Ah Puch, également nomméAh Cimi ou encoreAh Cizin, est, dans lareligion maya, le dieu de laMort et le roi deMetnal, le neuvième niveau dumonde souterrain (Xibalba). Il est souvent dépeint comme un squelette ou comme un cadavre orné de cloches, avec parfois la tête d'unhibou. Cette dernière vision du dieu de la mort a donné lieu à la croyance encore partagée aujourd'hui par certainsMéso-américains que le cri du hibou annonce un décès imminent… Un dicton local dit d'ailleurs : « Cuando el tecolote canta… el indio muere » (« Quand le grand hibou chante, l'Indien meurt »). Il est lié à l'infra-monde ainsi qu'aux cultes l'entourant.
Contrairement aux autres peuples précolombiens, lesMayas avaient une grande peur de la mort. Quand un Maya de la classe moyenne ou pauvre décédait, la famille du défunt devait suivre un deuil très strict. Durant la journée, elle devait pleurer en silence, mais une fois la nuit tombée, elle devait crier sa douleur de toutes ses forces, craignant que Ah puch rôde dans les parages accompagné d'un chien, de l'oiseau Muan et d'un hibou qui sont considérés comme les présages de la mort, à la recherche d'une nouvelle victime[1]. Le défunt était alors enterré derrière sa maison, entouré dans un tissu avec, comme offrandes, des bijoux en perle et ou enjade, le minerai le plus précieux pour les Mayas, dans les mains. Les archéologues ont aussi retrouvé de la monnaie dans les tombes et les défunts avaient du maïs dans la bouche[1], dans le but de payer le passage du défunt dans les neuf mondes souterrains.
Pour les nobles, le rite était différent : le mort était incinéré et placé dans une urne funéraire[2] avec des offrandes plus luxueuses. À partir de la dynastie des rois serpents[3], les membres des familles royales se faisaient enterrer dans des pyramides[3] de taille variable selon le rang occupé par le défunt, paré de vêtements luxueux.
Dans les deux cas, il rajoutaient des objets tels que des outils, des figurines avec la mort représentée dessus[4].
il existe une corrélation entre lescénotes et les rites sacrificiels pour Ah Puch. Ces trous géants représentaient des entrées pour les neuf mondes souterrains, le dernier niveau est appeléMetnal (enmaya yucatèque) etXibalba (en maya k'iche') et il est le domaine de Ah Puch[5]. De nombreux restes humains accompagnés de clochettes en or et en cuivre ont été retrouvés dans le cénote sacré deChichen Itza[1]. Ces clochettes faisaient référence à l'accoutrement de Ah Puch.
La légende raconte que les sacrifices étaient faits le matin, si le sacrifié était encore vivant à midi, il était repêché et ses paroles étaient interprétées comme des prédictions par les prêtres[4].
Les Mayas croyaient qu'Ah Puch avait l'habitude de mettre le feu à l'âme humaine après le décès de la personne, pour ensuite l'éteindre avec de l'eau froide pour pouvoir entendre l'âme pleurer de douleur. Il répétait cette opération jusqu'au moment où il ne restait plus rien de l'âme du défunt[5].
Ah Puch était souvent associé àBuluc Chabtan[1], dieu de sacrifices humains et de la mort soudaine.
Il est aussi le protecteur du sixième jour du mois maya (cimi), du nombre 10 et de la mort (Mici)[6].
Il est souvent associé à la couleur jaune, couleur qu'il porte souvent dans ses représentations descodex, et au Sud.
Dans lePopol Vuh, il est question de neuf à douze seigneurs de Xibalba selon les moments du récit, et parmi eux d'un seigneur du nom d'Ahalpuh, qui est la versionquichée d'Ah Puch, dont le nom signifie « Celui de l'enflure ». Le principal seigneur de Xibalba est Hun Came Vucub Came (« Une Mort Sept Morts »), qui apparaît tantôt comme un unique personnage, tantôt comme deux seigneurs distincts ; son nom est l'équivalent quiché d'Ah Cimi. Les messagers de Xibalba sont des hiboux.
Le dieu de la Mort est abondamment représenté dans les codex, mais il revêt plusieurs aspects :
Chez lesLacandons, Kisin est le démon, il cherche à nuire aux hommes en leur infligeant des maladies, les tremblements de terre, c'est un dieu mauvais. Il fait brûler les morts dans le monde souterrain pour que s'échappe leur âme, qui est guidée par Sucun Yum, le « seigneur grand frère[9] ».
Landa cite aussi les noms d'Uac Mitun Ahau, Yum Cimil, et de Cum Ahau comme des dieux du monde souterrain.