Aire-sur-la-Lys est localisée à l'extrémité occidentale de laplaine de la Lys, c'est-à-dire à l'endroit où la Lys quitte lescollines de l'Artois pour déboucher dans la plaine deFlandre. La présence au sud et à l'ouest de la ville du relief artésien — où la plupart des vallées sont orientées sud-ouest – nord-est — et de laforêt de Nieppe à l'est fait de la ville un lieu de passage naturel pour les communications nord-ouest – sud-est[Note 2], favorisé par la relative platitude de l'espace communal dont l'altitude ne dépasse jamais 48 mètres. De plus, la Lys devient navigable à partir d'Aire — tout en demeurant aisément franchissable[c 1].
La ville d'Aire-sur-la-Lys est située au confluent de laLys — une des principales rivières du Nord-Pas-de-Calais, qui se jette dans l'Escaut àGand — et de laLaquette. Néanmoins, plusieurs autres ruisseaux viennent se jeter dans la Lys à proximité de la ville, notamment le Mardyck, l’Oduel, le Bruveau et la Liauwette. Ces nombreux cours d'eau ont bénéficié tant à la plaine agricole qui entoure la ville qu'à cette dernière qui y a puisé son eau de consommation. La relation qui unit la ville à ses cours d'eau a toujours été très forte, comme l'attestent les façades de certains bâtiments donnant directement sur l'eau[c 1] et l'importance du port d'Aire jusqu'auXVIIIe siècle. Si la ville s'est opposée à la création en1779 ducanal de Neufossé[Note 3], qui la « court-circuitait » pour les trajets entre la Flandre et le port deGravelines[Note 3], l'extension d'Aire en direction de ce canal et l'incorporation de ce dernier à laliaison Dunkerque — Escaut redonnent à la ville sa place sur le réseau fluvial du Nord-Pas-de-Calais.
Si lescrues de la Lys ont pu être utiles à la ville —Vauban avait fait de l'inondation des terres alentour un moyen de protéger la place forte[Note 4] — elles sont aujourd'hui davantage vues comme unrisque naturel majeur. La ville a été touchée une douzaine de fois par desinondations entre 1988 et 2006[5]. Ces inondations sont généralement liées à des précipitations ininterrompues sur l'Artois pendant quelques jours et surviennent principalement en hiver[6]. Leplan de prévention du risque inondation du bassin aval de la vallée de la Lys a néanmoins été annulé le par un arrêt de lacour administrative d'appel de Douai à la suite du recours d'un propriétaire foncier duNord[7].
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF detype 1[Note 7] : lesanciennes ballastières d'Aire-sur-la-Lys. Cette ZNIEFF, d'une superficie de56 hectares et située au nord de la commune, est composée d'étangs issus de l'extraction de graves[17].
et une ZNIEFF detype 2[Note 8] : lamoyenne vallée de la Lys entre Thérouanne et Aire-sur-la-Lys. Cette ZNIEFF est un ensemble intégrant un système alluvial du fond de la vallée et quelques bois, bosquets et landes[18].
Le territoire de la commune se situe sur le sitegéologiqueartésianisme dans la région de Lillers. Le site se compose d'une anciennecressonnière reconvertie pour l’élevage d'écrevisses, d'une ancienne cressonnière dont l'activité s'est complétement arrêtée et d'une ancienne cressonnière réhabilitée pour la culture « bio » du cresson[19].
Au, Aire-sur-la-Lys est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].Elle appartient à l'unité urbaine de Béthune[Note 9], une agglomération inter-départementale regroupant94 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 10],[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Aire-sur-la-Lys, dont elle est la commune-centre[Note 11],[22]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (58,7 %), prairies (22,4 %), zones urbanisées (10,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %), eaux continentales[Note 12] (0,9 %), forêts (0,4 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le large boulevard Foch est établi sur l'espace autrefois occupé par les murs sud de la ville.
Le centre-ville, délimité par la rocade de boulevards ayant pris la place desfortifications, possède les principales caractéristiques des villesflamandes duMoyen Âge. Ses rues courtes, étroites et pour certaines sinueuses forment un dense réseau viaire. Les places sont nombreuses —Grand-Place, place Saint-Pierre, place du Castel, place du Rivage, place Notre-Dame, place d'Armes, place du Château, place Jehan-d'Aire, place des Béguines et place Bayard — et la ville est parcourue par deux cours d'eau (laLys et laLaquette). Le cœur historique de la ville, la rue du Bourg[Note 13], est légèrement excentré vers le sud par rapport aux fortifications. Le centre actuel de la cité est la Grand-Place, qui accueille notamment l'hôtel de ville.
Si l'extension de la ville dans les secteurs situés immédiatement au-delà des anciennes fortifications a commencé dès la fin duXIXe siècle, le développement urbain dans les secteurs plus éloignés est né de volontés politiques plus récentes. Il s'agit d'une part des différenteszones d'activité installées à l'est — zone commerciale du Val-de-Lys, zone industrielle du Petit Neufpré — puis au nord de la ville — zone artisanale Saint-Martin, parc d'activité Saint-Martin. D'autre part, sous l'impulsion du maire Paul Blondel, l'ancien marais de Lenglet au sud de la ville a été transformé à partir de1959 en une véritable « ville nouvelle » — selon les termes de la municipalité[Note 14] — accueillant logements et services publics (notamment les collège et lycée publics de la ville).
La ville d'Aire-sur-la-Lys possède divers hameaux répartit autour ducentre-ville autrefois fortifié, depuis la séparation de Neufpré en deux parties à la suite de la construction du canal d'Aire, la commune compte désormais 15 hameaux :
Garlinghem : situé à l'extrême-nord le long ducanal de Neuffossé et des Ballastières, Garlinghem sert de port fluvial pour la ville.
Glomenghem : situé à l'extrême-ouest, Glominghem avait autrefois une paroisse avec Rincq qui dépendait deThérouanne et non d'Aire.
Grand Neufpré : situé à l'est le long ducanal d'Aire à la Bassée, Grand Neufpré possédait de grandes pâtures.
Houleron : situé à l'extrême-est, à deux pas dudépartement du Nord, Houleron est l'un des plus petits hameaux en nombre d'habitants.
La Jumelle : situé au nord-ouest, La Jumelle a accueilli les potiers et les agriculteurs d'Aire ainsi que le roiGeorges V en 1915.
La Lacque : situé au sud-est, La Lacque est nommé en l'honneur de la rivière éponyme qui coule le long du hameau.
Lenglet : situé à l'extrême-sud, Lenglet se situe sur des marais asséchés, il abrite le site-protégé de Chico-Mendès.
Mississippi : situé au sud à la limite du centre-ville, Mississippi était un lieu fertile pour lesmaraichers.
Moulin-Le-Comte : situé à l'ouest le long de laLys, Moulin-Le-Comte comme son nom l'indique possédait un moulin propriété descomtes de Flandre
Pecqueur : situé à l'est le long de la route deMerville, Pecqueur tient son nom de la pêche faite le long de Lys et dans les marais.
Petit Neufpré : situé au sud-est, Petit-Neufpré abrite la zone industrielle d'Aire.
Rincq : situé à l'ouest, Rincq voulut en 1857 faire sécession avec Glominghem de la commune.
Saint-Martin : situé au nord, Saint-Martin nommé jadis Melomodium est l'origine de la ville d'Aire, il possédait autrefois une paroisse.
Saint-Quentin : situé au sud-ouest le long du Mardick et de laLaquette, Saint-Quentin était le seul hameau à tenir de nombreux corps de métiers.
Widdebrouck : situé au nord-est au lieu-dit de la Tête de Flandres, Widdebrouck avait un fort militaire qui devait prévenir les attaques deFlandres.
La ville d'Aire-sur-la-Lys compte en2006 4 061 logements[26], soit moitié plus qu'en1968[26]. Ce chiffre est relativement faible comparé à la population, d'où un taux moyen de 2,53 habitants par foyer[26] (2,36 en France métropolitaine[27]). Plus de 80 % des logements sont des maisons et un peu plus de 15 % des appartements[26]. Les résidences secondaires ne représentent que 1,1 % de ce total[26] (9,7 % en France[28]), ce qui tend à démontrer le peu d'attrait qu'exercerait la commune sur les activités touristiques et de villégiature locales.
La ville a vendu en2006 une partie des bâtiments de l'ancien hôpital Saint-Jean-Baptiste à un promoteur immobilier[29]. La transformation de ces bâtiments en immeubles d'habitation, qui était jusqu'enseptembre 2009 bloquée par leplan de prévention du risque inondation du bassin aval de la vallée de la Lys[7], doit permettre la création de 70 logements[29].
La nouvelle majorité municipale issue desélections de 2008 a lancé une nouvelle phase dans le développement du quartier de Lenglet[30]. La déviation de la route départementale 187 depuis le village deLambres doit donner un dynamisme nouveau à ce quartier situé au sud de la ville[30].
L'ancienne ligne ferroviaire Berguette – Saint-Omer a été remplacée par une ligne de bus, qui — en 2009 — relie quatre fois par jour Aire àIsbergues et àSaint-Omer[33]. Les Autocars Inglard, quant à eux, relient neuf fois par jour la ville àHazebrouck[33] (ligne 906 du réseauArc-en-Ciel 1[34]), où il est possible de prendre un train pourLille,Dunkerque ouParis. La commune est également desservie par la ligne 511 du réseauMouvéo.
Les aéroports les plus proches sont ceux deLille - Lesquin, à 55 km[2] à l'est et deCalais - Dunkerque à 60 km[2] au nord-ouest, le second n'assurant aucune ligne commerciale régulière.
Certaines des routes qui relient le centre-ville aux quartiers excentrés d'Aire-sur-la-Lys, ainsi qu'à Isbergues et Wittes sont équipées depistes cyclables. Néanmoins, l'étroitesse des rues à l'intérieur des anciennes fortifications a empêché la création de pistes cyclables dans le centre.
Si la faible extension spatiale de la ville et en particulier du centre — liée aux fortifications qui ont longtemps freiné le développement de la ville — y rend faciles les déplacements à pied, la ville n'a cependant créé aucunezone piétonne. Seule unezone 30 a été instituée en2006 sur deux artères du centre-ville[35].
À la suite du passage destempêtes Ciarán,Domingos etElisa et desinondations etcoulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du, en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au, comme179 autres communes du département[36].
Lavilla signalée en 847 à proximité de la ville actuelle est attestée sous la forme latiniséeAria monasterium en 856 (cart. Sith., p. 162)[c 1],[37],Area etAyre en 1377[38],Ayra en 1355[39],Ailres en 1492 et sous son adjectif dérivéAriensis ; c'est-à-direAire (ennéerlandais, sur une carte allemande:Ariën) auXVIIe siècle[40],Aire en 1793 et 1801[3]. Cependant, ces avances qui présenteraient unmonastère airois auIXe siècle sont critiquées[41]. En effet, la charte citée parMalbrancq dans sonHistoire desMorins[42] octroyant des privilèges par l'évêque de Thérouanne Humfride au monastère de sainte Isbergue à Aire, est fausse, celle-ci visant à renforcer la légende de la femme. Roger Berger voit dansAria unacronyme ingénieux du rédacteur du cartulaire de Saint-Bertin (Sithiu), le moine Guntbert : il signifieraitAgii Requiescentis In corpore Audomari Monasteriam [le monastère de Saint Omer qui y repose corporellement], donc un lieu situé à Saint-Omer. Cette hypothèse est confortée par une autre, plus ancienne, moins fiable, mais tout aussi intéressante, du chanoine Haigneré, qui considèrait l'Aria monasterum comme l'emplacement primitif de l'abbaye deSamer (alors nomméeArea), dans leBoulonnais, où l'abbaye de Saint-Bertin possédait des biens.
Aire provient du latinarea, désignant une étendue, une plaine, « lieu non cultivé et non bâti », toponyme honnête à la vue de la géographie locale.
En1982, la commune d'Aire est devenue pardécret la commune d'Aire-sur-la-Lys[Note 14],[c 3]. Au toponyme initialAire a été adjoint celui de laprincipale rivière qui traverse la ville, qui est également celui de laplaine dont elle parcourt l'extrémité occidentale. Son ancien nom est Aire-en-Artois, bien que des sources diverses attestait l'existence du nom contemporain aux siècles précédents[43].
Aire est citée une première fois en 847[c 1] : elle n'était alors qu'une villa occupant un léger relief au nord de la ville actuelle[c 1]. La ville se développe autour ducastrum queBaudouin II,comte de Flandre, fait construire vers l'an 900[Note 13] au confluent de laLys et du Mardyck[Note 17] pour résister auxraids vikings. Ce château, dont il ne reste rien, était situé à l'emplacement actuel des places des Béguines et de Saint-Pierre[Note 13]. L'agglomération se développe le long de la route d'Arras àSaint-Omer, qui fait un angle droit au lieu-dit « ad crucem Arie »[Note 13].
Vers l'an 1200, un nouveau château est construit parBaudouin IX. La ville est entourée d'une muraille en pierres blanches, dont le tracé ne changera pas jusqu'en 1893[Note 19],[c 1].
Aire, villeflamande dont l'importance est comparable à celle d'Ypres ou deCourtrai[Note 21], se soulève en 1213 contre le comteFerrand de Flandre. Ce dernier assiège la ville, qui ne peut survivre que grâce à un convoi de grains providentiellement envoyé par le roi de France. Le culte que rend la ville à Notre-Dame Panetière serait lié à cet événement[Note 21].
En 1233, Baudouin, sire d'Aire, cède (ou vend)37 mesures de terre (environ16 hectares) à l'évêque de Thérouanne. Guillaume, châtelain de Saint-Omer, de qui ces terrains sont tenus enfief, entérine la cession[48].
En 1237, lecomté d'Artois est séparé du comté de Flandre et Aire fait partie de la nouvelle entité. Elle devient dès lors une ville frontière marquée par les conflits entre les comtes de Flandre et leursuzerain le roi de France. Néanmoins, si l'Artois est dévasté par laguerre de Cent Ans, les murs d'Aire découragent les Anglais de vouloir prendre la ville[Note 22]. Aire devient ainsi un refuge pour les populations rurales des environs[c 1]. La commune refuse de reconnaître le roiÉdouard III d'Angleterre en 1338[Note 22].
En 1344, le château d'Aire a perdu la splendeur qu'il pouvait avoir du temps deMahaut d'Artois. Afin de le rénover, il est fait appel en 1344 à Jehan As-Cokelès, verrier venant semble-t-il d'Arras ou deBéthune. Il fut chargé de remettre en leur état primitif, tells qu'elles étaient du temps de Mahaut, les verrières de la chapelle, de la grande salle et des principales chambres du château. Les verrières étaient « moult dépichées (dégradées) » et il fallait réparer ou refaire les plombs, les verres et les couleurs « selon la première fachon en armoieries et en ymaiges »[49].
En 1347, un des bourgeois de Calais (Les Bourgeois de Calais) présentant les clefs de la ville au roi d'AngleterreÉdouard III après la reddition de la cité, s'appelle Jean d'Aire ; on peut le présumer originaire de la ville, la même année, les Flamands assiègent Aire mais abandonnent et partent ravager les alentours.
En 1499, Aire est intégrée auxPays-Bas bourguignons. Ces derniers font partie des nombreuses terres dontCharles Quint hérite et qui le placent à la tête du plus grand ensemble territorial d'Europe. La transition se fait sans difficulté : le gouvernement français n'a pas bonne presse à Aire[Note 27], et l'empereur confirme dès 1516 les privilèges de la ville[Note 27]. Il est ainsi reçu avec joie à Aire en 1540[Note 27].
La guerre — ininterrompue de 1521 à 1558[Note 27] — nécessite de renforcer les défenses de la ville. Aire est en effet une pièce maîtresse du système défensif imaginé par l'empereur contre la France[Note 27] : de plus, Aire se trouve à quelques kilomètres seulement de la place forte française deThérouanne[c 1]. Un système de bastions polygonaux est substitué au système ancien de fortifications[Note 27], et l'empereur ordonne en 1520 la démolition de la chapelle Notre-Dame hors les murs[Note 27], remplacée par une nouvelle église paroissiale.
En 1492, le chantier de construction d'une nouvelle église est lancé par les chanoines de Saint-Pierre[c 2]. Il durera près d'un siècle, le chapitre en assurant lui-même le financement[Note 28]. Lacollégiale que nous voyons aujourd'hui était à l'époque l'une des plus grandes églises destyle flamboyant des Pays-Bas méridionaux. LaRéforme ne trouve pas beaucoup d'écho à Aire ; au contraire, la ville adhère en 1579 à l'union d'Atrecht (Arras ennéerlandais) qui demande l'interdiction du culteprotestant[Note 28].
Les premières années duXVIIe siècle correspondent à une période de paix et de grands travaux. Uncorps de garde est construit en 1600 grâce à la levée d'un impôt sur la bière et le vin[Note 29] ; l'hôtel de ville est reconstruit à partir de 1625[Note 29]. Un collègejésuite est ouvert en 1615 rue de Saint-Pierre, avant de déménager huit ans plus tard dans des locaux plus spacieux rue de Saint-Omer[Note 29] ; ce n'est qu'en 1682 que l'évêque d'Ypres posera la première pierre de l'église de ce collège[Note 4]. Quant au mur d'enceinte, il est entièrement reconstruit entre 1570 et 1620[Note 29].
Le, des lettres de Madrid érigent la terre et seigneurie de Robecque (Robecq) enprincipauté au bénéfice de Jean de Montmorency (maison de Montmorency), en y incorporant la ville etvicomté d'Aire, les villages deBlessy, Blesselles, Saint-Quentin, Glomenghen, Famechon. Jean de Montmorency est ainsi prince de Robecq,marquis deMorbecque,comte d'Estaires,vicomte d'Aire,baron d'Haverskerque et des Wastines, seigneur de Robecq et deBersée[51].
En 1635, au cours de laguerre de Trente Ans, la France entre en guerre contre l'Espagne aux côtés desProvinces-Unies. Lemaréchal de la Meilleraye à la tête de 25 000 hommesassiège Aire à partir du[Note 30] ; si les pertes sont considérables du côté français, les 2 000 hommes de la garnison d'Aire doivent néanmoins se rendre le[Note 30]. La victoire n'est cependant que de courte durée : la population de la ville est farouchement hostile aux Français, et lecardinal-Infant assiège bientôt la ville[Note 30] dont les murailles ont été détruites par l'armée française. Le colonel d'Aigueberre, qui a succédé à Meilleraye, capitule le[Note 30]. Après sept mois de combats, la ville est en ruines et a été désertée par ses habitants. Les Français restent néanmoins menaçants : le fort Saint-François est donc construit en 1642[Note 30].
Aire redevient ensuite une ville prospère grâce aux campagnes agricoles qui l'entourent, à ses nombreuses petites industries[Note 31], à sa vitalité religieuse — quatre nouveaux couvents sont créés[Note 4] — et surtout à son port. En l'absence de communication fluviale entre l'Aa et laLys, les marchandises remontant l'Aa depuis le port maritime deGravelines doivent en effet être transportées par voie routière deSaint-Omer à Aire, avant de descendre la Lys vers la Flandre[Note 31].
L'un des moyens imaginés parVauban pour la défense de la ville était l'inondation volontaire des zones situées à l'ouest et au nord de la ville[Note 4].
La guerre reprend en 1667. Lemaréchal d'Humières, accompagné de 15 000 hommes, deVauban et deLouvois,assiège Aire en[52],[Note 31]. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, l'armée deSchomberg est placée de manière à barrer le passage au général espagnolVillahermosa[Note 31]. Louvois fait bombarder de nuit et cible les maisons bourgeoises, il utilise pour la première fois des boulets incendiers : la ville ainsi terrorisée se rend le[Note 31]. Le, le généralFrançois de Calvo est fait gouverneur de la ville et reste en place sa vie durant, jusqu'en 1690. Vauban entreprend ensuite de réorganiser la défense de la ville, en créant de nouvelles casernes et en renforçant les fortifications[Note 4].
Les nombreux sièges qu'a connu Aire depuis un siècle ont laissé une ville en ruines : c'est maintenant l'heure de la reconstruction. En 1715,Louis XIV autorise la construction d'un nouvel hôtel de ville[Note 33]. Le bâtiment actuel est achevé en 1721 et lebeffroi en 1724[Note 33]. Grâce à l'intervention ducardinal de Fleury, ministre deLouis XV, l'église du chapitre de Saint-Pierre est reconstruite en plusieurs étapes jusqu'en 1788[Note 33]. La ville accueille désormais une importante garnison dans ses nombreuses casernes[c 3]. Le, uneordonnance royale fixe pour plusieurs décennies les règles de l'urbanisme à Aire[Note 34],[Note 33],[c 3] : la ville se transforme rapidement. Aire est donc aujourd'hui en grande partie une ville du début duXVIIIe siècle. Néanmoins, la ville reste corsetée dans ses murs trop étroits[c 3].
L'administration est beaucoup plus stricte et centralisée que sous les Espagnols[Note 35]. Lebailli n'a plus que des pouvoirs très limités et le mayeur est nommé par le Roi. En 1762, leParlement de Paris décide d'expulser lesJésuites du royaume de France : le collège est ainsi fermé en 1769[Note 35]. Ce n'est qu'après une longue campagne de protestations àVersailles etArras que le magistrat obtient le rétablissement d'un collège confié auxPrêtres de la doctrine chrétienne[Note 35].
Les débuts de laRévolution sont enthousiastes à Aire[Note 36]. Néanmoins, les désillusions arrivent vite, notamment dans le domaine religieux : la population accepte mal lesnouveaux pasteurs et la suppression du chapitre et des couvents[Note 36]. La ville, qui espérait être choisie commechef-lieu du nouveau département duPas-de-Calais, n'obtient finalement qu'un chef-lieu decanton[Note 36]. Aire, de plus, est particulièrement touchée par les guerres et par les famines[Note 37],[Note 38]. La ville, qui n'avait pas constitué deComité de surveillance, s'en voit imposer un : celui-ci accuse en la ville entière d'être « égarée »[Note 38]. Une centaine d'Airois sont faits prisonniers et 21 sont exécutés àArras[Note 38]. Après les dures années de la Révolution, leConsulat et l'Empire correspondent à une période d'accalmie : l'église Saint-Pierre est rouverte en1802[Note 39], et deux établissements scolaires sont créés — un collège municipal et une école de filles dirigée par lesUrsulines[Note 39]. La ville, qui n'aurait pu soutenir un nouveau siège, n'est occupée ni en 1814, ni en 1815[Note 39].
Néanmoins, si la ville connaît un certain déclin économique, elle conserve une forte vitalité intellectuelle et artistique[Note 40]. La ville accueille de nombreuses sociétés musicales, des sociétés sportives, ainsi qu'une école de musique et une école de dessin[Note 40]. En 1837 paraît le premier numéro del'Écho de la Lys[Note 40], qui est encore en 2010 le principal organe de presse de la ville. De nouveaux établissements scolaires ouvrent leurs portes : une école primaire desFrères des écoles chrétiennes est créée en 1816[Note 16] et une école municipale laïque en 1870[Note 16]. Quant à l'église Saint-Pierre, elle est entièrement rénovée par Édouard Scott, qui fut curé de 1829 à 1887[Note 41] ; elle devient le premier monument de la ville classémonument historique en 1862[54].
En 1871, le démantèlement des places fortes de la frontière nord est décidé par l'armée, qui les juge inutiles. La ville doit en assurer le financement et recevoir en compensation les terrains ainsi libérés[Note 41]. Les travaux durent trois ans, de 1893 à 1896[Note 41],[c 3]. Les120 hectares ainsi libérés[Note 41] permettront l'établissement d'un boulevard circulaire autour de la ville, et l'ancienne zonenon aedificandi accueillera les grandes maisons bourgeoises des notables de la ville[Note 41],[c 3].
Après laPremière Guerre mondiale, Aire doit donc à nouveau être reconstruite. C'est l'occasion de mener des travaux de grande envergure, comme le programme d'adduction d'eau achevé en 1927[Note 46]. L'été 1936 sera, comme partout en France, un été de grève générale et de défilés, comme celui organisé le par leFront populaire[Note 46]. La ville, qui ne veut pas d'une nouvelle guerre, célèbre par un défilé des associations sportives et culturelles le vingtième anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918[Note 46].
Le, une colonne de chars français arrive à Aire, ignorant que des éléments motorisés de ladivision Totenkopf s'y trouvent depuis la veille[Note 46]. Les Français, pris au piège, sont presque tous tués après trois heures de lutte[Note 46]. Un avion britannique détruit dans la nuit du au les camions allemands chargés d'essence et de munitions qui étaient stationnés dans la cour du collège, qui prend feu[Note 47]. À partir de l'armistice du 22 juin, Aire fait partie de l'administration militaire de la Belgique et du Nord de la France ; laKommandantur s'installe dans l'immeuble actuel du Crédit agricole et laGestapo à la Céramique[Note 47]. La ville connaît pendant l'occupation des actes de résistance à l'armée allemande : l'organisation « Lord Denys » prend en charge les soldats britanniques pour les aider à gagner lazone libre[Note 47] — ses membres recevront à laLibération la Croix d'honneur du mérite franco-britannique[Note 48] — et « l'organisation franco-anglaise du capitaine Michel » procède à des opérations de sabotage[Note 47], tandis que le réseau « Hunter » renseigne les armées alliées[Note 47] — son chef André Robin sera fusillé à Paris le[Note 47]. Les bombardements s'intensifient à partir de : l'aviation alliée lâche 2 800 bombes sur la ville dans la nuit du, faisant dix-neuf victimes civiles et touchant gravement la collégiale Saint-Pierre[Note 47]. L'armée polonaise entre finalement dans la ville et la libère le[Note 48]. Une nouvelle fois, il s'agit de reconstruire. La paroisse Saint-Pierre, qui s'était réfugiée à l'église Saint-Jacques, ne peut retrouver son église qu'en 1954[Note 48] ; la réhabilitation complète de la collégiale n'est toujours pas achevée à ce jour[Note 14].
Depuis la Libération, la ville se modernise : si l'abattoir municipal a fermé ses portes en 1968[Note 14], un immense silo à grains a ouvert en 1965[c 3] et une zone industrielle a été créée en 1972 sous l'impulsion du maire François-Xavier Becuwe[Note 14]. La ville s'est étendue à partir de 1959 sur l'ancien marais de Lenglet, au lieu-dit « Mississippi »[c 3], qui forme aujourd'hui un des cœurs de la cité[Note 14]. Si la gare ferroviaire a fermé en 1990[c 3],[Note 14], l'ouverture en 1989 de l'hypermarché Catteau[Note 14] (aujourd'huiCarrefour) — le plus gros employeur de la ville[57] — est le signe d'une réorientation de la ville vers le secteur du commerce et des services. Néanmoins, Aire — devenue en 1982Aire-sur-la-Lys par décret[Note 14] — conserve aujourd'hui une image de « ville endormie », comme le titrait lel'Écho de la Lys[57].
Si l'essentiel de la région Nord-Pas-de-Calais est clairement orienté à gauche — le Pas-de-Calais en particulier est un bastion duParti socialiste — Aire-sur-la-Lys est moins nettement marquée politiquement. Les élections récentes ont en effet montré à plusieurs reprises des variations dans les partis politiques dont sont issus les élus ou les candidats aux élections nationales en faveur desquels la ville se prononce.
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, la ville a placé — contrairement aux résultats nationaux — le candidat socialisteLionel Jospin devant le président duFront nationalJean-Marie Le Pen, le candidatRPR et président sortantJacques Chirac arrivant en tête avec 18,53 % des voix. Si Aire a voté massivement au second tour pour le candidat de la droite parlementaire, le score de Jean-Marie Le Pen a été meilleur (19,61 %) qu'à l'échelle nationale (17,79 %[58]).
Après plus de trente ans de pouvoir de la droite, les électeurs airois ont voté lors desélections municipales de 2008 en faveur de la liste « Aire autrement », soutenue par leParti socialiste. Au second tour de l'élection, sur un total de 5 063 suffrages exprimés, 2 556 voix sont allées à la liste menée par Jean-Claude Dissaux, contre 1 549 à celle d'André Démaret et 958 à celle de Jean-Claude Wident[60]. Le graphique ci-contre montre la répartition des voix entre les différentes listes[60].
Les chiffres de l'abstention sont légèrement plus faibles à Aire-sur-la-Lys que dans le reste de la France. Au second tour de la présidentielle de 2007, l'abstention a été de 14,46 % (16,03 % en France[61]). Auxélections européennes de 2009, 43,18 % des inscrits se sont déplacés, contre 40,65 % à l'échelle du pays[62].
Après lesélections municipales du 16 mars 2008, la gauche est nettement majoritaire au sein du conseil municipal. La liste « Aire autrement », dirigée par Jean-Claude Dissaux et soutenue par leParti socialiste, a en effet obtenu 23 des 29 sièges du conseil, n'en laissant que quatre pour la liste « Aire, souffle d'avenir »[63] du maire sortant André Démaret — qui a renoncé au siège que lui donnaient les urnes — et deux pour la liste conduite par Jean-Claude Wident[64],[65]. Vingt-deux des 29 conseillers élus en 2008 n'avaient jamais été conseillers municipaux auparavant[64]. Le conseil municipal d'Aire-sur-la-Lys compte 14 femmes et huit adjoints au maire[66].
Lors du premier tour desélections municipales de 2014 dans le Pas-de-Calais, la liste PS menée par le maire sortant Jean-Claude Dissaux obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés, avec 3 037 voix (62,96 %, 24 conseillers municipaux élus dont 10 intercommunaux), devançant très largement celle UMP menée par André Delpouve, qui a recueillie 1 786 voix (37,03 %, 5 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires). Lors de ce scrutin, 31,93 % des électeurs se sont abstenus[67].
Lors du premier tour desélections municipales de 2020 dans le Pas-de-Calais, la liste DVG menée par le maire sortant Jean-Claude Dissaux obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés avec 2 614 voix (69,13 %, 25 conseillers municipaux élus dont 7 intercommunaux), devançant très largement celle DVC menée par Didier Rys[68], qui a obtenu 1 167 voix (30,86 %, 4 conseillers municipaux élus dont 1 communautaire). Lors de ce scrutin, marqué par laPandémie de Covid-19, 47,20 % des électeurs se sont abstenus[69].
L'hôtel de ville d'Aire-sur-la-Lys, dont la construction est intensément liée à la volonté deLouis XIV de voir la ville dédommagée des dégâts du siège de 1710.
La préoccupation environnementale est assez récente à Aire-sur-la-Lys. Celle-ci s'est traduite par une politique publique en faveur des transports peu ou pas polluants — création d'unezone 30 en centre-ville en2006[35], ouverture de pistes cyclables, renforcement des fréquences des lignes de bus — et d'une gestion écologique des déchets. Si le ramassage et le traitement des déchets ménagers sont du ressort de laCommunauté de communes[77], untri sélectif est organisé par l'association Récup'Aire[78]. Les Airois peuvent également acquérir uncomposteur pour la somme de vingt euros, grâce à la participation de la Communauté de communes, du Syndicat Mixte Lys Audomarois et duConseil régional[79].
À la diversité du paysage entourant la ville — grands blocs de culture céréalière, marais où est produit lecresson,ballastières au nord de la ville[c 4] — s'oppose l'absence d'espaces verts dans le centre-ville. Il faudra attendre1974[c 3] pour que la municipalité crée un parc excentré, au nord-ouest de la ville, qui reste en2006 le seul de la ville[c 4].
Si Aire-sur-la-Lys possède un passé militaire riche de nombreux sièges et batailles, l'Armée a aujourd'hui quitté la ville. Aire a brièvement accueilli le8e régiment d'artillerie de1872 à1873, puis le quartier général de laIre armée britannique en1915[Note 42]. Aujourd'hui, les seuls témoins restants de ce passé militaire sont les anciennescasernes, les vestiges des anciennes fortifications[82], lagendarmerie installée au sud de la ville et certains noms de rue comme laRue des Casernes ou leBoulevard de l'Arsenal.
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2009) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Le département gère alors uncollège, le collège Jean-Jaurès, et la région unlycée, le lycée Vauban qui propose un enseignement tant général que technologique et professionnel et possède des taux de réussite élevés au baccalauréat (au-dessus de 90 % dans la plupart des filières)[85]. Aire-sur-la-Lys compte également trois établissements privés catholiquessous contrat d'association avec l'État, le collège et lelycée agricole Sainte-Marie ainsi que l'école du Sacré-Cœur[84]. Lecollège Sainte-Marie a notamment accueilli l'écrivain françaisGeorges Bernanos, ce dernier ayant été marqué par son passage scolaire à Aire-sur-la-Lys.
La façade du collège Sainte-Marie, fondé en 1614 par lesjésuites.
Ces onze établissements scolaires accueillent un total de 4 500 élèves, dont 1 000 au lycée Vauban et autant au collège Jean-Jaurès[57], et emploient plusieurs centaines d'enseignants[57].
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L'hôpital local d'Aire-sur-la-Lys, installé au bord de la Lys, offre en 2009 une capacité d'accueil de 310 lits[86]. Il a remplacé l'ancien hôpital de la rue de Saint-Omer, qui a fermé ses portes en1993[Note 14]. L'hôpital est principalement orienté vers le traitement des personnes âgées dépendantes, au travers de son unité de soins de longue durée et de sa maison de retraite[86]. Une autremaison de retraite est installée boulevard du Général-de-Gaulle.
La ville accueille un corps médical important en raison de sa taille et de son rôle de centre urbain pour les habitants des communes voisines. On compte ainsi en 2009 une trentaine de médecins — toutes spécialités confondues — quatre pharmacies et trois vétérinaires[87].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[90]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[91].
En 2022, la commune comptait 9 568 habitants[Note 49], en évolution de −2,95 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Évolution démographique comparée de la commune d'Aire-sur-la-Lys, de la région Nord-Pas-de-Calais et de la France entre 1800 et 2006. Les chiffres sont donnés en base 100 = 1800 pour la région Nord-Pas-de-Calais et la France, en base 100 = 1801 pour la commune d'Aire-sur-la-Lys[93],[94].
La population de la commune est relativement jeune.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 33,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 28,8 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 4 685 hommes pour 5 087 femmes, soit un taux de 52,06 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[95]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
2,2
6,6
75-89 ans
10,2
18,2
60-74 ans
19,3
21,2
45-59 ans
20,6
17,2
30-44 ans
16,5
16,7
15-29 ans
14,4
19,3
0-14 ans
16,7
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[96]
Plusieurs fêtes marquent le calendrier de la ville d'Aire-sur-la-Lys. La fête de laLys a lieu tous les premiers dimanches dejuillet à Aire — comme dans d'autres villes baignées par la rivière — et est l'occasion d'activités et compétitions nautiques diverses[97]. Au mois d'août, c'est Notre-Dame Panetière qui est célébrée pendant neuf jours[97] : elle aurait permis l'approvisionnement de la ville en pain durant le siège de1213[Note 21]. Enfin, la fête de l'andouille, au cours de laquelle le maire et ses invités jettent une andouille du haut de la bretèche du bailliage, a lieu chaque premier dimanche deseptembre[97],[98]. Les festivités de l'andouille sont également ponctuées de courses pédestres au matin, et d'un concert de musique au soir. Depuis quelques éditions, un feu d'artifice clôt le festival à 22 heures.
La place de l'hôtel de ville accueille unmarché chaque vendredi matin[97]. La ville accueille également un marché aux fleurs enmai et unmarché de Noël endécembre[97].
En 2009, Aire-sur-la-Lys est équipée de plusieurs stades — le stade Paul-Nestier, le complexe Germain-Spaës —, de plusieurs salles de sports et gymnases — notamment le complexe sportif régional, la salle Roger-Ducrot et la salle Henri-Berton —, d'une salle de boxe, d'une piscine municipale et d'uncynodrome qui accueille des compétitions nationales[99].
Fin 2024 ouvre Planet'Aire, plus grand parc de loisirs indoor d'Europe. Il comprend 18 activités telles que desjeux d'arcade, murs d'escalade, accrobranche ou karaoké[102],[103].
La ville est le siège del'Echo de la Lys, journal hebdomadaire fondé en 1837[Note 40]. Celui-ci fait aujourd'hui partie dugroupe La Voix[104]. Le journal régionalla Voix du Nord est quant à lui le principal quotidien d'information vendu dans la commune.
La ville fait partie du territoire desservi parBanquise FM, station de radio dont les programmes — essentiellement musicaux — sont émis depuisIsbergues par la Maison des jeunes et de l'éducation permanente d'Isbergues[105]. Les habitants de la ville reçoivent également, outre certaines stations de radio nationales, les programmes deFrance Bleu Nord.
Après avoir plusieurs fois changé dediocèse, Aire-sur-la-Lys fait aujourd'hui partie dudiocèse catholique d'Arras[106]. Les troisparoisses que comptait la ville ont fusionné en 2003 avec celles deWittes et deLambres, pour former la nouvelle paroisse Notre-Dame Panetière[64]. Cette dernière a pour église principale la collégiale Saint-Pierre.
Aire-sur-la-Lys ne possède aucun édifice cultuel appartenant à une autre religion que lecatholicisme romain. Les Airois pratiquant les religionsprotestante,juive ou encoremusulmane doivent se rendre dans les grandes villes du Nord-Pas-de-Calais, notammentLille,Dunkerque,Calais,Arras ou encoreLens pour pratiquer leur culte.
En 2021, la commune compte 4 279 ménages fiscaux[Note 50], regroupant 9 592 personnes[Insee 1].
Lerevenu fiscal médian par ménage, letaux de pauvreté des ménages et la part des ménages fiscaux imposés de la commune, du département du Pas-de-Calais et de la métropole sont les suivants :
le taux de pauvreté des ménages de la commune est de19 %, de18,4 % au niveau du département et de14,9 % au niveau de la métropole[Insee 4],[Insee 5],[Insee 6] ;
la part des ménages fiscaux imposés dans la commune est de43 %, de44,1 % au niveau du département et de53,4 % au niveau de la métropole[Insee 1],[Insee 2],[Insee 3].
En 2021, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 5 777 personnes, parmi lesquelles on compte 69,9 % d'actifs (59,0 % ayant un emploi et 10,9 % de chômeurs) et 30,1 % d'inactifs[Note 51],[Insee 7]. En 2021, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est supérieur à celui du département et supérieur à celui de la France métropolitaine.
Sur ces 3 451 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 1 346 travaillent dans la commune, soit 39,0 % des habitants[Insee 12]. Pour se rendre au travail, 83,7 % des habitants utilisent une voiture, un camion ou une fourgonnette, 2,2 % lestransports en commun, 9,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[Insee 13].
Si Aire-sur-la-Lys, faute de mines ou d'industries lourdes installées sur son territoire, a peu souffert des effets directs de la crise des années 1970, les entreprises installées sur son territoire fournissent peu d'emplois et une grande partie de la population active est obligée d'aller travailler en dehors de la commune, notamment àArc International (ancienne Verrerie Cristallerie d'Arques)[107]. L'emploi dans la commune a donc souffert indirectement des fermetures de mines et d'usines dans la région.
705 établissements marchands non agricoles sont économiquement actifs en 2022 à Aire-sur-la-Lys[Note 52],[Insee 14],[Insee 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
705
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
57
8,1 %
(5,3 %)
Construction
61
8,7 %
(11,7 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
250
35,5 %
(22,5 %)
Information et communication
10
1,4 %
(3,6 %)
Activités financières et d'assurance
42
6,0 %
(5,3 %)
Activités immobilières
34
4,8 %
(5,7 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
81
11,5 %
(20,2 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
97
13,8 %
(15,8 %)
Autres activités de services
73
10,4 %
(9,9 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 35,5 % du nombre total d'établissements de la commune (250 sur les 705 entreprises implantées à Aire-sur-la-Lys), contre 22,5 % au niveau départemental[Insee 15].
En raison de son enfermement dans ses murs jusqu'en 1893 et de sa mauvaise desserte par le chemin de fer, Aire n'a pas connu le développement industriel de beaucoup de ses voisines. Les recherches de charbon à la fin duXIXe siècle n'ont donné aucun résultat probant[Note 40]. Quant à la « Céramique » du groupe Beugin, elle a fermé ses portes en 1985[Note 14]. L'industrie à Aire-sur-la-Lys a ainsi longtemps été le fait de petites entreprises, principalement dans les secteursagro-alimentaire ettextile.
Néanmoins, à partir des années 1970, la municipalité a tâché d'attirer des entreprises industrielles sur le territoire de la commune. Le maire François-Xavier Becuwe a lancé en 1972 unezone industrielle à Neufpré, sur laquelle se sont installées les Machines et Verreries du Pas-de-Calais et l'imprimerie Mordacq[Note 14]. En 2002, c'est un parc d'activités qui est lancé à Saint-Martin[57].
L'emploi industriel de la commune dépend cependant pour l'essentiel d'entreprises installées en dehors du territoire de la commune. Les usinesArcelorMittal d'Isbergues (anciennes Aciéries d'Isbergues, devenues Ugine puis Usinor puis Thyssen et enfin Arcelor[57]) etArc International (ancienne Verrerie Cristallerie d'Arques) sont les deux principaux employeurs industriels de la ville[107]. Les réductions d'effectifs dans ces entreprises, en particulier àIsbergues, touchent donc rudement le marché du travail airois[57].
Le secteur commercial a toujours été important dans une ville qui joue le rôle de centre urbain au cœur d'une région agricole au peuplement relativement dense. Le centre-ville accueille ainsi de nombreux petits commerces. Néanmoins, cette importance du petit commerce a été contrariée depuis 1989 par l'ouverture de l'hypermarché Catteau —Carrefour aujourd'hui — qui a entraîné la fermeture de nombreuses enseignes dans le centre[57]. L'hypermarché Carrefour, installé au sud-est de la ville, est en effet devenu le premier employeur tertiaire — et même le premier employeur privé — de la ville[57].
Outre le rôle joué par l'Armée, le secteur public représente une part importante des emplois et par conséquent de l'économie de la ville. Cette importance du secteur public est liée aux rôles d'Aire-sur-la-Lys en tant que chef-lieu decanton et centre urbain pour les communes voisines. Les administrations municipales, l'hôpital, la maison de retraite, les établissements scolaires ou encore la gendarmerie emploient ainsi plusieurs centaines de personnes à Aire.
La commune est dans le « pays Aire », une petiterégion agricole dans le département du Pas-de-Calais[108]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 53] sur la commune est lapolyculture et/ou le polyélevage[Carte 3].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 107 lors du recensement agricole de 1988[Note 55] à 58 en 2000 puis à 38 en 2010[110] et enfin à 32 en 2020[Carte 4], soit une baisse de 70 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 65 % de ses exploitations (passant de 16 556 à 5 736)[111],[Carte 5]. Lasurface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de2 000ha en 1988 à1 810ha en 2020[Carte 6]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 19 à57 ha[110],[Carte 6].
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2009) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Si la ville bénéficie d'un patrimoine culturel fort de 23monuments historiques[112] et d'unbeffroi inscrit au patrimoine mondial de l'humanité depuis 2005[113] —voir infra — le secteurtouristique a longtemps été délaissé à Aire-sur-la-Lys. Aujourd'hui encore, il souffre de l'image négative de la régionNord-Pas-de-Calais, davantage associée dans les esprits aux mines de charbon et à l'industrie lourde qu'à un riche patrimoine architectural.
Aujourd'hui, la municipalité cherche au contraire à promouvoir le tourisme à Aire. En témoignent les travaux de ravalement de 376 façades du centre-ville — dont beaucoup sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques — menés depuis 1992 avec le soutien financier de la ville[57]. Les rues du Bourg et de Saint-Pierre, en plein centre-ville, ont été réaménagées en 2005 pour 1,4 million d'euros[29]. La tour de la collégiale Saint-Pierre, quant à elle, a été restaurée entre 2005 et 2007, pour un montant d'un million d'euros[29], et l'intérieur dubeffroi est en cours de réhabilitation. Aire a en outre accueilli des manifestations culturelles et religieuses sous le nom d'« Aire 1213 », dans le cadre deLille 2004 (capitale européenne de la culture)[64].
Tour de la collégiale Saint-Pierre, d'une hauteur de 65 mètres.
Les infrastructures de la ville restent cependant insuffisantes pour accueillir un important développement du tourisme. La ville ne compte en 2009 que troishôtels, dont un seul dans le centre-ville, et uncamping[114]. Aire possède en outre une quinzaine derestaurants — restauration rapide comprise — et quelques cafés[115]. Unoffice de tourisme est installé au rez-de-chaussée de l'ancienbailliage.
Aire-sur-la-Lys possède un patrimoine architectural riche, témoin de son importance politique et économique passée. Vingt-trois édifices de la commune sont enregistrés auxmonuments historiques[112], dont cinq sont classés et 18 sont inscrits à l'inventaire supplémentaire. Lebeffroi est de plus inscrit sur laliste du patrimoine mondial de l'UNESCO[113].
Le bailliage est bâti à partir de 1600[m 2], à l'angle de la Grand'Place, de la rue du Bourg et de la rue d'Arras. Cet édifice est de taille réduite (125 m² de surface au sol[m 2]) mais comporte quatre niveaux, et possède des façades richement ornées de style Renaissance. Classémonument historique[m 3], le bailliage accueille depuis 1970 l'office de tourisme de la ville[m 3].
Si l'emplacement de l'hôtel de ville d'Aire n'a guère varié au cours des siècles, restant invariablement à l'extrémité orientale de la Grand'Place, le bâtiment a été reconstruit à plusieurs reprises. L'édifice actuel date du début duXVIIIe siècle. En 1715, le Magistrat obtint du roiLouis XIV le droit de construire un nouvel hôtel de ville plus prestigieux que l'édifice qui existait alors à Aire[m 4]. Les travaux durèrent cinq ans, de 1716 à 1721[m 4], et furent entrepris sur les plans d'Héroguel, architecte du Roi àArras[m 4].
La façade imposante de l'édifice est percée de deux portes centrales, donnant accès à un escalier monumental et au passage des Hallettes[m 5] — ce dernier permet d'accéder à la rue de Saint-Omer et accueille depuis1891 la bibliothèque municipale[m 6]. Le second niveau est quant à lui percé de onze larges ouvertures — trois au centre et quatre sur chaque aile — séparées par les dixpilastres qui soutiennent une balustrade richement sculptée[m 5]. L'imposantfronton qui émerge de la partie centrale de l'édifice porte les armes de la ville et est encadré par deux statues représentant la force et la justice[m 5]. La « halle » du premier étage est devenue une salle des fêtes et le greffe la salle des mariages[m 5]. L'hôtel de ville est classémonument historique en 1947[m 5].
Lebeffroi — situé à l'arrière de l'hôtel de ville et légèrement décalé par rapport à celui-ci de façon à se trouver dans l'axe du passage des Hallettes[m 5] — est reconstruit dans la foulée de la construction de l'hôtel de ville, et achevé en 1724[m 1]. Un premier « cloquier » est signalé à Aire dès1179[m 1] ; ce bâtiment servait à la fois de tour de guet, de prison et de salle de réunion, et accueillait les cloches et le trésor de la ville[m 1]. Le bâtiment actuel compte sept étages et s'élève à 58 mètres au-dessus des rues de la ville[m 7]. Touché à plusieurs reprises par des incendies, notamment en 1872[m 1] et 1914[m 7], le beffroi est classé monument historique en 1947[m 7]. Depuis 2005, le beffroi d'Aire-sur-la-Lys fait en outre partie des56 beffrois français et belges inscrits sur laliste du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[m 7],[113].
Grâce à son passé religieux riche, Aire-sur-la-Lys possède plusieurs édifices religieux catholiques qui contribuent au riche patrimoine architectural de la ville.
La façade de la chapelle Beaudelle, vue de la place du Rivage.
Lacollégiale Saint-Pierre est bâtie entre 1492 et 1634[m 9] et a ensuite connu tant de destructions partielles (lors du bombardement du notamment[m 9]) que de restaurations. Ses dimensions impressionnantes — plus de 105 mètres de longueur[m 9] — ne lui permettent pas cependant de prétendre à un titre supérieur à celui de collégiale, en l'absence d'un évêché à Aire-sur-la-Lys. La collégiale possède un important mobilier, même si celui-ci date essentiellement duXIXe siècle[m 10]. Elle est classée monument historique en 1863[m 10].
La façade de l'église Saint-Jacques-le-Majeur-et-Saint-Ignace.
L'égliseSaint-Jacques le Majeur etSaint-Ignace (également connue sous le nom de chapelle des Jésuites) est l'ancienne chapelle du collège fondé à Aire par laCompagnie de Jésus au début duXVIIe siècle ; elle est construite de 1682 à 1688[m 11]. Après l'expulsion des jésuites du royaume de France en1762, la chapelle a difficilement échappé à la destruction[m 11] avant d'être classéemonument historique en 1942[m 11]. De style baroque, la chapelle forme un rectangle dont un des petits côtés (15 mètres[m 11]) donne sur la rue de Saint-Omer et possède une façade de pierres blanches de trois étages[m 12]. L'intérieur est composé d'une seulenef surmontée d'unevoûte en plein cintre[m 12]. Le mobilier ancien ayant presque entièrement disparu, l'aménagement intérieur actuel date de 1853[m 12].
La chapelle Beaudelle est l'un des seuls vestiges de l'hospice construit dans lesannées 1860 à la place d'un ancien couvent, grâce au legs du riche Airois Jean-Baptiste Beaudelle[m 13]. De style néo-gothique[m 14], la chapelle a été construite près du confluent de la Lys et de la Laquette. Elle est inscrite en 2003 à l'inventaire supplémentaire desmonuments historiques[m 14].
Dans le hameau de Saint-Quentin, une église, dont les différentes parties ont été construites entre leXIe et le XXIe siècle[118], est classéemonument historique en 1989[117]. De style gothique, elle comporte actuellement deux nefs débouchant sur un chœur éclairé par des vitraux aniconiques duXIXe siècle[m 15]. De nombreuses statues, desfonts baptismaux, desreliquaires, un tableau représentant la Crucifixion et unChemin de croix inauguré en 2003 forment le mobilier intérieur[m 15].
Le passage des Hallettes, dans l'aile droite de l'hôtel de ville, accueille la bibliothèque municipale d'Aire-sur-la-Lys.
La ville possède de nombreuses infrastructures consacrées à la culture. L'espace culturel Aréa accueille une programmation assez dense de spectacles — concerts, danse, théâtre, cinéma, etc[119] — et accueille un atelier de théâtre pour les jeunes[120]. Le « Cyb'@ire centre » permet l'accès à huit ordinateurs et propose des ateliers d'initiation au multimédia (services offerts en)[121]. Quant aux écoles de musique et de dessin, elles accueillent respectivement 300 et 150 enfants en 2009[57].
La bibliothèque municipale d'Aire-sur-la-Lys, installée depuis 1891 au rez-de-chaussée de l'aile droite de l'hôtel de ville[m 6], est l'héritière de la « bibliothèque publique » ouverte en 1839[m 6]. Elle comptait 10 434 volumes en 1900[m 6] (dont de nombreux ouvrages imprimés entre leXVIe et le XVIIIe siècle[m 16]), 18 000 dans les années 1990[m 6], ce qui fait d'elle l'une des plus importantes bibliothèques de cette partie du Nord-Pas-de-Calais. Outre ce fonds documentaire et littéraire, la bibliothèque est dépositaire des archives municipales de l'Ancien Régime[m 16], de plusieurs collections privées qui lui ont été léguées[Note 56],[m 17] ainsi que des registres paroissiaux et d'état civil de 1589 à 1934[m 17]. Elle offre ainsi de vastes ressources non seulement aux Airois mais aussi aux historiens et généalogistes de la région.
La gastronomie airoise est principalement connue par l'andouille d'Aire-sur-la-Lys, fabriquée depuis des siècles par les charcutiers de la ville[98]. Celle-ci est composée à 80 % de viande de porc maigre, à laquelle s'ajoutent de la poitrine de porc grasse, des échalotes, de la sauge, des épices et des boyaux[98]. Elle est consommée cuite ou crue dans la potée airoise, une soupe à base d'andouille et de légumes[98]. Un festival est consacré chaque premier dimanche de septembre depuis 1962 à l'andouille d'Aire-sur-la-Lys, et est couronné chaque année par le « jet de l'andouille » des fenêtres du bailliage par le maire de la ville[98].
Une autre spécialité airoise, moins connue, est la mastelle. Ce petit gâteau sec à base d'amande en poudre, de cassonade et de fleurs d'oranger[98] est créé à la fin duXVIIIe siècle par un dénommé Cyrille Faes[98], et est toujours vendu par les pâtissiers de la ville.
Dans sesPensées express, courtes fables à la morale en forme de calembour, l'écrivain et humoristeAlphonse Allais écrit :
Train manqué
Dans Aire-sur-la-Lys, il advint une fois, Qu'un voyageur manquât son train. C'est une affaire Qui n'a rien d'extraordinaire. Il s'était attardé : tant pis pour lui, ma foi !
Moralité : Si tu ne vas pas à la gare d'Aire la gare d'Aire n'ira pas à toi.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Louis Cavrois, « Les Mayeurs et les Maires de la ville d'Aire. 1188-1872 »,Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie 1874-1876,t. 15,,p. 21-64(lire en ligne)
Association Historique et Culturelle d'Aire-sur-la-Lys et de sa région,Aire-sur-la-Lys : Monuments historiques, Aire-sur-la-Lys, Office de tourisme d'Aire-sur-la-Lys, 24 p..
Karl-MichaelHoin,Aire-sur-la-Lys au temps des fortifications, Aire-sur-la-Lys, AtelierGaleriÉditions,, 40 p.(ISBN978-2-916601-03-8)
AlainSalamagne,Vauban en Flandre et Artois : les places de l'intérieur, Saint-Léger-Vauban, Association des amis de la Maison Vauban,, 102 p.(ISBN2-904576-16-9)
P. Bertin, Une commune flamande-artésienne, Aire-sur-la-Lys des origines au XVIe siècle, Arras, Commission départementale des monuments historiques, 1947.
Bruno Béthouart, Histoire d'Aire-sur-la-Lys, des origines à nos jours, Aire-sur-la-Lys, Atelier Galerie Éditions, 2019.
E. Déprez, Inventaire sommaire des archives communales d'Aire-sur-la-Lys antérieures à 1790, Arras, Schoutteer frères, 1908.
A. Maillard-Delbende, Comment la ville d'Aire-sur-la-Lys a vécu pendant la guerre de 1939-1945, Aire-sur-la-Lys, 2005.
S. Mille, Le bailliage d'Aire de 1328 à 1365. Mémoire de maîtrise soutenu le 7 juillet 1998 à l'Université d'Artois, Isbergues, Association locale pour l'histoire de l'Artois, 1999.
Aire-sur-la-Lys au cœur de l'Artois, Aire-sur-la-Lys, Syndicat d'initiative d'Aire-sur-la-Lys.
Le démantèlement des fortifications d'Aire-sur-la-Lys, 1893-1993, Aire-sur-la-Lys, Syndicat d'initiative d'Aire-sur-la-Lys, 1993.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Béthune comprend deux villes-centres (Béthune etBruay-la-Buissière) et92 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑Un établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[109].
↑Citons en particulier la collection privée du Baron André Joseph Camille Dard, dont la ville a acquis une trentaine de volumes relatifs à la ville d'Aire et à sa région.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
Association Historique et Culturelle d'Aire-sur-la-Lys et de sa région,Aire-sur-la-Lys : Monuments historiques, Aire-sur-la-Lys, Office de tourisme d'Aire-sur-la-Lys, 24 p..
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑abcdefghij etkDonnées calculées grâce au calculateur d'itinéraire deGoogle Maps, depuis le centre-ville d'Aire-sur-la-Lys.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII,2e partie, Année 1233.
↑Ludovic Boutin, « François-Xavier Bécuwe, ancien maire d’Aire, est mort il y a 20 ans : Le 8 avril 2001 décédait François-Xavier Bécuwe à l’hôpital de la ville, qu’il a contribué à créer. Il a exercé les fonctions de maire et conseiller général, 30 et 31 ans. La ville telle qu’on la connaît doit beaucoup à cette personnalité »,Nord Littoral,(lire en ligne, consulté le).
↑« Aire-sur-la-Lys : les relations privilégiées de François-Xavier Bécuwe, ancien maire, mort il y a vingt ans »,La Voix du Nord,(lire en ligne).
↑« Jean-Claude Dissaux, maire d’Aire-sur-la-Lys : « Je ne me reconnais plus dans le Parti socialiste » : Le divorce est brutal. L’Airois Jean-Claude Dissaux, candidat dissident pour la gauche aux départementales dans le canton d’Aire-sur-la-Lys, en veut profondément au PS qui soutient un autre candidat. Il est sévère avec les représentants du PS, sans pitié pour le candidat de la droite et estime que les gens en ont ras le bol des partis. Ce qui le fait croire en ses chances. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Valéry Duhaut, « Jean-Claude Dissaux se verrait bien faire un troisième mandat de maire : Il a beau avoir 74 ans, le premier magistrat airois est encore très actif et il fourmille d’idées pour sa ville. Au détour d’une conversation, il a d’ailleurs laissé entendre qu’il envisageait de se représenter en 2020, si sa santé le permet, pour continuer à travailler pour une ville qui « mérite qu’on se donne pour elle »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Claire Courbet, « À Aire-sur-la-Lys, Jean-Claude Dissaux de nouveau élu maire sans fausse note : L'installation du maire s'est déroulée ce samedi matin à Aire-sur-la-Lys. Sans surprise, Jean-Claude Dissaux, qui menait la liste Aire autrement +, a été réélu maire, engageant ainsi son troisième mandat »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
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