Présidente Agnès b. |
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Agnès Troublé, également appeléeagnès b., est une créatrice demodefrançaise, née àVersailles le. Elle se définitstyliste[1] se situant volontairement hors-modes et hors-tendances, elle revendique la création de vêtements intemporels, destinés à être portés durant longtemps. Elle est la créatrice de la marque devêtements, decosmétiques et d'accessoiresagnès b., marque qu'elle utilise également commenom d'artiste. Elle est, par ailleurs,collectionneuse d'art contemporain.
Née « à 150 mètres du château de Versailles », Agnès Troublé descend d’une famille de militaires et de juristes : son père étaitbâtonnier dubarreau de Versailles[2],[3] et son grand-père général. Elle n'a pas de lien étroit avec sa mère, celle-ci exigeant qu'elle lavouvoie dès l'âge de quatre ans. Adolescente, elle subit des attouchements d'un oncle qui la marqueront à jamais :« Je ne peux pas envisager une relation avec une personne d'âge mûr. J'ai besoin d'être très amoureuse pour accepter untruc sexuel. ». Son premier long-métrage, écrit en deux jours,Je m'appelle Hmmm..., évoque l'inceste[4].
Habitant Montparnasse en 1968, elle fréquente des milieux intellectuels degauche radicale[3]. Rédactrice de mode au journalElle, Agnès Troublé devient styliste chezDorothée Bis, puis enindépendant pour Co and Co, Pierre d'Alby,Cacharel ou encore V de V (notamment auprès deMichèle Rosier)[3]. Elle lance, en 1973, sa propre marque et ouvre sa première boutique dans une ancienne boucherie située au 3rue du Jour, dans lequartier des Halles, à Paris.
Le « b. » d'agnès b. est l'initiale du nom de l'éditeurChristian Bourgois, avec qui elle a été mariée pendant trois ans (de 17 à 20 ans), et avec qui elle a eu des jumeaux[5], dontÉtienne Bourgois, directeur général d’agnès b. Au début des années 1970, elle devient la compagne du publicitairePhilippe Michel, avec qui elle a une fille[6]. Elle épouse le, en secondes noces, Jean-René Claret de Fleurieu (beau-fils dePierre Mendès France) avec qui elle a deux filles. Elle est la sœur deBruno Troublé, skippeur, fondateur et organisateur de laCoupe Louis-Vuitton. Elle a cinq enfants : les jumeaux Nicolas et Étienne Bourgois,Ariane Michel, ainsi qu'Aurore et Iris de Fleurieu.
La marque de fabrique d’agnès b. est son « cardigan-pression » lancé en1979. Celui-ci a notamment été mis à l’honneur lors d’une exposition « Les photographes et le cardigan pression » organisée en 1986, et reprise auCentre Georges-Pompidou à Paris en 1996, ainsi que dans le livre « Le cardigan pression »[7], publié à l'occasion des40 ans de ce vêtement. Dans ses collections, agnès b. met également à l’honneur le vêtement de travail revisité et stylisé[8], le T-shirt rayé, la chemise blanche ou lesT-shirts d’artistes.
Depuis longtemps, Agnès Troublé soutient des actions de solidarité[9]. À partir de 1988, la marque vend des écharpes rouges dont tous les bénéfices sont reversés à des associations de lutte contre leSIDA. Elle vend également d’autres « produits de solidarité », notamment des T-shirts et des écharpes au profit de lafondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés, dont Agnès Troublé est la marraine[3]. À partir de 1995, elle fait réaliser par des amis artistes (Gaspar Noé,Joone,Aurel,Mike Lash ou encoreYayoi Kusama) des emballages de préservatifs donnés gratuitement.
Mécène des arts, Agnès Troublé participe financièrement à larestauration du filmPlaytime deJacques Tati, produit le filmSeul contre tous deGaspar Noé. Elle soutient de nombreuses manifestations artistiques, édite un périodique d'art contemporain (Point d'ironie) et a constitué une importantecollection d'art contemporain, dont tout un pan est consacré à laphotographie ; cette collection a été montrée pour la première fois au public en à l'Espace des arts deChalon-sur-Saône[10], en 2000 auCentre national de la photographie à Paris, en2004 auxAbattoirs deToulouse, en 2015 auLam_Lille Métropole musée d’art moderne et contemporain et d’art brut, en 2017 à laCollection Lambert musée d'art contemporain àAvignon. En, au 6 rue du Jour, à Paris, elle crée avecChristian Bourgois son propre lieu d'exposition, la galerie du jour agnès b.[11], avant d'ouvrir un deuxième espace quelques années plus tard àTokyo.
Agnès Troublé parraine letribunal Russell sur la Palestine[12], « tribunal populaire international créé par des hommes et des femmes engagés dans la promotion de la paix et de la justice auMoyen-Orient ».
En 2009, elle fait partie des « quelques célèbres millionnaires » qui sont actionnaires de l'hebdomadaireLes Inrockuptibles[13].
En 2012, elle réalise son premier long métrage,Je m'appelle Hmmm..., sorti en 2013 puis en France en 2014[14].
Elle développe parallèlement une société de production cinématographique, « Love streams productions agnès b. », soutenant notammentClaire Denis etPatrice Chéreau, sous-titrantMister Lonely deHarmony Korine ou restaurantPlaytime deJacques Tati, dont l'activité s'est arrêtée en 2014.
Sa galerie d'art, d'abord située au 6 rue du Jour à Paris, puisrue Quincampoix, a déménagé à La Fab, placeJean-Michel Basquiat dans le13e arrondissement parisien. Ce lieu, inauguré en janvier 2020, expose également sa collection d’art contemporain, qui compte plus de 5 000 œuvres, et abrite les activités dufonds de dotation « Agnès Troublé dite agnès b. »[15],[16]
Agnès Troublé est également présidente de l'Association des Amis des Beaux Arts de Paris[17].
En 2003, Agnès Troublé et son fils Étienne Bourgois achètent la goélette Seamaster dePeter Blake, qui avait auparavant appartenu àJean-Louis Etienne sous le nom d'Antarctica. Ils la renommentTara. Elle effectue des expéditions scientifiques dans les océans[3]. En 2016, Agnès Troublé et Étienne Bourgois créent la Fondation Tara Océan, et lui font don de la goélette. Il s’agit de la première fondation reconnue d’utilité publique consacrée aux océans[18]. Le fonds de dotation agnès b. continue de soutenir financièrement la Fondation Tara Océan[19].
Décrite comme « catholique, de gauche »[20],[3], au point d'installer son siège socialrue Dieu à partir de 1991, elle cosigne une tribune, en, avec d'autres personnalités du monde du spectacle. Ils y dénoncent le « Hollande-bashing » rappelant « tout ce qui a été accompli » notamment « la sanctuarisation du budget de la culture », pendant la présidence deFrançois Hollande[21],[22].
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