L'Agence internationale de l'énergie (AIE, en anglaisInternational Energy Agency, IEA) est une organisation internationale fondée à l'OCDE en 1974, basée à Paris.
Sécurité énergétique (par la promotion de la diversité, l'efficacité, la flexibilité et la fiabilité des carburants et sources d'énergie) ;
Développement économique (par le soutien aux marchés libres, pour favoriser la croissance économique et éliminer la pauvreté énergétique) ;
Sensibilisation à l'environnement (en analysant les options politiques permettant de compenser l'impact de la production et de la consommation d'énergie sur l'environnement, en particulier pour lutter contre le changement climatique et la pollution de l'air) ;
Engagement mondial (en travaillant en étroite collaboration avec les pays partenaires, notamment les grandes économies émergentes, pour trouver des solutions aux préoccupations énergétiques et environnementaux communes.
L'AIE étudie en détail tous les secteurs énergétiques sauf le domaine de la fission nucléaire, analysé par l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE.
La mission originelle de l'AIE est la gestion coordonnée des réserves stratégiques de pétrole de ses États membres et de leur utilisation en cas de ruptures physiques d'approvisionnement en pétrole brut ou produits pétroliers. Ce fut le cas notamment à la suite des dégâts occasionnés par l'ouragan Katrina.
Depuis cette époque, la situation a considérablement évolué : l'AIE a créé sa Division énergie renouvelable (Renewable Energy Division)[7] qui publie chaque année un rapport sur le marché à moyen terme de l'énergie renouvelable (Medium-Term Renewable Energy Market Report)[8] et collabore avec l'IRENA sous la forme d'une base de données sur les politiques et mesures en vigueur dans les différents pays du monde en matière d'énergie renouvelable[9].
A l'occasion de son cinquantième anniversaire en février 2024, la presse souligne la transformation profonde qu'a connue l'AIE en dix ans sous la direction deFatih Birol : elle est« devenue une référence pour définir la meilleure façon de limiter le réchauffement climatique ». Fatih Birol s'est fait beaucoup d'ennemis en déclarant en 2021 que le monde n'avait plus besoin de nouveaux projets d'extraction d'hydrocarbures[10].
L'Agence internationale de l'énergie est composée d'un Conseil de direction (hauts fonctionnaires chargés de l’énergie envoyés par les différents pays membres) qui se réunit périodiquement et d'un Secrétariat (effectif permanent de spécialistes des questions énergétiques) placé sous l'autorité d'un Directeur exécutif. Le Conseil de direction nomme le Directeur exécutif (actuellement :Fatih Birol, précédent :Maria van der Hoeven).
Dans le WEO 2009, l'organisation appelle à un« New Deal des énergies propres »[11]. Elle prévoit deux scénarios. Soit on suit la tendance actuelle et alors le charbon, le pétrole et le gaz devraient satisfaire 80 % de la consommation en 2030 ce qui causerait des dégâts qu'elle qualifie d'irréparables[11]. Soit, il est mis en place une politique d'amélioration de l'efficacité énergétique (économies d'énergie) et un développement de l'énergie éolienne, de l'énergie solaire, desagrocarburants, de l'énergie nucléaire et du captage-stockage du CO2. Dans ce second scénario, il serait possible de ramener les émissions de CO2 à 450 parties par million (ppm) l'objectif fixé en 2007 par leGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat desNations unies. Dans ce dernier cas, les coûts seraient de 7 000 milliards d'euros sur vingt ans (4 700 dans les transports, 2 500 dans la construction et 1 700 dans l'électricité)[11]. Le rapport insiste pour que des décisions rapides soient prises et met en avant la sécurité de l'approvisionnement[12].
Dans le rapport WEO 2010, l'Agence internationale de l'énergie évoque la notion de pic pétrolier à travers cette phrase :« Dans le Scénario « nouvelles politiques » [...] La production de pétrole brut se stabilise, plus ou moins, autour de 68-69 Mbbl/j (millions debarils par jour) à l'horizon 2020, mais ne retrouve jamais le niveau record de 70 Mbbl/j qu'elle a atteint en 2006 »[13]. Cette phrase a été interprétée de la manière suivante : 2006 marque le début du déclin de la production de pétrole, le « pic pétrolier ». En réalité, c'est aussi la baisse de la demande adressée au pétrole et pas seulement un phénomène de rareté géologique qui expliquent que dans les scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la production des pétroles conventionnels, et eux seuls, pourrait ne pas dépasser, à l'avenir, son niveau de 2006. La production totale de pétrole augmenterait jusqu'en 2025 dans tous les scénarios de l'AIE, et la seule production de pétroles conventionnels augmente dans au moins un des scénarios ce qui démontre a contrario que, du moins pour l'AIE, le pic de production pétrolière n'a pas déjà été dépassé.
Courbes de répartition de la consommation mondiale d'énergie depuis 1970, extrapolées jusque 2025, selon l'Agence internationale de l'énergie, chiffres publiés en 2004.
Juste avant le lancement du WEO 2009, un « haut-responsable » (anonyme) de l'AIE, cité par le quotidien britanniqueThe Guardian[15], a affirmé que l'institution internationale minimiserait délibérément le danger d'une pénurie de pétrole pour ne pas créer un mouvement de panique :« Beaucoup au sein de l'organisation estiment que même parvenir à un niveau de production de 90 ou 95 millions de barils par jour serait impossible, mais on craint des mouvements de panique sur les marchés financiers si les chiffres sont baissés. »
Selon l’Agence France-Presse[16], une seconde source non identifiée au sein de l'AIE a indiqué en 2009 qu'une de ses règles fondamentales est de« ne pas irriter les Américains » mais qu'en fait il n'y aurait pas autant de pétrole dans le monde que ce que l'Agence affirme.« Nous avons atteint le point le plus haut en ce qui concerne le pétrole. Je pense que la situation est vraiment mauvaise », a-t-il affirmé.
↑Voir article de Jean-Michel Bezat. Dans cet article la production de pétrole en 2030 est prévue comme devant être de 105 millions de barils par jour mais selonThe Guardian cité dans l'article au sein de l'organisation certains penseraient plutôt à 90-95 millions de barils par jour.