Pour les articles homonymes, voirAin.
| l'Ain (rivière) Rivière d’Ain | |
L'Ain àPont-du-Navoy. | |
Cours de la rivière Ain (carte interactive). | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 189,9 km[1] |
| Bassin | 3 765 km2 |
| Bassin collecteur | Bassin du Rhône |
| Débit moyen | 123 m3/s (Confluence avec leRhône)[2] |
| Organisme gestionnaire | syndicat de la basse vallée de l'Ain[3], CG du Jura[4] |
| Régime | pluvial oupluvio-nival |
| Cours | |
| Source | Conte (Jura) |
| · Localisation | Entre les villages deConte et deLa Favière |
| · Altitude | 681 m |
| · Coordonnées | 46° 44′ 58″ N, 6° 01′ 24″ E |
| Confluence | Rhône |
| · Localisation | Anthon (Isère) |
| · Altitude | 186 m |
| · Coordonnées | 45° 47′ 44″ N, 5° 10′ 16″ E |
| Géographie | |
| Pays traversés | |
| Régions | Bourgogne-Franche-Comté,Auvergne-Rhône-Alpes |
| Départements | Jura,Ain |
| Régions traversées | Massif du Jura |
| Principales localités | Champagnole,Pont d'Ain |
| Sources :SANDRE:« V2--0200 »,Géoportail,Banque Hydro,OpenStreetMap | |
| modifier | |
L'Ain est unerivière française qui prend sa source (uneexsurgencekarstique) enBourgogne-Franche-Comté, entre les villagesjurassiens deConte et deLa Favière à 681 mètres d'altitude, et se jette dans leRhône (rive droite) àAnthon (Isère), après avoir parcouru 189,9 kilomètres[1]. Elle a donné son nom audépartement de l'Ain. Les riverains et plus généralement les locuteurs des départements du Jura et de l'Ain[5] la désignent sous le terme « rivière d'Ain », qui a pour avantage de lever l'ambiguïté avec le département. Dans la littérature scientifique, on retrouve quelquefois l'adjectifidanien (-ne) pour désigner des reliefs proches de la rivière d'Ain, ou des régions situées dans le département de l'Ain. Cet adjectif a été formé à partir d'Idanus, qui désignait l'Ain en latin.
La forme ancienne estIgneus auIXe siècle (E. Philipon,Dict. Topogr. du dép. de l'Ain),Hinnis en 1169. D'un radical pré-latinInn-, sans doute le même que celui de la rivière de l'Inn des Alpes[6],[7].
Pour le philosophe René Guénon, le mot vient de l'arabe aïn (عين : source)[8]. Le terme serait resté à la suite de l'occupation sarrasine dans le Sud et l'Est de la France entre le VIIIe siècle et le Xe siècle.
L'Ain prend sa source dans une vallée étroite et boisée entre les villagesjurassiens deConte et deLa Favière, à proximité de la limite entre les communes de Conte et deNozeroy, à 681 mètres d'altitude.
La rivière arroseChampagnole etPont-d'Ain.
L'Ain draine la partie méridionale duJura qui est la partie la plus élevée et la plus arrosée de ce massif, du fait de l'obstacle des crêtes disposées selon une orientation nord-sud coupant les vents d'ouest porteur de précipitations. Cela explique un débit important : 123 m3/s à la confluence. Son réseau, commandé par le relief et son soubassement structural, s'adapte aux dépressionssynclinales, lesvals. L'Ain tranche les chaînes par descluses et dessine un tracé en baïonnette. De plus l'Ain draine beaucoup de sédiments le long de son tracé.
Dans les deux départements du Jura et de l'Ain, l'Ain traverse les soixante-cinq communes[1] suivantes deBarésia-sur-l'Ain,Blye,Boissia,Bourg-de-Sirod,Cernon,Champagnole,Chancia,Charency,Charézier,Châtillon,Cize,Condes,Conte,Coyron,Hauteroche,Crotenay,Doucier,Doye,Largillay-Marsonnay,Lect,Maisod,Marigny,Mesnois,Moirans-en-Montagne,Monnet-la-Ville,Montigny-sur-l'Ain,Ney,Nozeroy,Onoz,Orgelet,Patornay,Pont-de-Poitte,Pont-du-Navoy,Sirod,Syam,Thoirette-Coisia,La Tour-du-Meix,Vescles,Ambronay,Blyes,Bolozon,Charnoz-sur-Ain,Châtillon-la-Palud,Chazey-sur-Ain,Cize,Corveissiat,Dortan,Hautecourt-Romanèche,Jujurieux,Loyettes,Matafelon-Granges,Neuville-sur-Ain,Poncin,Pont-d'Ain,Priay,Saint-Jean-de-Niost,Saint-Jean-le-Vieux,Saint-Maurice-de-Gourdans,Saint-Maurice-de-Rémens,Saint-Vulbas,Samognat,Serrières-sur-Ain,Varambon,Villette-sur-Ain,Villieu-Loyes-Mollon.
L'Ain a donné son hydronyme aux huit communes suivantes deBarésia-sur-l'Ain,Charnoz-sur-Ain,Chazey-sur-Ain,Montigny-sur-l'Ain,Neuville-sur-Ain,Pont-d'Ain,Serrières-sur-Ain etVillette-sur-Ain.
L'Ain traverse vingt zones hydrographiques[1].
Les organismes gestionnaires sont le SR3A - Syndicat de la rivière d'Ain aval et affluents, depuis 2018 et le département du Jura depuis juillet 2012, à la suite du constat de rivière orpheline d'organisme gestionnaire sur le segment amont[4].
L'Ain a quinze affluents de plus de dix kilomètres de longueur, neuf de longueur entre cinq et dix kilomètres, et trente-et un de moins de cinq kilomètres de longueur[1].

et aussi :
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Sonrang de Strahler est desix.

Le bassin, montagneux dans sa quasi-totalité, se développe surtout dans des assisescalcaires perméables, ce qui explique la manifestation de nombreux phénomèneskarstiques : circulation souterraine,pertes,résurgences,dépressions fermées oudolines. Cette perméabilité confère au régime une irrégularité ou une variabilité marquée - les pluies provoquent des réactions soudaines et brèves. La neige ne joue qu'un rôle secondaire dans l'alimentation du bassin, même si on peut parler derégime pluvio-nival. L'Ain est capable decrues violentes, 2 600 m3/s ont été enregistrés àChazey-sur-Ain en 1926.
Le débit de l'Ain a été observé sur une période de 49 ans (1959-2007), àChazey-sur-Ain, localité dudépartement de l'Ain, située peu avant le confluent avec le Rhône[2]. À cet endroit lebassin versant de la rivière est de 3 630 km2, soit sa quasi-totalité.
Lemodule de la rivière à Chazey-sur-Ain est de 123 m3/s.
L'Ain présente des fluctuations saisonnières de débit moyennes, avec des hautes eaux d'hiver-printemps faisant monter les débits mensuels moyens à un niveau compris entre 151 et 177 m3/s, de novembre à avril inclus (maximum en décembre suivi d'un second maximum en février-mars). Les basses eaux se produisent en été, de juillet à début septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 45,7 m3/s au mois d'août, niveau encore appréciable. Mais ces moyennes mensuelles cachent des oscillations périodiques plus importantes.

À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, leVCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas dequinquennale sèche, peut chuter jusque 10 m3/s.
Ce sont surtout les crues qui peuvent être très importantes. Le débit instantané maximal a été de 1 910 m3/s le, tandis que le débit journalier maximal était de 1 770 m3/s à la même date. LesQIX 2 et QIX 5 valent respectivement 920 et 1 200 m3/s. Le QIX 10 est de 1 500 m3/s et le QIX 20 de 1 700 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 1 900 m3/s, soit plus que celui de l'Allier - 1 500 m3/s en fin de parcours.
À titre de comparaison, le QIX 10 de laMarne à l'entrée de Paris vaut 510 m3/s, tandis que son QIX 50 est de 650 m3/s. Le QIX 10 comme le QIX 50 de l'Ain, rivière de débit moyen équivalent, sont trois fois plus élevés que ceux de la Marne, alors que le bassin versant de cette dernière est trois fois plus étendu. La même comparaison avec la Seine àAlfortville nous donne pour cette dernière un QIX 10 de 1 200 m3/s et un QIX 50 de 1 600 m3/s, soit des valeurs inférieures à celles de l'Ain, pour un bassin versant de la Seine huit fois plus étendu (30 800 km2) que celui de l'Ain (voirDébit de la Seine à Paris).
Lalame d'eau écoulée dans le bassin de l'Ain est de 1 070 millimètres annuellement, ce qui est très élevé (trois fois plus que la moyenne d'ensemble de la France). Ledébit spécifique (ou Qsp) se monte à 33,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
De nombreux ouvrages ont été édifiés sur l'Ain et ses affluents pour produire de l'électricité ; ces barrages forment des lacs de retenue, parfois vastes comme celui deVouglans. Ce dernier, mis en eau en1968, est, avec son volume de plus de 600 millions de m3 d’eau et sa retenue de 35 kilomètres, le troisième plus important de France.
Liste des cinq principaux ouvrages avec leurs caractéristiques :
| Nom de l'ouvrage | Mise en service | Volume utile (en millions de m3) | Puissance maximale | Production annuelle | Hauteur de l'ouvrage | Altitude |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Vouglans | 1968 | 420 Mm3 | 285 MW | 180 GWh | 110 m | 430 - 320 m |
| Saut Mortier | 1966 | 1,07 Mm3 | 44 MW | 75 GWh | 20 m | 330 - 310 m |
| Coiselet | 1970 | 3,7 Mm3 | 41 MW | 110 GWh | 20 m | 300 - 280 m |
| Cize-Bolozon | 1931 | 4,72 Mm3 | 23 MW | 90 GWh | 15 m | 285 - 270 m |
| Allement | 1960 | 3 Mm3 | 32 MW | 110 GWh | 30 m | 275 - 250 m |
L'Ain est un cours d'eau très poissonneux où se pêchent latruite (truite fario en particulier), l'ombre commun, lebrochet, lecorégone, laperche, lebarbeau, lehotu, labrème, lacarpe, latanche, legardon, levairon, lechevesne et laloche et le chabot. L'Apron du Rhône a été observé dans l'Ain à Port-Galland (Saint-Maurice-de-Gourdans), en 1989 et reste activement recherché dans le cours inférieur de la rivière.
De nombreux oiseaux peuplent les berges de la rivière :canards,aigrettes,cygnes,hérons,bécassines. Descastors sont aussi présents en particulier dans le cours inférieur (Basse vallée de l'Ain) et sur ses affluents, alors quesangliers etchevreuils se retrouvent dans les bois et forêts bordant le cours d'eau. Laloutre est longtemps restée discrète mais les observations se multiplient depuis 2003.
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