération la plus retentissante d'Al-Qaïda. Ces attentats déclenchent aussi une réponse virulente des États-Unis, soutenus par d'autres pays. Ils envahissent l'Afghanistan fin 2001 dans le but déclaré d'anéantir Al-Qaïda. Celle-ci perd ses camps d'entraînement, et ses membres sont en fuite. LaCIA, certains services secrets et les forces de l'ordre d'autres pays tentent de repérer et démanteler les groupuscules de membres d'Al-Qaïda dans le monde. Cette offensive dans la « guerre contre le terrorisme » a fortement affecté Al-Qaïda[16]. SelonAlain Chouet, ancien directeur du service de renseignement de sécurité de laDGSE,« comme bon nombre de mes collègues professionnels à travers le monde, j'estime, sur la base d'informations sérieuses, d'informations recoupées, que Al Qaida est morte sur le plan opérationnel dans les trous à rats deTora Bora en 2002 »[17].
Cette situation conduit à une mutation de la mouvance Al-Qaïda, qu'il est de plus en plus difficile de considérer comme une organisation structurée[18] L'Al-Qaïda du pourrait ne plus exister, mais elle laisse place à des cellules locales indépendantes. Celles-ci, incapables d'organiser des attentats d'envergure, s'attaquent à des cibles vulnérables comme les rues de Casablanca ou les habitations de Riyad[16].
Ces cellules qui commettent des attentats dans leur propre pays ressortent d'une sorte de « franchisage » du « label » Al-Qaïda. Elles sont sans lien direct avec les chefs historiques d'Al-Qaïda, mais agissent au nom d'Al-Qaïda, ou leurs actions sont revendiquées après coup par Ben Laden ou al-Zaouhiri, ou encore, les autorités locales, la presse ou l'opinion publique attribuent l'action à Al-Qaïda.« Les cibles sont suffisamment larges (tout ce qui relève de la présence occidentale, du judaïsme ou des intérêts américains) pour qu’il se passe toujours quelque chose quelque part, donnant ainsi l’impression qu’Al-Qaïda est partout »[18].
Dans les années qui ont suivi, plusieurs mouvements ont fait allégeance à ben Laden et ont pris le nom d'Al-Qaïda :
Le,Abou Abd Al-Aziz, un lieutenant d'Al-Qaïda, a été arrêté àBagdad, après un raid de l'armée américaine. Selon l'état-major américain, Abou Abd Al-Aziz était« un dirigeant d'une cellule terroriste à Bagdad ainsi qu'un responsable des opérations pourAl-Qaïda en Irak ». Le,Khamis Farhan Khalaf Abed Al-Fahdawi, aliasAbou Saba, a été arrêté àRamadi en Irak. Il faisait partie du réseau Al-Qaïda en Irak. On le soupçonnait d'être responsable de l'assassinat deIhab Al-Chérifet, chargé d'affaires égyptien, ainsi que d'un diplomate deBahreïn.
Parmi les « filiales » de ce réseau,Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) dispose d'une branche média nommée Al-Malahem Media Production pour sa propagande[20].
Le, leno 2,Ayman al-Zawahiri, dans un message radiophonique — le troisième en une semaine — diffusé par le réseauas-Sahab, appelle les musulmans à de nouvelles attaques contre les intérêts juifs et américains dans le monde et de « surveiller les cibles, collecter de l'argent, apporter l'équipement, effectuer les préparatifs, et ensuite — en invoquant Allah — rechercher le martyre et le paradis »[réf. nécessaire]. Cependant, il règne une grande confusion sur la nature même d'Al-Qaïda. Tantôt dépeinte comme une organisation terroriste structurée dontOussama ben Laden serait le chef, tantôt comme une nébuleuse de mouvements djihadistes ou encore comme un réseau de cellules terroristes indépendantes, nul n'est en mesure de définir clairement la structure d’Al-Qaïda.
SelonThe Economist, Al-Qaïda serait sur la défensive depuis lesattentats du à Londres : ses chefs sont isolés parmi des tribus duPakistan, dans le but de se soustraire aux attaques des forces armées américaines, et sessupporteurs dénoncent publiquement sonidéologie. Par ailleurs, les services secrets occidentaux sont convaincus qu’Al-Qaïda a tenté, sans succès, de faire exploser des avions transatlantiques en 2006[21].
Entre 2008 et 2009, onze des vingt personnes les plus recherchées du réseau ont été neutralisées. Les dirigeants intermédiaires ont quasiment tous disparu, la plupart ont été tués dans des attaques de drones[22].
Le, Oussama ben Laden, fondateur d’Al-Qaïda, est tué d'une balle dans la tête, àAbbottabad, non loin d'Islamabad auPakistan, lors d'une opération militaire au sol qui a été ordonnée par le présidentBarack Obama et menée par une vingtaine deSEAL (commandos de l'US Navy). Son corps a été récupéré par les forces spéciales américaines qui l'auraient ramené enAfghanistan, avant d'immerger sa dépouille enhaute mer au large des côtes pakistanaises[23]. Le président des États-Unis a commenté la mort du terroriste lors d'une allocution le soir même. L'annonce a provoqué plusieurs manifestations patriotiques spontanées à travers tout le territoire américain.
Al-Qaïda est soupçonnée d'être responsable desattaques à la bombe sur les ambassades des États-Unis deNairobi (Kenya) etDar es Salaam (Tanzanie) en, tuant plus de300 personnes et blessant plus de 5 000 autres. Al-Qaïda avait aussi projeté des attaques contre les touristes américains etisraéliens visitant laJordanie lors des célébrations du millénaire ; toutefois, les autorités jordaniennes ont contrecarré les attaques prévues et ont mis en examen 28 suspects. Al-Qaïda a aussi tenté une attaque à la bombe à l’aéroport deLos Angeles pendant les vacances du millénaire, mais le porteur de la bombe a été arrêté à la frontièrecanadienne.
Sans doute impliquée dans les attaques à la bombe duWorld Trade Center en 1993 et contre le personnel militaire àDhahran (Arabie saoudite), elle est aussi soupçonnée d'être responsable de l’attentat à la bombe contre le destroyer américain USSCole en. La plus destructrice des actions attribuées à Al-Qaïda est la série d’attaques sur lesÉtats-Unis du, une attaque que le porte-parole du groupe,Souleymane Abou Ghaith(en) aurait revendiqué sur une vidéo largement diffusée en. Ben Laden a, lui aussi, revendiqué le montage de cette opération, notamment à travers une vidéo où il explique les raisons de cette attaque aux Américains.
Alors qu'en il témoigne dans le procès qui lui est intenté à New-York pour « complot visant à tuer des Américains, complot visant à apporter un soutien à des terroristes et soutien matériel à des terroristes », Souleymane Abou Ghaith, qui est aussi le gendre d'Oussama ben Laden, explique qu'au soir du ce dernier lui aurait confirmé avoir organisé les attentats[25],[26].
Plusieurs attaques et tentatives d’attaques depuis le ont été attribuées à Al-Qaïda, y compris l’attentat raté à la chaussure piégée parRichard Reid (qui s'est déclaré partisan d’Oussama ben Laden), l’attentat contre la synagogue deDjerba enTunisie, et des attentats manqués en Jordanie, enIndonésie, auMaroc et àSingapour. Le réseau a de plus été impliqué dans l’enlèvement et le meurtre du journaliste duWall Street JournalDaniel Pearl et a été suspecté de complicité dans l’attentat à la bombe d'une boîte de nuit àBali, en Indonésie.
En et, à la suite de la découverte d’un projet d'attentat contre l'ambassade des États-Unis en France, des suspects ont été arrêtés.
Al-Qaïda aurait unréseau d'influence mondial, avec des cellules dans un certain nombre de pays et des liens étroits avec les réseaux extrémistessunnites.Ben Laden et ses lieutenants ont trouvé refuge enAfghanistan sous le régime destalibans dans lesannées 1990. Le groupe avait un grand nombre de camps d'entraînement là-bas, et à la fin des années 1990, les talibans eux-mêmes devinrent effectivement subordonnés à Al-Qaïda. Depuis l’attaque des États-Unis, des membres du groupe sont suspectés de fuir vers leszones tribales duPakistan, dans la province deKhyber Pakhtunkhwa et leBaloutchistan.
Al-Qaïda entretient des relations très étroites avec nombre d'autres organisations terroristes islamistes comme le groupe indonésien extrémisteJemaah Islamiyah.
Les spécialistes de l’organisation affirment que la structure non hiérarchisée du réseau d’Al-Qaïda est à la fois sa force et sa faiblesse. En effet, la structure décentralisée permet à Al-Qaïda d’avoir une base mondiale ; cependant, les actions impliquant un haut degré d’organisation, comme les attaques du, prennent beaucoup de temps et d’efforts à mettre en œuvre. Les efforts des États-Unis et des autres nations pour perturber l’organisation d’Al-Qaïda ont été des succès partiels. Les attaques menées par Al-Qaïda depuis lors ont en effet été plus simples, impliquant moins de personnes.
LeConseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité le d’établir un embargo et de geler les capitaux d’Oussama ben Laden et des talibans restants.
Le, l'attentat à Paris dans les locaux du journalCharlie Hebdo est revendiqué une semaine plus tard par Al-Qaïda au Yémen dans une vidéo. Lesfrères Kouachi (Cherif Kouachi, Saïd Kouachi) sont entrés et ont tué douze personnes. Retrouvés deux jours plus tard dans une usine, ils sont abattus par leGIGN. Au même moment, un troisième terroriste (Amedy Coulibaly) tue quatre personnes dans une épicerieHyper Cacher et prend en otage une quinzaine de personnes ; il est tué lors de l'intervention duRAID et de laBRI.
Hamid Daoud Muhammad Khalil al-Zawi, le chef de l'État islamique d'Irak, tué lors d'une opération militaire dans les environs de Tikrit le par l'armée américaine.
Abou Hafs al-Chahri, chef opérationnel de la nébuleuse pour le Pakistan[36]. Tué au Pakistan (Nord-Waziristan) par un drone américain le.
Badr Mansour, haut-responsable duTehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) et chef opérationnel d'Al-Qaïda pour le Pakistan[37], tué le par un drone américain à proximité de la frontière pakistano-afghane.
Moez Garsallaoui, recruteur pour Al-Qaïda en Europe, tué le par un drone américain à Mir Ali au Pakistan[41].
Khaled ben Abdel Rahmane al-Hussaïnane, successeur présumé d'Abu Yahya al-Libi[42] et candidat potentiel à la succession d'Ayman al-Zawahiri à la tête de la nébuleuse[43], tué par un drone américain au Nord-Waziristan le.
Nasser Al-Wahishi, ancienno 2[48], Yéménite, ancien secrétaire d'Oussama ben Laden: Al-Qaïda dans la péninsule arabique, fusion des branches saoudienne et yéménite. Mort en[49].
Abdoullah Mouhab Radjab Abdoulrahman, ditAbou Kheir Al-Masri(en), numéro 2 d'Al-Qaïda, tué par un tir de drone américain dans la région d'Idleb en Syrie, le[50],[51],[52],[53].
Abou Mohamed al-Masri, responsable de la propagande et donc de la réalisation et de la diffusion des messages audio et vidéo. Tué le 7 août 2020 en Iran.
L'insurrection islamiste au Pakistan a opposé auWaziristan, qui fait partie des régions tribales, des membres d'Al-Qaïda et des talibans contre l'armée régulière pakistanaise, alliée des États-Unis, entre 2004 et 2006. Achevée en, l'arrêt des hostilités a coïncidé avec une reprise des violences en Afghanistan, de l'autre côté de la frontière. Cette guerre à redémarré en 2009.
Les adversaires des actions menées par lesÉtats-Unis et les pays occidentaux auProche-Orient et dans le monde soutiennent que les actions du gouvernement américain (et de son allié israélien) ont provoqué une forte opposition parmi les peuples arabes et musulmans, et que le terrorisme est le stade ultime des réactions qui en résultent. Selon eux, ces actions sont notamment :
le soutien des États-Unis à l'État d'Israël (en raison de son occupation de laCisjordanie, du plateau du Golan en Syrie, et des fermes de Shebaa encore occupées au Liban) ;
l'utilisation des basessaoudiennes par les forces alliées attaquant l'Irak en 1991 pour libérer leKoweït (à l'invitation de l'Arabie saoudite). Lieu de naissance de l'islam, lapéninsule arabe est considérée comme une « Terre Sainte » pour les musulmans dont certains estiment que la présence de non-musulmans dans cette région est contraire à l'islam ;
l'embargo de l'Irak décidé par les États-Unis à la suite de laguerre du Golfe, qui a compliqué l'approvisionnement en médicaments et entraîné la mort de plus de 500 000 enfants[54] irakiens[55],[56] ;
Selon le géostratégisteGérard Chaliand, le terrorisme islamiste n’est qu’unépiphénomène qui, bien que mobilisant fortement lesmédias et l’opinion publique, n’a pas de conséquences sur le cours de l’histoire. Toujours selon lui : que ce soit par les pertes humaines occasionnées finalement minimes en comparaison avec des guerres entre États, des effectifs mobilisés ou des conséquences politiques, son action n’a que des conséquences nulles ou quasi nulles, à la manière desterroristes anarchistes de la fin duXIXe siècle et du début duXXe siècle, aujourd’hui tombés dans l’oubli.
Antoine Sfeir a une analyse proche. Selon luiben Laden a déjà échoué et ne réussira pas dans son projet principal qui est de rassembler l’essentiel du monde musulman duMaghreb auMachrek dans uncalifat recréé regroupant tous les croyants.
Les conséquences semblent plutôt indirectes et le fait des politiques sécuritaires ou des attitudes belliqueuses justifiées par la nécessité de lutter contre la « menace terroriste ». Cependant, de nombreux pays musulmans prennent peu à peu des orientations politiques et sociales plus en adéquation avec les préceptes islamistes, entraînant lentement mais sûrement une islamisation profonde de leurs populations[réf. nécessaire].
Le rapport dudépartement du Trésor desÉtats-Unis concernant les avoirs des terroristes évoque 8 millions de dollars d'avoirs d'Al-Qaïda bloqués en 2006 et11 millions en 2007[57].« Une plainte déposée à New-York », surkreindler.com le, au nom de 850 familles de victimes du[58], affirme que Al-Qaïda a bénéficié, à plusieurs reprises dans son histoire, d'un soutien financier apporté par des organisations non gouvernementales saoudiennes, en particulier l'International Islamic Relief Organization (IIRO), une ONG rattachée à la Ligue islamique mondiale, fondée par la famille royale saoudienne. Dans un livre deGuillaume Dasquié paru en 2005[59] est reproduite une note de laDGSE datée de (« p. 95 du livre », surguillaume-dasquie.fr) selon laquelle le camp terroriste de Darunta, situé en Afghanistan, a fonctionné grâce à des fonds versés par l'IIRO.
Selon le gouvernement afghan, l'argent qui permet à Al-Qaïda de mener ses combats proviendrait en grande partie de riches et pieux donateurs privés vivant dans la péninsule arabique. Il transite par la place financière deDubaï :« Comment expliquez-vous qu'il n'y ait jamais d'attentat islamiste à Dubaï, terre d'islam où l'alcool coule à flots ? C'est très simple : certains pays arabes du Golfe ont acheté leur quiétude aux groupes terroristes ! »[60].
Selon un article duSunday Times en date du, un groupe de « Britanniques asiatiques » a volé, sur une vingtaine d'années, des milliards de livres en provenance des fonds publics britanniques et a utilisé 1 % du produit des vols à financer Al-Qaïda. Les voleurs ont été aidés par le silence de fonctionnaires britanniques qui étaient au courant des faits[61].
Scandales liés aux témoignages de certains experts
Le rôle de laCIA fait l'objet d'un débat, notamment à l'extrême gauche mais aussi dans le monde durenseignement[62] : l'agence américaine aurait entraîné et donc donné naissance à l'organisation terroriste pour combattre les Soviétiques. Cette hypothèse fut défendue et développée le parRobin Cook, ancien ministre des affaires étrangères et député travailliste qui s'opposa violemment à l'intervention en Irak et à la politique pro-américaine deTony Blair. Il affirma dans leGuardian :« Ben Laden fut le produit d'une erreur de calcul monumentale de la part des agences de renseignements occidentales. Il fut armé par laCIA pendant lesannées 1980 et financé par l'Arabie saoudite pour porter le jihad contre l'occupation russe enAfghanistan. Al-Qaïda, qui signifie littéralementla base, serait originellement les fichiers informatiques regroupant les milliers de moudjahidines recrutés et formés par la CIA pour vaincre les Russes »[63].
Maloy Krishna Dhar, ancien directeur adjoint du renseignement indien, affirme qu'Al-Qaïda aurait été organisé par l'ISI pakistanaise à la demande de la CIA et duMI6[64].
Le journalisteSeymour Hersh travaillant pourThe New Yorker et qui avait déjà fait éclater le scandale de laprison d'Abou Ghraib, dans une conférence auCaire, a émis, le, l'opinion queDick Cheney,Elliott Abrams et le prince saoudienBandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud continuent de financer des membres du réseau Al-Qaïda, dans des opérations secrètes auLiban et enIran (deux pays à majoritéchiite, le sunnisme n'est pas reconnu comme minorité religieuse en Iran), visant à déstabiliser ces deux pays en poussant à des luttes interconfessionnelles. Ils pousseraient également l'Iran à une manœuvre qui donnerait une raison à son attaque par les États-Unis[65].
RolandJacquard et Atmane Tazaghart,Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident révélations sur le nouvel arsenal d'Al-Qaida, Paris, J. Picollec,, 509 p.(ISBN978-2-864-77204-0)
FarhadKhosrokhavar,Quand Al-Qaïda parle : témoignages derrière les barreaux, Paris, B. Grasset,, 421 p.(ISBN978-2-246-67751-2)
Gilles Kepel et Jean-Pierre Milelli,Al-Qaïda dans le texte : écrits d'Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, Ayman al-Zawahiri et Abou Moussab al-Zarqawi,Presses universitaires de France, 2005,(ISBN2130547710)
« Comité du Conseil de sécurité », surun.org mis en place conformément à la résolution 1267 concernant Al-Qaïda, les talibans et les individus et entités associés