L'Afrique du Sud compte64,39 millions d’habitants[4],[5] en 2025, répartis en 80,2 % deNoirs, 8,8 % deColoureds, 8,4 % deBlancs et 2,5 % d'Asiatiques[4]. Nation auxphénotypes très variés, l'Afrique du Sud est ainsi en Afrique le pays présentant la plus grande portion de populations ditescoloured, blanches et asiatiques. Elle est souvent appelée « nation arc-en-ciel », notion inventée par l'archevêque anglican et militant des droits de l'homme sud-africainDesmond Tutu pour désigner la diversité de la nation sud-africaine et qui a remplacé le concept de société plurale employé précédemment par les théoriciens de l'apartheid (1948-1991). L’Afrique du Sud est le pays africain ayant le plus hautPIB, devant leNigeria et l’Égypte[6].
L'égalité des revenus entre les différents groupes de populations n'a pas progressé depuis la fin de l'apartheid et l'Afrique du Sud connaît un taux d'inégalité parmi les plus élevés au monde[7]. C'est toutefois une puissance de référence pour le continent africain[7] avec l'une deséconomies les plus développées du continent et des infrastructures modernes couvrant tout le pays. C'est la deuxième puissance économique d'Afrique derrière leNigeria[8],[9],[10]. Le pays se caractérise aussi par une importante population de soucheeuropéenne (Afrikaners,Anglo-Sud-Africains) et par d'importantes richesses minières (or,diamant,charbon, etc.) qui en ont fait un allié indispensable des pays occidentaux durant laguerre froide.
Pour faire face à lasécheresse, les autorités instaurent en octobre 2019 des restrictions d’eau dans les principales villes du pays. Plusieurs régions du centre et du nord du pays avaient déjà subi des coupures d'eau, notamment en raison de la défaillance des installations du principal distributeur d’eau d'Afrique du Sud, Rand Water. Dans certaines provinces, comme celles duCap-Oriental et du Cap-Occidental, la sécheresse a ruiné les récoltes et provoqué la mort de troupeaux de bétail[13].
Le massif duDrakensberg est plutôt ancien avec des sommets arrondis ; c'est une zone verdoyante et un lieu de vie du peuple San. C'est également dans ce massif que le fleuveOrange prend sa source.
Au nord du pays se trouve une ancienne zone volcanique,Pilanesberg. C'est une zone relativement escarpée qui comporte des cratères. La faune y est très riche : mammifères dont des cervidés, etc.
Le long de la façade de l'Atlantique, le littoral est plutôt régulier et les côtes mesurent 2 798 kilomètres[15]. Dans leNamaqualand on observe une explosion florale pendant un mois, où plus de 4 000 espèces végétales fleurissent en même temps,lys,aloes,protea, etc. entre mi-août et mi-septembre. Cette zone est très touristique. La zone ducap de Bonne-Espérance est principalement rocheuse et des colonies de manchots y sont installées. On trouve également l'île aux PhoquesRobben Island qui accueille des phoques venant principalement de l'Antarctique.
Plus à l'est, le littoral est une alternance de côtes rocheuses et de plages de sable fin.
On trouve également des zones maritimes protégées dans le cadre de parcs Nationaux comme la réservePhinda(en), s'étendant sur terre et au large, où l'on peut pratiquer la plongée sous-marine.
L'Afrique du Sud possède, grâce à sa grande variété d'écosystèmes, une faune et une flore très diversifiées. Lesdéserts, savanes arides, savanes humides, forêts,fynbos, montagnes et côtes, offrent de nombreuses niches écologiques pour les nombreuses espèces animales et végétales. Des populations très importantes de mammifères marins vivent aux abords des côtes, notamment atlantiques, parmi lesquelles desbaleines, desdauphins, desglobicéphales et de très importantes colonies depinnipèdes. Elle fait partie des dix-septpays mégadivers, pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète.
Carte d'Afrique du Sud avec les nouvelles frontières provinciales (2005).
Traditionnellement, l'on a reconnu historiquement trois capitales officielles à l'Afrique du Sud, l'une, administrative, àPretoria, l'autre, législative, auCap et enfin une troisième, judiciaire, àBloemfontein. Toutefois désormais seule la ville du Cap est mentionnée par la Constitution en tant que siège du parlement. Par ailleurs, l'instance judiciaire suprême du pays, la Cour constitutionnelle, siégeant àJohannesbourg, la ville de Bloemfontein ne mérite dès lors plus son surnom de capitale judiciaire. Lamétropole de Johannesbourg, la plus riche du pays et siège de la Bourse sud-africaine, est également considérée comme sa capitale économique.
En avril 1994, les quatre provinces et les dixbantoustans qui constituaient géographiquement et politiquement l'Afrique du Sud ont été dissous pour former neuf nouvelles provinces intégrées :
Lesmunicipalités métropolitaines exercent l’intégralité du pouvoir municipal, contrairement aux autres territoires dans lesquels le pouvoir est partagé entre les districts et les municipalités locales[17].
Les municipalités métropolitaines sont dirigées par un conseil municipal dont les conseillers sont directement élus lors d’unscrutin proportionnel par liste[18].
Les districts ont la charge de nombreuses missions dont le développement économique, l’entretien des routes et les transports publics. Les conseillers municipaux des districts sont élus auscrutin proportionnel par liste pour 40 % d’entre eux, les 60 % restants étant nommés au sein des conseils des municipalités locales[18].
Les districts municipaux sont divisés en226 municipalités locales. Généralement, elles englobent une ou plusieurs villes ainsi que les villages et les zones rurales aux alentours. Les municipalités locales exercent le pouvoir local en complément des attributions des districts. Les conseillers sont élus pour moitié auscrutin proportionnel par liste, l’autre moitié étant élue auscrutin uninominal dans leswards (circonscriptions électorales).
En 1657, plusieurs salariés de la compagnie sont autorisés à s'établir définitivement au Cap alors que des esclaves sont déportés deBatavia et deMadagascar pour pallier le manque de main-d'œuvre sur place. En 1688, deux centshuguenots français rejoignent les 800 administrés du comptoir commercial et fondentFranschhoek. En 1691, lacolonie du Cap est mise en place.
En 1806, les Néerlandais cèdent définitivement la place aux Britanniques qui deviennent la nouvelle puissance coloniale.
De 1818 à 1825, lors duMfecane, le roi desZoulous,Chaka, étend son empire sur l'est de l'Afrique du Sud au prix d'une conquête sanglante sur les autres peuples tribaux.
Le grand Trek et les conflits anglo-zoulous et anglo-boers
En 1912, un parti politique, leCongrès national africain (ANC), est fondé àBloemfontein, revendiquant une plus grande participation des populations noires aux affaires du pays. L'année suivante, leNative land act est adopté. Basé sur le système des réserves établi à l'époque coloniale et dans les républiques boers, il divise le territoire sud-africain entre les terres indigènes (7 % puis 13 % du territoire) et les terres destinées aux Blancs et aux administrations publiques (87 % du territoire).
En 1918, leBroederbond, une société secrète est fondée avec pour objectif la promotion politique, sociale et économique desAfrikaners (la dénomination devenue usuelle des Boers).
Larévolte ouvrière des Afrikaners duWitwatersrand en 1922, durement réprimée, permet aux nationalistes blancs de s'unifier et de remporter les élections générales de 1924 sous la direction deJames Barry Hertzog. En 1934, face à lacrise économique, Hertzog s'unit néanmoins aux libéraux deJan Smuts pour former un gouvernement d'union nationale. À la même époque, des anthropologues et des linguistes de l'université de Stellenbosch commeWerner Max Eiselen forgent un nouveau concept social et politique qui donnera naissance à l'idéologie de l'apartheid : rejetant l'idée de société unique sud-africaine, ils proposent de séparer géographiquement, politiquement et économiquement les noirs et les blancs d'Afrique du Sud ainsi que les différentes ethnies entre elles, afin de maintenir et renforcer leurs identités ethniques et linguistiques et de lutter contre les effets qu'ils estiment acculturants de l'urbanisation et du travail migrant sur les structures traditionnelles africaines[20],[21],[22]. En 1936, la franchise électorale des populations noires au Cap est supprimée. En 1939, le pays, sous la direction de Smuts, s'engage aux côtés des alliés dans laSeconde Guerre mondiale. En 1945, Smuts participe à la rédaction du préambule de l'Organisation des Nations unies.
En 1960, lemassacre de Sharpeville puis l'interdiction de l'ANC et des mouvements nationalistes africains mènent à la condamnation de la politique d'apartheid par lesNations unies et par la communauté internationale.
La République sud-africaine sous l'apartheid (1961-1991)
En 1964,Nelson Mandela, l'un des chefs deUmkhonto we Sizwe est condamné à perpétuité pourterrorisme et les autres chefs de l'ANC sont emprisonnés ou exilés. En 1966,Hendrik Verwoerd, Premier ministre d'Afrique du Sud et grand architecte de l'apartheid, est assassiné.
En 1976, lesémeutes dans le township de Soweto contre l'enseignement obligatoire enafrikaans conduisent le gouvernement à déclarer l'état d'urgence alors que leBantoustan duTranskei est déclaré indépendant dans le cadre de la politique d'apartheid.
En 1984, pour sortir du blocage politique, le régime politique est présidentialisé et unparlement tricaméral, ouvert aux Indiens et auxColoureds, est inauguré. Néanmoins, l'état d'urgence est de nouveau proclamé en 1986 alors que des sanctions économiques et politiques internationales isolent le pays en dépit de l'abrogation de lois symboliques de l'apartheid comme lepasseport intérieur. En dépit des condamnations officielles qu'ils émettent eux-mêmes contre l'Apartheid, différents pays continuent néanmoins de maintenir des relations plus ou moins discrètes avec l'Afrique du sud, dont lesÉtats-Unis, leRoyaume-Uni, l'Allemagne de l'Ouest ou encoreIsraël[23],[24].
De leur côté, les pays dubloc de l'Est dont l'Union soviétique et l'Allemagne de l'Est soutiennent activement les mouvements anti-apartheid et la lutte contre le régime sud-africain[25],[23]. Dès 1956, les relations diplomatiques entre l'Afrique du sud et l'Union soviétique sont rompues et l'ambassade de ce pays à Pretoria est fermée[26].
Ce processus de négociations débouche sur unprojet intérimaire de constitution en 1993 qui réorganise l'État sud-africain autour des valeurs-clés de liberté, égalité, dignité et place en son sommet uneCour constitutionnelle et sur lespremières élections ausuffrage universel sans distinctions raciales oucensitaires de l'histoire du pays le. Ces élections sont remportées par le congrès national africain ce qui permet à Nelson Mandela d'être élu par la nouvelle assemblée constituante en tant que premier président noir du pays. Par la même occasion, le pays réintègre leCommonwealth.
De 1999 à 2008, le pays est présidé parThabo Mbeki. Est ainsi apparue aux côtés de la bourgeoisie blanche une bourgeoisie noire ; ni l'ANC, ni le parti communiste, ni le syndicatCOSATU (« Congrès des syndicats sud-africains ») n'ont remis en cause l'ordre économique et social. Au contraire, lesprivatisations se sont multipliées. L'Afrique du Sud est un des pays les plus inégalitaires du monde, ainsi que l'atteste soncoefficient de Gini évalué à 0,63 en 2014 par laBanque mondiale, faisant ainsi de l'Afrique du Sud le pays le plus inégalitaire parmi les 168 territoires étudiés par la Banque mondiale (les autres pays n'ayant pas fourni assez de données)[28].
À la suite des difficultés économiques et sociales apparues lors du second mandat de Thabo Mbeki, caractérisées en 2008 par une grave pénurie d'électricité en Afrique du Sud et la dégradation des infrastructures, son parti l'ANC lui retire son mandat le. Thabo Mbeki remet sa démission au Parlement[29] qui élit alorsKgalema Motlanthe pour terminer son mandat jusqu'auxélections générales de 2009.
Après les élections générales du, remportées par l'ANC,Jacob Zuma, ancien vice-président de 1999 à 2005, devient le nouveau président de la République. Il prête serment le et forme un gouvernement plus ouvert aux partis politiques minoritaires, dont le parti communiste mais aussi, pour la première fois depuis 1994, lefront de la liberté (droite afrikaner). Lemassacre de Marikana en 2012, où la police tire sur des salariés grévistes faisant des dizaines de morts, entache la gouvernance de l'ANC au sein de son électorat mais lors desélections générales sud-africaines de 2014, Jacob Zuma est réélu pour un second mandat, l'ANC restant nettement en tête dans l'électorat bien qu'en recul face à l'Alliance démocratique et auxCombattants pour la liberté économique deJulius Malema.
Visé par des affaires de corruption, Jacob Zuma démissionne sous la pression de son parti début 2018, après avoir été menacé de destitution, etCyril Ramaphosa lui succède comme président de la République par intérim[30],[31]. Le, leParlement élit formellement Cyril Ramaphosa président de la République[32].
Il est réélu chef de l’État le, à l’issue d’élections générales lors desquelles l’ANC obtient le plus faible score de son histoire (57,5 %), passant sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle et payant ainsi les errements et les scandales de l'ère Zuma, son prédécesseur[33].
Il doit également faire face à une opposition interne au sein de l'ANC, avec un clan resté fidèle à Jacob Zuma, ayant à sa tête le secrétaire général de l’ANC,Ace Magashule, et son adjointe,Jessie Duarte[34]. Une vague de xénophobie vis-à-vis des migrants, les « étrangers », secoue également le pays[35].
Leparlement d’Afrique du Sud est composé de deux chambres : une chambre basse, l’Assemblée nationale et une chambre haute, leConseil national des Provinces (en anglais :National Council of Provinces, NCoP). Les400 membres de l'assemblée nationale sont élus par scrutin proportionnel de liste. Le NCoP, qui a remplacé le Sénat en 1997, est composé de90 membres représentant les neufprovinces.
Chaque province est dotée d'une législature provinciale monocamérale, et d'un conseil exécutif présidé par un Premier ministre (premier en anglais et en afrikaans). Les provinces sont moins autonomes que celles, par exemple, duCanada ou que les États auxÉtats-Unis. Il s'agit alors d'un systèmefédéral modéré. L'État compte11 langues officielles qui, en pratique, sont traitées différemment, l'afrikaans perdant du terrain devant l'anglais favorisé par l'ANC.
Enfin, le système judiciaire sud-africain est hybride en ce sens qu'il se fonde sur lesystème du common law s'agissant des activités administratives, alors que le droit privé est essentiellement imprégné par latradition romano-germanique. L'organisation judiciaire est divisée, à l'image du modèle anglo-saxon, entre cours locales,Magistrates' Courts, hautes-cours provinciales d'appel et une Cour suprême d'appel lorsque des causes non constitutionnelles sont en jeu. Le système judiciaire sud-africain est chapeauté par uneCour constitutionnelle, instance suprême du pays chargée d'exercer un contrôle de la constitutionnalité des actes du parlement et du gouvernement et de toute autre cause si l'intérêt de la justice le commande. La Cour constitutionnelle, de type Cour suprême mixte, siège à Constitution Hill,Braamfontein,Johannesburg.
Desélections générales de 1994 àcelles de 2014, l'ANC domine la vie politique et demeure de loin le premier parti du pays notamment parce qu'il est le seul à avoir pu réaliser un complet maillage électoral du pays, disposant de militants jusque dans les bourgades les plus reculées.
Le gouvernement doit résoudre le problème des violences qui touchent les campagnes du pays : laréforme agraire impose la redistribution des terres aux Noirs et les fermiers afrikaners doivent souvent vendre leurs exploitations au gouvernement, ce qui suscite des résistances. Ces fermiers, au nombre de 35 000 environ, sont parfois attaqués par des bandes organisées et certains s'inscrivent à des stages commandos pour pallier le manque d'aide du gouvernement. Plusieurs partis d'extrême droite continuent de recruter au sein d'une frange de cette population qui se sent délaissée.
Cependant, depuis l'élection deJacob Zuma en 2009, les performances électorales de l'ANC sont contestées par une opposition hétéroclite qui, bien que morcelée, progresse fortement. En 2014, si l'ANC remporte nettement, pour la cinquième fois, les élections générales avec 62,15 % des voix, il réalise son plus mauvais score national face notamment à l’Alliance démocratique (22,23 %) et auxCombattants pour la liberté économique (6,35 %), un jeune parti radical dirigé parJulius Malema. Lors desélections municipales sud-africaines de 2016, l'ANC enregistre sa plus forte baisse électorale et son plus faible score national (53,91 %). S'il parvient à encore conserver la très grande majorité des municipalités, en particulier en zone rurale (à l'exception notable des municipalités duCap-Occidental), l'ANC est battu dans les plus grandes métropoles du pays (Le Cap,Tshwane,Johannesbourg,Nelson Mandela Bay) au profit deAlliance démocratique, alliée parfois pour la circonstance au parti de Malema. Cette baisse nationale de l'ANC peut être analysée comme liée aux scandales de corruption visant le président Jacob Zuma et aux mauvaises performances économiques de l'Afrique du Sud. Lors des élections de mai 2019, l'ANC a remporté 57,5% des voix et230 sièges, tandis que la principale opposition, l'Alliance démocratique (DA), a remporté 20,77% des voix et84 sièges. Les combattants de la liberté économique (EFF), fondés parJulius Malema, ancien président de la Youth Wing de l'ANC ( ANC Youth League ) qui a ensuite été expulsé de l'ANC, ont remporté 10,79% des voix et44 sièges. L'ANC est le parti politique au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid[37]. Mais, le pays est plombé dans des difficultés socioéconomiques (chômage, diminution du pouvoir d'achat…) avec comme corollaire, une insécurité grandissante (hausse de la criminalité et la déliquescence des infrastructures). Ainsi,aux élections générales du 29 mai 2024, l'ANC, qui dirige le pays sans partage, enregistre un score historiquement bas : 40,2 % des voix, soit 159 sièges sur 400, contre 230 en 2019[38],[39]. N'ayant plus la majorité, le parti s'est mis en coalition avec le parti de l'opposition, Alliance démocratique, arrivé deuxième avec 21,7%, pour un gouvernement d'union nationale[40]. Investi pour un second mandat, le Président Cyril Ramaphosa declare le mercredi 19 juin 2024 que l'Afrique du Sud entre dans "une nouvelle ère"[41].
Le pays dispose de la seule centrale nucléaire du continent africain, située àKoeberg, entrée en service en 1982. Pour assurer son développement et sa croissance économique, le pays doit cependant continuer à investir dans le secteur énergétique[7], notamment nucléaire, mais aussi thermique, pour assurer ses besoins immédiats : construction d'une centrale à charbon à Medupi.
En 2019, l'Afrique du Sud peine à produire les besoins en électricité du pays, et le pays fait face à de nombreuses coupures. Pour remédier à cette situation, en partie liée à des sabotages ou des problèmes de gouvernance mais également à un manque d'équipements, l'État a décidé de créer de nouvelles centrales à charbon. Toutefois, la société publique Eskom demeure très endettée[43].
L'Afrique du Sud est le premier pollueur du continent africain, et le quatorzième au niveau mondial, du fait de ses émissions de carbone. Le gouvernement instaure en 2019 une taxe carbone pour tenter d'inciter les entreprises à faire des efforts. Bien que soutenue par les organisations environnementales, cette initiative est jugée insuffisante et peu dissuasive[44].
Elle a servi dans des forces multinationales de maintien de la paix des Nations unies. Selon la puissance de feu mondiale, l'Afrique du Sud est classée 26e armée la plus puissante du monde et 2e en Afrique[48].
L'Afrique du Sud est le seul pays africain à avoir développé avec succès desarmes nucléaires. Il est devenu le premier pays (suivi de l'Ukraine) doté d'une capacité nucléaire à renoncer volontairement à son programme et à le démanteler, et a signé dans la foulée le traité de non-prolifération nucléaire en 1991[48]. L'Afrique du Sud a entrepris un programme d'armement nucléaire dans les années 1970[48]. Selon le président F. W. de Klerk, la décision de construire une « dissuasion nucléaire » a été prise dès 1974 dans un contexte de menace expansionniste soviétique[49]. En 2017, l'Afrique du Sud a signé letraité des Nations unies sur l'interdiction des armes nucléaires[50].
Les six couleurs symbolisent à la fois les diverses tendances politiques du pays, les couleurs prédominantes des anciens drapeaux utilisés par l'Afrique du Sud au cours de son histoire ainsi que ses ressources naturelles.
Proportion de Blancs par municipalité lors du recensement de 2011.
La population sud-africaine compte 59,3 millions d'habitants en 2020 ; c'est le24e pays le plus peuplé au monde[53]. Elle est inégalement répartie : la plupart des habitants résident dans l'Est du pays. LeGauteng est la région la plus peuplée suivie par leKwaZulu-Natal[54]. L'aridité explique en partie les faibles densités du Nord-Ouest.
Selon le recensement de 2022, 81,4 % des Sud-Africains sontnoirs, 7,3 % sontblancs, 8,2 % sontcoloureds (métis) et 2,7 % des sud-africains sontindo-asiatiques[55].
Lapopulation noire se répartit en différentes ethnies dont les plus importantes sont lesZoulous et lesXhosas. Concentrée dans l'Est du pays, elle est cependant minoritaire dans les deux provinces du Cap-Occidental et du Cap-Nord. Parmi lapopulation blanche du pays, la plus ancienne, lesAfrikaners (ouBoers) représentent une proportion de 60 % des Blancs du pays. Les ancêtres de ces Afrikaners étaient originaires desPays-Bas ou d'Europe du Nord. Une partie non négligeable était également deshuguenots français (voir aussi l'articlehuguenots d'Afrique du Sud) qui s'installèrent dans lacolonie du Cap durant lesguerres de religion en France (ces derniers font cependant partie de la communauté Afrikaner, on estime d'ailleurs que 25 % des noms de familles afrikaners sont d'origine française). Les autres blancs (40 %) sont surtout d'originebritannique,portugaise etallemande.
Selon un rapport de la SAIRR (institut sud-africain des relations raciales), environ 900 000 Blancs, soit un sixième de la population, ont quitté le pays depuis 1994. Ces départs massifs, surtout de jeunes Sud-Africains diplômés, ont été dénoncés par l'opposition qui a attaqué l'ANC sur ces trop nombreux départs. Cependant, on constate depuis un nouveau phénomène, la « révolution du retour au foyer »[56].
Beaucoup d’enfants issus des régions rurales n'ont pas de pièce d’identité ou d'acte de naissance, parfois trop coûteux à aller chercher pour les parents. L’ONGScalabrini Center estime à 40 % la part de ces enfants qui demeurent hors du système éducatif[57].
L'apartheid a doté l'Afrique du Sud d'un système de santé de renommée mondiale mais circonscrit aux zones géographiques blanches. Depuis la fin de l'apartheid, la situation s'est détériorée en raison d'un plan de départ de fonctionnaires et médecins blancs lancé par le gouvernement et du développement de la corruption[58].
L’espérance de vie a chuté de62 ans en 1990 à51 ans en 2005[59], avant de remonter a60 ans en 2011[60].
Le pays a le taux d’incidence duVIH leplus élevé au monde, avec 5,6 millions de citoyens — plus de 10 % de la population — porteurs du virus[61],[62],[63].
En 2012, selon l'UNICEF, 17,9 % de la population adulte vit avec le VIH[64],[65].
Il n'y a pas de langue maternelle majoritairement dominante en Afrique du Sud.
En 1910, lenéerlandais était, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles reconnues par les nouvelles institutions de l'union de l'Afrique du Sud. En mai 1925, l'afrikaans a été promu au rang de langue officielle à la place du néerlandais (Union Act No 8 of 1925)[67]. L'Afrique du Sud adhère au début duXXIe siècle à l'Union linguistique néerlandaise, mais 60 000 citoyens seulement savent encore parler cette langue.
Dans les faits, le zoulou est la langue maternelle la plus pratiquée dans les foyers sud-africains (environ ¼ des habitants)[71], suivi par le xhosa (17,6 %). En troisième place arrive l'afrikaans avec 14 %[70] de locuteurs maternels. Mais comme elle est employée en seconde langue par plus de 30 % des citoyens sud-africains, l'afrikaans est indirectement la deuxième langue la plus parlée du pays. Cependant elle souffre de la concurrence de l'anglais, qui paraît plus utile et reste la langue des affaires et de la communication[72].
D'une manière générale, l'anglais progresse dans tous les milieux et particulièrement chez les jeunes éduqués, dont beaucoup exigent de suivre un enseignement supérieur dans cette langue, et fait ainsi figure delangue véhiculaire. Aussi, du temps de l'apartheid, l'anglais était vu comme la langue de la liberté, pour communiquer avec le monde extérieur. Si l'anglais est la première des secondes langues et que 85 % de la population du pays le parle (dont plus de 90 % chez les Blancs) ou en a des notions, il n'est réellement la langue maternelle que d'un peu moins de5 millions des citoyens de l'Afrique du Sud[73]. Il reste de plus incompris dans des zones rurales ou bien chez des personnes âgées et des membres de tribus locales assez isolées.
En 2020, l'anglais est la langue maternelle de 10 % de la population sud-africaine, et est la seconde langue de 85 % des Sud-Africains. Donc, 95 % de la population (2020) sud-africaine parle anglais couramment, ou à des notions plus ou moins importante de cette langue. Souvent, l'anglais est assez mal parlé, surtout par leprolétariat noir, ou des travailleurs actifs qui ont commencé une vie professionnelle assez jeunes. Une proportion de 5 % de la population sud-africaine, en revanche, ne sait pas parler anglais, souvent des noirs ou des Afrikaners âgés, ou des populations noires souvent très éloignées des centres urbains, ou des migrants (Angolais, Mozambicains, etc.). Avec la scolarisation obligatoire, l'anglais devrait être parlé par au moins 98 % de la population en 2050, mais avec des niveaux variables.
16 décembre, Fête de la réconciliation, (ancienjour du vœu),Reconciliation Day,(Day of the Vow / Geloftedag / Dingaansdag), commémoration de la victoire des Blancs sur les Zoulous en 1838. Il s'agit d'une fête controversée[75].
Johnny Clegg est un chanteur sud-africain, surnommé le « zoulou blanc », sa chanson la plus célèbre est « Asimbonanga » (1987), rend hommage àNelson Mandela, alors incarcéré depuis plus de20 ans. Ses chansons sont principalement axées sur la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud et pour la défense de la culture africaine. Il est connu aussi pour sa chanson « Scatterlings of Africa » (1982), reprise pour la bande originale du film « Rain Man » (1988).
Miriam Makeba est une chanteuse sud-africaine, connue pour son tube « Pata, Pata » et a énormément œuvré pour lutter contre l’apartheid.
Abdullah Ibrahim (Dollar Brand) est un pianiste de jazz sud-africain qui a composé, entre autres, un hymne anti-apartheid, "Mannenberg".
Alan Paton est un écrivain sud-africain surtout connu pour son premier roman, "Cry, the Beloved Country" (1948), qui a attiré l'attention internationale sur les injustices raciales de l'apartheid sud-africain.
Nadine Gordimer est une femme de lettres sud-africaine, elle a reçu leprix Nobel de littérature qui récompense un écrivain dont « l’œuvre épique a rendu à l'humanité d'éminents services ».
J.M. Coetzee est romancier et professeur en littérature né au Cap. Il obtient de nombreux prix littéraires pour ses romans dont le prestigieuxprix Nobel de littérature en 2003. Ce dernier récompense l'auteur"qui, sous d'innombrables formes, dépeint l'implication surprenante de l'outsider"[77].
Sud-Africaines et enfant sud-africain, grimés aux couleurs nationales, célébrant au Cap l'attribution de lacoupe du monde de football 2010 à l'Afrique du Sud.Des supporters brandissent desvuvuzelas lors de laCoupe du monde de football de 2010.Reportage radiophonique deVoice of America à propos de l'usage critiqué des vuvuzelas lors de la Coupe du monde de football de 2010.
Lerugby à XIII, interdit pendant l’Apartheid car surtout pratiqué par les Noirs, peine à s'implanter malgré un fort succès auprès des couches sociales petites et moyennes.
En 2010, l'Afrique du Sud organise lacoupe du monde de football 2010, devenant ainsi le premier pays ducontinent africain à accueillir cette compétition. L'Afrique du Sud possède de bons joueurs évoluant en Europe. Lesvuvuzelas, sortes de trompettes africaines émettant un bruit de ruches d'abeilles, sont le socle d'une véritable culture du football. Le pays futchampion d'Afrique de football 1996 àJohannesbourg (FNB Stadium).
Bianca Buitendag, surfeuse professionnelle, finit médaille d'Argent sur l'épreuve de surf lors des Jeux olympiques d'été de 2020 se tiennent à Tokyo, au Japon.
L'Afrique du Sud compte notammentCameron van der Burgh qui possède les records du monde au 50 mètres brasse grand bassin (26 s 67) et au 50 mètres brasse petit bassin (25 s 25) 100 mètres brasse (55 s 61).
L'Afrique du Sud est aussi bien représentée au golf. Les golfeurs sud-africains les plus connus sontBobby Locke,Gary Player etErnie Els. De nombreuses compétitions internationales se déroulent en Afrique du Sud.
Kristen Neuschäfer, navigatrice, remporte le 27 avril 2023 aux Sables d'Olonne la mythique course autour du monde à la voile sans escale et sans assistance électronique, laGolden Globe Race 2022. Elle est la première femme à remporter un tour du monde à la voile en solitaire.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2004 (chiffre de l'FAO, 2006). Population en millions d'habitants.Les Scouts de la région du Mpumalanga coordonnent les projets des travaux de laAktion Tagwerk au travers de l'action « Ta journée pour l'Afrique »[78].
Selon l'indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Afrique du Sud a reculé de35 places dans leur classement entre 1990 et 2005, constatant l'appauvrissement général de la population. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil d'extrême pauvreté a doublé en dix ans, passant de 1,9 à 4,2 millions, soit 8,8 % de la population. Près de 40 % des villes en Afrique du Sud sont composées detownships et cette différence entre les riches et les pauvres est très visible ainsi que très présente, elle est à l'origine de beaucoup de tension entre les deux classes sociales. Plus de 43 % de la population vit avec moins de 3 000 rands (260 euros) par mois[79]. Le chômage a un taux officiel de 23,2 % selon l'OIT[80], mais les syndicats l'estiment proche de 40 %[81]. En 2013, le revenu de la tranche la plus pauvre de la population (40 % des Sud-Africains), est inférieur de moitié à celui qu’il était en 1993.
Une partie de la minorité blanche effrayée par la hausse de la criminalité (3 037 fermiers blancs ont été assassinés entre la fin de l'apartheid et février 2009[82]), par ladiscrimination positive, par la pandémie du Sida, et par les événements survenus auZimbabwe à l'encontre des fermiers blancs, émigre massivement enAustralie ou enNouvelle-Zélande. Ainsi, près d'un million de Sud-Africains blancs auraient quitté le pays depuis 1994. De nombreux émigrés d'Afrique du Sud affirment que la criminalité est un facteur majeur qui explique leur décision de quitter le pays[83]. On assisterait cependant à un retour de beaucoup de Blancs confrontés à la crise mondiale, et qui retrouvent au pays natal des conditions de vie plus enviables[84].
En mai 2008,Johannesbourg et d'autres villes du pays connaissent de violentes émeutes anti-immigrés qui font environ50 morts, 25 000 sans-abris[85] et provoquent l'exode de plusieurs milliers d'immigrés clandestins[86]. Ces épisodes de xénophobie relativement fréquents se reproduisent fin mars 2015 dans un contexte d'immigration importante et de chômage massif.
Le jeudi 16 août 2012, trente-quatre mineurs ont été tués et soixante-dix-huit blessés dans des affrontements entre grévistes et policiers à la mine de platine Lonmin de Marikana, au nord de Johannesbourg, selon un bilan officiel de la police nationale. Les mineurs, qui vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante, touchent environ 4 000 rands par mois (400 euros). « Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide », a déclaré l'un d'eux. « Les sociétés minières font de l'argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente. Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère »[87]. Toutefois, le gouvernement sud-africain s'est dit prêt à compenser financièrement « dans les prochains mois » les familles des victimes du massacre de Marikana[88].
En 2019, le salaire moyen des Sud-africains blancs est 3,5 fois plus élevé que celui des Sud-africains noirs. Le chômage frappe 27 % de la population[89] et à cause de la pandémie de Covid-19 le pourcentage du chômage dépasse 34 % au deuxième trimestre de l'année[90].
À la suite de l'augmentation des cambriolages au début desannées 1990, les Sud-Africains ont commencé à se barricader chez eux, élevant des clôtures et des murs pour se protéger de la rue, puis de leurs voisins. Devant la hardiesse des cambrioleurs, les plus aisés d'entre eux ont installé des détecteurs de mouvement et des alarmes dans leurs maisons puis des grilles électrifiées à 9 000 volts et des barrières à infrarouges. Les malfaiteurs s'en sont alors pris à leurs victimes devant chez elles, leur mettant un pistolet sur la tempe pour les forcer à ouvrir leur maison et à désamorcer le système d'alarme[91]. Les habitants aisés deJohannesbourg se sont retranchés dans des quartiers aux allures de forteresses, murés et sécurisés, uniquement accessibles par un portail surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si dans ces quartiers la criminalité a chuté, parfois de 70 %, les municipalités ont souvent cependant interdit de se barricader de la sorte, afin notamment d'éviter le repli des Blancs entre eux[91].
Manifestation contre la violence sexiste et leféminicide, Le Cap, 2019
D'après le journalLe Monde du, l'Afrique du Sud bat des records en matière de criminalité : on y compte environ 25 000 meurtres par an, 30 000 tentatives de meurtre, plus de 50 000 viols et environ 300 000 cambriolages. Le taux de violence sexuelle en Afrique du Sud était, en 2000, le plus élevé au monde. En 2009, on estimait qu'un Sud-Africain sur quatre avait commis un viol[92], qu'un enfant était violé toutes les trois minutes[93],[94]. En 2013, les statistiques avancent que « 40 % des Sud-Africaines seront violées dans leur vie »[95].
En 2005, l'Afrique du Sud a compté quelque 19 000 personnes assassinées, 55 000 personnes violées et 120 000 attaques à main armée selon les chiffres cités par leSunday Times. Pour les années 2007 et 2008, les statistiques ont encore recensé quelque 240 000 cambriolages chez les particuliers, pas moins de 60 000 vols dans les magasins, les usines et les bureaux, près de 140 000 cas de dégradation lourde de matériel, ainsi que 18 487 assassinats et 18 795 tentatives de meurtre. Les violences se concentrent auCap, àDurban, mais aussi àJohannesbourg et àPretoria. Les fermiers sont aussi fréquemment victimes d'attaques[96]. Ainsi, presque tous les habitants d'Afrique du Sud ont une fois dans leur vie fait l'expérience directe de la criminalité[97].
L'État sud-africain dispose pourtant de 200 000 policiers et de 60 000 militaires pour rétablir l'ordre et la sécurité mais les agents de police sont généralement mal formés et mal payés. La police fait elle-même surveiller certains commissariats par des sociétés privées[91]. Ces dernières, qui emploient 420 000 agents de sécurité privés, sontà ce jour[Quand ?] chargées de la protection d'un million et demi d'entreprises et de foyers sud-africains[97].
En septembre 2011, les chiffres officiels de la criminalité indiquent à nouveau une forte baisse dans presque tous les types de crimes (15 940 meurtres — pour comparaison 662 auRoyaume-Uni —, tentatives de meurtre, cambriolages, violences), confirmant la nette tendance des années précédentes. Le nombre de meurtres qui avait atteint il y a quelques années des records mondiaux, est retombé à des valeurs semblables aux années précédant la fin de l'apartheid en 1994. Seuls les explosions des distributeurs de billets, ou encore les crimes liés à la consommation de drogue ou d'alcool dont la répression a été renforcée, ont augmenté[98]. Ces chiffres sont toutefois à relativiser car les taux et les modalités de déclarations de crimes sont plus performants en Afrique du Sud que dans le reste de l'Afrique subsaharienne. Si en 2013, le taux d'assassinats était encore de 31,8/100 000, c'est déjà deux fois moins qu'en 1994. C'est moins qu'enCôte d'Ivoire (56,9/100 000) qui arrive juste derrière la Jamaïque et le Honduras au niveau mondial. C'est aussi moins qu'enZambie (38 pour 100 000 habitants), enOuganda (36,3), auMalawi (36) et auLesotho (35,2)[99].
Longtemps première puissance économique du continent, leproduit intérieur brut (PIB) de l'Afrique du Sud est[100], depuis 2014, classé derrière celui duNigeria à la suite d'un changement de calcul statistique bien que ce pays demeure largement derrière l'Afrique du Sud pour ce qui est du développement ou duPIB par habitant[7].
Payscapitaliste favorable à l'économie de marché, l'Afrique du Sud a opté pour unlibéralisme économique tempéré par une forte implication de l'État afin de réguler l'économie, de modifier la répartition inégalitaire des richesses et d'assurer une meilleure protection des catégories sociales historiquement et économiquement les plus défavorisés. L'Afrique du Sud représente un quart du PIB africain avec untaux de croissance moyen de 5 % par an[7]. Son réseau de transports, ses installations énergétiques (avec la seule centrale nucléaire du continent à Koeberg), en ont fait un pays quasi développé[7].Deux autoroutes transafricaines traversent Afrique du Sud:
Le pays bénéficie d'un sous-sol riche en matières premières comme l'or, dont il est l'un des principaux producteurs mondiaux, duplatine et des métaux précieux, et surtout d'immenses réserves de charbon, première production minière du pays en 2016[101] En outre, lesmultinationales sud-africaines sont prospères et compétitives sur les marchés internationaux[81]. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises africaines, 61 sont sud-africaines[7].
Depuis 1994, les autorités sud-africaines ont mis en œuvre une politique d'affirmative action ouregstellende aksie (discrimination positive), visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs du pays (administration, services publics et parapublics, sociétés nationalisées et privées). Ainsi, dans de nombreux secteurs, des Blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une indemnité de départ. Un des résultats fut l'appauvrissement d'une partie de cette minorité blanche (10 % de ses membres vivent aujourd’hui avec 1 000 euros par an).
Ce programme a cependant contribué au développement d'une classe moyenne noire. Lesblack diamonds, qui gagnent plus de 6 000 rands par mois (520 euros), représentent environ 10 % de la population noire mais ceux-ci sont en général très endettés et souffrent de l'augmentation régulière des taux d'intérêt. Il est également reproché à cette politique de discrimination positive de ne favoriser qu'une toute petite partie de la population des noirs, ceux qui sont diplômés, vivant dans des centres urbains[81].
Par ailleurs, une étude rendue publique en 2006, et portant sur la période 1995-2005, montre que les blancs qualifiés émigrent en masse : en dix ans, 16,1 % des Sud-Africains blancs auraient quitté le pays. À la suite des critiques des partis d'opposition, le gouvernement sud-africain redéfinit sa politique de discrimination positive en cherchant à favoriser le retour au pays de ces expatriés trop nombreux et trop qualifiés. C'est la vice-présidentePhumzile Mlambo-Ngcuka qui est chargée de mettre cette réforme en œuvre en promouvant des salaires incitatifs à ceux qui reviendraient au pays[105].
En, l'écrivain sud-africainAndré Brink s'en prend à la mise en œuvre de la politique de discrimination positive constatant que l’application de celle-ci a« atteint des extrêmes ridicules qui ont conduit à l’exil bon nombre des personnes les plus qualifiées et les plus habiles du pays, tandis que le gouvernement et ses officines remplacent avec constance la compétence réelle par la médiocrité et l’infériorité »[106].
En, des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place parJacob Zuma, reconnaissaient, auprès des entrepreneurs et des représentants de la minorité blanche, les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et promettaient d'infléchir la politique du prochain gouvernement qui succéderait à celui deThabo Mbeki[107]. Ainsi,Mathews Phosa, trésorier général de l’ANC, reconnaissait le« déficit de compétences dans des secteurs comme la gestion financière, les technologies de l’information, la gestion du système judiciaire et des questions sécuritaires » causé par la pratique de la discrimination positive. Il indiquait par ailleurs que le« personnel Blanc qualifié serait bien accueilli par la prochaine administration » en 2009.
Après laseconde guerre des Boers (1899-1902), la spoliation des populations noires a été institutionnalisée. En 1913, leNatives Land Act limite la propriété foncière des personnes noires à 7 % du territoire (étendu à 13 % en 1936). Quatre millions de paysans perdent alors les terres qu'ils possédaient encore et deviennent généralement métayers ou mineurs, une main d’œuvre peu couteuse pour les propriétaires[108].
En 1994, 87 % des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place est de redistribuer 30 % des terres aux populations noires d’ici 2014[109]. Selon le procédé mis en place, l’État sud-africain rachète les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Les deux tiers des 79 000 réclamations, enregistrées avant la date butoir fixé au, sont satisfaites mais il s'agit majoritairement de terres en zones urbaines et non dans les régions agricoles[110]. En 2006, seules un peu plus de 3 % des terres concernées avaient effectivement été redistribuées[108]. L'objectif de 30 % est par la suite repoussé à 2025[111]. La loi prévoit que les descendants des fermiers noirs, dépossédés par la force ou injustement indemnisés dans le cadre des lois adoptées depuis 1913, peuvent demander la restitution de leurs terres. En, la majorité des 4 000 participants au « Sommet sur la terre », a recommandé des expropriations alors que la vice-présidentePhumzile Mlambo-Ngcuka demandait d'« importer des experts du Zimbabwe ».
À la mi-2011, sur 24,6 millions d’hectares, près de2 millions d'hectares (8 %) ont été transférés à 1,2 million de noirs alors que 60 000 blancs possèdent et gèrent 80 % des surfaces cultivables. Selon d’autres estimations, la part des transferts ne serait pas supérieure à 5 %[112]. Ce faible pourcentage s'explique par la volonté de l’État sud-africain d’éviter un effondrement de la production comme au Zimbabwe voisin au début des années 2000, parce que de nouveaux acquéreurs, incapables de maintenir des rendements équivalents, ont eux-mêmes revendu leurs terres, et surtout parce que le gouvernement devrait débourser jusqu'à5 milliards d’euros pour dédommager les propriétaires pour atteindre les 30 % escomptés[112]. Le gouvernement ne veut pas que cette redistribution affecte la rentabilité économique de ces terres (l'Afrique du Sud est unpays émergent où l'agriculture ne représente cependant que 3 % du PIB). Dans laprovince du Limpopo, 90 % des terres agricoles font l’objet de réclamations mais les restitutions effectuées ont majoritairement tourné au désastre, marqué par une sous-exploitation de ces terres laissées en déshérence, faute d'encadrement technique et financier[113]. L’Université de Pretoria estime ainsi que dans 44 % des cas, la production a significativement baissé quand elle n'a pas tout simplement cessé dans 24 % des cas[109].
Le, sous la pression politique deJulius Malema, le jeune chef de la ligue de jeunesse de l'ANC, le ministre de la Réforme agraire présente un nouveau projet de redistribution des terres dont l'objectif est de restreindre la propriété foncière privée, de restreindre l’achat de terres par des étrangers mais aussi de transférer des terres appartenant aux Blancs à des agriculteurs noirs[112].
En 2018, 30 000 fermes commerciales emploient environ 840 000 ouvriers agricoles. Les conditions de vie de ces derniers sont souvent difficiles ; beaucoup vivent dans des taudis dépourvus d'eau courante. La directrice de l'association pour l'avancement rural, Laurel Oettle, souligne que « les saisonniers n'ont pas de revenus pendant des mois. Certains sont parfois payés en produits agricoles. Les cas d'abus sexuels sont nombreux. L'accès aux tombes des ancêtres donne lieu à des conflits[108]. »
Réquisition d'actifs d'entreprises par le pouvoir politique
Depuis 2000, des objectifs précis ont été négociés dans certains secteurs (mines, banques, distribution du pétrole, etc.). Ainsi, selon la charte minière de 2002, toutes les compagnies doivent céder 26 % de leur capital d'ici à 2014. Les Noirs devront représenter 40 % des cadres en 2009. Les compagnies qui ne respecteront pas ces conditions pourront perdre leurs droits d'exploitation.
Un arsenal législatif est d'ailleurs en cours d'adoption. Des objectifs précis seront fixés notamment en matière de cession de capitaux et de promotion interne des Noirs dans les entreprises.
Toutes les entreprises y compris lesPME devront remplir un bulletin de note (ceux qui auront les meilleures notes auront plus de chance de remporter les marchés publics). Les multinationales sont cependant exemptées.
En 2007, la monnaie nationale, lerand, s'était nettement dépréciée par rapport à l'euro et audollar. En 2010-2011 par contre, elle s'est renchérie significativement. En 2012, le rand montre sa résistance face à l'euro.
Si en 1970, un rand valait un dollar, la monnaie sud-africaine n'a cessé de se déprécier depuis les années 1980. En, l'euro valait plus de 11 rands alors que le dollar valait 7,50 rands (soit une perte de 12 % de sa valeur depuis le début de la même année). En 2011, l'euro ne vaut plus que 9,90 rands et le dollar vaut 7,10 rands, ce qui semble confirmer la valeur refuge que le rand peut constituer face aux turbulences rencontrées en Europe et aux États-Unis. Depuis lors, en 2011, les taux ont sensiblement baissé, passant de 15 % en 2007 à moins de 9 % en 2011.
En 2007, l'inflation qui avait été jusque-là maîtrisée, atteint 8,6 % alors que la hausse des prix dépasse les 6 %, obligeant laBanque centrale sud-africaine à augmenter à quatre reprises ses taux d'intérêt[81]. En 2011, l'inflation retombe à 4 %.
Difficultés structurelles de l'économie sud-africaine
En 2008, la croissance sud-africaine a été minée par des coupures d'électricité qui ont paralysé les grandes villes, provoquent des embouteillages monstres sur les grandes artères et menacent l'économie du pays et de la région, en provoquant notamment la fermeture provisoire des principales mines d'or, deplatine et dediamant. À la suite de cette crise qui remet en cause l'activité salariée de 450 000 personnes, le gouvernement fait son mea culpa pour n'avoir pas modernisé ou construit decentrales électriques depuis la fin de l’apartheid. Cette crise a menacé un temps la valeur duRand en baisse constante à l'époque ainsi que la capacité de l'Afrique du Sud à organiser laCoupe du monde de football en 2010[115]. Ces prévisions alarmistes se sont véritablement vérifiées aux vues des pertes engendrées par la Coupe du Monde de football et ce malgré la mise en marche de nouvelles centrales électriques. Cette Coupe du Monde aura eu un effet dévastateur sur l'emploi, et entraîné des pertes financières estimées à 2,1 milliards d'euros. 85 % de l'électricité sud-africaine est produite à partir de centrales thermiques fonctionnant au charbon, dont certaines sont vieillissantes[101].
Pour pallier cette pénurie, de nouvelles centrales électriques sont en construction, comme la centrale solaire deKhi Solar One dans leCap-Nord, ou le parc éolien West Cost One dans leCap-Occidental[101].
Néanmoins, à la fin du mandat du présidentThabo Mbeki en 2008, de nombreuses faiblesses ou erreurs de sa gestion sont mises en exergue par la presse occidentale, notamment la dégradation de l'état des routes (qui demeure le meilleur réseau routier d'Afrique, devant celui duMaroc), les carences du système de santé publique[81], la dégradation des hôpitaux publics et des écoles publiques. La corruption et l'inefficacité de l'administration, par manque de personnel, de motivation et de moyens complètent le tableau des difficultés structurelles auxquelles fait face l'Afrique du Sud[116].
En 2018, d'après la géographe spécialiste de l'énergieBernadette Mérenne-Schoumaker, l'un des grands défis de l'économie sud-africaine est de diversifier sonmix énergétique dans l'optique d'unetransition énergétique, sans abandonner un secteur minier qui représente plus de 455 000 emplois dans un pays où le chômage dépasse 27 %[101].
L'Afrique du Sud connaît un essor touristique continu[117]. La découverte desparcs nationaux et autres réserves d'animaux aux excellentes structures d’accueil reste l'un des arguments principaux du séjour, mais le pays présente de nombreux autres attraits.
Au sud, les paysages gagnent en diversité : on peut aussi bien apprécier les reliefs tourmentés et déchiquetés de la région désertique du Karoo et de lavallée de la Désolation que la douceur de laroute des vins, à l'est du Cap.
Leshuguenots chassés de France se sont installés dans cette région : « le coin des Français »(Franschhoek) et cesvignobles en sont un fort symbole.
On peut également choisir des visites ponctuelles : tout près du Cap, lejardin botanique national de Kirstenbosch, le plus riche du pays grâce à ses 4 500 espèces, ou lesgrottes du Cango, réputées notamment parce qu'elles renferment des fresques et des motifssans.
↑La typographie française prescrit, pour la graphie des noms d’unités administratives et politiques, destraits d'union entre les différents éléments d’un nom composé et une capitale à tous les éléments sauf pour les articles. Il serait donc légitime d’écrire « Afrique-du-Sud » (Le Petit Robert des noms propres 2006). Néanmoins, le nouvel État a été admis aux Nations unies sous la forme française sans traits d'union. Le nom « République sud-africaine » employé en français est incorrect.
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