Aigaliers est une commune rurale qui compte 534 habitants en 2022, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1968. Elle fait partie de l'aire d'attraction d'Uzès. Ses habitantssont appelés les Aigaliérois ou Aigaliéroises.
Outre le chef-lieu d'agglomération (mairie, école, bibliothèque, salle communale A. Meynier), les hameaux présents sur le vaste territoire communal (2 800 ha) sont la Bruyerette, Foussargues, Gattigues (chapelle, ancien prieuré casadéen), Marignac, Bourdiguet (chapelle mortuaire), le Chabian, les Brunets, Brueys (petit château), Mas Pontier et Camp des Baumes.
Carte de la ZNIEFF detype 2 localisée sur la commune.
L’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Au, Aigaliers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Uzès, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :forêts (57,5 %), cultures permanentes (17,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,1 %), zones agricoles hétérogènes (10,2 %), prairies (2,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,2 %)[9]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le territoire de la commune d'Aigaliers est vulnérable à différentsaléas naturels :météorologiques (tempête,orage,neige, grand froid,canicule ousécheresse),inondations,feux de forêts, mouvements de terrains etséisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque particulier : le risque deradon[10]. Un site publié par leBRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[11].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment leBourdic. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1988, 1997, 2002 et 2014[12],[10].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Aigaliers.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[13]. Cet aléa est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 79,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 298 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 286 sont en aléa moyen ou fort, soit 96 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[14],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[15].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Aigaliers est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[16].
Le nom de la localité est attesté sous la forme latineAguilerium en 1108[17], sous la formeAquilerium en 1384[18].
Ce toponyme latin peut être lié àaigalier, en occitanaigaliè, terme qui en ancien provençal signifie « conduit d'eau », « rigole d'écoulement, goutièrre »[17].
Le fondement de la commune n'apparaît qu'au Moyen Âge. Toutefois, une occupation gallo-romaine est à noter par la présence d'établissement artisanaux de production de poterie, en particulier en contrebas de l'actuel Camp des Baumes.
M. Argenson fut le premier à s'intéresser à l'histoire du village d'Aigaliers. Il a amassé de nombreux documents, résumé le contenu de plusieurs ouvrages et pris de nombreuses notes. Il a pu proposer, ainsi, une première notice de cette histoire villageoise, dont plusieurs habitants disposent, à ce jour.
Ces archives ont été transmises au début des années 2000, et ont permis, bien que largement complétées, la publication de l'Histoire des Écoles d'Aigaliers, ouvrage publié à compte d'auteur (Christophe Dumas), dont un exemplaire se trouve à la bibliothèque communale, un autre à la Médiathèque d'Uzès et plusieurs exemplaires aux Archives départementales du Gard.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].
En 2022, la commune comptait 534 habitants[Note 3], en évolution de +6,59 % par rapport à 2016 (Gard : +2,97 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 28,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (32,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 32,8 % la même année, alors qu'il est de 29,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait255 hommes pour257 femmes, soit un taux de 50,2 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,82 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[I 5]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,4
90 ou +
1,9
6,7
75-89 ans
9,3
26,7
60-74 ans
20,6
23,9
45-59 ans
26,1
13,7
30-44 ans
13,6
12,9
15-29 ans
13,6
15,7
0-14 ans
14,8
Pyramide des âges du département duGard en 2021 en pourcentage[23]
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 306 personnes, parmi lesquelles on compte 73,5 % d'actifs (65,7 % ayant un emploi et 7,8 % de chômeurs) et 26,5 % d'inactifs[Note 5],[I 8]. Depuis 2008, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction d'Uzès, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 11]. Elle compte 64 emplois en 2018, contre 71 en 2013 et 72 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 217, soit unindicateur de concentration d'emploi de 29,5 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 55,8 %[I 12].
Sur ces 217 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 51 travaillent dans la commune, soit 24 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 88 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,2 % lestransports en commun, 3,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
57 établissements[Note 6] sont implantés à Aigaliers au. Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 7],[I 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
57
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
3
5,3 %
(7,9 %)
Construction
14
24,6 %
(15,5 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
20
35,1 %
(30 %)
Activités immobilières
2
3,5 %
(4,1 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
9
15,8 %
(14,9 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
6
10,5 %
(13,5 %)
Autres activités de services
3
5,3 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 35,1 % du nombre total d'établissements de la commune (20 sur les 57 entreprises implantées à Aigaliers), contre 30 % au niveau départemental[I 16].
Sur le plan artisanal, en revanche, la commune peut notamment compter sur une menuiserie de qualité, un plombier, un garagiste agent Renault/Dacia.
Quant à l'activité commerciale, elle se base sur des établissements de bouche (Auberge d'Aigaliers et La Bruyérette (35 couverts) et des gîtes, chambres d'hôtes et locations de maisons.
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 35 lors du recensement agricole de 1988[Note 10] à 30 en 2000 puis à 24 en 2010[27] et enfin à 11 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 69 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[28],[Carte 6]. Lasurface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de581ha en 1988 à319ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 17 à29ha[27].
La commune fait partie de la zone de production de l'AOC Olive de Nîmes (),AOC Huile d'olive de Nîmes (),AOC Pélardon (), AOC Duché d'Uzès (depuis le). Elle produit essentiellement du vin, des olives (essentiellement dévolues aux moulins), des céréales, du tournesol, du colza, du fourrage et des fruits (abricots).
La commune compte également un château médiéval, laissé à l'abandon. Il présente une physionomie originale, sur un modèle complexe comparable au château d'Allèges (Allèges-les-Fumades), et organisé en co-seigneurie, dont celle d'Aigaliers. À noter que ce château disposait d'une ferme dans la plaine, ferme qui a donné naissance au hameau de la Bruyérette. Cette ancienne ferme, qui conserve la seule inscription gallo-romaine de la commune, est aujourd'hui une habitation.Le site castral compte les ruines d'une chapelle romane dont le cœur en cul de four demeure visible et de bonne facture, tout comme la base du donjon, qui aurait renfermé, d'après les légendes locales, un cachot. Cet édifice communiquait par un système de feu avec la tour à signaux de Saint-Médiers vers l'est (et donc vers Uzès) et avec le donjon de l'Arque de Baron (à l'ouest et donc vers Vézénobres), Uzès et Vézénobres étant les deux grands vassaux locaux du comte de Toulouse.
On notera également le château de Brueys, domaine de la famille de Brueys. Celle-ci, associé à celle du seigneur d'Aigaliers, permit à la commune d'être érigée en baronnie (cf. Baron d'Aigaliers)
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[26].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)