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L'aire urbaine est une ancienne catégorie de zonage utilisée par l'Insee pour appréhender et décrire l'organisation urbaine de laFrance, et notamment le phénomène de lapériurbanisation.
La notion d’aire urbaine est utilisée dans d’autres pays, mais avec une signification assez différente. Le terme d'aire métropolitaine peut également être utilisé, mais celui-ci désigne, en France, les plus grandes aires urbaines.
Ce zonage a été abandonné par l'Insee en 2020, au profit d'un zonage enaire d'attraction d'une ville répondant à une définition un peu différente, mais qui vise à appréhender des phénomènes similaires.
La notion d'aire urbaine repose sur celle d’unité urbaine, définie selon des critères morphologiques (continuité du bâti) et démographiques (taille minimale). On utilise pour l'aire urbaine également des critères de fonctionnement : le nombre d'emplois offerts et les déplacements domicile-travail.
Une aire urbaine est, selon la définition de l'Insee[1], un ensemble continu et sans enclave formé par unpôle urbain (unité urbaine offrant plus de 10 000 emplois) et par sacouronne périurbaine, c'est-à-dire les communes dont 40 % de la population active résidente ayant un emploi travaille dans le pôle urbain ou dans une commune fortement attirée par celui-ci ; ces communes sont ditesmonopolarisées.
Cette définition a été élaborée entre 1994 et 1996 et appliquée pour la première fois en 1997 dans le cadre du recensement de 1990[2], en remplacement de la notion dezone de peuplement industriel et urbain (ZPIU), devenue trop peu discriminante. La taille minimale des pôles urbains était alors fixée à 5 000 emplois, elle a été portée à 10 000 lors de la révision en 2011. Cette révision s'est appuyée sur les données durecensement de la population de 2008. La fréquence prévue pour les prochaines mises à jour est de dix ans.
L'aire urbaine représente l'ensemble des habitants d'un mêmebassin d'emploi. Elle peut être considérée en particulier comme le bon cadre pour mettre au point des politiques detransport en commun. Ainsi, l'aire urbaine deParis recouvre à peu près la superficie couverte par le réseau destransports en commun d'Île-de-France. Cependant, on constate souvent que lesressorts territoriaux desautorités organisatrices de la mobilité sont nettement plus petits que les aires urbaines[3], les habitants des zones périurbaines se trouvant ainsi mal desservis. La notion d'aire urbaine entre donc dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, tandis que l'unité urbaine ou agglomération concernera plutôt lapolitique de la ville.
En 2020 l'Insee substitue à l'aire urbaine l’aire d'attraction d'une ville. Celle-ci est définie comme « un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail. Une aire est constituée d’un pôle et d’une couronne. »[4]
La définition de l'aire urbaine vise la couverture totale duterritoire français : le zonage en aires urbaines. Les unités urbaines offrant plus de 10 000 emplois sont qualifiées degrands pôles urbains, entre 5 000 et 10 000 emplois demoyens pôles urbains [sic], entre 1 500 et 5 000 emplois depetits pôles urbains, qui forment avec leurs couronnes éventuelles lesgrandes aires urbaines, lesmoyennes aires urbaines [sic] et lespetites aires urbaines.
Les communes dont plus de 40 % des actifs travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles sont dites multipolarisées. On distingue les communes multipolarisées des grandes aires urbaines et les autres communes multipolarisées. Typiquement, il s'agit des espaces à l'interstice entre plusieurs aires urbaines.
Toutes les autres communes sont qualifiées de communes isolées hors influence des pôles[5].
Au total, le zonage définit donc neuf catégories :
Les catégories 1 et 2 forment les grandes aires urbaines, les catégories 2 et 3 forment l'espace périurbain et les catégories 1, 2 et 3 forment l'espace des grandes aires urbaines[6].
Ledépartement de l'Ain présente tous les types de communes[7] :
Dans une étude publiée en 2011[8], l'Insee introduit les notions d'aire métropolitaine et de grande aire urbaine. Les 41 plus grandes aires urbaines françaises ont été déterminées selon la « loi rang-taille », qui établit une relation entre la taille de la ville (pour chacune des trois variables suivantes : population, nombre d'emplois, nombre de cadres des fonctions métropolitaines) et son rang de classement. Les fonctions métropolitaines sont, selon l'Insee, celles qui assurent l'attraction et le rayonnement des plus grandes villes. Elles sont au nombre de cinq : celles qui sont liées aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, au commerce inter-entreprises, à la gestion ou à la culture et aux loisirs[9].
Les aires métropolitaines sont les plus grandes aires urbaines, ayant au moins 500 000 habitants et concentrant au moins 20 000 cadres des fonctions métropolitaines (CFM), c'est-à-dire les cadres et chefs d'entreprise d'au moins dix salariés travaillant dans les fonctions métropolitaines. Elles sont au nombre de treize :Paris,Lyon,Marseille,Lille,Toulouse,Bordeaux,Nice,Nantes,Strasbourg,Rennes,Grenoble,Saint-Étienne etMontpellier.
Vingt-huit autres aires urbaines de plus de 200 000 habitants concentrent, à un moindre degré (moins de 20 000 chacune), les cadres des fonctions métropolitaines, et figurent dans le classement des grandes aires urbaines : il s'agit deToulon,Douai,Rouen,Metz,Clermont-Ferrand,Nancy,Valenciennes,Tours,Caen,Orléans,Angers,Dijon,Avignon,Brest,Le Mans,Reims,Le Havre,Mulhouse,Perpignan,Amiens,Dunkerque,Limoges,Nîmes,Besançon,Pau,Bayonne,Poitiers etAnnecy.
Au total, l'ensemble de ces quarante et une aires urbaines concentrait, au recensement de 2006, 68,1 % de la population des 355 aires urbaines françaises, 78,8 % de leurs emplois, 77,4 % des emplois des fonctions métropolitaines et 84,4 % des cadres des fonctions métropolitaines.

Ces données statistiques concernent le zonage en aires urbaines 2010, et les recensements de population 2008, 2009[10] et 2010[11]. Le zonage reste inchangé avec la publication des populations légales 2009 et ne devrait changer que tous les 10 ans.
| Catégorie du ZAU 2010 | Population (2009) |
|---|---|
| Commune appartenant à un grand pôle (10 000 emplois ou plus) | |
| Commune appartenant à la couronne d'un grand pôle | |
| Commune multipolarisée des grandes aires urbaines | |
| Commune appartenant à un moyen pôle (5 000 à moins de 10 000 emplois) | |
| Commune appartenant à la couronne d'un moyen pôle | |
| Commune appartenant à un petit pôle (de 1 500 à moins de 5 000 emplois) | |
| Commune appartenant à la couronne d'un petit pôle | |
| Autre commune multipolarisée | |
| Commune isolée hors influence des pôles | |
| France métropolitaine |
L'espace des grandes aires urbaines s'est étendu de 39 % entre 1999 et 2008[6]. Il occupe près de la moitié du territoire (46 %), et concentre 83 % de la population et 85 % de l'emploi. On y observe une concentration croissante de l'emploi dans les grands pôles (qui ont gagné 2 millions d'emplois alors qu'ils ne gagnaient que 1,3 million d'habitants), ce qui contribue à attirer des actifs des autres communes, surtout de la couronne périurbaine ou multipolarisées.
| Catégorie du zonage | Population 2008 | (en %) | Surface 2008 (km²) | (en %) | Densité (hab/km²) | Nombre d'emplois | (en %) | Évolution de la population 1999-2008 | Évolution de la surface 1999-2008 | Évolution des emplois 1999-2008 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Grands pôles urbains (1) | 36 513 532 | 58,8 | 43 362 | 8,0 | 842,1 | 17 945 057 | 70,0 | 8,8 | 21,7 | 16,8 |
| Couronnes des grands pôles urbains (2) | 11 566 682 | 18,6 | 155 817 | 28,6 | 74,2 | 2 856 676 | 11,2 | 39,1 | 41,5 | 48,5 |
| Communes multipolarisées des grandes aires urbaines (3) | 3 207 765 | 5,2 | 51 451 | 9,5 | 62,3 | 862 783 | 3,4 | 45,3 | 50,1 | 60,6 |
| Espace périurbain (2 + 3) | 14 774 447 | 23,8 | 207 268 | 38,1 | 71,3 | 3 719 459 | 14,5 | 40,4 | 43,5 | 51,2 |
| Espace des grandes aires urbaines (1 + 2 + 3) | 51 287 979 | 82,1 | 250 631 | 46,1 | 204,6 | 21 664 516 | 84,5 | 16,3 | 39,2 | 21,5 |
| Autres catégories | 10 846 887 | 17,4 | 293 316 | 54,0 | 37,0 | 3 931 413 | 15,4 | −24,8 | −19,4 | −21,0 |
Les populations et le nombre d'emplois de ce tableau sont issus des recensements de la population 2008 et 1999.
L'Insee a publié, le, le nouveau zonage 2010 des aires urbaines[12]. Les douze premières aires urbaines sont désormais, dans l'ordre décroissant, Paris, Lyon, Marseille–Aix-en-Provence, Toulouse, Bordeaux, Lille (partie française), Nice, Nantes, Strasbourg (partie française), Rennes, Grenoble et Rouen. Dans ce classement de tête, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rennes remontent alors que Grenoble, Nice et Toulon descendent. Pour Lille, Strasbourg, Valenciennes, Genève-Annemasse et Bayonne, les chiffres sont tronqués dans la mesure où ils ne représentent que la partie française d'une aire urbaine ayant un bassin de population transnational.
Les 50 plus grandes aires urbaines françaises en 2011[13], 2012[14], 2013[15], 2014[16], 2015[17], et 2016[18] avec le zonage de 2010[19] :
| # | Aire urbaine | Population (2016) | Population (2015) | Population (2014) | Population (2013) | Population (2012) | Population (2011) | Évolution annuelle 2016/2011 | Superficie (km²) | Densité (2016) (hab/km²) |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Paris | |||||||||
| 2 | Lyon | |||||||||
| 3 | Marseille - Aix-en-Provence | |||||||||
| 4 | Toulouse | |||||||||
| 5 | Bordeaux | |||||||||
| 6 | Lille (partie française)[20] | |||||||||
| 7 | Nice | |||||||||
| 8 | Nantes | |||||||||
| 9 | Strasbourg (partie française)[22] | |||||||||
| 10 | Rennes | |||||||||
| 11 | Grenoble | |||||||||
| 12 | Rouen | |||||||||
| 13 | Toulon | |||||||||
| 14 | Montpellier | |||||||||
| 15 | Douai - Lens | |||||||||
| 16 | Avignon | |||||||||
| 17 | Saint-Étienne | |||||||||
| 18 | Tours | |||||||||
| 19 | Clermont-Ferrand | |||||||||
| 20 | Nancy | |||||||||
| 21 | Orléans | |||||||||
| 22 | Caen | |||||||||
| 23 | Angers | |||||||||
| 24 | Metz | |||||||||
| 25 | Dijon | |||||||||
| 26 | Béthune | |||||||||
| 27 | Valenciennes (partie française) | |||||||||
| 28 | Le Mans | |||||||||
| 29 | Perpignan | |||||||||
| 30 | Reims | |||||||||
| 31 | Genève - Annemasse (partie française) | |||||||||
| 32 | Brest | |||||||||
| 33 | Pointe-à-Pitre - Les Abymes | |||||||||
| 34 | Bayonne (partie française) | |||||||||
| 35 | Amiens | |||||||||
| 36 | Le Havre | |||||||||
| 37 | Mulhouse | |||||||||
| 38 | Limoges | |||||||||
| 39 | Nîmes | |||||||||
| 40 | Poitiers | |||||||||
| 41 | Dunkerque | |||||||||
| 42 | Besançon | |||||||||
| 43 | Pau | |||||||||
| 44 | Annecy | |||||||||
| 45 | Chambéry | |||||||||
| 46 | Saint-Nazaire | |||||||||
| 47 | Lorient | |||||||||
| 48 | La Rochelle | |||||||||
| 49 | Saint-Denis (La Réunion) | |||||||||
| 50 | Troyes |

En 1990, les ZPIU ( Zone de peuplement industriel et urbain) couvrent les trois quarts du territoire de la France métropolitaine, alors qu’en 1975 elle représente qu’un tiers du territoire. Les ZPIU ont été créées par l’Insee en 1962 puis ils l'ont remplacées par le ZAU ( Zonage en aire urbaine).
En 1990, 73 % de la population française habite dans une aire urbaine. Cette aire urbaine regroupe 10 687 communes en 1990 et couvrent 132 000 km2. Cette évolution provoque une augmentation au niveau de la population dans les zones périurbaines qui est passée de - 0,09 % par an entre 1982 et 1990 à + 0.12 % par an entre 1990 et 1999[25].

Aurecensement de1999, l'Insee a délimité354 aires urbaines en France. Elles sont toutes situées enmétropole, la notion d'aire urbaine n'étant pas définieoutre-mer[26]. Avec ses12,4 millions d'habitants en 2013, l'aire urbaine de Paris se classe comme une mégapole soit plus de 10 millions d'habitants.
Nombre d'aires urbaines par tranche de population :
| Population (2006) | Nombre |
|---|---|
| Plus de 10 000 000 | 1 |
| 1 000 000 à 9 999 999 | 6 |
| 500 000 à 999 999 | 10 |
| 200 000 à 499 999 | 28 |
| 100 000 à 199 999 | 36 |
| 50 000 à 99 999 | 59 |
| 20 000 à 49 999 | 119 |
| 10 000 à 19 999 | 92 |
| Moins de 10 000 | 6 |
| Total | 354 |
Au total, en 1999, les aires urbaines de France métropolitaine regroupaient 45 047 359 habitants (77 % de la population) sur 176 293 km2 (32 % du territoire) et 13 905 communes (38 % du total). Le reste de la population était situé dans l'une des 4 121 communes multipolarisées n'appartenant pas spécifiquement à une unique aire (2 911 628 habitants, 47 840 km2) ou l'une des 18 525 communes à dominante rurale (10 552 994 habitants, 319 891 km2).
L'INSEE a recensé en octobre 2011 le zonage urbain au sein du territoire français sur les bases des données de la population en 2008. Les « grandes aires urbaines » d'au moins 10 000 emplois sont composées de241 aires qui regroupent (77 %) de la population française. Les « aires urbaines moyennes » comprises entre 5 000 et 10 000 emplois sont au nombre de 131 soit (3,6 %) de la population française et les petites aires urbaines entre 1 500 et 5 000 emplois sont au nombre de 420 soit (4 %).
Au total on dénombre792 aires urbaines qui structurent le territoire français où se regroupent (85 %) de la population.
Environ 95 % de la population vit sous l'influence de la ville, en revanche hors influence des villes on retrouve près de (5 %) de la population dans 7 500 communes rurales ou dans des petites villes[27].
Plus grandesaires urbaines de France Aires urbaines de plus de 100 000 habitants | |
|---|---|
| Plus de 10 000 000 habitants | |
| Plus de 2 000 000 habitants | |
| Plus de 1 000 000 habitants | |
| Plus de 500 000 habitants | |
| Plus de 250 000 habitants | |
| Plus de 100 000 habitants |
|